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L’émissaire spécial de Poutine à Washington pour améliorer les relations bilatérales

L’émissaire économique spécial du président russe Vladimir Poutine, Kirill Dmitriev, est à Washington jeudi pour des “réunions” avec des représentants de l’administration Trump, en plein rapprochement entre la Russie et les États-Unis.Il s’agit de la première visite d’un haut responsable russe à Washington depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, à laquelle le président américain Donald Trump assure vouloir trouver une issue rapide en négociant avec Moscou. Elle intervient au lendemain de l’annonce par M. Trump de lourds droits de douane à l’encontre de nombreux pays, mais pas la Russie, déjà visée par des sanctions américaines en raison de la guerre et qui n’est officiellement plus un partenaire commercial significatif, selon Washington.”Les 2 et 3 avril (…), je dois tenir des réunions à Washington avec des représentants de l’administration du président Donald Trump”, a annoncé Kirill Dmitriev sur Telegram.Il a aussi jugé favorablement les droits de douane annoncés par M. Trump, estimant qu’ils “créent un précédent pour une croissance autonome et la création d’emplois durables” aux Etats-Unis.Interrogé sur la visite de M. Dmitriev à Washington, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné que l’envoyé spécial s’y trouvait “dans le cadre de son mandat”, c’est-à-dire pour parler de coopération économique. Patron du puissant Fonds souverain russe, Kirill Dmitriev n’est pas impliqué dans les pourparlers sur l’Ukraine.- “Pas un processus facile” -Des médias américains ont annoncé son arrivée sur le sol américain dès mercredi, mais la Maison Blanche n’a pas confirmé sa venue à ce stade. Il n’était pas clair s’il s’était déjà entretenu avec des représentants américains.Dmitri Peskov, a refusé de donner “des détails” de ce déplacement organisé “sur instruction du président” Vladimir Poutine.Selon la chaîne américaine CNN, Kirill Dmitriev doit échanger avec l’émissaire américain Steve Witkoff sur la remise à plat des relations bilatérales, très dégradées par des années de tensions qui ont culminé depuis 2022 et l’invasion de l’Ukraine, soutenue financièrement et militairement par les États-Unis.Dans son communiqué, M. Dmitriev a dit juger “crucial pour le monde entier” le “dialogue” entre Moscou et Washington, tout en reconnaissant que son “rétablissement (…) n’est pas un processus facile”. “Mais chaque réunion, chaque conversation franche, nous permet d’avancer”, a-t-il assuré.Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a pour sa part qualifié de “dynamique” le dialogue depuis plusieurs semaines avec les États-Unis “sur les irritants”, évoquant “quelques progrès” mais “pas de percées” à ce stade.Les sanctions américaines visant l’économie russe et les perspectives de coopération économique devraient ainsi figurer au programme des discussions.- Trump “très énervé” -Le 13 mars dernier, c’était Steve Witkoff qui s’était déplacé en personne à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine au Kremlin. Sa visite n’avait toutefois pas permis d’aboutir à une trêve sans conditions des combats en Ukraine, comme proposé par Donald Trump et validé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Depuis, le locataire de la Maison Blanche s’est dit “très énervé, furieux” contre son homologue russe, après que Vladimir Poutine eut évoqué l’idée d’une “administration transitoire” en Ukraine, sans M. Zelensky, dans le cadre du processus de paix.Dans la foulée, il a menacé la Russie de sanctions secondaires visant son pétrole si Moscou et Washington ne parvenaient pas à un accord rapide sur le dossier ukrainien.Kirill Dmitriev est, lui, personnellement sous sanctions américaines depuis 2022 et a eu besoin d’une suspension temporaire de ces restrictions pour obtenir un visa afin de se rendre aux États-Unis.Il figurait parmi les négociateurs russes lors des pourparlers russo-américains qui se sont tenus le 18 février en Arabie saoudite, quelques jours après le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump depuis le retour de ce dernier à la Maison Blanche en janvier.Une autre réunion russo-américaine avait eu lieu fin février à Istanbul, sur le travail des ambassades, après de multiples expulsions de diplomates des deux côtés depuis plusieurs années.Né à Kiev sous l’URSS, Kirill Dmitriev connaît très bien les États-Unis où il a fait carrière, travaillant auparavant pour la banque Goldman Sachs à New York, ainsi qu’au sein du cabinet de conseil McKinsey. Il est diplômé de l’université de Stanford et de la prestigieuse Harvard Business School. 

