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La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.

La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.

Sous-marins, terres rares: des avancées entre Washington-Canberra

Donald Trump a rassuré lundi le Premier ministre australien Anthony Albanese, en visite aux Etats-Unis, indiquant que l’Australie recevra les sous-marins nucléaires qu’elle attend, et a signé avec son allié un accord sur les minéraux critiques dans l’espoir de desserrer l’étau de la Chine qui domine ce marché.Vantant l’abondance de ces ressources dans le sous-sol de son pays, Anthony Albanese a déclaré que l’accord sur les terres rares permettrait de réaliser des projets d’une valeur de 8,5 milliards de dollars (7,3 miliards d’euros) dans le domaine des minéraux critiques en Australie et ferait passer les relations entre les deux pays à un “niveau supérieur”.Selon les chiffres du gouvernement australien, le pays figure parmi les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium, de cobalt et de manganèse, utilisés dans de nombreux domaines, des semi-conducteurs au matériel de défense, en passant par les véhicules électriques et les éoliennes.La Chine est de loin le premier raffineur mondial de lithium et de nickel et détient un quasi-monopole sur le traitement des terres rares. Elle est accusée de profiter de sa position pour mettre la pression sur ses partenaires commerciaux, ce qui inquiète Washington.Et si l’Australie n’est pas en mesure de briser cette domination chinoise, d’après les observateurs, elle se présente à Washington comme un allié plus fiable pour réduire sa dépendance à Pékin. Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ces terres rares, même s’il a ensuite assoupli son discours et que les deux parties se sont accordées sur de nouvelles négociations commerciales.”L’Australie et les Etats-Unis verseront (chacun plus d’) un milliard de dollars au cours des six prochains mois”, a assuré lundi le Premier ministre australien, tandis que la Maison Blanche a estimé ce montant à 3 milliards de dollars pour les deux pays réunis.Des avancées souterraines, mais aussi sous-marines entre les deux alliés. – La Chine dans le viseur -“Les sous-marins que nous commençons à construire pour l’Australie avancent vraiment bien”, a affirmé le président américain aux journalistes aux côtés de M. Albanese à la Maison Blanche, alors qu’il avait précédemment émis des doutes au sujet de cet accord signé sous l’ancien président Joe Biden.”Nous avons travaillé longtemps et dur sur ce projet, et nous entamons ce processus dès maintenant. Et cela avance vraiment très rapidement, très bien”, a-t-il ajouté.Canberra cherchait à se rassurer à propos d’un pacte de 2021 visant à armer l’Australie en sous-marins US Virginia, des engins d’attaque nucléaires furtifs qui permettraient d’améliorer ses capacités de frappe à longue portée dans le Pacifique, en particulier contre la Chine.La livraison d’au moins trois unités était prévue sous 15 ans, avec en prime un transfert de technologie, dans le cadre de leur alliance Aukus (qui comprend aussi le Royaume-Uni).Mais Donald Trump avait demandé en juin de passer en revue cet accord de coopération militaire pour s’assurer qu’il soit aligné avec sa politique défendant “l’Amérique d’abord”.En 2021, l’affaire avait provoqué une grave crise diplomatique avec la France après que l’Australie eut annulé un contrat de plusieurs milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de sous-marins à moteur diesel à Paris et opté pour le programme Aukus à la place.Au total, le programme militaire développé dans le cadre d’Aukus pourrait coûter au pays jusqu’à 235 milliards de dollars américains au cours des 30 prochaines années, selon les prévisions du gouvernement australien. – Echange avec l’ambassadeur australien -Interrogé au sujet des relations avec Pékin, Donald Trump a dit lundi qu’il rencontrerait le président chinois Xi Jinping en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud à la fin du mois et qu’il se rendrait “sûrement” en Chine début 2026.”C’est à peu près organisé”, a-t-il dit en louant sa relation privilégiée avec Xi, qu’il juge “excellente”, malgré les différends. Il a dit que sa priorité était de conclure un accord commercial “équitable” avec la Chine.Seule fausse note, un échange à propos de l’ambassadeur d’Australie à Washington, Kevin Rudd, lorsqu’un journaliste a fait remarquer qu’il était dans la salle et a demandé au président américain s’il était gêné par ses commentaires.M. Rudd, ancien Premier ministre travailliste de l’Australie, a supprimé une série de messages critiques à l’égard de Trump sur les réseaux sociaux après la victoire du républicain l’année dernière.”Je ne vous aime pas non plus. Pas du tout. Et probablement jamais”, a déclaré M. Trump sous le regard un peu médusé de M. Albanese.

