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Kenya : des foules immenses rendent hommage à l’opposant Odinga dans l’Ouest

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans l’ouest du Kenya pour saluer la dépouille du héros local, l’opposant historique Raila Odinga, une cérémonie mieux sécurisée après deux journées de ferveur à Nairobi où cinq de ses partisans ont péri.La mort de cette figure considérée comme un combattant pour la démocratie, qui a passé huit ans en détention sous le régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002) et joué un rôle-clef dans la Constitution de 2010, est vécue comme un traumatisme par les habitants de  la région de Kisumu, où il est né.Des dizaines de milliers de ses partisans ont afflué depuis le petit matin vers le stade Jomo Kenyatta de Kisumu, grande ville grande ville bâtie sur les bords du lac Victoria, où un hélicoptère a déposé le cercueil vers 8H45 (5H45 GMT), suscitant de vives émotions – et quelques remous.Une porte de l’enceinte sportive a d’abord été forcée, permettant à de nombreuses personnes de s’engouffrer dans les lieux, et de nombreuses personnes se sont amassées initialement contre les grilles entourant la pelouse, faisant craindre une répétition des débordements de Nairobi.D’impressionnantes bousculades ont également eu lieu près du cercueil, tandis que des journalistes ont vu de nombreuses personnes s’évanouir et être évacuées.Mais la cérémonie de Kisumu s’est au final déroulée de manière plus ordonnée que les célébrations dans la capitale, les autorités ayant par sécurité renoncé à une procession du cercueil à travers la ville déjà en effervescence la veille. Selon une source médicale, 74 personnes ont été soignées au stade. Certaines étaient “très déshydratées. Ils ont fait la fête toute la nuit, sans eau” a-t-elle indiqué, d’autres ont été blessées lors de bousculades. Sept ont été hospitalisées – deux pour des coups de couteau à l’extérieur du stade, quatre en raison de problèmes respiratoires, selon cette source. De longues files d’attente ont pendant des heures zigzagué sur la pelouse jusqu’à un chapiteau où la dépouille de Raila Odinga était exposée, jusqu’à son départ vers 15H00 (12H00 GMT) pour le comté voisin de Siaya, fief de l’opposant, où elle sera inhumée dimanche.”Tellement de gens sont venus car nous aimons tellement +Baba+”, ou “père”, le surnom donné affectueusement à Raila Odinga, a déclaré Rosa Aweti, 50 ans, qui après avoir vu la dépouille s’est effondrée au sol. “Je me sens très mal”, a-t-elle soufflé à l’AFP.- Remous -Raila Odinga est mort mercredi en Inde, à l’âge de 80 ans, d’une probable crise cardiaque. Son cercueil est arrivé jeudi au Kenya, et a donné beaucoup de fil à retordre aux autorités.Ses fidèles ont jeudi bloqué plusieurs heures le principal aéroport de la capitale, paralysé la circulation sur la plus grande artère de Nairobi, avant de remplir en un temps record le stade de Kasarani, le principal de la ville, où la dépouille devait être exposée une première fois au public.Les forces de sécurité, dépassées, ont alors tiré à de multiples reprises, provoquant la fuite de dizaines de milliers de personnes de l’enceinte sportive en quelques minutes, dans un chaos absolu. Trois personnes sont mortes, selon VOCAL Africa, une organisation de défense des droits humains.Vendredi, les funérailles d’Etat accordées à M. Odinga ont démarré plus calmement dans le plus petit stade de Nyayo. Mais après le passage des officiels, des milliers de personnes ont voulu se recueillir en même temps devant la dépouille.L’AFP a vu des spectateurs à se jeter en bas de gradins, tandis que d’autres étaient piétinés.- “Orphelins” -Quelque 163 personnes ont été traitées sur place, dont 34 ont été transportées dans des centres de soins, selon Médecins sans frontières, qui a fait état de “deux vies perdues dans la bousculade”.      Candidat malheureux à cinq présidentielles, dont celle de 2022, il est surtout révéré par son groupe ethnique, les Luos, l’un des plus importants du Kenya. “Sans +Baba+, nous sommes morts. Nous n’avons nulle part où aller”, a commenté un jeune homme de vingt ans se présentant comme “Don Pelido”.”Nous sommes totalement orphelins”.