L’émissaire spécial de Poutine à Washington pour améliorer les relations bilatérales

L’émissaire économique spécial du président russe Vladimir Poutine, Kirill Dmitriev, est à Washington jeudi pour des “réunions” avec des représentants de l’administration Trump, en plein rapprochement entre la Russie et les États-Unis.Il s’agit de la première visite d’un haut responsable russe à Washington depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, à laquelle le président américain Donald Trump assure vouloir trouver une issue rapide en négociant avec Moscou. Elle intervient au lendemain de l’annonce par M. Trump de lourds droits de douane à l’encontre de nombreux pays, mais pas la Russie, déjà visée par des sanctions américaines en raison de la guerre et qui n’est officiellement plus un partenaire commercial significatif, selon Washington.”Les 2 et 3 avril (…), je dois tenir des réunions à Washington avec des représentants de l’administration du président Donald Trump”, a annoncé Kirill Dmitriev sur Telegram.Il a aussi jugé favorablement les droits de douane annoncés par M. Trump, estimant qu’ils “créent un précédent pour une croissance autonome et la création d’emplois durables” aux Etats-Unis.Interrogé sur la visite de M. Dmitriev à Washington, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a souligné que l’envoyé spécial s’y trouvait “dans le cadre de son mandat”, c’est-à-dire pour parler de coopération économique. Patron du puissant Fonds souverain russe, Kirill Dmitriev n’est pas impliqué dans les pourparlers sur l’Ukraine.- “Pas un processus facile” -Des médias américains ont annoncé son arrivée sur le sol américain dès mercredi, mais la Maison Blanche n’a pas confirmé sa venue à ce stade. Il n’était pas clair s’il s’était déjà entretenu avec des représentants américains.Dmitri Peskov, a refusé de donner “des détails” de ce déplacement organisé “sur instruction du président” Vladimir Poutine.Selon la chaîne américaine CNN, Kirill Dmitriev doit échanger avec l’émissaire américain Steve Witkoff sur la remise à plat des relations bilatérales, très dégradées par des années de tensions qui ont culminé depuis 2022 et l’invasion de l’Ukraine, soutenue financièrement et militairement par les États-Unis.Dans son communiqué, M. Dmitriev a dit juger “crucial pour le monde entier” le “dialogue” entre Moscou et Washington, tout en reconnaissant que son “rétablissement (…) n’est pas un processus facile”. “Mais chaque réunion, chaque conversation franche, nous permet d’avancer”, a-t-il assuré.Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a pour sa part qualifié de “dynamique” le dialogue depuis plusieurs semaines avec les États-Unis “sur les irritants”, évoquant “quelques progrès” mais “pas de percées” à ce stade.Les sanctions américaines visant l’économie russe et les perspectives de coopération économique devraient ainsi figurer au programme des discussions.- Trump “très énervé” -Le 13 mars dernier, c’était Steve Witkoff qui s’était déplacé en personne à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine au Kremlin. Sa visite n’avait toutefois pas permis d’aboutir à une trêve sans conditions des combats en Ukraine, comme proposé par Donald Trump et validé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Depuis, le locataire de la Maison Blanche s’est dit “très énervé, furieux” contre son homologue russe, après que Vladimir Poutine eut évoqué l’idée d’une “administration transitoire” en Ukraine, sans M. Zelensky, dans le cadre du processus de paix.Dans la foulée, il a menacé la Russie de sanctions secondaires visant son pétrole si Moscou et Washington ne parvenaient pas à un accord rapide sur le dossier ukrainien.Kirill Dmitriev est, lui, personnellement sous sanctions américaines depuis 2022 et a eu besoin d’une suspension temporaire de ces restrictions pour obtenir un visa afin de se rendre aux États-Unis.Il figurait parmi les négociateurs russes lors des pourparlers russo-américains qui se sont tenus le 18 février en Arabie saoudite, quelques jours après le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump depuis le retour de ce dernier à la Maison Blanche en janvier.Une autre réunion russo-américaine avait eu lieu fin février à Istanbul, sur le travail des ambassades, après de multiples expulsions de diplomates des deux côtés depuis plusieurs années.Né à Kiev sous l’URSS, Kirill Dmitriev connaît très bien les États-Unis où il a fait carrière, travaillant auparavant pour la banque Goldman Sachs à New York, ainsi qu’au sein du cabinet de conseil McKinsey. Il est diplômé de l’université de Stanford et de la prestigieuse Harvard Business School. 

