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Nouveaux pourparlers Iran/Etats-Unis sur le nucléaire le 26 avril, selon Téhéran

L’Iran et les Etats-Unis doivent se retrouver le 26 avril à Oman pour une troisième session de pourparlers sur le nucléaire iranien, après des discussions indirectes samedi à Rome qui ont permis de faire “avancer” les négociations, selon Téhéran.Ces discussions ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman entre les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979.”Les négociations avancent”, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après cette deuxième série de pourparlers via une médiation du sultanat d’Oman. “C’était une bonne réunion”, a-t-il ajouté.”Nous nous retrouverons samedi prochain à Oman”, a annoncé M. Araghchi à la télévision d’Etat iranienne, en précisant que “des discussions techniques au niveau des experts débuteront mercredi”. Selon la diplomatie omanaise, Téhéran et Washington cherchent un accord “équitable, durable et contraignant”, qui assurera “un Iran sans arme nucléaire et sans sanctions”.”Les discussions prennent de l’élan, et même l’improbable devient désormais possible”, a souligné sur X le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr Albusaidi.Pilotées par M. Araghchi et par l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, les discussions de samedi ont duré quatre heures. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les deux délégations s’étaient installées “dans deux salles différentes” de la résidence de l’ambassadeur d’Oman à Rome et que le chef de la diplomatie du sultanat du Golfe avait assuré la médiation. La télévision iranienne comme l’agence de presse Tasnim ont fait état d’une “atmosphère constructive”.- “Pression maximale” -Il s’agit de la deuxième réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis, en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l’accord international qui prévoyait un encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” contre l’Iran, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.Il a appelé en mars Téhéran à négocier un nouvel accord mais a menacé de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.M. Trump a toutefois affirmé jeudi qu’il n’était “pas pressé” d’utiliser l’option militaire. “Je pense que l’Iran veut discuter”, a-t-il souligné.Avant les discussions de samedi, M. Araghchi avait fait part de ses “sérieux doutes” quant aux intentions des Etats-Unis.  “Nous sommes conscients que le chemin” vers un accord “n’est pas sans embûches”, a écrit samedi sur X Esmaïl Baghaï.Les pays occidentaux et Israël, ennemi juré de Téhéran et considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé samedi qu’il était “déterminé à empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires. Je ne renoncerai pas à cet objectif, je ne le lâcherai pas, et je ne reculerai pas, même d’un millimètre”, a-t-il dit lors d’une intervention télévisée pré-enregistrée.Dans un entretien au journal français Le Monde publié mercredi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que l’Iran n’était “pas loin” de disposer de la bombe atomique. Après le retrait américain de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines, Téhéran a pris progressivement ses distances avec le texte.  Le pays enrichit désormais de l’uranium jusqu’à 60%, bien au-dessus du plafond de 3,67% fixé par l’accord, restant toutefois en-deçà du seuil des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, selon l’AIEA.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a appelé vendredi les Européens à prendre rapidement une “décision importante” concernant le “rétablissement des sanctions” internationales à l’encontre de l’Iran.- “Lignes rouges” -L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions et considère comme une “ligne rouge” toute discussion qui porterait sur un démantèlement total de son programme nucléaire.Aucun sujet autre que le nucléaire n’a été abordé samedi par les Etats-Unis, a affirmé M. Araghchi. “Les Américains n’ont jusqu’à présent soulevé aucune discussion en dehors de la question du nucléaire” iranien, a-t-il déclaré à Tasnim.Certains médias spéculaient sur le fait que le programme balistique de l’Iran ou son soutien à des groupes armés hostiles à Israël, dont le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, figureraient au menu des discussions.M. Araghchi a encore mis en garde vendredi les Etats-Unis contre “des demandes déraisonnables”, après que M. Witkoff a réclamé en début de semaine un démantèlement total du programme nucléaire iranien. Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont eux exclu toute discussion sur les capacités militaires et de défense, dont le programme balistique qui inquiète à l’international. L’influence régionale de l’Iran figure aussi parmi “les lignes rouges” du pays, selon l’agence de presse officielle Irna. 