Kenya : des foules immenses rendent hommage à l’opposant Odinga dans l’Ouest

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans l’ouest du Kenya pour saluer la dépouille du héros local, l’opposant historique Raila Odinga, une cérémonie mieux sécurisée après deux journées de ferveur à Nairobi où cinq de ses partisans ont péri.La mort de cette figure considérée comme un combattant pour la démocratie, qui …

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Aux Etats-Unis, nouvelle mobilisation citoyenne contre Trump

D’importantes manifestations contre Donald Trump ont commencé samedi à travers les Etats-Unis, de New York à San Francisco, lors d’une journée de mobilisation d’ores et déjà diabolisée par la droite, qui fustige un mouvement “de haine contre l’Amérique”.Rassemblés autour du cri de ralliement “No Kings” (“Pas de rois”), des millions d’Américains doivent défiler pour dénoncer “la prise de pouvoir autoritaire” du président républicain, ont fait savoir les organisateurs.Dans le quartier de Forest Hills à New York, des centaines de personnes se sont rassemblées en milieu de matinée, entonnant en coeur le slogan “nous aimons notre pays, nous ne supportons pas Trump”.”Ce président est une honte et j’espère qu’il y aura des millions de personnes dans la rue aujourd’hui”, a déclaré à l’AFP Stéphanie, 36 ans, qui a préféré taire son nom de famille.Plus de 2.700 rassemblements sont prévus dans la journée dans les grandes villes comme dans les bourgades rurales, et même… à proximité de la résidence Mar-a-Lago du président en Floride, où il passe le week-end.Mi-juin, une première journée de mobilisation organisée par le collectif “No Kings” qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes de tout âge, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.De quoi irriter Donald Trump, qui fêtait le même jour son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine.- “Terroriste” -Alors qu’il avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une “très grande force”, il a sobrement commenté cette semaine sur Fox News: “ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi.” Mais plusieurs figures de son parti sont elles allées jusqu’à apparenter les manifestants à des terroristes.Parlant d’une “mobilisation haineuse contre l’Amérique”, le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a lancé: “je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas”, en référence à cette mouvance politique récemment classée comme “organisation terroriste” par le président.L’élu du Minnesota Tom Emmer a lui accusé les démocrates d’avoir cédé à “l’aile terroriste de leur parti”.”Ne laissez pas Donald Trump et les républicains vous intimider et vous réduire au silence”, a rétorqué samedi le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, enjoignant les Américains à faire “entendre leur voix” dans un message sur X.Un appel à manifester qui a également été partagé par la candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 Kamala Harris et la star d’Hollywood Robert De Niro.- Ballon géant -Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l’équilibre démocratique américain en empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des Etats et en menaçant ses opposants de représailles judiciaires.”Il viole complètement la loi et la Constitution”, tempête auprès de l’AFP, Ashley, 37 ans, une manifestante rencontrée par l’AFP.Cette nouvelle journée de mobilisation survient en pleine paralysie budgétaire de l’Etat fédéral et alors que Donald Trump a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour selon lui lutter contre l’immigration illégale et la criminalité.En signe de contestation, plusieurs défilés doivent se tenir dans les villes où il a envoyé la Garde nationale comme à Washington, Chicago ou Los Angeles, où les organisateurs prévoient de défiler avec un ballon géant représentant le président américain comme un enfant portant une couche.Des manifestations étaient également prévues au Canada voisin, en Espagne et en Suède.La précédente journée de mobilisation avait rassemblé plusieurs célébrités américaines, comme l’acteur Mark Ruffalo et l’humoriste Jimmy Kimmel – dont le talk-show a été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump.

