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Election à la FIA: la justice française saisie pour empêcher une candidature unique de Ben Sulayem

La Suissesse Laura Villars, empêchée de postuler à la présidence de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), a assigné mercredi l’instance en justice pour contester les règles du scrutin, qui interdisent selon elle à tout opposant à l’actuel président, l’Emirati Mohamed Ben Sulayem, de se présenter.L’assignation en référé, révélée par l’AFP, demande au Tribunal de grande instance de Paris d'”ordonner la suspension de l’élection de la présidence de la FIA (prévue le 12 décembre en Ouzbékistan, NDLR) jusqu’au prononcé d’une décision sur le fond de ce litige”. Une première audience a été fixée au 10 novembre au TGI.”En raison de la nature du processus, la FIA ne peut pas commenter cette action en justice et ne sera pas en mesure de fournir de plus amples commentaires à ce sujet”, a fait savoir la fédération, contactée par l’AFP.Le règlement du scrutin impose aux candidats de présenter une liste comptant notamment sept vice-présidents pour le sport provenant des six régions du monde (deux pour l’Europe, un pour l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’Afrique et l’Asie-Océanie) et issus d’une liste approuvée par la FIA.Or, une seule personnalité représentant l’Amérique du Sud figure sur cette liste, Fabiana Ecclestone, la femme de Bernie Ecclestone, l’ancien grand patron de la F1. Et elle a accepté de figurer sur la liste du président sortant, candidat à sa réélection.- “Un processus structuré et démocratique” -“Dans ces conditions, aucune liste concurrente ne pouvait compter, parmi ses sept vice-présidents, un vice-président pour la région Amérique du Sud, cette dernière participant déjà à la liste de la présidence sortante”, observe Laura Villars dans son assignation qui dénonce une “violation du principe de démocratie associative et de pluralisme prévu (dans les) statuts de la FIA.”La date limite de dépôt des candidatures était fixée au 24 octobre.”L’élection présidentielle de la FIA est un processus structuré et démocratique, visant à garantir l’équité et l’intégrité de chacune de ses étapes”, a affirmé mercredi à l’AFP un porte-parole de la Fédération, relevant que des informations détaillées sur le scrutin étaient publiquement disponibles en ligne.Les conditions applicables à la représentation régionale des vice-présidents et à leur mode de sélection “ne sont pas nouvelles”, a-t-il assuré. “Ces critères s’appliquaient déjà aux élections précédentes.” Dans une déclaration à l’AFP, Mme Villars assure avoir “tenté à deux reprises d’ouvrir un dialogue constructif avec la FIA, sur des sujets essentiels comme la démocratie interne et la transparence des règles électorales. Les réponses reçues n’ont pas été à la hauteur des enjeux.””Je n’agis pas contre la FIA, j’agis pour la préserver. La démocratie n’est pas une menace pour la FIA, c’est sa force”, a poursuivi la pilote et entrepreneure de 28 ans qui, en annonçant sa candidature en septembre, disait à l’AFP vouloir redynamiser l’instance centenaire en “mettant en avant les jeunes et les femmes”.- “Une course à un seul cheval” -Basée à Paris, la FIA est chargée d’organiser les Championnats du monde de Formule 1 ou de rallye, mais aussi de promouvoir la sécurité sur les routes. Elle compte plus de 240 clubs répartis dans 146 pays, pour environ 80 millions de membres.”Nous avons obtenu l’autorisation d’assigner d’heure à heure”, selon une procédure d’urgence, a ajouté l’avocat de Laura Villars, Me Robin Binsard, “ce qui démontre que la justice considère avec attention les graves manquements démocratiques au sein de la FIA, ainsi que différentes violations des statuts et du règlement que nous dénonçons”.La question de l’impossibilité de candidater avait déjà été soulevée mi-octobre par l’Américain Tim Mayer, ancien commissaire sportif de la FIA, qui souhaitait aussi briguer la présidence.”Le processus électoral de la FIA favorise grandement l’équipe en place et les autres candidats n’ont même pas la possibilité d’arriver sur la ligne de départ, c’est une course à un seul cheval”, avait-il dit, dénonçant une “illusion de démocratie”.Ancien pilote de rallye, Mohamed Ben Sulayem a succédé fin 2021 au Français Jean Todt. Son premier mandat a été mouvementé. Il s’est notamment mis à dos les pilotes de F1 et de rallye pour avoir imposé de grosses amendes en cas d’utilisation de mots grossiers lors des retransmissions télévisées. Devant le tollé suscité par cette mesure, il a finalement décide de réduire de moitié le montant des amendes.En avril, Robert Reid, vice-président de la FIA chargé du sport et proche de Ben Sulayem, a démissionné en critiquant vertement la gouvernance du président, dénonçant un manque de transparence.pgr-cpb-jac-jde/nip/hpa

