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S&P dégrade la note de la France, avertissement au nouveau gouvernement

L’une des plus grandes agences de notation a adressé un avertissement au nouveau gouvernement Lecornu en dégradant la note de la France vendredi, invoquant une incertitude “élevée” sur les finances publiques en dépit de la présentation d’un budget pour 2026.Moins d’une semaine après la formation de la nouvelle équipe gouvernementale et trois jours après la publication d’un projet de loi de finances (PLF) pour l’année prochaine, S&P Global Ratings a annoncé abaisser d’un cran sa note de la France à A+.”Malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026, l’incertitude sur les finances publiques françaises demeure élevée”, a affirmé l’agence, qui figure parmi les trois plus influentes avec Moody’s et Fitch.Réagissant à cette deuxième dégradation par S&P (anciennement Standard & Poors) en un an et demi, le ministre de l’Economie Roland Lescure a dit “(prendre) acte” de cette décision. “Le gouvernement confirme sa détermination à tenir l’objectif de déficit de 5,4% du PIB pour 2025”, a ajouté son ministère dans une déclaration transmise à l’AFP.Selon S&P, si cet “objectif de déficit public de 5,4% du PIB en 2025 sera atteint”, “en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire, l’assainissement budgétaire sur (son) horizon de prévision sera plus lent que prévu”.L’agence prévoit que “la dette publique brute atteindra 121% du PIB en 2028, contre 112% du PIB à la fin de l’année dernière”, a-t-elle poursuivi dans un communiqué.”En conséquence, nous avons abaissé nos notes souveraines non sollicitées de la France de AA-/A-1+ à A+/A-1″, écrit-elle. Les perspectives sont stables.”Pour 2026, le gouvernement a déposé mardi 14 octobre un projet de budget qui vise à accélérer la réduction du déficit public à 4,7% du PIB tout en préservant la croissance”, a répondu le ministère de l’Economie.”Il s’agit d’une étape clef qui nous permettra de respecter l’engagement de la France à ramener le déficit public sous 3% du PIB en 2029″, a ajouté Bercy.”Il est désormais de la responsabilité collective du gouvernement et du Parlement de parvenir à l’adoption d’un budget qui s’inscrit dans ce cadre, avant la fin de l’année 2025″, selon la même source.- “Plus grave instabilité” depuis 1958 -Mais le gouvernement qui, à peine entré en fonctions, a échappé de peu cette semaine à la censure après une concession aux socialistes sur la réforme des retraites, va devoir composer avec une Assemblée nationale sans majorité lors de débats budgétaires qui s’annoncent houleux, alors même que le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 pour imposer son texte.Cette nouvelle dégradation de la note de la France par S&P intervient avant une décision de Moody’s attendue le 24 octobre. Elle a lieu un mois après que Fitch a elle aussi abaissé la note française à A+.Les agences comme Fitch, Moody’s et S&P Global Ratings classent la qualité de crédit des Etats – soit leur capacité à rembourser leur dette -, de AAA (la meilleure note) à D (défaut de paiement).Les dégradations de note par les agences sont redoutées par les pays car elles peuvent se traduire par un alourdissement de leurs intérêts.Ceux payés par la France sont estimés à environ 55 milliards d’euros en 2025, alors que depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, la dette française se négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande.”La France traverse sa plus grave instabilité politique depuis la fondation de la Cinquième République en 1958″, a estimé S&P: “depuis mai 2022, le président Emmanuel Macron a dû composer avec deux Parlements sans majorité claire et une fragmentation politique de plus en plus forte”.Pour l’agence, “l’approche de l’élection présidentielle de 2027 jette un doute (…) sur la capacité réelle de la France à parvenir à son objectif de déficit budgétaire à 3% du PIB en 2029”.En tombant en A+ chez S&P, la France se retrouve au niveau de l’Espagne, du Japon, du Portugal et de la Chine.

