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Ukraine: Trump appelle Moscou à “se bouger”, son émissaire rencontre Poutine

Donald Trump a réclamé vendredi que Moscou “se bouge” pour trouver une issue au conflit en Ukraine au moment où Vladimir Poutine rencontrait l’émissaire du président américain Steve Witkoff.”La Russie doit se bouger”, a écrit M. Trump sur son réseau Truth Social, déplorant que “trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée”, depuis plus de trois ans.Le président américain ambitionne de mettre fin aux hostilités déclenchées par le Kremlin et a rompu pour cela, en février, l’isolement diplomatique que les Occidentaux imposaient à son homologue russe.Son administration organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant pas abouti, pour l’heure, à une cessation globale. Les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et certaines capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l’armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions.- “Centaines” de combattants chinois -Sans compter que “plusieurs centaines” de ressortissants chinois combattent “au sein des forces d’occupation russes”, a assuré vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, reprochant à la Russie d’ainsi tenter de “prolonger la guerre” en “utilisant des vies chinoises”, quelques jours après avoir accusé Moscou d'”entraîner” Pékin dans ce conflit.Il s’exprimait de sa ville natale de Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, par lien vidéo au cours d’une réunion à Bruxelles des chefs militaires des principaux pays alliés de l’Ukraine auxquels il a demandé de lui fournir dix systèmes de défense antiaérienne Patriot — de fabrication américaine — supplémentaires.Plus tôt dans la semaine, le chef de l’Etat ukrainien avait affirmé que la Chine savait que ses citoyens étaient recrutés par l’armée russe, des propos jugés “irresponsables” par Pékin.Vendredi, Volodymyr Zelensky a par ailleurs exhorté les Occidentaux à “définir des détails clairs concernant la taille, la structure, le déploiement, la logistique, le soutien, l’équipement et l’armement” du contingent militaire dont il souhaite le déploiement sur le sol ukrainien en cas d’arrêt des combats pour dissuader la Russie d’attaquer de nouveau.Moscou avait refusé cette option début mars, jugeant qu'”aucun compromis” n’était possible quant à l’envoi de troupes européennes de maintien de la paix sur le territoire ukrainien. – Rencontre Poutine-Witkoff -De son côté, l’émissaire du président américain, Steve Witkoff, a rencontré vendredi en fin d’après-midi à Saint-Pétersbourg Vladimir Poutine.Sur son compte Telegram, la présidence russe a diffusé une vidéo montrant les deux hommes se serrant la main. Il s’agit de leur troisième entretien depuis février.”Poutine l’écoutera. La conversation se poursuivra sur divers aspects du règlement ukrainien. Il y a beaucoup d’aspects, la thématique est très complexe”, avait dit auparavant le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.Selon M. Peskov, le Kremlin ne s’attendait toutefois pas à des “percées” diplomatiques au cours de cet échange : “Un processus de normalisation des relations et la recherche d’un terrain pour se diriger vers un règlement (du conflit en Ukraine) sont en cours”, a-t-il expliqué, parlant d’un “travail laborieux”.Plus tôt, vendredi, M. Witkoff avait rencontré à Saint-Pétersbourg le négociateur sur les questions économiques du Kremlin, Kirill Dmitriev, qui s’était rendu début avril à Washington, pour la première visite d’un haut responsable russe aux Etats-Unis depuis le déclenchement de l’offensive de la Russie en Ukraine en février 2022.Donald Trump veut rétablir les relations bilatérales avec la Russie, dont les Occidentaux se tiennent pour la plupart à l’écart depuis le déclenchement de l’attaque russe contre l’Ukraine, et cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit.- Frustration américaine -Cette détermination fait craindre aux Ukrainiens d’être contraints par leur important allié à accepter d’âpres concessions, d’autant que le président américain envoie des signaux contradictoires.Il a multiplié les piques à l’encontre de Volodymyr Zelensky et critiqué l’aide que son pays a apportée à Kiev. Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix.Signe d’une certaine frustration, il avait dit fin mars être “furieux” contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une “administration transitoire” en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.Steve Witkoff a, quant à lui, fait l’éloge du président russe. Il avait estimé dans une interview le mois dernier que celui-ci n’était pas “un mauvais type”.En mars, il était allé en Russie pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine. Mais Vladimir Poutine n’avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s’est pas concrétisée.Dans un entretien publié par le quotidien britannique Times samedi, l’émissaire spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, a évoqué l’idée d’une présence occidentale et russe en Ukraine sur le modèle de “Berlin après la Deuxième Guerre mondiale”, mais sans troupes américaines. Il a également suggéré de créer une “zone démilitarisée” entre les armées russe et ukrainienne afin d’éviter tout échange de tirs.Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, que Kiev comme Moscou s’accusent depuis de violer.Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

