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Hong Kong: la plus ancienne formation prodémocratie en voie d’autodissolution
Les membres du plus ancien parti politique prodémocratie de Hong Kong, né il y a 30 ans avant la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine et à l’avant-poste des manifestations massives de 2019 réprimées par Pékin, ont voté dimanche en faveur de sa dissolution, proposée par sa direction.Plus de 90% de la centaine de membres présents lors du scrutin ont soutenu la motion qui permet aux dirigeants du parti de conduire les tâches nécessaires à une dissolution, notamment en matière de comptabilité, selon la formation.Il ne s’agit toutefois “pas (de) la décision finale”, a précisé son président Lo Kin-hein en conférence de presse: “dans les prochains mois, j’espère que nous aurons une autre assemblée générale (lors de laquelle) nous proposerons cette motion dans le cadre d’un débat et d’un vote”.M. Lo avait annoncé fin février une probable autodissolution, estimant que “développer la démocratie à Hong Kong (était) toujours difficile”. Il avait invoqué “l’environnement politique général à Hong Kong et tous les futurs scénarios que nous pouvons prévoir”, mais sans dire si Pékin avait fait pression.Le Parti démocrate a vu le jour en 1994, par la fusion de plusieurs mouvements démocratiques.Ses premiers dirigeants jouent alors un rôle déterminant dans l’élaboration du principe “Un pays, deux systèmes”: il s’agit d’un arrangement constitutionnel qui promet à Hong Kong de conserver un haut degré d’autonomie et de bénéficier du respect des droits humains après la rétrocession en 1997 par le Royaume-Uni de sa colonie à la Chine.Le parti devient ensuite la voix la plus influente à l’Assemblée de la mégapole financière internationale et est à l’avant-poste des manifestations prodémocratie des années 2010.Mais il perd par la suite son poids politique à mesure que Pékin serre la vis, jusqu’à imposer en 2020 une loi sur la sécurité nationale en répression de la mobilisation monstre de 2019.Nombre de figures de ce mouvement prodémocratie s’exilent alors ou sont emprisonnées, la justice hongkongaise condamnant encore fin novembre dernier 45 personnes à des peines allant jusqu’à dix ans de prison.- Collusion avec l’étranger -La militante hongkongaise Emily Lau, 73 ans, fut jusqu’en 2016 la présidente du Parti démocrate.Lors d’une récente visite à ses camarades à la prison de Stanley, dans le sud de l’île de Hong Kong, Mme Lau, qui n’est pas poursuivie en justice, a salué devant la presse le “destin” de son prédécesseur à la tête du parti, le “très patriotique” Albert Ho.Ce dernier est inculpé d’atteinte à la sécurité nationale et risque de finir sa vie en prison. Devant l’établissement pénitentiaire, Mme Lau a affirmé qu’elle rendait régulièrement visite aux démocrates hongkongais incarcérés pour qu’ils sachent qu'”on ne les oublie pas”.L’une des figures les plus connues du mouvement prodémocratie est l’ancien magnat des médias Jimmy Lai, en prison depuis décembre 2020. Il a encore comparu en procès en janvier pour une prétendue collusion avec l’étranger car il avait organisé en 2017 des rencontres entre des dirigeants américains et la présidente d’alors de Taïwan, Tsai Ing-wen.Aujourd’hui exilé au Royaume-Uni, le Hongkongais Lee Wing-tat fut l’un des fondateurs du Parti démocrate. Il se rappelle être entré en politique encouragé par la promesse de Pékin que “Hong Kong (serait) gouverné par le peuple de Hong Kong”.”Je me suis rendu compte en vieillissant que ces slogans étaient des bobards, mais il est difficile de reprocher à un jeune de 20 ans d’être idéaliste”, se justifie M. Lee. Quatre anciens députés du Parti démocrate, dont l’ex-président Wu Chi-wai, purgent des peines de prison après avoir été reconnus coupables l’an passé de subversion aux termes de la loi sur la sécurité nationale.Le parti n’a plus de sièges à l’Assemblée depuis que ses élus ont démissionné en 2020 pour protester contre la reprise en main chinoise et que Hong Kong a remanié son système électoral en 2021 pour le réserver à des “patriotes”.Cela sonne alors le début de la fin pour le Parti démocrate.Ramon Yuen, son ancien trésorier, se rappelle que les démocrates étaient à l’époque considérés comme des parias dans l’opulente cité financière. Des restaurants refusaient d’accueillir leurs banquets et “on pouvait à peine se réunir en public”, témoigne-t-il.Si bien qu’en amont du vote de dimanche, M. Yuen s’est dit favorable à l’autodissolution.Emily Lau pensait le contraire: “Pourquoi devrions-nous nous démanteler? C’est une question à laquelle je voudrais que les Hongkongais répondent”.
