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Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza

Israël a annoncé dimanche avoir envoyé des négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages retenus dans la bande de Gaza, au moment où de profondes divergences avec le Hamas mettent en péril le cessez-le-feu.Arraché par les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – l’accord de trêve est entré …

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Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza

Israël a annoncé dimanche avoir envoyé des négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages retenus dans la bande de Gaza, au moment où de profondes divergences avec le Hamas mettent en péril le cessez-le-feu.Arraché par les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – l’accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Une première phase de cet accord a expiré le 1er mars et les deux camps ne sont pas parvenus depuis à s’entendre sur la suite de la trêve.Des discussions indirectes pour avancer vers un cessez-le-feu permanent avaient commencé mardi à Doha, avant que les deux délégations ne quittent le Qatar vendredi.Dimanche, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé qu’une équipe de négociateurs s’était rendue au Caire pour discuter avec “des hauts responsables égyptiens de la question des otages”.Une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef, a pour sa part quitté dimanche Le Caire pour Doha, qui abrite le bureau politique du mouvement, selon une source palestinienne proche des négociations.Samedi, M. Netanyahu avait “donné instruction” à ses négociateurs “de se préparer à la poursuite des discussions”, selon son bureau, afin d’obtenir “la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts”.Le bureau du Premier ministre avait précisé que ces discussions auraient lieu sur la base d’une proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff, qui a participé aux négociations à Doha.Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.- Divergences -M. Witkoff, interrogé sur CNN dimanche, a souligné que sa proposition comprenait le retour de cinq otages vivants, dont le soldat israélo-américain Edan Alexander, en échange de la libération “d’un nombre important de prisonniers palestiniens” détenus par Israël.”Je pensais que la proposition était convaincante”, a-t-il dit, ajoutant que les Israéliens en avaient été informés au préalable. Mais la réponse du Hamas a été “totalement inacceptable”, a poursuivi M. Witkoff. “Il y a une opportunité pour (le Hamas), mais elle va vite se refermer”, a-t-il mis en garde.Le Hamas avait indiqué vendredi être prêt à libérer Edan Alexander et à rendre les corps de quatre autres Israélo-Américains en échange de détenus palestiniens.Durant la première phase de la trêve, le Hamas a rendu 33 otages, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.Le Hamas réclame à présent de passer aux négociations sur la deuxième phase, qui prévoit selon lui un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide humanitaire et la libération des derniers otages.Israël souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation totale” du territoire et le départ du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.- “Forcés de parvenir à un accord” -Mohammed Hallas, qui habite sous une tente avec sa famille à Choujaïya, dans le nord de Gaza, croit toujours à une trêve permanente grâce à la pression des Etats-Unis.”Le Hamas et Israël seront forcés de parvenir à un accord car (le président américain Donald) Trump ne veut pas de guerre et veut la libération” des otages, a dit à l’AFP cet architecte de 41 ans. “La solution la plus rapide pour le Hamas est de libérer les prisonniers” qui sont “une monnaie d’échange”, a-t-il ajouté. En attendant, “la situation est catastrophique et s’aggrave de jour en jour”.L’attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Malgré la trêve, l’armée israélienne mène régulièrement des frappes sur la bande de Gaza.L’armée a annoncé dimanche avoir mené une frappe aérienne dans la zone de Netzarim (centre), tuant un “terroriste” qui selon elle “tentait d’enfouir des engins explosifs dans le sol à proximité des soldats” israéliens.Samedi, des frappes à Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier.Le Hamas a dénoncé “une violation flagrante du cessez-le-feu”. L’armée a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre “deux terroristes opérant un drone” et un véhicule transportant “d’autres terroristes venus récupérer” le drone.

Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza

Israël a annoncé dimanche avoir envoyé des négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages retenus dans la bande de Gaza, au moment où de profondes divergences avec le Hamas mettent en péril le cessez-le-feu.Arraché par les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – l’accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Une première phase de cet accord a expiré le 1er mars et les deux camps ne sont pas parvenus depuis à s’entendre sur la suite de la trêve.Des discussions indirectes pour avancer vers un cessez-le-feu permanent avaient commencé mardi à Doha, avant que les deux délégations ne quittent le Qatar vendredi.Dimanche, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé qu’une équipe de négociateurs s’était rendue au Caire pour discuter avec “des hauts responsables égyptiens de la question des otages”.Une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef, a pour sa part quitté dimanche Le Caire pour Doha, qui abrite le bureau politique du mouvement, selon une source palestinienne proche des négociations.Samedi, M. Netanyahu avait “donné instruction” à ses négociateurs “de se préparer à la poursuite des discussions”, selon son bureau, afin d’obtenir “la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts”.Le bureau du Premier ministre avait précisé que ces discussions auraient lieu sur la base d’une proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff, qui a participé aux négociations à Doha.Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.- Divergences -M. Witkoff, interrogé sur CNN dimanche, a souligné que sa proposition comprenait le retour de cinq otages vivants, dont le soldat israélo-américain Edan Alexander, en échange de la libération “d’un nombre important de prisonniers palestiniens” détenus par Israël.”Je pensais que la proposition était convaincante”, a-t-il dit, ajoutant que les Israéliens en avaient été informés au préalable. Mais la réponse du Hamas a été “totalement inacceptable”, a poursuivi M. Witkoff. “Il y a une opportunité pour (le Hamas), mais elle va vite se refermer”, a-t-il mis en garde.Le Hamas avait indiqué vendredi être prêt à libérer Edan Alexander et à rendre les corps de quatre autres Israélo-Américains en échange de détenus palestiniens.Durant la première phase de la trêve, le Hamas a rendu 33 otages, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.Le Hamas réclame à présent de passer aux négociations sur la deuxième phase, qui prévoit selon lui un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide humanitaire et la libération des derniers otages.Israël souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation totale” du territoire et le départ du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.- “Forcés de parvenir à un accord” -Mohammed Hallas, qui habite sous une tente avec sa famille à Choujaïya, dans le nord de Gaza, croit toujours à une trêve permanente grâce à la pression des Etats-Unis.”Le Hamas et Israël seront forcés de parvenir à un accord car (le président américain Donald) Trump ne veut pas de guerre et veut la libération” des otages, a dit à l’AFP cet architecte de 41 ans. “La solution la plus rapide pour le Hamas est de libérer les prisonniers” qui sont “une monnaie d’échange”, a-t-il ajouté. En attendant, “la situation est catastrophique et s’aggrave de jour en jour”.L’attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Malgré la trêve, l’armée israélienne mène régulièrement des frappes sur la bande de Gaza.L’armée a annoncé dimanche avoir mené une frappe aérienne dans la zone de Netzarim (centre), tuant un “terroriste” qui selon elle “tentait d’enfouir des engins explosifs dans le sol à proximité des soldats” israéliens.Samedi, des frappes à Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier.Le Hamas a dénoncé “une violation flagrante du cessez-le-feu”. L’armée a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre “deux terroristes opérant un drone” et un véhicule transportant “d’autres terroristes venus récupérer” le drone.

Brésil: Bolsonaro crie au “déni de démocratie” face à ses partisans

“Un déni de démocratie”, a scandé dimanche l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, pour dénoncer son inéligibilité jusqu’en 2030 et son possible procès concernant un projet présumé de coup d’Etat, lors d’une manifestation de ses partisans qui a rassemblé moins de public que par le passé.”Je veux dire à ceux qui ne m’aiment pas à Brasilia: des …

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Brésil: Bolsonaro crie au “déni de démocratie” face à ses partisans

