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Gaza: une nouvelle dépouille d’otage identifiée, le Hamas doit encore restituer 18 corps

Les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir identifié la dépouille de l’otage remis la veille par le Hamas, qui doit encore restituer les restes de 18 Israéliens aux termes de l’accord de cessez-le-feu.L’armée israélienne a indiqué avoir “informé la famille de l’otage Eliyahu Margalit” du retour de ses restes en Israël.Agé de 75 ans, Eliyahu Margalit …

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Gaza: une nouvelle dépouille d’otage identifiée, le Hamas doit encore restituer 18 corps

Les autorités israéliennes ont annoncé samedi avoir identifié la dépouille de l’otage remis la veille par le Hamas, qui doit encore restituer les restes de 18 Israéliens aux termes de l’accord de cessez-le-feu.L’armée israélienne a indiqué avoir “informé la famille de l’otage Eliyahu Margalit” du retour de ses restes en Israël.Agé de 75 ans, Eliyahu Margalit avait été tué au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, jour de l’attaque du mouvement islamiste palestinien ayant déclenché la guerre, et son corps avait été emmené dans Gaza, selon l’armée.  Israël ne fera “pas de compromis” et “n’épargnera aucun effort jusqu’au retour de tous les otages décédés, jusqu’au dernier” d’entre eux, a déclaré le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le corps d’Eliyahu Margalit avait été remis par le Hamas à l’armée israélienne par l’intermédiaire de la Croix-Rouge.Aux termes de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre après deux ans d’une guerre ayant dévasté la bande de Gaza, le Hamas devait libérer tous les otages, vivants et morts, qu’il détenait encore, au plus tard le lundi 13 octobre à 09h00 GMT.Il a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants mais n’a restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu’il retenait.- Sous les décombres -Le Hamas a dit “respecter son engagement envers l’accord de cessez-le-feu” et “continuera à œuvrer pour mener à bien le processus d’échange de prisonniers”, a annoncé vendredi Hazem Qasem, porte-parole du mouvement. Celui-ci a néanmoins souligné que “la question des corps est complexe et nécessite du temps”, certains corps ayant “été enterrés dans des tunnels” détruits par l’armée israélienne, “tandis que d’autres restent sous les décombres de bâtiments qu’elle a bombardés”.Pour Israël, le retard dans la remise des dépouilles est une violation du cessez-le-feu.Le Hamas dénonce de son côté de “nombreuses violations de l’accord”, et évoque la mort de 28 personnes tuées par des tirs israéliens depuis le 10 octobre. L’armée israélienne a dit vendredi avoir frappé “plusieurs terroristes” qui s’approchaient de troupes israéliennes dans la zone de Khan Younes (sud).Pour aider à la recherche des corps, une équipe de 81 membres de l’Afad, l’agence turque de gestion des catastrophes, attend depuis vendredi à la frontière côté égyptien.”Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines”, a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes “israéliennes comme palestiniennes”.La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué que depuis l’entrée en vigueur de la trêve “plus de 280 corps de martyrs [avaient] été retrouvés sous les décombres”. Les autorités locales estiment qu’environ 10.000 corps y sont toujours ensevelis. Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a dit avoir ordonné à l’armée de mieux indiquer la “ligne jaune” marquant la limite de son redéploiement aux termes de l’accord de cessez-le-feu.- Accès restreints -Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. L’accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du passage crucial de Rafah, entre l’Egypte et le territoire palestinien.Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a “désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu’à 300.000 pains pita par jour”, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).Mais alors que l’ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation “prendra du temps”, a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l’ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour “l’inonder de nourriture”.Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit notamment le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.L’attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Envolée, la trêve entre Afghanistan et Pakistan objet de discussions au Qatar

