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Derrière le droit du sol, la Cour suprême américaine appelée à brider les pouvoirs des juges

La Cour suprême américaine examine jeudi la suspension par les tribunaux du décret de Donald Trump revenant sur le droit du sol, le président républicain contestant le pouvoir des juges à prononcer des décisions de portée nationale.Dès le 20 janvier, jour de son investiture, Donald Trump a signé ce décret, l’un des plus critiqués de son nouveau mandat, affirmant vouloir ainsi combattre l’immigration clandestine. Il avait alors qualifié de “ridicule” le principe du droit du sol, consacré par le 14e amendement de la Constitution, disposant que tout enfant né aux Etats-Unis est automatiquement citoyen américain, et appliqué depuis plus de 150 ans.Le décret présidentiel a été rapidement contesté en justice et son application a été suspendue sur tout le territoire américain par plusieurs tribunaux et cours d’appel fédéraux.L’administration Trump a donc sollicité l’intervention de la Cour suprême à majorité conservatrice dans cette bataille judiciaire.Elle a demandé a minima aux neuf juges – six conservateurs et trois progressistes – de limiter la portée des décisions des juridictions inférieures aux seules personnes directement concernées, à savoir celles qui ont saisi la justice, dénonçant ce qu’elle décrit comme une dérive.”La nécessité d’une intervention de la Cour est devenue urgente étant donné que les suspensions à portée universelle ont atteint des proportions de tsunami”, assure le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, dans ses arguments écrits.”Ces suspensions nuisent irrémédiablement à notre système de séparation des pouvoirs en interdisant au pouvoir exécutif d’appliquer une politique fondamentale du président”, ajoute-t-il.-“Uniformité de la nationalité”-“Les suspensions à portée universelle garantissent l’uniformité de la nationalité américaine, un domaine dans lequel une cohérence à l’échelle nationale est d’importance vitale”, font au contraire valoir deux associations de défense des immigrés qui ont obtenu la suspension du décret.”La nationalité d’un enfant ne devrait pas dépendre de son Etat de naissance ou de l’association à laquelle ses parents ont adhéré”, insistent-elles.Si la Cour suprême donnait raison à l’administration Trump, “un bébé né dans le New Jersey serait un citoyen américain et un membre à part entière de la société, mais il serait un étranger expulsable s’il était né dans le Tennessee”, soulignent ces associations.Les administrations successives, républicaines comme démocrates ont souvent exprimé leur frustration envers ces suspensions à portée universelle qui permettent à un seul juge fédéral de bloquer leur politique, sur des sujets d’importance nationale, comme l’avortement, l’immigration ou encore les prêts étudiants.Le nombre record de décisions de l’administration Trump contrecarrées par les juges est dû non au “militantisme politique” d’un petit nombre de magistrats radicalisés comme elle le prétend, mais tout simplement au volume inédit d’actions entreprises par l’exécutif, remarque le constitutionnaliste Steven Schwinn. “Ce qu’il se passe, c’est que l’administration Trump outrepasse constamment ses prérogatives et les tribunaux font ce qu’ils doivent faire, à savoir réfréner les actions illégales dans un système de séparation des pouvoirs”, explique à l’AFP ce professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois à Chicago.Plusieurs juges de la Cour suprême, conservateurs comme progressistes, ont critiqué ces suspensions à portée nationale.Mais le sujet de l’acquisition de la citoyenneté américaine ne se prête guère à une décision de la Cour en faveur de l’administration Trump, estime Steven Schwinn.La décision de la Cour suprême est attendue d’ici le terme de sa session actuelle, fin juin.Le décret présidentiel interdit au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux Etats-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse “carte verte”.Le 14e amendement a été adopté en 1868, après la Guerre civile et l’abolition de l’esclavage, afin de garantir les droits des esclaves affranchis et de leurs descendants.

