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Famille, impôts, hypothèques: Aux Etats-Unis, ces migrants bien installés face aux expulsions

Fin février, Erik Payán ouvre son petit magasin de pneus à Cleveland, au Texas, comme il le fait depuis des années. Mais cette fois-là, en plein après-midi, la police américaine de l’immigration débarque. Armés et visages couverts, les agents l’emmènent. “Ils m’ont eu”, dit-il ensuite à sa femme Alejandrina Morales au téléphone. Une scène pas inhabituelle aux Etats-Unis, mais sur laquelle les lumières se braquent davantage désormais avec Donald Trump à la tête du pays, le président républicain brandissant une rhétorique et une politique antimigrants particulièrement violente.”J’ai comme un goût amer dans la bouche”, confie Alejandrina Morales. “J’ai pleuré, mais pleurer n’allait pas servir à grand-chose”, continue cette femme de 55 ans qui aide son mari dans le magasin.”Je vais me battre, je vais défendre mon mari”, se souvient-elle avoir pensé. Depuis, elle a, comme d’autres, partagé leur histoire sur les réseaux sociaux. Et, avec l’aide d’une avocate, Erik Payán a été libéré.Le gouvernement affirme vouloir faire la chasse aux “criminels” issus des gangs d’Amérique latine, mais il évoque rarement le cas de nombreux travailleurs ordinaires comme Erik Payán. Ce Mexicain de 51 ans en a passé 20 aux Etats-Unis. D’abord arrivé en toute légalité, il est resté en dépit de l’expiration de son visa de travail, installé dans le sud du Texas avec sa femme et ses trois filles, la dernière étant née sur le sol américain.Principal soutien financier de la famille, Erik Payán détient une licence pour son magasin, paie des impôts et même une hypothèque, comme beaucoup d’Américains, mais aussi d’immigrés. – “Le juge qui décide” -Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de personnes sans papiers aux Etats-Unis en 2022. Ce nombre avoisinerait désormais les 14 millions, selon un rapport publié en février par l’ONG Migration Policy Institute.Depuis sa campagne, Donald Trump promet des expulsions rapides et massives. Mais l’avocate spécialisée Silvia Mintz rappelle que la loi américaine ne fonctionne pas ainsi.”Toute personne se trouvant aux Etats-Unis a droit à un procès équitable et c’est le juge qui décide si elle doit être détenue ou expulsée. Le plus important est que les gens sachent qu’ils ont plusieurs options”, explique la juriste. Avec un dossier solide, elle a réussi à faire libérer Erik Payán sous caution, après 27 jours de détention. Il entame à présent un combat administratif pour sa régularisation.Selon Silvia Mintz, les personnes sans papiers peuvent rester en démontrant leur ancrage dans le pays et le soutien qu’elles apportent à leur famille. Autre option: leurs enfants nés aux Etats-Unis, et donc citoyens américains, peuvent, lorsqu’ils atteignent l’âge de 21 ans, obtenir la régularisation de leurs parents.- “Reconnaître leur contribution” -Les personnes en situation irrégulière ont payé près de 97 milliards de dollars d’impôts en 2022, selon les estimations de l’organisation Americans for Tax Fairness. Directeur de l’ONG Fiel, qui travaille avec les migrants, César Espinosa pointe ce qu’il considère comme une hypocrisie.”Ils doivent payer énormément d’impôts, mais la loi leur interdit d’en bénéficier”, souligne-t-il, en référence notamment aux systèmes publics d’assistance sociale.Selon le militant, les Américains doivent “reconnaître la contribution des migrants”. Le pays devrait aussi, dit-il, “travailler à une réforme de l’immigration pour que d’autres gens aient accès au rêve américain”. Pendant sa détention, Erik Payán a parfois dormi dans des endroits froids et a attrapé un mauvais rhume. Il est heureux d’avoir retrouvé son magasin, devant lequel ses clients klaxonnent pour fêter son retour.Sa femme est la première à le célébrer, disant avoir perdu ce “goût amer dans la bouche”. “Ils avaient pris le capitaine de mon bateau et j’ai dû ramer seule.”