Après la rupture de leur trêve, des responsables afghans et pakistanais doivent entamer samedi au Qatar des négociations dans l’espoir de mettre fin aux hostilités, qui ont fait des dizaines de morts.”Les discussions se focaliseront sur des mesures immédiates pour mettre un terme au terrorisme transfrontalier émanant de l’Afghanistan vers le Pakistan et restaurer la paix et la stabilité le long de la frontière”, a indiqué la diplomatie pakistanaise.Chaque partie sera représentée par son ministre de la Défense. Le Qatar n’a pas confirmé dans l’immédiat accueillir ces discussions.”Nous redisons que l’Afghanistan croit en une solution pacifique et en la sécurité régionale, mais tout est arrivé du fait de l’agression du Pakistan”, a accusé le gouvernement taliban avant que ne débutent les discussions.Kaboul a accusé vendredi soir son voisin d’avoir rompu la trêve après des frappes ayant tué au moins 10 civils dans la province de Paktika (est). Des sources de sécurité pakistanaises ont confirmé des “frappes aériennes de précision sur le sol afghan”.Le gouvernement taliban “se réserve le droit de répondre”, a assuré son porte-parole, Zabihullah Mujahid, “mais par respect pour l’équipe de négociateurs”, les forces afghanes doivent “s’abstenir de toutes nouvelles actions”.A l’annonce de la trêve mercredi à 13H00 GMT, Islamabad avait affirmé qu’elle devait durer 48 heures mais l’Afghanistan avait estimé qu’elle serait en vigueur jusqu’à sa violation par la partie adverse.- Peur mais espoir -En matinée, des centaines de personnes ont participé aux funérailles des civils tués vendredi dans le district d’Urgun à Paktika, a constaté un correspondant de l’AFP.”Nous espérons une trêve permanente et que le problème sera résolu pour toujours”, a dit à l’AFP Saadullah Torjan, un responsable de la Chambre de commerce de Spin Boldak, ville de la province afghane de Kandahar (plus au sud).”Nous sommes des commerçants et nous voulons reprendre nos vies et nos affaires”, a-t-il ajouté, racontant que malgré l’accalmie, les habitants de cette ville au coeur des affrontements de cette semaine “ont peur”.Le cessez-le-feu a tenu pendant deux jours, après des affrontements ayant débordé jusqu’à Kaboul, théâtre d’explosions, et ayant fait des dizaines de morts, des combattants mais aussi des civils.D’une rare intensité, l’escalade militaire s’inscrit dans des tensions bilatérales récurrentes, alimentées par des questions migratoires et sécuritaires.Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse inlassablement son voisin afghan “d’abriter” des groupes “terroristes”, en tête desquels les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément.Islamabad a dit ces derniers jours attendre des “actions concrètes et vérifiables du régime taliban”.Kaboul doit “reprendre le contrôle” sur les combattants qui utilisent le sol afghan pour perpétrer des attaques odieuses au Pakistan”, a redit samedi le chef d’état-major de l’armée pakistanaise, Syed Asim Munir.- “Jamais” -“Nous n’avons jamais amené, ni soutenu, le TTP ici”, a de son côté affirmé le vice-ministre afghan de l’Intérieur, Mohammed Nabi Omari lors d’une cérémonie publique à Khost, autre région frontalière.La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a dit jeudi avoir recensé 37 civils tués et 425 blessés du côté afghan de la frontière en ces quelques jours.La confrontation a débuté la semaine dernière après des explosions dans la capitale afghane que les autorités talibanes ont imputées au voisin pakistanais. En représailles, elle a déclenché samedi dernier à la frontière une offensive, à laquelle Islamabad a promis une “réponse musclée”.La semaine dernière, les premières déflagrations à Kaboul, suivies d’autres cette semaine, avaient eu lieu au moment où débutait une visite inédite du chef de la diplomatie talibane en Inde, l’ennemi historique du Pakistan.

Un avion d’Air China dérouté après l’incendie d’une batterie dans un bagage en cabine

Un avion de la compagnie Air China a été dérouté sans encombre samedi vers Shanghaï après qu’une batterie rangée en cabine dans le bagage à main d’un passager a pris feu, a déclaré la compagnie aérienne.L’incident s’est produit à bord du vol reliant la ville de Hangzhou, dans l’est de la Chine, à l’aéroport international …

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Funérailles à hauts risques dans l’ouest du Kenya pour l’opposant historique Odinga