Opération antidrogue à Rio : des habitants récupèrent des corps, 132 morts selon un organisme

Au lendemain de l’opération policière la plus meurtrière de l’histoire de Rio de Janeiro, un organisme public a fait état mercredi d’au moins 132 morts, alors que des habitants récupéraient des dizaines de corps, entre sanglots et colère.Le Brésil est sous le choc après les raids mardi contre le narcotrafic au Complexo da Penha et au Complexo do Alemao, vastes ensembles de favelas situés dans le nord de Rio.”Selon nos derniers chiffres, le bilan est de 132 morts”, ont indiqué à l’AFP les services du Défenseur public, organe de l’Etat de Rio qui offre une assistance juridique aux plus démunis.Le gouverneur Claudio Castro a dit pour sa part que le bilan officiel de l’opération – qu’il a qualifiée de “succès” – se maintenait autour d’une soixantaine de morts : 54 criminels présumés et quatre policiers.Mais il a averti que celui-ci allait “changer” puisque les décès ne sont comptabilisés qu’à leur arrivée à la morgue.Mardi s’est déroulée la plus grande opération policière jamais vue dans la ville, qui a mobilisé 2.500 agents des forces de l’ordre contre le Comando Vermelho, principal groupe criminel de Rio, qui opère dans les favelas, quartiers populaires densément peuplés.Des dizaines de dépouilles récupérées par des habitants ont été disposées mercredi près de l’une des principales voies d’accès au Complexo da Penha, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’odeur des cadavres était étouffante.- “Tués de sang-froid” -“L’Etat est venu perpétrer un massacre. Ce n’est pas une opération, ils sont venus directement pour tuer”, a crié au micro de l’AFPTV une femme qui sanglotait, la main posée sur le visage d’une jeune homme dont le corps a été recouvert d’un drap vert.Sur cette place, on pouvait voir le cadavre d’un homme décapité et un autre totalement défiguré.Certains habitants dénoncent des “exécutions”. “Beaucoup d’entre eux ont été tués d’une balle dans la nuque, un tir dans le dos”, dit à l’AFP Raull Santiago, activiste qui réside dans le quartier.”On voit des marques de brûlure, des personnes ont été attachées. Certains se sont rendus, mais ont été tués de sang-froid”, affirme l’avocat Albino Pereira Neto, qui représente trois familles ayant perdu un de leurs membres.Les corps ont ensuite été enveloppés dans des sacs mortuaires et amenés à l’institut médico-légal.Mardi, Rio, principal pôle touristique du Brésil, célèbre pour ses plages et son vibrant carnaval, a vécu des scènes de guerre.- Chaos -Des rafales de tirs intenses ont été entendues tout au long de la journée, et d’épaisses colonnes de fumée s’échappaient de nombreux endroits dans les favelas visée par l’opération, qui a plongé une grande partie de la ville dans le chaos.Des écoles avaient suspendu les cours, les transports publics ont été lourdement perturbés et des milliers d’habitants sont restés coincés, incapables de rentrer chez eux.Le gouverneur de l’Etat, Claudio Castro, a ordonné de renforcer les patrouilles sur tout le territoire de l’Etat, en particulier sur les principales voies rapides, les accès à la région métropolitaine et les transports publics.Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est dit “horrifié” par le bilan de l’opération de mardi et a demandé des “enquêtes rapides”.L’efficacité de ce genre d’opération est régulièrement contestée.”Il est irrationnel de penser qu’en tuant des jeunes impliqués dans le crime, on peut y mettre fin alors que les groupes criminels disposent d’une offre inépuisable de main-d’œuvre”, dit à l’AFP la sociologue Carolina Grillo. “Il faut combattre de façon plus intelligente, en s’attaquant par exemple à leurs finances ou à l’approvisionnement en armes”.

