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Dans le nord-est ivoirien, des jihadistes et miliciens en encombrants voisins

“Après Dieu, ici c’est l’armée. Grâce à elle je dors tranquille, je me réveille le matin en paix”: face aux incursions de jihadistes venus du Burkina Faso voisin, l’armée ivoirienne est parvenue à sécuriser la frontière nord-est du pays et à rassurer en partie les populations.Mais la situation sécuritaire reste précaire sur cette frontière poreuse, où un nouvel acteur armé, les supplétifs civils de la junte au pouvoir au Burkina, font planer une menace supplémentaire, a constaté une équipe de l’AFP au cours d’une longue mission dans cette région désignée comme “rouge” par les chancelleries occidentales.”La présence de l’armée nous rassure. Si elle quitte la zone, moi je quitte le village”, commente Adama Ouattara, “président des jeunes” de Moro Moro (520 km au nord d’Abidjan).Polo crasseux qui contraste avec un sourire ravageur, ce paysan aux épaules de catcheur ne tarit pas d’éloges sur les militaires ivoiriens venus en patrouille ce jour-là visiter ce village perdu dans la brousse, à un jet de pierre de la frontière.Frappé par les jihadistes affiliés à Al-Qaida qui ont tué 16 soldats à Kafolo dans deux attaques en juin 2020 et mars 2021, le nord-est ivoirien n’a connu aucun incident notable depuis. La vie a repris son cours normalement, si ce n’est une forte présence militaire et une empreinte clairement renforcée de l’Etat, a-t-on constaté. Une situation qui tranche avec les violences qui s’étendent dans d’autres pays côtiers de la zone, comme le Bénin ou le Togo. – “Veille permanente” -A Kafolo, où les restes du camp attaqué ont été rasés pour y élever au milieu des herbes folles les murs de briques grisâtres du futur marché aux légumes, les villageois vont aux champs comme si de rien n’était.Le minaret beige de la mosquée domine ce modeste hameau traversé de pistes de terre rouge, où des biquettes broutent nonchalamment les détritus plastiques.Sur cette partie de la frontière clairement délimitée par le fleuve Comoé, le village est surtout envahi par les employés locaux à gilets fluos d’une entreprise de BTP en charge de bitumer deux axes routiers clés.La vigilance reste néanmoins de mise. “On arrête le travail en milieu d’après-midi. On ne circule jamais la nuit”, confie l’un d’eux.”Les jihadistes campent dans le village d’Alidougou, juste de l’autre côté du fleuve, à trois kilomètres de là”, rappelle en forme de mise en garde un vieux connaisseur de la zone.”Avant, on partait au Burkina prendre du maïs, du blé, des céréales… Maintenant on ne passe pas la frontière, on a aussi déserté les champs là-bas, c’est plus prudent”, explique Abdelrahman Ouattara, un autre “président des jeunes” dans la localité voisine de Tougbo.”À un moment, les jihadistes essayaient de recruter. Ils parlaient dans les mosquées. Ca fait un moment qu’on ne les voit plus”, assure ce “jeune” de 42 ans, sous le regard attentif du capitaine en charge de la patrouille motorisée du 1er Bataillon commando parachutiste.Au contact des villageois, les militaires ivoiriens vont ainsi à la pêche aux renseignements, à la recherche du moindre “fait suspect”, comportement “un peu bizarre” ou signalement de tout nouveau visage dans le coin.Près de 200 à 300 habitants Peuls qui vivaient là avant les attaques ont depuis “quitté le village avec leurs troupeaux” de vaches, lâche Tiémogo Bamba, le chef du village de Kafolo.Pour où? On ne sait pas vraiment… Dans ces régions de grande transhumance transfrontalière, les Peuls nomades sont souvent accusés de collusion avec les jihadistes par les autres communautés, agricultrices, Malinké, Lobi, Koulango et Mossi.- “Jusqu’au cou!” -Dans cette région de savane longtemps pauvre et délaissée, les “défis sécuritaires” sont “le terrorisme et l’orpaillage illégal”, a résumé mi-août le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, par ailleurs frère du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui brigue ce 25 octobre un quatrième mandat.La situation “y est préoccupante mais sous contrôle”, a détaillé le ministre, décrivant une “posture de veille permanente” et un dispositif militaire renforcé ces dernières années qui a permis d’empêcher toute nouvelle “infiltration ou tentative d’attaques terroristes d’envergure”.Le voisinage immédiat de l’immense parc national de la Comoé, autrefois particulièrement riche en éléphants, lions, antilopes et bêtes de tout poils, nourrit les espoirs locaux d’une reprise du tourisme, malgré les mises en garde des ambassades occidentales.”Il y a de bonnes perspectives”, veut croire le député local, Abdoulaye Karim Diomandé. “Le déploiement sécuritaire est visible et très dissuasif, de gros efforts ont été faits, ça marche”.Aucun jihadiste n’a été arrêté ou récemment repéré dans le parc, tranchent toutes les sources interrogées sur place par l’AFP, qui a pu parcourir en profondeur les pistes de cette immense savane enchanteresse.”Les terroristes ne peuvent plus attaquer” le territoire ivoirien, “nous avons pris nos dispositions et nous les contenons”, affirme à l’AFP l’un des responsables militaires de la région, mettant en avant le “maillage de camps, postes et positions militaires” construits et disséminés en brousse tout le long de la frontière.”Mais les jihadistes sont implantés jusqu’au cou côté burkinabé. De nombreux villages y sont occupés. La menace existe toujours”, concède cette source. La junte au Burkina “veut nous faire croire que ça va, mais ça ne va pas du tout là-bas, les gens meurent en grand nombre”. “On a rétabli la situation. Elle peut dégénérer de nouveau à tout moment”, analyse un autre officier, confirmant cette idée d’un calme en trompe-l’oeil.