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La guerre commerciale de Trump bouscule les plans de la BCE

La guerre commerciale de Donald Trump a déjà largement chahuté les marchés. C’est jeudi au tour de Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, qui devrait l’inciter à poursuivre la baisse des taux d’intérêt.Le caractère imprévisible des décisions du président américain et l’impact négatif que cette incertitude pourrait avoir sur la croissance de la zone euro ont renforcé les attentes envers l’institution de Francfort pour qu’elle continue d’assouplir les coûts d’emprunt.Accompagnant le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro avaient laissé entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Il y a six semaines, la BCE avait les yeux rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, qui laissaient entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais d’autres priorités se sont depuis imposées : Donald Trump a accéléré sur le front commercial en imposant des droits de douane réciproques à tous les pays – 10% universels et 145% supplémentaires sur la Chine, avec diverses exemptions sectorielles.Si les surtaxes supérieures à un plancher de 10% ont été mises en pause pour 90 jours pour les pays autres que la Chine, cela n’a guère apaisé les inquiétudes.- Inflation au second plan -“Les droits de douane américains sur l’UE et de nombreux autres pays ont ravivé les craintes de croissance pour la zone euro, du moins à court terme”, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING.Pour les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, une pause dans la baisse des taux n’est “plus une option”, selon lui.D’autant que la Maison Blanche a également imposé une taxe de 25% sur le secteur automobile et ouvert des enquêtes sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques qui pourraient conduire à des droits de douane sur ces secteurs.Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux pour soulager les ménages et les entreprises et soutenir l’économie semble “évidente”, estiment les analystes d’Unicredit.Les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: l’inflation dans les 20 pays membres de la zone euro s’est établie à 2,2% en mars, se rapprochant de la cible de 2% visée par la BCE.Une nouvelle baisse de 25 points de base ramènerait le principal taux d’intérêt rémunérant les dépôts de 2,5% à 2,25%.Reste à savoir comment la BCE et sa présidente Christine Lagarde vont communiquer sur la suite du cap monétaire dans un contexte aussi chahuté, où le dollar a récemment atteint un plus bas face à l’euro depuis trois ans, où les taux d’emprunt américains montent en flèche tandis que les marchés actions jouent aux montagnes russes.La semaine dernière, Mme Lagarde a signalé la détermination de l’institution à soutenir la zone euro dans un scénario plus critique, où le blitz tarifaire de Donald Trump menacerait la stabilité financière, déterminante pour celle des prix.La BCE “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant “les instruments dont elle dispose”, a déclaré Christine Lagarde à Varsovie, en marge d’une réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro.Mais “comme la situation macroéconomique est extrêmement incertaine (…) la BCE va sûrement continuer à éviter toute communication prospective sur l’orientation ultérieure des taux, et indiquer que les prochaines décisions dépendront des données” économiques, prédit Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. 

