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Chine: l’économie solide au 1er trimestre, avant la tempête Trump

La Chine a fait état mercredi d’une santé économique meilleure qu’attendu au premier trimestre, stimulée par les expéditions anticipées de marchandises avant les nouvelles exorbitantes surtaxes douanières de Donald Trump, qui mettent la “pression”, concède Pékin.La croissance du Produit intérieur brut (PIB) était de 5,4% sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Un résultat bien supérieur aux 5,1% prévus par un panel d’analystes interrogés par l’AFP.Pékin et Washington sont engagés dans un bras de fer commercial après le lancement par le président américain d’une campagne de droits de douane contre les rivaux et partenaires des Etats-Unis – qui vise désormais surtout le géant asiatique.Donald Trump a fait imposer des surtaxes douanières allant jusqu’à 145% sur une grande quantité de produits chinois. La Chine a répliqué avec des surtaxes douanières de rétorsion de 125% sur les marchandises américaines importées.Les données économiques publiées mercredi par Pékin donnent un premier aperçu des répercussions des tensions commerciales sur la Chine, déjà lestée par une crise du secteur immobilier et une faible consommation des ménages.”L’imposition de droits de douane élevés par les États-Unis exerce une certaine pression sur le commerce extérieur et l’économie” chinoise, a concédé mercredi lors d’un point presse Sheng Laiyun, commissaire adjoint du BNS.Mais “cela ne changera pas la tendance générale d’une économie chinoise qui continue à s’améliorer sur le long terme”, a-t-il souligné.- “Plus complexe” -Les ventes de détail, un indicateur clé de la consommation, ont augmenté de 4,6% en glissement annuel, selon le BNS.Quant à la production industrielle, elle a accéléré durant le premier trimestre: elle était en hausse de 6,5% sur un an – contre 5,7% durant les trois derniers mois de 2024.Mais le BNS a estimé mercredi que l’environnement économique mondial devenait “plus complexe et plus difficile” et a appelé les autorités à faire davantage.”Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques soutenues doivent encore être consolidées”, a indiqué l’institution, ajoutant qu’il était nécessaire d’adopter des politiques macroéconomiques “plus proactives et plus efficaces”.Selon des chiffres officiels publiés cette semaine, les exportations chinoises ont augmenté de 12% sur un an en mars – un niveau bien plus élevé qu’attendu.Cette performance s’explique notamment par l’accélération des expéditions vers les États-Unis, les entreprises ayant précipitamment gonflé leurs commandes avant l’entrée en vigueur de la plus grosse part des surtaxes américaines en avril, estiment des experts. Mais le niveau actuel des droits de douane américains, à 145%, devrait rapidement mettre un terme à l’éclaircie économique enregistrée en Chine au premier trimestre, jugent la plupart des analystes.”Les dégâts causés par la guerre commerciale vont se voir dans les données macroéconomiques dès le mois prochain”, prédit dans une note Zhiwei Zhang, économiste chez Pinpoint Asset Management.- “Illusion” -Pour Steve Innes, analyste du cabinet SPI Asset Management, les chiffres annoncés mercredi “donnent l’illusion d’un succès, mais ne nous y trompons pas, tout cela était prévisible”.”Cette performance est largement due” aux effets d’aubaine car “alimentée par une hausse d’activité préventive” et “par un surstockage aux États-Unis, où les importateurs se sont précipités pour devancer” les surtaxes de Donald Trump, explique-t-il dans une note.”La balle est dans le camp de la Chine” sur la question des droits de douane américains, a assuré mardi la Maison Blanche.Dans ce contexte, Pékin a annoncé mercredi la nomination d’un nouveau patron pour les négociations sur le commerce international: Li Chenggang, ex-représentant permanent du pays asiatique auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).Face aux incertitudes pesant sur son commerce, la Chine espère voir la consommation interne prendre le relais des exportations comme moteur de croissance pour atteindre son objectif annuel de PIB – fixé à “environ 5%”.Le gouvernement avait annoncé l’an dernier une série de mesures de relance, notamment une baisse des taux d’intérêt et une augmentation du plafond de la dette des administrations locales.De leur côté, les États-Unis ont donné des signes de relâchement vendredi, en accordant des exemptions pour les smartphones, les ordinateurs portables ou encore les semi-conducteurs, dont la Chine est un producteur majeur.Mais des surtaxes colossales s’appliquent toujours aux autres secteurs.bur-oho-mjw-ehl/ktr