- Commerce en berne -Car un autre danger se profile dans cette région ivoirienne du Bounkani, venu là aussi du Burkina: les VDP, acronyme pour “Volontaires pour la défense de la patrie”, ces supplétifs civils de l’armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes.Leur présence s’avère particulièrement problématique sur cette frontière poreuse, dans sa partie terrestre mal délimitée, lieux de nombreux commerces et trafics, chemin de la transhumance bovine, et où les populations vivent depuis toujours imbriquées.Ceci alors que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations exécrables depuis l’arrivée au pouvoir il y a près de trois ans du capitaine putschiste et anti-impérialiste Ibrahim Traoré, à Ouagadougou. Le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce qu’Abidjan nie.Fin août, six fonctionnaires ivoiriens en charge des réfugiés, en mission dans un petit village frontalier, ont été kidnappés et emmenés au Burkina par des VDP, selon des sources locales. Quatre villageois ont par ailleurs été tués lors d’une incursion par des “individus armés non identifiés”, selon l’armée.Sur le principal poste-frontière de la région, à Doropo, l’entente reste en apparence cordiale, a constaté l’AFP. La frontière est ouverte. “On se salue avec les collègues voisins chaque matin”, commente l’adjudant Houyaou. Sous un soleil de plomb, piétons et vélos franchissent tranquillement la barrière. Deux gamins main dans la main venus du Burkina vont “chez le coiffeur” ivoirien installé sous une cahute au toit de tôle.”Là-bas, la police complique. Moi je ne traverse plus. On fait très attention. Le commerce transfrontalier a baissé de près de 50%”, explique Traoré Lacina, président des commerçants de Doropo. Les prix sur les marchés reflètent ce ralentissement des flux transfrontaliers: celui des vaches venues du Burkina, dont le nombre est passé de 400 têtes/jour à seulement une centaine, a  grimpé de près de 40%.- “Les mêmes peuples” -“Nous sommes les mêmes peuples. (…) Mais les gens ont peur désormais, c’est mieux que chacun reste chez lui”, déplore Sigué Ouattara, notable de la chefferie de l’ethnie Koulango.”Le problème désormais, ce sont les VDP, on ne peut pas parlementer avec eux”, abonde le président des commerçants.Diko Abderhaman, le représentant de la communauté peule, prise pour cible par le VDP, rappelle que des “milliers de réfugiés” de son ethnie ont quitté le Burkina ces dernières années. La Côte d’Ivoire accueille près de 70.000 Burkinabés ayant fui leur pays, dont 35.000 dans la seule région du Bounkani, selon le HCR. L’Etat ivoirien a construit et financé deux camps d’accueil, les autres vivent dans les communautés.Des arrivées massives qui “exercent une pression croissante sur les ressources locales”, a prévenu le HCR et qui vient parfois exacerber les tensions communautaires toujours sensibles.”L’arrivée des demandeurs d’asile”, comme on les appelle ici, “nous a fait peur, il y avait des terroristes parmi eux”, affirme Angeline Som, commerçante et présidente d’une ONG de femmes à Doropo, reflétant les inquiétudes de beaucoup.- Ivoiriens parmi les VDP -“Le problème jihadiste est sous contrôle à Bouna (la capitale provinciale)”, résume un journaliste local. “Le danger maintenant, ce sont les VDP, la guéguerre avec le Burkina, et, vue d’ici, les provocations du pays voisin”.”Des agents de la junte burkinabé à Bouna distillent rumeurs et fausses nouvelles”, affirme cet observateur. Tandis que “des jeunes qui vivent ici, des Burkinabè mais aussi des Ivoiriens, se sont enrôlés de l’autre côté chez les VDP”.”Des Burkinabè qui vivaient dans cette partie nord de la Côte d’Ivoire depuis des années sont allés se faire enrôler chez les VDP. Ils reviennent parfois dormir chez nous ou se reposer dans leurs familles. Et ils font des problèmes. Et il y a aussi des Ivoiriens”, confirme, inquiet, une très bonne source sécuritaire.Interrogé à ce propos, le ministre de la Défense, relevant la porosité de cette frontière et “leur processus de délimitation pour le moment suspendu”, avait reconnu “quelques tensions avec nos frères d’armes de part et d’autre de la frontière que nous essayons de régler rapidement dès qu’elles apparaissent et ce par la voie diplomatique”.”Nous avons pour consigne de ne pas répondre aux provocations”, lâche la source sécuritaire.Mais les habitants s’alarment. “Partout le long de cette frontière vous pouvez croiser les VDP”, souligne l’inspecteur vétérinaire Vincent Baret, en poste à Doropo.”Moi, comme fonctionnaire, je ne peux pas m’éloigner en brousse. Nos militaires ont à faire tous les jours avec les VDP. Ce sont juste des miliciens analphabètes, mais ils nous occupent l’esprit. Et nous inquiètent plus que les jihadistes désormais”.