Derrière le droit du sol, la Cour suprême américaine appelée à brider les pouvoirs des juges

La Cour suprême américaine examine jeudi la suspension par les tribunaux du décret de Donald Trump revenant sur le droit du sol, le président républicain contestant le pouvoir des juges à prononcer des décisions de portée nationale.Dès le 20 janvier, jour de son investiture, Donald Trump a signé ce décret, l’un des plus critiqués de son nouveau mandat, affirmant vouloir ainsi combattre l’immigration clandestine. Il avait alors qualifié de “ridicule” le principe du droit du sol, consacré par le 14e amendement de la Constitution, disposant que tout enfant né aux Etats-Unis est automatiquement citoyen américain, et appliqué depuis plus de 150 ans.Le décret présidentiel a été rapidement contesté en justice et son application a été suspendue sur tout le territoire américain par plusieurs tribunaux et cours d’appel fédéraux.L’administration Trump a donc sollicité l’intervention de la Cour suprême à majorité conservatrice dans cette bataille judiciaire.Elle a demandé a minima aux neuf juges – six conservateurs et trois progressistes – de limiter la portée des décisions des juridictions inférieures aux seules personnes directement concernées, à savoir celles qui ont saisi la justice, dénonçant ce qu’elle décrit comme une dérive.”La nécessité d’une intervention de la Cour est devenue urgente étant donné que les suspensions à portée universelle ont atteint des proportions de tsunami”, assure le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, dans ses arguments écrits.”Ces suspensions nuisent irrémédiablement à notre système de séparation des pouvoirs en interdisant au pouvoir exécutif d’appliquer une politique fondamentale du président”, ajoute-t-il.-“Uniformité de la nationalité”-“Les suspensions à portée universelle garantissent l’uniformité de la nationalité américaine, un domaine dans lequel une cohérence à l’échelle nationale est d’importance vitale”, font au contraire valoir deux associations de défense des immigrés qui ont obtenu la suspension du décret.”La nationalité d’un enfant ne devrait pas dépendre de son Etat de naissance ou de l’association à laquelle ses parents ont adhéré”, insistent-elles.Si la Cour suprême donnait raison à l’administration Trump, “un bébé né dans le New Jersey serait un citoyen américain et un membre à part entière de la société, mais il serait un étranger expulsable s’il était né dans le Tennessee”, soulignent ces associations.Les administrations successives, républicaines comme démocrates ont souvent exprimé leur frustration envers ces suspensions à portée universelle qui permettent à un seul juge fédéral de bloquer leur politique, sur des sujets d’importance nationale, comme l’avortement, l’immigration ou encore les prêts étudiants.Le nombre record de décisions de l’administration Trump contrecarrées par les juges est dû non au “militantisme politique” d’un petit nombre de magistrats radicalisés comme elle le prétend, mais tout simplement au volume inédit d’actions entreprises par l’exécutif, remarque le constitutionnaliste Steven Schwinn. “Ce qu’il se passe, c’est que l’administration Trump outrepasse constamment ses prérogatives et les tribunaux font ce qu’ils doivent faire, à savoir réfréner les actions illégales dans un système de séparation des pouvoirs”, explique à l’AFP ce professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois à Chicago.Plusieurs juges de la Cour suprême, conservateurs comme progressistes, ont critiqué ces suspensions à portée nationale.Mais le sujet de l’acquisition de la citoyenneté américaine ne se prête guère à une décision de la Cour en faveur de l’administration Trump, estime Steven Schwinn.La décision de la Cour suprême est attendue d’ici le terme de sa session actuelle, fin juin.Le décret présidentiel interdit au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux Etats-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse “carte verte”.Le 14e amendement a été adopté en 1868, après la Guerre civile et l’abolition de l’esclavage, afin de garantir les droits des esclaves affranchis et de leurs descendants.

L’Uruguay dit adieu à son charismatique ex-président “Pepe” Mujica

Entre larmes et applaudissements, des milliers d’Uruguayens ont dit adieu mercredi au populaire ex-président José Mujica (2010-2015), figure de la gauche latino-américaine, décédé la veille d’un cancer à l’âge de 89 ans.Ancien guérillero et adepte d’un mode de vie austère, José Mujica, dit “Pepe”, est mort mardi dans sa modeste ferme de la périphérie de Montevideo.Dans …

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Après une décennie sous l’emprise de P. Diddy, Cassie n’avait “plus envie de vivre”