Nouveaux pourparlers Iran/Etats-Unis sur le nucléaire le 26 avril, selon Téhéran

L’Iran et les Etats-Unis doivent se retrouver le 26 avril à Oman pour une troisième session de pourparlers sur le nucléaire iranien, après des discussions indirectes samedi à Rome qui ont permis de faire “avancer” les négociations, selon Téhéran.Ces discussions ont eu lieu une semaine après de premiers échanges à Oman entre les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979.”Les négociations avancent”, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, après cette deuxième série de pourparlers via une médiation du sultanat d’Oman. “C’était une bonne réunion”, a-t-il ajouté.”Nous nous retrouverons samedi prochain à Oman”, a annoncé M. Araghchi à la télévision d’Etat iranienne, en précisant que “des discussions techniques au niveau des experts débuteront mercredi”. Selon la diplomatie omanaise, Téhéran et Washington cherchent un accord “équitable, durable et contraignant”, qui assurera “un Iran sans arme nucléaire et sans sanctions”.”Les discussions prennent de l’élan, et même l’improbable devient désormais possible”, a souligné sur X le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr Albusaidi.Pilotées par M. Araghchi et par l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, les discussions de samedi ont duré quatre heures. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que les deux délégations s’étaient installées “dans deux salles différentes” de la résidence de l’ambassadeur d’Oman à Rome et que le chef de la diplomatie du sultanat du Golfe avait assuré la médiation. La télévision iranienne comme l’agence de presse Tasnim ont fait état d’une “atmosphère constructive”.- “Pression maximale” -Il s’agit de la deuxième réunion à ce niveau depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis, en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, de l’accord international qui prévoyait un encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de “pression maximale” contre l’Iran, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.Il a appelé en mars Téhéran à négocier un nouvel accord mais a menacé de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.M. Trump a toutefois affirmé jeudi qu’il n’était “pas pressé” d’utiliser l’option militaire. “Je pense que l’Iran veut discuter”, a-t-il souligné.Avant les discussions de samedi, M. Araghchi avait fait part de ses “sérieux doutes” quant aux intentions des Etats-Unis.  “Nous sommes conscients que le chemin” vers un accord “n’est pas sans embûches”, a écrit samedi sur X Esmaïl Baghaï.Les pays occidentaux et Israël, ennemi juré de Téhéran et considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé samedi qu’il était “déterminé à empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires. Je ne renoncerai pas à cet objectif, je ne le lâcherai pas, et je ne reculerai pas, même d’un millimètre”, a-t-il dit lors d’une intervention télévisée pré-enregistrée.Dans un entretien au journal français Le Monde publié mercredi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que l’Iran n’était “pas loin” de disposer de la bombe atomique. Après le retrait américain de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines, Téhéran a pris progressivement ses distances avec le texte.  Le pays enrichit désormais de l’uranium jusqu’à 60%, bien au-dessus du plafond de 3,67% fixé par l’accord, restant toutefois en-deçà du seuil des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, selon l’AIEA.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a appelé vendredi les Européens à prendre rapidement une “décision importante” concernant le “rétablissement des sanctions” internationales à l’encontre de l’Iran.- “Lignes rouges” -L’Iran insiste pour que les pourparlers se limitent au nucléaire et à la levée des sanctions et considère comme une “ligne rouge” toute discussion qui porterait sur un démantèlement total de son programme nucléaire.Aucun sujet autre que le nucléaire n’a été abordé samedi par les Etats-Unis, a affirmé M. Araghchi. “Les Américains n’ont jusqu’à présent soulevé aucune discussion en dehors de la question du nucléaire” iranien, a-t-il déclaré à Tasnim.Certains médias spéculaient sur le fait que le programme balistique de l’Iran ou son soutien à des groupes armés hostiles à Israël, dont le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, figureraient au menu des discussions.M. Araghchi a encore mis en garde vendredi les Etats-Unis contre “des demandes déraisonnables”, après que M. Witkoff a réclamé en début de semaine un démantèlement total du programme nucléaire iranien. Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont eux exclu toute discussion sur les capacités militaires et de défense, dont le programme balistique qui inquiète à l’international. L’influence régionale de l’Iran figure aussi parmi “les lignes rouges” du pays, selon l’agence de presse officielle Irna. 