Rompue, la trêve entre Afghanistan et Pakistan objet de discussions au Qatar

Après la rupture de leur trêve, des responsables afghans et pakistanais doivent se rencontrer samedi au Qatar pour tenter de ramener durablement le calme à leur frontière, après une confrontation ayant fait des dizaines de morts.”Les discussions se focaliseront sur des mesures immédiates pour mettre un terme au terrorisme transfrontalier émanant de l’Afghanistan vers le Pakistan et restaurer la paix et la stabilité le long de la frontière”, a indiqué la diplomatie pakistanaise.Chaque partie est représentée par son ministre de la Défense. Le Qatar n’a pas confirmé dans l’immédiat accueillir ces discussions.”Nous redisons que l’Afghanistan croit en une solution pacifique et en la sécurité régionale, mais tout est arrivé du fait de l’agression du Pakistan”, a accusé le gouvernement taliban avant que ne débutent les discussions.Kaboul a accusé vendredi soir son voisin d’avoir rompu la trêve après des frappes ayant tué au moins 10 civils, dont deux enfants et trois joueurs de cricket, dans la province de Paktika (est). Des sources de sécurité pakistanaises ont confirmé des “frappes aériennes de précision sur le sol afghan”, visant une organisation armée.Le gouvernement taliban “se réserve le droit de répondre”, a assuré son porte-parole, Zabihullah Mujahid, “mais par respect pour l’équipe de négociateurs”, les forces afghanes doivent “s’abstenir de toutes nouvelles actions”.A l’annonce du cessez-le-feu mercredi à 13H00 GMT, Islamabad avait affirmé qu’il devait durer 48 heures, mais l’Afghanistan avait estimé qu’il serait en vigueur jusqu’à sa violation par la partie adverse.- “Reprendre le contrôle” -La trêve a tenu deux jours, après des affrontements ayant débordé jusqu’à Kaboul, théâtre d’explosions, et ayant fait des dizaines de morts.Depuis les raids pakistanais de vendredi soir, le calme est revenu à la frontière, d’après des correspondants de l’AFP dans la région.Samedi, des centaines de personnes ont participé aux funérailles des civils tués dans le district d’Urgun à Paktika, selon un journaliste de l’AFP sur place.”Il y a aujourd’hui une atmosphère de peur et de panique”, a témoigné auprès de l’AFP Anwar Bidar, un travailleur indépendant d’Urgun. “J’espère un cessez-le-feu temporaire dans les jours à venir, mais l’expérience nous a montré que le Pakistan attaque régulièrement les régions frontalières et continuera de le faire”.D’une rare intensité, l’escalade militaire s’inscrit dans des tensions bilatérales récurrentes, alimentées par des questions migratoires et sécuritaires.Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse inlassablement son voisin afghan “d’abriter” des groupes “terroristes”, en tête desquels les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément.Les autorités ont dit ces derniers jours attendre des “actions concrètes et vérifiables du régime taliban”.Kaboul doit “reprendre le contrôle” sur les combattants qui utilisent son sol “pour perpétrer des attaques odieuses au Pakistan”, a redit samedi le chef d’état-major de l’armée pakistanaise, Syed Asim Munir.”Nous n’avons jamais amené, ni soutenu, le TTP ici”, a de son côté affirmé le vice-ministre afghan de l’Intérieur, Mohammed Nabi Omari, lors d’une cérémonie publique à Khost, autre région frontalière.La confrontation a débuté la semaine dernière après des explosions dans la capitale afghane que les autorités talibanes avaient imputées au voisin pakistanais. En représailles, elles avaient déclenché à la frontière une offensive, à laquelle Islamabad avait promis une “réponse musclée”.La semaine dernière, les premières déflagrations à Kaboul avaient eu lieu au moment où débutait une visite inédite du chef de la diplomatie talibane en Inde, l’ennemi historique du Pakistan.L’Iran, pays voisin des belligérants, a dit sa volonté de “contribuer à apaiser les tensions”, soulignant que leur “persistance (…) compromettait la stabilité de toute la région”, lors d’un appel entre les chefs de la diplomatie iranienne et afghane.