C1: le PSG tremble, chute à Aston Villa mais retrouve les demi-finales

Le Paris SG de Luis Enrique a tremblé, s’est fait renverser 3-2 à Aston Villa, mardi, mais il a évité la catastrophe industrielle grâce à sa victoire de l’aller (3-1) et sa résistance acharnée, pour atteindre sa deuxième demi-finale de Ligue des champions en deux ans.Il y a eu des moments où “on n’était pas au niveau des exigences” de la grande Europe, mais l’équipe a su “faire le dos rond”, a retenu l’entraîneur parisien. “C’est un match qui permet de grandir”.La jeune équipe du maître espagnol s’est sortie du piège de Birmingham, difficilement, sans grande maîtrise, mais avec une abnégation qui servira son collectif et renforcera ses ambitions continentales.L’avantage acquis au Parc des Princes a permis de passer en demie dans un trou de souris, mais qu’importe pour le capitaine Marquinhos et son armada, encore un peu plus proche de la finale du 31 mai à Munich.Au tour suivant, le club de la capitale a de fortes chances de retraverser la Manche puisqu’Arsenal a surclassé 3-0 le Real Madrid de Kylian Mbappé il y a une semaine à Londres.En octobre, les Rouge et Bleu avaient subi la loi des “Gunners” (2-0) durant la phase de ligue, à une époque où ils faisaient moins peur à l’Europe.La bataille de Birmingham leur a offert une page d’histoire écrite dans la douleur, mais qui leur servira à coup sûr.- Stade intimidant -Les Villans avaient vu les choses en grand avec marée d’écharpes, chants puissants et tifo géant montrant deux lions rugissant autour du slogan “This is Villa Park”.Un stade intimidant, une pluie battante au coup d’envoi et une pression de chaque instant: il y avait tous les ingrédients du traquenard.Et dans les dix premières minutes, Gianluigi Donnarumma a dégagé en catastrophe, Joao Neves a sorti de la tête un corner chaud et Marquinhos a dû s’imposer devant Marcus Rashford.Mais ce PSG version Luis Enrique est un monstre froid qui sait résister puis piquer sa proie avec une efficacité redoutable, et il l’a prouvé deux fois coup sur coup.Bradley Barcola, préféré à Désiré Doué, a filé dans son couloir puis centré vers Ousmane Dembélé, Emiliano Martinez s’est détendu pour repousser le cuir et Achraf Hakimi a suivi (11e, 0-1).L’autre latéral, Nuno Mendes (27e, 0-2), a aussi enfilé la cape de buteur d’une belle frappe enroulée du gauche au bout d’une contre-attaque, une poignée de secondes après une très mauvaise relance de Marquinhos.- Donnarumma en paratonnerre -L’affaire semblait alors pliée pour ce PSG aux allures d’insubmersible, et pourtant sa défense a commencé à prendre l’eau face aux vagues des Claret and Blue.La réduction du score de Youri Tielemans (34e, 1-2), a donné un aperçu de la seconde période à venir, totalement à l’avantage du club anglais, et pas vraiment rassurante pour les visiteurs.En deux minutes, l’équipe d’Unai Emery a renversé la situation: sur une montée en solitaire du capitaine John McGinn (55e, 2-2), bien aidé par la passivité parisienne, puis un tir gagnant d’Ezri Konsa (57e, 3-2).La foudre a semblé s’abattre sur les visiteurs mais ils ont pu compter sur un sacré paratonnerre avec Donnarumma, déterminant avec sa main gauche sur une frappe de Marcus Rashford (57e), avec la droite sur une tête de Tielemans (60e) et de la jambe devant Marco Asensio (70e).”Il y a beaucoup de gens qui doutent de lui, mais nous, on n’a jamais douté, on sait qu’il est un des meilleurs gardiens du monde”, l’a encensé Hakimi.Le portier italien est en effet celui qui a empêché Emery, l’ancien entraîneur du PSG, de parfaire sa remontada, huit ans après celle qu’il a subie face au Barça de Luis Enrique.Son entreprise a échoué, mais ses joueurs sont sortis sous les vivats de Villa Park. La joie était encore plus forte dans le parcage parisien, où les écharpes étaient brandies et des fumigènes allumés.Paris est encore en vie.