Gaza: le Hamas restitue une dépouille, s’engage à rendre à Israël tous les corps d’otages

Le Hamas a restitué vendredi soir à Israël une nouvelle dépouille d’otage, s’engageant à rendre toutes les autres qu’il détient encore à Gaza conformément à l’accord de cessez-le-feu.La dépouille a été remise par la Croix-Rouge aux forces israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza et doit être rapatriée en Israël jusqu’à l’Institut national médico-légal, …

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Gaza: le Hamas restitue une dépouille, s’engage à rendre à Israël tous les corps d’otages

Le Hamas a restitué vendredi soir à Israël une nouvelle dépouille d’otage, s’engageant à rendre toutes les autres qu’il détient encore à Gaza conformément à l’accord de cessez-le-feu.La dépouille a été remise par la Croix-Rouge aux forces israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza et doit être rapatriée en Israël jusqu’à l’Institut national médico-légal, à Tel-Aviv, pour être identifiée, a indiqué dans la nuit le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le Hamas dit “respecter son engagement envers l’accord de cessez-le-feu” parrainé par le président américain Donald Trump, et “continuera à œuvrer pour mener à bien le processus d’échange de prisonniers”, selon un communiqué du Hazem Qasem, porte-parole du mouvement islamiste. Le Hamas avait néanmoins souligné un peu plus tôt que “la question des corps est complexe et nécessite du temps”.La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l’application du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.  Une équipe de 81 membres de l’Afad, l’agence turque de gestion des catastrophes, “attend actuellement à la frontière côté égyptien. Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines”, a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes “israéliennes comme palestiniennes”.La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué que, depuis l’entrée en vigueur de la trêve, “plus de 280 corps de martyrs [avaient] retrouvés sous les décombres” du territoire. Les autorités locales estiment qu’environ 10.000 corps sont ensevelis sous les décombres à Gaza. Selon une source du Hamas, citant des “médiateurs”, la délégation turque est “attendue dimanche” dans la bande de Gaza.- Matériel spécialisé -Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, “notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie”, a précisé le responsable.Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver, selon le mouvement.Le Hamas avait assuré plus tôt que certains “corps ont été enterrés dans des tunnels” détruits par l’armée israélienne, “tandis que d’autres restent sous les décombres de bâtiments qu’elle a bombardés”.Israël accuse le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.Le Hamas dénonce de son côté de “nombreuses violations de l’accord”, et évoque la mort de 28 civils “tués par les tirs de l’occupant [Israël, NDLR] depuis le cessez-le-feu. L’armée israélienne a fait état vendredi de “plusieurs terroristes” qui s’approchaient de troupes israéliennes ont été “frappés” dans la zone de Khan Younes (sud).Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a indiqué avoir ordonné à l’armée de matérialiser sur le terrain la “ligne jaune” marquant la limite de son redéploiement aux termes de l’accord de cessez-le-feu.Le Hamas a libéré dans les temps les vingt derniers otages vivants qu’il gardait captifs depuis le 7-Octobre. Il n’a en revanche restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu’il retenait encore, en incluant celle rendue vendredi.Dans l’après-midi, des dizaines de personnes ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d’Israël, au cortège funéraire de l’ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Dans le sud de la bande de Gaza, des familles se rassemblent à l’hôpital Nasser de Khan Younes pour examiner des photos sur un écran, tentant d’identifier les corps de leurs proches qu’Israël a restitués. Akram Khalid al-Manasra explique à l’AFP avoir identifié son fils “grâce à son grain de beauté sur le nez et à ses dents”. – Accès restreints -Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. L’accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du point de Rafah passage crucial de Rafah, entre l’Egypte et le territoire palestinien.Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a “désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu’à 300.000 pains pita par jour”, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).Mais alors que l’ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation “prendra du temps”, a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l’ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour “l’inonder de nourriture”.Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit notamment le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.L’attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Frappes pakistanaises en Afghanistan, la trêve vole en éclats

