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Trump et Bukele vantent leur alliance contre la criminalité

Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont, selon lui, de nombreux criminels, et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en reprochant à l’ancienne administration démocrate de Joe Biden d’avoir mené une politique de “frontières ouvertes”.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées mi-mars des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres du redoutable gang Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.- Imbroglio judiciaire -M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès ces personnes. Des groupes de défense des droits humains ont toutefois dénoncé des “disparitions forcées et des détentions arbitraires”. Les familles de plusieurs de ces immigrés ont aussi affirmé qu’ils n’avaient aucun lien avec des gangs et n’avaient été ciblés qu’à cause de leurs tatouages, un signe souvent distinctif des mafias d’Amérique centrale.Parmi eux figure Kilmar Ábrego García, pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.Cet immigré salvadorien est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.M. Bukele a exclu lundi tout geste en sa faveur. “Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.M. Trump a aussi appelé son homologue salvadorien à construire de nouvelles prisons, redisant même envisager de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents.”Nous avons aussi des criminels de chez nous qui poussent des gens dans les métros, qui frappent des femmes âgées derrière la tête avec des battes de baseball”, a-t-il déclaré. “J’aimerais les inclure dans le groupe pour les renvoyer du pays.”- Méthodes pointées du doigt -M. Bukele est salué dans son pays pour sa répression contre le crime, avec des dizaines de milliers de suspects envoyés au Cecot, considéré comme la plus grande prison d’Amérique latine.Mais si la criminalité s’est effondrée au Salvador, ses méthodes sont pointées du doigt par plusieurs ONG, qui dénoncent détentions arbitraires, mauvais traitements, cas de torture et même des décès dans les prisons.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêtait également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon le gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.

Trump et Bukele vantent leur alliance contre la criminalité

Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont, selon …

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Trump et Bukele vantent leur alliance contre la criminalité

Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont, selon lui, de nombreux criminels, et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en reprochant à l’ancienne administration démocrate de Joe Biden d’avoir mené une politique de “frontières ouvertes”.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées mi-mars des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres du redoutable gang Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.- Imbroglio judiciaire -M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès ces personnes. Des groupes de défense des droits humains ont toutefois dénoncé des “disparitions forcées et des détentions arbitraires”. Les familles de plusieurs de ces immigrés ont aussi affirmé qu’ils n’avaient aucun lien avec des gangs et n’avaient été ciblés qu’à cause de leurs tatouages, un signe souvent distinctif des mafias d’Amérique centrale.Parmi eux figure Kilmar Ábrego García, pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.Cet immigré salvadorien est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.M. Bukele a exclu lundi tout geste en sa faveur. “Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.M. Trump a aussi appelé son homologue salvadorien à construire de nouvelles prisons, redisant même envisager de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents.”Nous avons aussi des criminels de chez nous qui poussent des gens dans les métros, qui frappent des femmes âgées derrière la tête avec des battes de baseball”, a-t-il déclaré. “J’aimerais les inclure dans le groupe pour les renvoyer du pays.”- Méthodes pointées du doigt -M. Bukele est salué dans son pays pour sa répression contre le crime, avec des dizaines de milliers de suspects envoyés au Cecot, considéré comme la plus grande prison d’Amérique latine.Mais si la criminalité s’est effondrée au Salvador, ses méthodes sont pointées du doigt par plusieurs ONG, qui dénoncent détentions arbitraires, mauvais traitements, cas de torture et même des décès dans les prisons.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêtait également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon le gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.

