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Soudan: efforts pour un cessez-le-feu avant que la guerre ne soit “incontrôlable”

Les autorités soudanaises pro-armée vont étudier mardi une proposition de trêve portée par les Etats-Unis dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans et risque de créer une crise “incontrôlable” selon l’ONU.Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l’armée du général Abdel-Fattah Al-Burhane, à son ancien allié Mohamed Daglo, chef des Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires), qui ont pris le 26 octobre la ville d’El-Facher, dernier verrou qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour (ouest).Depuis, les témoignages d’exactions, et les appels au calme, se multiplient y compris mardi du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a exhorté les belligérants à “venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant”.”La crise horrifiante au Soudan (…) est en train de devenir incontrôlable”, a-t-il prévenu d’une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha, au Qatar.Son appel intervient alors que le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l’armée général Abdel-Fattah al-Burhane, au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2021, a prévu de se réunir dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve, selon une source gouvernementale à Port Soudan.- “Mettre fin à la guerre” -L’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours une série d’entretiens au Caire dans le but de finaliser la proposition de trêve humanitaire proposée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.Il a notamment rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et le Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit à qui il a donné, selon la Ligue, “une explication détaillée” des efforts américains “pour mettre fin à la guerre, acheminer rapidement de l’aide et lancer un processus politique soudano-soudanais”. Le groupe de médiation dit du Quad travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu’à présent, le général al-Burhane s’est montré négatif face à ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit. – “Ne tuez pas les enfants” -Depuis la chute d’El-Facher, après 18 mois de siège par les FSR, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellites et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.Le général al-Burhane a affirmé depuis sa volonté de ses troupes de “se venger” de la prise de cette grande ville du Darfour, tandis que le chef des paramilitaires Mohamed Daglo a affirmé sa détermination à poursuivre les conquêtes sur le terrain. Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, où l’ONU a fait état d’exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.Mardi la représente de l’ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d’El-Facher reste “barricadée”, fermée aux aides humanitaires. “La livraison d’aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l’égard des lois internationales qui prévoient de faciliter un passage rapide”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l’ouest. Sur place, des rescapés ont témoigné d’exactions, meurtres ou enlèvements perpétrés par les FSR sur la route et les environs d’El-Facher. “Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes”, pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d’une manifestation lundi d’enfants à Khartoum, ville sous contrôle de l’armée du général al-Burhane. Le conflit au Soudan – qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l’ONU – se joue sur fond de rivalités régionales. Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis d’après des rapports de l’ONU, tandis que l’armée bénéficie de l’appui de l’Egypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.

Un nouveau séisme fait plus de 20 morts en Afghanistan

Un séisme de magnitude 6,3 a fait plus de 20 morts lundi dans le nord de l’Afghanistan, deux mois après le tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.Le séisme, qui s’est produit peu avant 20H30 GMT (01H00 heure locale) à Kholm, dans la province de Samangan près de la ville de Mazar-e-Sharif, avait une profondeur de 28 km, selon l’Institut d’études géologiques américain USGS.”D’après les informations dont nous disposons pour l’instant, 534 personnes ont été blessées et plus de 20 martyrs ont été transportés dans des hôpitaux des provinces de Samangan et Balkh”, a indiqué Sharafat Zaman, porte-parole du ministère de la Santé.D’après l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (Andma), la plupart des victimes se trouvaient à Samangan et parmi les blessés, 25 le sont grièvement.A Mazar-e-Sharif, grande ville du nord du pays dans la région de Balkh, la Mosquée bleue, joyau du XVe siècle en faïences éclatantes, a été endommagée: des pierres se sont détachées, notamment au niveau du minaret de cet imposant édifice, l’un des seuls lieux touristiques du pays.Le ministère de l’Information et de la Culture a indiqué qu’il prendrait “immédiatement les mesures nécessaires pour évaluer les dégâts et les réparer”.”De nombreuses maisons ont été détruites et d’importantes pertes financières sont à signaler”, a déclaré sur X le porte-parole adjoint du gouvernement taliban, Hamdullah Fitrat, précisant avoir ordonné la distribution d’aide.Dans le village de Tashqurghan du district de Kholm, des habitants fouillent les décombres et s’affairent à déblayer.”Toutes les maisons ont été frappées et des gens ont été blessés”, témoigne Ahmad Khan، un résident, auprès de l’AFP. “Nous demandons au gouvernement d’aider à la reconstruction”.- Electricité coupée -Entre Mazar-e-Sharif et Kholm, le ministère de la Défense a dit avoir déblayé et rouvert la route qui avait été coupée par des éboulements.Mais le courant doit encore être rétabli dans plusieurs provinces après que des lignes en provenance d’Ouzbékistan ont été endommagées, a indiqué l’entreprise d’électricité publique Dabs.Les secousses du séisme ont été ressenties jusque dans la capitale Kaboul, à des centaines de kilomètres de là, d’après des journalistes de l’AFP sur place.Il survient après celui de magnitude 6 qui avait touché fin août les provinces orientales de Kounar, Laghman et Nangarhar. De moindre intensité, il avait toutefois été suivi de nombreuses répliques et les secours avaient été ralentis par des glissements de terrain, des éboulements et l’absence de routes praticables dans ces zones montagneuses et reculées.Le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Afghanistan, il avait fait plus de 2.200 morts et près de 4.000 blessés, selon les autorités talibanes.D’après le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 221.000 personnes ont encore un “besoin aigu” d’aide dans l’Est.- “Peur et incertitude” -“Alors que les températures chutent, des milliers d’enfants de l’Est ravagé par le séisme font face à l’hiver avec des tentes pour seule protection contre la pluie et la neige”, a alerté lundi Samira Sayed Rahman, de l’ONG Save the children, qui a indiqué déployer une équipe à Samangan.”Et maintenant, des familles dans le Nord vivent aussi dans la peur et l’incertitude après le dernier puissant séisme”, a-t-elle poursuivi.L’Afghanistan est fréquemment frappé par des tremblements de terre, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindou Kouch, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne.Depuis 1900, le nord-est a connu 12 séismes d’une magnitude supérieure à 7, selon Brian Baptie, sismologue au British Geological Survey.Les talibans, de retour au pouvoir depuis 2021, ont déjà été confrontés à plusieurs séismes dont celui dans la région de Hérat, à la frontière avec l’Iran, en 2023, dans lequel plus de 1.500 personnes avaient été tuées et plus de 63.000 habitations détruites.