“Un déni de démocratie”, a scandé dimanche l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, pour dénoncer son inéligibilité jusqu’en 2030 et son possible procès concernant un projet présumé de coup d’Etat, lors d’une manifestation de ses partisans qui a rassemblé moins de public que par le passé.”Je veux dire à ceux qui ne m’aiment pas à Brasilia: des élections sans Bolsonaro, c’est le déni de la démocratie au Brésil”, a-t-il lancé, haranguant plusieurs milliers de manifestants, juché sur une estrade au bord de la célèbre plage de Copacabana. Sur cette estrade, les organisateurs avaient collé une affiche montrant le président américain Donald Trump le poing brandi, après l’attentat subi lors de la campagne électorale en Pennsylvanie, en juillet dernier. Selon les estimations de chercheurs de l’Université de Sao Paulo basées sur l’analyse de photographies aériennes par un programme informatique, environ 18.000 personnes étaient présentes dimanche pour écouter l’ex-président d’extrême droite à Copacabana, loin du “million” de personnes qu’il espérait lors d’un appel à manifester publié en début de semaine. En avril 2024, une autre manifestation au même endroit avait rassemblé plus de 32.000 personnes au même endroit, selon la même méthode de calcul. Un autre rassemblement est programmée le 6 avril à Sao Paulo.Acclamé par ses partisans qui l’ont accueilli en criant “mito!” (le mythe, son surnom), Jair Bolsonaro, 69 ans, a tenu dimanche un discours moins virulent qu’à l’accoutumée, laissant à ses lieutenants le soin d’adresser des attaques frontales contre ses détracteurs.le sénateur Flavio Bolsonaro, son fils aîné, a traité le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva de “voleur”. Le pasteur évangélique Silas Malafaia, organisateur de la manifestation, a pour sa part qualifié de “criminel” Alexandre de Moraes, juge chargé du dossier pouvant déboucher sur un procès pénal contre l’ex-président.- Rêve de come-back à la Trump -Le mot d’ordre de la manifestation était l'”amnistie” des personnes condamnées pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.Ce jour-là, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient pris d’assaut et saccagé le palais présidentiel, le parlement et le siège de la Cour suprême, une semaine après l’investiture de Lula.Alors que Jair Bolsonaro se trouvait aux Etats-Unis, ils réclamaient une intervention militaire pour déloger Lula, qui avait battu leur champion à l’élection présidentielle de 2022.Ces émeutes sont une des raisons qui ont poussé le parquet à inculper en février l’ex-président pour un projet présumé de coup d’Etat afin de se maintenir au pouvoir.Il est accusé d’être le leader d’une “organisation criminelle” ayant conspiré de longue date à cette fin et encourt une peine cumulée pouvant dépasser 40 ans de prison.Jeudi, le parquet a réfuté les arguments de la défense, qui estimait notamment que la Cour suprême n’était pas compétente pour le juger, aux côtés de 33 autres personnes, dont d’anciens ministres et des hauts gradés.La prochaine étape aura lieu le 25 mars: la haute juridiction décidera s’il existe des éléments suffisants pour l’ouverture d’un procès. “Pourquoi je devrais prouver que je n’ai pas (préparé) de coup d’Etat? C’est eux qui doivent donner des preuves”, a déclaré face aux manifestants Jair Bolsonaro, qui a toujours clamé son innocence et dénoncé une “persécution” politique pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2026.L’ancien capitaine de l’armée a été déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuve contre le système d’urnes électroniques brésilien, mais il espère faire annuler cette condamnation, ou raccourcir sa peine, pour briguer un second mandat.Il rêve d’un come-back à la Donald Trump, de retour à la Maison Blanche malgré ses déboires judiciaires, et espère que le président américain usera de son “influence” en sa faveur.- “Si Dieu le veut” -“Ils sont en train d’essayer de le jeter lâchement en prison, pour qu’il ne puisse pas se faire élire, mais ils ne vont pas y arriver”, a déclaré a l’AFP Patricia Santos, manifestante de 41 ans, à Copacabana.”Si Dieu le veut, il sera candidat en 2026″, renchérit Lucia Fatima de Souza, une aide-soignante de 60 ans.Le gouverneur de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas, ex-ministre de Jair Bolsonaro était à ses côtés dimanche à Copacabana et a tenu à lui manifester son soutien appuyé, alors qu’il est l’une des personnalités pressenties pour le remplacer en tant que candidat de la droite l’an prochain.”Nous allons reconduire le meilleur président de l’histoire du Brésil à sa place”, a-t-il lancé.L’incertitude au sujet du scrutin de 2026 plane également à gauche: Lula, affecté par des soucis récents de santé et une cote de popularité plombée par l’inflation, reste énigmatique sur ses intentions d’être candidat ou non.

