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Le chef de la diplomatie américaine à Paris pour des discussions sur l’Ukraine

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio est en visite à Paris jeudi pour des discussions sur le conflit en Ukraine notamment, première visite officielle du chef de la diplomatie américaine en France en pleine période de tension avec Washington.M. Rubio, qui sera accompagné de l’émissaire spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, doit rencontrer le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.Il s’agira du troisième déplacement en Europe du responsable américain depuis sa prise de fonctions, après sa participation à la conférence sur la sécurité à Munich mi-février et une réunion de l’Otan à Bruxelles en mars.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a eu de cesse de malmener ses alliés européens. Outre l’épineux dossier des droits de douane, il les accuse d’abuser des Etats-Unis, notamment dans le cadre de l’Otan.Le principal sujet de discussion à Paris sera la guerre en Ukraine, débutée en février 2022 et à laquelle le milliardaire américain a promis de mettre fin. Mais après avoir renoué le contact avec le président russe Vladimir Poutine, les négociations initiées en vue d’un cessez-le-feu général entre Kiev et Moscou progressent difficilement.MM. Rubio et Witkoff, qui est l’émissaire spécial du président Trump dans ces pourparlers, tiendront des discussions “afin d’avancer l’objectif du président Trump de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie et d’arrêter la tuerie”, a indiqué le département d’Etat.Evoquant le bombardement russe mené dimanche sur la ville ukrainienne de Soumy, qui a tué au moins 35 civils, le ministre français des Affaires étrangères a estimé mercredi, lors d’un déplacement à Marseille, que “Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré que sa cruauté est sans limite, qu’il n’a aucune intention de cesser le feu alors que l’Ukraine y a consenti depuis plus d’un mois et qu’il va donc falloir l’y contraindre”.- Nucléaire iranien -La France travaille “à préparer les conditions d’un cessez-le-feu et en particulier les conditions de sa surveillance”, a également rappelé M. Barrot.Lundi, trois jours après une nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine, Steve Witkoff avait affirmé que les pourparlers étaient “sur le point” de permettre des avancées.Une source diplomatique française a indiqué à l’AFP que les entretiens au ministère des Affaires étrangères devraient également porter sur la situation au Proche-Orient et le dossier du nucléaire iranien.De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l’Iran ont eu lieu samedi dans le sultanat d’Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d’Oman.Négociateurs actifs d’un accord en 2015, les Européens, regroupés au sein de l’E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), en sont pour l’instant tenus à l’écart, cantonnés à un rôle d’observateur.Le temps presse pour trouver un accord alors que Téhéran n’est “pas loin” de disposer de la bombe nucléaire, a averti mercredi Rafael Grossi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans un entretien au quotidien Le Monde.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.Tandis que M. Rubio sera à Paris, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu sera, lui, à Washington jeudi où il s’entretiendra avec le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth.

Trump cloue au pilori Harvard, accusée de propager “haine et imbécilité”