Chine: l’économie a résisté au 1er trimestre avant la tempête Trump

La Chine a fait état mercredi d’une santé économique meilleure qu’attendu au premier trimestre, stimulée par les expéditions anticipées de marchandises avant les nouvelles exorbitantes surtaxes douanières de Donald Trump, qui mettent la “pression”, concède Pékin.La croissance du Produit intérieur brut (PIB) était de 5,4% sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Un résultat bien supérieur aux 5,1% prévus par un panel d’analystes interrogés par l’AFP.Pékin et Washington sont engagés dans un bras de fer commercial après le lancement par le président américain d’une campagne de droits de douane contre les rivaux et partenaires des Etats-Unis – qui vise désormais surtout le géant asiatique.Donald Trump a fait imposer des surtaxes douanières allant jusqu’à 145% sur une grande quantité de produits chinois. La Chine a répliqué avec des surtaxes douanières de rétorsion de 125% sur les marchandises américaines importées.Les données économiques publiées mercredi par Pékin donnent un premier aperçu des répercussions des tensions commerciales sur la Chine, déjà lestée par une crise du secteur immobilier et une faible consommation des ménages.”L’imposition de droits de douane élevés par les États-Unis exerce une certaine pression sur le commerce extérieur et l’économie” chinoise, a concédé mercredi lors d’un point presse Sheng Laiyun, commissaire adjoint du BNS.Mais “cela ne changera pas la tendance générale d’une économie chinoise qui continue à s’améliorer sur le long terme”, a-t-il souligné.- “Plus complexe” -Les ventes de détail, un indicateur clé de la consommation, ont augmenté de 4,6% en glissement annuel, selon le BNS.Quant à la production industrielle, elle a accéléré durant le premier trimestre: elle était en hausse de 6,5% sur un an – contre 5,7% durant les trois derniers mois de 2024.Mais la Chine a estimé mercredi que l’environnement économique mondial devenait “plus complexe et plus difficile” et a appelé les autorités à faire davantage, notamment pour stimuler les achats des ménages.”Les bases d’une reprise et d’une croissance économiques soutenues doivent encore être consolidées”, a indiqué le BNS, ajoutant qu’il était nécessaire d’adopter des politiques macroéconomiques “plus proactives et plus efficaces”.Selon des chiffres officiels publiés cette semaine, les exportations chinoises ont augmenté de 12% sur un an en mars – un niveau bien plus élevé qu’attendu.Cette performance s’explique notamment par l’accélération des expéditions vers les États-Unis, les entreprises ayant précipitamment gonflé leurs commandes avant l’entrée en vigueur de la plus grosse part des surtaxes américaines en avril, estiment des experts. Mais le niveau actuel des droits de douane américains contre une grande partie des produits chinois, à 145%, devrait rapidement parasiter les échanges commerciaux et mettre un terme à l’éclaircie enregistrée au premier trimestre, jugent la plupart des analystes.- “L’illusion d’un succès” -“Les dégâts causés par la guerre commerciale vont se voir dans les données macroéconomiques dès le mois prochain”, prédit ainsi dans une note Zhiwei Zhang, économiste chez Pinpoint Asset Management.Pour Steve Innes, analyste du cabinet SPI Asset Management, les chiffres annoncés mercredi par la Chine “donnent l’illusion d’un succès, mais ne nous y trompons pas, tout cela était prévisible”.”Cette performance est largement due” aux effets d’aubaine car “alimentée par une hausse d’activité préventive” et “par un surstockage aux États-Unis, où les importateurs se sont précipités pour devancer” les surtaxes exorbitantes de Donald Trump, explique-t-il dans une note.Face aux incertitudes pesant sur son commerce, la Chine espère voir la consommation interne prendre le relais des exportations comme moteur de croissance pour atteindre son objectif annuel de PIB – fixé à “environ 5%”.Le gouvernement a déjà annoncé l’an dernier une série de mesures de relance, notamment une baisse des taux d’intérêt et une augmentation du plafond de la dette des administrations locales.De leur côté, les États-Unis ont déjà donné des signes de relâchement vendredi, en accordant des exemptions pour les smartphones, les ordinateurs portables ou encore les semi-conducteurs, dont la Chine est un producteur majeur.Mais des surtaxes colossales s’appliquent toujours aux autres secteurs.