Gaza: le Hamas a reçu une proposition de trêve, l’ONU alarmée par la situation humanitaire

Le Hamas a dit lundi examiner une proposition israélienne de trêve dans la bande de Gaza qui, a averti l’ONU, traverse “probablement la pire” situation humanitaire depuis le début de la guerre.Un peu plus tôt, un responsable du Hamas a indiqué à l’AFP que la proposition israélienne sur un cessez-le-feu temporaire, transmise par les médiateurs …

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Gaza: le Hamas a reçu une proposition de trêve, l’ONU alarmée par la situation humanitaire

Le Hamas a dit lundi examiner une proposition israélienne de trêve dans la bande de Gaza qui, a averti l’ONU, traverse “probablement la pire” situation humanitaire depuis le début de la guerre.Un peu plus tôt, un responsable du Hamas a indiqué à l’AFP que la proposition israélienne sur un cessez-le-feu temporaire, transmise par les médiateurs égyptiens, évoque aussi une “fin permanente à la guerre” qu’Israël conditionne au désarmement du mouvement islamiste palestinien, “une ligne rouge (…) non négociable” pour celui-ci.Selon ce responsable, la proposition israélienne prévoirait “la libération de la moitié des otages” la première semaine après l’accord en échange d’un cessez-le-feu d'”au moins 45 jours” et l’entrée d’aide dans le territoire palestinien.Pour mettre définitivement fin à la guerre qui dure depuis 18 mois, Israël exige, selon le même responsable, le désarmement du Hamas et de tous les groupes armés palestiniens à Gaza.”La position du Hamas et des factions de la résistance est que les armes de la résistance constituent une ligne rouge (…) non négociable”, a-t-il souligné à l’AFP.Dans un communiqué, le mouvement palestinien a indiqué que sa direction étudiait la proposition remise par les médiateurs et qu’elle “présentera sa réponse dès que les consultations nécessaires seront terminées”.Une délégation du Hamas s’était rendue ce week-end au Caire pour des discussions avec des représentants de l’Egypte et du Qatar qui, avec les Etats-Unis, font office de médiateurs dans le conflit.- Pénurie -Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses opérations militaires dans la bande de Gaza avec l’objectif déclaré d’y éradiquer le Hamas. Des centaines de milliers de Gazaouis ont depuis été déplacés, tandis qu’Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, avant même la reprise de son offensive.”La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a 18 mois”, a prévenu le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué.Le petit territoire où s’entassent 2,4 millions d’habitants souffre d’une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité, selon l’Ocha.”Nous manquons de médicaments, de fournitures médicales, de tout dans les hôpitaux”, témoigne à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le docteur Ahmed al-Farah. Lors d’un échange téléphonique, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron ont insisté sur “la nécessité urgente d’un cessez-le-feu” à Gaza et de “l’accélération de la livraison de l’aide humanitaire”, selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël.Elle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Sur 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l’armée.Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi qu’au moins 1.613 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant à 50.983 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de la riposte israélienne.Une trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d’environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.- “Grave erreur” -Dans un message sur X, le président français Emmanuel Macron a estimé qu’il fallait “réformer” l’Autorité palestinienne pour lui donner un rôle, après la guerre, dans la gouvernance à Gaza d’où, a-t-il dit, il faut “écarter” le Hamas.Lors d’une visite à l’Institut du monde arabe à Paris, il est ensuite revenu sur son plan pour la conférence des Nations unies que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite en juin à New York.”Ce que nous voulons déclencher c’est une série d’autres reconnaissances (d’un Etat palestinien, ndlr) mais aussi la reconnaissance d’Israël par des Etats qui aujourd’hui ne le font pas”, a-t-il dit.La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait jugé que M. Macron faisait une “grave erreur” en promouvant l’idée d’un Etat palestinien, dont la “seule aspiration est la destruction d’Israël”.Dans les rues de Tel-Aviv, les avis sont partagés.”C’est pas du tout le moment” de reconnaître un Etat palestinien, réagit Nurit Sperling, une enseignante de 50 ans. “Un Etat palestinien, c’est très, très dangereux pour nous”, dit-elle à l’AFP.”Je soutiens la création d’un Etat palestinien, et je regrette que cela ne se soit pas encore le cas”, affirme à l’inverse Naama Yadlin, une avocate de 65 ans.