Donald Trump a accentué mercredi ses critiques à l’égard de Harvard, menaçant de priver de subventions fédérales et du droit d’accueillir des étudiants étrangers cette institution devenue la cible privilégiée de sa lutte contre les universités d’élite américaines.Harvard “enseigne la haine et l’imbécilité”, et “ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux”, a écrit le président américain sur Truth Social, deux jours après avoir coupé 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement.Deux médias, CNN et le Washington Post, ont indiqué mercredi que Donald Trump avait en outre formellement demandé aux services fiscaux de supprimer l’exemption d’impôts accordée à Harvard.La présidence de l’université avait marqué les esprits lundi en s’opposant publiquement aux demandes de l’administration Trump, destinées notamment selon la Maison Blanche à lutter contre l’antisémitisme dans les campus.Dans ce face-à-face, illustration du bras de fer entre le président conservateur et de grandes universités des Etats-Unis, Donald Trump a rétorqué qu’Harvard, vieille de quatre siècles, ne pouvait “plus être considérée comme un lieu d’apprentissage décent et ne devrait figurer sur aucune liste des grandes universités dans le monde”.L’institution recrute essentiellement “des gauchistes radicaux, des idiots et des cervelles de moineau”, selon lui.L’institution située dans l’agglomération de Boston, qui compte environ 30.000 étudiants et qui a formé 162 lauréats de prix Nobel, est en tête depuis des années du classement mondial de Shanghai des établissements d’enseignement supérieur.Mais elle est dans le viseur de conservateurs à l’offensive contre les universités américaines qu’ils considèrent trop à gauche. Des attaques qui ont redoublé au printemps 2024 lors des mobilisations étudiantes propalestiniennes contre la guerre menée par Israël à Gaza. A l’époque, les républicains avaient accusé les universités d’avoir failli à la protection d’étudiants juifs et leurs présidentes, dont celles de Harvard et de Columbia, avaient démissionné. – Effet immédiat -Donald Trump avait exigé mardi de Harvard qu’elle présente ses “excuses” et fustigé son exemption fiscale, estimant qu’elle devrait “être imposée comme une entité politique, si elle continue de défendre sa +folie+ politique, idéologique, inspirée par/soutenant le terrorisme”.L’université privée, dotée d’un immense patrimoine de plus de 50 milliards de dollars, bénéficie d’une exemption vis-à-vis du fisc fédéral et de l’Etat du Massachusetts.Donald Trump accuse l’université et ces autres institutions de laisser prospérer l’antisémitisme sur leurs campus, et son gouvernement leur a demandé de mettre en place toute une série de mesures — dont un “audit” des opinions des étudiants et du corps enseignant — faute de quoi l’Etat fédéral couperait ses subventions.Mais il a obtenu une fin de non recevoir de Harvard. Dans une lettre adressée aux étudiants et aux enseignants, le président de l’université, Alan Garber, avait rappelé lundi que l’institution avait déjà engagé des actions contre l’antisémitisme depuis plus d’un an et assuré qu’elle n’abandonnerait pas “son indépendance, ni ses droits garantis par la Constitution”, comme le Premier amendement sur la liberté d’expression.”Aucun gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, ne doit dicter aux universités privées ce qu’elles doivent enseigner, qui elles peuvent enrôler et embaucher, ni sur quelles matières elles peuvent mener des recherches”, a-t-il ajouté.Cette prise de position a provoqué le gel de 2,2 milliards de subventions fédérales, avec effet immédiat: Sarah Fortune, une chercheuse reconnue, s’est vu ordonner l’arrêt de ses recherches sur la tuberculose par la structure fédérale qui la finance, les NIH, a fait savoir à l’AFP l’école de santé publique d’Harvard.De plus, “si Harvard ne peut pas prouver qu’elle est en pleine conformité avec ses obligations de déclaration, l’université perdra le privilège d’inscrire des étudiants étrangers”, a écrit le ministère américain de la Sécurité intérieure dans un communiqué.La réponse ferme d’Harvard a été saluée par des centaines de professeurs et plusieurs figures du Parti démocrate, dont Barack Obama, l’ancien président saluant un “exemple” et espérant que d’autres “institutions” suivront cette voie.Harvard se distingue de Columbia à New York, qui a accepté d’engager de profondes réformes, vues par certains comme une capitulation devant l’administration Trump. Columbia a néanmoins assuré qu’elle refuserait “tout accord qui nous ferait renoncer à notre indépendance”.burs-pno-arb/roc/nr

Trump cloue au pilori Harvard, accusée de propager “haine et imbécilité”