Droits de douane: la Maison Blanche renvoie “la balle” à la Chine

“La balle est dans le camp de la Chine” sur la question des droits de douane américains, a assuré mardi la Maison Blanche, alors que Pékin a continué de mettre la pression sur les Etats-Unis en suspendant les livraisons de Boeing.Donald Trump “a de nouveau clairement affirmé qu’il était ouvert à un accord avec la Chine. Mais c’est la Chine qui a besoin d’un accord avec les Etats-Unis”, et non l’inverse, a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, devant la presse.D’après elle, “la Chine veut ce que nous avons: le consommateur américain. Dit autrement, (les Chinois) ont besoin de (l’)argent” des Américains.Pour Mme Leavitt, “la balle est dans le camp de la Chine” si elle veut mettre fin à la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, lancée par Donald Trump à grands coups de droits de douane qui ont sérieusement secoué les marchés financiers. La Chine a publié mercredi une croissance économique de 5,4% au premier trimestre 2025, plus forte qu’anticipé, grâce notamment à l’empressement des exportateurs à expédier leurs produits avant l’entrée en vigueur des surtaxes américaines.- “Pression” -Un responsable du Bureau national des statistiques a reconnu néanmoins que les droits de douane exercent une “pression” sur l’économie et le commerce extérieur de la Chine.Pékin, qui riposte systématiquement aux surtaxes américaines, a suspendu toute réception d’avions fabriqués par l’Américain Boeing.Un geste que Donald Trump a dénoncé en assurant sur son réseau Truth Social que la Chine s’était “rétractée sur un énorme accord avec Boeing” pour des avions pourtant “couverts par des engagements fermes”.Selon l’agence de presse Bloomberg, la Chine a également demandé aux compagnies aériennes du pays “de stopper tout achat d’équipements et de pièces détachées pour avions auprès d’entreprises américaines”.Pékin semble également résolu à s’en prendre à l’agriculture américaine: la chaîne australienne ABC a affirmé que les exportations de viande bovine vers la Chine avaient fortement augmenté, alors que des exportateurs américains n’auraient pas vu leur licence renouvelée.Interrogée par l’AFP, la fédération des exportateurs de viande américaine a confirmé le non renouvellement des licences de la majorité des exportateurs de boeuf depuis le 16 mars.La Poste de Hong Kong a de son côté annoncé mercredi suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis, en réponse aux hausses de droits de douane que le port franc juge “abusives”.Les nouveaux fronts ouverts par Donald Trump dans son offensive douanière, ciblant certains minerais et objets électroniques, ont pesé sur les Bourses asiatiques mercredi matin, les valeurs de la tech souffrant en particulier des restrictions sur les puces imposées au géant américain du secteur Nvidia.- “Position de force” -Le président chinois Xi Jinping poursuit mercredi en Malaisie sa tournée en Asie du sud-est pour essayer d’organiser avec des pays voisins une riposte coordonnée aux droits de douane américains.Chine et Etats-Unis sont entrés dans une surenchère de taxes douanières: Washington a imposé au total 145% de taxe sur les produits chinois entrant sur son territoire, en plus de ceux existants avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Pékin a répliqué avec un taux qui atteint désormais 125%.Mais le président américain a atténué ses annonces en exemptant les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, dont la majorité provient de Chine.Pour tous les autres pays, les droits de douane réciproques supérieurs à un plancher de 10% ont été mis en pause pour 90 jours, la Maison Blanche ouvrant la porte à la négociation.La Corée du Sud, exportateur majeur d’automobiles et de semi-conducteurs vers les Etats-Unis, a annoncé mercredi que son ministre des Finances Choi Sang-mok se rendrait la semaine prochaine à Washington pour rencontrer son homologue Scott Bessent.Dans les négociations qui s’annoncent, l’Union européenne (UE) est “en position de force”, a assuré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une interview accordée au magazine allemand Die Zeit, car “nous, Européens, savons exactement ce que nous voulons et quels sont nos objectifs”.Autre pays dans le collimateur de Trump, le Canada a fait mardi un geste vers les constructeurs automobiles: il s’agirait de les laisser importer un certain nombre de véhicules fabriqués aux Etats-Unis en échange de leur engagement à maintenir leur production au Canada, sans droits de douane.Ottawa a imposé 25% de droits de douane sur ces produits en représailles aux 25% imposés par Washington sur les automobiles livrées aux Etats-Unis.Selon la presse japonaise, le constructeur Honda envisagerait de déplacer aux Etats-Unis ses lignes de production canadiennes, un projet que le groupe a démenti.En plus de l’automobile, Donald Trump a aussi imposé des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium.Il envisage de faire de même sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques “d’ici un ou deux mois”, selon son ministre du Commerce Howard Lutnick.