Gaza: le Hamas a reçu une proposition de trêve, l’ONU alarmée par la situation humanitaire

Le Hamas a dit lundi examiner une proposition israélienne de trêve dans la bande de Gaza qui, a averti l’ONU, traverse “probablement la pire” situation humanitaire depuis le début de la guerre.Un peu plus tôt, un responsable du Hamas a indiqué à l’AFP que la proposition israélienne sur un cessez-le-feu temporaire, transmise par les médiateurs égyptiens, évoque aussi une “fin permanente à la guerre” qu’Israël conditionne au désarmement du mouvement islamiste palestinien, “une ligne rouge (…) non négociable” pour celui-ci.Selon ce responsable, la proposition israélienne prévoirait “la libération de la moitié des otages” la première semaine après l’accord en échange d’un cessez-le-feu d'”au moins 45 jours” et l’entrée d’aide dans le territoire palestinien.Pour mettre définitivement fin à la guerre qui dure depuis 18 mois, Israël exige, selon le même responsable, le désarmement du Hamas et de tous les groupes armés palestiniens à Gaza.”La position du Hamas et des factions de la résistance est que les armes de la résistance constituent une ligne rouge (…) non négociable”, a-t-il souligné à l’AFP.Dans un communiqué, le mouvement palestinien a indiqué que sa direction étudiait la proposition remise par les médiateurs et qu’elle “présentera sa réponse dès que les consultations nécessaires seront terminées”.Une délégation du Hamas s’était rendue ce week-end au Caire pour des discussions avec des représentants de l’Egypte et du Qatar qui, avec les Etats-Unis, font office de médiateurs dans le conflit.- Pénurie -Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses opérations militaires dans la bande de Gaza avec l’objectif déclaré d’y éradiquer le Hamas. Des centaines de milliers de Gazaouis ont depuis été déplacés, tandis qu’Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, avant même la reprise de son offensive.”La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a 18 mois”, a prévenu le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué.Le petit territoire où s’entassent 2,4 millions d’habitants souffre d’une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité, selon l’Ocha.”Nous manquons de médicaments, de fournitures médicales, de tout dans les hôpitaux”, témoigne à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le docteur Ahmed al-Farah. Lors d’un échange téléphonique, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron ont insisté sur “la nécessité urgente d’un cessez-le-feu” à Gaza et de “l’accélération de la livraison de l’aide humanitaire”, selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël.Elle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Sur 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l’armée.Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi qu’au moins 1.613 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant à 50.983 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de la riposte israélienne.Une trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d’environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.- “Grave erreur” -Dans un message sur X, le président français Emmanuel Macron a estimé qu’il fallait “réformer” l’Autorité palestinienne pour lui donner un rôle, après la guerre, dans la gouvernance à Gaza d’où, a-t-il dit, il faut “écarter” le Hamas.Lors d’une visite à l’Institut du monde arabe à Paris, il est ensuite revenu sur son plan pour la conférence des Nations unies que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite en juin à New York.”Ce que nous voulons déclencher c’est une série d’autres reconnaissances (d’un Etat palestinien, ndlr) mais aussi la reconnaissance d’Israël par des Etats qui aujourd’hui ne le font pas”, a-t-il dit.La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait jugé que M. Macron faisait une “grave erreur” en promouvant l’idée d’un Etat palestinien, dont la “seule aspiration est la destruction d’Israël”.Dans les rues de Tel-Aviv, les avis sont partagés.”C’est pas du tout le moment” de reconnaître un Etat palestinien, réagit Nurit Sperling, une enseignante de 50 ans. “Un Etat palestinien, c’est très, très dangereux pour nous”, dit-elle à l’AFP.”Je soutiens la création d’un Etat palestinien, et je regrette que cela ne se soit pas encore le cas”, affirme à l’inverse Naama Yadlin, une avocate de 65 ans.