Menacés par Trump, les ouvriers canadiens de l’automobile déterminés à se battre pour leurs emplois

Fini l’effroi, la stupeur. Les ouvriers canadiens de l’automobile n’en peuvent plus des menaces américaines sur leur secteur et sont maintenant décidés à ne rien lâcher et à se battre pour leurs emplois.Le déplacement des postes et des usines aux Etats-Unis, en réaction aux droits de douane promis par Donald Trump? “Cela ne va pas arriver”, martèle Jeff Gray, responsable syndical pour les usines de General Motors à Oshawa.Cette ville industrielle, située à quelque 50 kilomètres à l’est de Toronto, a vu son développement étroitement lié depuis près d’un siècle à celui de l’usine locale de la firme américaine.La grande majorité de la filière automobile canadienne est implantée dans cette région du sud de l’Ontario (centre), la plus grande province du pays.Ici, 500.000 emplois dépendent de ce secteur fortement intégré.Alors, tous racontent le coup de massue qui s’est abattu sur la région depuis la première annonce de Donald Trump sur les droits de douane peu après son élection. Car tous les experts prédisent une catastrophe industrielle et des licenciements à la pelle si le président américain met ses menaces à exécution.Mais après des semaines à ronger leur frein, à se sentir “anxieux”, l’atmosphère a changé ces derniers temps, explique Jeff Gray du syndicat Unifor. Les ouvriers en ont “assez d’être provoqués”. “On en a marre d’être menacés. On est déterminés.””Nous allons nous battre. On ne va pas perdre un seul emploi automobile en Ontario”, affirme Jeff Gray d’un ton déterminé, parlant même de stopper physiquement les entreprises automobiles si nécessaire pour les empêcher de retirer des équipements des usines canadiennes.- “Quels sont les plans de Trump?” -Comme de nombreuses industries prises dans la guerre commerciale de Donald Trump, l’avenir du secteur automobile canadien est très incertain.Après l’acier et l’aluminium, le président américain a annoncé mercredi des droits de douane supplémentaires de 25% sur toutes les automobiles et les pièces fabriquées hors des États-Unis, dès le 2 avril prochain.La taxe sur les véhicules assemblés au Canada pourrait en réalité être inférieure, étant donné le processus de fabrication hautement intégré en Amérique du Nord, avec des pièces individuelles traversant plusieurs fois la frontière pendant l’assemblage.En 2023, le Canada a produit plus 1,5 million de véhicules, dont 93% ont été exportés aux États-Unis, pour une valeur totale de 51 milliards de dollars canadiens (32 milliards d’euros), selon des chiffres de l’institut officiel Statistique Canada. “Je ne sais pas quels sont les plans de Trump”, constate Robert Romano, le secrétaire financier du syndicat.”Je ne suis pas sûr qu’il sache lui-même quels sont ses projets avec tout ça… Construire des voitures en Amérique du Nord a toujours été un lien entre les États-Unis et le Canada. Aujourd’hui, cela nous dresse les uns contre les autres”, ajoute-t-il.À son apogée dans les années 1980, l’usine employait 25.000 personnes. L’équipe de hockey locale de la ville de 200.000 habitants s’appelle “The Generals”, en l’honneur de General Motors.Parlant d’une “folie”, Flavio Volpe, le président de la fédération des fabricants de pièces automobiles du Canada (APMA), estime que l’impact de ces taxes sera tel que l’industrie automobile pourrait devoir être mise à l’arrêt complètement pendant plusieurs jours.Jeff Gray, dont l’arrière-grand-père fut l’un des membres fondateurs du syndicat en 1937, l’affirme: personne n’est “intéressé par une nouvelle carrière”.”Nous avons besoin que le gouvernement canadien intervienne et soutienne nos entreprises et nos travailleurs pour s’assurer que ces usines ne disparaissent jamais.”

Séisme: plus de 1.000 morts en Birmanie, recherches tous azimuts pour des survivants