Mexique: derrière les disparus, le spectre du recrutement forcé

Rubí Cruz et Verónica Cruz cherchent la trace de proches disparus, peut-être victimes de recrutements forcés et d’assassinats par un cartel dans le nord-ouest du Mexique.Rubí croit avoir repéré sur une photo des objets ayant appartenu au père de ses trois enfants. Veronica, elle, recherche toujours la moindre trace de son fils Robert, disparu il y a un an à l’âge de 16 ans.- Armées privées -Rubí Cruz, 31 ans, recherche Fermín Hernández, qui habitait avec elle dans l’Etat du Jalisco, le plus touché par les quelque 120.000 disparitions au Mexique.Fermín a disparu en octobre 2021 à l’âge de 33 ans, après avoir été enlevé dans sa maison par des hommes armés qui l’ont blessé à la jambe.Sa femme a reconnu son portefeuille, un porte-clé et un maillot de corps sur l’une des photos partagées en mars par le collectif Guerreros buscadores (“Les guerriers chercheurs”) qui recherche les disparus.Ces photos détaillaient les centaines de chaussures, d’habits et d’objets retrouvés dans un ranch abandonné à Teuchtitlan à l’ouest de Guadalajara, inspecté par le collectif le 5 mars.Des restes d’ossements ont également été retrouvés dans la ferme, avait confirmé le parquet.Il s’agissait d’un centre présumé de recrutement et d’entraînement du narcotrafic, d’après le collectif. Le Jalisco est le fief du Cartel Jalisco Nueva Generacion (CJNG), l’un des plus puissants du pays.”L’espoir est toujours intact, jusqu’à ce qu’une preuve ADN disant qu’il a été localisé sans vie”, explique à l’AFP la jeune femme, qui partage son temps entre un emploi dans la restauration et les recherches pour retrouver Fermín.Verónica Cruz, 42 ans, pleure en tenant entres ses mains un portrait de son fils Robert souriant lors de son quinzième anniversaire.- “Ils viennent de tuer mon ami” -Après avoir abandonné l’école secondaire, Robert a quitté la banlieue de Mexico où il vivait pour se rendre dans le Jalisco, attiré par une offre d’emploi présumée comme peintre.A 16 ans, il voulait absolument s’acheter une moto et a quitté la maison contre la volonté de sa mère.En juin, le jeune a appelé sa sœur en pleurant: “Je suis tueur à gages (sicario), ils viennent de tuer mon ami”, a-t-il dit selon le récit de sa mère. “Si je n’arrive pas à sortir d’ici, je vais veiller sur vous depuis le ciel”.Peu après, un individu qui s’est présenté comme un ami de Robert a contacté sa sœur sur Facebook en lui annonçant que le jeune était mort dans un affrontement.Sa mère croit que Robert se trouvait également au ranch Izaguirre de Teuchitlan.”Peut-être que je ne recherche pas la justice, mais juste le fait de savoir où est mon fils”, déclare-t-elle.- Offres d’emploi frauduleuses -Comme sans doute celles de Fermin et Robert, de nombreuses disparitions sont liées au recrutement forcé des bandes criminelles qui ont besoin d’effectifs “pour contrôler le territoire”, d’après Jorge Ramírez, chercheur à l’université de Guadalajara.Les offres d’emploi frauduleuses sont une de leurs principales méthodes, selon Clara Luz Álvarez, une représentante du Conseil citoyen de Mexico, une association qui recueille les dénonciations de tels crimes.Une trentaine de jeunes qui se sont rendus à Guadalajara (capitale du Jalisco) pour des prétendues entrevues d’embauche ont été portés disparus en 2024.Le secrétariat (ministère) de la Sécurité du Mexique a annoncé début avril avoir supprimé 69 pages de réseaux sociaux liées au recrutement du crime organisé.Certaines recrues forcées emmenées dans le ranch ont pu être assassinées, déclarait il y a un mois à l’AFP Jorge Ramírez Plascencia, qui enquête sur la crise des disparus à l’Université de Guadalajara.Le parquet affirme qu’à l’heure actuelle, les preuves ne permettent pas de conclure que des corps humains ont été brûlés au ranch Izaguirre ou qu’il s’agissait d’un camp d’exécution.En plus du recrutement, les disparitions forcées sont associées à la traite de personnes pour l’exploitation sexuelle.Il peut aussi s’agir de représailles contre des ennemis ou des déserteurs, selon la commission gouvernementale de Recherche de personnes.”Le plus probable”, c’est que les quelque 127.000 personnes rapportées disparues au pays “soient mortes et que leur corps ait été caché, ou bien qu’ils travaillent toujours pour le crime organisé”, résume Elena Azaola, professeure au Colegio de Mexico.

Gisèle Pelicot et Léon Marchand dans les “100 personnes les plus influentes” du magazine Time

Les Français Gisèle Pelicot, devenue un symbole des victimes de viols, et Léon Marchand, nageur triomphant aux Jeux de Paris, sont présents dans la liste des “100 personnes les plus influentes de 2025” publiée mercredi par le magazine américain Time.Connu pour son choix de la personnalité de l’année, désignée en décembre, Time publie aussi, depuis plus de 20 ans, une liste des 100 personnes “les plus influentes sur la planète”, qui inclut cette année des personnalités très diverses, du président Donald Trump au chanteur Ed Sheeran.Et, dans cette liste, deux Français, tous les deux dans la catégorie “icônes”: Gisèle Pelicot et Léon Marchand.La première, “dans une démonstration d’un courage extraordinaire” selon le magazine, a refusé que le procès contre son ex-mari, qui l’avait droguée et violée pendant des années, et des dizaines d’autres hommes également accusés de viol, ne se déroule à huis clos.Ce procès des viols de Mazan, fin 2024, avait connu un retentissement mondial.”Chaque matin, quand Gisèle Pelicot arrivait dans ce tribunal en France la tête haute, elle refusait par là d’être sous la domination d’un ordre patriarcal qui a asservi les femmes depuis si longtemps”, écrit pour Time Gloria Steinem, immense personnalité américaine du féminisme.Gisèle Pelicot avait déjà été distinguée par le magazine dans sa liste des femmes de l’année 2025.Le second est Léon Marchand, dont “la motivation à mettre le premier la main sur la ligne d’arrivée aux Jeux olympiques de Paris a capturé l’attention du monde entier, quatre fois”, écrit pour Time Summer McIntosh, jeune championne canadienne.Le Français de 22 ans a remporté quatre médailles d’or en natation l’été dernier: 200 et 400 m quatre nages, 200 m papillon et brasse.A Paris, “tout le monde ressentait cette énergie quand Léon nageait”, écrit encore la Canadienne, triple médaillée d’or. “Léon est simplement inarrêtable.”