Semi-conducteurs et pharmacie: nouveaux droits de douane en vue aux Etats-Unis

Washington continue de souffler le chaud et le froid sur l’économie mondiale: l’administration Trump a lancé lundi une première étape vers la mise en place de droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs, 72 heures tout juste après avoir suspendu les surtaxes appliquées à l’électronique.Le ministère du Commerce a ouvert une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans ces deux secteurs présente un risque, ou non, pour la sécurité nationale.C’est à l’issue de ce type d’enquête que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium ainsi que l’automobile.Le président américain n’a jamais caché sa volonté de pouvoir imposer rapidement une surtaxe sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs.Lundi, son principal conseiller économique, Kevin Hassett a assuré que “tous les secteurs seront couverts. La question est: quelle loi s’applique. Il s’agit de déterminer ce qui affecte la sécurité nationale. Si nous achetons quelque chose d’un autre pays, alors nous ne seront pas prêts en cas de guerre, s’ils décident de nous en priver”.Une annonce qui tombe au moment où les marchés ne cachaient pas leur soulagement après l’exemption vendredi des surtaxes touchant les produits électroniques, largement importés de Chine, désormais visée par des surtaxes de 145%.Wall Street a suivi la tendance observée en Asie puis en Europe, terminant en hausse: le Dow Jones prenant 0,78%, le Nasdaq 0,64% et le S&P 500 0,79%.Le ministre du Commerce, Howard Lutnick, avait pourtant averti dimanche que le secteur serait bien concerné par des droits de douane sectoriels, qui pourraient se concrétiser “probablement dans un mois ou deux”.Donald Trump s’est montré lui ouvert au compromis lundi, se disant prêt à “regarder comment aider les constructeurs automobiles”, assurant qu’il ne voulait “faire de mal à personne”.- “Petit pas” -Le ministère du Commerce chinois a reconnu dimanche le “petit pas” fait par Washington sur les produits high-tech, tout en exhortant les Etats-Unis “à faire un grand pas pour corriger leurs erreurs, annuler complètement la mauvaise pratique des droits de douane réciproques et revenir sur le droit chemin du respect mutuel.”Le protectionnisme “ne mène nulle part”, a répété le président chinois Xi Jinping, dans des propos rapportés lundi par l’agence officielle Chine Nouvelle.”Nos deux pays doivent fermement préserver le système commercial multilatéral, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi qu’un environnement international d’ouverture et de coopération”, a souligné le dirigeant, qui a entamé lundi une visite au Vietnam, avant de se rendre en Malaisie et au Cambodge, pour renforcer les relations commerciales de son pays.Dans ce contexte tendu, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu légèrement à la baisse sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2025, citant notamment les droits de douane américains.Tout en continuant à assommer la Chine, Donald Trump a semblé donner un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, en les délestant mercredi pour 90 jours des tarifs douaniers annoncés auparavant, et en ne leur ajoutant plus que 10% de droits de douane.En visite à Washington, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a assuré que l’Union européenne (UE) était prête à trouver “un accord équitable” avec les Etats-Unis mais qu’un “effort conjoint significatif, de part et d’autre”, serait nécessaire pour y parvenir.Aux 145% de surtaxes cumulées imposées par Donald Trump aux produits chinois depuis son retour à la Maison Blanche, hors dispenses, Pékin a riposté en faisant bondir ses droits de douane à 125% depuis samedi.Une configuration qui pourrait créer un risque de récession et forcer la Réserve fédérale américaine, la Fed, à abaisser ses taux plus vite, quand bien même les droits de douane tireraient l’inflation à la hausse, a jugé lundi un de ses responsables, Christopher Waller.Les Etats-Unis absorbent 16,4% du total des exportations chinoises, pour un total d’échanges de 500 milliards de dollars, selon les données de Pékin, largement déficitaires pour les Etats-Unis.