24 Heures motos: au Mans, Yamaha mène les débats mais la pluie fait des dégats

Les quatre premières heures de la 48e édition des 24 Heures motos ont vu Yamaha prendre la tête de la meute au Mans dans des conditions rendues délicates par la pluie, à l’origine de nombreuses chutes.A 19h00 (17h00 GMT), la Yamaha N.7 du YART, pilotée par l’Allemand Marvin Fritz, devançait d’un tour la Kawasaki N.11 du Webike Trickstar.Derrière, la Honda N.5 du F.C.C TSR Honda France était troisième sur le légendaire circuit sarthois, théâtre de la manche inaugurale du championnat du monde d’endurance EWC.Un temps quatrième, la Suzuki N.1 du Yoshimura SERT, victorieuse l’an dernier au Mans, a terminé au tapis en fin d’après-midi -pour la deuxième fois en quatre heures-, la faute à la pluie revenue jouer les trouble-fête après une accalmie.Reléguée à huit tours du YART en début de soirée, l’équipe dirigée par le Français Damien Saulnier espère toujours décrocher dimanche une deuxième victoire de rang sur la célèbre course de motos. Si le temps joue désormais en sa faveur.- Les cadors pris au piège -Quelques instants après le départ donné à 15h00 (13h00 GMT) par l’acteur et réalisateur français Mathieu Kassovitz, la pluie avait déjà fait des dégâts parmi les favoris. Partie en pole position, la Yamaha N.7 a chuté avant même la fin du premier tour, la faute à une piste humide. Des conditions qui se sont également révélées piégeuses pour la Suzuki du SERT, tenante du titre en EWC, qui occupait la tête de la course jusqu’à la chute du Français Gregg Black, auteur d’un excellent départ.  La monture BMW du Motorrad World Endurance Team pilotée par le Français Sylvain Guintoli a alors profité des déboires de ses rivales pour prendre les commandes de la course.Mais prise au piège comme ses concurrentes, la N.37 du constructeur allemand est tombée moins de deux heures après le départ, cédant la tête à la Honda N.5… elle aussi victime d’une chute un peu plus tard.Si les chutes se sont multipliées dans les premières heures de la course, samedi soir, seules trois équipes ont jusqu’ici abandonné. – La trop longue disette du YART -Au total, 53 équipages – dont 18 dans la catégorie reine EWC et 31 en Superstock, où s’alignent des engins plus proches de la série – se sont élancés sur le circuit Bugatti.Troisième des “24 Heures” l’an dernier, le YART a affiché un rythme d’enfer lors des essais qualificatifs jeudi et vendredi, Marvin Fritz s’offrant même le record du tracé Bugatti long de 4,185 km.La disette n’a que trop duré pour le YART. L’équipe autrichienne ne s’est plus imposée au Mans depuis 2009 et ce, en dépit de quatre pole positions glanées entre 2020 et 2024.Honda et Kawasaki tenteront, elles, de décrocher une 15e victoire dimanche pour rejoindre Suzuki au palmarès de l’épreuve.Face à la meute habituelle des constructeurs nippons, BMW- seul représentant non japonais parmi les constructeurs engagés dans l’élite – veut être la première marque européenne à remporter les 24 Heures motos. Depuis la première édition en 1978, le palmarès est un monopole japonais sur le tracé manceau.Les trois pilotes par moto en catégorie EWC (et quatre pour ceux qui le souhaitent en Superstock) vont tourner jusqu’à dimanche 15h00 (13h00 GMT). D’ici là, les pilotes devront composer avec la pluie, attendue pendant une bonne partie de la course. De quoi pimenter la ronde de 24 heures… et couronner un outsider ? 

