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Trump attendu face aux grands patrons à Davos

Donald Trump doit répondre jeudi à des questions posées depuis Davos par quelques grands patrons de la finance et de l’énergie, un événement très attendu après les nombreux décrets et menaces annoncés depuis son retour à la Maison Blanche.Le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis participera à 16H00 GMT, en visioconférence depuis Washington, à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses.En attendant, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’est félicité lors d’un discours à Davos que l’Argentine “embrasse à nouveau l’idée de liberté”. “C’est cela, je crois, que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique”, a-t-il ajouté.Il a fait l’éloge de dirigeants pensant comme lui, tels Donald Trump mais aussi la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele: “Lentement s’est formée une alliance internationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté.”Javier Milei a également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump et accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde a nié que telle était son intention.Il “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent, qui signifie uniquement (…) sa gratitude envers les gens”, a assuré Javier Milei.Loin des valeurs d’ouverture défendues depuis des décennies par le WEF, il a dénoncé le “virus mental de l’idéologie woke”. “C’est la grande épidémie de notre époque, qui doit être soignée. C’est le cancer qui doit être extirpé”, a-t-il insisté.- Davos “gelé dans l’incertitude” -Javier Milei avait déjà salué mercredi à Davos “l’âge d’or” que promet Donald Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”.Les élites réunies cette semaine à Davos attendent avec un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude l’intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, Le chantre de “l’Amérique d’abord” menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d’un protectionnisme accru – On est là encore loin du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plait, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce, Ngozi Okonjo-Iweala. Et de prévenir que “rendre coup sur coup” serait “catastrophique” pour la croissance mondiale: “Tout le monde va payer. Tout le monde. et les pays pauvres paieront le plus.”- “Gelé dans l’incertitude” -Karen Harris, économiste au cabinet Bain, décrit à l’AFP une ambiance un peu particulière cette année dans la station suisse, où tout le monde semble “gelé dans l’incertitude”.   “Trump adore provoquer, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit de son côté à l’AFP Graham Allison, professeur à l’université américaine Harvard et habitué de la réunion de Davos.L’intervention du président américain doit durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons, d’après le programme établi par le Forum économique mondial, organisateur de la réunion dans la station des Alpes suisses.Le Français Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier TotalEnergies, sera l’un d’entre eux, aux côtés d’Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, de Stephen Schwarzman, PDG du fonds d’investissement américain Blackstone, et de Brian Moynihan, PDG de Bank of America.Donald Trump, lui-même un homme d’affaires milliardaire, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique Julie Teigland, partenaire du cabinet EY. “Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens.”

Trump attendu face aux grands patrons à Davos

Donald Trump doit répondre jeudi à des questions posées depuis Davos par quelques grands patrons de la finance et de l’énergie, un événement très attendu après les nombreux décrets et menaces annoncés depuis son retour à la Maison Blanche.Le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis participera à 16H00 GMT, en visioconférence depuis Washington, à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses.En attendant, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’est félicité lors d’un discours à Davos que l’Argentine “embrasse à nouveau l’idée de liberté”. “C’est cela, je crois, que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique”, a-t-il ajouté.Il a fait l’éloge de dirigeants pensant comme lui, tels Donald Trump mais aussi la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele: “Lentement s’est formée une alliance internationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté.”Javier Milei a également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump et accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde a nié que telle était son intention.Il “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent, qui signifie uniquement (…) sa gratitude envers les gens”, a assuré Javier Milei.Loin des valeurs d’ouverture défendues depuis des décennies par le WEF, il a dénoncé le “virus mental de l’idéologie woke”. “C’est la grande épidémie de notre époque, qui doit être soignée. C’est le cancer qui doit être extirpé”, a-t-il insisté.- Davos “gelé dans l’incertitude” -Javier Milei avait déjà salué mercredi à Davos “l’âge d’or” que promet Donald Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”.Les élites réunies cette semaine à Davos attendent avec un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude l’intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, Le chantre de “l’Amérique d’abord” menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d’un protectionnisme accru – On est là encore loin du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plait, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce, Ngozi Okonjo-Iweala. Et de prévenir que “rendre coup sur coup” serait “catastrophique” pour la croissance mondiale: “Tout le monde va payer. Tout le monde. et les pays pauvres paieront le plus.”- “Gelé dans l’incertitude” -Karen Harris, économiste au cabinet Bain, décrit à l’AFP une ambiance un peu particulière cette année dans la station suisse, où tout le monde semble “gelé dans l’incertitude”.   “Trump adore provoquer, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit de son côté à l’AFP Graham Allison, professeur à l’université américaine Harvard et habitué de la réunion de Davos.L’intervention du président américain doit durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons, d’après le programme établi par le Forum économique mondial, organisateur de la réunion dans la station des Alpes suisses.Le Français Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier TotalEnergies, sera l’un d’entre eux, aux côtés d’Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, de Stephen Schwarzman, PDG du fonds d’investissement américain Blackstone, et de Brian Moynihan, PDG de Bank of America.Donald Trump, lui-même un homme d’affaires milliardaire, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique Julie Teigland, partenaire du cabinet EY. “Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens.”