Ukraine: Trump appelle Moscou à “se bouger”, son émissaire rencontre Poutine

Donald Trump a réclamé vendredi que Moscou “se bouge” pour trouver une issue au conflit en Ukraine au moment où Vladimir Poutine rencontrait l’émissaire du président américain Steve Witkoff.”La Russie doit se bouger”, a écrit M. Trump sur son réseau Truth Social, déplorant que “trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée”, depuis plus de trois ans.Le président américain ambitionne de mettre fin aux hostilités déclenchées par le Kremlin et a rompu pour cela, en février, l’isolement diplomatique que les Occidentaux imposaient à son homologue russe.Son administration organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant pas abouti, pour l’heure, à une cessation globale. Les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et certaines capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l’armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions.- “Centaines” de combattants chinois -Sans compter que “plusieurs centaines” de ressortissants chinois combattent “au sein des forces d’occupation russes”, a assuré vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, reprochant à la Russie d’ainsi tenter de “prolonger la guerre” en “utilisant des vies chinoises”, quelques jours après avoir accusé Moscou d'”entraîner” Pékin dans ce conflit.Il s’exprimait de sa ville natale de Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, par lien vidéo au cours d’une réunion à Bruxelles des chefs militaires des principaux pays alliés de l’Ukraine auxquels il a demandé de lui fournir dix systèmes de défense antiaérienne Patriot — de fabrication américaine — supplémentaires.Plus tôt dans la semaine, le chef de l’Etat ukrainien avait affirmé que la Chine savait que ses citoyens étaient recrutés par l’armée russe, des propos jugés “irresponsables” par Pékin.Vendredi, Volodymyr Zelensky a par ailleurs exhorté les Occidentaux à “définir des détails clairs concernant la taille, la structure, le déploiement, la logistique, le soutien, l’équipement et l’armement” du contingent militaire dont il souhaite le déploiement sur le sol ukrainien en cas d’arrêt des combats pour dissuader la Russie d’attaquer de nouveau.Moscou avait refusé cette option début mars, jugeant qu'”aucun compromis” n’était possible quant à l’envoi de troupes européennes de maintien de la paix sur le territoire ukrainien. – Rencontre Poutine-Witkoff -De son côté, l’émissaire du président américain, Steve Witkoff, a rencontré vendredi en fin d’après-midi à Saint-Pétersbourg Vladimir Poutine.Sur son compte Telegram, la présidence russe a diffusé une vidéo montrant les deux hommes se serrant la main. Il s’agit de leur troisième entretien depuis février.”Poutine l’écoutera. La conversation se poursuivra sur divers aspects du règlement ukrainien. Il y a beaucoup d’aspects, la thématique est très complexe”, avait dit auparavant le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.Selon M. Peskov, le Kremlin ne s’attendait toutefois pas à des “percées” diplomatiques au cours de cet échange : “Un processus de normalisation des relations et la recherche d’un terrain pour se diriger vers un règlement (du conflit en Ukraine) sont en cours”, a-t-il expliqué, parlant d’un “travail laborieux”.Plus tôt, vendredi, M. Witkoff avait rencontré à Saint-Pétersbourg le négociateur sur les questions économiques du Kremlin, Kirill Dmitriev, qui s’était rendu début avril à Washington, pour la première visite d’un haut responsable russe aux Etats-Unis depuis le déclenchement de l’offensive de la Russie en Ukraine en février 2022.Donald Trump veut rétablir les relations bilatérales avec la Russie, dont les Occidentaux se tiennent pour la plupart à l’écart depuis le déclenchement de l’attaque russe contre l’Ukraine, et cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit.- Frustration américaine -Cette détermination fait craindre aux Ukrainiens d’être contraints par leur important allié à accepter d’âpres concessions, d’autant que le président américain envoie des signaux contradictoires.Il a multiplié les piques à l’encontre de Volodymyr Zelensky et critiqué l’aide que son pays a apportée à Kiev. Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix.Signe d’une certaine frustration, il avait dit fin mars être “furieux” contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une “administration transitoire” en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.Steve Witkoff a, quant à lui, fait l’éloge du président russe. Il avait estimé dans une interview le mois dernier que celui-ci n’était pas “un mauvais type”.En mars, il était allé en Russie pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine. Mais Vladimir Poutine n’avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s’est pas concrétisée.Dans un entretien publié par le quotidien britannique Times samedi, l’émissaire spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, a évoqué l’idée d’une présence occidentale et russe en Ukraine sur le modèle de “Berlin après la Deuxième Guerre mondiale”, mais sans troupes américaines. Il a également suggéré de créer une “zone démilitarisée” entre les armées russe et ukrainienne afin d’éviter tout échange de tirs.Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, que Kiev comme Moscou s’accusent depuis de violer.Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