Droits de douane: la Maison Blanche renvoie “la balle” à la Chine

“La balle est dans le camp de la Chine” sur la question des droits de douane américains, a assuré mardi la Maison Blanche, alors que Pékin a continué de mettre la pression sur les Etats-Unis en suspendant les livraisons de Boeing.Donald Trump “a de nouveau clairement affirmé qu’il était ouvert à un accord avec la Chine. Mais c’est la Chine qui a besoin d’un accord avec les Etats-Unis”, et non l’inverse, a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, devant la presse.D’après elle, “la Chine veut ce que nous avons: le consommateur américain. Dit autrement, (les Chinois) ont besoin de (l’)argent” des Américains.Pour Mme Leavitt, “la balle est dans le camp de la Chine” si elle veut mettre fin à la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, lancée par Donald Trump à grands coups de droits de douane qui ont sérieusement secoué les marchés financiers. La Chine a publié mercredi une croissance économique de 5,4% au premier trimestre 2025, plus forte qu’anticipé, grâce notamment à l’empressement des exportateurs à expédier leurs produits avant l’entrée en vigueur des surtaxes américaines.- “Pression” -Un responsable du Bureau national des statistiques a reconnu néanmoins que les droits de douane exercent une “pression” sur l’économie et le commerce extérieur de la Chine.Pékin, qui riposte systématiquement aux surtaxes américaines, a suspendu toute réception d’avions fabriqués par l’Américain Boeing.Un geste que Donald Trump a dénoncé en assurant sur son réseau Truth Social que la Chine s’était “rétractée sur un énorme accord avec Boeing” pour des avions pourtant “couverts par des engagements fermes”.Selon l’agence de presse Bloomberg, la Chine a également demandé aux compagnies aériennes du pays “de stopper tout achat d’équipements et de pièces détachées pour avions auprès d’entreprises américaines”.Pékin semble également résolu à s’en prendre à l’agriculture américaine: la chaîne australienne ABC a affirmé que les exportations de viande bovine vers la Chine avaient fortement augmenté, alors que des exportateurs américains n’auraient pas vu leur licence renouvelée.Interrogée par l’AFP, la fédération des exportateurs de viande américaine a confirmé le non renouvellement des licences de la majorité des exportateurs de boeuf depuis le 16 mars.La Poste de Hong Kong a de son côté annoncé mercredi suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis, en réponse aux hausses de droits de douane que le port franc juge “abusives”.Les nouveaux fronts ouverts par Donald Trump dans son offensive douanière, ciblant certains minerais et objets électroniques, ont pesé sur les Bourses asiatiques mercredi matin, les valeurs de la tech souffrant en particulier des restrictions sur les puces imposées au géant américain du secteur Nvidia.- “Position de force” -Le président chinois Xi Jinping poursuit mercredi en Malaisie sa tournée en Asie du sud-est pour essayer d’organiser avec des pays voisins une riposte coordonnée aux droits de douane américains.Chine et Etats-Unis sont entrés dans une surenchère de taxes douanières: Washington a imposé au total 145% de taxe sur les produits chinois entrant sur son territoire, en plus de ceux existants avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Pékin a répliqué avec un taux qui atteint désormais 125%.Mais le président américain a atténué ses annonces en exemptant les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, dont la majorité provient de Chine.Pour tous les autres pays, les droits de douane réciproques supérieurs à un plancher de 10% ont été mis en pause pour 90 jours, la Maison Blanche ouvrant la porte à la négociation.La Corée du Sud, exportateur majeur d’automobiles et de semi-conducteurs vers les Etats-Unis, a annoncé mercredi que son ministre des Finances Choi Sang-mok se rendrait la semaine prochaine à Washington pour rencontrer son homologue Scott Bessent.Dans les négociations qui s’annoncent, l’Union européenne (UE) est “en position de force”, a assuré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une interview accordée au magazine allemand Die Zeit, car “nous, Européens, savons exactement ce que nous voulons et quels sont nos objectifs”.Autre pays dans le collimateur de Trump, le Canada a fait mardi un geste vers les constructeurs automobiles: il s’agirait de les laisser importer un certain nombre de véhicules fabriqués aux Etats-Unis en échange de leur engagement à maintenir leur production au Canada, sans droits de douane.Ottawa a imposé 25% de droits de douane sur ces produits en représailles aux 25% imposés par Washington sur les automobiles livrées aux Etats-Unis.Selon la presse japonaise, le constructeur Honda envisagerait de déplacer aux Etats-Unis ses lignes de production canadiennes, un projet que le groupe a démenti.En plus de l’automobile, Donald Trump a aussi imposé des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium.Il envisage de faire de même sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques “d’ici un ou deux mois”, selon son ministre du Commerce Howard Lutnick.

