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Encadrement des loyers: un tiers des annonces hors des clous

Dans les communes qui appliquent l’encadrement des loyers, près d’une annonce sur trois dépasse les plafonds autorisés mais le dispositif, bon pour le pouvoir d’achat des locataires, mérite d’être pérennisé, plaide la Fondation pour le logement des défavorisés.Dans l’ensemble des villes analysées, 32% des annonces sur les 20.000 recensées entre août 2024 et août 2025 dépassent les plafonds de loyer fixés ville par ville, un chiffre en hausse de 4 points sur un an, révèle jeudi le 5e baromètre de la Fondation.A Paris, 31% des logements proposés à la location dépassent les plafonds, en légère amélioration par rapport à 2021 (35%).”La rétraction du marché locatif à l’année peut expliquer une plus forte tension sur le niveau des loyers”, note l’étude.Le dépassement moyen est de 237 euros par mois dans la capitale, soit une ponction annuelle de “plus de 2.800 euros” pour les locataires, contre 192 euros en moyenne en France.Le loyer moyen des annonces parisiennes s’élève par ailleurs à 1.222 euros, en hausse de 6% sur un an, tandis que les dépassements sont plus prononcés à l’ouest et au centre de la capitale, où la pression du marché est la plus forte.”L’encadrement des loyers conduit à une modération réelle des loyers. Il a aussi un impact sur les marchés à long terme, ça peut calmer un peu le jeu, et clairement, ça redonne du pouvoir d’achat aux ménages”, a insisté lors d’une conférence de presse Christophe Robert, délégué général de la Fondation.Rendu possible par la loi Alur de 2014 puis restreint par la loi Elan de 2018 aux seules collectivités volontaires, l’encadrement des loyers est un dispositif expérimental qui doit s’achever en novembre 2026.La Fondation pour le logement a annoncé jeudi le lancement d’une campagne visant à pérenniser ce dispositif “peu onéreux pour les finances publiques” et améliorer son efficacité. Elle appelle notamment l’État à ne pas faire reposer le respect de cet encadrement sur les seuls locataires, à l’ouvrir à l’ensemble des villes volontaires et à augmenter le montant des amendes qui devraient, selon elle, revenir aux collectivités.- “Résultats inquiétants” -Actuellement, un logement peut dépasser les plafonds légaux sans être illégal dans la mesure où un “complément de loyer” peut être appliqué si le logement possède des atouts particuliers. Ces derniers doivent être justifiés par les propriétaires mais leurs caractéristiques n’ont pas été définies par la loi et leur montant n’est pas plafonné.Hors Paris, le respect de l’encadrement est jugé “assez inégal”, allant de 12% de non conformité à Montpellier à 31% à Lille, même si la tendance est “à l’amélioration”.A l’inverse, les résultats récoltés dans la banlieue nord et est parisienne sont qualifiés “d’inquiétants”, comme à Plaine Commune (59%), qui regroupe notamment Saint-Denis, Aubervilliers et Saint-Ouen, et pâtit potentiellement d’une “insuffisante communication auprès du grand public”.Les nouveaux entrants, tels Grenoble ou le Pays Basque, affichent des débuts “mitigés” avec respectivement 45% et 38% d’annonces au-dessus des plafonds.Les prix au mètre carré étant traditionnellement plus élevés pour les petites surfaces, ces dernières sont surreprésentées parmi les contrevenants. Quelque 91% des logements de 10m2 et moins sont ainsi hors des clous, pénalisant majoritairement les étudiants, les célibataires et les ménages modestes.Les meublés s’avèrent aussi moins respectueux de la réglementation, de même que les propriétaires de logements “passoires thermiques” classés G, qui pratiquent le plus de dépassements (38%) alors que tout complément de loyer leur est pourtant interdit. Une “forte disparité” est également relevée selon les sites, allant de 24% d’annonces non conformes sur SeLoger à 48% sur PAP.