Guerre commerciale: le bras de fer continue entre Washington et Pékin

Pékin et Washington continuent mercredi de se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude quant à l’issue d’une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l’inflation aux Etats-Unis.L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que ce recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.La suspension temporaire des droits de douane américains les plus importants, sauf contre la Chine, va atténuer la contraction des échanges mais l’affrontement entre Pékin et Washington peut peser lourd.La Chine est restée mercredi dans le registre de la fermeté. Si les États-Unis “veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent (…) cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel”, a prévenu le ministère des Affaires étrangères. La veille, la Maison Blanche avait affirmé que la balle était “dans le camp de la Chine” pour des négociations, ajoutant: “C’est la Chine qui a besoin d’un accord avec les États-Unis” et non l’inverse.De son côté, le président chinois Xi Jinping poursuit sa tournée en Asie du sud-est pour essayer d’organiser avec des voisins une riposte coordonnée aux droits de douane américains.Après la Malaise mercredi, il sera jeudi au Cambodge, l’un des alliés les plus fidèles de la Chine en Asie du Sud-Est et où Pékin a étendu son influence ces dernières années.Contrairement à la Chine, le Japon a décidé d’aller négocier à Washington, où une délégation nippone a rencontré mercredi Donald Trump. Ce dernier a fait état de “progrès importants”, sans s’épancher davantage.Jeudi, c’est la cheffe du gouvernement italien qui discutera à la Maison Blanche avec le président. Giorgia Meloni est pressée par Bruxelles de parler au nom de ses partenaires européens sur les droits de douane.- “Hausse temporaire” -Aux Etats-Unis, le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell a estimé mercredi que les décisions sur les droits de douane allaient “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation”, avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Lestée par ces perspectives moroses, Wall Street a clôturé en nette baisse: l’indice Nasdaq, où se concentre le secteur technologique, a notamment plongé de 3,07%.Symbole de l’impact de la guerre commerciale sur le grand public, les plateformes chinoises de vente en ligne Shein et Temu ont annoncé une hausse prochaine de leurs prix, qu’elles ont justifiée par les “récents changements dans les règles de commerce mondial”.Outre les tarifs douaniers, les deux entreprises sont concernées par la fin de l’exemption de taxes sur les colis de moins de 800 dollars importés aux Etats-Unis, sur laquelle reposait leur modèle économique.Après avoir suspendu la réception d’avions fabriqués par l’Américain Boeing – décision dénoncée par Donald Trump -, la Chine semble résolue à s’en prendre aussi à l’agriculture américaine: un responsable américain a confirmé à l’AFP le non-renouvellement par Pékin des licences de la majorité des exportateurs américains de viande de bœuf depuis mi-mars.- Produits pharmaceutiques -Chine et États-Unis sont lancés dans une surenchère: Washington a imposé au total 145% de taxe sur les produits chinois entrant sur son territoire, qui s’ajoutent à ceux existants avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, pour un total pouvant ainsi atteindre jusqu’à 245% en fonction des secteurs.Pékin a répliqué avec une surtaxe qui atteint désormais 125% pour les produits américains.Trump a cependant atténué ses annonces en exemptant les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, dont la majorité provient de Chine.Hors Chine, la Maison Blanche a mis en pause pour 90 jours ses droits de douane réciproques supérieurs à un plancher de 10%, ouvrant la porte à la négociation.Mais les Etats-Unis comptent bien poursuivre la mise en place de droits de douane sectoriels, après les 25% déjà imposés sur l’acier et l’aluminium ainsi que sur l’automobile.Sont désormais dans leur viseur les secteurs des produits pharmaceutiques, semiconducteurs et métaux rares, ainsi que les produits qui en sont issus, tels que l’électronique grand public.