Dans le nord-est ivoirien, des jihadistes et miliciens en encombrants voisins

“Après Dieu, ici c’est l’armée. Grâce à elle je dors tranquille, je me réveille le matin en paix”: face aux incursions de jihadistes venus du Burkina Faso voisin, l’armée ivoirienne est parvenue à sécuriser la frontière nord-est du pays et à rassurer en partie les populations.Mais la situation sécuritaire reste précaire sur cette frontière poreuse, où un nouvel acteur armé, les supplétifs civils de la junte au pouvoir au Burkina, font planer une menace supplémentaire, a constaté une équipe de l’AFP au cours d’une longue mission dans cette région désignée comme “rouge” par les chancelleries occidentales.”La présence de l’armée nous rassure. Si elle quitte la zone, moi je quitte le village”, commente Adama Ouattara, “président des jeunes” de Moro Moro (520 km au nord d’Abidjan).Polo crasseux qui contraste avec un sourire ravageur, ce paysan aux épaules de catcheur ne tarit pas d’éloges sur les militaires ivoiriens venus en patrouille ce jour-là visiter ce village perdu dans la brousse, à un jet de pierre de la frontière.Frappé par les jihadistes affiliés à Al-Qaida qui ont tué 16 soldats à Kafolo dans deux attaques en juin 2020 et mars 2021, le nord-est ivoirien n’a connu aucun incident notable depuis. La vie a repris son cours normalement, si ce n’est une forte présence militaire et une empreinte clairement renforcée de l’Etat, a-t-on constaté. Une situation qui tranche avec les violences qui s’étendent dans d’autres pays côtiers de la zone, comme le Bénin ou le Togo. – “Veille permanente” -A Kafolo, où les restes du camp attaqué ont été rasés pour y élever au milieu des herbes folles les murs de briques grisâtres du futur marché aux légumes, les villageois vont aux champs comme si de rien n’était.Le minaret beige de la mosquée domine ce modeste hameau traversé de pistes de terre rouge, où des biquettes broutent nonchalamment les détritus plastiques.Sur cette partie de la frontière clairement délimitée par le fleuve Comoé, le village est surtout envahi par les employés locaux à gilets fluos d’une entreprise de BTP en charge de bitumer deux axes routiers clés.La vigilance reste néanmoins de mise. “On arrête le travail en milieu d’après-midi. On ne circule jamais la nuit”, confie l’un d’eux.”Les jihadistes campent dans le village d’Alidougou, juste de l’autre côté du fleuve, à trois kilomètres de là”, rappelle en forme de mise en garde un vieux connaisseur de la zone.”Avant, on partait au Burkina prendre du maïs, du blé, des céréales… Maintenant on ne passe pas la frontière, on a aussi déserté les champs là-bas, c’est plus prudent”, explique Abdelrahman Ouattara, un autre “président des jeunes” dans la localité voisine de Tougbo.”À un moment, les jihadistes essayaient de recruter. Ils parlaient dans les mosquées. Ca fait un moment qu’on ne les voit plus”, assure ce “jeune” de 42 ans, sous le regard attentif du capitaine en charge de la patrouille motorisée du 1er Bataillon commando parachutiste.Au contact des villageois, les militaires ivoiriens vont ainsi à la pêche aux renseignements, à la recherche du moindre “fait suspect”, comportement “un peu bizarre” ou signalement de tout nouveau visage dans le coin.Près de 200 à 300 habitants Peuls qui vivaient là avant les attaques ont depuis “quitté le village avec leurs troupeaux” de vaches, lâche Tiémogo Bamba, le chef du village de Kafolo.Pour où? On ne sait pas vraiment… Dans ces régions de grande transhumance transfrontalière, les Peuls nomades sont souvent accusés de collusion avec les jihadistes par les autres communautés, agricultrices, Malinké, Lobi, Koulango et Mossi.- “Jusqu’au cou!” -Dans cette région de savane longtemps pauvre et délaissée, les “défis sécuritaires” sont “le terrorisme et l’orpaillage illégal”, a résumé mi-août le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, par ailleurs frère du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui brigue ce 25 octobre un quatrième mandat.La situation “y est préoccupante mais sous contrôle”, a détaillé le ministre, décrivant une “posture de veille permanente” et un dispositif militaire renforcé ces dernières années qui a permis d’empêcher toute nouvelle “infiltration ou tentative d’attaques terroristes d’envergure”.Le voisinage immédiat de l’immense parc national de la Comoé, autrefois particulièrement riche en éléphants, lions, antilopes et bêtes de tout poils, nourrit les espoirs locaux d’une reprise du tourisme, malgré les mises en garde des ambassades occidentales.”Il y a de bonnes perspectives”, veut croire le député local, Abdoulaye Karim Diomandé. “Le déploiement sécuritaire est visible et très dissuasif, de gros efforts ont été faits, ça marche”.Aucun jihadiste n’a été arrêté ou récemment repéré dans le parc, tranchent toutes les sources interrogées sur place par l’AFP, qui a pu parcourir en profondeur les pistes