En Equateur, criminalité, chômage et petites retraites

Dans l’emblématique parc Seminario de Guayaquil, la capitale économique de l’Equateur appelé aux urnes dimanche, le nombre de visiteurs dépasse à peine celui des quelques dizaines d’iguanes se baladant sous une chaleur étouffante. La violence qui gangrène le pays a effrayé de nombreux touristes locaux et étrangers.”L’après-midi, on se croirait dans un cimetière”, se désole Juan Carlos Pesantes, posté comme depuis 16 ans à un kiosque vendant sucreries et rafraîchissements à l’extérieur du parc aux iguanes.”Il n’y a plus de touristes”, déplore le commerçant, qui a vu plusieurs boutiques et un hôtel fermer autour de lui ces dernières années, dans cette ville devenue l’une des plus violentes d’Amérique latine. En trois ans, les recettes du vendeur ont été divisées par deux.Criminalité et économie constituent les principaux enjeux de l’élection présidentielle, dont le second tour se tient dimanche.Insécurité, inégalités sociales criantes, manque d’emplois rémunérateurs, investissements trop faibles, déséquilibre des finances publiques depuis la chute brutale des prix du pétrole il y a dix ans… Les défis sont nombreux pour l’économie équatorienne, en récession au troisième trimestre 2024.M. Pesantes se dit “indécis” entre le président sortant Daniel Noboa, millionnaire défendant une ligne dure contre le crime, et sa rivale de gauche Luisa Gonzalez, dauphine de l’ancien président Rafael Correa. “Je ne leur fais pas confiance”, explique-t-il.- Travail informel -L’Equateur a été converti en quelques années en plaque tournante du trafic de drogue du fait notamment de ses ports sur le Pacifique, de son économie dollarisée et de sa position entre Colombie et Pérou – les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne. Le pays a vu son taux d’homicides flamber et le nombre des gangs exploser, avec un effet direct sur l’activité économique.”L’insécurité affecte la consommation, la population a moins la possibilité de sortir dans la rue, au restaurant, de faire des courses”, relève Alberto Acosta Burneo, analyste économique au sein du groupe Spurrier.Dans un quartier populaire de Guayaquil, Paola Valdivieso, 54 ans et employée dans un salon de beauté, témoigne de “la frayeur, la peur quand on doit marcher en regardant de tous les côtés”.Même la banane, produit phare à l’exportation, n’échappe pas au crime organisé. “Nous sommes victimes du narcotrafic”, affirme Richard Salazar, directeur exécutif de l’association des exportateurs de banane Acorbanec, interrogé par l’AFP.”Nous avons été victimes de la délinquance et du crime organisé avec des extorsions, des rançons” et malgré les contrôles, les cargaisons en partance vers le reste du monde sont utilisées par les narcotrafiquants pour acheminer la cocaïne, explique-t-il.Dans cette économie déprimée, le chômage et le sous-emploi touchent près de 23% de la population, et la pauvreté 28%, selon les chiffres officiels.”Il y a beaucoup de travail informel”, mal rémunéré et précaire, souligne M. Acosta Burneo.Assis avec des amis sur une place du centre-ville, Gerardo Ortiz, retraité, plaisante en pointant du doigt sa “voiture”: en fait, un vélo hors d’âge appuyé contre un arbre. “Il n’y a pas de travail” et sa pension de 280 dollars mensuels lui “suffit pour subsister”, pas pour “vivre bien”, constate le septuagénaire.- Investissements nécessaires -Autre écueil, le manque d’investissements, qui “se reflète dans l’économie qui ne croît pas comme elle le devrait”, selon l’analyste de Spurrier.Dans le salon de beauté, Paola Valdivieso se souvient avec effroi des mois de coupures de courant, parfois à raison de 14 heures par jour, qui ont frappé le pays l’an passé et contraint son employeur à acheter un générateur.Cette situation inédite, qui a eu un impact sur la croissance du pays, s’explique par la sécheresse mais également par un manque d’argent frais depuis des années pour entretenir les centrales thermiques du pays.Pour soutenir l’activité économique, les candidats à la présidentielle proposent des solutions différentes. “Le projet de Luisa Gonzalez s’inscrit dans le retour de l’Etat stratège”, passant par le développement des infrastructures et des services publics, d’après Christophe Ventura, spécialiste de l’Amérique latine à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).L’avocate prône par ailleurs une fiscalité pesant davantage sur le secteur privé et prévoit de réduire la TVA, augmentée par Daniel Noboa.Le président sortant, héritier d’un magnat de la banane, est proche des milieux d’affaires. Il a négocié un accord commercial avec le Canada favorisant les industries extractives, tenté d’accorder une concession privée pour l’exploitation d’un important gisement pétrolier et proposé sans succès un référendum comportant des réformes pour réduire la protection des salariés.