Casse du Louvre: deux premières mises en examen attendues

Deux hommes soupçonnés d’avoir participé au spectaculaire casse du Louvre, qui a fait le tour du monde et créé une vive polémique autour de la sécurité du musée, devraient être, sauf surprise, mis en examen mercredi à Paris et écroués.La procureure de Paris, Laure Beccuau, s’exprimera au cours d’une conférence de presse programmée à 17H00 au tribunal judiciaire, en présence de représentants de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), a indiqué le parquet.Cette prise de parole devrait coïncider avec la fin des gardes à vue des deux suspects – débutées samedi soir et pouvant durer jusqu’à 96 heures – et leurs possibles défèrements et mises en examen.”C’est un dossier difficile pour tout le monde”, avec un “droit au procès équitable difficile” en raison notamment de son ultra-médiatisation, a souligné mercredi matin à l’AFP Nadia El Bouroumi, avocate d’un des gardés à vue. Son client “ressent la pression, il est abattu”, a-t-elle déploré, confirmant des propos tenus auprès de TF1. Plus d’une semaine après le vol spectaculaire de huit joyaux de la couronne de France en quelques minutes au musée du Louvre, les bijoux restent introuvables.Les deux suspects sont âgés d’une trentaine d’années et originaires de Seine-Saint-Denis, selon une source proche du dossier. Ils sont connus des service de police pour des vols.- 88 millions d’euros -L’un des deux a été interpellé samedi soir à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie. Le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d’euros, avait indiqué Mme Beccuau.Vers 09H30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d’entre eux, visages masqués, s’étaient hissés avec une nacelle jusqu’à la galerie Apollon.Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l’aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes.Les investigations, confiées à la BRB et à l’OCBC, mobilisent une centaine d’enquêteurs.Plus “de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés” sur les lieux du cambriolage, selon Mme Beccuau.Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l’impératrice Eugénie, qui a été abîmée et qui devra être restaurée.- Sécurité en question -L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée le plus visité du monde.Elle a débouché sur un premier bras de fer. Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s’est dit mercredi “fermement opposé” à l’installation d’un commissariat au sein du Louvre, demandée par la présidente du musée, Laurence des Cars, après le cambriolage.Dimanche déjà, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, avait opposé une fin de non-recevoir à Mme des Cars à ce propos.Le président de la commission de la Culture du Sénat, Laurent Lafon, a estimé mardi, à l’issue d’une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l’établissement n’était “pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui”. “Il y a de nombreuses améliorations à faire”, selon le sénateur centriste.La ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est dite mercredi “dans l’attente” des conclusions de l’enquête administrative sur la sécurité du musée, qui devraient être dévoilées dans la soirée.Celles-ci permettront de “prendre toutes les mesures nécessaires, urgentes, pour remédier à cet échec sécuritaire”, a-t-elle indiqué devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.”Il s’agira d’identifier toutes les défaillances, mais aussi tous les manquements pour sécuriser le musée du Louvre”, a-t-elle ajouté.”Il s’agira aussi sans doute de revoir son organisation, déployer de manière urgente tous les dispositifs de sécurité et sûreté nécessaires, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment”, a encore dit la ministre, qui avait considéré la veille ce “vol spectaculaire” comme un “échec”.pgr-cco-sm-jmo/mat/tes

Trump s’attend à “une excellente rencontre” avec Xi Jinping

