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Colère en Turquie après la mort de 76 personnes dans un hôtel d’altitude

Les accusations de négligence se multiplient mercredi en Turquie au lendemain de la mort d’au moins 76 personnes dans l’incendie en pleine nuit de leur hôtel de la station de ski de Kartalkaya, dans le centre du pays.Alors qu’une vingtaine de patients restent hospitalisés à Bolu, la capitale provinciale située à 35 km de Kartalkaya, la presse — y compris progouvernementale — et l’opposition dénoncent l’incurie qui a conduit selon elles à ce lourd bilan.”Il n’y a aucune excuse pour de tels décès en 2025″, a lancé tard mardi Özgür Özel, le chef du CHP, principal parti de l’opposition turque, devant l’imposant hôtel à la façade noircie où les recherches ont repris mercredi pour retrouver d’éventuelles victimes, en pleine journée de deuil national.En cette période de vacances scolaires en Turquie, des familles entières qui séjournaient dans cet établissement de luxe, situé à deux heures d’Ankara et moins de quatre d’Istanbul, ont été décimées.Les premières funérailles ont été annoncées pour un neurologue et son épouse, professeure, morts avec leurs trois enfants, dont des jumeaux.Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a décrété cette journée de deuil national, est annoncé mercredi à Bolu pour les funérailles d’au moins huit membres de la famille d’un responsable local de son parti, l’AKP.”Quand je suis arrivé, il y avait des flammes partout, on entendait des cris (…) J’ai vu une personne se défenestrer”, a confié à l’AFP Cevdet Can, responsable d’une école de ski de la station, se disant très “affecté” par la mort d’enfants.- “Négligences” -Des rescapés ont dénoncé dès mardi l’absence d’alarme incendie et de portes coupe-feu dans l’hôtel Grand Kartal.Neuf personnes, dont le directeur de l’établissement, ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête lancée par le ministère de la Justice, qui lui a assigné six procureurs.La direction de l’hôtel a présenté ses condoléances et exprimé “sa peine” dans un communiqué publié dans la nuit, assurant “coopérer avec les autorités pour faire toute la lumière sur cet accident”.Cet établissement de luxe (plusieurs centaines d’euros la nuit) était pratiquement plein en ces vacances scolaires d’hiver en Turquie, avec 238 clients enregistrés. Selon le ministère du Tourisme, l’hôtel avait été “vérifié” par les pompiers en 2021 et 2024. Mais ministère et municipalité se renvoient la responsabilité des certifications de conformité aux normes de sécurité.”Ce n’est pas l’incendie mais les négligences qui ont causé la mort” des vacanciers, écrit mercredi le grand quotidien progouvernemental Hürriyet.Le ministre du Tourisme a démenti l’absence d’escaliers de secours, affirmant que l’hôtel en comptait deux.Le bâtiment de douze étages, avec vue panoramique sur les montagnes, est situé à proximité d’une pente abrupte, ce qui a compliqué l’intervention des pompiers.Les causes du sinistre n’ont pas été déterminées, mais selon la presse turque, le feu a démarré peu avant 03H30 (00H30 GMT) au niveau d’un des restaurants, situé au quatrième étage, avant de se propager rapidement au reste du bâtiment, possiblement encouragé par le bardage extérieur en bois.

“C’est tout ce que j’avais”: à Los Angeles, la panique des victimes d’incendie non assurées

Face aux ruines de sa maison rasée par les flammes, Sebastian Harrison ne se fait aucune illusion. “Cet endroit ne sera plus jamais comme avant”, souffle cet habitant de Malibu, sans assurance-habitation.”Je savais que c’était risqué, mais je n’ai pas eu le choix”, confie à l’AFP l’entrepreneur, frappé par la crise du marché de l’assurance …

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“C’est tout ce que j’avais”: à Los Angeles, la panique des victimes d’incendie non assurées