Les Etats-Unis mettent une pression maximale sur le Hamas, Vance attendu en Israël

Le président américain Donald Trump a averti le Hamas qu’il serait “éradiqué” s’il ne respecte pas l’accord conclu avec Israël, alors que le vice-président JD Vance doit se rendre mardi en Israël pour renforcer le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières.”Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n’est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire”, a déclaré lundi le président américain à des journalistes, disant vouloir donner encore “une petite chance” à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a assuré que le mouvement islamiste palestinien reste engagé dans l’accord de cessez-le-feu, mais a plaidé des “difficultés à extraire les corps” des otages israéliens. “Nous travaillons dur pour y parvenir”, a-t-il affirmé mardi matin sur la chaîne égyptienne Al-Qahera News.”L’accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte”, a-t-il insisté, alors qu’Israël a rappelé mardi qu’elle exigeait le retour de toutes les dépouilles d’otages.”Nous ne ferons aucune concession à ce sujet et ne ménagerons aucun effort jusqu’à ce que tous les otages décédés, sans exception, nous soient rendus”, a réaffirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur X. Il doit rencontrer dans la journée le vice-président américain JD Vance après s’être entretenu lundi avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner.”Nous discuterons de deux choses (…). Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités”, a affirmé M. Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le N°2 de son allié américain.- 13e dépouille -L’administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre d’un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.Le Hamas devait aussi rendre d’ici le 13 octobre les 28 corps d’otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13e dépouille, que le gouvernement a ensuite identifié comme celle de Tal Haïmi.L’accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l’entrée massive d’aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Lundi, la Défense civile, services de secours qui opèrent sous l’autorité du Hamas, a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l’est de Gaza-Ville, où l’armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s’approchaient de la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu. La veille, elle avait fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dans les frappes israéliennes, dont des civils et un journaliste.”Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris”, s’est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes. – “153 tonnes de bombes” -L’armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L’armée a largué dimanche après ces décès “153 tonnes de bombes” sur Gaza, a affirmé M. Netanyahu. Une délégation du Hamas était de son côté au Caire lundi pour discuter avec les médiateurs égyptiens et qataris du cessez-le-feu et d’un prochain dialogue interpalestinien.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.Le Hamas refuse jusque-là de désarmer et réclame le retrait total israélien du territoire.L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.216 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.burs-may/lgo

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.