Après deux journées d’une ferveur aussi intense que mortelle à Nairobi où cinq de ses partisans ont péri, la dépouille de Raila Odinga est arrivée samedi dans une ambiance électrique dans l’ouest du Kenya, d’où l’opposant historique était originaire, faisant craindre de nouveaux débordements.Des milliers de ses partisans ont pris d’assaut le stade Jomo Kenyatta de Kisumu, grande ville de l’Ouest kényan, sur les bords du lac Victoria, où un hélicoptère a déposé le cercueil vers 8H45 (5H45 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP. Malgré un dispositif sécuritaire conséquent, une porte de l’enceinte sportive a été forcée, permettant à de nombreuses personnes, pour la plupart de jeunes hommes, de s’engouffrer dans les lieux, où la dépouille de Raila Odinga est exposée.Des milliers de spectateurs sont amassés autour des grilles entourant le terrain, et plusieurs se sont évanouis, a constaté l’AFPTV.”Je n’ai pas peur”, a lancé à l’AFP un jeune homme de 20 ans se présentant comme “Don Pelido”, coincé contre les grilles. “Sans +Baba+ (qui veut dire “père”, le surnom donné affectueusement à Raila Odinga, NDLR), nous sommes morts. Nous n’avons nulle part où aller”, a-t-il encore commenté.Des dizaines d’autres fidèles de l’opposant, ont grimpé sur un château d’eau avoisinant, où ils attendent dans une position précaire la suite des évènements. Raila Odinga est mort mercredi en Inde, à l’âge de 80 ans, d’une probable crise cardiaque. Son cercueil est arrivé jeudi au Kenya, et donne depuis lors beaucoup de fil à retordre aux autorités.Ses fidèles ont d’abord bloqué plusieurs heures le principal aéroport de la capitale, où son cercueil venait d’arriver, car ils avaient pénétré dans des zones interdites.Puis ils ont paralysé la circulation sur la plus grande artère de Nairobi, remplissant ensuite en un temps record le stade de Kasarani, le principal de la ville, où le corps de Raila Odinga devait être exposé une première fois au public.- “Mauvais rêve” -Les forces de sécurité, dépassées, ont alors tiré à de multiples reprises, provoquant la fuite de dizaines de milliers de personnes de l’enceinte sportive en quelques minutes à peine, dans un chaos absolu.L’AFPTV a filmé une foule prise totalement au dépourvu, couchée au sol puis courant dans tous les sens, alors que des dizaines de coups de feu se faisaient entendre. Trois personnes sont mortes, selon VOCAL Africa, une organisation de défense des droits humains.Vendredi, les funérailles d’Etat accordées à M. Odinga avaient démarré plus calmement dans le plus petit stade de Nyayo, le président William Ruto s’affichant aux côtés de la famille du défunt.Mais après le passage des officiels, des milliers de personnes ont voulu se recueillir en même temps devant la dépouille de la figure politique kényane.L’AFP a vu certaines tribunes se lever comme un seul homme, forçant des spectateurs à se jeter en bas de gradins, tandis que d’autres étaient piétinés.Quelque 163 personnes ont été traitées sur place, dont 34 ont été transportées dans différents centres de soins, selon Médecins sans frontières. L’ONG a également fait état de “deux vies perdues dans la bousculade”.       Raila Odinga a joué un rôle central dans l’avènement de la démocratie au Kenya. Détenu pendant huit ans sous le régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002), il a notamment mis tout son poids dans la Constitution de 2010.Candidat malheureux à cinq présidentielles, dont celle de 2022, il est surtout révéré par son groupe ethnique, les Luos, l’un des plus importants du Kenya. “Je dois voir (son corps), et c’est comme ça que j’accepterais ce qui s’est passé, a commenté Maureen Owesi, 39 ans, venue au stade de Kisumu en espérant éviter des débordements comme ceux survenus à Nairobi. Ces derniers jours, je n’ai pas dormi. (…) C’est encore un mauvais rêve.”Raila Odinga doit être inhumé dimanche.