En Equateur, criminalité, chômage et petites retraites

Dans l’emblématique parc Seminario de Guayaquil, la capitale économique de l’Equateur appelé aux urnes dimanche, le nombre de visiteurs dépasse à peine celui des quelques dizaines d’iguanes se baladant sous une chaleur étouffante. La violence qui gangrène le pays a effrayé de nombreux touristes locaux et étrangers.”L’après-midi, on se croirait dans un cimetière”, se désole …

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Dans le froid intense de l’Arctique, le Canada prépare sa défense

Poser son hélicoptère sur un lac gelé du Grand Nord canadien demande au capitaine Jonathan Vokey une concentration maximale. Autour, tout est aveuglément blanc, et en s’approchant du sol, l’appareil soulève une grande quantité de neige rendant la visibilité encore plus ardue. Ce capitaine de la Force aérienne, qui participe à un exercice visant à préparer les troupes canadiennes à opérer dans l’extrême nord du pays, n’est pourtant pas un novice. Mais piloter dans l’hiver arctique pour la première fois n’a rien de simple.”Ailleurs, grâce aux arbres, vous avez une idée de la hauteur, de la distance à laquelle vous êtes du sol. Mais quand il n’y a pas d’arbres ou de végétation, c’est impossible donc c’est un défi”, raconte le pilote aux yeux bleus perçants.”Et opérer dans le froid, c’est dur pour le corps, mais cela peut aussi être difficile pour l’avion”, ajoute Jonathan Vokey.Ici, chaque déplacement doit être longuement préparé: l’Arctique est devenu un enjeu militaire, économique, géostratégique et donc, une zone qui attire. Mais même avec le réchauffement climatique, évoluer dans cet environnement reste un défi.Ce déploiement – appelé opération Nanook, qui signifie “ours polaire” en langue inuite et que l’AFP a pu suivre fin février, permet donc à l’armée canadienne de tester les équipements mais aussi la résistance humaine dans des conditions extrêmes.L’objectif est aussi d’affirmer la présence canadienne: devant la montée des tensions dans une zone qui représente 40% de son territoire, le pays a en effet décidé de renforcer sa présence militaire et diplomatique.- Toundra inhospitalière -C’est le premier déploiement dans la zone pour Cassidy Lambert, caporale réserviste d’infanterie qui a été formée pour affronter des conditions extrêmes. “La toundra arctique est probablement l’environnement le plus imprévisible que nous ayons”, raconte la jeune soldate originaire de Terre-Neuve, dans l’est du pays.”Il faut tout le temps être prudent” et se poser les bonnes questions avant tout mouvement. “S’agit-il de terre ou de glace recouverte de neige? Quelle est l’épaisseur réelle de cette glace?”…Il est difficile d’imaginer que cette toundra inhospitalière, à 200 km au nord du cercle polaire arctique, puisse devenir une nouvelle ligne de front.Mais l’accessibilité accrue liée au changement climatique, la présence russe renforcée et la nouvelle rhétorique expansionniste du président américain Donald Trump, qui convoite notamment le Groenland, placent cette région autrefois délaissée plus haut dans les priorités militaires.”L’Arctique, vous savez, c’est une partie du Canada et de la défense nord-américaine”, explique le colonel Darren Turner, à la tête de l’opération Nanook.Or “il est plus facile aujourd’hui que jamais d’accéder au Nord. Et je dirais que cela va changer encore plus radicalement au cours des 10 ou 20 prochaines années.”- “Difficile à détecter” -Sur le terrain, les troupes doivent aussi tester les équipements de plongée sous la glace ou les drones. Parmi les exercices: repérer des ennemis cachés dans ce paysage plat et blanc.”Les signatures thermiques sont beaucoup plus difficiles à lire, car tout est si froid”, explique un matelot de première classe, dont l’identité est gardée secrète, tandis qu’il pilote un drone.”La neige est un très bon isolant, et nous avons constaté que si vous vous couvrez de neige, il est assez difficile de vous détecter à l’aide de l’imagerie infrarouge.”Peu après ces manœuvres, depuis Iqaluit dans le grand Nord, le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a expliqué mi-mars que “la sécurisation du Canada était une priorité stratégique absolue” pour le pays qui doit “en faire davantage”.Lors de la première présidence de Trump, les Etats-Unis ont explicitement défié la souveraineté du Canada sur le passage du Nord-Ouest, faisant valoir que cette voie maritime s’agissait d’un détroit international, qui doit donc rester ouvert à tout navire, sans restriction.Mark Carney a redit en mars que le passage faisait partie des “eaux souveraines” canadiennes.