Donald Trump s’est déclaré optimiste mercredi à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, laissant espérer une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances, avant d’annoncer la conclusion d’un accord commercial avec Séoul.Le président américain est arrivé mercredi à Gyeongju, dans l’est de la péninsule coréenne, où se tient le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) rassemblant 21 pays de la région, dernière étape d’une tournée en Asie.Il a dit envisager “une excellente rencontre (…) et que beaucoup de problèmes vont être résolus” lors de son entrevue jeudi avec le dirigeant chinois.”Je pense que nous allons obtenir un très bon résultat pour notre pays et pour le monde en réalité”, a-t-il ajouté à bord d’Air Force One. Le chef d’État américain a précisé cependant qu’il n’était “pas sûr” que la question délicate de Taïwan, île revendiquée par Pékin, soit abordée.Les dirigeants auront des échanges “approfondis” sur des “questions stratégiques et à long terme touchant aux relations entre la Chine et les États-Unis, et sur des sujets majeurs d’intérêt commun”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, confirmant la rencontre côté chinois.Selon les autorités chinoises, la rencontre devrait se tenir à Busan (est de la Corée du Sud).Donald Trump a laissé entrevoir une baisse des droits de douane qui avaient été imposés à la Chine en rétorsion à la crise du Fentanyl aux États-Unis. Si les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, il reste à voir si Donald Trump et Xi Jinping finaliseront effectivement une trêve dans leur guerre commerciale qui a fait dévisser les marchés et bouleversé les chaînes de production.”Alors que les États-Unis sont impatients de conclure tout accord commercial que Trump pourrait qualifier de victoire, la Chine s’attache à renforcer la confiance, gérer les divergences de longue date et stabiliser les relations commerciales”, remarque William Yang, analyste à l’International Crisis Group.- Couronne des rois de Silla -L’étape sud-coréenne est la troisième de la tournée asiatique du président Trump, après la Malaisie et le Japon où il a eu une rencontre chaleureuse mardi avec la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi et reçu une pluie de cadeaux et d’éloges.Le président américain a reçu de son homologue sud-coréen Lee Jae-myung la plus haute décoration du pays ainsi qu’une réplique d’une couronne dorée des rois du royaume coréen ancien de Silla.”C’est un grand honneur”, a déclaré Donald Trump disant souhaiter la porter “tout de suite”.Après sa rencontre, Donald Trump a annoncé qu’un accord commercial avait été “essentiellement conclu” avec Séoul.En juillet, Donald Trump avait annoncé avoir accepté de réduire les taxes douanières sur les produits sud-coréens à 15% en échange de l’engagement de Séoul à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis, mais les détails de ces engagements faisaient l’objet d’âpres discussions.Kim Yong-beom, conseiller principal du président sud-coréen, a confirmé que Séoul et Washington avaient finalisé leur accord, avec un compromis qui prévoit une réduction à 15% des taxes douanières que les deux pays s’imposent réciproquement sur l’automobile, un plan d’investissements sud-coréens pour 350 milliards de dollars aux États-Unis, “200 milliards en numéraire et 150 milliards pour la coopération dans le secteur de la construction navale”.- Mauvais “timing” avec Kim Jong Un -Donald Trump ne devrait pas en revanche rencontrer Kim Jong Un.Le président américain avait déclaré qu’il serait “ravi de rencontrer” le dirigeant nord-coréen mais Pyongyang n’a pas répondu publiquement à l’invitation.”Je connais Kim Jong Un très bien… nous n’avons pas pu organiser le bon timing”, a indiqué M. Trump. Il avait précisé auparavant qu’une rencontre devrait intervenir néanmoins “dans un avenir pas trop lointain”. Le dernier face-à-face entre les deux dirigeants remonte à juin 2019. Depuis, les relations entre Pyongyang et Washington sont au point mort, en raison de désaccords sur l’allègement des sanctions américaines et l’avancement du programme nucléaire de Pyongyang.Kim Jong Un est aujourd’hui renforcé par le soutien de la Russie après l’envoi de soldats nord-coréens partis combattre aux côtés de Moscou face à l’Ukraine. Gi-Wook Shin, un expert de la Corée et professeur de sociologie à l’université Stanford, estime que Kim Jong Un cherche probablement à “maximiser son influence auprès de Trump”. “Cependant, une rencontre future reste possible, car Kim considère probablement Trump comme sa meilleure chance d’obtenir le type d’accord qu’il souhaite, y compris la reconnaissance en tant qu’État nucléaire”, a-t-il déclaré à l’AFP.bur-aue-oho-lgo-jug/pt