Plus de 1.000 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7.7 qui a frappé la région vendredi et aussi endeuillé la Thaïlande, selon un nouveau bilan des autorités samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.Le tremblement de terre, peu profond, s’est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing (centre) vers 06H20 GMT (12H50 en Birmanie et 13H20 en Thaïlande), suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée ensuite à 6,7) quelques minutes après.Les secousses ont provoqué des scènes de chaos et de désolation en Birmanie, où l’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laissent craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021.Jamais un séisme d’une telle intensité n’avait frappé la Birmanie depuis des décennies, selon les géologues américains, les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1.000 kilomètres de l’épicentre, parmi des millions d’habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis.Au moins 1.002 personnes ont été tuées, et 2.376 blessées en Birmanie, a indiqué samedi la junte au pouvoir, en majorité dans la région de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, considérée comme la zone la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore fortement s’aggraver.A Mandalay, des journalistes de l’AFP ont vu une pagode vieille de plusieurs siècles réduite à l’état de ruines. “Ca a commencé à secouer, puis c’est devenu sérieux”, a déclaré un soldat à un point de contrôle à l’extérieur du temple.”Le monastère s’est aussi effondré. Un moine est mort. Il y a quelques blessés, on a sorti quelques autres des décombres et les a conduits à l’hôpital.”- Appel au secours -“Personne au monastère n’ose dormir à l’intérieur, parce qu’on a entendu qu’un autre tremblement de terre pourrait se produire. Je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça de ma vie”, a détaillé le militaire.Près de l’aéroport de Mandalay, des agents de sécurité ont refoulé des journalistes. “C’est fermé depuis hier (vendredi)”, a lancé l’un d’eux. “Le plafond s’est effondré mais personne n’a été blessé.”Les destructions sur le site pourraient compliquer les opérations de secours dans un pays, où la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat du 1er février 2021 a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde.Le chef de la junte Min Aung Hlaing a lancé un rare appel à l’aide internationale, invitant “tout pays, toute organisation” à venir apporter son secours. Par le passé, les régimes militaire étaient réticents à demander un soutien de l’étranger après des catastrophes naturelles.Les autorités ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées. Dans un hôpital de la capitale Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, ont constaté vendredi des journalistes de l’AFP.Un avion chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de nourriture et d’autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d’Inde. La Chine a annoncé l’envoi d’une équipe de 82 secouristes. La France, l’Union européenne et l’Indonésie ont aussi proposé leur assistance, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déclenchement de son système de gestion des urgences.”Nous allons les aider (…) C’est terrible ce qu’il se passe”, a déclaré le président américain Donald Trump vendredi.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a transmis ses condoléances aux victimes en Birmanie et en Thaïlande, tandis que le président chinois Xi Jinping a envoyé un message faisant part de “sa profonde tristesse” au chef de la junte.Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n’était absolument pas préparée à faire face à une catastrophe de cette ampleur. Le conflit civil a déplacé quelque 3,5 millions de personnes, selon les Nations unies, qui ont prévenu fin janvier que 15 millions de Birmans risquaient de souffrir de la faim en 2025, avant même que le tremblement de terre ne survienne.- Accouchement en plein air -De l’autre côté de la frontière, en Thaïlande, des secouristes se sont relayés toute la nuit à la recherche de survivants dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré à Bangkok en quelques secondes sous l’effet des secousses. La chute de la tour a englouti des dizaines d’ouvriers, piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.Le gouverneur de Bangkok Chadchart Sittipunt a déclaré à l’AFP qu’une dizaine de personnes ont été tuées dans la capitale thaïlandaise, la plupart sur le site de construction, mais prévenu que le bilan pourrait s’alourdir.”Nous faisons de notre mieux avec les ressources que nous avons, parce que chaque vie compte”, a affirmé samedi Chadchart aux journalistes, depuis l’endroit où l’immeuble s’est écroulé, proche du marché de Chatuchak, prisé des touristes.L’opération de secours a déployé des drones à imagerie thermique rechercher des signes de vie parmi les décombres, les autorités pensant avoir détecté des signes de vie d’au moins 15 personnes.La métropole de Bangkok a ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2.000 signalements de dommages.Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur.A Bangkok, où les séismes sont extrêmement rares, les secousses ont été illustrées par des images spectaculaires: foule d’habitants évacués dans les rues, ou des piscines sur le toit d’immeubles ou d’hôtels qui débordent.Une femme a dû accoucher en plein air après avoir été évacuée d’un hôpital. Un chirurgien a également continué à opérer un patient à l’extérieur, après qu’il a fallu quitter d’urgence le bloc, a indiqué un porte-parole à l’AFP.burx-ah/lgo

Séisme: plus de 1.000 morts en Birmanie, recherches tous azimuts pour des survivants