Les Etats-Unis et l’Iran entament des pourparlers sous haute pression à Oman

Les Etats-Unis et l’Iran entament samedi à Oman des discussions aux enjeux considérables sur le dossier du nucléaire iranien, à l’ombre de menaces d’une opération militaire américaine en cas d’échec.L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doivent piloter ces discussions à huis clos à Mascate, la capitale de ce pays du Golfe voisin de l’Iran. Les pourparlers seront les premiers à ce niveau entre les deux pays ennemis depuis le retrait américain en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, d’un accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales. Signe de la distance qui sépare les deux camps, même le format n’est pas confirmé: la Maison Blanche a encore affirmé vendredi qu’il s’agirait de négociations directes “dans une même pièce”, tandis que Téhéran parle de discussions menées via un médiateur. Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, les délégations devraient arriver samedi à Oman et débuter des négociations dans l’après-midi par l’intermédiaire du chef de la diplomatie omanaise Badr al-Busaidi.Le président Donald Trump a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.”Je veux que l’Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d’arme nucléaire”, a-t-il affirmé vendredi à la veille des discussions, à bord de l’avion Air Force One.Il avait déjà fait monter la pression deux jours plus tôt, en déclarant qu’une intervention militaire contre l’Iran était “tout à fait” possible en cas d’absence d’accord. “S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file.”L’Iran a menacé en retour d’expulser des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), une mesure qui constituerait “une escalade” selon Washington.- Le poids des sanctions – Affaibli par les sanctions qui étranglent son économie et les revers infligés par Israël à ses alliés régionaux, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l’Iran a intérêt à négocier selon des experts.Téhéran “cherche un accord sérieux et équitable”, a déclaré vendredi Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei. Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l’Iran, qu’ils accusent de vouloir se doter de l’arme nucléaire.Téhéran a toujours nié avoir un tel objectif, assurant que son programme nucléaire n’est qu’à visée civile. Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte.Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60%, très au-dessus de la limite de 3,67% imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. – “Survie du régime” -Le premier point à l’agenda, “et l’un des plus importants”, sera de définir le champ des discussions, affirme Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group.”L’Iran ne veut pas d’un ordre du jour élargi lors des premières étapes. Mais aucun accord ne sera viable s’il n’est pas global”, poursuit-il.Selon lui, l’Iran pourrait “s’engager à prendre des mesures pour limiter son programme nucléaire” en échange d’un allègement des sanctions, “mais pas le démanteler entièrement”.  Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, “les négociations ne se concentreront pas exclusivement (…) sur le programme nucléaire”. “L’accord devra inclure l’arrêt du soutien de l’Iran à ses alliés régionaux”.Les Etats-Unis ont adopté une politique de “pression maximale” à l’égard de l’Iran, et imposé cette semaine de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier.Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé également les tensions entre l’Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.Pour M. Bitar, “la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l’obtention d’un peu d’oxygène, d’un allègement des sanctions, afin de relancer l’économie, car le régime est devenu assez impopulaire”.

Les Etats-Unis et l’Iran entament des pourparlers sous haute pression à Oman

Les Etats-Unis et l’Iran entament samedi à Oman des discussions aux enjeux considérables sur le dossier du nucléaire iranien, à l’ombre de menaces d’une opération militaire américaine en cas d’échec.L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doivent piloter ces discussions à huis clos à Mascate, la capitale de ce pays du Golfe voisin de l’Iran. Les pourparlers seront les premiers à ce niveau entre les deux pays ennemis depuis le retrait américain en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, d’un accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances pour encadrer son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales. Signe de la distance qui sépare les deux camps, même le format n’est pas confirmé: la Maison Blanche a encore affirmé vendredi qu’il s’agirait de négociations directes “dans une même pièce”, tandis que Téhéran parle de discussions menées via un médiateur. Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, les délégations devraient arriver samedi à Oman et débuter des négociations dans l’après-midi par l’intermédiaire du chef de la diplomatie omanaise Badr al-Busaidi.Le président Donald Trump a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.”Je veux que l’Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d’arme nucléaire”, a-t-il affirmé vendredi à la veille des discussions, à bord de l’avion Air Force One.Il avait déjà fait monter la pression deux jours plus tôt, en déclarant qu’une intervention militaire contre l’Iran était “tout à fait” possible en cas d’absence d’accord. “S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file.”L’Iran a menacé en retour d’expulser des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), une mesure qui constituerait “une escalade” selon Washington.- Le poids des sanctions – Affaibli par les sanctions qui étranglent son économie et les revers infligés par Israël à ses alliés régionaux, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l’Iran a intérêt à négocier selon des experts.Téhéran “cherche un accord sérieux et équitable”, a déclaré vendredi Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei. Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l’Iran, qu’ils accusent de vouloir se doter de l’arme nucléaire.Téhéran a toujours nié avoir un tel objectif, assurant que son programme nucléaire n’est qu’à visée civile. Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte.Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60%, très au-dessus de la limite de 3,67% imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. – “Survie du régime” -Le premier point à l’agenda, “et l’un des plus importants”, sera de définir le champ des discussions, affirme Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group.”L’Iran ne veut pas d’un ordre du jour élargi lors des premières étapes. Mais aucun accord ne sera viable s’il n’est pas global”, poursuit-il.Selon lui, l’Iran pourrait “s’engager à prendre des mesures pour limiter son programme nucléaire” en échange d’un allègement des sanctions, “mais pas le démanteler entièrement”.  Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, “les négociations ne se concentreront pas exclusivement (…) sur le programme nucléaire”. “L’accord devra inclure l’arrêt du soutien de l’Iran à ses alliés régionaux”.Les Etats-Unis ont adopté une politique de “pression maximale” à l’égard de l’Iran, et imposé cette semaine de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier.Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé également les tensions entre l’Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.Pour M. Bitar, “la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l’obtention d’un peu d’oxygène, d’un allègement des sanctions, afin de relancer l’économie, car le régime est devenu assez impopulaire”.