Face aux ruines de sa maison rasée par les flammes, Sebastian Harrison ne se fait aucune illusion. “Cet endroit ne sera plus jamais comme avant”, souffle cet habitant de Malibu, sans assurance-habitation.”Je savais que c’était risqué, mais je n’ai pas eu le choix”, confie à l’AFP l’entrepreneur, frappé par la crise du marché de l’assurance en Californie.Avant les feux meurtriers qui ravagent encore Los Angeles et ses environs, ce quinquagénaire possédait un “paradis” aux portes de la mégapole américaine: sa maison à flanc de montagnes, flanquée de plusieurs dépendances, surplombait l’Océan Pacifique.Mais les assureurs privés, inquiets du risque incendie, n’ont jamais voulu le couvrir. Pendant plus de dix ans, M. Harrison a dû recourir au système d’assurance public, dont les primes augmentaient constamment.Lorsque la facture a frôlé les 40.000 dollars annuels après la pandémie, contre 8.000 dollars en 2010, il a finalement renoncé à toute couverture.”Ce n’est pas comme si je m’étais acheté une bagnole de luxe au lieu de souscrire à une assurance, c’est juste que me nourrir moi et ma famille était plus important”, raconte-t-il. Pour l’ex-acteur, les incendies virent au cauchemar.”Je suis très inquiet, parce que cette propriété, c’est tout ce que j’avais”, lâche-t-il, en espérant des aides fédérales.Les Etats-Unis “ont renfloué les banques pendant la crise financière, puis ont subventionné les gens pendant le Covid, donc il faut espérer”, soupire-t-il.- Risques climatiques -M. Harrison est loin d’être un cas isolé: en Californie, ravagée par de multiples incendies ces 15 dernières années, assurer sa maison est devenu un véritable parcours du combattant. Car les politiques démocrates adoptées pour limiter les prix se sont retournées contre la population: empêchés de fixer leurs prix librement, les assureurs ont plié bagage face aux risques climatiques. Dernier exemple en date, State Farm, l’un des géants du secteur, a annoncé en mars la résiliation d’environ 30.000 contrats d’assurance-habitation.Au milieu de cet exode, les incendies ravageant Los Angeles en plein mois de janvier renforcent l’image d’une Californie inassurable face au réchauffement planétaire.Leurs destructions vont se chiffrer en dizaines de milliards de dollars et de nombreux experts prédisent qu’ils seront les feux les plus chers de l’histoire américaine. Car dans le quartier huppé de Pacific Palisades, repaire de célébrités englouti par les flammes, le prix moyen d’une maison est de 3,5 millions d’euros.De quoi inquiéter les autorités. Le commissaire aux assurances Ricardo Lara, qui venait d’instaurer d’importantes réformes fin 2024, doute ouvertement qu’elles suffisent à stabiliser le marché.”Je ne sais plus désormais, parce que (…) ma plus grande peur était que nous subissions une catastrophe de cette nature”, a-t-il reconnu samedi auprès du San Francisco Chronicle. Même le système public d’assurance, conçu pour les propriétaires exclus par le privé, semble au bord de l’implosion. – Exode des assureurs -Baptisé FAIR, il avait été créé en 1968 comme une solution temporaire. Mais avec l’exode du secteur privé, le nombre d’habitations qu’il couvre a drastiquement augmenté ces dernières années. Il n’a pourtant que 200 millions de dollars en réserves dans ses coffres, un montant largement inférieur aux pertes attendues à Pacific Palisades, où il assurait de nombreux particuliers.Pour empêcher l’aggravation de la crise, la Californie vient de décréter un moratoire, interdisant pendant un an aux assureurs de résilier les contrats dans les zones touchées par les incendies.Un répit loin de soulager Gabrielle Gottlieb, dont la maison à Pacific Palisades a survécu aux flammes.”Mon assureur a résilié beaucoup de mes amis ces derniers mois et j’ai peur qu’il me laisse tomber aussi”, explique cette artiste de 60 ans. “En gros, on nous dit déjà en creux: +bonne chance au-delà d’un an !+”Des craintes auxquelles s’ajoutent l’explosion annoncée des primes d’assurance, à cause des récentes réformes adoptées. Pour endiguer la fuite des assureurs, la Californie va leur accorder une plus grande liberté tarifaire. En échange de leur retour dans les zones à fort risque incendie, ils vont pouvoir fixer leurs prix en évaluant le risque de dommages futurs, forcément plus élevés que l’historique des pertes passées utilisé jusqu’à présent.”L’immobilier et les impôts sont déjà très élevés en Californie”, soupire Robert Spoeri, un propriétaire de Pacific Palisades lâché par son assureur privé en septembre. “Si l’assurance augmente encore, qui va pouvoir vivre dans cet Etat ?”