Le ton remonte d’un cran entre Paris et Alger

Le ton est remonté d’un cran lundi entre la France et l’Algérie avec l’annonce de la décision des autorités algériennes d’expulser douze fonctionnaires français, au risque de représailles.L’Algérie a défendu lundi soir sa décision “souveraine”, faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau “la responsabilité entière” de ce regain de tensions.Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé que ces 12 personnes, “exerçant auprès de l’ambassade et des consulats de France en Algérie” avaient été déclarées persona non grata et avaient l'”obligation de quitter le territoire national sous 48 heures” en réponse à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien.L’information avait été annoncée lundi matin par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui avait demandé aux autorités algériennes de “renoncer à ces mesures d’expulsion”, faute de quoi Paris n’aurait “d’autre choix que d’y répondre immédiatement”.En dépit de ces nouvelles tensions, “les contacts sont maintenus” et Paris souhaite “revenir à l’apaisement” avec l’Algérie, ont assuré lundi des sources diplomatiques françaises.Le président français Emmanuel Macron se donne 48 heures pour évaluer la situation et décider de la suite à donner à cette affaire, a indiqué une autre source diplomatique.Les douze agents concernés sont des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur mais le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, partisan d’une ligne dure vis-à-vis d’Alger, a dit s'”interdire toute réaction” alors qu’il était en déplacement au Maroc.- “Rabaisser l’Algérie” -Lundi soir, la diplomatie algérienne a cependant souligné que cette décision intervenait après “l’arrestation spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique, par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français, d’un agent consulaire” algérien.Un “acte indigne”, a fustigé le ministère, qui a estimé que le ministre français de l’Intérieur entendait “rabaisser” l’Algérie.Bruno Retailleau “porte la responsabilité entière de la tournure que prennent les relations entre l’Algérie et la France au moment où celles-ci venaient d’entamer une phase de décrispation à la faveur de l’entretien téléphonique” entre les présidents algérien et français, a insisté le ministère.Vendredi, trois hommes, dont l’un employé de l’un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen (inculpés) à Paris notamment pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.Dans cette affaire qui concerne l’opposant au régime algérien exilé Amir Boukhors, un influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.Bruno Retailleau avait jugé dimanche “avéré” l’enlèvement de l’opposant algérien, “y compris par un individu qui travaille à Créteil (en région parisienne, ndlr) au consulat général d’Algérie”.Dès samedi, le ministère algérien des Affaires étrangères avait dénoncé une “cabale judiciaire inadmissible” reposant “sur le seul fait que le téléphone mobile de l’agent consulaire inculpé aurait borné autour de l’adresse du domicile” d’Amir Boukhors.Cet influenceur algérien, qui vit depuis 2016 en France, y a obtenu l’asile politique en 2023. Son pays le réclame pour le juger.Alger a émis neuf mandats d’arrêt internationaux à son encontre, l’accusant d’escroquerie et d’infractions terroristes. En 2022, la justice française a refusé son extradition. Âgé de 41 ans et suivi par plus d’un million d’abonnés sur TikTok, Amir DZ a été la cible “de deux agressions graves, une en 2022 et une autre dans la soirée du 29 avril 2024”, le jour de son enlèvement en banlieue sud de Paris, avant d’être relâché le lendemain, selon son avocat Eric Plouvier.- “L’honneur de la France” -Ces échanges tendus contrastent avec la volonté affichée tout récemment des deux pays de relancer leur relation bilatérale tumultueuse.Début avril, M. Barrot s’était entretenu avec son homologue Ahmed Attaf et avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, en faisant part depuis Alger du souhait de la France de “tourner la page des tensions actuelles”.Quelques jours auparavant, MM. Macron et Tebboune s’étaient entretenus par téléphone et avaient exprimé leur volonté de “renouer le dialogue”.Le président du Rassemblement national (RN, extrême droite) Jordan Bardella a réagi lundi en fustigeant sur X “les brillants résultats de la stratégie de l’apaisement d’Emmanuel Macron”.Le député de droite Laurent Wauquiez a lui dénoncé “une nouvelle humiliation” et exigé que “le gouvernement défende l’honneur de la France et force l’Algérie à reprendre enfin tous ses OQTF”, les personnes sous obligation de quitter le territoire français.La crise entre Paris et Alger a démarré fin juillet 2024 lorsque le président français a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.Puis les tensions avaient été aggravées par “une série d’irritants”, dont la question migratoire et l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.