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Gaza: l’ONU condamne le système d’aide mis en place par Israël
Un haut responsable de l’ONU a dénoncé mercredi comme “une distraction” indigne le nouveau système de distribution d’aide mis en place par Israël dans la bande de Gaza, après une distribution chaotique ayant fait 47 blessés la veille.L’armée israélienne a démenti avoir ouvert le feu sur la foule en marge de cette distribution organisée mardi à Rafah, dans le sud de Gaza, dans un nouveau centre tenu par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée créée avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis.L’opération a tourné au chaos lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur les lieux, selon des journalistes de l’AFP.”Environ 47 personnes ont été blessées”, “la plupart par balles”, et “les tirs provenaient de l’armée israélienne”, a déclaré mercredi Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés.L’armée israélienne a fait état de “tirs de sommation en l’air” effectués par ses soldats “dans la zone à l’extérieur” du centre géré par la GHF, “en aucun cas vers les gens”.”Nous vérifions les informations de l’ONU. À l’heure où nous parlons, nous n’avons aucune information à ce sujet”, a encore déclaré à l’AFP le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée. – “Images choquantes” -“Nous avons vu hier les images choquantes (…) C’était chaotique, indigne et dangereux”, a déclaré à Tokyo le responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.Il a qualifié de “distraction par rapport aux atrocités” le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d’aide à une société privée.”Le temps presse pour éviter la famine, donc les humanitaires doivent être autorisés à accomplir leur travail salvateur maintenant”, a ajouté M. Lazzarini, accusé par Israël d’être à la tête d’une “organisation terroriste” liée au Hamas. La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu “une perte de contrôle momentanée” sur le site de Rafah.Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il imposait à Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher ses derniers otages.Depuis lors, plusieurs centaines de camions d’aide ont été autorisés par Israël à entrer dans le petit territoire affamé et dévasté.Mais l’ONU dénonce les “obstacles ahurissants” imposés selon elle par Israël et entravant le travail de ses agences, Israël accusant en retour les Nations unies de refuser “de faire (leur) travail”.La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir de trêve ni de libération des otages détenus depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.- Soutien aux otages -Dans la bande de Gaza, des frappes israéliennes ont fait 16 morts, selon la Défense civile.A l’appel du Forum des familles, principale organisation israélienne plaidant pour un cessez-le-feu qui permettrait la libération des otages, des centaines de personnes ont commencé à se réunir à des carrefours en Israël à 06h29 (03h29 GMT), heure à laquelle a commencé l’attaque du Hamas sur le sud du pays.”Je veux que vous sachiez que lorsqu’Israël torpille des accords, il le fait au détriment des otages. Leurs conditions s’aggravent immédiatement, la nourriture diminue, la pression augmente et les bombardements et les actions militaires ne les sauvent pas, ils mettent leur vie en danger”, a dit l’ancienne otage Arbel Yehud, lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv.Les manifestants se sont rassemblés le long de rubans jaunes géants, symbole des otages. Des pancartes portant le chiffre 600 ont été placées le long des routes et les manifestants ont bloqué la principale autoroute urbaine de Tel-Aviv.L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Gaza: l’ONU condamne le système d’aide mis en place par Israël
Un haut responsable de l’ONU a dénoncé mercredi comme “une distraction” indigne le nouveau système de distribution d’aide mis en place par Israël dans la bande de Gaza, après une distribution chaotique ayant fait 47 blessés la veille.L’armée israélienne a démenti avoir ouvert le feu sur la foule en marge de cette distribution organisée mardi à Rafah, dans le sud de Gaza, dans un nouveau centre tenu par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée créée avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis.L’opération a tourné au chaos lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur les lieux, selon des journalistes de l’AFP.”Environ 47 personnes ont été blessées”, “la plupart par balles”, et “les tirs provenaient de l’armée israélienne”, a déclaré mercredi Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés.L’armée israélienne a fait état de “tirs de sommation en l’air” effectués par ses soldats “dans la zone à l’extérieur” du centre géré par la GHF, “en aucun cas vers les gens”.”Nous vérifions les informations de l’ONU. À l’heure où nous parlons, nous n’avons aucune information à ce sujet”, a encore déclaré à l’AFP le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée. – “Images choquantes” -“Nous avons vu hier les images choquantes (…) C’était chaotique, indigne et dangereux”, a déclaré à Tokyo le responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.Il a qualifié de “distraction par rapport aux atrocités” le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d’aide à une société privée.”Le temps presse pour éviter la famine, donc les humanitaires doivent être autorisés à accomplir leur travail salvateur maintenant”, a ajouté M. Lazzarini, accusé par Israël d’être à la tête d’une “organisation terroriste” liée au Hamas. La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu “une perte de contrôle momentanée” sur le site de Rafah.Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il imposait à Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher ses derniers otages.Depuis lors, plusieurs centaines de camions d’aide ont été autorisés par Israël à entrer dans le petit territoire affamé et dévasté.Mais l’ONU dénonce les “obstacles ahurissants” imposés selon elle par Israël et entravant le travail de ses agences, Israël accusant en retour les Nations unies de refuser “de faire (leur) travail”.La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir de trêve ni de libération des otages détenus depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.- Soutien aux otages -Dans la bande de Gaza, des frappes israéliennes ont fait 16 morts, selon la Défense civile.A l’appel du Forum des familles, principale organisation israélienne plaidant pour un cessez-le-feu qui permettrait la libération des otages, des centaines de personnes ont commencé à se réunir à des carrefours en Israël à 06h29 (03h29 GMT), heure à laquelle a commencé l’attaque du Hamas sur le sud du pays.”Je veux que vous sachiez que lorsqu’Israël torpille des accords, il le fait au détriment des otages. Leurs conditions s’aggravent immédiatement, la nourriture diminue, la pression augmente et les bombardements et les actions militaires ne les sauvent pas, ils mettent leur vie en danger”, a dit l’ancienne otage Arbel Yehud, lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv.Les manifestants se sont rassemblés le long de rubans jaunes géants, symbole des otages. Des pancartes portant le chiffre 600 ont été placées le long des routes et les manifestants ont bloqué la principale autoroute urbaine de Tel-Aviv.L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Espagne: le gouvernement nie qu’une “expérimentation” ait provoqué la méga-panne
Le gouvernement espagnol a nié mercredi qu’une “quelconque expérimentation” sur le réseau espagnol ait pu provoquer la méga-panne électrique du 28 avril et dénoncé les “fausses informations” sur l’origine de la coupure, qui reste inconnue un mois tout juste après l’incident.”Il est faux, totalement faux que le gouvernement ait mené une quelconque expérimentation” sur le réseau électrique avant la coupure, a assuré la ministre de l’Ecologie Sara Aagesen, interrogée au Parlement sur un article de presse mettant en cause l’action de l’exécutif en amont de la panne.”Il n’est pas responsable de désigner des coupables alors que les causes de la panne sont toujours en cours d’identification” et “il n’est pas responsable non plus de dire que le gouvernement faisait des expériences”, a-t-elle ajouté, en dénonçant des “fausses informations” et “manipulations”.Dans un article publié le 23 mai, le quotidien conservateur britannique The Telegraph a assuré, en citant des sources à Bruxelles, que les autorités espagnoles “menaient une expérience” sur le réseau électrique du pays lorsque la coupure a eu lieu.L’objectif était de voir “jusqu’où elles pouvaient pousser la dépendance aux énergies renouvelables” en vue de la fermeture de deux réacteurs nucléaires en 2027 dans l’ouest du pays, première étape d’une sortie définitive du nucléaire prévue en 2035, a-t-il écrit.Cette hypothèse a été également démentie mercredi par la présidente du gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, Beatriz Corredor, qui a assuré dans un entretien au quotidien catalan La Vanguardia que cette information était “totalement fausse”.Lors de la coupure du 28 avril, “il n’y a pas eu d’excès d’énergies renouvelables”, et il n’y a pas eu non plus “de court-circuit, de surcharge” du réseau et “de cyberattaque”, répète par ailleurs Mme Corredor, écartant une à une plusieurs pistes évoquées ces dernières semaines.Dans cet entretien, cette ancienne députée socialiste pointe en revanche le rôle de certains producteurs d'”énergie conventionnelle”, issue de centrales à gaz, nucléaires ou hydrauliques, accusés d’avoir eu ce jour-là “des paramètres de contrôle de la tension inférieurs à la norme”.”En d’autres termes, ce sont les énergies conventionnelles qui n’ont pas correctement contrôlé la tension”, poursuit la responsable de REE, sans préciser si ce défaut de contrôle pourrait avoir joué un rôle dans l’effondrement du système électrique espagnol.Dans un communiqué publié mardi soir, l’Association des entreprises d’énergie électrique espagnole (Aelec), auquel appartiennent notamment les géants Iberdrola et Endesa, a assuré que ses membres n’avaient “identifié aucun défaut dans leurs installations”.”Cela veut dire que les systèmes de protection ont fonctionné comme ils le devaient”, a assuré l’Aelec, en pointant en revanche le manque de “transparence” des autorités. “Il faut que REE partage ses informations avec tous les acteurs impliqués”, a-t-elle insisté.Selon les autorités, deux fortes oscillations électriques ont été repérées dans les 30 minutes avant la panne. Elles ont été suivies de trois incidents distincts en l’espace de 20 secondes dans des sous-stations électriques de Grenade (sud), Badajoz (sud-ouest) et Séville (sud).La cause exacte de ces incidents, qui ont privé d’électricité l’Espagne et le Portugal durant de longues heures, n’est elle toujours pas connue.