Plus de 1.000 personnes ont perdu la vie en Birmanie dans le puissant séisme de magnitude 7.7 qui a frappé la région vendredi et aussi endeuillé la Thaïlande, selon un nouveau bilan des autorités samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.Le tremblement de terre, peu profond, s’est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing (centre) vers 06H20 GMT (12H50 en Birmanie et 13H20 en Thaïlande), suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée ensuite à 6,7) quelques minutes après.Les secousses ont provoqué des scènes de chaos et de désolation en Birmanie, où l’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laissent craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021.Jamais un séisme d’une telle intensité n’avait frappé la Birmanie depuis des décennies, selon les géologues américains, les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1.000 kilomètres de l’épicentre, parmi des millions d’habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis.Au moins 1.002 personnes ont été tuées, et 2.376 blessées en Birmanie, a indiqué samedi la junte au pouvoir, en majorité dans la région de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, considérée comme la zone la plus sinistrée. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore fortement s’aggraver.A Mandalay, des journalistes de l’AFP ont vu une pagode vieille de plusieurs siècles réduite à l’état de ruines. “Ca a commencé à secouer, puis c’est devenu sérieux”, a déclaré un soldat à un point de contrôle à l’extérieur du temple.”Le monastère s’est aussi effondré. Un moine est mort. Il y a quelques blessés, on a sorti quelques autres des décombres et les a conduits à l’hôpital.”- Appel au secours -“Personne au monastère n’ose dormir à l’intérieur, parce qu’on a entendu qu’un autre tremblement de terre pourrait se produire. Je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça de ma vie”, a détaillé le militaire.Près de l’aéroport de Mandalay, des agents de sécurité ont refoulé des journalistes. “C’est fermé depuis hier (vendredi)”, a lancé l’un d’eux. “Le plafond s’est effondré mais personne n’a été blessé.”Les destructions sur le site pourraient compliquer les opérations de secours dans un pays, où la guerre civile qui dure depuis le coup d’Etat du 1er février 2021 a décimé le système de santé et isolé ses dirigeants du reste du monde.Le chef de la junte Min Aung Hlaing a lancé un rare appel à l’aide internationale, invitant “tout pays, toute organisation” à venir apporter son secours. Par le passé, les régimes militaire étaient réticents à demander un soutien de l’étranger après des catastrophes naturelles.Les autorités ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées. Dans un hôpital de la capitale Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, ont constaté vendredi des journalistes de l’AFP.Un avion chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de nourriture et d’autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d’Inde. La Chine a annoncé l’envoi d’une équipe de 82 secouristes. La France, l’Union européenne et l’Indonésie ont aussi proposé leur assistance, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déclenchement de son système de gestion des urgences.”Nous allons les aider (…) C’est terrible ce qu’il se passe”, a déclaré le président américain Donald Trump vendredi.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a transmis ses condoléances aux victimes en Birmanie et en Thaïlande, tandis que le président chinois Xi Jinping a envoyé un message faisant part de “sa profonde tristesse” au chef de la junte.Les agences humanitaires ont prévenu que la Birmanie n’était absolument pas préparée à faire face à une catastrophe de cette ampleur. Le conflit civil a déplacé quelque 3,5 millions de personnes, selon les Nations unies, qui ont prévenu fin janvier que 15 millions de Birmans risquaient de souffrir de la faim en 2025, avant même que le tremblement de terre ne survienne.- Accouchement en plein air -De l’autre côté de la frontière, en Thaïlande, des secouristes se sont relayés toute la nuit à la recherche de survivants dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré à Bangkok en quelques secondes sous l’effet des secousses. La chute de la tour a englouti des dizaines d’ouvriers, piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.Le gouverneur de Bangkok Chadchart Sittipunt a déclaré à l’AFP qu’une dizaine de personnes ont été tuées dans la capitale thaïlandaise, la plupart sur le site de construction, mais prévenu que le bilan pourrait s’alourdir.”Nous faisons de notre mieux avec les ressources que nous avons, parce que chaque vie compte”, a affirmé samedi Chadchart aux journalistes, depuis l’endroit où l’immeuble s’est écroulé, proche du marché de Chatuchak, prisé des touristes.L’opération de secours a déployé des drones à imagerie thermique rechercher des signes de vie parmi les décombres, les autorités pensant avoir détecté des signes de vie d’au moins 15 personnes.La métropole de Bangkok a ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2.000 signalements de dommages.Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur.A Bangkok, où les séismes sont extrêmement rares, les secousses ont été illustrées par des images spectaculaires: foule d’habitants évacués dans les rues, ou des piscines sur le toit d’immeubles ou d’hôtels qui débordent.Une femme a dû accoucher en plein air après avoir été évacuée d’un hôpital. Un chirurgien a également continué à opérer un patient à l’extérieur, après qu’il a fallu quitter d’urgence le bloc, a indiqué un porte-parole à l’AFP.burx-ah/lgo