Israël annonce cesser ses bombardements à Gaza, après des raids meurtriers

Israël a annoncé mercredi cesser ses bombardements sur Gaza après des frappes ayant fait des dizaines de morts, menées en riposte à la mort d’un de ses soldats, des violences qui témoignent de la fragilité du cessez-le-feu avec le Hamas.Selon la Défense civile à Gaza, les frappes israéliennes lancées mardi soir et ayant duré toute la nuit, ont fait 104 morts dont 46 enfants dans le territoire palestinien, les bombardements les plus meurtriers depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.Se voulant rassurants, les médiateurs qatari et américain ont aussitôt souligné que le cessez-le-feu tenait malgré tout, alors que l’ONU a qualifié d'”épouvantable” le bilan des morts. Ces violences ont ravivé chez les habitants la peur d’une reprise de la guerre, déclenchée après une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. “Les bombardements n’ont pas cessé toute la nuit”, a témoigné Khadija al-Hosni, une femme de 31 ans qui vit dans une tente à al-Chati dans le nord de la bande de Gaza dévastée par deux ans de guerre et assiégée.”Nous sommes épuisés”, a réagi Jalal Abbas, 40 ans, installé sous une tente à Deir el-Balah (centre). “Le retour de la guerre est ce que nous craignons le plus”.L’armée israélienne a annoncé mercredi matin un retour au cessez-le-feu, affirmant avoir mené des frappes contre “des dizaines” de cibles et visé 30 chefs de mouvements armés palestiniens opérant dans le territoire.- “Aucune immunité” -Le président américain Donald Trump a assuré que “rien” ne compromettrait l’accord de cessez-le-feu qu’il a parrainé entre Israël et le Hamas. “Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter”, a-t-il dit.Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé qu’il n’y aurait “aucune immunité pour quiconque dans la direction de l’organisation terroriste Hamas – ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels” creusés à Gaza.Il a précisé que les frappes étaient une riposte à “l’attaque contre des soldats” israéliens et à “la violation flagrante de l’accord prévoyant la restitution” des dépouilles d’otages.Selon une source militaire, des tirs “ennemis” ont provoqué la mort d’un soldat dans la région de Rafah (sud), où l’armée opère pour démanteler les infrastructures et tunnels du Hamas dan le secteur de la “ligne jaune”.Cette ligne délimite la zone au-delà de laquelle s’est retirée, dans le cadre du cessez-le-feu, l’armée israélienne, qui dit contrôler désormais environ la moitié du territoire.- “Complexe” -Le Hamas, qui a pris le pouvoir par la force à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes.Il a annoncé le report de la remise, initialement prévue mardi soir, d’une nouvelle dépouille d’otage. Le mouvement avait annoncé avoir retrouvé deux corps d’otages, sans préciser quand il comptait les restituer.En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré le 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants qu’il retenait à Gaza depuis son attaque contre Israël le 7 octobre 2023. Il devait aussi rendre à cette date les 28 derniers corps mais n’en a restitué que 15 jusque-là.Le mouvement assure que les localiser est “complexe et difficile” dans le territoire en ruines.  Les représentants du Comité international de la Croix-Rouge se sont vu interdire mercredi de rendre visite aux prisonniers palestiniens détenus en Israël, en vertu d’un décret de M. Katz évoquant “la sécurité nationale”.  L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Causant des “dégâts considérables” à Cuba, Melissa a tué au moins 20 personnes sur son passage