Espagne: le gouvernement nie qu’une “expérimentation” ait provoqué la méga-panne
Le gouvernement espagnol a nié mercredi qu’une “quelconque expérimentation” sur le réseau espagnol ait pu provoquer la méga-panne électrique du 28 avril et dénoncé les “fausses informations” sur l’origine de la coupure, qui reste inconnue un mois tout juste après l’incident.”Il est faux, totalement faux que le gouvernement ait mené une quelconque expérimentation” sur le …
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Roland-Garros: Paolini et Musetti qualifiés, en attendant Swiatek et Alcaraz
Les tenants du titre Iga Swiatek et Carlos Alcaraz aux destins croisés, l’une en plein doute, l’autre sur un petit nuage, tenteront mercredi de se qualifier pour le troisième tour de Roland-Garros, à l’instar des Italiens Jasmine Paolini et Lorenzo Musetti. . Le roc Alcaraz, Swiatek en missionL’Espagnol de 22 ans retrouve mercredi le court Philippe-Chatrier, après un premier tour facilement remporté sur le Lenglen, où il affronte le Hongrois Fabian Marozsan (56e). Leur dernière rencontre sur terre battue, en 2023 à Rome, s’était soldée par une défaite de “Carlitos”.Récent vainqueur des Masters 1000 de Monte-Carlo et Rome, également disputés sur la surface ocre, le Murcien a débarqué en forme et en confiance porte d’Auteuil, avec l’espoir de conserver son titre, ce qui n’est plus arrivé depuis Rafael Nadal (2019, 2020).A l’inverse, la Polonaise Iga Swiatek est sevrée de titre depuis son troisième sacre consécutif à Paris en juin 2024 et n’est pas en confiance. L’ancienne N.1 mondiale est retombée au 5e rang, son plus mauvais classement depuis février 2022. Rassurée par une victoire 6-3, 6-3, tout en maîtrise au premier tour, la native de Varsovie attend mercredi la Britannique Emma Raducanu (41e) en troisième rotation sur le Central, après Alcaraz-Marozsan. . Les Italiens régalent, Zheng assureIl n’y a pas que Jannik Sinner qui fait briller l’Italie. Son compatriote Lorenzo Musetti (7e) a expédié le Colombien Daniel Elahi Galan (122e) 6-4, 6-0, 6-4, après un premier set où l’Italien a perdu un temps le fil, alors qu’il menait 5-2 et servait pour le set. Interlude de courte durée pour le finaliste italien du Masters 1000 de Monte-Carlo – demi-finaliste sur la terre battue de Madrid et Rome – puisqu’il a retrouvé de la justesse et la qualité de son revers à une main pour conclure et prendre les deux manches suivantes, avec un dernier jeu légèrement retardé par quelques gouttes de pluie. Dans le tableau féminin, la Toscane Jasmine Paolini (4e), finaliste l’an dernier, a mieux abordé son deuxième match que son entrée en lice, où elle avait cédé un set à la Chinoise Yuan Yue (87e). Contre l’Australienne Ajla Tomljanovic (71e), la lauréate du WTA 1000 de Rome n’a pas tremblé en s’imposant en deux manches 6-3, 6-3. Sur le court Suzanne-Lenglen, la championne olympique chinoise Zheng Qinwen (8e) n’a fait qu’une bouchée de la Colombienne Emiliana Arango (85e), 6-2, 6-3. Elle rencontrera au prochain tour la jeune Canadienne Victoria Mboko (18 ans, 120e), qui a éliminé l’Allemande Eva Lys (59e) 6-4, 6-4. . Halys et Mpetshi Perricard seuls en liceAprès la victoire de Gaël Monfils en cinq sets dans la nuit de mardi à mercredi, le menu du jour pour les joueurs français peut paraître bien maigre avec seulement deux matches. Quentin Halys (52e) retrouve le deuxième tour après cinq éliminations d’affilée au premier tour (2017, 2019, 2020, 2022, 2023).Demi-finaliste de l’ATP 500 de Dubaï (dur) en février, Halys affronte le Serbe Miomir Kecmanovic (46e) sur le court N.14. A 13h30, il y avait une manche partout 4-6, 6-3, la dernière étant remportée par le Français grâce à un ace. Le N.3 français Giovanni Mpetshi Perricard (37e) se frotte lui au joueur bosnien Damir Dzumhur (69e) sur le court Suzanne-Lenglen en troisième rotation. En cas de victoire, le Lyonnais pourrait rencontrer au prochain tour Carlos Alcaraz. Opposé au N.1 mondial Jannik Sinner, le presque retraité Richard Gasquet s’offrira jeudi une affiche de gala devant le public français pour ce qui devrait être, sauf surprise majuscule, le dernier match de sa carrière.
Climat: jugement “historique” en Allemagne contre les énergéticiens