de cette immense savane enchanteresse.”Les terroristes ne peuvent plus attaquer” le territoire ivoirien, “nous avons pris nos dispositions et nous les contenons”, affirme à l’AFP l’un des responsables militaires de la région, mettant en avant le “maillage de camps, postes et positions militaires” construits et disséminés en brousse tout le long de la frontière.”Mais les jihadistes sont implantés jusqu’au cou côté burkinabé. De nombreux villages y sont occupés. La menace existe toujours”, concède cette source. La junte au Burkina “veut nous faire croire que ça va, mais ça ne va pas du tout là-bas, les gens meurent en grand nombre”. “On a rétabli la situation. Elle peut dégénérer de nouveau à tout moment”, analyse un autre officier, confirmant cette idée d’un calme en trompe-l’oeil.- Commerce en berne -Car un autre danger se profile dans cette région ivoirienne du Bounkani, venu là aussi du Burkina: les VDP, acronyme pour “Volontaires pour la défense de la patrie”, ces supplétifs civils de l’armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes.Leur présence s’avère particulièrement problématique sur cette frontière poreuse, dans sa partie terrestre mal délimitée, lieux de nombreux commerces et trafics, chemin de la transhumance bovine, et où les populations vivent depuis toujours imbriquées.Ceci alors que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations exécrables depuis l’arrivée au pouvoir il y a près de trois ans du capitaine putschiste et anti-impérialiste Ibrahim Traoré, à Ouagadougou. Le Burkina accuse régulièrement son voisin de déstabilisation, ce qu’Abidjan nie.Fin août, six fonctionnaires ivoiriens en charge des réfugiés, en mission dans un petit village frontalier, ont été kidnappés et emmenés au Burkina par des VDP, selon des sources locales. Quatre villageois ont par ailleurs été tués lors d’une incursion par des “individus armés non identifiés”, selon l’armée.Sur le principal poste-frontière de la région, à Doropo, l’entente reste en apparence cordiale, a constaté l’AFP. La frontière est ouverte. “On se salue avec les collègues voisins chaque matin”, commente l’adjudant Houyaou. Sous un soleil de plomb, piétons et vélos franchissent tranquillement la barrière. Deux gamins main dans la main venus du Burkina vont “chez le coiffeur” ivoirien installé sous une cahute au toit de tôle.”Là-bas, la police complique. Moi je ne traverse plus. On fait très attention. Le commerce transfrontalier a baissé de près de 50%”, explique Traoré Lacina, président des commerçants de Doropo. Les prix sur les marchés reflètent ce ralentissement des flux transfrontaliers: celui des vaches venues du Burkina, dont le nombre est passé de 400 têtes/jour à seulement une centaine, a  grimpé de près de 40%.- “Les mêmes peuples” -“Nous sommes les mêmes peuples. (…) Mais les gens ont peur désormais, c’est mieux que chacun reste chez lui”, déplore Sigué Ouattara, notable de la chefferie de l’ethnie Koulango.”Le problème désormais, ce sont les VDP, on ne peut pas parlementer avec eux”, abonde le président des commerçants.Diko Abderhaman, le représentant de la communauté peule, prise pour cible par le VDP, rappelle que des “milliers de réfugiés” de son ethnie ont quitté le Burkina ces dernières années. La Côte d’Ivoire accueille près de 70.000 Burkinabés ayant fui leur pays, dont 35.000 dans la seule région du Bounkani, selon le HCR. L’Etat ivoirien a construit et financé deux camps d’accueil, les autres vivent dans les communautés.Des arrivées massives qui “exercent une pression croissante sur les ressources locales”, a prévenu le HCR et qui vient parfois exacerber les tensions communautaires toujours sensibles.”L’arrivée des demandeurs d’asile”, comme on les appelle ici, “nous a fait peur, il y avait des terroristes parmi eux”, affirme Angeline Som, commerçante et présidente d’une ONG de femmes à Doropo, reflétant les inquiétudes de beaucoup.- Ivoiriens parmi les VDP -“Le problème jihadiste est sous contrôle à Bouna (la capitale provinciale)”, résume un journaliste local. “Le danger maintenant, ce sont les VDP, la guéguerre avec le Burkina, et, vue d’ici, les provocations du pays voisin”.”Des agents de la junte burkinabé à Bouna distillent rumeurs et fausses nouvelles”, affirme cet observateur. Tandis que “des jeunes qui vivent ici, des Burkinabè mais aussi des Ivoiriens, se sont enrôlés de l’autre côté chez les VDP”.”Des Burkinabè qui vivaient dans cette partie nord de la Côte d’Ivoire depuis des années sont allés se faire enrôler chez les VDP. Ils reviennent parfois dormir chez nous ou se reposer dans leurs familles. Et ils font des problèmes. Et il y a aussi des Ivoiriens”, confirme, inquiet, une très bonne source sécuritaire.Interrogé à ce propos, le ministre de la Défense, relevant la porosité de cette frontière et “leur processus de délimitation pour le moment suspendu”, avait reconnu “quelques tensions avec nos frères d’armes de part et d’autre de la frontière que nous essayons de régler rapidement dès qu’elles apparaissent et ce par la voie diplomatique”.”Nous avons pour consigne de ne pas répondre aux provocations”, lâche la source sécuritaire.Mais les habitants s’alarment. “Partout le long de cette frontière vous pouvez croiser les VDP”, souligne l’inspecteur vétérinaire Vincent Baret, en poste à Doropo.”Moi, comme fonctionnaire, je ne peux pas m’éloigner en brousse. Nos militaires ont à faire tous les jours avec les VDP. Ce sont juste des miliciens analphabètes, mais ils nous occupent l’esprit. Et nous inquiètent plus que les jihadistes désormais”.

