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Pesticides: la pétition contre la loi Duplomb franchit la barre des deux millions de signatures

La mobilisation citoyenne se poursuit: la pétition contre la loi Duplomb, qui permet notamment la réintroduction sous conditions, d’un pesticide, interdit en France depuis 2018, a dépassé lundi la barre des deux millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale.”Aujourd’hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser”, affirmait le 10 juillet, pour conclure son texte, Eleonore Pattery, une étudiante de 23 ans. Dix-sept jours plus tard, les faits continuent de lui donner raison, même si le rythme des signatures ralentit.Sa pétition avait déjà atteint les 500.000 signatures le 19 juillet, une première sur le portail de l’Assemblée, ce qui ouvre la voie à l’organisation d’un nouveau débat dans l’hémicycle.Sa portée sera toutefois limitée: si les différents groupes politiques pourront exprimer leurs positions, il ne permettra pas, seul, de revenir sur les dispositions déjà adoptées. La pression s’accentue en tout cas un peu plus sur le gouvernement, sommé par la gauche, les ONG et désormais une partie non négligeable de l’opinion publique d’abroger le texte.Un sondage de Cluster17 pour le parti Génération Écologie, dans La Tribune Dimanche, confirme ce sentiment de défiance: 61% des personnes interrogées se disent défavorables à cette loi, dont 46% “très défavorables”. Elles sont 64% à souhaiter qu’Emmanuel Macron ne promulgue pas le texte et qu’il le soumette à une nouvelle délibération au Parlement.”Historique”, ont commenté les Écologistes sur X, demandant de ne pas laisser les Français “sans réponse” et le réexamen du texte par l’Assemblée.”Face à cette mobilisation citoyenne historique, le gouvernement doit rouvrir le débat à l’Assemblée nationale”, a abondé le PS.La pétition a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux par des ONG, des partis politiques mais aussi des personnalités.Elle demande l’abrogation “immédiate” de la loi, “la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée”, alors qu’il n’y a pas eu de réel débat dans l’hémicycle, et une “consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit” sur les sujets soulevés.”Il est inconcevable qu’un texte adopté dans des conditions indignes entre en vigueur”, a dénoncé Mathilde Panot, la cheffe des députés insoumis, demandant elle aussi une seconde délibération.- “Fait de société” -“Ce que dit cette pétition, ce n’est plus un fait divers à ce niveau-là, c’est un fait de société”, a estimé sur franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune, pour qui “ce n’est pas la loi Duplomb qui est contestée par beaucoup de nos concitoyens, beaucoup de jeunes en particulier, mais c’est plus largement les reculs écologiques récents”.Outre des mesures sur les retenues d’eau ou les seuils d’autorisation environnementale des bâtiments d’élevage, la loi “Duplomb-Menonville”, du nom des sénateurs de droite et du centre qui l’ont portée, cristallise les critiques en raison de la réintroduction sous conditions d’un pesticide, l’acétamipride, interdit en France depuis 2018, mais autorisé en Europe.Son utilisation est réclamée par les producteurs de betteraves et de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale de leurs concurrents européens. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur.Le texte, adopté définitivement au Parlement après un parcours législatif très agité, attend désormais le couperet du Conseil constitutionnel, saisi par la gauche, qui rendra sa décision “a priori” le 7 août et pourrait censurer toute ou partie de la loi. – Concilier “science” et “juste concurrence” -Le président de la République a dit attendre la décision des Sages avant de s’exprimer sur la pétition. Il a appelé à concilier “science” et “juste concurrence” en matière environnementale, selon ses mots mercredi en Conseil des ministres, rapportées par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.C’est à lui que reviendra le droit de promulguer la loi ou de demander une seconde délibération au Parlement.Le camp présidentiel ne parle pas d’une seule voix.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard (LR) a affirmé que le texte serait “de toute façon promulgué”, estimant qu’il serait “extrêmement périlleux” d’organiser une seconde délibération.D’autres ont demandé une saisine de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), comme le patron du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, soutenu par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.Le gouvernement s’est dit “disponible” pour un débat au Parlement.Le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb a, lui, dénoncé ces derniers jours “l’instrumentalisation par l’extrême gauche et les écologistes” de cette pétition. 