L’ouragan Melissa, plus puissant à toucher terre en 90 ans, a causé des “dégâts considérables” à Cuba, selon le président de l’île, et tué sur son passage au moins 20 personnes en Jamaïque, République Dominicaine, à Panama et surtout Haïti où des recherches de disparus sont en cours.”La nuit a été très complexe”, a déclaré le chef de l’État cubain Miguel Díaz-Canel sur son compte X, sans fournir plus de précisions concernant les dommages, mais en demandant aux Cubains “de rester bien à l’abri” en raison de l’ouragan toujours présent avec des vents très violents.Les rues de Santiago de Cuba, à l’est de l’île, sont inondées, jonchées de débris divers, des arbres sont à terre comme des poteaux électriques, constatent des journalistes de l’AFP sur place.Dans un hôtel de la ville où des vitres se sont brisées et des plafonds se sont écroulés, l’équipe de l’AFP ne peut encore sortir en raison de la force des vents et des nombreux débris qui tourbillonnent, mais a pu constater que beaucoup de maisons alentours sont inondées en raison de l’intensité des pluies accompagnant l’ouragan.La tempête évolue actuellement entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant encore mercredi les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC). Dans son dernier bulletin, le NHC prévoit que le centre de Melissa devrait ce matin se déplacer au large de la côte est de Cuba, traverser le sud-est ou le centre des Bahamas plus tard dans la journée, puis passer près ou à l’ouest des Bermudes jeudi soir et dans la nuit de jeudi à vendredi.- Au moins 10 morts en Haïti -Avant de toucher Cuba, Melissa a touché de plein fouet la Jamaïque mardi, atteignant le record de 1935 de l’ouragan le plus intense au moment de toucher terre, selon une analyse AFP des données météorologiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).Le record est détenu depuis 90 ans par l’ouragan Labor Day, qui a dévasté l’archipel des Keys, en Floride (sud-est des Etats-Unis), en 1935 avec des vents approchant également 300 km/h et une pression atmosphérique minimale de 892 millibars.En Jamaïque, arbres et clôtures ont été abattus, les routes défoncées. Trois personnes sont mortes.Mais c’est sur l’île d’Hipaniola, partagée entre Haïti et la République dominicaine, que le bilan est pour l’heure le plus lourd, avec au moins dix morts dans la partie haïtienne et un mort dans la partie dominicaine.La rivière La Digue, dans la localité côtière de Petit-Goâve (sud), a débordé et plusieurs personnes ont été emportées, selon le maire de la ville et le directeur général d’un hôpital local, précisant que plus d’une dizaine de cadavres avaient été retrouvés et que les recherches se poursuivaient pour retrouver des disparus.Trois morts sont également à déplorer au Panama.En Jamaïque, selon Desmond McKenzie, ministre des collectivités locales, “plus de 530.000 Jamaïcains (…) sont privés d’électricité. Des travaux sont en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux (…) hôpitaux, stations de pompage et stations de traitement des eaux”.Saint Elizabeth, paroisse du sud-ouest de l’île, peuplée par 150.000 personnes et “grenier à blé” de la Jamaïque, a été submergée. Les dégâts y “sont considérables (…), toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa”, a ajouté le ministre. Plusieurs hôpitaux ont été endommagés.Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) au pays, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères.- “Les eaux emportent tout” –  A Cuba, les autorités ont fait état de 735.000 personnes évacuées, notamment dans les provinces orientales de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo où la fermeture des écoles, commerces et administrations a été ordonnée.”Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir”, a assuré à l’AFP Graciela Lamaison, à Santiago de Cuba.”Une maison s’est effondrée à Mariana de la Torre, mon Dieu, je vous en prie”, a pour sa part écrit un habitant de Santiago, la deuxième ville de l’île, sur Facebook. “Nous sommes tous en train d’être inondés”, a alerté une autre habitante de la ville.À El Cobre, (Santiago de Cuba), les secours tentaient de secourir 17 personnes bloquées par la montée des eaux et un glissement de terrain, ont indiqué les médias d’État.Selon le site d’information officiel Cubadebate, “les eaux descendent en emportant tout sur leur passage” dans la chaîne montagneuse de la Sierra Maestra. Dans plusieurs autres communautés de la région, de vastes zones de basse altitude “sont inondées, mais l’obscurité et les limitations de mouvement empêchent de déterminer s’il y a des pertes”.burs-cha-vla-adm/dla/lab/alv

Les Néerlandais aux urnes, test pour l’extrême droite en Europe