Colombie: Washington a frappé un bateau d’une guérilla, Trump suspend des aides

Les Etats-Unis s’apprêtent à suspendre les aides financières à Bogota, après avoir annoncé dimanche une nouvelle frappe contre un navire dans les Caraïbes, le président américain Donald Trump accusant son homologue colombien Gustavo Petro d’être “un baron de la drogue”.Estimant que le locataire de la Maison Blanche était “trompé” par ses “conseillers”, M. Petro a estimé lundi sur son compte X que la politique antidrogue américaine avait “causé un million de morts en Amérique latine” et n’était qu'”un prétexte pour contrôler cette région”, notamment afin d'”obtenir le pétrole bon marché du Venezuela”.Cette politique “connue sous le nom de guerre contre la drogue, est une stratégie qui a échoué”, selon le premier président colombien de gauche. “C’est pourquoi des missiles tombent dans les Caraïbes, comme à Gaza, sur des bateaux transportant des personnes qui, qu’elles soient impliquées ou non dans le trafic de drogue, ont le droit de vivre”, a poursuivi M. Petro.D’après le chef du Pentagone, Pete Hegseth, la frappe a visé vendredi un bateau affilié à la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) accusé de transporter de la drogue, et fait trois morts.Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire de Washington dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre américains, au large du Venezuela, depuis le mois d’août.Cette nouvelle offensive porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces américaines, et à au moins 30 le nombre de morts.Les experts s’interrogent sur la légalité de ces frappes contre des suspects ni interceptés ni interrogés.Gustavo Petro “ne fait rien pour arrêter” la production de drogue, a écrit dimanche le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, accusant son homologue colombien d’être un “baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants” dans son pays. Avant de s’en prendre au président colombien, Donald Trump avait accusé le président vénézuelien Nicolas Maduro, d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis.M. Trump a annoncé suspendre le versement des aides financières accordées à Bogota, sans préciser lesquelles.La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière des Etats-Unis, selon les données américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données sont disponibles.La moitié des versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.- Relation au plus bas -A bord d’Air Force One, Donald Trump a aussi confirmé dimanche des propos du sénateur républicain Lindsey Graham assurant que “d’importants droits de douane” allaient être appliqués sur les produits colombiens, actuellement surtaxés à 10%.Jusqu’en septembre, Bogota était considéré comme un des 20 partenaires antidrogue des Etats-Unis, ce qui lui permettait de prétendre à d’importants versements financiers.Mais la Maison Blanche a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne “record” et des “tentatives ratées” de négociations avec les “groupes narco-terroristes”.La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53% de plus que l’année précédente, selon l’ONU. Des chiffres contestés par Gustavo Petro, qui dénonce des problèmes méthodologiques. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, il a impulsé un changement de paradigme dans la guerre contre la drogue et mise sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent les trafics.Les relations entre Bogota et Washington, historiquement alliés, ont atteint leur niveau le plus bas avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et de Gustavo Petro.Ce dernier accuse Washington de violer la souveraineté des eaux nationales avec son offensive contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue. Il affirme aussi qu’il a tué un pêcheur lors d’une de ces attaques.Deux survivants d’une frappe américaine contre un sous-marin en mer des Caraïbes ont été renvoyés dans leur pays d’origine, la Colombie et l’Equateur. “Je m’en fiche (…) tant qu’ils n’introduisent pas de poison dans notre pays”, a déclaré dimanche le vice-président des Etats-Unis, JD Vance.La Colombie, plongée dans une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie.