Turquie : un mois après, le vent de fronde souffle toujours

L’arrestation le 19 mars du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu a débarrassé Recep Tayyip Erdogan de son plus coriace opposant. Mais un mois plus tard, le président turc peine à se défaire d’une contestation portée par la jeunesse.Les grandes manifestations de la première semaine, quand des dizaines de milliers de personnes déferlaient chaque soir devant l’hôtel de ville d’Istanbul, et que des Turcs de tous âges descendaient dans les rues de dizaines de villes, sont révolues.Les fêtes de la fin du ramadan ont ramené le calme, mais la contestation, inédite depuis le grand mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul en 2013, a repris depuis dix jours dans des universités d’Istanbul et d’Ankara.Ces derniers jours, la fronde s’est répandue à des dizaines de lycées du pays, où une décision du gouvernement AKP (islamo-conservateur) d’y remplacer certains enseignants, interprétée comme une tentative de reprise en main de ces établissements par le pouvoir, a mis le feu aux poudres.”Le malaise (de la jeunesse) était déjà latent, mais il s’est cristallisé en un rejet plus explicite de l’AKP depuis la mi-mars”, explique à l’AFP Demet Lüküslü, professeure de sociologie à l’université stambouliote de Yeditepe. Selon elle, une partie des jeunes “rejette le conservatisme et l’islamisation de la société” et réclame davantage de “droits et de libertés”.- “Briser le silence” -L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, investi candidat du principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate) à la présidentielle de 2028 le jour-même de son incarcération pour “corruption”, a été le déclencheur d’une colère plus large, dans un pays dirigé depuis 2002 par le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan.”C’est l’accumulation d’une colère, chez des millions de jeunes qui n’ont connu que l’AKP et qui ne sont pas pris en compte”, confie Eda, 17 ans, en classe de terminale dans un lycée d’Istanbul, où des blocages ont eu lieu cette semaine.”Nous voulons briser le silence sur lequel le gouvernement a bâti son hégémonie”, ajoute la lycéenne, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Elle rappelle que plusieurs dizaines des 300 jeunes placés en détention depuis le début du mouvement de contestation demeurent incarcérés.Vendredi, le procès de 189 personnes accusées d’avoir participé à des rassemblements interdits, dont de nombreux étudiants, s’est ouvert à Istanbul. Leurs soutiens – camarades, professeurs, députés de l’opposition – s’étaient réunis devant le tribunal. “Nous n’avons pas peur”, a martelé auprès de l’AFP Sümeyye Belentepe, une étudiante visée par un procès, qui aura lieu en septembre. “Désormais, nous sommes plus forts, plus unis” dans la lutte, souffle à ses côtés un autre élève, Ahmetcan Kaptan.- Répercussions économiques -L’arrestation du maire d’Istanbul, qualifiée de “coup d’Etat” par l’opposition, a aussi eu des répercussions économiques.Outre les appels au boycott visant des entreprises proches du pouvoir, la Bourse d’Istanbul a reculé de presque 14% sur un mois, et la livre turque a perdu environ 4% face au dollar et presque 8% face à l’euro, atteignant un niveau historiquement bas malgré 50 milliards de dollars injectés par la banque centrale turque pour soutenir la devise.Jeudi, la banque centrale a ainsi été contrainte de relever son taux directeur pour la première fois depuis mars 2024, de 42,5% à 46%.Cette semaine, Devlet Bahçeli, le principal allié du président Erdogan, a exhorté la justice à juger le maire d’Istanbul dans les plus brefs délais, inquiet selon certains observateurs que l’agitation autour du sort de l’opposant N.1 ne perturbe les efforts entamés par le pouvoir turc pour parvenir au désarmement et à la dissolution du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).Le chef du CHP, Özgür Özel, a réclamé à nouveau des élections anticipées, et participé samedi à Yozgat, chef-lieu d’une province rurale du centre du pays, à une manifestation de l’opposition rejointe par une centaine de tracteurs. “Je préviens les autorités qui considèrent les habitants de Yozgat comme des fourmis et tentent de les écraser: nous ne vous laisserons pas écraser ces agriculteurs qui travaillent dur!”, a-t-il lancé à la foule alors que des agriculteurs avaient écopé d’amendes début avril pour avoir protesté contre l’arrestation d’Ekrem Imamoglu.”Gouvernement, démission!”, ont scandé les manifestants dans ce fief agricole profondément conservateur, qui a longtemps soutenu le parti AKP du président Erdogan.