“C’est tout ce que j’avais”: à Los Angeles, la panique des victimes d’incendie non assurées

Face aux ruines de sa maison rasée par les flammes, Sebastian Harrison ne se fait aucune illusion. “Cet endroit ne sera plus jamais comme avant”, souffle cet habitant de Malibu, sans assurance-habitation.”Je savais que c’était risqué, mais je n’ai pas eu le choix”, confie à l’AFP l’entrepreneur, frappé par la crise du marché de l’assurance en Californie.Avant les feux meurtriers qui ravagent encore Los Angeles et ses environs, ce quinquagénaire possédait un “paradis” aux portes de la mégapole américaine: sa maison à flanc de montagnes, flanquée de plusieurs dépendances, surplombait l’Océan Pacifique.Mais les assureurs privés, inquiets du risque incendie, n’ont jamais voulu le couvrir. Pendant plus de dix ans, M. Harrison a dû recourir au système d’assurance public, dont les primes augmentaient constamment.Lorsque la facture a frôlé les 40.000 dollars annuels après la pandémie, contre 8.000 dollars en 2010, il a finalement renoncé à toute couverture.”Ce n’est pas comme si je m’étais acheté une bagnole de luxe au lieu de souscrire à une assurance, c’est juste que me nourrir moi et ma famille était plus important”, raconte-t-il. Pour l’ex-acteur, les incendies virent au cauchemar.”Je suis très inquiet, parce que cette propriété, c’est tout ce que j’avais”, lâche-t-il, en espérant des aides fédérales.Les Etats-Unis “ont renfloué les banques pendant la crise financière, puis ont subventionné les gens pendant le Covid, donc il faut espérer”, soupire-t-il.- Risques climatiques -M. Harrison est loin d’être un cas isolé: en Californie, ravagée par de multiples incendies ces 15 dernières années, assurer sa maison est devenu un véritable parcours du combattant. Car les politiques démocrates adoptées pour limiter les prix se sont retournées contre la population: empêchés de fixer leurs prix librement, les assureurs ont plié bagage face aux risques climatiques. Dernier exemple en date, State Farm, l’un des géants du secteur, a annoncé en mars la résiliation d’environ 30.000 contrats d’assurance-habitation.Au milieu de cet exode, les incendies ravageant Los Angeles en plein mois de janvier renforcent l’image d’une Californie inassurable face au réchauffement planétaire.Leurs destructions vont se chiffrer en dizaines de milliards de dollars et de nombreux experts prédisent qu’ils seront les feux les plus chers de l’histoire américaine. Car dans le quartier huppé de Pacific Palisades, repaire de célébrités englouti par les flammes, le prix moyen d’une maison est de 3,5 millions d’euros.De quoi inquiéter les autorités. Le commissaire aux assurances Ricardo Lara, qui venait d’instaurer d’importantes réformes fin 2024, doute ouvertement qu’elles suffisent à stabiliser le marché.”Je ne sais plus désormais, parce que (…) ma plus grande peur était que nous subissions une catastrophe de cette nature”, a-t-il reconnu samedi auprès du San Francisco Chronicle. Même le système public d’assurance, conçu pour les propriétaires exclus par le privé, semble au bord de l’implosion. – Exode des assureurs -Baptisé FAIR, il avait été créé en 1968 comme une solution temporaire. Mais avec l’exode du secteur privé, le nombre d’habitations qu’il couvre a drastiquement augmenté ces dernières années. Il n’a pourtant que 200 millions de dollars en réserves dans ses coffres, un montant largement inférieur aux pertes attendues à Pacific Palisades, où il assurait de nombreux particuliers.Pour empêcher l’aggravation de la crise, la Californie vient de décréter un moratoire, interdisant pendant un an aux assureurs de résilier les contrats dans les zones touchées par les incendies.Un répit loin de soulager Gabrielle Gottlieb, dont la maison à Pacific Palisades a survécu aux flammes.”Mon assureur a résilié beaucoup de mes amis ces derniers mois et j’ai peur qu’il me laisse tomber aussi”, explique cette artiste de 60 ans. “En gros, on nous dit déjà en creux: +bonne chance au-delà d’un an !+”Des craintes auxquelles s’ajoutent l’explosion annoncée des primes d’assurance, à cause des récentes réformes adoptées. Pour endiguer la fuite des assureurs, la Californie va leur accorder une plus grande liberté tarifaire. En échange de leur retour dans les zones à fort risque incendie, ils vont pouvoir fixer leurs prix en évaluant le risque de dommages futurs, forcément plus élevés que l’historique des pertes passées utilisé jusqu’à présent.”L’immobilier et les impôts sont déjà très élevés en Californie”, soupire Robert Spoeri, un propriétaire de Pacific Palisades lâché par son assureur privé en septembre. “Si l’assurance augmente encore, qui va pouvoir vivre dans cet Etat ?”