La cheffe de l’opposition bélarusse sceptique face à une rencontre Trump-Poutine

“Les dictateurs n’ont pas besoin de la paix”: la cheffe de l’opposition bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa s’est dite sceptique samedi sur les pourparlers prévus entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine, dans un entretien à l’AFP à Amsterdam.L’opposante a également appelé le président américain à oeuvrer pour apporter la démocratie dans son pays, dont le président autoritaire Alexandre Loukachenko est un allié de Vladimir Poutine, soulignant qu’un Bélarus libre était “dans l’intérêt” des Etats-Unis.Au sujet d’une rencontre prochaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui ont convenu de se retrouver rapidement à Budapest pour des pourparlers sur l’Ukraine, Mme Tikhanovskaïa a assuré ne guère placer d’espoirs dans cette perspective.”En tant que voisins de la Russie, nous savons que les dictateurs n’ont pas besoin de la paix”, a dit l’opposante de 43 ans, qui s’exprimait aux Pays-Bas en marge d’une réunion des socialistes européens.”C’est pourquoi je ne crois pas du tout que Poutine soit ouvert à des négociations”, a-t-elle poursuivi.Le mois dernier, le Bélarus, dont le président cherche à se rapprocher de Donald Trump, a accepté de relâcher 52 prisonniers politiques après des contacts avec l’administration américaine.”Nous sommes bien sûr extrêmement reconnaissants au président Trump pour son implication personnelle dans cette opération humanitaire de libération de prisonniers politiques”, a dit Mme Tikhanovskaïa, qui a estimé que Washington ne “légitimait” pas le pouvoir d’Alexandre Loukachenko par ces contacts. “Le président Trump a une approche plus transactionnelle. Il a besoin de succès. Il veut amener la paix dans beaucoup de régions. Et nous nous félicitons bien sûr de ces efforts”, a-t-elle dit à l’AFP.Pour autant, a-t-elle tenu à souligner, le pouvoir bélarusse dispose d’une “source permanente” de prisonniers politiques et que que pour 50 personnes libérées, 150 autres étaient arrêtées.- “Dans l’intérêt des Etats-Unis” -Donald Trump devrait comprendre que sans un Bélarus libre, il ne pourra y avoir de paix dans la région, a dit l’opposante de 43 ans.”Il nous revient d’expliquer qu’il ne s’agit pas seulement d’otages. Il s’agit de l’avenir de notre pays. Et un Bélarus démocratique est aussi dans l’intérêt des Etats-Unis”, a-t-elle ajouté.Mme Tikhanovskaïa a été forcée à l’exil en Lituanie en 2020 après avoir représenté l’opposition à la présidentielle, prenant au pied levé le relai de son mari Sergueï Tikhanovski arrêté avant le scrutin.De vastes manifestations dénonçant une élection truquée avaient fait vaciller le pouvoir avant que, soutenu par Moscou, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis près de 30 ans, ne déclenche une vague de répression.Svetlana Tikhanovskaïa a indiqué que son équipe était “en contact permanent” avec l’administration américaine. “Ils ne font pas ces arrangements dans notre dos”, a-t-elle dit.- “Que justice soit rendue” -L’opposante a relevé que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye enquêtait tant sur Alexandre Loukachenko que sur Vladimir Poutine, à l’encontre duquel elle a lancé un mandat d’arrêt pour crimes de guerre présumés.”Ils ont commis assez de crimes pour faire l’objet d’enquêtes, c’est certain”, a-t-elle dit.”Croyez-moi, pour les Bélarusses comme pour les Ukrainiens il est très important que la justice soit rendue. Nous ne pouvons compter sur la justice au Bélarus”, a-t-elle ajouté.”Nous avons besoin de voir que les institutions démocratiques sont suffisamment courageuses et décidées pour mettre les coupables face à leur responsabilité. Dans le cas contraire, les gens pourraient perdre confiance dans les institutions démocratiques”, a-t-elle souligné. Enfin, elle s’est ouverte de ses relations avec son mari, relâché cette année après plus de 5 ans de prison et apparu lors de son arrivée en Lituanie comme très marqué physiquement et psychologiquement.”Il a bien sûr découvert une nouvelle réalité”, a confié Mme Tikhanovskaïa. Lors de son arrestation avant l’élection en 2020 “il a laissé derrière lui une femme au foyer, et maintenant je suis une personne très importante”, a-t-elle dit dans un sourire.Elle a laissé entendre que l’ancien opposant “n’allait pas la concurrencer” aujourd’hui à la tête de l’opposition bélarusse. 