La justice allemande a reconnu mercredi le principe d’une responsabilité mondiale des entreprises productrices d’électricité dans les dommages liés aux émissions de gaz à effet de serre, quel que soit l’endroit où ils se produisent.Il s’agit, selon les ONG environnementales, d’un précédent potentiellement très important pour les litiges liés au réchauffement climatique.”S’il y a menace de préjudice, le responsable des émissions de CO2 pourrait être tenu de prendre des mesures pour les empêcher”, même si les dommages surviennent très loin de l’endroit où le producteur d’énergie se trouve, a tranché la cour d’appel de Hamm, saisie par un paysan péruvien s’estimant menacé par la fonte d’un glacier dans les Andes.C’est une “décision de principe historique” qui soutiendra les actions en justice, déjà nombreuses, contre les entreprises productrices d’énergie fossile, s’est félicitée l’ONG German Watch dans un communiqué.A l’inverse, le géant allemand de l’énergie RWE, qui était visé par la plainte, a jugé “inadmissible” l’idée qu’on puisse tenir les émetteurs de CO2 pour responsable de dégâts climatiques partout dans le monde, s’inquiétant de “conséquences imprévisibles pour l’économie allemande et son industrie” déjà en crise.- Risque d’inondation? -Avec cette décision, la cour d’appel de Hamm a statué sur la plainte déposée par Saul Luciano Lliuya contre l’énergéticien RWE.Cet agriculteur péruvien de 44 ans affirmait que le producteur d’électricité allemand devait être tenu en partie responsable de risques d’inondation de sa maison liés, à ses yeux, à la fonte d’un glacier dans la cordillère des Andes.RWE n’a certes pas de centrales au Pérou, ni de lien direct avec les effets locaux du réchauffement climatique à Huataz, son village. Mais selon une étude commandée par M. Lliuya et Germanwatch, l’ONG qui le soutient, RWE est responsable de 0,38% des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle. Et il devrait à ce titre payer les dégâts à hauteur de sa responsabilité.La cour a rejeté la plainte car “la collecte de preuves a montré qu’il n’y avait pas de danger concret pour [le] terrain” de M. Lliuya, avec un risque réel estimé “nettement inférieur à 1%”, selon un communiqué du tribunal.Mais, de manière générale, les juges se sont appuyés sur le code civil allemand pour donner raison au plaignant sur le principe d’une indemnisation de préjudice climatique, si celui-ci devait être démontré.Si un risque est établi, “l’émetteur de CO2 peut être tenu de prendre des mesures” pour empêcher qu’il ne se concrétise, a indiqué le tribunal dans son communiqué. Et si cet émetteur refuse d’agir, “il est possible d’établir des coûts avant la réalisation” du risque, que le producteur d’énergie “doit compenser à hauteur de sa part dans les émissions”, a-t-il ajouté, donnant raison au plaignant sur ce point.”Ce verdict vient renforcer le nombre croissant de litiges liés au climat”, avec plus de 60 affaires similaires déjà en cours dans le monde, a estimé Joana Setzer, professeure du Grantham Research Institute de la London School of Economics.- “Un cap important franchi” -RWE veut toutefois croire que la justice au final bloquera de telles procédures en dédommagement.”Des plaintes climatiques similaires – par exemple contre Volkswagen, Mercedes-Benz ou BMW – ont également été rejetées en première et deuxième instance en Allemagne”, selon RWE.Selon Germanwatch, le principe juridique de la responsabilité globale des entreprise face au réchauffement climatique, existe déjà au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, aux États-Unis ou au Japon.Depuis la première action en justice de M. Lliuya en 2015, les militants de l’environnement comptaient sur cette affaire pour atteindre un principe de dédommagement des pays du Sud victimes de la pollution du Nord.Mercredi, le paysan péruvien s’est dit “déçu” que le tribunal n’ait pas reconnu le besoin de protection de sa maison, puisqu’il repart sans indemnisation.Mais “même si mon dossier n’ira pas plus loin, il a permis de franchir un cap important et cela me remplit de fierté”, a-t-il ajouté, “ce jugement montre que les grands pollueurs qui influencent le climat peuvent au bout du compte être tenus pour responsables des dégâts qu’ils causent”.