Depuis la France, les regrets éternels d’Olga Mikhaïlova, principale avocate d’Alexeï Navalny

L’avocate Olga Mikhaïlova estime avoir défendu pendant 16 ans “un homme absolument extraordinaire”, le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny. Elle confie ses remords éternels de n’avoir su le dissuader de rentrer au pays, où il est mort en prison.Alors qu’approche le premier anniversaire du décès du leader de l’opposition au président russe Vladimir Poutine, Mme Mikhaïlova, sa principale avocate, dénonce la série d’évènements “tragiques” enclenchée par son retour en Russie, à commencer par ce que les partisans d’Alexeï Navalny considèrent comme son meurtre commandité par le Kremlin.Vendredi dernier, trois membres de son équipe juridique, Vadim Kobzev, Alexeï Liptser et Igor Sergounine, ont en outre été condamnés à des peines allant jusqu’à cinq ans et demi de prison ferme pour extrémisme. Paris a dénoncé “un nouvel acte d’intimidation” à l’encontre de la profession d’avocat.”Aujourd’hui, je regrette beaucoup de ne pas avoir fait tout ce qui était possible, tout ce qui était en mon pouvoir, pour l’empêcher de retourner à Moscou”, soupire Olga Mikhaïlova lors d’un entretien avec l’AFP à Paris. “J’ai l’impression de ne pas avoir suffisamment insisté.”Alexeï Navalny avait survécu de justesse à un empoisonnement au Novitchok, un agent neurotoxique de conception soviétique, en 2020. Après avoir été soigné en Allemagne, il était pourtant rentré en Russie le 17 janvier 2021. Il y avait été immédiatement arrêté, puis emprisonné.Trois ans plus tard, le 16 février 2024, l’opposant numéro 1 au régime russe est mort subitement dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique. Ses alliés et sa famille affirment qu’il a été assassiné sur ordre de Vladimir Poutine. Alexeï Navalny lui-même avait prédit dans ses mémoires qu’il mourrait empoisonné en prison.- Avocats sur écoute – “La décision de revenir le 17 janvier (2021) a eu des conséquences irréparables et tragiques”, estime Mme Mikhaïlova, dont la chevelure blonde est familière aux partisans de Navalny. “Pour lui, pour ses avocats, pour leurs familles, pour tout le monde.”MM. Kobzev, Liptser et Sergounine ont également été condamnés un 17 janvier, mais en 2025, ce qui selon elle est tout sauf une coïncidence. “Il représentait un tel danger pour eux. Ils le détestaient tellement qu’ils continuent à se venger sur ses avocats”, juge-t-elle.Olga Mikhaïlova était en vacances à l’étranger lorsque ses trois confrères ont été arrêtés en 2023. Elle a choisi de ne pas retourner en Russie, où un tribunal a ensuite ordonné son arrestation par contumace.L’emprisonnement de ses collègues est le coup le plus dur porté aux droits de la défense en Russie depuis le dictateur Joseph Staline (1878-1953), affirme-t-elle, car pour la première fois dans la Russie moderne, les avocats sont accusés “en même temps que leur client”.”Beaucoup d’avocats ont été purgés en 1937″, souligne-t-elle. Mais “par la suite, il n’y a plus eu d’affaires de ce type dans l’ère soviétique.”Les autorités russes avaient