La Corée du Sud rapatrie 64 ressortissants soupçonnés d’arnaques en ligne au Cambodge

Soixante-quatre Sud-Coréens, “participants volontaires et involontaires” à des centres d’arnaques en ligne au Cambodge ont été rapatriés samedi, a appris l’AFP de source policière, après que Séoul a affrété un vol vendredi pour les ramener. Ils ont atterri samedi matin à l’aéroport d’Incheon, ont été arrêtés dans l’avion et ont été conduits en garde à vue, a …

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Des millions d’Américains attendus pour défiler contre Trump

Des millions de personnes doivent défiler samedi de New York à San Francisco contre la politique jugée autoritaire de Donald Trump, lors d’une journée de mobilisation d’ores et déjà diabolisée par la droite, qui fustige un mouvement “de haine contre l’Amérique”.”Le président pense que son pouvoir est absolu. Mais en Amérique, nous n’avons pas de rois et nous ne céderons pas face au chaos, à la corruption et à la cruauté”, affiche comme mot d’ordre le mouvement “No Kings” (“Pas de Rois”) à l’appel de ces manifestations.Plus de 2.700 rassemblements sont prévus dans la journée, dans les grandes villes américaines comme dans des bourgades d’Etats républicains… ainsi qu’à proximité de la résidence Mar-a-Lago du président en Floride, où il passe le week-end.Les organisateurs disent s’attendre à plusieurs millions de participants.Mi-juin, une première journée de mobilisation organisée par le même collectif qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes de tout âge, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.Le même jour, Donald Trump avait fêté son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine.- “Terroriste” -Lui qui avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une “très grande force” a sobrement commenté cette semaine sur Fox News: “ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi.” Plusieurs figures de son parti ont elles dénoncé avec virulence les manifestations à venir, allant jusqu’à les apparenter à du terrorisme.Parlant d’une “mobilisation haineuse contre l’Amérique”, le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a lancé: “je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas”, en référence à cette mouvance politique récemment classée comme “organisation terroriste” par le président.L’élu du Minnesota Tom Emmer a lui accusé les démocrates d’avoir cédé à “l’aile terroriste de leur parti”.”Ce mouvement va jouer un rôle déterminant pour l’avenir de l’Amérique donc je comprends qu’ils soient nerveux”, a répliqué vendredi Glenn Ivey auprès de l’AFP, élu démocrate du Maryland, ajoutant qu’il y participerait.Face aux “abus de pouvoir de Donald Trump et de ses alliés”, “nous ne nous laisserons pas réduire au silence”, avait auparavant assuré une dirigeante de l’importante organisation de défense des droits civiques et des libertés publiques ACLU, Deirdre Schifeling, co-organisant cette mobilisation.- “Non violente” -L’appel à manifester a notamment été relayé par la star d’Hollywood Robert De Niro, qui a appelé dans une vidéo ses concitoyens à se soulever “de manière non violente” contre le “roi Donald Trump”.Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l’équilibre démocratique américain, empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des Etats et menaçant ses opposants de représailles judiciaires.Usant d’une rhétorique de plus en plus belliqueuse, le républicain a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour selon lui lutter contre l’immigration illégale et la criminalité et a récemment exhorté les généraux américains à se mobiliser contre l'”ennemi de l’intérieur”.Des rassemblements se tiendront samedi dans les villes où il a envoyé la Garde nationale comme à Washington ou Chicago ou dans celles où il envisage de le faire, comme à Boston et La Nouvelle-Orléans.La précédente journée de mobilisation avait notamment rassemblé des célébrités, comme l’acteur Mark Ruffalo et l’humoriste Jimmy Kimmel – dont le talk-show a ensuite été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump.Des mobilisations sont également prévues au Canada, comme à Toronto, Vancouver et Ottawa.