Israël annonce de premières livraisons d’aide humanitaire à Gaza

Israël a annoncé lundi que de premières cargaisons d’aide humanitaire depuis le déblocage des points de passage avaient été distribuées dans la bande de Gaza, où la malnutrition atteint des “niveaux alarmants”, selon l’ONU.  Pour la première fois depuis des mois, des camions chargés d’aide internationale venus d’Egypte avaient traversé dimanche le point de passage de Rafah, qui mène vers le sud du territoire palestinien assiégé, après l’annonce par Israël d’une pause limitée des combats à des fins humanitaires.”Pour la première fois, j’ai reçu environ cinq kilos de farine, que j’ai partagés avec mon voisin”, a déclaré Jamil Safadi, qui s’abrite sous une tente, avec sa femme, ses six enfants et son père malade, près de l’hôpital Al-Quds, dans le nord de Gaza.Depuis deux semaines, cet homme de 37 ans se lève avant l’aube et part en quête de nourriture. Pour la première fois lundi, il n’est pas rentré bredouille. D’autres ont eu moins de chance et racontent que de l’aide a été volée ou que des gardes ont tiré dans leur direction aux abords de points de distribution.”J’ai vu des morts et des blessés. Les gens n’ont pas d’autre choix que d’aller chaque jour chercher de la farine. Ce qui est arrivé d’Egypte est très limité”, a témoigné Amir al-Rash, un déplacé de 33 ans qui n’a pas trouvé de nourriture.Les largages de vivres avaient aussi repris dimanche au-dessus du territoire, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas il y a près de 22 mois, suscitant l’espoir de nombreux Palestiniens qui guettaient les parachutes dans le ciel.- “La faim est impitoyable” -“Des avions israéliens ont largué sept caisses de vivres (…) dans le nord-ouest de la ville de Gaza. Des dizaines de personnes se sont précipitées pour les récupérer, on dirait une guerre”, a témoigné Samih Humaid, un homme de 23 ans, rentré avec “seulement trois boîtes de fèves”.”La faim est impitoyable”, a-t-il-ajouté.Début mars, Israël avait imposé à Gaza un blocus hermétique, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries et un risque de famine généralisées, selon l’ONU et les ONG, parmi ses plus de deux millions d’habitants.Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent “des niveaux alarmants”, a prévenu dimanche l’Organisation mondiale de la santé, en estimant que le “blocage délibéré” de l’aide humanitaire avait coûté la vie à de nombreux habitants.Lundi, Israël a annoncé que l’aide acheminée par 120 camions avait été “distribuée” dans le territoire par l’ONU et des organisations internationales, après l’annonce dimanche d’une pause quotidienne des combats dans plusieurs secteurs.Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, nie tout blocage de l’aide, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Mais ces organisations affirment qu’Israël impose des restrictions excessives qui les empêchent de travailler.”Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd’hui, c’est officiel. Il n’y aura plus d’excuses”, a affirmé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.- 500 à 600 camions -Plusieurs responsables humanitaires ont salué la reprise des livraisons d’aide, tout en soulignant qu’elles restaient très insuffisantes face à des besoins immenses.L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, a averti qu’il fallait au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygième chaque jour pour subvenir aux besoins de la population de Gaza.”Nous espérons que l’Unrwa sera finalement autorisée a faire entrer des milliers de camions (…) Ils sont actuellement en Jordanie et en Egypte et attendent le feu vert”, a ajouté l’agence.Malgré les pauses humanitaires annoncées par Israël, la Défense civile palestinienne a annoncé lundi la mort de 16 personnes dans des frappes ou des tirs à proximité de points de distribution d’aide.Deux organisations israéliennes de défense des droits humains ont accusé lundi Israël de commettre une “génocide” à Gaza.La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59.821 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Au moment où la pression internationale sur Israël s’intensifie pour mettre un terme à la guerre, l’ONU, poussée par la France et l’Arabie saoudite, se penche à partir de lundi sur l’avenir menacé de la solution à deux Etats, israélien et palestinien.