Présidentielle en Côte d’Ivoire: le principal parti d’opposition vote pour Thiam candidat

La course à la présidentielle s’accélère en Côte d’Ivoire à six mois du scrutin: Tidjane Thiam, ancien ministre et banquier international, devait être élu candidat du principal parti d’opposition, lors d’une convention mercredi à laquelle il était le seul à se présenter.Les résultats devaient être proclamés dans la soirée, même si le suspense est quasiment …

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Présidentielle en Côte d’Ivoire: le principal parti d’opposition vote pour Thiam candidat

La course à la présidentielle s’accélère en Côte d’Ivoire à six mois du scrutin: Tidjane Thiam, ancien ministre et banquier international, devait être élu candidat du principal parti d’opposition, lors d’une convention mercredi à laquelle il était le seul à se présenter.Les résultats devaient être proclamés dans la soirée, même si le suspense est quasiment nul, M. Thiam étant l’unique candidat. Mais la proclamation a été repoussée à jeudi 16H00 (même heure GMT). La mobilisation constitue l’enjeu principal.M. Thiam, actuellement hors du pays, est bousculé par une polémique sur sa nationalité. Plus largement, des tensions émergent dans le paysage politique, notamment liées à l’inéligibilité de trois opposants, dont l’ancien président Laurent Gbagbo.Plusieurs milliers de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) – seulement des membres d’organes décisionnaires ou des responsables de sections – étaient appelés à glisser leur bulletin dans quelque 400 bureaux installés dans le pays.Vers 13H00 GMT, le siège du PDCI situé dans le quartier abidjanais de Cocody, était animé. La façade était parée de grandes affiches à l’effigie de Tidjane Thiam et la salle principale, où se déroule le vote, était décorée aux couleurs vertes du parti.  Selon Germaine Touré, une secrétaire de section, l’élection de Thiam rendra “plus facile” le travail sur le terrain, notamment dans les villes reculées: les personnes abordées sauront ainsi que “le PDCI a un candidat”.L’ancien ministre du Commerce et actuel député Jean-Louis Billon, également candidat déclaré à la présidentielle, ne s’est finalement pas aligné dans la bataille, dénonçant auprès de l’AFP les modalités d’organisation de la convention.Mercredi soir, sur la télévision Live TV, il a de nouveau dénoncé une “convention convoquée de façon irrégulière” et martelé que “personne ne peut gagner seul”.La campagne de Tidjane Thiam est d’autre part parasitée depuis plusieurs semaines par une polémique concernant sa nationalité. Né en Côte d’Ivoire, il a acquis la nationalité française en 1987 et y a renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutin pour lequel un candidat ne peut être binational.  Mais selon ses détracteurs, l’acquisition d’une autre nationalité l’a automatiquement déchu de sa nationalité ivoirienne, en vertu de l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960.Le PDCI a dénoncé des “manœuvres” du pouvoir afin d’empêcher M. Thiam d’être candidat.Pour le politologue Geoffroy Kouao, M. Thiam n’est pas “bien connu des Ivoiriens” et “le PDCI doit redoubler d’efforts en termes de communication politique et de rencontres”.Le chef du PDCI, âgé de 62 ans, a été absent du pays pendant plus de 20 ans pour une carrière à l’étranger à la tête de grandes entreprises financières Aviva, Prudential ou Credit Suisse.- “Escalade verbale” -En parallèle, des tensions montent dans l’opposition, qui multiplie les meetings.Trois figures politiques ont affirmé leur intention d’être candidates à la présidentielle, mais sont inéligibles en raison de condamnations judiciaires.Il s’agit de l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), investi par le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), de son ancien bras droit Charles Blé Goudé, et de l’ancien Premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, en exil. Mardi, M. Soro a publié une photo sur les réseaux sociaux le montrant à Accra, au Ghana.Leur nom n’apparaît pas sur la liste électorale provisoire, dont la version définitive sera publiée en juin.En outre, le PDCI de Thiam et le PPA-CI de Gbagbo ont annoncé suspendre leur participation à la Commission électorale indépendante (CEI), en dénonçant le manque d’indépendance de cet organe chargé d’organiser les élections.Le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a répondu qu’il “n’entend pas se laisser distraire par tout ce vacarme orchestré par une opposition qui, en réalité, a peur des élections”, a déclaré le ministre d’Etat et porte-parole du parti Kobenan Kouassi Adjoumani.”Le scrutin du 25 octobre est mal parti”, estime Geoffroy Kouao: “On assiste à une escalade verbale entre les acteurs politiques”.Parmi les personnalités éligibles, se sont déclarés candidats l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo.De son côté, le président Alassane Ouattara, 83 ans, n’a pas indiqué s’il comptait ou non briguer un quatrième mandat mais s’est dit en janvier “désireux de continuer à servir son pays”.Le parti au pouvoir a déclaré être “dans l’attente de la publication de la liste (électorale) définitive”, en juin, “pour engager la bataille du parrainage de son candidat”.

