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Guerre au Soudan: ce que l’on sait du champ de bataille
La guerre qui dévaste le Soudan depuis plus de deux ans a connu dimanche un tournant majeur avec la prise de contrôle d’El-Facher par les paramilitaires, leur donnant le contrôle total du Darfour. Les combats avec l’armée régulière se concentrent désormais dans la région voisine du Kordofan. L’armée contrôle le nord, l’est et le centre du …
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Trump s’attend à “une excellente rencontre” avec Xi Jinping
Donald Trump s’est déclaré optimiste mercredi à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, laissant espérer une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances, avant d’annoncer la conclusion d’un accord commercial avec Séoul.Le président américain est arrivé mercredi à Gyeongju, dans l’est de …
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“Quand vous ne dites pas oui, c’est non”: le consentement entre dans la définition pénale du viol
“Une avancée majeure” pour bâtir une “culture du consentement”: le Parlement a entériné mercredi une modification majeure du code pénal en intégrant la notion de consentement à la définition du viol, fruit d’un long processus législatif transpartisan.”Constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti.” Voilà comment la loi sera rédigée dans quelques jours, lorsque le président de la République aura promulgué le texte des députées Marie-Charlotte Garin (Ecologiste) et Véronique Riotton (Renaissance).Leur proposition de loi a été définitivement adoptée mercredi par un vote unanime des sénateurs. Les députés avaient aussi voté majoritairement pour, la semaine dernière.”Nous venons d’obtenir une victoire historique”, ont réagi les deux parlementaires à l’origine du texte dans un communiqué commun, saluant “une avancée majeure dans la lutte contre les violences sexuelles”.Quelques mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lequel le consentement avait pris une place centrale, le droit pénal va donc être clarifié en comportant, noir sur blanc, cette notion, déjà omniprésente dans la jurisprudence.- Consentement “préalable et révocable” -La France rejoint ainsi les pays ayant déjà modifié leur législation en ce sens, parmi lesquels le Canada, la Suède, l’Espagne, ou encore la Norvège depuis le printemps 2025.”Nous vivons depuis des siècles dans la culture du viol. Commençons à construire la culture du consentement”, a plaidé la sénatrice écologiste Mélanie Vogel: “Quand vous ne dites pas oui, c’est non. Quand vous dites oui parce que vous avez peur, c’est non (…) Le seul oui qui vaille est un oui libre.”Cette modification du code pénal est en gestation depuis près d’un an, fruit d’une longue mission d’information sur ce dossier qui se heurtait encore récemment à d’importantes réticences, y compris auprès de certaines associations féministes.Principales craintes: le risque d’une inversion de la charge de la preuve qui obligerait les plaignantes à prouver qu’elles ne sont pas consentantes, ou encore la possible contractualisation des rapports sexuels induite par le texte. Mais la grande majorité des élus a été rassurée au fil des travaux parlementaires, notamment lorsqu’un avis du Conseil d’Etat rendu début mars est venu solidifier juridiquement la modification proposée.Ainsi, le consentement sera clairement défini par le futur code pénal comme étant “libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable”. “Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, précise le texte. “Il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature”, ajoute-t-il enfin, reprenant ici les critères qui constituaient jusque ici la définition pénale des agressions sexuelles. La proposition de loi a également été confortée par le gouvernement: le garde des Sceaux Gérald Darmanin comme la ministre déléguée aux Droits des femmes Aurore Bergé l’ont tous deux défendue avec force, malgré leur absence mercredi au Sénat pour l’ultime vote.- Quels effets ? -Seule l’extrême droite s’oppose au texte au Parlement: “Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime”, selon la députée RN Sophie Blanc.Plusieurs sénateurs se sont par ailleurs abstenus, comme la socialiste Laurence Rossignol, qui regrette le choix du mot “consentement”, reflet selon elle d’une “vision archaïque de la sexualité dans laquelle les femmes cèdent ou se refusent”. “Consentir n’est pas vouloir”, a-t-elle alerté sur X.Face à ces doutes, certains parlementaires ont promis de mesurer prochainement les effets de cette évolution pénale sur la répression des violences sexuelles.La Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a de son côté alerté sur la nécessité d’accompagner cette loi d’une “véritable éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle”, et d’une formation des magistrats et des policiers et gendarmes.”L’adoption de cette loi jouera un rôle crucial dans l’évolution des mentalités à l’égard du viol, mais elle ne fait pas non plus office de coup de baguette magique” pour “mettre un terme à l’impunité concernant les violences sexistes et sexuelles”, a réagi Lola Schulmann, chargée de plaidoyer chez Amnesty International France.