Israël annonce de premières livraisons d’aide humanitaire à Gaza

Israël a annoncé lundi que de premières cargaisons d’aide humanitaire depuis le déblocage des points de passage avaient été distribuées dans la bande de Gaza, où la malnutrition atteint des “niveaux alarmants”, selon l’ONU.  Pour la première fois depuis des mois, des camions chargés d’aide internationale venus d’Egypte avaient traversé dimanche le point de passage de Rafah, qui mène vers le sud du territoire palestinien assiégé, après l’annonce par Israël d’une pause limitée des combats à des fins humanitaires.”Pour la première fois, j’ai reçu environ cinq kilos de farine, que j’ai partagés avec mon voisin”, a déclaré Jamil Safadi, qui s’abrite sous une tente, avec sa femme, ses six enfants et son père malade, près de l’hôpital Al-Quds, dans le nord de Gaza.Depuis deux semaines, cet homme de 37 ans se lève avant l’aube et part en quête de nourriture. Pour la première fois lundi, il n’est pas rentré bredouille. D’autres ont eu moins de chance et racontent que de l’aide a été volée ou que des gardes ont tiré dans leur direction aux abords de points de distribution.”J’ai vu des morts et des blessés. Les gens n’ont pas d’autre choix que d’aller chaque jour chercher de la farine. Ce qui est arrivé d’Egypte est très limité”, a témoigné Amir al-Rash, un déplacé de 33 ans qui n’a pas trouvé de nourriture.Les largages de vivres avaient aussi repris dimanche au-dessus du territoire, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas il y a près de 22 mois, suscitant l’espoir de nombreux Palestiniens qui guettaient les parachutes dans le ciel.- “La faim est impitoyable” -“Des avions israéliens ont largué sept caisses de vivres (…) dans le nord-ouest de la ville de Gaza. Des dizaines de personnes se sont précipitées pour les récupérer, on dirait une guerre”, a témoigné Samih Humaid, un homme de 23 ans, rentré avec “seulement trois boîtes de fèves”.”La faim est impitoyable”, a-t-il-ajouté.Début mars, Israël avait imposé à Gaza un blocus hermétique, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries et un risque de famine généralisées, selon l’ONU et les ONG, parmi ses plus de deux millions d’habitants.Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent “des niveaux alarmants”, a prévenu dimanche l’Organisation mondiale de la santé, en estimant que le “blocage délibéré” de l’aide humanitaire avait coûté la vie à de nombreux habitants.Lundi, Israël a annoncé que l’aide acheminée par 120 camions avait été “distribuée” dans le territoire par l’ONU et des organisations internationales, après l’annonce dimanche d’une pause quotidienne des combats dans plusieurs secteurs.Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, nie tout blocage de l’aide, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Mais ces organisations affirment qu’Israël impose des restrictions excessives qui les empêchent de travailler.”Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd’hui, c’est officiel. Il n’y aura plus d’excuses”, a affirmé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.- 500 à 600 camions -Plusieurs responsables humanitaires ont salué la reprise des livraisons d’aide, tout en soulignant qu’elles restaient très insuffisantes face à des besoins immenses.L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, a averti qu’il fallait au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygième chaque jour pour subvenir aux besoins de la population de Gaza.”Nous espérons que l’Unrwa sera finalement autorisée a faire entrer des milliers de camions (…) Ils sont actuellement en Jordanie et en Egypte et attendent le feu vert”, a ajouté l’agence.Malgré les pauses humanitaires annoncées par Israël, la Défense civile palestinienne a annoncé lundi la mort de 16 personnes dans des frappes ou des tirs à proximité de points de distribution d’aide.Deux organisations israéliennes de défense des droits humains ont accusé lundi Israël de commettre une “génocide” à Gaza.La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59.821 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Au moment où la pression internationale sur Israël s’intensifie pour mettre un terme à la guerre, l’ONU, poussée par la France et l’Arabie saoudite, se penche à partir de lundi sur l’avenir menacé de la solution à deux Etats, israélien et palestinien.