Pérou: l’ex-président Ollanta Humala condamné à 15 ans de prison dans l’affaire Odebrecht

L’ancien président péruvien Ollanta Humala a été condamné mardi à 15 ans de prison ferme pour blanchiment d’argent dans le cadre du scandale de corruption lié au géant brésilien du BTP Odebrecht.Ollanta Humala, 62 ans, est le deuxième ancien président péruvien condamné sur un total de quatre impliqués dans cette vaste affaire, qui a conduit sous les verrous des dizaines de dirigeants politiques et chefs d’entreprise d’Amérique latine.”Une peine de 15 ans de réclusion effective est prononcée à l’encontre de M. Ollanta Humala”, a énoncé la juge chargée de l’affaire, Nayko Coronado. M. Humala, qui comparaissait libre, a été arrêté à l’audience. Il est sorti du tribunal encadré par des policiers mais pas menotté, et a été écroué dans une petite prison située dans une base de la police dans l’est de Lima, où sont déjà enfermés les ex-présidents Alejandro Toledo et Pedro Castillo.Cette condamnation intervient plus de trois ans après le début du procès contre l’ex-président de gauche qui a gouverné le Pérou de 2011 à 2016.La défense a immédiatement indiqué qu’elle allait interjeter appel de la décision.Odebrecht a distribué pendant plus d’une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays latino-américains pour remporter des contrats de marchés publics, selon le ministère américain de la Justice.L’entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014.L’épouse de M. Humala, Nadine Heredia a également été condamnée à 15 ans de prison pour cette affaire mais était absente à l’audience. La juge a ordonné son arrestation.- Fuite à l’ambassade du Brésil -Plus tard, le ministère des Affaires étrangères du Pérou a annoncé, dans un communiqué, qu’elle s’était rendue à l’ambassade du Brésil avec son fils mineur pour y demander l’asile. Après des pourparlers avec le gouvernement brésilien, un sauf-conduit leur a été accordé pour qu’ils puissent quitter le pays, a ajouté le ministère au bout de quelques heures.Le couple avait été placé en détention provisoire pendant neuf mois, jusqu’en avril 2018, dans le cadre de cette affaire. Tous deux ont été reconnus coupables d’avoir reçu un financement illégal de trois millions de dollars de la part d’Odebrecht lors de la campagne électorale qui avait conduit M. Humala au pouvoir en 2011. – “Objectivité et impartialité” -Nadine Heredia a été mise en cause par l’ancien dirigeant d’Odebrecht au Pérou, le brésilien Jorge Barata, qui a confié aux enquêteurs péruviens lui avoir remis personnellement l’argent. Le couple Humala a également été reconnu coupable d’avoir détourné, au cours de la campagne de 2006, environ 200.000 dollars envoyés par le président vénézuélien de l’époque, Hugo Chavez, par l’intermédiaire d’une société de ce pays.Le parquet avait requis 20 ans de prison contre Ollanta Humala et 26 ans contre son épouse, également accusée d’avoir dissimulé des fonds pour des “achats de biens immobiliers avec l’argent d’Odebrecht”.Le couple a nié au cours du procès avoir reçu de l’argent de M. Chavez ou d’une quelconque entreprise brésilienne.Le procureur chargé de l’affaire, German Juarez, s’est déclaré auprès de la presse satisfait de la sentence, estimant qu’elle avait “été prise dans le respect de la légalité, avec objectivité et impartialité”.Ollanta Humala est le deuxième des quatre présidents péruviens impliqués dans le scandale Odebrecht. Alan Garcia (2006-2011) s’est suicidé en 2019 avant d’être arrêté, et Alejandro Toledo (2001-2006) a été condamné en 2024 à plus de 20 ans de prison pour avoir reçu des millions de dollars de pots-de-vin en échange de marchés publics. Le procès de Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) n’a pas encore eu lieu.