Donald Trump a accentué mercredi ses critiques à l’égard de Harvard, menaçant de priver de subventions fédérales et du droit d’accueillir des étudiants étrangers cette institution devenue la cible privilégiée de sa lutte contre les universités d’élite américaines.Harvard “enseigne la haine et l’imbécilité”, et “ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux”, a écrit le président américain sur Truth Social, deux jours après avoir coupé 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement.Deux médias, CNN et le Washington Post, ont indiqué mercredi que Donald Trump avait en outre formellement demandé aux services fiscaux de supprimer l’exemption d’impôts accordée à Harvard.La présidence de l’université avait marqué les esprits lundi en s’opposant publiquement aux demandes de l’administration Trump, destinées notamment selon la Maison Blanche à lutter contre l’antisémitisme dans les campus.Dans ce face-à-face, illustration du bras de fer entre le président conservateur et de grandes universités des Etats-Unis, Donald Trump a rétorqué qu’Harvard, vieille de quatre siècles, ne pouvait “plus être considérée comme un lieu d’apprentissage décent et ne devrait figurer sur aucune liste des grandes universités dans le monde”.L’institution recrute essentiellement “des gauchistes radicaux, des idiots et des cervelles de moineau”, selon lui.L’institution située dans l’agglomération de Boston, qui compte environ 30.000 étudiants et qui a formé 162 lauréats de prix Nobel, est en tête depuis des années du classement mondial de Shanghai des établissements d’enseignement supérieur.Mais elle est dans le viseur de conservateurs à l’offensive contre les universités américaines qu’ils considèrent trop à gauche. Des attaques qui ont redoublé au printemps 2024 lors des mobilisations étudiantes propalestiniennes contre la guerre menée par Israël à Gaza. A l’époque, les républicains avaient accusé les universités d’avoir failli à la protection d’étudiants juifs et leurs présidentes, dont celles de Harvard et de Columbia, avaient démissionné. – Effet immédiat -Donald Trump avait exigé mardi de Harvard qu’elle présente ses “excuses” et fustigé son exemption fiscale, estimant qu’elle devrait “être imposée comme une entité politique, si elle continue de défendre sa +folie+ politique, idéologique, inspirée par/soutenant le terrorisme”.L’université privée, dotée d’un immense patrimoine de plus de 50 milliards de dollars, bénéficie d’une exemption vis-à-vis du fisc fédéral et de l’Etat du Massachusetts.Donald Trump accuse l’université et ces autres institutions de laisser prospérer l’antisémitisme sur leurs campus, et son gouvernement leur a demandé de mettre en place toute une série de mesures — dont un “audit” des opinions des étudiants et du corps enseignant — faute de quoi l’Etat fédéral couperait ses subventions.Mais il a obtenu une fin de non recevoir de Harvard. Dans une lettre adressée aux étudiants et aux enseignants, le président de l’université, Alan Garber, avait rappelé lundi que l’institution avait déjà engagé des actions contre l’antisémitisme depuis plus d’un an et assuré qu’elle n’abandonnerait pas “son indépendance, ni ses droits garantis par la Constitution”, comme le Premier amendement sur la liberté d’expression.”Aucun gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, ne doit dicter aux universités privées ce qu’elles doivent enseigner, qui elles peuvent enrôler et embaucher, ni sur quelles matières elles peuvent mener des recherches”, a-t-il ajouté.Cette prise de position a provoqué le gel de 2,2 milliards de subventions fédérales, avec effet immédiat: Sarah Fortune, une chercheuse reconnue, s’est vu ordonner l’arrêt de ses recherches sur la tuberculose par la structure fédérale qui la finance, les NIH, a fait savoir à l’AFP l’école de santé publique d’Harvard.De plus, “si Harvard ne peut pas prouver qu’elle est en pleine conformité avec ses obligations de déclaration, l’université perdra le privilège d’inscrire des étudiants étrangers”, a écrit le ministère américain de la Sécurité intérieure dans un communiqué.La réponse ferme d’Harvard a été saluée par des centaines de professeurs et plusieurs figures du Parti démocrate, dont Barack Obama, l’ancien président saluant un “exemple” et espérant que d’autres “institutions” suivront cette voie.Harvard se distingue de Columbia à New York, qui a accepté d’engager de profondes réformes, vues par certains comme une capitulation devant l’administration Trump. Columbia a néanmoins assuré qu’elle refuserait “tout accord qui nous ferait renoncer à notre indépendance”.burs-pno-arb/roc/nr