Casse du Louvre: deux mises en examen attendues, bijoux toujours dans la nature
Les bijoux sont toujours introuvables, mais deux hommes soupçonnés d’avoir participé au spectaculaire casse du Louvre, qui a fait le tour du monde, devraient être mis en examen mercredi soir à Paris et écroués, a annoncé la procureure Laure Beccuau.Ces deux trentenaires, interpellés samedi soir, ont “partiellement reconnu les faits”, a indiqué la procureure de Paris. Ils sont soupçonnés d’être ceux qui ont “pénétré dans la galerie d’Apollon pour s’emparer des bijoux”, a-t-elle précisé.”Ils sont actuellement en cours de présentation devant les magistrats” en vue de “leur mise en examen pour les infractions de vol en bande organisée, faisant encourir la peine de 15 ans de réclusion criminelle”, et pour “association de malfaiteurs”, faisant encourir la peine de 10 ans en prison, a-t-elle précisé.Ils seront ensuite présentés devant un juge des libertés et de la détention (JLD): leur placement en détention provisoire a été requis par le parquet, a-t-elle ajouté.Mme Beccuau a précisé que “rien ne permet à ce stade d’affirmer que les malfaiteurs auraient bénéficié d’une complicité quelconque au sein du musée”.En revanche, “nous n’excluons pas la possibilité” d’un groupe beaucoup plus large que les quatre malfaiteurs repérés par les caméras de surveillance, a-t-elle dit.- Bijoux “invendables” -Les bijoux “ne sont pas encore en notre possession. Je veux garder l’espoir qu’ils seront retrouvés et pourront être rendus au musée du Louvre et plus largement à la nation”, a dit Mme Beccuau.”Ces joyaux sont dorénavant bien évidemment invendables. Pour rappel, (…) quiconque les achèterait se rendrait coupable à son tour de recel de ce crime”, a-t-elle souligné, avant de lancer: “il est encore temps de les restituer”.Les deux hommes vivent à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.L’un des deux a été interpellé samedi soir à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie “sans billet de retour pour la France”. Agé de 34 ans, il est de nationalité algérienne et vit en France depuis 2010. Il est déjà connu des services de police et de justice pour des faits relevant essentiellement de la délinquance routière, et un fait de vol, selon la procureure.Le deuxième, âgé de 39 ans, a été interpellé à proximité de son domicile. “Rien ne permet d’affirmer qu’il était en partance pour l’étranger”, a indiqué la procureure. Il est déjà connu pour des faits de vols aggravés.Mme Beccuau a souligné le travail “jour et nuit” de la centaine d’enquêteurs et magistrats impliqués sur ce dossier, évoquant une “mobilisation exceptionnelle de tous” pour “identifier au plus vite les malfaiteurs et tenter de retrouver les bijoux”.Plus de 150 analyses de prélèvements ont été réalisés “dans la plus grande urgence”, a-t-elle dit.Le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d’euros, avait indiqué Mme Beccuau.Vers 09H30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d’entre eux, visages masqués, s’étaient hissés avec une nacelle jusqu’à la galerie Apollon.Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l’aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes.Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l’impératrice Eugénie, qui a été abîmée.La directrice du Louvre a fait savoir “combien il serait délicat” de la restaurer, a noté Mme Beccuau.- Sécurité en question -L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée le plus visité du monde.Elle a débouché sur un premier bras de fer. Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s’est dit mercredi “fermement opposé” à l’installation d’un commissariat au sein du Louvre, demandée par la présidente du musée, Laurence des Cars, après le cambriolage.Le président de la commission de la Culture du Sénat, Laurent Lafon, a estimé mardi, à l’issue d’une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l’établissement n’était “pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui”.La ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est dite mercredi “dans l’attente” des conclusions de l’enquête administrative sur la sécurité du musée, qui devraient être dévoilées dans la soirée.Celles-ci permettront de “prendre toutes les mesures nécessaires, urgentes, pour remédier à cet échec sécuritaire”, a-t-elle indiqué.”Il s’agira d’identifier toutes les défaillances, mais aussi tous les manquements pour sécuriser le musée du Louvre”, a-t-elle ajouté.pgr-cco-sm-jmo/asl/vk
Couvre-feu dans la plus grosse ville de Tanzanie, en proie à des troubles électoraux