Divorce pour manquement au “devoir conjugal”: la France condamnée par la CEDH

Une femme qui refuse des rapports sexuels à son mari ne doit pas être considérée par la justice comme “fautive” en cas de divorce, a tranché jeudi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a condamné la France.La Cour a donné raison à une Française de 69 ans dont le mari avait obtenu le divorce aux torts exclusifs de son épouse, au motif qu’elle avait cessé d’avoir des relations sexuelles avec lui depuis plusieurs années.”J’espère que cette décision marquera un tournant dans la lutte pour les droits des femmes en France”, a réagi la requérante dans un communiqué transmis par l’une de ses deux avocates, Lilia Mhissen.”Cette décision marque l’abolition du devoir conjugal et de la vision archaïque et canonique (conforme aux règles de l’Eglise catholique, ndlr) de la famille”, a salué de son côté Me Mhissen.La Cour a condamné la France pour violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, relatif au droit au respect de la vie privée et familiale.- “Communauté de lit” -Dans son arrêt rendu à l’unanimité des sept juges, la CEDH rappelle que “tout acte sexuel non consenti est constitutif d’une forme de violence sexuelle”. Le “devoir conjugal” est “contraire à la liberté sexuelle et au droit de disposer de son corps”.”La Cour ne saurait admettre, comme le suggère le gouvernement, que le consentement au mariage emporte un consentement aux relations sexuelles futures. Une telle justification serait de nature à ôter au viol conjugal son caractère répréhensible”, insiste la CEDH.Pour Emmanuelle Piet, du Collectif féministe contre le viol (CFCV) qui a soutenu la requérante, “il faut que la France acte que la Cour européenne des droits de l’homme considère que le mariage n’implique pas une obligation de relations sexuelles entre époux et donc que les articles 215 et 212 du Code civil soient modifiés”.L’article 215 du Code civil stipule que “les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie” et l’article 212 que “les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance”.Pour Delphine Zoughebi, avocate de la requérante, “la décision de ce jour va s’imposer aux juges français qui ne pourront plus considérer qu’une communauté de vie implique une communauté de lit”.”Évidemment que nous irons dans le sens de l’histoire et que nous adapterons notre droit”, a déclaré le ministre de la Justice Gérald Darmanin, interrogé par la presse en marge d’un déplacement à Agen. Il a ajouté qu’il en “parlerai(t) très rapidement au Parlement”.- “Vision archaïque de la famille” -L’affaire avait débuté lorsque cette habitante du Chesnay (Yvelines) avait demandé le divorce, en 2012.En 2018, le juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Versailles avait estimé que le divorce ne pouvait pas être prononcé pour faute et que les problèmes de santé de l’épouse étaient de nature à justifier l’absence durable de sexualité au sein du couple.Mais en 2019, la Cour d’appel de Versailles avait prononcé le divorce aux torts exclusifs de l’épouse, considérant que son refus de relations intimes avec son mari constituait “une violation grave et renouvelée des devoirs et obligations du mariage rendant intolérable le maintien de la vie commune”.La requérante, qui souhaite conserver l’anonymat, avait formé un pourvoi en cassation, qui avait été rejeté. La sexagénaire, mère de quatre enfants, avait ensuite saisi la CEDH en 2021, soutenue par le CFCV et la Fondation des femmes. “Il m’était impossible de l’accepter et d’en rester là”, a-t-elle expliqué jeudi dans un communiqué.”La décision de la Cour d’appel me condamnant était et est indigne d’une société civilisée car elle m’a refusé le droit de ne pas consentir à des relations sexuelles, me privant de ma liberté de décider de mon corps. Elle a conforté mon époux et tous les époux dans +un droit à imposer leur volonté+.””En décembre Gisèle Pelicot se battait pour que les viols commis et organisés par son mari soient reconnus, et aujourd’hui, la décision de la Cour européenne des droits de l’homme vient aboutir à la même conclusion, celle qu’un mari ne peut imposer d’actes sexuels à une femme, que le mariage n’est pas et ne doit jamais être une servitude sexuelle”, a réagi Gabrielle Bravo, de la Fondation des femmes, saluant une décision “historique” de la CEDH.Pour Me Zoughebi, “cette décision est d’autant plus fondamentale que près d’un viol sur deux est commis par le conjoint ou le concubin”.