Londres exige des explications après le refus d’entrée à Hong Kong d’une parlementaire
Le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Lammy, a déclaré dimanche qu’il était profondément préoccupé après qu’une députée britannique s’est vu refuser l’entrée à Hong Kong, et qu’il allait soulever la question en urgence auprès des autorités chinoises. Wera Hobhouse a affirmé qu’elle était le premier élu du Parlement britannique à être refoulé cette semaine à son arrivée à Hong Kong depuis que l’ancienne colonie britannique a été rétrocédée à la Chine en 1997. Mme Hobhouse est membre de l’Alliance interparlementaire IPAC, qui regroupe des parlementaires de plusieurs pays oeuvrant pour la démocratie, en particulier dans le contexte des menaces posées aux droits de l’homme par la Chine.Le journal Sunday Times a rapporté que Mme Hobhouse, 65 ans, s’était rendue à Hong Kong jeudi pour un voyage personnel afin de rendre visite à son petit-fils nouveau-né. Selon le journal, son passeport a été confisqué, elle a été interrogée sur l’objet de sa visite et ses bagages ont été fouillés.”Je suis la première députée à se voir refuser l’entrée à Hong Kong depuis 1997. Les autorités ne m’ont donné aucune explication”, a déclaré la parlementaire sur le réseau social Bluesky, dénonçant un “coup cruel”.Mme Hobhouse est une élue du petit parti d’opposition des Libéraux-démocrates depuis 2017. “Il est profondément préoccupant qu’un député en voyage personnel se voie refuser l’entrée à Hong Kong”, a déclaré M. Lammy dans un communiqué. “Nous allons soulever cette question de toute urgence avec les autorités de Hong Kong et de Pékin pour demander une explication”. “Il serait inacceptable qu’un député se voie refuser l’entrée simplement pour avoir exprimé ses opinions en tant que parlementaire”, a-t-il poursuivi. “Des restrictions injustifiées à la liberté de mouvement ne peuvent que nuire davantage à la réputation internationale de Hong Kong”.Cet incident intervient alors que le Parti démocratique de Hong Kong, autrefois la force d’opposition phare de la ville mais qui n’a plus aujourd’hui aucun siège à l’Assemblée, se prépare à s’auto-dissoudre ce dimanche alors que certaines de ses figures emblématiques languissent en prison. Il y a une semaine, deux députés britanniques du Parti travailliste au pouvoir ont été bloqués à l’entrée d’Israël et expulsés.Â
Bernie Sanders en croisade contre la déprime de la gauche américaine
A 83 ans, Bernie Sanders refuse de baisser les bras: le socialiste le plus célèbre des Etats-Unis a rassemblé des milliers de personnes samedi à Los Angeles, s’imposant comme un des rares opposants audibles face au retour de Donald Trump.”Vous êtes environ 36.000, le plus grand rassemblement que nous ayons jamais eu”, a lancé le sénateur du Vermont (nord-ouest), en sous-entendant que la foule dépassait celle de ses meetings de 2016 et 2020, lorsqu’il briguait l’investiture démocrate à la présidentielle. “Et votre présence ici aujourd’hui rend Donald Trump et Elon Musk très nerveux!”, s’est-il félicité, sous les rugissements du public.Depuis deux mois, l’élu indépendant, jamais encarté au Parti démocrate, draine les foules avec sa tournée “Combattre l’oligarchie”. Nebraska, Colorado, Arizona, Nevada: le ténor de la gauche attire le peuple anti-Trump, sonné par le manque de résistance politique au milliardaire républicain.A Los Angeles, il a rempli le parc Gloria Molina, soutenu par le chanteur contestataire Neil Young, qui a fait scander le slogan “Reprenez l’Amérique!”, sur un air de guitare électrique. L’énergie de la foule a poussé la chanteuse féministe Maggie Rogers à surnommer l’événement “Berniecella”, en référence au festival de musique Coachella, qui se déroule actuellement dans le désert californien.C’est d’ailleurs là que l’octogénaire a fait une brève apparition surprise sur scène: “Ce pays est confronté à de très grandes difficultés et l’avenir de l’Amérique dépend de votre génération”, a-t-il lancé à la jeunesse en l’exhortant à se “battre debout pour la justice”, sans quoi elle fera face à son “propre péril”.Un discours qui réconforte un peu Alex Powell, venue en t-shirt camouflage à Los Angeles.”Nous avons besoin d’espoir”, confie à l’AFP la femme de 28 ans. “Je suis vraiment déçue par la réponse des démocrates, je veux plus d’action de leur part, plus d’indignation.”