La chanteuse Cassie a poursuivi mercredi son témoignage choc au procès de la star du hip-hop P. Diddy et raconté comment, après avoir été forcée à des relations sexuelles avec d’autres hommes durant une décennie, elle avait perdu l'”envie de vivre”.La chanteuse américaine de R&B est la pièce centrale de l’accusation au procès ultra médiatisé du rappeur et producteur de 55 ans, tombé de son piédestal depuis que les accusations de violences sexuelles se sont multipliées contre lui en 2023.Peu après le début de sa relation avec le rappeur, avec lequel elle est restée une dizaine d’années, Cassie dit avoir été contrainte de participer à des “freak-offs”: des marathons sexuels que P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, dirigeait et dont elle était le centre de l’attention mais aussi, selon elle, l’objet.Sur des écrans au tribunal ont défilé mercredi les visages d’une douzaine d’hommes, des “escorts” soupçonnés d’avoir été recrutés et rémunérés pour ces “freak-offs”. Cassie les a reconnus et pour la majorité d’entre eux s’est souvenue de leur prénom ou surnom.La chanteuse de 38 ans a confirmé avoir eu des relations sexuelles avec chacun d’entre eux, en présence de P. Diddy.Ces “escorts” étaient payés avec “l’argent de Sean” Combs mais c’est elle qui avait pour tâche de les recruter, a-t-elle précisé. Ils étaient payés en cash, plusieurs milliers de dollars à chaque fois, ce qu’a confirmé l’un d’eux lundi à la barre.- “Il a des armes” -Interrogée par la procureure Emily Johnson pour savoir si elle voulait participer à ces “freak-offs”, la chanteuse a répondu: “non”, mais que “Sean” ne lui laissait pas le choix.”Il pouvait me pousser contre le sol, me frapper sur le côté de la tête”, a-t-elle déclaré, précisant qu’en 2011, quatre ans après le début de leur relation, P. Diddy était devenu fou de rage en découvrant qu’elle avait vu le rappeur Kid Cudi: “Il a des armes. Je sais ce dont il est capable.”Si elle ne répondait pas à ses ordres, il envoyait sa garde rapprochée la chercher. Si elle ne se pliait pas à ses désirs, il la frappait, avait-elle indiqué mardi.Mercredi, la chanteuse a affirmé consommer des opiacés afin de se détacher, de se dissocier d’elle-même dans ces moments pénibles: “Cela me permettait d’être insensible, c’est pour ça que j’en consommais tant (…) c’était une sorte de fuite”.”C’était dégoûtant, c’était trop, j’étais accablée”, avait-elle dit mardi aux jurés, à propos de ces actes sexuels scénarisés et dirigés par son compagnon de l’époque dans des chambres d’hôtel.Une vidéo datée de 2016, diffusée cette semaine aux jurés, montre P. Diddy se déchaîner contre Cassie dans un couloir d’hôtel de Los Angeles, l’attrapant par la nuque, la projetant au sol et lui assénant un lourd coup de pied.- “Oeil au beurre noir” -Mercredi, la procureure a montré des photos de Cassie après l’épisode de l’hôtel. Sa lèvre est enflée et elle porte de grosses lunettes noires.”Je portais des lunettes noires car j’avais un oeil au beurre noir et j’essayais de le dissimuler”, a-t-elle déclaré au tribunal, témoignant ainsi du décalage entre les photos glamour du couple sur les tapis rouges et celles montrées à l’audience.Une de ses amies a appelé la police mais Cassie a dit ne pas souhaiter alors identifier son agresseur: “Je n’étais pas prête”.Le couple a définitivement rompu en 2018, une séparation ponctuée par un viol, selon elle. L’artiste a affirmé avoir souffert de “flashbacks horribles” durant les années qui ont suivi.Mariée en 2019 avec Alex Fine, coach sportif et acteur, elle a raconté lui avoir confié, en 2023, avoir des aspirations suicidaires.”Je n’avais plus envie de vivre”, a-t-elle dit. “Je ne pouvais supporter la douleur que je ressentais”. L’épisode l’a incitée à entamer une thérapie et une cure de désintoxication.Cassie, qui a eu deux enfants avec Alex Fine et est enceinte d’un troisième, sera soumise à un contre-interrogatoire de la défense à partir de jeudi.P. Diddy est accusé d’avoir profité de sa notoriété et de ses moyens financiers pour forcer des femmes à participer à ces longues séances sexuelles avec des hommes prostitués, qu’il regardait, filmait, et dont il menaçait de diffuser les vidéos si les victimes parlaient. D’autres femmes sont attendues pour témoigner à ce procès au terme duquel Sean Combs, figure incontournable du hip-hop des trois dernières décennies, risque la prison à vie.arb-gl-mdo-tu/bpe

Après une décennie sous l’emprise de P. Diddy, Cassie n’avait “plus envie de vivre”