Sur un navire-école en Méditerranée, le pape encourage à bâtir des ponts

Bras dessus, bras dessous, des jeunes de différentes confessions dansent le dabké oriental dans le port italien d’Ostie après une visite du pape Léon XIV. Derrière eux, le “Bel Espoir”, navire-école sur lequel ils sillonnent la Méditerranée pour promouvoir la paix.”Je ne m’attendais pas à sa présence, mais pour moi, c’est particulièrement important que le pape croie en ce projet et qu’il vienne nous rencontrer”, confie à l’AFP Jésus Marro, un Espagnol de trente ans. “Cela signifie qu’il croit à la nécessité de construire des ponts.”De Barcelone à Istanbul en passant par Chypre, l’Albanie ou Athènes, cette goélette construite en 1944 et récemment restaurée a accueilli depuis mars quelque 200 jeunes de 19 à 35 ans, de différentes cultures et religions.Originaires des cinq rives de la Méditerranée (Afrique du Nord, Proche-Orient, Mer Noire et Mer Egée, Balkans, Europe), engagés dans la vie civile ou associative dans leurs pays, tous voient dans cette traversée une opportunité de promouvoir le dialogue face à la montée “inquiétante” des polarisations et des conflits.Vendredi après-midi, le pape américain a voulu les encourager à l’écoute dans “un monde qui tend de plus en plus vers la violence, la haine, la séparation”, en se rendant à bord du trois-mâts amarré dans le port d’Ostie, près de Rome, escale de la huitième et dernière étape reliant Naples à Marseille.Accueilli par des chants de la trentaine de jeunes, le chef de l’Eglise catholique a visité le voilier jusqu’aux cabines et partagé des viennoiseries dans l’espace exigu de la salle à manger, dans une ambiance chaleureuse.”Le monde d’aujourd’hui, plus que de mots, a besoin de signes, de témoignages qui donnent de l’espoir”, a-t-il déclaré lors d’un discours improvisé en anglais sur le pont principal, sous les cordages éclairés par la lumière rasante d’une fin d’après-midi automnale.- “Émouvant” -A bord, les jeunes – originaires d’Algérie, de Libye, d’Égypte, de Bosnie, de France – musulmans, orthodoxes, catholiques ou sans religion, partagent la vie quotidienne en participant aux diverses tâches – cuisine, nettoyage, quarts de nuit. La proximité donne à beaucoup le sentiment de découvrir une “famille”.Pour Christina Hilana, une Palestinienne de 27 ans originaire d’un village près de Ramallah, en Cisjordanie, l’expérience est “très émouvante”. Elle a offert au pape une pochette tissée de Jérusalem et un porte-clef réalisé par le poète palestinien Mahmoud Darwich.”Ces deux années ont été très douloureuses, et quitter mon pays dans cette situation n’a pas été facile du tout”, concède la jeune femme aux cheveux de jais bouclés, keffieh noir et blanc et croix en or autour du cou.En tant que responsable de l’association chrétienne de sa commune, elle espère partager son expérience à son retour. “Ils veulent vraiment savoir comment est la vie là-bas, surtout pour les jeunes, en ces temps difficiles, où l’espoir finit par se perdre”, explique-t-elle.Fatima Al-Wardi, une musulmane irakienne de trente ans, n’avait jamais vu la mer avant d’être sélectionnée pour ce projet. “Je n’étais pas prête, j’ai peur de l’eau, je ne sais pas nager, mais la vie est courte et quand on a une chance, il faut la saisir”, dit-elle.”L’Irak a connu l’armée américaine, puis la guerre civile entre sunnites et chiites, et puis il y a Daech. On a traversé de nombreux conflits incessants, mais on a toujours besoin de paix parce qu’on croit en l’humanité”, dit cette chargée de projet humanitaire à Bagdad.- “Ecole de paix” -Chaque jour, les jeunes “essaient d’explorer ensemble et de croiser leurs regards” sur des thèmes aussi variés que les défis écologiques, économiques, environnementaux, la place des femmes, le dialogue des cultures ou l’éducation”, explique le père Alexis Leproux, co-organisateur du projet.Il s’agit de “construire une culture de la rencontre comme alternative à la culture du conflit et de la rivalité, et cela s’apprend”, dit-il. Dans une Méditerranée “très abîmée par des années de guerre”, ils ont voulu “poursuivre cette école de paix et prendre le risque de traverser cette mer au milieu des bateaux militaires, au milieu des conflits.”A terre, les participants poursuivent leur expérience dans les villes escales – colloques, ateliers, festivals, œuvres caritatives – , dans le cadre de l’édition 2025 des “Rencontres méditerranéennes” de l’Eglise catholique.”Il y a une phrase du Coran qui est très importante pour moi, où Dieu dit : “Sortez, explorez les gens. Je vous ai tous créés pour que vous appreniez à vous connaître (…) Il suffit de ne pas rester dans sa zone de confort”, conclut Fatima Al-Wardi.