- “Affligeant” -“Le nouveau mandat de Donald Trump est affligeant, c’est vraiment effrayant”, poursuit cette enseignante, dont certains élèves sont “traumatisés” par l’expulsion de leurs parents immigrés hors des Etats-Unis.Remise en cause du droit du sol, coupes claires dans le budget de l’Etat fédéral, menaces sur la recherche et l’assurance-santé des plus modestes… Dans la foule, les sujets de colère ne manquent pas. Mais celui qui génère le plus de rancÅ“urs reste Elon Musk, chargé par Donald Trump de tailler dans les dépenses publiques.Face au pouvoir du milliardaire sud-africain, patron de Tesla et X, certains voient Bernie Sanders, éternel partisan de la lutte des classes, comme un oracle dont les prophéties sont devenues réalité.”Il avait raison depuis tout ce temps”, soupire Vera Loh, 27 ans. “La collusion entre l’argent et la politique a des effets terribles.”Cette femme de ménage reste pantoise devant l’apathie de nombreux leaders démocrates depuis la défaite de Kamala Harris en novembre.”Le parti en a trop fait sur les minorités”, estime cette Américaine d’origine camerounaise. “Si les gens ne voient pas qu’il s’agit d’une lutte des classes, ils se perdent dans la politique identitaire.””Nous voulons des salaires plus élevés, nous voulons un logement, nous voulons avoir les moyens de nous payer des choses”, rappelle-t-elle.- “Société autoritaire” -“Nous vivons un moment où une poignée de milliardaires contrôle la vie économique et politique de notre pays”, a insisté M. Sanders, en estimant que l’administration Trump “nous conduit rapidement vers une société autoritaire”.Avec sa tournée, le sénateur espère pousser de nouveaux candidats indépendants à se présenter aux élections sans l’étiquette démocrate, alors que la popularité du parti est au plus bas dans les sondages.Dépourvu d’ambition présidentielle pour 2028, l’octogénaire apparaît systématiquement aux côtés d’Alexandria Ocasio-Cortez, étoile montante de l’aile gauche du Parti démocrate.”Peu importe votre race, votre religion, votre genre, votre identité ou votre statut, (…) j’espère que vous voyez que ce mouvement n’a rien à voir avec les étiquettes partisanes ou les tests de pureté, mais qu’il s’agit d’une solidarité de classe”, a lancé l’élue de 35 ans samedi. “Elle ferait une bonne candidate présidentielle. Bernie passe le flambeau, il fait ce que Biden n’a pas su faire”, estime Lesley Henderson. Déprimée par les infos depuis janvier, cette aide-soignante de 51 ans participait avec son mari au premier meeting de sa vie. “J’espère juste qu’il n’est pas trop tard”, confie l’ex-républicaine, inquiète des plaisanteries de M. Trump sur un potentiel troisième mandat. “Si personne ne se lève maintenant, qu’est-ce qui nous dit qu’il y aura des élections de mi-mandat, ou une nouvelle présidentielle ?”
Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé
L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi
Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé
L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi
La Birmanie marque la fête de l’eau dans les ruines du séisme
Des milliers de Birmans ont marqué dimanche le début de la fête de l’eau au milieu de la désolation laissée par le séisme de fin mars, responsable de la mort de plus de 3.600 personnes.La fête de Thingyan, le Nouvel An birman, se caractérise par ses rituels d’éclaboussement qui symbolisent la purification et le renouveau.Mais à Mandalay comme à Sagaing, dans le centre du pays, dévastés par le séisme de magnitude 7,7 du 28 mars, l’atmosphère n’est pas à la fête.Deux semaines après la catastrophe, des centaines de Birmans dorment encore dans des tentes près d’immeubles effondrés, de magasins de thé en ruines et d’hôtels détruits.Beaucoup manquent de latrines fonctionnelles ou doivent attendre leur tour pour accéder à l’eau potable. Ils craignent aussi pour leur habitation de fortune face aux violentes pluies anticipées par les météorologues.Tôt dimanche, des familles achetaient des pots en argile et des plantes que les habitants placent habituellement chez eux pour célébrer la Nouvelle Année.”Tout le monde est en difficulté cette année”, explique Ma Phyu, 55 ans, qui campe avec neuf membres de sa famille au nord du palais royal de Mandalay, endommagé par le séisme.”Il faut que je prépare le pot avec les fleurs parce que c’est notre tradition. Mais mon cÅ“ur est lourd”, dit la quinquagénaire.Dans sa famille, les enfants ont reçu la consigne de ne pas répandre d’eau dans la rue, de peur que les voisins ne critiquent leur choix de marquer la fête quelques jours à peine après le tremblement de terre meurtrier.La junte militaire au pouvoir en Birmanie a ordonné que les célébrations ne donnent lieu à aucune musique ni danse.Depuis le séisme, les températures ont grimpé à Mandalay jusqu’à atteindre 44 degrés Celsius. La nuit, les habitants ayant trouvé refuge dans des tentes sont la cible des moustiques. Avant de se lever à l’aube pour rejoindre la queue avec, au bout, de l’aide pour leur foyer.Plus de 5.200 bâtiments ont été détruits par le tremblement de terre, d’après des données officielles, et plus de deux millions de personnes ont besoin d’assistance du fait du séisme, selon l’ONU.Les Nations unies ont lancé un appel aux dons, espérant récolter 275 millions de dollars.Le pays est par ailleurs laissé exsangue par la guerre civile en cours depuis le putsch des militaires de 2021, qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi. Le conflit a fait plus de 6.300 morts civils et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes. Quelque 50% des habitants vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.