Cambodge-Thaïlande: cessez-le-feu “inconditionnel” au cinquième jour des combats

La Thaïlande et le Cambodge, réunis par l’intermédiaire de la Malaisie, se sont mis d’accord pour cesser les hostilités lundi à minuit (17H00 GMT), après cinq jours d’affrontements meurtriers à leur frontière.”Le Cambodge et la Thaïlande sont parvenus à un accord commun prévoyant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel”, a déclaré le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, après trois heures de discussions avec ses homologues des pays concernés.”C’est un premier pas vital vers la désescalade et le rétablissement de la paix et de la sécurité”, a-t-il assuré aux journalistes, aux côtés de ses homologues thaï et khmer.Pendant la conférence de presse, des journalistes de l’AFP présents à Samraong, dans le nord-ouest du Cambodge, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, ont entendu le bruit de tirs d’artillerie.Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est s’opposent depuis des décennies sur le tracé de leur frontière commune, définie au temps de l’Indochine française, mais rarement dans l’histoire moderne un tel épisode de violences a secoué la région.Les affrontements ont tué depuis jeudi au moins 36 personnes, et provoqué le déplacement d’environ 280.000 habitants. La Thaïlande et le Cambodge se sont accusés mutuellement d’avoir attaqué en premier, et chaque camp a remis en cause la sincérité de l’adversaire, avant de s’asseoir à la table des négociations, sous l’oeil des Etats-Unis et de la Chine.- retour à la “normale” -Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a salué l’intervention de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), de la Chine et du “président Trump”.”Nous avons convenu d’un cessez-le-feu, qui, nous espérons, sera respecté de bonne foi par les deux parties”, a déclaré le dirigeant.De son côté, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a jugé que cet accord de paix offrait une chance d’un “retour à la normale”.”Les solutions que le Premier ministre (malaisien) Anwar vient d’annoncer poseront les conditions pour que nos discussions bilatérales mènent de nouveau à des relations normales”, a-t-il expliqué.Bangkok et Phnom Penh sont à couteaux tirés depuis la mort d’un soldat khmer, fin mai, lors d’un échange de tirs dans une zone contestée. Depuis, sur fond de flambée du discours nationaliste, les deux pays se sont engagés dans une surenchère de mesures qui ont affecté les flux économiques et de personnes.Avant le déclenchement des affrontements, la Thaïlande a aussi expulsé l’ambassadeur cambodgien de son territoire, et rappelé le sien présent au Cambodge. Le royaume khmer a répondu en dégradant “au plus bas niveau” les relations diplomatiques avec son voisin.La montée des tensions a dégénéré en combats, en dépit des appels de la France, de l’Union européenne ou de la Chine, qui entretient de bonnes relations avec les deux pays.- “Très heureuse” -Le président américain Donald Trump a appelé le chef des deux camps samedi, les exhortant à s’entendre autour d’un accord rapide, sous peine de geler les discussions portant sur les droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août.”Je suis très heureuse pour le cessez-le-feu. Cela va permettre aux gens de rentrer chez eux et aux enfants de retourner à l’école. S’il vous plaît, arrêtez les combats”, a réagi auprès de l’AFP Soeung Chhivling, une vendeuse cambodgienne vivant près de la frontière.Les deux armées ont rapporté lundi matin des affrontements à plusieurs endroits de leur frontière.”C’est le cinquième jour que la Thaïlande a envahi le territoire cambodgien avec des armes lourdes et le déploiement de beaucoup de soldats”, a déclaré la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata. Les affrontements ont officiellement fait 23 morts côté thaïlandais, dont neuf soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 138.000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140.000 Cambodgiens ont fait de même, d’après Phnom Penh.