Biden s’en prend à Trump dans son premier discours d’ex-président

“Tant de destruction”. Joe Biden s’est livré mardi à une attaque en règle de son successeur Donald Trump dans son premier discours public depuis qu’il a quitté la Maison Blanche, le 20 janvier dernier.”Voyez ce qui s’est passé: cela ne fait pas encore 100 jours et cette nouvelle administration a fait tant de dégâts et tant de destruction”, a dénoncé l’ex-président, qui s’exprimait à Chicago (nord) lors d’une conférence consacrée à la “Sécurité sociale”, le système de retraites américain.”Tout cela est arrivé si vite, c’est à couper le souffle”, a-t-il ajouté, dans un discours de près d’une demi-heure parsemé de pointes d’humour. Mais aussi de quelques moments de flottement, quand Joe Biden a par exemple bafouillé sur certaines phrases ou peiné à arriver au bout d’anecdotes, conclues avant la fin par un “Bref”.Sur son réseau Truth Social, Donald Trump, souvent prompt à se moquer de son ancien adversaire à la présidentielle, a republié l’extrait de l’une de ces tirades inachevées, sans ajouter de commentaire à l’écrit.M. Biden, 82 ans, a accusé l’administration Trump de s’en prendre à la Sécurité sociale, agence fédérale notamment chargée de distribuer les retraites publiques ou les pensions d’invalidité à 68 millions de bénéficiaires.”Ils attaquent la Sécurité sociale à coups de hache, licenciant 7.000 fonctionnaires, y compris les plus chevronnés. Ils s’apprêtent à en pousser des milliers d’autres vers la porte”, a dénoncé l’ancien chef d’Etat. “Pourquoi veulent-ils la dévaliser? C’est pour offrir d’énormes baisses d’impôts aux milliardaires”, a martelé l’ancien président démocrate, accusé d’avoir tardé à céder la place l’an dernier à sa vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, donnant ainsi un avantage à son adversaire républicain.”La Sécurité sociale mérite d’être protégée pour le bien de la nation tout entière”, a-t-il dit. “Il ne s’agit pas seulement de pensions de retraite. Il s’agit d’honorer un lien de confiance fondamental entre l’Etat et le peuple”.En février, l’administration Trump a nommé temporairement un “expert anti-fraude” à la tête de la Sécurité sociale.Elon Musk, chargé par Donald Trump d’une cure d’amaigrissement de l’Etat fédéral, affirme que de nombreuses fraudes minent le fonctionnement de la Sécurité sociale, avec notamment plusieurs millions de bénéficiaires âgés de plus de cent ans, sans avancer de données détaillées et publiques.