ainsi mis sur écoute des conversations confidentielles entre M. Navalny et ses défenseurs en prison, et ont ensuite utilisé ces enregistrements contre eux, accuse-t-elle.”Non seulement ils ont procédé à des écoutes, mais il y avait une personne derrière le mur qui notait tout”, dénonce-t-elle. Signe que le secret professionnel entre un avocat et son client n’existe plus en Russie, déplore Mme Mikhaïlova. Pour l’avocate d’Alexeï Navalny, l’Occident a aussi commis une “très grosse erreur politique” en excluant la Russie du Conseil de l’Europe après l’invasion de l’Ukraine, car les Russes ne peuvent depuis lors plus saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), basée à Strasbourg, dans l’est de la France.Les conditions de détention de M. Navalny ont ensuite empiré, car, dit-elle, les autorités russes en ont déduit qu’elles jouissaient d’une totale “impunité”.”Si la Russie avait continué à faire partie du Conseil de l’Europe et de la CEDH, peut-être que cette tragédie ne serait pas arrivée à Alexeï ou à ses avocats”, remarque-t-elle.- “Un leader incroyable” -Âgée de 51 ans, Olga Mikhaïlova vit désormais à Paris, après avoir reçu l’asile politique en France. “L’une des plus belles” villes qui soit, mais “ce n’était pas mon choix” d’y vivre, souffle-t-elle.Elle dit étudier le français tous les jours. “Alexeï Navalny m’a toujours dit : +Apprends les langues étrangères, apprends les langues étrangères+”, se souvient-elle. Et, triste ironie, maintenant qu’il est mort, “je dois apprendre des langues étrangères”.Une mort qui l’a anéantie, même s'”il est un peu plus facile de respirer maintenant”, admet-elle.”Pendant de nombreuses années, j’ai été proche de cet homme absolument extraordinaire”, sourit tristement Mme Mikhaïlova, selon qui Alexeï Navalny avait beaucoup lu et beaucoup changé en prison.”Il s’était tellement endurci. Il avait tellement grandi dans tous les sens du terme que je pensais qu’il ferait un leader incroyable pour notre pays.” Et d’ajouter doucement : “Mais ça n’arrivera pas.”

Depuis la France, les regrets éternels d’Olga Mikhaïlova, principale avocate d’Alexeï Navalny

L’avocate Olga Mikhaïlova estime avoir défendu pendant 16 ans “un homme absolument extraordinaire”, le leader de l’opposition russe Alexeï Navalny. Elle confie ses remords éternels de n’avoir su le dissuader de rentrer au pays, où il est mort en prison.Alors qu’approche le premier anniversaire du décès du leader de l’opposition au président russe Vladimir Poutine, …

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“Trop dur”: au Vietnam, des travailleurs migrants retournent à la campagne

Après le Nouvel an lunaire, Nguyen Thi Hiep ne retournera pas travailler à Ho Chi Minh-Ville: de plus en plus d’ouvriers vietnamiens préfèrent retourner vivre à la campagne, que trimer dans des usines en ville, où les prix explosent.”Je travaille toute la journée. Je commence au lever du soleil, et je termine quand il fait …

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“Trop dur”: au Vietnam, des travailleurs migrants retournent à la campagne