“En un éclair” : un survivant décrit l’effondrement d’une tour à Bangkok abattue par un séisme

Un ouvrier a raconté samedi à l’AFP avoir échappé de peu à la mort après l’effondrement “en un éclair” d’une tour en chantier à Bangkok, causé par un puissant séisme vendredi qui a tué au moins 700 personnes en Birmanie et en Thaïlande.Des proches des ouvriers qui travaillaient au moment du drame se sont rassemblés samedi autour des débris de l’édifice en construction de 30 étages qui devait abriter des bureaux du gouvernement, en quête d’informations.”Quand mon service s’est terminé vers 13h, je suis sorti chercher de l’eau et j’ai croisé mon petit frère”, raconte à l’AFP Khin Aung, ouvrier sur le chantier.Le séisme de magnitude 7,7, dont l’épicentre est situé en Birmanie, a touché Bangkok vers 13h20 (6h20 GMT).”Quand je suis sorti, j’ai vu de la poussière partout et j’ai juste couru”, poursuit Khin Aung.”J’ai appelé mon frère et des amis en visio, mais un seul a répondu. Je ne pouvais pas voir son visage et je l’entendais courir”. “A ce moment-là, tout le bâtiment a commencé à trembler, et, alors que j’étais en train de l’appeller, la communication a coupé et le bâtiment s’est effondré”.Les autorités estiment que près de 100 ouvriers sont restés piégés, n’ayant pas pu s’échapper à temps. Seuls cinq corps ont été retrouvés pour l’heure.”C’est arrivé en un éclair”, explique Khin Aung.”Tous mes amis et mon frère se trouvaient dans le bâtiment quand il s’est effondré. Je n’ai pas les mots”.- “Je veux les voir” -A Bangkok, la skyline est en perpétuelle transformation, avec des bâtiments régulièrement démolis et supplantés par de nouveaux gratte-ciels flamboyants.Une armée d’ouvriers permet ce rythme rapide de construction, dont une grande partie vient de la Birmanie voisine en proie à la guerre civile. Les ouvriers birmans sont attirés en Thaïlande par la perspective d’un travail régulier, un meilleur salaire et un pays en paix.Parmi eux, Khin Aung et son frère, qui est marié et père de deux enfants, travaillaient à Bangkok depuis six mois.”J’ai entendu dire qu’ils avaient envoyé 20 ouvriers à l’hôpital, mais je ne sais pas qui ils sont, ni si mes amis et mon frère en font partie”, dit-il. “J’espère que mon frère et mes amis sont à l’hôpital. S’ils y sont, j’ai de l’espoir. S’ils sont dans les décombres, il n’y a aucun espoir”.Chanpen Kaewnoi, une Thaïlandaise de 39 ans, attend elle anxieusement des nouvelles de sa mère et de sa soeur, qui étaient dans le bâtiment lorsqu’il s’est effondré.”Une collègue m’a appelée et m’a dit qu’elle ne trouvait ni ma mère ni ma soeur. Je me suis dit que ma mère a peut-être glissé et que ma soeur est restée pour l’aider”, relate-t-elle à l’AFP.”Je veux les voir, j’espère les retrouver (…). J’ai encore de l’espoir, à 50%.”Tandis que les familles s’accrochent à un dernier espoir, les secouristes fouillent les ruines – une tâche délicate, compliquée par l’instabilité des décombres et la crainte de répliques.

Miami: Djokovic visera un 100e trophée en finale dimanche contre le jeune Tchèque Mensik