Le chantier de l’A69 reprend à partir de mi-juin, colère des écologistes
La justice administrative a tranché: le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, fortement contesté depuis deux ans par les écologistes, va pouvoir reprendre à partir de mi-juin, après trois mois d’arrêt.La cour administrative d’appel de Toulouse a prononcé mercredi “un sursis à l’exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l’Etat”.Cette décision “constitue un véritable soulagement”, a réagi le ministre des Transports Philippe Tabarot. “Le juge a reconnu comme sérieux l’argument en faveur de l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur du projet”.”Les travaux reprendront à partir de mi-juin de manière progressive.”, a-t-il ajouté, tout en appelant à rester “vigilants”, “sur la prise en compte des enjeux de protection de l’environnement”.La cour se prononçait sur un recours en urgence déposé par l’Etat, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Elle doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.- “Tirer des leçons” -Cette décision intervient avant l’examen, lundi à l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi dite de “validation” adoptée au Sénat à une large majorité le 15 mai. “Cette reprise était très attendue par nos concitoyens, assure le député du Tarn Philippe Bonnecarrère. L’Assemblée nationale pourra ainsi débattre sereinement lundi de l’étape suivante: la proposition de loi de validation. Aucune obstruction ne peut maintenant se justifier”.Ce texte, contesté par les opposants qui le jugent contraire à la constitution, prévoit d’autoriser la poursuite du chantier, sans attendre que la cour d’appel administrative se prononce sur le fond, dans plusieurs mois.Saluant la décision, le maire DVD de Castres Pascal Bugis a regretté “un gâchis sur un plan financier”, l’arrêt des travaux ayant “augmenté le coût du chantier” et réitéré que l’A69 est “importante pour le développement du territoire”. A l’avenir, “il faudra que les recours soient purgés quand on démarre (un chantier), afin qu’il n’y ait plus d’aléas par la suite. Il faudra tirer des leçons”, a ajouté le maire de Castres.- “Premières ripostes” -Julie Rover, une des avocates des opposants à l’A69, s’est dite “stupéfaite” par la décision de la cour administrative. “Le risque aujourd’hui c’est de reprendre le chantier et que dans huit ou dix mois, il y ait une annulation qui soit confirmée”, avertit l’avocate.La Voie est libre a dénoncé une décision “vide d’arguments”. Les juges “ne pouvaient pas faire pire pour faire naître une suspicion de décision hautement politique”, regrette le collectif écologiste dans un communiqué.Le 27 février, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté le chantier de cette autoroute entamé en 2023, faute de Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) justifiant les atteintes à l’environnement.Depuis le début des travaux en mars 2023, ces militants écologistes ont occupé des arbres pour éviter leur abattage, tenté d’installer des ZAD (zones à défendre) sur le tracé ou organisé des rassemblements de milliers de personnes, parfois émaillés d’incidents violents avec les forces de l’ordre.Mercredi, les militants anti-A69 ont exprimé leur “sidération”, dénoncé une “mainmise du pouvoir sur la justice” et lancé aussitôt des appels à la mobilisation, notamment vers 18h30, devant la gare Matabiau à Toulouse. “L’69 ne passera pas! Premières ripostes à la reprise des travaux” ou “Nous n’allons pas les laisser faire”, annoncent-ils sur les réseaux sociaux.Une grande mobilisation est également convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier. Thomas Brail, figure de la contestation, perché à plusieurs reprises dans des arbres pour éviter leur abattage, s’est dit “atterré” et a annoncé qu’il entamerait une grève de la soif, dès la reprise des travaux.Ces derniers mois, les partisans de l’A69 se sont aussi fait entendre, notamment en manifestant en masse le 8 mars à Castres avec comme slogan: “A69, on finit!”. Ils voient dans l’autoroute une solution de désenclavement du bassin de population de Castres-Mazamet, qui compte environ 100.000 habitants.Or, pour les opposants, ce bassin n’est pas enclavé et, même s’il l’était, une autoroute ne serait certainement pas une garantie de désenclavement, fustigent-ils.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, une échéance qui ne pourra pas être respectée.Pour finaliser le chantier, Atosca doit maintenant rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins de chantier.