L’Iran n’est “pas loin” de disposer de la bombe atomique, dit le chef de l’AIEA

L’Iran n’est “pas loin” de disposer de la bombe atomique, a averti le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en marge d’entretiens mercredi à Téhéran.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.”C’est comme un puzzle, ils (les Iraniens) ont les pièces et ils pourraient éventuellement un jour les mettre ensemble. Il reste du chemin à parcourir avant d’y parvenir. Mais ils n’en sont pas loin, il faut le reconnaître”, a déclaré M. Grossi dans un entretien au journal Le Monde publié mercredi.Le chef de l’AIEA est arrivé dans la journée à Téhéran, avant de nouveaux pourparlers entre l’Iran et les Etats-Unis sur le programme nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.L’AIEA, le gendarme onusien du nucléaire basé à Vienne, est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran.”Il ne suffit pas de dire à la communauté internationale +nous n’avons pas l’arme nucléaire+ pour que l’on vous croie. Il faut que nous puissions vérifier”, ajoute M. Grossi dans cet entretien.Rafael Grossi a rencontré à Téhéran le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Il a qualifié l’entretien d'”important”. “La coopération avec l’AIEA est indispensable pour fournir des garanties crédibles sur le caractère pacifique du programme nucléaire iranien à un moment où la diplomatie est devenue urgemment nécessaire”, a-t-il déclaré sur X.M. Araghchi a pour sa part salué jeudi sur X une “discussion utile” avec M. Grossi. “Dans les prochains mois, l’Agence peut jouer un rôle crucial dans le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien”, a-t-il souligné.”Nous sommes disposés à faire confiance à M. Grossi dans sa mission de tenir l’Agence à l’écart de la politique et de la politisation, et de se concentrer sur son mandat technique”, a ajouté le ministre iranien, jugeant que des “fauteurs de troubles se rassemblent pour faire dérailler les négociations en cours”.Le chef de l’AIEA doit avoir jeudi des discussions avec le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, Mohammad Eslami.- Pourparlers Etats-Unis/Iran -Les discussions indirectes, sous médiation omanaise, avaient été lancées le 12 avril à Mascate par M. Araghchi et l’émissaire du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Elles se poursuivront samedi à Rome, a indiqué mercredi la télévision d’Etat iranienne, une information confirmée à l’AFP par le ministère italien des Affaires étrangères.Avant ces nouvelles discussions indirectes entre deux pays ennemis qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, M. Araghchi a affirmé que la question de l’enrichissement d’uranium n’était “pas négociable”.Il semblait réagir à une déclaration de M. Witkoff qui a affirmé mardi que “l’Iran doit stopper son programme d’enrichissement et de militarisation nucléaires, et l’éliminer”. Cette déclaration apparaît à rebours de ses propos tenus la veille sur la chaîne Fox News: il s’était alors abstenu de réclamer un démantèlement total du programme nucléaire iranien.”En diplomatie, un tel changement risque de compromettre toute ouverture”, a fustigé sur X le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.M. Araghchi est attendu jeudi en Russie pour des discussions sur le nucléaire. Il transmettra au président russe, Vladimir Poutine, un message écrit du guide suprême iranien.- Navette diplomatique -La Russie est l’un des membres d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, mais devenu caduc à la suite de la décision des Etats-Unis de s’en retirer en 2018.La France, le Royaume-Uni, la Chine et l’Allemagne font également partie du pacte. Le texte prévoit la levée de sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’AIEA.Selon cette instance, l’Iran respectait ses engagements jusqu’au retrait décidé en 2018 par Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines.Depuis son retour à la Maison Blanche, M. Trump appelle l’Iran à négocier un nouveau texte mais menace de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie.Le président iranien Massoud Pezeshkian a dit mercredi souhaiter “conclure” un accord avec les Etats-Unis autour du programme nucléaire.Mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ultime décideur sur les questions stratégiques, a salué les discussions en cours, mais s’est dit sceptique sur leur issue.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), proche des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA.L’accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.