Marche citoyenne en soutien aux salariés de Novasco, menacé de faillite

Quelque 700 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé jeudi en Moselle pour une “marche citoyenne” visant à soutenir les salariés de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), de nouveau menacé de faillite.Les manifestants ont quitté l’usine pour rejoindre la mairie d’Hagondange aux cris de “Non non non à la fermeture, l’Etat doit garantir le maintien des emplois”.L’ex-Ascometal qui produit des aciers spéciaux pour l’automobile et le secteur de l’énergie depuis les années 1980, a été placé en redressement judiciaire à la mi-août par le tribunal de commerce de Strasbourg, pour la quatrième fois depuis 2014. Et un an seulement après sa reprise par le fonds britannique Greybull Capital. Le rassemblement à Hagondange, où le groupe possède un site majeur fort de 450 salariés, a lieu à la veille de la date de remise d’éventuelles offres de reprise fixée par le tribunal.”Pour le moment, il n’y pas de repreneur pour Novasco Hagondange, on veut plus de temps pour qu’une solution puisse être trouvée”, a déclaré à l’AFP le secrétaire CGT du comité social et économique (CSE), Yann Amadoro.Le tribunal se prononcera le 25 septembre sur le sort de l’entreprise et de ses quelque 740 salariés au total, répartis dans son aciérie électrique mosellane et trois autres sites à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord).Novasco avait été reprise en juillet 2024 par Greybull capital, une opération de sauvetage épaulée par l’Etat qui devait apporter 85 millions d’euros tandis que le fonds devait injecter 90 millions d’euros.Mais si l’Etat a à ce jour globalement tenu ses engagements, Greybull n’a apporté que 1,5 million d’euros, selon les syndicats, un désengagement de facto qui a poussé l’entreprise au bord du dépôt de bilan.Le site d’Hagondange est particulièrement sur la sellette selon les syndicalistes, car le projet de Greybull d’investir dans une “voie lingot”, destinée à produire des lingots pour la fabrication d’obus et diversifier l’activité, ne s’est pas concrétisé. A l’inverse, les travaux de remise en route du laminoir de Leffrinckoucke sont bien avancés, ce qui pourrait faciliter une reprise du site.Victime du repli du marché automobile, le groupe a aussi joué de malchance après un accident qui a blessé trois ouvriers à Hagondange en novembre dernier lors de la chute d’une poche de métal en fusion, entraînant sept semaines d’arrêt d’activité.