Cambodge-Thaïlande: cessez-le-feu “inconditionnel” au cinquième jour des combats

La Thaïlande et le Cambodge, réunis par l’intermédiaire de la Malaisie, se sont mis d’accord pour cesser les hostilités lundi à minuit (17H00 GMT), après cinq jours d’affrontements meurtriers à leur frontière.”Le Cambodge et la Thaïlande sont parvenus à un accord commun prévoyant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel”, a déclaré le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, après trois heures de discussions avec ses homologues des pays concernés.”C’est un premier pas vital vers la désescalade et le rétablissement de la paix et de la sécurité”, a-t-il assuré aux journalistes, aux côtés de ses homologues thaï et khmer.Pendant la conférence de presse, des journalistes de l’AFP présents à Samraong, dans le nord-ouest du Cambodge, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, ont entendu le bruit de tirs d’artillerie.Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est s’opposent depuis des décennies sur le tracé de leur frontière commune, définie au temps de l’Indochine française, mais rarement dans l’histoire moderne un tel épisode de violences a secoué la région.Les affrontements ont tué depuis jeudi au moins 36 personnes, et provoqué le déplacement d’environ 280.000 habitants. La Thaïlande et le Cambodge se sont accusés mutuellement d’avoir attaqué en premier, et chaque camp a remis en cause la sincérité de l’adversaire, avant de s’asseoir à la table des négociations, sous l’oeil des Etats-Unis et de la Chine.- retour à la “normale” -Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a salué l’intervention de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), de la Chine et du “président Trump”.”Nous avons convenu d’un cessez-le-feu, qui, nous espérons, sera respecté de bonne foi par les deux parties”, a déclaré le dirigeant.De son côté, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a jugé que cet accord de paix offrait une chance d’un “retour à la normale”.”Les solutions que le Premier ministre (malaisien) Anwar vient d’annoncer poseront les conditions pour que nos discussions bilatérales mènent de nouveau à des relations normales”, a-t-il expliqué.Bangkok et Phnom Penh sont à couteaux tirés depuis la mort d’un soldat khmer, fin mai, lors d’un échange de tirs dans une zone contestée. Depuis, sur fond de flambée du discours nationaliste, les deux pays se sont engagés dans une surenchère de mesures qui ont affecté les flux économiques et de personnes.Avant le déclenchement des affrontements, la Thaïlande a aussi expulsé l’ambassadeur cambodgien de son territoire, et rappelé le sien présent au Cambodge. Le royaume khmer a répondu en dégradant “au plus bas niveau” les relations diplomatiques avec son voisin.La montée des tensions a dégénéré en combats, en dépit des appels de la France, de l’Union européenne ou de la Chine, qui entretient de bonnes relations avec les deux pays.- “Très heureuse” -Le président américain Donald Trump a appelé le chef des deux camps samedi, les exhortant à s’entendre autour d’un accord rapide, sous peine de geler les discussions portant sur les droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août.”Je suis très heureuse pour le cessez-le-feu. Cela va permettre aux gens de rentrer chez eux et aux enfants de retourner à l’école. S’il vous plaît, arrêtez les combats”, a réagi auprès de l’AFP Soeung Chhivling, une vendeuse cambodgienne vivant près de la frontière.Les deux armées ont rapporté lundi matin des affrontements à plusieurs endroits de leur frontière.”C’est le cinquième jour que la Thaïlande a envahi le territoire cambodgien avec des armes lourdes et le déploiement de beaucoup de soldats”, a déclaré la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata. Les affrontements ont officiellement fait 23 morts côté thaïlandais, dont neuf soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 138.000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140.000 Cambodgiens ont fait de même, d’après Phnom Penh.