L’Iran n’est “pas loin” de disposer de la bombe atomique, dit le chef de l’AIEA

L’Iran n’est “pas loin” de disposer de la bombe atomique, a averti le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en marge d’entretiens mercredi à Téhéran.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.”C’est comme un puzzle, ils (les Iraniens) ont les pièces et ils pourraient éventuellement un jour les mettre ensemble. Il reste du chemin à parcourir avant d’y parvenir. Mais ils n’en sont pas loin, il faut le reconnaître”, a déclaré M. Grossi dans un entretien au journal Le Monde publié mercredi.Le chef de l’AIEA est arrivé dans la journée à Téhéran, avant de nouveaux pourparlers entre l’Iran et les Etats-Unis sur le programme nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.L’AIEA, le gendarme onusien du nucléaire basé à Vienne, est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran.”Il ne suffit pas de dire à la communauté internationale +nous n’avons pas l’arme nucléaire+ pour que l’on vous croie. Il faut que nous puissions vérifier”, ajoute M. Grossi dans cet entretien.Rafael Grossi a rencontré à Téhéran le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Il a qualifié l’entretien d'”important”. “La coopération avec l’AIEA est indispensable pour fournir des garanties crédibles sur le caractère pacifique du programme nucléaire iranien à un moment où la diplomatie est devenue urgemment nécessaire”, a-t-il déclaré sur X.M. Araghchi a pour sa part salué jeudi sur X une “discussion utile” avec M. Grossi. “Dans les prochains mois, l’Agence peut jouer un rôle crucial dans le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien”, a-t-il souligné.”Nous sommes disposés à faire confiance à M. Grossi dans sa mission de tenir l’Agence à l’écart de la politique et de la politisation, et de se concentrer sur son mandat technique”, a ajouté le ministre iranien, jugeant que des “fauteurs de troubles se rassemblent pour faire dérailler les négociations en cours”.Le chef de l’AIEA doit avoir jeudi des discussions avec le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, Mohammad Eslami.- Pourparlers Etats-Unis/Iran -Les discussions indirectes, sous médiation omanaise, avaient été lancées le 12 avril à Mascate par M. Araghchi et l’émissaire du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Elles se poursuivront samedi à Rome, a indiqué mercredi la télévision d’Etat iranienne, une information confirmée à l’AFP par le ministère italien des Affaires étrangères.Avant ces nouvelles discussions indirectes entre deux pays ennemis qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, M. Araghchi a affirmé que la question de l’enrichissement d’uranium n’était “pas négociable”.Il semblait réagir à une déclaration de M. Witkoff qui a affirmé mardi que “l’Iran doit stopper son programme d’enrichissement et de militarisation nucléaires, et l’éliminer”. Cette déclaration apparaît à rebours de ses propos tenus la veille sur la chaîne Fox News: il s’était alors abstenu de réclamer un démantèlement total du programme nucléaire iranien.”En diplomatie, un tel changement risque de compromettre toute ouverture”, a fustigé sur X le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.M. Araghchi est attendu jeudi en Russie pour des discussions sur le nucléaire. Il transmettra au président russe, Vladimir Poutine, un message écrit du guide suprême iranien.- Navette diplomatique -La Russie est l’un des membres d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, mais devenu caduc à la suite de la décision des Etats-Unis de s’en retirer en 2018.La France, le Royaume-Uni, la Chine et l’Allemagne font également partie du pacte. Le texte prévoit la levée de sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’AIEA.Selon cette instance, l’Iran respectait ses engagements jusqu’au retrait décidé en 2018 par Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines.Depuis son retour à la Maison Blanche, M. Trump appelle l’Iran à négocier un nouveau texte mais menace de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie.Le président iranien Massoud Pezeshkian a dit mercredi souhaiter “conclure” un accord avec les Etats-Unis autour du programme nucléaire.Mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ultime décideur sur les questions stratégiques, a salué les discussions en cours, mais s’est dit sceptique sur leur issue.L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), proche des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA.L’accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.