Mairie de New York: la discrète main tendue du favori socialiste aux milieux d’affaires

L’un des chantiers de la campagne de Zohran Mamdani, socialiste revendiqué et favori à l’élection municipale à New York mardi, aura été de rassurer les milieux d’affaires de la capitale économique et financière des Etats-Unis.”Je ne pense pas que nous devrions avoir de milliardaires”, a déclaré le candidat pendant la campagne pour la primaire démocrate …

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Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier, favoris pour le prix Goncourt

Emmanuel Carrère ou Laurent Mauvignier? Sauf surprise, le prix Goncourt devrait sacrer mardi l’un de ces deux écrivains de premier plan, dont les nouveaux romans sont applaudis par les critiques et les lecteurs.   Les 10 jurés de l’Académie Goncourt se réunissent à la mi-journée à Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, pour se mettre d’accord sur le nom du lauréat du plus illustre des prix littéraires français.Les candidats encore en lice sont quatre: Nathacha Appanah avec “La nuit au coeur” (Gallimard), Emmanuel Carrère avec “Kolkhoze” (P.O.L), Laurent Mauvignier avec “La maison vide” (Minuit) et la Belge Caroline Lamarche pour “Le bel obscur” (Seuil).Mais, selon les derniers pronostics, la compétition devrait se jouer entre Emmanuel Carrère, 67 ans, souvent récompensé mais jamais encore par le Goncourt, et Laurent Mauvignier, 58 ans, qui n’a pas encore reçu de grands prix d’automne.Nathacha Appanah faisait également figure de possible lauréate jusqu’à ce qu’elle obtienne lundi le prix Femina. Or il est extrêmement rare qu’un même auteur reçoive deux prix prestigieux pour le même livre.Quant à Caroline Lamarche, ses chances semblent minces même si son livre a été bien accueilli par la critique. En 2024, le suspense avait été moins intense avec “Houris”, du Franco-Algérien Kamel Daoud, très vite considéré comme le grand favori.”De toutes façons, les choses ne nous appartiennent pas. Donc, je fais comme les autres auteurs, j’attends” la décision du jury, a déclaré Laurent Mauvignier à l’AFP en octobre.Il s’est dit toutefois “touché” de constater que, lors de ses rencontres en librairies, de nombreux lecteurs lui souhaitaient “bonne chance pour le Goncourt”, “comme si c’était un enjeu important pour eux”. – Fresques familiales -Si leur style d’écriture est très différent, Emmanuel Carrère et Laurent Mauvignier ont en commun d’avoir chacun écrit une vaste et ambitieuse fresque familiale, respectivement de 560 et 750 pages.”Kolkhoze” fait voyager le lecteur. Il l’emmène en Géorgie et Russie sur les traces de la famille de la mère de l’auteur, l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, décédée en 2023 à 94 ans. Ce livre “a été facile à écrire”, a reconnu Emmanuel Carrère, en indiquant l’avoir “écrit dans un rapport affectueux avec tous les gens” dont il parlait.A contrario, “La maison vide” est ancrée dans un lieu immobile, la bâtisse d’un village de Touraine où ont vécu les ascendants de Laurent Mauvignier.Il raconte les joies – rares – et les peines d’une famille corsetée par les traditions et frappée de plein fouet par les deux guerres mondiales du XXe siècle.”Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses”, a expliqué Laurent Mauvignier. “Kolkhoze” et “La maison vide” font partie des romans les plus vendus depuis le début de la rentrée littéraire, à la satisfaction des maisons d’édition P.O.L et Minuit, toutes deux liées à Madrigall, le groupe de Gallimard.Les ventes de celui sur lequel sera apposé le bandeau rouge “Prix Goncourt” devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500.000 exemplaires écoulés. Une aubaine dans un climat morose pour l’édition, avec un recul des ventes de 5,7% en volume en septembre par rapport au même mois de 2024, selon les chiffres de Livres Hebdo.Pour le prix Renaudot, annoncé en même temps que le Goncourt, la compétition semble ouverte entre les cinq romans francophones en lice: Feurat Alani (“Le ciel est immense”), Anne Berest (“Finistère”), Adélaïde de Clermont-Tonnerre (“Je voulais vivre”), Justine Lévy (“Une drôle de peine”) et Louis-Henri de La Rochefoucauld (“L’amour moderne”).