Colombie: Washington a frappé un bateau d’une guérilla, Trump suspend des aides

Les Etats-Unis s’apprêtent à suspendre les aides financières à Bogota, après avoir annoncé dimanche une nouvelle frappe contre un navire dans les Caraïbes, le président américain Donald Trump accusant son homologue colombien Gustavo Petro d’être “un baron de la drogue”.Estimant que le locataire de la Maison Blanche était “trompé” par ses “conseillers”, M. Petro a …

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Les Etats-Unis s’apprêtent à suspendre les aides financières à Bogota, après avoir annoncé dimanche une nouvelle frappe contre un navire dans les Caraïbes, le président américain Donald Trump accusant son homologue colombien Gustavo Petro d’être “un baron de la drogue”.Estimant que le locataire de la Maison Blanche était “trompé” par ses “conseillers”, M. Petro a estimé lundi sur son compte X que la politique antidrogue américaine avait “causé un million de morts en Amérique latine” et n’était qu'”un prétexte pour contrôler cette région”, notamment afin d'”obtenir le pétrole bon marché du Venezuela”.Cette politique “connue sous le nom de guerre contre la drogue, est une stratégie qui a échoué”, selon le premier président colombien de gauche. “C’est pourquoi des missiles tombent dans les Caraïbes, comme à Gaza, sur des bateaux transportant des personnes qui, qu’elles soient impliquées ou non dans le trafic de drogue, ont le droit de vivre”, a poursuivi M. Petro.D’après le chef du Pentagone, Pete Hegseth, la frappe a visé vendredi un bateau affilié à la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) accusé de transporter de la drogue, et fait trois morts.Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire de Washington dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre américains, au large du Venezuela, depuis le mois d’août.Cette nouvelle offensive porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces américaines, et à au moins 30 le nombre de morts.Les experts s’interrogent sur la légalité de ces frappes contre des suspects ni interceptés ni interrogés.Gustavo Petro “ne fait rien pour arrêter” la production de drogue, a écrit dimanche le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, accusant son homologue colombien d’être un “baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants” dans son pays. Avant de s’en prendre au président colombien, Donald Trump avait accusé le président vénézuelien Nicolas Maduro, d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis.M. Trump a annoncé suspendre le versement des aides financières accordées à Bogota, sans préciser lesquelles.La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière des Etats-Unis, selon les données américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données sont disponibles.La moitié des versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.- Relation au plus bas -A bord d’Air Force One, Donald Trump a aussi confirmé dimanche des propos du sénateur républicain Lindsey Graham assurant que “d’importants droits de douane” allaient être appliqués sur les produits colombiens, actuellement surtaxés à 10%.Jusqu’en septembre, Bogota était considéré comme un des 20 partenaires antidrogue des Etats-Unis, ce qui lui permettait de prétendre à d’importants versements financiers.Mais la Maison Blanche a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne “record” et des “tentatives ratées” de négociations avec les “groupes narco-terroristes”.La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2.600 tonnes en 2023, soit 53% de plus que l’année précédente, selon l’ONU. Des chiffres contestés par Gustavo Petro, qui dénonce des problèmes méthodologiques. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, il a impulsé un changement de paradigme dans la guerre contre la drogue et mise sur la lutte contre les problèmes sociaux qui alimentent les trafics.Les relations entre Bogota et Washington, historiquement alliés, ont atteint leur niveau le plus bas avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et de Gustavo Petro.Ce dernier accuse Washington de violer la souveraineté des eaux nationales avec son offensive contre des bateaux soupçonnés de trafic de drogue. Il affirme aussi qu’il a tué un pêcheur lors d’une de ces attaques.Deux survivants d’une frappe américaine contre un sous-marin en mer des Caraïbes ont été renvoyés dans leur pays d’origine, la Colombie et l’Equateur. “Je m’en fiche (…) tant qu’ils n’introduisent pas de poison dans notre pays”, a déclaré dimanche le vice-président des Etats-Unis, JD Vance.La Colombie, plongée dans une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie.