La guerre commerciale de Trump attise l’inquiétude économique mondiale

La guerre commerciale de Donald Trump attise l’inquiétude économique mondiale, le Japon avertissant jeudi de négociations “difficiles” avec Washington où le patron de la banque centrale a dit redouter une accélération de l’inflation aux Etats-Unis.Le président américain, qui a bouleversé l’ordre économique international, reste pourtant optimiste pour sceller des accords commerciaux avec ses partenaires et alliés à qui il impose depuis début avril sa volonté politique protectionniste. L’ancien magnat de l’immobilier a ainsi vanté mercredi soir des “progrès importants” après avoir vu à Washington une délégation ministérielle japonaise emmenée par le ministre de la Revitalisation économique Ryosei Akazawa, lequel s’est entretenu avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent.Menacé par des surtaxes américaines massives qui entraveraient ses exportations, Tokyo réclame dorénavant un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que M. Trump a accordé la semaine dernière au monde entier – sauf à la Chine – dans une volte-face spectaculaire.Mais à l’issue de ces pourparlers américano-japonais sans avancée concrète, le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo jeudi que “bien sûr, les discussions à venir ne seront pas faciles”.Il a dit “envisager de rencontrer directement le président Donald Trump au moment le plus opportun”.Cette guerre commerciale alimente les incertitudes macro-économiques.- Recul du commerce mondial -Pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le recul des échanges internationaux de marchandises pourrait atteindre -1,5% en volume en 2025, dépendant de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.Et le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que cela allait “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis, avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Plombée par cette morosité, Wall Street a clôturé en nette baisse mercredi soir: l’indice Nasdaq, où se concentre le secteur technologique, a plongé de 3,07%.En Asie jeudi midi, les Bourses étaient en petite hausse, Tokyo grimpant de 0,99% et Séoul de 0,21%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 1,55%.Pour l’analyste Stephen Innes, de SPI Asset Management, ces discussions Tokyo-Washington font figure de “véritable test de cette diplomatie de la carotte et du bâton” américaine, avant d’hypothétiques discussions entre la Chine et les Etats-Unis.- Le torchon brûle -Car le torchon brûle entre les deux premières puissances mondiales, à coups de surenchères en droits de douane réciproques complètement prohibitifs.L’administration Trump a imposé au total 145% de surtaxes sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, en plus de celles en vigueur sous la présidence de Joe Biden (2021-2025).Elles peuvent ainsi atteindre un taux monumental de 245% en fonction des secteurs.La Chine a répliqué avec une surtaxe de 125% pour les produits américains.Washington a cependant exempté les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, à grande majorité venant de Chine.Symbole de l’impact de cette guerre commerciale sur le grand public, les plateformes chinoises de vente en ligne Shein et Temu ont annoncé une hausse de leurs prix, justifiée par les “récents changements dans les règles de commerce mondial”.Pékin, qui ne bénéficie pas du délai de 90 jours pour négocier, reste ferme.Si les Etats-Unis “veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent (…) cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel”, a prévenu son ministère des Affaires étrangères. Le président Xi Jinping en profite lui pour organiser la riposte avec l’Asie du Sud-Est, région déjà très liée économiquement et politiquement avec Pékin. Après la Malaise mercredi, Xi Jinping doit arriver jeudi au Cambodge, pays très proche du géant chinois.Du côté des Etats-Unis, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni doit être reçue jeudi à la Maison Blanche par Donald Trump. La Première ministre d’extrême droite est toutefois pressée par Bruxelles de parler au nom de ses 26 partenaires de l’Union européenne.Et la Californie, Etat démocrate, a contesté mercredi en justice la politique tarifaire du président américain, estimant qu’il ne pouvait pas agir sans l’accord du Congrès à majorité républicaine.burs-nr/lpa

La guerre commerciale de Trump bouscule les plans de la BCE

La guerre commerciale de Donald Trump a déjà largement chahuté les marchés. C’est jeudi au tour de Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, qui devrait l’inciter à poursuivre la baisse des taux d’intérêt.Le caractère imprévisible des décisions du président américain et l’impact négatif que cette incertitude pourrait avoir sur la croissance de la zone euro ont renforcé les attentes envers l’institution de Francfort pour qu’elle continue d’assouplir les coûts d’emprunt.Accompagnant le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro avaient laissé entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Il y a six semaines, la BCE avait les yeux rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, qui laissaient entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais d’autres priorités se sont depuis imposées : Donald Trump a accéléré sur le front commercial en imposant des droits de douane réciproques à tous les pays – 10% universels et 145% supplémentaires sur la Chine, avec diverses exemptions sectorielles.Si les surtaxes supérieures à un plancher de 10% ont été mises en pause pour 90 jours pour les pays autres que la Chine, cela n’a guère apaisé les inquiétudes.- Inflation au second plan -“Les droits de douane américains sur l’UE et de nombreux autres pays ont ravivé les craintes de croissance pour la zone euro, du moins à court terme”, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING.Pour les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, une pause dans la baisse des taux n’est “plus une option”, selon lui.D’autant que la Maison Blanche a également imposé une taxe de 25% sur le secteur automobile et ouvert des enquêtes sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques qui pourraient conduire à des droits de douane sur ces secteurs.Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux pour soulager les ménages et les entreprises et soutenir l’économie semble “évidente”, estiment les analystes d’Unicredit.Les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: l’inflation dans les 20 pays membres de la zone euro s’est établie à 2,2% en mars, se rapprochant de la cible de 2% visée par la BCE.Une nouvelle baisse de 25 points de base ramènerait le principal taux d’intérêt rémunérant les dépôts de 2,5% à 2,25%.Reste à savoir comment la BCE et sa présidente Christine Lagarde vont communiquer sur la suite du cap monétaire dans un contexte aussi chahuté, où le dollar a récemment atteint un plus bas face à l’euro depuis trois ans, où les taux d’emprunt américains montent en flèche tandis que les marchés actions jouent aux montagnes russes.La semaine dernière, Mme Lagarde a signalé la détermination de l’institution à soutenir la zone euro dans un scénario plus critique, où le blitz tarifaire de Donald Trump menacerait la stabilité financière, déterminante pour celle des prix.La BCE “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant “les instruments dont elle dispose”, a déclaré Christine Lagarde à Varsovie, en marge d’une réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro.Mais “comme la situation macroéconomique est extrêmement incertaine (…) la BCE va sûrement continuer à éviter toute communication prospective sur l’orientation ultérieure des taux, et indiquer que les prochaines décisions dépendront des données” économiques, prédit Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. 