Turquie : un mois après, le vent de fronde souffle toujours

L’arrestation le 19 mars du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu a débarrassé Recep Tayyip Erdogan de son plus coriace opposant. Mais un mois plus tard, le président turc peine à se défaire d’une contestation portée par la jeunesse.Les grandes manifestations de la première semaine, quand des dizaines de milliers de personnes déferlaient chaque soir devant l’hôtel …

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Marine Tondelier réélue sans surprise à la tête des Ecologistes

Malgré les critiques internes, la patronne des Écologistes Marine Tondelier a été réélue samedi à la tête du parti, plébiscitée par une large majorité des adhérents, et sera donc à la manoeuvre pour les municipales et la présidentielle, après l’échec cinglant aux Européennes.L’élue d’Hénin-Beaumont, qui a explosé médiatiquement ces dernières années, a été élue, dès le premier tour, avec 73% des voix, sur un total de 6.700 votants parmi les près de 14.000 adhérents invités à voter.Malgré des reproches sur sa gestion de l’affaire Julien Bayou, et l’échec cinglant des Européennes (5,5%), elle arrive loin devant ses trois concurrents, moins connus: l’ex-eurodéputée Karima Delli (13%), le maire-adjoint de Paris Florentin Letissier (8%) et l’adjointe à la mairie de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier (6%), proche de la députée Sandrine Rousseau. Lors d’une visioconférence, Marine Tondelier, à la tête de la formation écologiste depuis décembre 2022, s’est dite “très très fière de ce résultat qui témoigne d’une confiance des militants”. Un résultats à 73% “avec trois concurrents en face, c’est quand même, je pense, assez rare dans la vie des partis”, s’est-elle félicitée.La députée Sandrine Rousseau, très critique de la gestion du parti, se retrouve évincée du bureau politique en raison d’une modification du quota des représentants franciliens dans cette instance.Le maire de Grenoble Eric Piolle, qui visait un poste de porte-parole, contre la volonté de Marine Tondelier, est, lui, en ballotage et devra en passer par un deuxième tour.  Les adhérents étaient invités à voter, de mercredi à vendredi, pour la secrétaire nationale, mais aussi pour le secrétariat exécutif (6 personnes), et pour le bureau politique (12 personnes). Les opposants de Marine Tondelier ont dénoncé ces dernières semaines une récente modification des règles électorales, visant à les simplifier, mais qui au final, selon eux, les a complexifiées et a surtout été destinée à servir la secrétaire nationale. “Nous aurions fait des résultats peut-être même plus importants avec les anciennes règles”, a-t-elle rétorqué.La patronne des Ecologistes, à l’emblématique veste verte, soutenue notamment par les ex-candidats à la présidentielle Yannick Jadot, Noël Mamère et Eva Joly, ainsi que par une majorité de maires écologistes, l’emporte dans toutes les instances du parti.Sa liste gagne notamment la quasi-totalité du secrétariat exécutif (composé de deux secrétaires nationaux adjoints, deux porte-parole et un trésorier).- “digne de LFI” -Au total, sa liste obtient par ailleurs huit des douze postes du bureau politique.De même, dix des onze membres du Comité électoral lui sont rattachés. “C’est digne de LFI. Celles et ceux qui n’ont pas soutenu Tondelier peuvent tranquillement abandonner leurs ambitions législatives ou partir ailleurs”, dénonce un écologiste.Marine Tondelier avait déjà remporté la semaine dernière un premier vote sur la désignation d’une partie des membres du conseil fédéral, sorte de Parlement du parti. Alors que ses opposants soulignent qu’elle n’y a obtenu qu’une majorité relative, la secrétaire nationale rétorque qu’elle a néanmoins la minorité de blocage.  “Marine Tondelier élimine les gens pour être la seule candidate possible en 2027”, accuse l’écologiste.Celle qui a émergé médiatiquement au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, en se posant en trait d’union de la gauche, se défend de toute ambition présidentielle. “Le nombre de candidats à gauche commence à ressembler au métro aux heures de pointe”, regrettait-elle récemment. Mais ses partenaires ne sont pas dupes. “Bien sûr qu’elle veut y aller”, souffle un député socialiste, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de LFI, estime “qu’il y a une part de positionnement tactique chez Marine Tondelier dans son rôle de trait d’union de la gauche”.Dernière étape du congrès, un nouveau vote est prévu du 24 au 26 pour désigner la dernière partie du conseil fédéral, avant une “convention d’investiture” le 26 à Pantin.Marine Tondelier devrait y poser des jalons sur sa stratégie pour les municipales et la présidentielle. Elle a d’ailleurs expliqué qu’elle n’était “pas contre” une primaire pour 2027,  mais que la question était “prématurée”.