Droits de douane: Wall Street s’enfonce face aux craintes économiques

La Bourse de New York chutait jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump, qui fait craindre un ralentissement de l’économie américaine et un rebond de l’inflation dans le pays.Vers 15H05 GMT, le Dow Jones reculait de 3,73%, l’indice Nasdaq plongeait de 5,60% et l’indice élargi S&P lâchait 4,37%, évoluant à des plus bas depuis septembre.”Après une longue attente, le pansement tarifaire a finalement été arraché hier. Malheureusement, ceux qui s’attendaient à ce que la nouvelle soit relativement indolore ont été déçus”, estime Adam Turnquist, de LPL Financial.”Il se peut que les marchés ne réagissent pas à la hauteur de la situation, surtout si ces tarifs s’avèrent définitifs compte tenu des répercussions potentielles sur la consommation et le commerce au niveau mondial”, prévient dans une note Sean Sun, de Thornburg Investment Management.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, évoluait en nette hausse.”Clairement, ce qui a été annoncé était proche du pire scénario et les marchés n’étaient pas préparés à cela”, estime auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.”Ils réagissent en conséquence aux implications négatives pour la croissance et positives pour l’inflation”, ajoute l’analyste.Dans ce contexte, le marché obligataire continuait de jouer son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,02% contre 4,13% à la clôture la veille.Dans un long discours mercredi soir, le locataire de la Maison Blanche a annoncé une salve de droits de douane: 20% de taxes pour l’Union européenne, 34% pour la Chine, 24% pour le Japon, ou encore 31% pour la Suisse.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit aussi un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations sur le territoire américain, ainsi que des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale par Donald Trump.Avec les annonces de la Maison Blanche, les investisseurs ont obtenu “une certaine clarté sur le cadre (des surtaxes, ndlr) mais le degré et l’agressivité des droits de douane impliquent qu’il y aura un ajustement significatif et important à faire pour le commerce mondial”, relève M. Kourkafas.Les valeurs du secteur de l’habillement dévissait alors qu’une partie des vêtements sont fabriqués en Chine ou au Vietnam (respectivement taxés à hauteur de 34% et à 46%, en plus des droits de douane déjà imposés). Gap lâchait 22,41%, Ralph Lauren 17,36%, Lululemon 13,22% ou encore le géant américain Nike 12,98%.Une partie des entreprises technologiques décrochaient également: Apple (-8,59%), Nvidia (-6,87%), Dell (-15,51%), Broadcom (-7,84%), HP (-15,75%).Une part des composants de ces entreprises sont produits à l’étranger, comme à Taïwan – ciblé à hauteur de 32% de surtaxes supplémentaires.”Le bon côté des choses est qu’il s’agit probablement de la limite supérieure de la fourchette tarifaire et qu’elle peut être négociée à la baisse à partir de là”, estime Angelo Kourkafas.Les valeurs liées au secteur du tourisme évoluaient aussi en terrain négatif, lestées par ces nouveaux droits de douane universels, à l’instar d’Airbnb (-8,55%), d’Expedia (-8,83%) ou encore de Booking (-6,05%) ainsi que les compagnies aériennes comme American Airlines (-9,39%), Delta (-9,76%) et United Airlines (-12,99%).De plus, à la suite de ces annonces, “la Fed reviendra probablement sur le devant de la scène et, si le chômage augmente et que la croissance économique s’affaiblit considérablement, elle procédera probablement à des réductions plus importantes” de ses taux que les deux baisses qu’elle prévoyait jusqu’à présent, ajoute l’analyste.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière (-6.000), en deçà des attentes.La balance commerciale américaine des biens et services s’est améliorée en février, après le record du mois précédent, tout en restant très déficitaire, à hauteur de 131,4 milliards de dollars, un chiffre quasiment multiplié par deux sur un an, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.

Droits de douane: Wall Street s’enfonce face aux craintes économiques

La Bourse de New York chutait jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump, qui fait craindre un ralentissement de l’économie américaine et un rebond de l’inflation dans le pays.Vers 15H05 GMT, le Dow Jones reculait de 3,73%, l’indice Nasdaq plongeait de 5,60% et l’indice élargi S&P lâchait 4,37%, évoluant à des plus …

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Guerre commerciale: Emmanuel Macron dénonce une décision “brutale et infondée” de Trump