Foot: spectateurs, fanzones, buts… un Euro-2025 de tous les records

Avec 29 des 31 matches à guichets fermés, près de 657.300 spectateurs sur l’ensemble du tournoi, l’Euro-2025 a battu le record de public pour cette compétition qui a vu le deuxième sacre consécutif dimanche de l’Angleterre et une pluie de buts.- Le record de l’édition 2022 battuLa Suisse partait de loin. Alors que l’équipe nationale attirait peu de monde et que le championnat n’est pas très développé, remplir les stades sur un mois de compétition semblait compliqué. Mais finalement cette édition 2025 a battu le dernier record de l’Angleterre en 2022 (574.875) avec 657.291 spectateurs sur tout l’Euro, selon l’UEFA (247.041 en 2017).Dans les fanzones du pays, les supporters sont venus en nombre dans une ambiance toujours joviale, même si c’est surtout à Bâle, où ont eu lieu le plus de rencontres, qu’il y avait le plus d’animations.La seule petite ombre au tableau pour l’UEFA est l’absence de son président Alexander Ceferin lors des matches, hormis un en début de compétition et pour la finale.”Je ne trouve pas juste de juger son engagement en faveur du football féminin en fonction des matches auxquels il assiste ou non. Les gens devraient juger ce que nous avons accompli pendant son mandat. À la fin de notre cycle, l’UEFA aura investi 1,5 milliard d’euros”, a répondu au Guardian Nadine Kessler, responsable du foot féminin au sein de l’instance.Sur les terrains, les matches ont été serrés avec peu de confrontations à sens unique et beaucoup de renversements de situations, dont l’Angleterre s’est fait une spécialité en menant au score moins de cinq minutes sur l’intégralité de la phase couperet.Beaucoup de rencontres se sont jouées après le temps réglementaire voire aux tirs au but et le record de buts de 2022 a été battu au stade des quarts de finale avec 106 réalisations (95 en 2022).- Les Suissesses ont rencontré leur public -Après deux Euros remportés par la nation organisatrice, les Pays-Bas en 2017, puis l’Angleterre en 2022, l’engouement du public suisse paraissait plus incertain pour une sélection loin des cadors européens, et qui n’avait jamais franchi les poules.Malgré leur inexpérience et la défaite en ouverture face à la Norvège (2-1), les coéquipières de Lia Wälti ont su battre l’Islande 2-0, arracher au finish un nul 1-1 synonyme de qualification pour les quarts face à la Finlande, puis tomber la tête haute face à une Espagne future finaliste (2-0).”On a perdu un match, mais on a gagné beaucoup tout autour du terrain. C’est un point de départ, un décollage pour la Suisse”, s’est réjouie la sélectionneuse suédoise Pia Sundhage.Au-delà du talent déjà épanoui de Géraldine Reuteler et des promesses des jeunes Sydney Schertenleib, Iman Beney ou Noemi Ivelj, toutes âgées de 18 ans, il y a eu “tous ces gens” restés longtemps après le coup de sifflet final pour remercier leurs joueuses, a souligné la technicienne.Les Suissesses, qui n’avaient jamais joué devant plus de 10.000 personnes à domicile, ont rempli l’enceinte de Bâle, celle de Genève et par deux fois le Wankdorf de Berne, noyant même le centre-ville historique de la capitale de 20.000 supporters avant le quart de finale.- 400 “trains spéciaux” -Pour les 35% de spectateurs étrangers, “représentant 160 nationalités” selon l’UEFA, l’Euro restera indissociable de la découverte des transports publics suisses, leur desserte métronomique et leurs vues imprenables sur les lacs et montagnes.Non seulement les trains, trams et même bateaux étaient inclus dans l’achat d’un billet, une formule déjà en vigueur pour de grands événements comme le festival de jazz de Montreux, mais la compagnie ferroviaire CFF avait prévu 400 “trains spéciaux” pour les spectateurs, prêts à patienter en cas de prolongation.L’ambiance s’en est ressentie, laissant fraterniser dans les mêmes rames vainqueurs et vaincus. Mais aussi le bilan carbone du tournoi, puisque “86% des détenteurs de billets ont rejoint les stades” par les transports publics, la marche ou le vélo, affirme l’UEFA. L’expérience s’annonce radicalement différente pour le Mondial-2027: au dossier “100% accessible en train” présenté par l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, la Fifa a préféré le Brésil et ses longues distances impliquant l’avion.