Vol des bijoux du Louvre: la traque est lancée, le musée reste fermé lundi

La traque a commencé: au lendemain du spectaculaire cambriolage au musée du Louvre, qui va rester fermé lundi, la police est aux trousses de quatre malfaiteurs partis avec huit “joyaux de la couronne de France”.Portant la marque de la criminalité organisée, ce vol de bijoux d’une valeur inestimable en plein jour dans le plus grand musée du monde a eu un écho international.Devant Le Louvre, lundi matin, une longue file d’attente s’était formée avant 9H, a constaté une journaliste de l’AFP. “On avait prévu cette visite depuis 6 mois et on rentre demain, tant pis”, ont regretté Chloe Hutchison, 26 ans et Michael Wilkie, 29 ans, un couple d’Ecossais.  Peu avant 10H, le musée a indiqué qu’il resterait fermé pour la journée. Il ne devrait pas rouvrir avant mercredi, le mardi étant jour de fermeture hebdomadaire.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez et sa collègue de la Culture Rachida Dati tiennent “une réunion avec les services de l’Etat sur la sécurisation” du Louvre depuis 10H30, a indiqué à l’AFP le ministère de la Culture.Ce vol par effraction a déclenché une polémique politique et relancé le débat sur la sécurité des musées français, qui présentent “une grande vulnérabilité”, a reconnu dimanche Laurent Nuñez.”Je pense que les Français ce matin ils ont tous un peu l’impression (…) d’avoir été cambriolés”, a déclaré lundi le ministre de la Justice Gérald Darmanin. “Nous avons failli”, a-t-il estimé sur France Inter, puisque des malfaiteurs ont été “capables de mettre un monte-charge” sur la voie publique, “de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France”.- Sept minutes chrono -Dimanche aux alentours de 9H30, une nacelle se cale sous un balcon. Après avoir découpé une vitre à la disqueuse, deux cambrioleurs s’introduisent dans la galerie d’Apollon, commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil. La salle abrite “la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne”, qui compte environ 800 pièces.Ils ouvrent deux vitrines à la disqueuse, scène partiellement filmée avec un téléphone portable, sans doute par un visiteur selon une source policière, et diffusée par les chaînes d’information. Visages masqués, ils volent neuf pièces, toutes du XIXe siècle.Un malfaiteur visible sur les images est vêtu d’un gilet jaune. Or les enquêteurs, qui disposent aussi d’images de vidéosurveillance, ont en leur possession un gilet jaune, récupéré après sa découverte par un “citoyen”, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.”Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice”, a promis dimanche soir sur X le président Emmanuel Macron.- Valeur patrimoniale inestimable” -La couronne de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III, est abandonnée dans leur fuite par les malfaiteurs. Son état est “en cours d’examen”, selon le ministère de la Culture.Mais sont emportées huit pièces “d’une valeur patrimoniale inestimable” selon les autorités.Parmi elles, le diadème d’Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d’Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III. Il est composé de huit saphirs et de 631 diamants, selon le site internet du Louvre.L’opération dure sept minutes. Elle est le fait de cambrioleurs “chevronnés” qui pourraient être “étrangers” et “éventuellement” connus pour des faits similaires, a dit Laurent Nuñez.Selon le ministère de la Culture, grâce à l’intervention d’agents du musée, “les malfaiteurs ont été mis en fuite, laissant derrière eux leurs équipements”.Les pièces volées sont difficiles sinon impossibles à revendre en l’état. Dès lors, deux hypothèses, selon Laure Beccuau: les auteurs peuvent avoir agi “au bénéfice d’un commanditaire” ou avoir voulu obtenir “des pierres précieuses pour pratiquer des opérations de blanchiment”. Ce vol, le premier recensé au Louvre depuis celui en 1998 d’un tableau de Corot jamais retrouvé, relance le débat sur la sécurité des musées.Il y a un mois, des voleurs s’étaient introduits de nuit au Muséum d’histoire naturelle à Paris pour emporter 6 kg de pépites d’or. En septembre encore, un musée de Limoges a subi un cambriolage pour un préjudice estimé à 6,5 millions d’euros. “On se dit que si même le Louvre est cambriolé, alors il n’y a plus rien qui est en sécurité dans notre pays”, a dénoncé lundi sur RTL le vice-président du RN, Sébastien Chenu. “Je pense que c’est le symptôme d’un pays qui ne sait plus protéger son patrimoine”, a estimé François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains, sur BFMTV.   Une soixantaine d’enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés.bur-ng-abo-cka/bfa/dch   

Des émissaires américains en Israël au lendemain de violences meurtrières à Gaza

Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés lundi en Israël pour suivre l’application de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain de violences meurtrières dans le territoire palestinien ayant fait craindre un effondrement de la trêve.Après une série de frappes israéliennes dimanche à Gaza en réponse, selon Israël, à des attaques du mouvement islamiste Hamas, le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu était toujours en vigueur. Le Hamas a démenti les accusations d’Israël.MM. Witkoff, l’émissaire de M. Trump, et Kushner, son gendre, doivent avoir des discussions avec des responsables israéliens sur la situation à Gaza, selon l’ambassade américaine.Dans le même temps, une source de sécurité israélienne a annoncé lundi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, par lequel transite l’aide humanitaire pour le territoire palestinien, après sa fermeture la veille. Les violences de dimanche étaient les premières de cette ampleur depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, après un accord entre le Hamas et Israël basé sur le plan de M. Trump visant à mettre fin définitivement à la guerre à Gaza.Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.La Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas, a fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dimanche, dont des civils et un journaliste, dans les frappes israéliennes.Dimanche soir, l’armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l’application du cessez-le-feu, après avoir mené des bombardements à Gaza en accusant le Hamas d’avoir violé la trêve. Elle a également annoncé la mort de deux soldats au combat dimanche à Rafah, dans le sud du territoire. – “Des rebelles” -Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah et des combattants palestiniens qui s’étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia, dans le nord, ont été “éliminés lors d’une frappe”.Le Hamas a affirmé n’avoir “aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements” à Rafah et a réaffirmé son “engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu.””Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents”, a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, “ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans”. Il a blâmé “certains rebelles au sein du mouvement”.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.De son côté, le vice-président américain JD Vance a minimisé les violences à Gaza. “Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d’offrir une paix durable. Il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation”, a-t-il ajouté.Un membre de l’administration Trump doit se rendre “certainement” en Israël “dans les prochains jours” pour évaluer la situation, selon lui. “Ce pourrait être moi”, a-t-il avancé. – Retour de corps -En vertu de la première phase de l’accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 otages vivants qu’il détenait encore depuis l’attaque du 7 octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d’otages toujours retenues à Gaza.Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d’otage à Gaza, s’engageant “si les conditions le permettent” à le restituer à Israël. Mais il n’y a eu aucune annonce sur une telle restitution.Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l’Egypte de Rafah, crucial pour l’entrée de l’aide, à la remise de tous les otages décédés.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza, des points qui restent sujets à discussion.  L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Des émissaires américains en Israël au lendemain de violences meurtrières à Gaza

Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés lundi en Israël pour suivre l’application de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain de violences meurtrières dans le territoire palestinien ayant fait craindre un effondrement de la trêve.Après une série de frappes israéliennes dimanche à Gaza en réponse, selon Israël, à des attaques du mouvement islamiste Hamas, le président américain Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu était toujours en vigueur. Le Hamas a démenti les accusations d’Israël.MM. Witkoff, l’émissaire de M. Trump, et Kushner, son gendre, doivent avoir des discussions avec des responsables israéliens sur la situation à Gaza, selon l’ambassade américaine.Dans le même temps, une source de sécurité israélienne a annoncé lundi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, par lequel transite l’aide humanitaire pour le territoire palestinien, après sa fermeture la veille. Les violences de dimanche étaient les premières de cette ampleur depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, après un accord entre le Hamas et Israël basé sur le plan de M. Trump visant à mettre fin définitivement à la guerre à Gaza.Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.La Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas, a fait état d’au moins 45 Palestiniens tués dimanche, dont des civils et un journaliste, dans les frappes israéliennes.Dimanche soir, l’armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l’application du cessez-le-feu, après avoir mené des bombardements à Gaza en accusant le Hamas d’avoir violé la trêve. Elle a également annoncé la mort de deux soldats au combat dimanche à Rafah, dans le sud du territoire. – “Des rebelles” -Selon un responsable israélien, le Hamas a tiré sur les troupes à Rafah et des combattants palestiniens qui s’étaient approchés de zones de contrôle israélien à Beit Lahia, dans le nord, ont été “éliminés lors d’une frappe”.Le Hamas a affirmé n’avoir “aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements” à Rafah et a réaffirmé son “engagement total à mettre en œuvre tout ce qui a été convenu, en premier lieu le cessez-le-feu.””Comme vous le savez, ils ont été assez turbulents”, a déclaré dimanche Donald Trump à propos du Hamas, “ils ont tiré des coups de feu, et nous pensons que leurs dirigeants ne sont peut-être pas impliqués là-dedans”. Il a blâmé “certains rebelles au sein du mouvement”.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.De son côté, le vice-président américain JD Vance a minimisé les violences à Gaza. “Nous pensons donc que le cessez-le-feu a toutes les chances d’offrir une paix durable. Il y aura des hauts et des bas, et nous devrons surveiller la situation”, a-t-il ajouté.Un membre de l’administration Trump doit se rendre “certainement” en Israël “dans les prochains jours” pour évaluer la situation, selon lui. “Ce pourrait être moi”, a-t-il avancé. – Retour de corps -En vertu de la première phase de l’accord, le Hamas a remis le 13 octobre, en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens, les 20 otages vivants qu’il détenait encore depuis l’attaque du 7 octobre et a rendu jusque-là 12 des 28 dépouilles d’otages toujours retenues à Gaza.Dimanche, le Hamas a annoncé avoir trouvé un 13e corps d’otage à Gaza, s’engageant “si les conditions le permettent” à le restituer à Israël. Mais il n’y a eu aucune annonce sur une telle restitution.Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l’Egypte de Rafah, crucial pour l’entrée de l’aide, à la remise de tous les otages décédés.Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza, des points qui restent sujets à discussion.  L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.159 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.