Discothèque de Saint-Domingue: un 222e mort, identifications des corps toujours en cours

L’effondrement d’une discothèque à Saint-Domingue a fait un 222e mort, ont indiqué vendredi soir les autorités sanitaires, alors que des familles sans nouvelles de leurs proches attendent toujours la fin du processus d’identification des corps.La présidence dominicaine avait publié un peu plus tôt un rapport dit final sur la catastrophe survenue le 8 avril, faisant état de “221 victimes” et “189 personnes secourues” pendant les “59 heures” de “travail sans discontinuité” des équipes de secours.Mais une 222e personne est ensuite morte de ses blessures à l’hôpital, a annoncé vendredi soir l’agence de santé nationale.Devant la morgue, des dizaines de proches attendent, dans six tentes, qu’on leur remette un corps. Un grand écran vert affiche le nom des défunts identifiés. Régulièrement, un employé appelle, haut-parleur à la main, des proches à se faire connaître. Vendredi soir, les autorités ont annoncé que 191 autopsies et identifications avaient été réalisées, contre 123 un peu plus tôt. Pour accélérer le processus, 12 médecins légistes ont été embauchés, avaient indiqué le parquet et le ministère de la Santé. Des tables supplémentaires ont également été installées pour les autopsies “qui sont pratiquées sans interruption depuis le début de l’événement”, selon le texte.- “C’est angoissant” -Julio Alberto Acosta Medina fait partie de ceux qui attendent un corps, celui de sa belle-fille. “Mercredi, nous avons passé toute la journée ici et tard dans la nuit. On nous a remis un sac et on nous a dit que nous devions l’ouvrir pour voir si c’était elle, mais ce n’était pas elle”, relate-t-il, attendant de recevoir la bonne dépouille “pour que sa mère puisse la voir et qu’elle soit enterrée”.”C’était la première fois de sa vie qu’elle allait en discothèque. Elle est sortie avec un groupe d’amies du travail au Jet Set. Elle a envoyé une photo”, se remémore M. Medina.Yuni Garcia a, elle, perdu son frère Johnny, 53 ans, qui travaillait dans la sécurité au Jet Set. “On a découvert son corps à 3h du matin jeudi”.”Il était agent de sécurité de la discothèque depuis dix ans environ. Je me souviens de lui comme d’un homme joyeux, un homme de prière au service du Christ, nous priions souvent”, raconte-t-elle. “Nous ne pouvons rien faire tant que nous n’avons pas terminé cette étape pour enterrer notre frère. J’espère qu’on va nous rendre le corps de mon frère. C’est angoissant, c’est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer, je compatis avec les autres qui ont des proches, c’est désespérant, l’attente de remise des corps”, continue Yuni Garcia.Les autorités ont mis en place une assistance psychologique gratuite.Une veillée rassemblant des dizaines de personnes a été improvisée dans la soirée près de la boîte de nuit. “Une fleur peinte pour chaque ange là-haut. Que leur repos soit éternel, nous nous souviendrons d’eux ici et nous ferons l’écho de cette grande injustice qui doit être expliquée”, peut-on lire sur un autel.- “Il faut des réponses” -Dans une liste provisoire de victimes décédées, figurent notamment un couple de Français résidant en République dominicaine et un Italien. Washington, qui a présenté “ses plus sincères condoléances” au président Luis Abinader, a annoncé vendredi le décès de “plusieurs citoyens américains” sans donner de chiffres. La presse a fait état d’un Kenyan, d’un Haïtien et de Vénézuéliens.De nombreuses funérailles ont eu lieu à travers le pays vendredi alors qu’un hommage national a été rendu jeudi à Rubby Pérez, 69 ans, la star du merengue qui se produisait au Jet Set au moment du drame. “Le peuple dominicain est en deuil avec l’énorme quantité de décès (…) nous sommes très tristes”, a affirmé vendredi le président Luis Abinader à la presse. Il a souligné qu’il fallait “des réponses à ce qui s’est passé. Pourquoi cela s’est passé. Comment cela s’est passé. En attendant nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses”.A présent considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République Dominicaine, la catastrophe dépasse, en termes de bilan humain, l’incendie en 2005 d’une prison à Higuey, dans l’est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.