Charente: trois morts et deux disparus dans l’incendie d’un gîte accueillant des adultes handicapés

Trois personnes sont mortes et deux sont toujours portées disparues lundi après l’incendie dans la nuit d’un gîte accueillant des adultes handicapés en Charente, à l’origine encore indéterminée.Les pompiers, arrivés sur place moins de 20 minutes après l’alerte déclenchée vers 04h30, ont d’abord pu évacuer une personne “qui n’a pas pu être réanimée et qui est décédée, asphyxiée”, a indiqué le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Angoulême, Jean-Charles Jobart.Puis deux nouveaux corps ont été retrouvés dans les décombres, a annoncé en fin de matinée M. Jobart lors d’un point-presse.”Les chiens viennent de marquer deux endroits à l’intérieur de la maison, donc probablement le bilan va s’alourdir”, a-t-il encore indiqué. L’incendie a également fait quatre blessés, dont un en urgence absolue mais dont le pronostic vital n’est pas engagé selon le parquet. Quatorze adultes âgés de 20 à 75 ans se trouvaient à l’intérieur du gîte: huit personnes souffrant d’un handicap mental et quatre encadrants, présents pour un séjour d’une semaine, et les deux propriétaires, selon M. Jobart.- Feu éteint -“Certaines familles découvrent l’horreur de ces faits et vont être prises en charge, raison pour laquelle on ne divulguera pas d’identité à ce stade”, a déclaré Mathieu Auriol, vice-procureur au parquet d’Angoulême, qui a toutefois confirmé que l’une des trois personnes décédées était la propriétaire du gîte.Jusqu’à 24 véhicules et 85 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour lutter contre cet incendie, qui n’a été considéré comme éteint qu’en fin de matinée. Vers 10H00, des pompiers étaient toujours en cours d’intervention, notamment sur la toiture calcinée de l’ancien corps de ferme isolé, entouré d’arbres et d’un champ de tournesols, avaient constaté des journalistes de l’AFP. De la fumée était alors encore visible. Le parquet a ouvert “une enquête de flagrance du chef d’homicide involontaire ou blessure involontaire contre X” et l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) “va intervenir dans la journée, tant sur le volet criminalistique que sur le volet expertise incendie, sur lequel on cherche les causes”, a indiqué M. Auriol.”Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort”, a-t-il ajouté.- Contrôlé il y a deux ans -Ce gîte n’était “pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité”, puisqu’il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais il “avait été visité par les services de l’État il y a deux ans et avait reçu un avis favorable”, a précisé M. Jobart.”Il y avait les détecteurs de fumée, les extincteurs incendie, les couvertures antifeu. Donc, au moment du contrôle, il y a deux ans, tout était aux normes”, a-t-il ajouté.Le gîte était “en très bon état, tout était aux normes”, a également déclaré à la presse Philippe, un Sud-Africain d’une soixantaine d’années qui y travaille ponctuellement comme animateur et connaît le couple de propriétaires depuis plus de dix ans. Il les a décrits comme des gens “très professionnels”.  L’incendie survient un peu moins de deux ans après celui qui a fait 11 morts dans une ancienne grange transformée en gîte accueillant des personnes handicapés légers à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Dix adultes handicapés et un accompagnateur ont péri dans le sinistre. La ministre chargée des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a annoncé sur X qu’elle se rendrait sur place en milieu d’après-midi.