A Damas, les fonctionnaires font la queue pour toucher leur maigre revenu

Assis sur le trottoir devant une banque de Damas, Abou Farès, 77 ans, est à bout de forces après avoir attendu des heures pour toucher une part de sa maigre retraite, à cause du manque de liquidités en Syrie.”Je suis ici depuis environ quatre heures, et je n’ai pas encore pu toucher ma retraite”, affirme ce retraité, qui ne veut pas donner son nom de famille. “Les distributeurs ne sont pas suffisamment approvisionnés et les files d’attente sont longues”, ajoute-t-il.Les nouvelles autorités syriennes, issues d’une coalition de groupes islamistes qui a renversé le 8 décembre le président Bachar al-Assad, ont hérité d’un pays ruiné par une guerre de près de 14 ans.Les sanctions économiques imposées précédemment au pays et dont elles réclament la levée impactent lourdement le pays, où selon l’ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.La crise de liquidités a forcé les autorités à drastiquement plafonner les retraits.La Russie, alliée de Bachar al-Assad, avait le monopole de l’impression des billets. Depuis décembre, les nouvelles autorités ont annoncé avoir reçu une seule fois, en février, de nouveaux billets imprimés à Moscou.Dans le pays qui compte quelque 1,25 million d’employés de l’Etat, ces fonctionnaires doivent faire la queue devant l’une des deux banques publiques ou devant des distributeurs pour retirer une somme plafonnée à 200.000 livres syriennes, soit environ 20 dollars par jour.Certains fonctionnaires sont ainsi contraints de prendre un congé pour passer la journée à tenter de retirer une part de leurs revenus. Les épargnants qui veulent retirer leurs économies sont dans le même cas.”Il y a des malades, des personnes âgées (…) on ne peut pas continuer comme ça”, lâche Abou Farès. – “Manque clair de liquidités” -Les banques ont la possibilité de relever le plafond des 200.000 livres syriennes en cas de disponibilité de liquidités, selon une employée d’une banque privée ayant souhaité rester anonyme.Mais “il y a un manque clair de liquidités, c’est également pour cette raison que nous désactivons les distributeurs automatiques à la fin des horaires de travail officiels”, ajoute-t-elle à l’AFP.Devant le guichet de la Banque commerciale publique syrienne, une file chaotique de près de 300 personnes s’allonge. Comme Abou Farès, certains attendent assis à même le sol.Mountaha Abbas, une fonctionnaire de 37 ans, doit s’y reprendre à trois fois pour pouvoir retirer l’intégralité de son salaire de 500.000 livres syriennes, soit environ 50 dollars.”Des files, que des files (…) notre vie est faite de files d’attente”, soupire cette femme, le visage encadré par un voile blanc.Après cinq heures d’attente, elle peut finalement retirer 200.000 livres, en espérant avoir davantage de chance le lendemain.”Il y a beaucoup de distributeurs à Damas, mais très peu fonctionnent”, remarque-t-elle. Avant le début du conflit en 2011, un dollar valait environ 50 livres. La monnaie locale a depuis perdu plus de 90 % de sa valeur.L’économiste Georges Khouzam explique que les cambistes, un métier qui était clandestin sous Assad, ont “délibérément réduit la liquidité en livres syriennes pour provoquer des fluctuations rapides sur le marché et en tirer profit, et non pour soutenir la monnaie nationale”.Vendre des devises était passible de sept ans de prison et de lourdes amendes du temps du pouvoir d’Assad, qui gardait la main sur les monnaies étrangères pour se maintenir à flot.