Discothèque de Saint-Domingue: un 222e mort, identifications des corps toujours en cours

L’effondrement d’une discothèque à Saint-Domingue a fait un 222e mort, ont indiqué vendredi soir les autorités sanitaires, alors que des familles sans nouvelles de leurs proches attendent toujours la fin du processus d’identification des corps.La présidence dominicaine avait publié un peu plus tôt un rapport dit final sur la catastrophe survenue le 8 avril, faisant état de “221 victimes” et “189 personnes secourues” pendant les “59 heures” de “travail sans discontinuité” des équipes de secours.Mais une 222e personne est ensuite morte de ses blessures à l’hôpital, a annoncé vendredi soir l’agence de santé nationale.Devant la morgue, des dizaines de proches attendent, dans six tentes, qu’on leur remette un corps. Un grand écran vert affiche le nom des défunts identifiés. Régulièrement, un employé appelle, haut-parleur à la main, des proches à se faire connaître. Vendredi soir, les autorités ont annoncé que 191 autopsies et identifications avaient été réalisées, contre 123 un peu plus tôt. Pour accélérer le processus, 12 médecins légistes ont été embauchés, avaient indiqué le parquet et le ministère de la Santé. Des tables supplémentaires ont également été installées pour les autopsies “qui sont pratiquées sans interruption depuis le début de l’événement”, selon le texte.- “C’est angoissant” -Julio Alberto Acosta Medina fait partie de ceux qui attendent un corps, celui de sa belle-fille. “Mercredi, nous avons passé toute la journée ici et tard dans la nuit. On nous a remis un sac et on nous a dit que nous devions l’ouvrir pour voir si c’était elle, mais ce n’était pas elle”, relate-t-il, attendant de recevoir la bonne dépouille “pour que sa mère puisse la voir et qu’elle soit enterrée”.”C’était la première fois de sa vie qu’elle allait en discothèque. Elle est sortie avec un groupe d’amies du travail au Jet Set. Elle a envoyé une photo”, se remémore M. Medina.Yuni Garcia a, elle, perdu son frère Johnny, 53 ans, qui travaillait dans la sécurité au Jet Set. “On a découvert son corps à 3h du matin jeudi”.”Il était agent de sécurité de la discothèque depuis dix ans environ. Je me souviens de lui comme d’un homme joyeux, un homme de prière au service du Christ, nous priions souvent”, raconte-t-elle. “Nous ne pouvons rien faire tant que nous n’avons pas terminé cette étape pour enterrer notre frère. J’espère qu’on va nous rendre le corps de mon frère. C’est angoissant, c’est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer, je compatis avec les autres qui ont des proches, c’est désespérant, l’attente de remise des corps”, continue Yuni Garcia.Les autorités ont mis en place une assistance psychologique gratuite.Une veillée rassemblant des dizaines de personnes a été improvisée dans la soirée près de la boîte de nuit. “Une fleur peinte pour chaque ange là-haut. Que leur repos soit éternel, nous nous souviendrons d’eux ici et nous ferons l’écho de cette grande injustice qui doit être expliquée”, peut-on lire sur un autel.- “Il faut des réponses” -Dans une liste provisoire de victimes décédées, figurent notamment un couple de Français résidant en République dominicaine et un Italien. Washington, qui a présenté “ses plus sincères condoléances” au président Luis Abinader, a annoncé vendredi le décès de “plusieurs citoyens américains” sans donner de chiffres. La presse a fait état d’un Kenyan, d’un Haïtien et de Vénézuéliens.De nombreuses funérailles ont eu lieu à travers le pays vendredi alors qu’un hommage national a été rendu jeudi à Rubby Pérez, 69 ans, la star du merengue qui se produisait au Jet Set au moment du drame. “Le peuple dominicain est en deuil avec l’énorme quantité de décès (…) nous sommes très tristes”, a affirmé vendredi le président Luis Abinader à la presse. Il a souligné qu’il fallait “des réponses à ce qui s’est passé. Pourquoi cela s’est passé. Comment cela s’est passé. En attendant nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses”.A présent considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République Dominicaine, la catastrophe dépasse, en termes de bilan humain, l’incendie en 2005 d’une prison à Higuey, dans l’est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.