Emmanuel Macron a qualifié jeudi de “brutale et infondée” la décision de Donald Trump de rehausser brusquement les droits de douane, à l’ouverture d’une réunion à l’Elysée de responsables des principales filières affectées par ces mesures.Le président américain a signé un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’UE.”Une chose est sûre, avec les décisions de cette nuit, l’économie américaine et les Américains, qu’il s’agisse des entreprises ou des citoyens, sortiront plus faibles qu’hier, et plus pauvres”, a également déclaré le président Macron, appelant les Européens à “rester unis” dans ces circonstances.Pour lui, “tous les instruments sont sur la table”, pour répondre, y compris la suspension des investissements aux Etats-Unis.Le président français a évoqué une “riposte européenne” en “deux étapes”. “La première riposte aura lieu mi-avril, elle porte sur les taxes déjà décidées en particulier sur acier et aluminium”. “La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier (mercredi), se fera à la fin du mois après une étude précise, secteur par secteur”.L’inquiétude des milieux économiques était générale au lendemain des annonces de Donald Trump.Avant la réunion, dans une déclaration transmise à l’AFP, le président du Medef Patrick Martin avait lui aussi évoqué des mesures “d’une extrême gravité pour l’économie européenne et probablement pour l’économie américaine elle-même.”Il avait prôné à la fois “une négociation ferme” avec les Etats-Unis, mais aussi à la mise en place de mesures de soutien aux secteurs impactés”.La réunion de l’Elysée regroupe les représentants des grandes filières exportatrices et du patronat, en présence de François Bayrou et des ministres concernés (économie, agriculture, industrie, commerce extérieur).M. Bayrou pour sa part a considéré que la décision américaine était “une atteinte à l’idée que nous nous faisions de la stabilité du monde, en tout cas occidental”.- “Rapport de force” -Sont réunis à l’Elysée les représentants des filières aéronautiques (dont Guillaume Faury, de Airbus), industrielles, agricoles et viticoles. Ainsi que ceux de la chimie, de l’électronique, de la métallurgie, de la santé et des cosmétiques.Pour Emmanuel Guichard, de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), “il y aura forcément un impact pour l’industrie cosmétique de passer de 0% à 20% de droits de douane. Il sera avalé soit par l’inflation, soit par la baisse des volumes vendus avec les Etats-Unis, notre premier marché à l’export”, a-t-il indiqué à l’AFP.Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, n’était pas représenté à la réunion.A la Bourse de Paris, le CAC 40 accusait le coup, chutant de près de 3% à quarante minutes de la clôture.Les Etats-Unis étaient en 2023 le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Parmi les secteurs les plus exposés figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie etc.), les vins et le cognac.- “Impact énorme” -“Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus.”Nous vendons aux États-Unis, nous fabriquons, nous assemblons, nous développons aux États-Unis, comme peu d’autres entreprises”, avait expliqué en février le PDG de l’avionneur européen, Guillaume Faury.Côté vins et alcools distillés, la France, réputée pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, en exporte massivement aux Etats-Unis, qui est son premier marché à l’exportation.En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de “vins de raisin” ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de “boissons alcoolisés distillées”, notamment le cognac.La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) craint “un recul des exportations (aux Etats-Unis) d’environ 800 millions d’euros”, avec “un impact énorme sur l’emploi et l’économie du secteur”.D’après les annonces faites mercredi, Donald Trump semble avoir abandonné l’idée d’une taxation à 200% des alcools européens qu’il avait envisagée à la mi-mars.vl-bpa-od/jbo