Vance reçu au Vatican, aucune rencontre avec le pape évoquée

Le vice-président américain JD Vance a été reçu samedi au Vatican lors d’un entretien qui a abordé l’épineuse question des réfugiés, deux mois après de vives critiques du chef de l’Eglise catholique contre la politique migratoire de l’administration Trump.Les deux parties avaient maintenu le flou sur une possible rencontre samedi entre M. Vance et le pape de 88 ans. Celle-ci n’a pas été évoquée.JD Vance, converti au catholicisme à 35 ans, pourrait rencontrer François dimanche en marge de la messe de Pâques bien que sa présence n’ait pas été officiellement confirmée.Affaibli après une grave pneumonie et malgré sa convalescence, le pape avait reçu le roi Charles III début avril et a fait plusieurs apparitions surprises ces derniers jours. Samedi, vers 16H00 GMT, il a ainsi été aperçu sur son fauteuil roulant, saluant des fidèles dans la basilique Saint-Pierre où se tiendra dans la soirée la veillée pascale, selon une vidéo publiée par un journaliste.Fervent catholique, JD Vance s’est entretenu pendant plus d’une heure au palais apostolique avec le cardinal italien Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat et N.2 du Saint-Siège, ainsi que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.L’entretien “cordial” a abordé “la situation internationale, en particulier dans les pays marqués par la guerre, les tensions politiques et des situations humanitaires difficiles, avec une attention particulière portée aux migrants, aux réfugiés, aux prisonniers”, a indiqué le Vatican dans un communiqué.En février, le pape François s’était attiré les foudres de la Maison Blanche en condamnant, dans une lettre aux évêques américains, les expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump, qualifiées de “crise majeure”.”Ce qui est construit sur le fondement de la force, et non sur la vérité de la dignité égale de tout être humain, commence mal et finira mal”, avait-il prévenu, alors que M. Vance entend faire de son pays une forteresse aux valeurs conservatrices en limitant drastiquement l’immigration.Samedi, “les deux parties (…) ont renouvelé leur engagement commun à protéger le droit à la liberté religieuse et de conscience”, selon le Vatican.Un thème abordé à Munich en février par M. Vance, qui avait dénoncé le “recul” de la “liberté d’expression” sur le Vieux Continent, notamment concernant l’opposition à l’avortement, suscitant la colère de plusieurs dirigeants européens.M. Vance est proche de la frange conservatrice de l’Eglise américaine, très critique envers le pape argentin pour ses positions sur les migrants, les fidèles LGBT+ ou certaines questions de justice sociale.”Les deux parties ont exprimé le souhait d’une collaboration sereine entre l’État et l’Église catholique aux États-Unis, dont le service précieux envers les personnes les plus vulnérables a été reconnu”, a indiqué le Vatican.Les deux parties “ont discuté de leur foi religieuse commune, du catholicisme aux États-Unis, du sort des communautés chrétiennes persécutées dans le monde et de l’engagement du président Trump à restaurer la paix dans le monde”, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.Arrivé vendredi à Rome pour le weekend pascal, M. Vance a rencontré la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Il s’est ensuite rendu à la basilique Saint-Pierre, accompagné de son épouse Usha et de leurs trois enfants, pour assister à l’office de la Passion du Vendredi saint, qui commémore la mort du Christ sur la Croix.