Le Pakistan a mené des frappes sur le sol afghan vendredi soir, tuant au moins dix civils et rompant selon Kaboul le cessez-le-feu qui avait ramené pendant deux jours le calme à la frontière, après des affrontements meurtriers.A l’annonce de la trêve mercredi à 13H00 GMT, Islamabad avait affirmé qu’elle devait durer 48 heures mais l’Afghanistan avait estimé qu’elle serait en vigueur jusqu’à sa violation par la partie adverse.Or, vendredi soir, des sources de sécurité pakistanaises ont indiqué qu’Islamabad avait mené “des frappes aériennes de précision” sur le sol afghan contre un groupe “terroriste”, accusé d’être responsable d’une attaque survenue plus tôt dans la journée.Peu de temps auparavant, un haut responsable taliban avait fait état, auprès de l’AFP, de frappes pakistanaises en trois endroits de la province de Paktika (est).”L’Afghanistan ripostera”, a-t-il assuré sous le couvert d’anonymat, accusant le voisin pakistanais d’avoir rompu la trêve.D’après un responsable de l’hôpital provincial de Paktika, dix civils, dont deux enfants, ont été tués vendredi soir et douze personnes blessées.La fédération de cricket a indiqué que trois joueurs qui revenaient d’un match amical ont été tués “dans une attaque lâche” pakistanaise, aux côtés de cinq autres personnes avec qui elles se trouvaient à Paktika.Il n’était pas clair dans l’immédiat de savoir si ces trois personnes faisaient partie des dix civils comptabilisés par l’hôpital.- “Défendre votre pays” -A 13H00 GMT, lorsque la trêve avait expiré selon Islamabad, aucune partie n’avait fait état de sa prolongation.”Nous avons dit aux soldats: +N’attaquez pas, sauf si les forces pakistanaises le font. Si elles le font, alors vous avez tous les droits de défendre votre pays+”, avait rapporté le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, en soirée.Il avait estimé, dans un entretien avec la chaîne de télévision afghane Ariana, que des “négociations” pouvaient “régler les problèmes”.Le cessez-le-feu a tenu pendant deux jours, ramenant le calme dans les régions frontalières et à Kaboul, après une flambée de violences d’une rare intensité. Les affrontements ont fait des dizaines de morts, des combattants mais aussi des civils, surtout mercredi.Jeudi, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif avait jugé que la balle était “dans le camp” des autorités de Kaboul pour une trêve durable, dénonçant une nouvelle fois le fait que “des terroristes opèrent du côté afghan de la frontière avec impunité”.”Le Pakistan attend des actions concrètes et vérifiables du régime taliban contre ces éléments terroristes”, a martelé Shafqat Ali Khan, le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, au cours d’une conférence de presse, assurant “essayer de travailler par la voie diplomatique pour la rendre durable”.- “Grande prudence” -La confrontation a débuté la semaine dernière après des explosions dans la capitale afghane que les autorités talibanes ont imputées au voisin pakistanais. En représailles, elles a déclenché samedi dernier à la frontière une offensive, à laquelle Islamabad a promis une “réponse musclée”.”Notre réponse défensive ne ciblait pas des civils, nous faisons preuve d’une grande prudence pour éviter la perte de vies civiles, contrairement aux forces talibanes”, a affirmé Shafqat Ali Khan.La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a dit jeudi avoir recensé 37 civils tués et 425 blessés du côté afghan de la frontière en ces quelques jours, appelant les deux parties à mettre un terme aux hostilités “de façon durable”.Le calme est également revenu dans la capitale afghane où, peu de temps avant l’annonce de cessez-le-feu mercredi, de nouvelles explosions avaient retenti.Elles n’ont pas été revendiquées mais des sources de sécurité pakistanaises ont fait état de “frappes de précision” contre un groupe armé. La semaine dernière, les premières déflagrations avaient eu lieu au moment où débutait une visite inédite du chef de la diplomatie talibane en Inde, l’ennemi historique du Pakistan.