La guerre commerciale de Trump bouscule les plans de la BCE

La guerre commerciale de Donald Trump a déjà largement chahuté les marchés. C’est jeudi au tour de Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, qui devrait l’inciter à poursuivre la baisse des taux d’intérêt.Le caractère imprévisible des décisions du président américain et l’impact négatif que cette incertitude pourrait avoir sur la croissance de la zone euro ont renforcé les attentes envers l’institution de Francfort pour qu’elle continue d’assouplir les coûts d’emprunt.Accompagnant le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro avaient laissé entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Il y a six semaines, la BCE avait les yeux rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, qui laissaient entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais d’autres priorités se sont depuis imposées : Donald Trump a accéléré sur le front commercial en imposant des droits de douane réciproques à tous les pays – 10% universels et 145% supplémentaires sur la Chine, avec diverses exemptions sectorielles.Si les surtaxes supérieures à un plancher de 10% ont été mises en pause pour 90 jours pour les pays autres que la Chine, cela n’a guère apaisé les inquiétudes.- Inflation au second plan -“Les droits de douane américains sur l’UE et de nombreux autres pays ont ravivé les craintes de croissance pour la zone euro, du moins à court terme”, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING.Pour les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, une pause dans la baisse des taux n’est “plus une option”, selon lui.D’autant que la Maison Blanche a également imposé une taxe de 25% sur le secteur automobile et ouvert des enquêtes sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques qui pourraient conduire à des droits de douane sur ces secteurs.Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux pour soulager les ménages et les entreprises et soutenir l’économie semble “évidente”, estiment les analystes d’Unicredit.Les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: l’inflation dans les 20 pays membres de la zone euro s’est établie à 2,2% en mars, se rapprochant de la cible de 2% visée par la BCE.Une nouvelle baisse de 25 points de base ramènerait le principal taux d’intérêt rémunérant les dépôts de 2,5% à 2,25%.Reste à savoir comment la BCE et sa présidente Christine Lagarde vont communiquer sur la suite du cap monétaire dans un contexte aussi chahuté, où le dollar a récemment atteint un plus bas face à l’euro depuis trois ans, où les taux d’emprunt américains montent en flèche tandis que les marchés actions jouent aux montagnes russes.La semaine dernière, Mme Lagarde a signalé la détermination de l’institution à soutenir la zone euro dans un scénario plus critique, où le blitz tarifaire de Donald Trump menacerait la stabilité financière, déterminante pour celle des prix.La BCE “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant “les instruments dont elle dispose”, a déclaré Christine Lagarde à Varsovie, en marge d’une réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro.Mais “comme la situation macroéconomique est extrêmement incertaine (…) la BCE va sûrement continuer à éviter toute communication prospective sur l’orientation ultérieure des taux, et indiquer que les prochaines décisions dépendront des données” économiques, prédit Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.Â