Guerre commerciale: le bras de fer continue entre Washington et Pékin

Pékin et Washington continuent mercredi de se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude quant à l’issue d’une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l’inflation aux Etats-Unis.L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que ce recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.La suspension temporaire des droits de douane punitifs américains les plus importants, sauf contre la Chine, va atténuer la contraction des échanges mais l’affrontement entre Pékin et Washington peut peser lourd.A Pékin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a tenu des propos fermes envers les États-Unis. S’ils” veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent (…) cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel”, a prévenu Lin Jian.La veille, la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt avait affirmé que la balle était “dans le camp de la Chine” pour des négociations, ajoutant: “C’est la Chine qui a besoin d’un accord avec les États-Unis” et non l’inverse.De son côté, le président chinois Xi Jinping poursuit sa tournée en Asie du sud-est pour essayer d’organiser avec des voisins une riposte coordonnée aux droits de douane américains.Après la Malaise mercredi, il sera jeudi au Cambodge, l’un des alliés les plus fidèles de la Chine en Asie du Sud-Est et où Pékin a étendu son influence ces dernières années.Son pays a publié mercredi une croissance économique de 5,4% au premier trimestre 2025, plus forte qu’anticipé.- “Hausse temporaire” -Aux Etats-Unis, le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell a estimé que les décisions sur les droits de douane allaient “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation”, avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Lestée par ces perspectives moroses, Wall Street a clôturé en nette baisse mercredi: l’indice Nasdaq, où se concentre le secteur technologique, a notamment plongé de 3,07%.Symbole de l’impact de la guerre commerciale sur le grand public, les plateformes chinoises de vente en ligne Shein et Temu ont annoncé une hausse prochaine de leurs prix, qu’elles ont justifiée par les “récents changements dans les règles de commerce mondial”.Outre les tarifs douaniers, les deux entreprises sont concernées par la fin de l’exemption de taxes sur les colis de moins de 800 dollars importés aux Etats-Unis, sur laquelle reposait leur modèle économique.Après avoir suspendu la réception d’avions fabriqués par l’Américain Boeing -décision dénoncée par Donald Trump-, la Chine semble résolue à s’en prendre aussi à l’agriculture américaine: un responsable américain a confirmé à l’AFP le non-renouvellement par Pékin des licences de la majorité des exportateurs américains de viande de bœuf depuis mi-mars.- Produits pharmaceutiques -Chine et États-Unis sont lancés dans une surenchère: Washington a imposé au total 145% de taxe sur les produits chinois entrant sur son territoire, qui s’ajoutent à ceux existants avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, pour un total pouvant ainsi atteindre jusqu’à 245% en fonction des secteurs.Pékin a répliqué avec une surtaxe qui atteint désormais 125% pour les produits américains.Trump a cependant atténué ses annonces en exemptant les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, dont la majorité provient de Chine.Hors Chine, la Maison Blanche a mis en pause pour 90 jours ses droits de douane réciproques supérieurs à un plancher de 10%, ouvrant la porte à la négociation.Pressée par Bruxelles de parler au nom de ses partenaires européens mais déterminée à défendre le “Made in Italy”, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni rencontre jeudi à Washington Donald Trump, dont elle a l’oreille.Mais les Etats-Unis comptent bien poursuivre la mise en place de droits de douane sectoriels, après les 25% déjà imposés sur l’acier et l’aluminium ainsi que sur l’automobile.Sont désormais dans leur viseur les secteurs des produits pharmaceutiques, semiconducteurs et métaux rares, ainsi que les produits qui en sont issus, tels que l’électronique grand public.