Pour le chirurgien pédocriminel Le Scouarnec, l’heure du verdict approche
L’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, qui encourt la peine maximale de 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles, va connaître mercredi le sort que lui réserve la justice après trois mois d’audience devant la cour criminelle du Morbihan.Cet homme aujourd’hui âgé de 74 ans, qualifié de “diable” par l’avocat général, est accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014. Il a reconnu l’ensemble des faits, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide.”À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d’humanité qui m’a tellement fait défaut”, a demandé l’accusé, invité lundi une dernière fois à prendre la parole au terme de ce procès débuté le 24 février.L’avocat général Stéphane Kellenberger a requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa “dangerosité”.Il a notamment requis une “rétention de sûreté”, une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre unique en France un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine.Pour Manon Lemoine, que Joël Le Scouarnec a reconnu avoir violée à l’âge de 11 ans, l’adoption de cette mesure par la cour est “le véritable enjeu” du verdict. “Si (elle) n’est pas prononcée, c’est une honte”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Son avocate, Me Marie Grimaud, a elle espéré que “la cour ne passera pas à côté (…) du risque de dangerosité extrêmement important” de Joël Le Scouarnec.”Archi-coupable”, il “ne demande pas à échapper à la peine requise par l’avocat général”, a affirmé l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, estimant que son client est allé “le plus loin dans ce qu’on peut attendre d’un accusé devant la cour criminelle”. Il a “le droit à la repentance”, a-t-il rappelé.Le verdict, qui sera prononcé par la présidente de la cour Aude Buresi, est attendu au tribunal judiciaire de Vannes à partir de 14H30, selon la cour d’appel de Rennes.- “Bombe atomique” -Tout au long du procès, Joël Le Scouarnec a voulu “avancer et réparer”, une “démarche volontaire”, a plaidé lundi Me Thibaut Kurzawa, l’un de ses conseils.Certains avocats des parties civiles y ont vu eux un simple tour de passe-passe: “reconnaître tout, c’est ne rien reconnaître”, a ainsi remarqué Me Giovanni Bertho-Briand.”Il nous a été martelé votre grande repentance, la grande sérénade de +j’ai changé+”, s’est agacé Me Delphine Caro. “Mais à qui ferez-vous croire que vous avez changé?””Vous êtes le pire pédophile de masse qui ait jamais existé (…) la bombe atomique de la pédophilie”, a lancé Me Thomas Delaby.Débuté le 24 février, ce procès fleuve a réuni quelque 60 avocats de parties civiles qui ont plaidé, tantôt individuellement, tantôt en se regroupant autour de thèmes précis, pendant presque trois jours.Les victimes “ne vous pardonneront jamais. Jamais”, a asséné à l’accusé Me Delaby.”Aucune peine ne pourra être à la hauteur de la souffrance des parties civiles”, a rappelé Me Romane Codou.- “Plus jamais ça” -Ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel: “il y aura probablement une autre procédure”, notamment sur les victimes encore non identifiées, a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions.Un collectif de victimes manifestera à 13H30 devant le tribunal judiciaire. Une rencontre aura lieu le 11 juin avec le ministre de la Santé Yannick Neuder, a annoncé à l’AFP Manon Lemoine, membre de ce collectif qui dénonce le “silence politique” entourant le procès.”Je vais agir avec le ministre de la Justice (Gérald Darmanin, NDLR) pour que plus jamais (…) on ne puisse se retrouver à avoir exposé des patients, des enfants vulnérables” à des “prédateurs sexuels”, a déclaré M. Neuder sur France Info, qui se propose au cours de cette rencontre de “les écouter”.”Ce qu’on a envie de dire, c’est plus jamais ça. Comment on a-t-on pu en arriver à une situation comme celle-ci?”, s’est-il interrogé.