Verdict en Slovaquie contre l’homme ayant tiré sur le Premier ministe

La justice slovaque doit rendre son verdict mardi à l’encontre d’un homme risquant la prison à vie pour avoir blessé par balles le Premier ministre Robert Fico en mai 2024, un geste requalifié en acte terroriste.Ancien admirateur de la principale figure politique de ce pays d’Europe centrale, le poète slovaque Juraj Cintula (72 ans) avait tiré quatre fois à bout portant sur l’homme politique, le 15 mai 2024. Cet attentat, rare dans un pays de l’Union européenne (UE) pour un chef de gouvernement, avait eu lieu après une réunion gouvernementale dans la ville minière de Handlova, au centre de la Slovaquie. Le Premier ministre sortait alors dans la rue pour saluer ses partisans.Robert Fico, 61 ans, avait subi deux longues opérations et n’était retourné à son poste que deux mois plus tard.Décrivant l’attaque, Juraj Cintula avait déclaré qu’il savait qu’il “n’avait que quelques secondes pour se décider”, alors qu’il se tenait dans la foule face au Premier ministre. “Il incarnait des années de frustration et de désespoir accumulés”, avait-il dit.Arrêté sur les lieux, le tireur a affirmé avoir visé Robert Fico dans l’intention de le blesser, mais non de le tuer, pour protester contre sa politique.Il a déclaré avoir progressivement changé d’opinion sur lui, le voyant “ivre de pouvoir”, “tordant la vérité” et prenant des “décisions irrationnelles qui nuisaient au pays”. Il dénonçait notamment l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine voisine, envahie par la Russie, dont la Slovaquie, auparavant solidaire du reste de l’UE, s’est rapprochée sous l’injonction de M. Fico.Le parquet, qui avait initialement accusé le poète de tentative de meurtre avec préméditation, a modifié l’acte en “attentat terroriste”, en raison de sa motivation politique.- “Produit de la haine” -Le procès s’est tenu devant une cour d’assises dans la ville de Banska Bystrica (centre) à partir du mois de juillet. Plusieurs jours d’audience ont eu lieu, étalés sur plusieurs semaines. Visiblement ému lors de sa déclaration finale plus tôt ce mois-ci, Juraj Cintula a dit avoir été guidé par un “désespoir moral”, qualifiant son acte de “manifeste contre l’arrogance, la corruption et le mensonge”. “Cela en valait la peine”, a-t-il lancé selon les médias locaux, alors qu’il quittait le tribunal.Robert Fico n’a pas témoigné, mais une déclaration vidéo qu’il a faite aux enquêteurs après l’attentat a été diffusée lors d’une audience. Auparavant, il avait accusé M. Cintula d’être un “produit de la haine, un assassin créé par les médias et l’opposition” et demeure persuadé d’un complot contre lui.Il domine le paysage politique slovaque depuis 2006 avec une rhétorique sociale et nationaliste jugée antidémocratique par le pan libéral de la société slovaque. Depuis 2023, il mène le gouvernement pour la quatrième fois, en coalition avec l’extrême droite, faisant passer des réformes affaiblissant les médias, selon Reporters sans frontières. Ses lois visant les ONG, s’attaquant aux droits de la communauté LGBT+ et sa politique culturelle au service du récit illibéral ressemblent à celles de la Hongrie voisine.Les relations avec l’UE se sont dégradées depuis qu’il a fait inscrire dans la Constitution que le droit européen ne primerait plus sur le droit national.Sa politique est régulièrement dénoncée par des citoyens inquiets pour l’avenir européen du pays, lors de manifestations auxquelles le tireur a participé.

Colombie: décision attendue dans le procès en appel de l’ex-président Uribe

L’ancien président Alvaro Uribe, toujours populaire et influent en Colombie, saura mardi s’il doit purger ou non une peine de 12 ans d’assignation à résidence pour avoir exercé des pressions sur des paramilitaires afin qu’ils nient leurs liens avec lui. L’ancien dirigeant de droite (2002-2010) a écopé en août, en première instance, de la peine maximale …

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Colombie: décision attendue dans le procès en appel de l’ex-président Uribe

L’ancien président Alvaro Uribe, toujours populaire et influent en Colombie, saura mardi s’il doit purger ou non une peine de 12 ans d’assignation à résidence pour avoir exercé des pressions sur des paramilitaires afin qu’ils nient leurs liens avec lui. L’ancien dirigeant de droite (2002-2010) a écopé en août, en première instance, de la peine maximale pour avoir tenté de faire pression sur des témoins afin d’éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas.Il a été condamné pour subornation de témoins et fraude procédurale, dans une affaire qui a fait de lui le premier ex-président de l’histoire du pays à être condamné. La justice colombienne avait ensuite levé l’assignation à résidence dans l’attente de son procès en appel.Alvaro Uribe, âgé de 73 ans, demeure une figure clé de la scène politique en Colombie, où il exerce une grande influence sur la droite, dans l’opposition depuis que le premier président de gauche du pays, Gustavo Petro, a pris ses fonctions en 2022.Sa défense a fait appel de la condamnation. La justice doit décider mardi si elle la confirme, avec ou sans modifications, ou si elle l’annule.Cette affaire très médiatisée a commencé en 2018, lorsque la Cour suprême a ouvert une enquête sur les liens présumés d’Alvaro Uribe avec les paramilitaires face aux accusations du sénateur de gauche et candidat à la présidence Ivan Cepeda.L’ancien paramilitaire Juan Guillermo Monsalve est devenu un témoin clé, affirmant que l’avocat de M. Uribe avait tenté de le soudoyer.  L’ex-président a toujours nié tout lien avec les paramilitaires et soutient que l’affaire est une persécution politique de la gauche.Son nom apparaît également dans au moins trois autres enquêtes, sur la création et le financement d’un groupe paramilitaire, plusieurs tueries, et le meurtre d’un défenseur des droits de l’Homme. Toutes sont entre les mains du parquet colombien. Si sa condamnation est confirmée, M. Uribe pourra encore déposer un recours auprès de la Cour suprême, un examen qui pourrait durer des mois voire des années.