Les Néerlandais votent mercredi pour des élections législatives anticipées qui devraient permettre d’évaluer l’ampleur de la poussée de l’extrême droite partout en Europe.Les sondages suggèrent que Geert Wilders, figure de proue anti-immigration et anti-islam, est en passe de réitérer son succès électoral spectaculaire d’il y a deux ans avec sa formation d’extrême droite, le Parti pour la Liberté (PVV).Mais il ne sera a priori pas Premier ministre, quel que soit le résultat, les principaux autres partis ayant exclu pour l’instant toute nouvelle collaboration avec lui, le jugeant peu fiable ou ses opinions trop peu acceptables.Avec la moitié des électeurs encore indécis et la réduction des écarts entre trois autres partis, il est en outre difficile de se prononcer sur l’issue du scrutin.”Il est impossible de prédire pour l’instant qui pourrait remporter les élections car quatre partis sont à égalité pour la première place”, a déclaré à l’AFP Sarah de Lange, professeure de sciences politiques à l’Université de Leyde.”De plus, plus de 50% des électeurs néerlandais sont encore indécis”, a-t-elle ajouté.M. Wilders a déclenché les élections en torpillant le gouvernement sortant après un différend sur l’immigration, retirant le PVV d’une fragile coalition quadripartite.Aux Pays-Bas, le système politique est tellement fragmenté qu’aucun parti ne peut obtenir les 76 sièges nécessaires pour gouverner seul. Le consensus et les coalitions sont donc essentiels.- Cruciale deuxième place -“L’avenir de notre nation est en jeu”, a dit M. Wilders à l’AFP dans un entretien avant le vote.”Comme partout en Europe, les gens en ont assez de l’immigration massive et du changement culturel”, a souligné ce dirigeant d’extrême droite.Son score aux Pays-Bas, la cinquième économie de l’Union européenne, sera considéré comme un baromètre de la force de l’extrême droite, des partis similaires ayant le vent en poupe en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.Bart Paalman, un boulanger de 53 ans, a voté à la maison Anne Frank à Amsterdam, transformée en bureau de vote.”La société devrait être plus positive. C’est pourquoi je vote pour un parti qui n’est pas si agressif”, a-t-il expliqué à l’AFP.La campagne s’est principalement jouée autour de l’immigration et de la crise du logement, qui touche surtout les jeunes de ce pays densément peuplé.Geert Wilders étant mis à l’écart, celui qui arrivera en deuxième position deviendra probablement Premier ministre.Dans les sondages, il s’agit actuellement de Frans Timmermans, un ancien vice-président de la Commission européenne qui se présente comme une valeur sûre après des mois de chaos politique.”Les Pays-Bas sont l’un des pays les plus riches de la planète et, pourtant, on n’a pas vraiment confiance en nous”, a déclaré dans un entretien avec l’AFP le chef de l’alliance de gauche Verts/Travaillistes.”Nous devons rétablir cette confiance”, a ajouté M. Timmermans, 64 ans.Mais celui qui est monté en flèche ces derniers jours, c’est Rob Jetten, 38 ans, et son parti de centre gauche D66, grâce à un message optimiste et une forte présence médiatique.”Je veux ramener les Pays-Bas au cœur de l’Europe car sans coopération européenne, nous ne sommes nulle part”, a-t-il dit à l’AFP après avoir voté à La Haye.- “Mort de la démocratie” -L’étoile montante du centre droit, Henri Bontenbal (CDA, chrétiens-démocrates), 42 ans, se présente également comme le candidat de la stabilité.”Je suis convaincu que les Néerlandais ne sont extrêmes ni d’un côté ni de l’autre”, a affirmé auprès de l’AFP M. Bontenbal.Après les élections, les négociations pour former une coalition pourraient prendre des mois.En attendant, le Premier ministre démissionnaire, Dick Schoof, continue de diriger les Pays-Bas, à contrecœur. “Je ne vous le souhaite pas”, a-t-il lancé à un député au Parlement à propos de sa situation.”Si vous acceptez ce poste, vous savez qu’il prendra fin un jour”, a souligné M. Schoof dans des déclarations à l’AFP après avoir voté.Aux yeux de M. Wilders, “la démocratie sera morte” si on l’empêche à nouveau d’être Premier ministre malgré une nouvelle victoire électorale. “Je pense que les choses vont mal tourner s’il est à nouveau ignoré”, a estimé Piet Verhasselt, un ouvrier, pendant la campagne électorale : “On ne peut pas ignorer des millions de voix!”