La cheffe de l’opposition bélarusse sceptique face à une rencontre Trump-Poutine

“Les dictateurs n’ont pas besoin de la paix”: la cheffe de l’opposition bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa s’est dite sceptique samedi sur les pourparlers prévus entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine, dans un entretien à l’AFP à Amsterdam.L’opposante a également appelé le président américain à oeuvrer pour apporter la démocratie dans …

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Foules immenses pour les funérailles de l’opposant historique Odinga dans l’ouest du Kenya

Des foules immenses étaient rassemblées samedi dans l’ouest du Kenya pour saluer la dépouille du héros local, l’opposant historique Raila Odinga, après deux journées de ferveur à Nairobi où cinq de ses partisans ont péri.Des dizaines de milliers de ses partisans affluent depuis le petit matin vers le stade Jomo Kenyatta de Kisumu, grande ville bâtie sur les bords du lac Victoria, où un hélicoptère a déposé le cercueil vers 8H45 (5H45 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP.Une porte de l’enceinte sportive a d’abord été forcée, permettant à de nombreuses personnes de s’engouffrer dans les lieux, et des milliers de personnes se sont amassées initialement contre les grilles entourant la pelouse, faisant craindre une répétition des débordements de Nairobi.D’impressionnantes bousculades ont également eu lieu près du cercueil. Mais la cérémonie de Kisumu semble depuis lors plus apaisée que les célébrations dans la capitale kényane.De longues files d’attente zigzaguent sur la pelouse jusqu’à un grand chapiteau où la dépouille de Raila Odinga est exposée.”Nous nous attendions à une telle foule. Parce qu’il est notre légende”, a réagi Sheryl Okoo, 20 ans, qui après avoir patienté six heures devant le stade, faisait la queue à l’intérieur, quand l’AFP l’a rencontrée, pour accéder au cercueil.”Tellement de gens sont venus car nous aimons tellement +Baba+”, ou “père”, le surnom donné affectueusement à Raila Odinga, a de son côté estimé Rosa Aweti, 50 ans, qui après avoir vu la dépouille s’est effondrée au sol. “Je me sens très mal”, a-t-elle soufflé à l’AFP.Les sercices de secours ont indiqué avoir évacué une centaine de personnes.Raila Odinga est mort mercredi en Inde, à l’âge de 80 ans, d’une probable crise cardiaque. Son cercueil est arrivé jeudi au Kenya, et a depuis lors donné beaucoup de fil à retordre aux autorités.Ses fidèles ont d’abord bloqué plusieurs heures le principal aéroport de la capitale, où son cercueil venait d’arriver, car ils avaient pénétré dans des zones interdites.Puis ils ont paralysé la circulation sur la plus grande artère de Nairobi, remplissant ensuite en un temps record le stade de Kasarani, le principal de la ville, où la dépouille devait être exposée une première fois au public.- “Nous sommes morts” -Les forces de sécurité, dépassées, ont alors tiré à de multiples reprises, provoquant la fuite de dizaines de milliers de personnes de l’enceinte sportive en quelques minutes à peine, dans un chaos absolu.L’AFPTV a filmé une foule prise totalement au dépourvu, couchée au sol puis courant dans tous les sens, alors que des dizaines de coups de feu se faisaient entendre. Trois personnes sont mortes, selon VOCAL Africa, une organisation de défense des droits humains.Vendredi, les funérailles d’Etat accordées à M. Odinga avaient démarré plus calmement dans le plus petit stade de Nyayo, le président William Ruto s’affichant aux côtés de la famille du défunt.Mais après le passage des officiels, des milliers de personnes ont voulu se recueillir en même temps devant la dépouille de la figure politique kényane.L’AFP a vu certaines tribunes se lever comme un seul homme, forçant des spectateurs à se jeter en bas de gradins, tandis que d’autres étaient piétinés.Quelque 163 personnes ont été traitées sur place, dont 34 ont été transportées dans différents centres de soins, selon Médecins sans frontières. L’ONG a également fait état de “deux vies perdues dans la bousculade”.       Raila Odinga a joué un rôle central dans l’avènement de la démocratie au Kenya. Détenu pendant huit ans sous le régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002), il a notamment mis tout son poids dans la Constitution de 2010.Candidat malheureux à cinq présidentielles, dont celle de 2022, il est surtout révéré par son groupe ethnique, les Luos, l’un des plus importants du Kenya. “Sans +Baba+, nous sommes morts. Nous n’avons nulle part où aller”, a commenté un jeune homme de 20 ans se présentant comme “Don Pelido”.Raila Odinga doit être inhumé dimanche en privé dans le comté voisin de Siaya, où Evans Omondi, 36 ans, a décidé qu’il irait à pied. Et de soupirer : “Nous sommes totalement orphelins.”