Les Etats-Unis suspendent le traitement des visas d’étudiants étrangers
L’administration américaine a ordonné la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux, en plein renforcement de son offensive contre Harvard, une décision dénoncée par Pékin mercredi.Dernière mesure en date contre la prestigieuse université: la Maison Blanche a indiqué vouloir mettre fin à tous les contrats passés avec Harvard, dont des centaines d’étudiants ont manifesté mardi.Mais la charge de Donald Trump, bien décidé à imposer son programme nationaliste et conservateur au monde de l’enseignement, va au-delà de cette seule institution qu’il accuse de complaisance antisémite, d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois et plus largement d’être un foyer de propagation d’idées trop radicales. Elle vise les étudiants étrangers.Dans un document interne vu par l’AFP, le département d’Etat demande désormais aux ambassades et aux consulats américains de ne pas autoriser de “rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d’échange”, en attendant la publication de “directives sur l’examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type”. “L’objectif (…) est de s’assurer que les personnes qui sont ici comprennent ce qu’est la loi, qu’elles n’ont pas d’intentions criminelles”, a justifié la porte-parole du chef de la diplomatie américaine, Tammy Bruce.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, des centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion. Concernant Harvard, le président américain veut lui interdire de recevoir des étudiants étrangers, qui représentant 27% du total de ses effectifs. Un juge fédéral a toutefois suspendu vendredi cette décision. – “Menacés d’expulsion” -Malgré ce répit, des étudiants américains comme étrangers ont fait part de leur inquiétude mardi lors d’une manifestation devant l’établissement, sous des appels à “laisser rester” les étudiants étrangers.Les étudiants étrangers “qui sont là ne savent pas où ils en sont, ceux à l’étranger ne savent pas s’ils pourront revenir… Je ne sais pas si je ferai mon doctorat ici”, estimait mardi Jack, un étudiant britannique qui ne donne que son prénom.”Je ne veux pas tout abandonner, je pense que ça vaut toujours la peine d’y aller et de voir ce qui se passe”, a déclaré à l’AFP une étudiante singapourienne d’une vingtaine d’années, sous couvert d’anonymat. “Je n’ai aucune idée si mon visa sera approuvé mais on verra. C’est un risque d’aller aux Etats-Unis, mais je pense que je dois le faire”, a-t-elle ajouté. “En tant que nouvel étudiant, tout ce que je peux faire maintenant, c’est attendre et espérer le meilleur”, a confié à l’AFP un étudient taïwanais de 27 ans en cours de procédure pour intégrer une université californienne.En attendant, Hong Kong et le Japon ont déjà dit vouloir ouvrir les portes de leurs universités aux étudiants étrangers qui seraient obligés de renoncer à aller à Harvard.”Nous avons demandé aux universités (japonaises) d’envisager des mesures de soutien possibles, telles que l’accueil d’étudiants étrangers inscrits dans des universités américaines”, a déclaré mardi la ministre japonaise de l’Education, Toshiko Abe.- “Rester fermes” -“Nous exhortons les Etats-Unis à garantir concrètement les droits et intérêts légitimes des étudiants internationaux, y compris des étudiants chinois”, a demandé le gouvernement chinois alors que les autorités américaines reprochent aussi à Harvard, fondée en 1636 et pilier de la fameuse Ivy League, ce groupe d’universités de la côte Est matrice d’une élite américaine, d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois.Le gouvernement fédéral américain a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l’université, ce qui a mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche. Selon les médias américains, les contrats passés par le gouvernement avec Harvard représentent 100 millions de dollars.Le président préfère “donner l’argent du contribuable” à des formations professionnelles “ainsi qu’à des écoles publiques qui promeuvent les valeurs américaines, mais surtout éduquent la prochaine génération sur la base des compétences dont nous avons besoin dans notre économie et notre société”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur la chaîne Fox News mardi soir. “Nous avons besoin de plus de ces choses-là et de moins de diplômés LGBT+ de Harvard”.