Santé à la diète, réforme des retraites: un budget de la Sécu inflammable arrive à l’Assemblée

L’Assemblée nationale s’empare mardi, en commission, d’un projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 explosif, entre des économies exceptionnellement fortes et la suspension annoncée de l’impopulaire réforme des retraites, sur fond de grandes tensions politiques.Comme pour le projet de loi de finances, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce texte de près de 680 milliards d’euros de dépenses, soit plus que le projet de budget de l’Etat. Or, les désaccords entre forces politiques restent profonds, et le temps imparti limité.Le point de départ, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mis sur la table par le gouvernement Lecornu 2, est d’une exceptionnelle rigueur financière, et plusieurs groupes politiques comptent largement l’amender. Budget “inacceptable”, “hors-sol”, “injuste” ou “d’agression sociale” pour les représentants des secteurs concernés, le texte prévoit de réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).L’exécutif y limite la hausse des dépenses d’Assurance maladie à 1,6%, alors qu’elles progressent naturellement chaque année d’environ 4%, poussées notamment par le vieillissement de la population. Et il table sur sept milliards d’économies en santé, pour beaucoup douloureuses.Au moment où la Sécurité sociale fête ses 80 ans, plusieurs mesures ciblent les malades: nouvelle hausse des franchises (reste à charge des patients sur les consultations et médicaments), moindre remboursement chez le dentiste, limitation de la durée d’un premier arrêt maladie…Parmi les autres irritants, une taxation supplémentaire des complémentaires santé, des cotisations patronales sur les tickets restaurant et oeuvres du CSE, ou encore une surcotisation sur les dépassements d’honoraires des médecins.A l’hôpital, c’est “la pire cure d’économies depuis les années 2010”, selon les fédérations hospitalières tous secteurs. “On protège l’hôpital” malgré un “budget contraint”, et sans réduction du déficit, le risque serait “de ne plus avoir de Sécurité sociale à terme”, a répliqué dimanche la nouvelle ministre de la Santé Stéphanie Rist. – “Pari risqué” -Le gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL…) en 2026, pour dégager 3,6 milliards d’euros d’économies, devrait aussi provoquer de vifs débats. La seule sous-indexation des retraites, l’année dernière, avait participé à la chute du gouvernement de Michel Barnier.Qui plus est, le projet de budget de la Sécu est censé porter la suspension de la réforme des retraites promise par l’actuel Premier ministre pour échapper à la censure. Matignon entend déposer un amendement “dès le mois de novembre” pour la concrétiser. Mais le coût (400 millions d’euros en 2026) devra être compensé, a prévenu Sébastien Lecornu.Stéphanie Rist, comme les autres ministres concernés (Comptes publics, Travail, Solidarités, Autonomie, Handicap) défendront ce PLFSS mardi en commission des Affaires sociales, avant le début de l’examen des amendements en commission jeudi, puis dans l’hémicycle début novembre, où le débat repartira de la copie initiale.Quelque 1.400 amendements ont été déposés par les différents groupes politiques, majoritairement par la gauche, selon un décompte lundi soir de l’Assemblée nationale.Sans 49.3, le gouvernement minoritaire propose un exercice inédit à une Assemblée morcelée, sans majorité, où chaque camp tentera d’arracher des victoires au gré d’alliances variables, le Sénat pouvant transfigurer l’ensemble… Et sans vote à l’issue des 50 jours prévus par la procédure, soit début décembre, le gouvernement pourrait faire passer son texte par ordonnances.En position charnière, le PS dit faire le “pari risqué” du débat, sachant que s’il veut obtenir la suspension de la réforme des retraites, il devra adopter l’ensemble du PLFSS.Sur les retraites, LFI et le RN crient à l’entourloupe. Ils craignent que le gouvernement ne profite de l’enlisement des débats pour adopter par ordonnances le texte initial, sans suspension de la réforme Borne, et réclament à Matignon une “lettre rectificative” pour l’inclure au PLFSS avant examen.A l’inverse, la droite s’arc-boute contre cette suspension, promettant des débats houleux à l’issue incertaine.Le gouvernement Lecornu 2 joue sa survie. En cas de passage en force ou sans suspension de la réforme des retraites, le PS censurera, a menacé son patron Olivier Faure.