Brésil: Bolsonaro crie au “déni de démocratie” face à ses partisans

“Un déni de démocratie”, a scandé dimanche l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, pour dénoncer son inéligibilité jusqu’en 2030 et son possible procès concernant un projet présumé de coup d’Etat, lors d’une manifestation de ses partisans qui a rassemblé moins de public que par le passé.”Je veux dire à ceux qui ne m’aiment pas à Brasilia: des élections sans Bolsonaro, c’est le déni de la démocratie au Brésil”, a-t-il lancé, haranguant plusieurs milliers de manifestants, juché sur une estrade au bord de la célèbre plage de Copacabana. Sur cette estrade, les organisateurs avaient collé une affiche montrant le président américain Donald Trump le poing brandi, après l’attentat subi lors de la campagne électorale en Pennsylvanie, en juillet dernier. Selon les estimations de chercheurs de l’Université de Sao Paulo basées sur l’analyse de photographies aériennes par un programme informatique, environ 18.000 personnes étaient présentes dimanche pour écouter l’ex-président d’extrême droite à Copacabana, loin du “million” de personnes qu’il espérait lors d’un appel à manifester publié en début de semaine. En avril 2024, une autre manifestation au même endroit avait rassemblé plus de 32.000 personnes au même endroit, selon la même méthode de calcul. Un autre rassemblement est programmée le 6 avril à Sao Paulo.Acclamé par ses partisans qui l’ont accueilli en criant “mito!” (le mythe, son surnom), Jair Bolsonaro, 69 ans, a tenu dimanche un discours moins virulent qu’à l’accoutumée, laissant à ses lieutenants le soin d’adresser des attaques frontales contre ses détracteurs.le sénateur Flavio Bolsonaro, son fils aîné, a traité le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva de “voleur”. Le pasteur évangélique Silas Malafaia, organisateur de la manifestation, a pour sa part qualifié de “criminel” Alexandre de Moraes, juge chargé du dossier pouvant déboucher sur un procès pénal contre l’ex-président.- Rêve de come-back à la Trump -Le mot d’ordre de la manifestation était l'”amnistie” des personnes condamnées pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.Ce jour-là, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient pris d’assaut et saccagé le palais présidentiel, le parlement et le siège de la Cour suprême, une semaine après l’investiture de Lula.Alors que Jair Bolsonaro se trouvait aux Etats-Unis, ils réclamaient une intervention militaire pour déloger Lula, qui avait battu leur champion à l’élection présidentielle de 2022.Ces émeutes sont une des raisons qui ont poussé le parquet à inculper en février l’ex-président pour un projet présumé de coup d’Etat afin de se maintenir au pouvoir.Il est accusé d’être le leader d’une “organisation criminelle” ayant conspiré de longue date à cette fin et encourt une peine cumulée pouvant dépasser 40 ans de prison.Jeudi, le parquet a réfuté les arguments de la défense, qui estimait notamment que la Cour suprême n’était pas compétente pour le juger, aux côtés de 33 autres personnes, dont d’anciens ministres et des hauts gradés.La prochaine étape aura lieu le 25 mars: la haute juridiction décidera s’il existe des éléments suffisants pour l’ouverture d’un procès. “Pourquoi je devrais prouver que je n’ai pas (préparé) de coup d’Etat? C’est eux qui doivent donner des preuves”, a déclaré face aux manifestants Jair Bolsonaro, qui a toujours clamé son innocence et dénoncé une “persécution” politique pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2026.L’ancien capitaine de l’armée a été déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuve contre le système d’urnes électroniques brésilien, mais il espère faire annuler cette condamnation, ou raccourcir sa peine, pour briguer un second mandat.Il rêve d’un come-back à la Donald Trump, de retour à la Maison Blanche malgré ses déboires judiciaires, et espère que le président américain usera de son “influence” en sa faveur.- “Si Dieu le veut” -“Ils sont en train d’essayer de le jeter lâchement en prison, pour qu’il ne puisse pas se faire élire, mais ils ne vont pas y arriver”, a déclaré a l’AFP Patricia Santos, manifestante de 41 ans, à Copacabana.”Si Dieu le veut, il sera candidat en 2026″, renchérit Lucia Fatima de Souza, une aide-soignante de 60 ans.Le gouverneur de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas, ex-ministre de Jair Bolsonaro était à ses côtés dimanche à Copacabana et a tenu à lui manifester son soutien appuyé, alors qu’il est l’une des personnalités pressenties pour le remplacer en tant que candidat de la droite l’an prochain.”Nous allons reconduire le meilleur président de l’histoire du Brésil à sa place”, a-t-il lancé.L’incertitude au sujet du scrutin de 2026 plane également à gauche: Lula, affecté par des soucis récents de santé et une cote de popularité plombée par l’inflation, reste énigmatique sur ses intentions d’être candidat ou non.