Le Serbe Novak Djokovic a dominé le Bulgare Grigor Dimitrov 6-2, 6-3, se qualifiant vendredi pour la finale du Masters 1000 de Miami (Floride, Etats-Unis), où il visera un 100e trophée face au jeune Tchèque Jakub Mensik.Alors qu’il n’est plus la machine à gagner de son âge d’or, Djokovic, âgé de 37 ans et aujourd’hui N.5 mondial, joue en Floride son meilleur tennis “depuis longtemps”, de son propre aveu, et aura dimanche une nouvelle occasion de marquer l’histoire de son sport.Le Serbe fera face à l’inexpérimenté Jakub Mensik, âgé de 19 ans, pour un 100e trophée, une barrière symbolique seulement franchie chez les hommes par Roger Federer (103) et le recordman Jimmy Connors (109).”Après les Jeux olympiques de Paris (médaille d’or), qui était mon 99e titre, je savais que chaque tournoi sur lequel je m’alignerai serait une occasion d’avoir le 100e. Je n’ai pas encore réussi, et j’espère y arriver dimanche”, a-t-il commenté.”Je vais tout donner. Je n’ai pas encore perdu un set. Je joue un très bon tennis, mon meilleur depuis longtemps. C’est une très belle opportunité”.Vendredi, sous les yeux de Lionel Messi, venu en voisin, Djokovic a rapidement pris l’avantage lors de sa demi-finale contre Dimitrov, expédiant la première manche en 32 minutes, et s’appuyant toute la rencontre sur un excellent service (87% de premières balles).”Nous avons travaillé sur le service avec Andy Murray”, son ancien rival devenu entraîneur, “mais pas seulement, et on a même mis plutôt l’accent sur d’autres coups”, a-t-il assuré.- “Libre” -Le Serbe aux 24 titres du Grand Chelem n’avait plus atteint de finale depuis octobre dernier à Shanghai (défaite contre Jannik Sinner), et n’a plus gagné de trophée sur le circuit ATP depuis le Masters de Turin fin 2023.Cette saison, il avait brillé en quart de finale de l’Open d’Australie contre Carlos Alcaraz avant de déclarer forfait en demi-finale, touché à une cuisse, puis de perdre dès ses entrées en lice à Doha en février et à Indian Wells début mars.Le tout avant d’étinceler de nouveau à Miami, tournoi qu’il a déjà remporté à six reprises, mais plus depuis 2016, et sur lequel il ne s’était plus aligné depuis 2019.A 37 ans, Djokovic bat des records de longévité: il devient le plus vieux finaliste de cette catégorie de tournoi, se qualifiant pour la 60e fois pour la finale, égalant le record d’Andre Agassi, pour 40 succès jusqu’ici.Battu pour la 13e fois en 14 confrontations par Djokovic, Grigor Dimitrov (15e mondial) a rendu hommage à “la liberté” affichée par le Serbe.”Quand vous avez son palmarès, vous êtes évidemment plus libre. Cette confiance qu’il affiche, c’est comme une tache impossible à effacer.”- Mensik gagne un duel de serveurs -En fin d’après-midi, le Tchèque Jakub Mensik, 54e joueur mondial, a réussi un petit exploit en dominant le N.4 mondial américain Taylor Fritz 7-6 (7/4), 4-6, 7-6 (7/4).Mensik s’est ainsi qualifié pour sa deuxième finale sur le circuit seulement, la première dans un tournoi de ce niveau, et visera un premier titre lors d’un choc des générations contre Djokovic.Malgré son inexpérience, le Tchèque a montré des nerfs d’acier pour dominer le 4e joueur mondial sans jamais lui voler son service, ne perdant le sien qu’une seule fois en 2h30.Il s’est montré à peine plus fort lors des deux jeux décisifs, dont celui de la 3e manche, remporté sur une faute adverse sur sa première balle de match après avoir bien tenu l’échange.Mensik, tombeur du Français Arthur Fils en quart de finale, a remporté les cinq tie-breaks qu’il a eu à disputer à Miami en s’appuyant sur un service redoutable (25 aces contre Fritz), notamment grâce à sa taille (1,93 m).Il avait résisté mais perdu en trois sets contre Djokovic lors de leur seule confrontation en octobre dernier, en quart de finale à Shanghai.La finale du tournoi féminin opposera samedi la N.1 mondiale bélarusse Aryna Sabalenka à la N.4, l’Américaine Jessica Pegula.