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Ukraine: Poutine absent aux pourparlers d’Istanbul

Le président russe Vladimir Poutine n’assistera pas jeudi à Istanbul aux pourparlers directs avec les Ukrainiens, malgré l’invitation de son homologue américain Donald Trump qui avait évoqué “la possibilité” d’aller en Turquie si son homologue russe en faisait de même.Le Kremlin a dévoilé mercredi soir les membres de la délégation qui se rendront à Istanbul jeudi pour des pourparlers directs avec les Ukrainiens, sans mention du nom de Vladimir Poutine qui avait été également invité à s’y rendre par son homologue Volodymyr Zelensky.La délégation russe sera menée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et le vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon la liste publiée en soirée par le Kremlin.Cette annonce met un terme à la possibilité que le président russe rencontre son homologue ukrainien. Ces derniers jours, Volodymyr Zelensky avait appelé Vladimir Poutine à se rendre “en personne” à ces discussions, annoncées par le maître du Kremlin et censées ouvrir un processus diplomatique pour trouver une issue à plus de trois ans d’offensive russe meurtrière en Ukraine.Le président russe, apparu publiquement à plusieurs reprises depuis l’offre de M. Zelensky, avait gardé le silence sur le sujet. C’est en vain que le président brésilien Lula a appelé, lors d’une conversation téléphonique mercredi, son homologue russe à se rendre à Istanbul, selon la présidence brésilienne.Donald Trump, qui pousse pour une fin rapide des combats entre la Russie et l’Ukraine, a dit mercredi qu’il y avait “une possibilité” qu’il aille en Turquie si son homologue russe y était aussi.”Je ne sais pas s’il y va. Je sais qu’il voudrait que j’y sois. C’est une possibilité”, a déclaré M. Trump.C’est néanmoins la première fois que des représentants russes échangeraient directement avec des représentants ukrainiens sur l’issue du conflit depuis l’échec des discussions initiales tenues dans la foulée du déclenchement de l’offensive russe à grande échelle en février 2022.M. Zelensky a assuré que l’Ukraine était “prête à toutes les formes de négociations” en vue de mettre fin au conflit déclenché en 2022 par la Russie.- Questions “politiques” et “techniques” -Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a précisé à la télévision russe s’attendre à ce que la réunion ait lieu “dans la matinée” et que des questions “politiques” et “techniques” seraient au menu.Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky doit rencontrer à Ankara mercredi ou jeudi le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan.Le secrétaire d’État américain Marco Rubio sera en Turquie pour ces discussions russo-ukrainiennes, comme l’avait annoncé mardi Donald Trump.Mais M. Rubio est attendu vendredi à Istanbul, d’après un haut responsable américain, ajoutant à l’incertitude quant à la date même à laquelle les négociations russo-ukrainiennes se dérouleront.- Pas de “paix dictée” par Moscou -Depuis, la Russie et l’Ukraine campent sur des positions opposées.Vladimir Poutine réclame toujours que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et l’assurance de garder les régions ukrainiennes annexées par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.L’Ukraine veut, de son côté, des “garanties de sécurité” solides pour éviter toute nouvelle attaque de la Russie et que l’armée russe, qui contrôle environ 20% de son territoire, s’en retire, malgré les appels de Moscou à accepter “les nouvelles réalités” du terrain.Les Européens, alliés de l’Ukraine mais qui peinent à se faire entendre, ont menacé la Russie de sanctions “massives” si celle-ci n’acceptait pas un cessez-le-feu dans les prochains jours. En attendant, l’UE a approuvé mercredi un 17e paquet de mesures à son encontre.Dans ce contexte mouvant, le chancelier allemand Friedrich Merz a exhorté les autres Etats européens et les Américains à maintenir “la plus grande unité possible” et refuser une “paix dictée” par Moscou.Parmi les pays proches de la Russie, la Turquie, qui avait accueilli une partie des premiers pourparlers en 2022, a salué ces derniers jours un “tournant historique” après l’annonce des discussions directes, tandis que la Chine, partenaire fidèle de Moscou, a dit espérer un accord de paix “durable et contraignant”.Dans cette effervescence diplomatique, une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Otan, prévue de longue date, a lieu mercredi et jeudi à Antalya, en Turquie, pour évoquer la hausse des dépenses militaires des pays de l’Alliance atlantique.