Un couvre-feu a été décrété à partir de mercredi soir dans la capitale économique tanzanienne Dar es Salam, où des centaines de personnes ont manifesté violemment contre le régime le jour d’élections présidentielle et législatives dont l’opposition a été largement écartée.La population de la plus grosse ville du pays, forte de six à huit millions d’habitants, devra être rentrée chez elle à 18H00 (15H00 GMT) a annoncé le chef de la police tanzanienne Camillus Wambura lors d’une allocution diffusée sur la chaîne publique TBC world.”Les policiers et militaires patrouilleront dans les rues de la ville”, a-t-il averti.Des propos tenus alors qu’un commissariat a été incendié dans la principale avenue menant au port de Dar es Salam, les protestataires, surtout des jeunes hommes, criant “Rendez-nous notre pays !”, a constaté un journaliste de l’AFP. La police, qui tentait de les bloquer, a été dépassée et a dû faire demi-tour.Le journaliste de l’AFP a entendu des tirs à plusieurs reprises, notamment après le début officiel du couvre-feu, et vu des manifestants brûler des pneus, jeter des pierres et détruire des affiches de la présidente Samia Suluhu Hassan.Aucun bilan humain n’a été communiqué par les autorités.La cheffe de l’Etat, âgée de 65 ans, a été promue à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021 et aspire désormais à être élue. Première présidente de Tanzanie, saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle est aujourd’hui accusée de mener une répression sévère. Alors que Mme Hassan, selon des analystes, compte sur sa victoire annoncée pour réduire au silence les critiques au sein de son propre camp, le journaliste de l’AFP a également vu des soldats en arme passer paisiblement à proximité des protestataires, semblant indiquer leur soutien implicite au mouvement.- Internet bloqué -“L’armée protège les manifestations qui se déroulent aujourd’hui en Tanzanie”, a affirmé sur X Brenda Rupia, une communicante du parti d’opposition Chadema, interdit de scrutin.Mme Rupia commentait une vidéo montrant de jeunes manifestants criant “Nous ne voulons pas du CCM (Chama Cha Mapinduzi, parti au pouvoir depuis l’indépendance), nous voulons nos droits !”, devant des militaires impassibles.Des images partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pu confirmer, ont montré des bureaux de vote détruits, des bus et une station-essence brûlés, et suggéré que le mouvement se propageait à d’autres villes dont Mbeya, Mbozi (sud-ouest), et Arusha (nord-est)Les bureaux de vote de Dar es Salam, généralement bondés tôt le matin lors de précédents scrutins, étaient presque déserts à 7H00 (4H00 GMT), a constaté l’AFP. Ils ont fermé à 16H00 (13H00 GMT). Chadema a été disqualifié des élections pour avoir refusé de signer le code électoral qui, selon cette formation, n’incluait pas les réformes qu’elle exigeait. Le parti a appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, adversaire de M. Magufuli en 2020, a été arrêté en avril et est jugé pour trahison, des accusations passibles de la peine de mort.Le seul autre candidat sérieux d’opposition, Luhaga Mpina, de l’ACT Wazalendo, a été disqualifié pour des raisons de procédure.La plupart des médias étrangers n’ont pas obtenu d’accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale.- “Message clair” -Amnesty international a dénoncé la semaine dernière une “vague de terreur” marquée par “des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de torture et (…) des exécutions extrajudiciaires” en amont du scrutin.Le barreau du Tanganyika – nom de l’ancienne colonie britannique, avant qu’elle ne fusionne avec Zanzibar en 1964 pour devenir la Tanzanie – affirme avoir recensé 83 disparitions d’opposants en Tanzanie continentale (qui exclut Zanzibar) depuis l’accession au pouvoir de Mme Hassan en 2021.En Tanzanie continentale, “une manifestation, même minime, aurait déjà été un pas en avant”, note Hussein Khalid, directeur de l’association de défense des droits humains VOCAL Africa. “Mais voir ce déferlement massif, en particulier de la génération Z, n’est peut-être pas surprenant”, estime-t-il. Et d’ajouter : “Le message est clair : les gens en ont assez de ce qui se passe dans le pays.” La Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est d’environ 68 millions d’habitants, est composée de sa partie continentale ainsi que de l’archipel semi-autonome de Zanzibar.Sur celui-ci, qui élit, en plus du chef de l’État et des membres du Parlement de Tanzanie, son propre président et ses députés locaux, les élections paraissent pour l’instant plus apaisées, bien que de précédents scrutins y ont souvent été entachés de violences post-électorales et d’irrégularités.