Séisme: plus de 700 morts, recherches tous azimuts en Birmanie et en Thaïlande

Plus de 700 personnes ont perdu la vie en Birmanie en Thaïlande dans le puissant séisme de magnitude 7.7 qui a frappé la région vendredi, selon un bilan fortement revu à la hausse par les autorités samedi, tandis que les secours multiplient les efforts pour rechercher des survivants.Le tremblement de terre, peu profond, s’est produit vendredi au nord-ouest de la ville birmane de Sagaing (centre) vers 06H20 GMT (12H50 en Birmanie et 13H20 en Thaïlande), suivi par une réplique de magnitude de 6,4 (révisée ensuite à 6,7) quelques minutes après.Les secousses ont provoqué des scènes de chaos et de désolation en Birmanie, où l’effondrement de maisons, d’immeubles, de ponts ou de sites religieux laissent craindre une catastrophe de grande ampleur dans un pays rendu exsangue par le conflit civil qui dure depuis le coup d’Etat de la junte de 2021.Au moins 694 personnes sont mortes, et 1.670 autres blessées, rien qu’à Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, considérée comme la zone la plus sinistrée, a indiqué samedi la junte. Mais les moyens de communication étant endommagés, l’étendue du désastre reste encore à difficile à évaluer, et le bilan humain pourrait encore fortement s’aggraver.Jamais un séisme d’une telle intensité n’avait frappé la Birmanie en plus d’un siècle, selon les géologues américains, les secousses étant suffisamment puissantes pour semer la terreur à 1.000 kilomètres de l’épicentre, parmi des millions d’habitants de Bangkok où les séismes sont rarement ressentis.Des secouristes se sont relayés toute la nuit à la recherche de survivants dans les décombres d’un bâtiment en construction de 30 étages qui s’est effondré en quelques secondes sous l’effet des secousses. La chute de la tour a englouti des dizaines d’ouvriers, piégés dans une montagne de gravats et de poutres d’acier déformées.- Accouchement en plein air -Le gouverneur de Bangkok Chadchart Sittipunt a déclaré à l’AFP qu’une dizaine de personnes ont été tuées dans la capitale thaïlandaise, la plupart sur le site de construction, mais prévenu que le bilan pourrait s’alourdir.”Nous faisons de notre mieux avec les ressources que nous avons, parce que chaque vie compte”, a affirmé samedi Chadchart aux journalistes, depuis l’endroit où l’immeuble s’est écroulé, proche du marché de Chatuchak, prisé des touristes.”Notre priorité c’est d’agir le plus rapidement possible pour tous les sauver”, a-t-il assuré.Les autorités de la capitale ont ordonné le déploiement de plus d’une centaine de spécialistes pour contrôler la sécurité des bâtiments, après avoir reçu plus de 2.000 signalements de dommages.Environ 400 personnes ont passé la nuit de vendredi à samedi dans des parcs ouverts en raison de l’urgence, leurs domiciles n’étant pas assez sûrs pour y retourner, selon le gouverneur.A Bangkok, où les séismes sont extrêmement rares, les secousses ont été illustrées par des images spectaculaires: foule d’habitants évacués dans les rues, ou des piscines sur le toit d’immeubles ou d’hôtels qui débordent.Une femme a dû accoucher en plein air après avoir été évacuée d’un hôpital. Un chirurgien a également continué à opérer un patient à l’extérieur, après qu’il a fallu quitter d’urgence le bloc, a indiqué un porte-parole à l’AFP.- “Terrible” -En Birmanie, quatre ans de guerre civile à la suite du coup d’Etat du 1er février 2021 contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi ont décimé le système hospitalier et isolé le pays du reste du monde, laissant craindre une crise humanitaire d’ampleur.Le chef de la junte a lancé un rare appel à l’aide internationale, invitant “tout pays, toute organisation” à venir apporter son secours. Par le passé, de précédents régimes militaires ont évité de réclamer de l’assistance de l’étranger après des catastrophes naturelles.Les autorités ont déclaré l’état d’urgence dans les six régions les plus affectées.Dans un hôpital de la capitale Naypyidaw, des centaines de blessés ont été pris en charge à l’extérieur en raison des dégâts subis par le bâtiment, ont constaté des journalistes de l’AFP.A Mandalay, des photos de l’AFP montrent de nombreux immeubles en ruines. Un résident, joint au téléphone, a dit à l’AFP qu’un hôpital et un hôtel avaient été détruits, parmi d’autres édifices, ajoutant que la ville manquait cruellement de secouristes.Une immense file d’attente de bus et de camions s’est formée à un point de contrôle pour entrer dans la capitale Naypyidaw tôt samedi. Les offres d’aide étrangère ont commencé à affluer.”Nous allons les aider (…) C’est terrible ce qu’il se passe”, a déclaré le président américain Donald Trump vendredi.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a transmis ses condoléances aux victimes en Birmanie et en Thaïlande.L’Inde, la France, l’Union européenne et l’Indonésie ont aussi proposé leur assistance, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déclenchement de son système de gestion des urgences.burx-ah/lgo