Congrès des Ecologistes: un vote sans suspense mais pas sans critiques

Les 16.000 adhérents écologistes votent de mercredi à vendredi pour choisir leur chef, et devraient sans suspense reconduire Marine Tondelier, qui a explosé médiatiquement depuis trois ans mais s’est attiré des critiques en interne, dans un parti qu’elle voulait apaiser.Forte, avant même le vote, de 2.500 soutiens d’adhérents, la conseillère régionale des Hauts-de-France, âgée de 38 ans, ne fait pas mystère de sa certitude d’être réélue à la tête des Ecologistes. Et sans doute dès le premier tour, face à trois concurrents moins médiatiques: l’ex-eurodéputée Karima Delli, le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier et celle de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier.Mais celle qui déplorait lors de son élection en 2022 les querelles intestines régulières du parti n’a pas échappé aux tensions: ses opposants ont dénoncé un “manque de démocratie” au sein de la formation, mettant en cause la récente modification des règles électorales, au service selon eux de la secrétaire nationale.”Mes opposants n’ont pas grand chose à redire au bilan de l’équipe sortante”, rétorque Marine Tondelier. “Donc ils ont passé plus de temps à se plaindre des nouveaux statuts, pourtant écrits au consensus avec toutes les sensibilités du parti et votés par 74% des adhérents, qu’à parler d’écologie politique”, ajoute la patronne des Verts, déjà en train d’écrire son discours pour son investiture le 26 avril. Marine Tondelier a remporté la semaine dernière un premier vote sur la désignation d’une partie des membres du Conseil fédéral, mais ses opposants soulignent qu’elle n’a obtenu qu’une majorité relative. “Quel que soit son score au poste de secrétaire nationale, elle n’aura pas de majorité”, affirme un observateur, qui estime que “si elle n’a pas fait plus, c’est à cause de la participation, la plus faible historiquement pour un congrès”. Marine Tondelier compte, pour cette deuxième phase du congrès, sur 3.000 adhérents supplémentaires, qui n’avaient pas les six mois de cotisation nécessaires pour voter lors de la première phase.    En plus du vote pour la tête du parti, les militants sont aussi invités à choisir, par des votes uninominaux, le secrétariat exécutif (deux secrétaires nationaux adjoints, deux porte-parole et un trésorier). “Le système électoral est fait pour qu’elle ait les six postes”, remarque un écologiste, “mais il y a un sujet Eric Piolle”. – Incontournable à gauche –  Le maire de Grenoble, qui souhaite devenir porte-parole, a été évincé de la liste Tondelier, qui lui a préféré un candidat de la Manche issu de la ruralité, Guillaume Hédouin. Mais Eric Piolle, premier maire écologiste d’une grande ville, a maintenu sa candidature et peut espérer l’emporter, au regard de sa notoriété. Dans un email interne, Marine Tondelier a clairement appelé à voter pour M. Hédouin, arguant que s’il n’était pas élu, cela signifierait qu’elle a “essayé de donner plus de voix aux ruralités”, mais que “les adhérents n’ont pas voulu”.Les militants doivent également voter pour les membres du bureau politique (12 membres, scrutin de liste à la proportionnelle), et devraient permettre à la députée Sandrine Rousseau d’être présente dans cette instance, malgré une modification du quota des représentants franciliens.Pour l’observateur cité plus haut, “Marine élimine les gens pour être la seule candidate possible en 2027” lors de la présidentielle.Des accusations qui exaspèrent Marine Tondelier, au regret de constater que “les congrès sont toujours l’occasion donnée aux journalistes de nous caricaturer en égoïstes querelleurs”.     Malgré des reproches en interne sur sa gestion de l’affaire Julien Bayou, et sur l’échec cinglant des Européennes (5,5%), celle qui ne se déplace plus sans son emblématique veste verte préfère revendiquer ses succès.Elle rappelle que depuis son élection, les Ecologistes ont gagné plus de 240.000 sympathisants et engrangé plus de 18.000 adhérents, et “n’ont jamais eu autant d’élus locaux et nationaux”, ni eu une secrétaire nationale avec “autant de visibilité médiatique”.Elle se targue aussi d’avoir rendu son parti incontournable dans l’union de la gauche, après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Mon travail à la fin du congrès sera d’être moteur de la construction de l’unité” pour 2027, souligne-t-elle.    Et si elle refuse de s’exprimer sur ses ambitions présidentielles, ses proches assurent qu’elle serait “la leader naturelle” s’il fallait désigner une candidature écologiste.