Un cours de pilotage de drones, une première dans un lycée polonais

Dans un lycée militaire de Pologne, des adolescents en tenues militaires s’attroupent autour de l’un de leurs camarades et l’encouragent à “traquer les Russes”. Tous participent à un nouveau cursus pour apprendre à piloter des drones.Pour eux, c’est une fiction, ils s’entraînent avec un simulateur qu’ils comparent à un jeu vidéo. Mais pour la Pologne, la menace semble bien réelle.Varsovie et ses alliés de l’Otan ont dû mobiliser des avions de chasse en septembre quand une vingtaine de drones ont traversé le ciel polonais. Trois d’entre eux ont été abattus.Pour les autorités polonaises, pas de doute: la Russie en guerre avec le voisin ukrainien a voulu mettre à l’épreuve les défenses antiaériennes sur le flanc Est de l’Otan.Le Premier ministre polonais Donald Tusk a averti que son pays n’avait jamais été aussi proche d’un conflit depuis la Seconde guerre mondiale.L’incident, avant une série d’autres dans le ciel de plusieurs pays de l’UE, a révélé la vulnérabilité des Européens face à ce nouveau type d’assauts aériens.Quelques jours plus tôt, un lycée militaire de Legnica, dans le sud-ouest de la Pologne, avait inauguré le premier cours de pilotage de drones du pays, sous la supervision du ministère de la Défense.”En observant l’Ukraine, je constate que ces drones sont vraiment très importants”, lâche Bartosz Ladocha, un élève de quinze ans inscrit au programme, lors d’une visite d’une équipe de l’AFP.- “Pionniers”-“Je pense que c’est un métier prometteur, c’est pourquoi je veux me lancer. J’ai toujours voulu rejoindre l’armée”, poursuit l’adolescent, vêtu d’un treillis avec un drapeau polonais sur l’épaule.La Russie et l’Ukraine utilisent largement les drones depuis l’invasion déclenchée par Moscou en 2022. Les deux belligérants sont lancés dans une course aux armements technologiques pour prendre l’avantage.De son côté, la Pologne, soutien majeur de l’Ukraine, a créé une force spéciale dédiée aux drones, et compte investir cette année 46 millions d’euros dans l’achat d’appareils.La dépense s’inscrit dans un budget Défense en hausse, qui doit atteindre 4,8% du PIB en 2026, l’un des niveaux les plus élevés parmi les membres de l’Otan.A l’école de Legnica, la formation concerne 18 élèves, dont Tomasz Zachariasz, directeur du programme, entend faire des “pionniers”.Le matin de la spectaculaire incursion dans l’espace aérien polonais, les élèves ont “immédiatement” demandé à leur arrivée si l’incident pouvait correspondre aux scénarios étudiés en classe, raconte-t-il.Ce cursus “apportera des bénéfices tangibles à l’avenir”, veut croire son adjoint, Lukasz Gadomski.- “Ma patrie” -Ce dernier souligne que des partenariats sont à l’étude avec des unités militaires, en Pologne, mais aussi possiblement avec l’armée ukrainienne.”Il y a une pénurie d’opérateurs (de drones) parmi les jeunes recrues, qui pourraient avoir un jour à défendre notre pays”, ajoute M. Gadomski.Bien qu’ils ne soient pas obligés de s’engager dans l’armée après l’obtention de leur diplôme, beaucoup d’élèves se destinent à une carrière militaire, dont certains, comme Tomasz Cieslak, au grand désespoir de leurs parents.”Au début, ils étaient dévastés que je songe à m’engager dans l’armée”, raconte l’adolescent. “Ils m’ont suggéré plusieurs écoles classiques, mais j’ai choisi une école militaire”.Tomasz Cieslak explique s’être intéressé aux drones grâce à son père, qui les utilisait pour son travail. Vers douze ans, il a commencé à piloter de petits drones de dix grammes en intérieur, avant de se tourner progressivement vers des appareils plus imposants.L’étude de l’histoire tourmentée de la Pologne a aussi été un déclic, quand il a appris que son pays, envahi à la fois par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique lors de la Seconde guerre mondiale, avait subi destructions et pertes humaines considérables.”J’ai commencé à respecter davantage ce que les Polonais ont fait pour tenter de libérer le pays. Cela m’a vraiment touché, et j’ai pensé que je voulais être comme eux et défendre ma patrie”, dit encore ce jeune de quinze ans.