Raphaël Glucksmann prêt à peser sur les prochaines échéances électorales

Raphaël Glucksmann a rassemblé les militants de Place publique ce week-end à Paris pour mettre son parti en ordre de marche pour les futures élections, appelant à “un grand mouvement de résistance démocrate” pour contrer “le fan club de Trump et de Musk dans notre pays”.”Nous sommes là pour lancer ce qui sera sans aucun doute la bataille la plus importante, la plus difficile de nos vies respectives, la grande bataille pour la démocratie française et européenne”, a-t-il déclaré en ouverture de son discours, devant quelque 1.500 militants.”Ne laissons jamais passer le fan club de Trump et de Musk dans notre pays”, a-t-il lancé, en référence à l’extrême droite. “Nous serons là pour leur barrer la route en France, en 2025, en 2026, en 2027”, et “prêts à y laisser notre peau”, a-t-il affirmé.Dans La Tribune Dimanche ce week-end, l’essayiste de 45 ans avait utilisé la même formule, mais à la première personne, précisant qu’il serait “totalement impliqué” dans l’élection présidentielle de 2027.Très identifié sur la défense de l’Ukraine et de l’Europe, et sur les droits humains, l’eurodéputé a invité les Américains à “ren(dre) la statue de la Liberté”, qu’ils “mépris(ent)”.- Plateforme programmatique -Arrivé en tête de la gauche (13,8%) aux européennes, avec la liste Place publique-Parti socialiste, M. Glucksmann a été reconduit sans surprise à la tête du parti qu’il a créé en 2018, comme co-président, avec l’eurodéputée Aurore Lalucq. Le parti est passé de 1.500 à quelque 11.000 adhérents à la faveur des élections européennes. M. Glucksmann a longtemps assuré n’avoir aucune ambition pour la présidentielle, mais après les européennes puis la dissolution de l’Assemblée nationale, l’idée a fait son chemin chez celui qui incarne une ligne d’opposition à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.”Nous ne ferons aucun accord national avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise” et “nous n’aurons aucun programme commun avec des gens qui sont aux antipodes de nous sur le moment historique que nous traversons”, a-t-il de nouveau affirmé, sous les hourras des militants.Appelant à un “rassemblement dans la clarté”, il a tendu la main aux socialistes pour créer “une plateforme programmatique commune”, y compris avec les “écologistes, sociaux-démocrates, humanistes qui le souhaitent”, pour “gagner les élections municipales, présidentielle, législatives et régionales qui arrivent”.Raphaël Glucksmann est revenu sur le devant de la scène politique ces dernières semaines face à l’accélération de la menace russe et au désengagement américain vis-à-vis de l’Ukraine, qu’il prédisait depuis des mois.”Le fait d’avoir eu raison avant tout le monde, ça peut lui donner une légitimité et un leadership”, affirme un de ses proches, mais “il faut qu’il soit plus ancré dans le débat national et les enjeux locaux”.- “Pom-pom girl de gauche” -Celui qui se positionne sur le créneau de la social-démocratie pro-européenne et anti-France insoumise a déjà de nombreux concurrents pour 2027, comme l’ex-président François Hollande, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, ou la présidente de la région Occitanie Carole Delga.Mais l’eurodéputé est régulièrement en bonne position dans les sondages. Et chez les socialistes, qui tiennent leur congrès en juin, certains souhaitent le voir jouer un rôle à la présidentielle, et espèrent créer une confédération avec Place publique.Echaudé d’avoir été écarté des négociations du Nouveau Front populaire, lui ne veut toutefois plus “être la pom-pom girl de gauche qu’on sort à chaque élection”, prévient-il, avec la ferme intention de peser dans un premier temps aux prochaines municipales. Place publique ne compte aujourd’hui que quelques dizaines d’élus locaux, un sénateur, un député, et trois eurodéputés.”On est prêts, on a la responsabilité d’aller à toutes les élections sous nos propres couleurs”, a assuré le député Aurélien Rousseau.Autre priorité: avancer sur le “projet pour la France” que Raphaël Glucksmann entend finaliser d’ici juin. “Nous proposerons un nouveau contrat démocratique et social”, fondé sur “les idées de solidarité et de justice, et qui mettra en son coeur la grande question que la gauche a délaissée, celle du travail”, a-t-il promis.