Après le Nouvel an lunaire, Nguyen Thi Hiep ne retournera pas travailler à Ho Chi Minh-Ville: de plus en plus d’ouvriers vietnamiens préfèrent retourner vivre à la campagne, que trimer dans des usines en ville, où les prix explosent.”Je travaille toute la journée. Je commence au lever du soleil, et je termine quand il fait sombre. Mais j’ai toujours du mal à payer mon loyer”.”Je suis restée assez longtemps”, confie à l’AFP Nguyen Thi Hiep, âgée de 42 ans, dont seize passés à confectionner des chaussures pour des marques occidentales comme Nike et Adidas, pour le sous-traitant taïwanais Pou Chen.”La vie est trop dure” dans la capitale économique du Vietnam, tranche-t-elle.Depuis l’ouverture du pays à l’économie de marché à la fin des années 1980, des millions de jeunes Vietnamiens originaires des régions rurales ont migré vers les zones urbaines industrialisées pour un meilleur salaire et un emploi stable.Les exportations de produits bon marché ont contribué à sortir le Vietnam de la misère, mais, revers de la médaille, la croissance effrénée a provoqué une hausse du coût de la vie et rendu les villes tentaculaires et polluées.Hébergée dans des logements précaires, et sans grande protection sociale, la main-d’oeuvre à l’origine du miracle économique s’interroge aujourd’hui sur sa place — et certains décident de retourner vivre à la campagne.- Dix mètres carrés -Malgré un salaire mensuel de dix millions de dongs (390 euros), supérieur au salaire moyen national, autour de 7.7 millions (300 euros), Nguyen Thi Hiep loge dans un appartement de dix mètres carrés avec son mari, chauffeur de moto-taxi, et leur fille âgée de huit ans.A Ho Chi Minh-Ville (sud), comme dans le reste du pays, le coût du logement, des services publics, des soins de santé et de l’éducation augmentent, et sa famille ne parvient pas à mettre de l’argent de côté.Elle a pris la décision de partir pour de bon, à l’occasion du Nouvel an lunaire, appelé Têt au Vietnam, fin janvier, pour retourner dans sa province isolée et montagneuse de Quang Binh (nord), à une journée de bus.L’ouvrière se voit déjà “jouer au volley, se réunir (avec des voisins) pour jouer et chanter”.Un sondage réalisé en 2022 par la Chambre vietnamienne de commerce et d’industrie, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé que plus de 60% de la population migrante de Ho Chi Minh-Ville avait décidé de partir ou envisageait un départ.Bien que la mégapole de dix millions d’habitants attire de nouveaux entrants, ils sont de moins en moins nombreux: de 180.000 à 2020, ils n’étaient plus que 65.000 en 2023, selon le service municipal de la Population et de la Planification.”Quand leurs revenus ne peuvent plus couvrir le coût de la vie”, les migrants partent, explique Pham Van Dai, professeur d’économie à l’université Fulbright, au Vietnam.- Difficultés de recrutement -“La ville n’a pas évolué assez rapidement pour créer de meilleurs emplois”, dans des secteurs “plus avancés”, estime-t-il.Dans le même temps, les zones rurales se sont développées et offrent de meilleures conditions de vie qu’auparavant.En plus des logements indignes, des revenus bas, des longues heures de travail… Les ouvriers, majoritairement des femmes dans le textile, sont soumis à un stress élevé qui contribue à détériorer leur santé, souligne Nguyen Thi Minh Ngoc, une responsable du cabinet de recrutement ViecLamTot.Les entreprises locales commencent à ressentir le phénomène: environ 30% des fabricants de la ville ont déjà été confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre, tandis que 85% d’entre eux déclarent avoir des difficultés à recruter, d’après une étude de ViecLamTot daté d’août.Truong Thi Le, une autre ouvrière du sous-traitant Pou Chen, a pris la décision douloureuse d’envoyer sa fille de six ans vivre auprès de son oncle, à Quang Binh (centre).Après huit ans à Ho Chi Minh-Ville, elle et sa plus jeune fille, qui tombe régulièrement malade à cause de la pollution de l’air, vont la rejoindre très bientôt.Truong Thi Le et son mari gagnent ensemble environ 16 millions de dongs (620 euros) par mois.”Nous ne pouvons pas nous en sortir”, dit-elle, “et l’environnement à la campagne sera meilleur pour mes enfants”.