La Hongrie claque la porte de la CPI, une décision “courageuse”, selon Netanyahu

La Hongrie a entamé jeudi la procédure pour se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), qu’elle défie en recevant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.”La Hongrie quitte la CPI” : l’annonce du gouvernement est tombée au moment même où M. Netanyahu foulait le tapis rouge aux côtés de son allié de longue date Viktor Orban, son homologue hongrois.”Vous avez pris une position courageuse et de principe et je vous remercie, Viktor”, a réagi le Premier ministre israélien au cours d’une conférence de presse, après avoir été accueilli avec les honneurs militaires au château de Buda. “Il est important de tenir tête à cette organisation corrompue” qui “nous cible alors que nous livrons une guerre juste”, a-t-il ajouté, prédisant d’autres retraits d’Etats de la Cour pénale internationale.Benjamin Netanyahu, sous le coup depuis novembre 2024 d’un mandat d’arrêt de la CPI, s’est rendu plus tôt cette année aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de cette juridiction qui a son siège à La Haye. – “Tenue de coopérer” -Le chef du gouvernement hongrois l’avait invité sitôt connue cette “décision honteuse” de la Cour, se disant “choqué”.Viktor Orban a fustigé jeudi “un tribunal politique, qui a perdu son impartialité, comme l’ont montré les décisions sur Israël”. Sans rappeler que la CPI avait émis en même temps un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, dont la mort a depuis été confirmée.Malgré cette annonce, la juridiction a “rappelé que la Hongrie restait tenue de coopérer”, le temps que le processus arrive à terme, tandis que l’Autorité palestinienne a exhorté Budapest à “immédiatement livrer à la justice” M. Netanyahu.Un projet de loi vient d’être soumis au Parlement en vue d’un vote fin mai. L’ONU se verra ensuite officiellement notifier la mesure et la démarche prendra alors un an. La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. Les Etats-Unis et la Russie n’en font pas partie, ni Israël, la Chine ou la Birmanie.A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte de cette juridiction, le Burundi et les Philippines.Si le gouvernement hongrois a régulièrement émis des critiques par le passé, il a décidé de sauter le pas dans le sillage de la décision de Donald Trump d’imposer en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.- Turbulences internes -Pour Benjamin Netanyahu, cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, a commenté pour l’AFP Moshe Klughaft, un consultant et ancien conseiller du Premier ministre israélien.Comme par exemple en Allemagne, où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait aller sans être inquiété.M. Netanyahu s’est absenté de Jérusalem dans un contexte de fortes turbulences intérieures, en plein bras de fer entre lui et la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (Renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire baptisée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de cet émirat du Golfe, considéré comme hostile.Une “chasse aux sorcières”, selon le Premier ministre, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant font l’objet de poursuites de la CPI à la suite de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas. En riposte, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien et déclenché des représailles militaires.

La Hongrie claque la porte de la CPI, une décision “courageuse”, selon Netanyahu

La Hongrie a entamé jeudi la procédure pour se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), qu’elle défie en recevant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.”La Hongrie quitte la CPI” : l’annonce du gouvernement est tombée au moment même où M. Netanyahu foulait le tapis rouge aux côtés de son allié de longue date Viktor Orban, son homologue hongrois.”Vous avez pris une position courageuse et de principe et je vous remercie, Viktor”, a réagi le Premier ministre israélien au cours d’une conférence de presse, après avoir été accueilli avec les honneurs militaires au château de Buda. “Il est important de tenir tête à cette organisation corrompue” qui “nous cible alors que nous livrons une guerre juste”, a-t-il ajouté, prédisant d’autres retraits d’Etats de la Cour pénale internationale.Benjamin Netanyahu, sous le coup depuis novembre 2024 d’un mandat d’arrêt de la CPI, s’est rendu plus tôt cette année aux États-Unis mais jamais encore dans un État partie de cette juridiction qui a son siège à La Haye. – “Tenue de coopérer” -Le chef du gouvernement hongrois l’avait invité sitôt connue cette “décision honteuse” de la Cour, se disant “choqué”.Viktor Orban a fustigé jeudi “un tribunal politique, qui a perdu son impartialité, comme l’ont montré les décisions sur Israël”. Sans rappeler que la CPI avait émis en même temps un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, dont la mort a depuis été confirmée.Malgré cette annonce, la juridiction a “rappelé que la Hongrie restait tenue de coopérer”, le temps que le processus arrive à terme, tandis que l’Autorité palestinienne a exhorté Budapest à “immédiatement livrer à la justice” M. Netanyahu.Un projet de loi vient d’être soumis au Parlement en vue d’un vote fin mai. L’ONU se verra ensuite officiellement notifier la mesure et la démarche prendra alors un an. La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. Les Etats-Unis et la Russie n’en font pas partie, ni Israël, la Chine ou la Birmanie.A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte de cette juridiction, le Burundi et les Philippines.Si le gouvernement hongrois a régulièrement émis des critiques par le passé, il a décidé de sauter le pas dans le sillage de la décision de Donald Trump d’imposer en février des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d'”actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.- Turbulences internes -Pour Benjamin Netanyahu, cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, a commenté pour l’AFP Moshe Klughaft, un consultant et ancien conseiller du Premier ministre israélien.Comme par exemple en Allemagne, où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait aller sans être inquiété.M. Netanyahu s’est absenté de Jérusalem dans un contexte de fortes turbulences intérieures, en plein bras de fer entre lui et la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (Renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire baptisée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de cet émirat du Golfe, considéré comme hostile.Une “chasse aux sorcières”, selon le Premier ministre, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant font l’objet de poursuites de la CPI à la suite de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas. En riposte, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien et déclenché des représailles militaires.