L’Argentine obtient 42 milliards des institutions financières internationales

L’Argentine a reçu vendredi un ballon d’oxygène de la part du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement (BID), avec pas moins de 42 milliards de dollars au total, un soutien présenté par la Banque mondiale comme un “important vote de confiance” envers le gouvernement.Le prêt du FMI était attendu et s’élève à 20 milliards de dollars comme annoncé un peu plus tôt dans la soirée par le ministre argentin de l’Economie, Luis Caputo.Validé par le conseil d’administration du Fonds, il prévoit le déboursement immédiat d’une première tranche inédite de 12 milliards de dollars, alors qu’une deuxième, de deux milliards, se profile d’ores et déjà pour juin prochain.C’est la “reconnaissance des impressionnants progrès réalisés dans la stabilisation de l’économie” argentine et un “vote de confiance dans la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes”, a déclaré sur X la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva.L’économie argentine croîtra “comme jamais auparavant”, s’est félicité dans la foulée de l’annonce le président argentin, Javier Milei.La surprise est venue en revanche de la BM, qui a annoncé dans le même temps une aide de 12 milliards de dollars au pays andin, afin de “soutenir les réformes qui continuent d’attirer le secteur privé et renforcer les mesures mises en place pour promouvoir les créations d’emploi”.Quant à la BID, elle devrait accorder jusqu’à 10 milliards de dollars sur trois ans au gouvernement argentin, après validation par son conseil d’administration.Des accords permis notamment par l’annonce par la Banque centrale (BCRA) en fin de journée d’un taux de change flottant pour le peso argentin face au dollar, dans un premier temps entre 1.000 et 1.400 pesos par dollar, une bande “dont les limites seront élargies au rythme de 1% par mois”.- De nouveau l’accès au dollar -Par ailleurs, et crucialement pour la vie quotidienne des Argentins, qui par méfiance historique pour leur propre devise pensent, calculent et thésaurisent en dollar, la limite d’accès à 200 dollars par mois par personne sera levée, a indiqué la BCRA. L’accord avec le FMI va permettre, “à partir de lundi, d’en finir avec le contrôle des changes, qui a fait tant de mal, et depuis sa mise en place en 2019 affecte le fonctionnement normal de l’économie”, a ajouté le ministre, dont les équipes étaient depuis novembre en négociation avec le FMI sur l’accord.Cette injection d’argent frais est considérée comme cruciale par le gouvernement pour reconstituer les réserves de la Banque centrale et “exterminer l’inflation” durablement, selon les mots de Javier Milei.En mars, l’inflation argentine s’est établie à 3,7%, un regain sensible par rapport aux six mois précédents. Mais qui ne dément pas une tendance lourde à la désinflation depuis plus d’un an.En interannuel, elle est actuellement de 55,9% sur 12 mois, contre 211% fin 2023, au début de la présidence Milei et des premières mesures choc d’austérité, dont une forte dévaluation de plus de 52% du peso.- “Besoin comme de l’air” -“Milei a besoin de cet accord comme de l’air”, a analysé pour l’AFP Belen Amadeo, politologue à l’université de Buenos Aires. “Il en a besoin pour valider sa proposition économique, se donner plus de marge de manœuvre, car si l’instabilité s’installe et l’inflation augmente, l’insécurité gagne la population qui se réfugie instantanément vers le dollar”.Avec ces fonds, le gouvernement espère une stabilisation financière et in fine, relancer la croissance, à ce jour la pièce manquante dans la stratégie Milei, après une année 2024 en récession (-1,8%), contrecoup de l’austérité budgétaire à fort coût social de sa première année de présidence. Début 2024, la pauvreté avait bondi à 52,9%, avant de reculer à 38% au second semestre, soit à peu près le niveau d’avant la présidence Milei (41,7%). Le nouveau prêt est rien moins que le 23e accord de financement du FMI, sous diverses formes, avec l’Argentine depuis l’adhésion de celle-ci en 1956. Symbole de l’endettement chronique et du risque récurrent d’insolvabilité du pays, devenu au fil des ans le principal débiteur du Fonds, devant l’Ukraine.En 2018, l’Argentine avait obtenu un prêt massif de 44 milliards de dollars du Fonds, montant dont le pays doit encore rembourser la majeure partie, et pour lequel le gouvernement péroniste (centre-gauche) précédant Javier Milei avait — déjà — négocié un refinancement en 2022.