Haydarpasa, l’adieu aux rails d’une gare mythique d’Istanbul

Pendant près de quarante ans, Senay Kartal a travaillé à Haydarpasa, l’une des plus anciennes gares de Turquie située sur la rive asiatique du Bosphore, dans le grondement des locomotives et l’agitation des passagers.Les voyageurs d’Anatolie arpentaient ses escaliers de marbre, valises en main, s’émerveillant devant ce monument grandiose immortalisé dans de nombreux films et d’où le Taurus Express, prolongement de l’Orient-Express, quittait autrefois Istanbul à destination de Damas et Bagdad.Mais depuis 2013, ses voies sont silencieuses et le ministère turc de la Culture l’a reprise pour la transformer en centre d’art. Pour Senay Kartal, désormais retraitée de 61 ans, le bâtiment néoclassique inauguré en 1908, posé au bord de l’eau, doit rester une gare. “Les gens venant d’Anatolie pouvaient passer la nuit dans les salles d’attente, pas besoin d’hôtel”, se souvient-elle. “C’était un lieu magnifique, plein de mouvement et d’énergie. Cette beauté a disparu”, regrette-t-elle en évoquant l’imposante bâtisse qui a survécu à l’effondrement de l’Empire ottoman, à la Première Guerre mondiale, à des coups d’État et à un incendie qui l’a dévastée en partie fin 2010.- Migrations d’Anatolie -La gare, d’où des Arméniens ont été déportés en 1915, a ensuite vu “affluer les migrants de la Turquie rurale vers Istanbul”, rappelle Ayça Yüksel, sociologue et spécialiste de l’histoire de Haydarpasa.”Elle occupe une place particulière dans la mémoire de ceux qui ont vécu cette migration. Nous les retrouvons dans la littérature, l’art et le cinéma”, souligne-t-elle.Toujours debout, sa façade presque intacte après de longues années de travaux, il ne lui manque que les trains pour lui redonner vie.En 2013, la gare a fermé, d’abord pour être restaurée; puis des fouilles, qui se poursuivent, ont révélé des éléments datant du Ve siècle avant JC.En 2024, la gare a été placée sous le contrôle du ministère de la Culture et la première phase d’un futur Centre culturel et artistique doit être achevée d’ici 2026.Le projet implique de vider le bâtiment, dont une partie du complexe abrite les logements du personnel ferroviaire, sommé de quitter le lieux.”Ce n’est pas seulement un bâtiment, c’est tout pour nous”, objecte Hasan Bektas, conducteur de train et membre de la Plateforme Haydarpasa, collectif d’universitaires, d’urbanistes et d’employés opposés au projet.Pour M. Bektas, l’emplacement, face au Bosphore, aiguise l’appétit des investisseurs.”Leur objectif est toujours le même: faire du profit sur chaque bel endroit. Le dévaloriser puis l’exploiter”, s’emporte-t-il, affirmant que “l’intérêt public n’a jamais été pris en compte”.- “Icône mondiale” -En octobre 2024, le ministre de la Culture Nuri Ersoy s’était pourtant engagé à maintenir la gare en activité. “Il y aura des trains à Haydarpasa et à Sirkeci (son pendant sur la rive européenne), un centre culturel et un jardin public. Mais ni centre commercial ni hôtel”, avait-il promis.Au début des années 2000, des projets audacieux avaient été évoqués: sept gratte-ciel, un “World Trade Center”, un stade olympique… “Personne ne s’est jamais battu pour la conserver dans sa forme originale”, peste Hasan Bektas, pour qui Haydarpasa est pourtant une “icône mondialement connue”.Tous les dimanches depuis 2012, des manifestants se rassemblent près du bâtiment en scandant “Haydarpasa est une gare et doit le rester”.Nehir Güner n’était qu’une enfant quand la gare a fermé mais l’étudiante de 22 ans, qui la contemple depuis le ferry qui l’amène à l’université, a fini par rejoindre les manifestants. “Il est évident que ce projet de centre d’art, c’est juste pour le spectacle, (…) sans objectif derrière”, accuse-t-elle.Pour l’architecte Gül Koksal, Haydarpasa était bien plus qu’une gare, avec ses logements, ses ateliers de réparation et son port. “C’est un joyau, mais il n’a de sens que s’il est préservé et maintenu en vie avec tout ce qui le compose”, appuie-t-elle.

Electricité: EDF signe un 1er gros contrat pour des centres de données en France

EDF a annoncé jeudi la signature d’un contrat d’approvisionnement d’électricité nucléaire avec l’opérateur de centre de données français Data4, le premier du genre en France qui a fait de son électricité nucléaire, disponible et bas carbone, un atout clé pour attirer les entreprises de ce secteur.Ce contrat d’allocation de production nucléaire (CAPN) “consiste à allouer à Data4 une quote-part de la puissance du parc nucléaire en exploitation d’EDF de 40 MW, pour une durée de 12 ans” à partir de 2026, précise dans un communiqué EDF. Ce partenariat “assure à Data4 une stabilité et une prévisibilité de ses coûts énergétiques sur le long terme, éléments essentiels dans un marché de l’énergie en constante évolution”, souligne le groupe dont le parc de réacteurs totalise une puissance d’environ 60.000 MW.”Associé à des contrats d’achat d’électricité portant sur les énergies renouvelables, il nous garantit un accès fiable, résilient et continu à une énergie bas carbone pour un coût maîtrisé sur le long terme, un avantage considérable pour nos clients et pour le développement de nos infrastructures”, a commenté François Stérin, directeur des opérations de Data4.Dans le cadre d’une nouvelle politique commerciale, EDF s’active pour nouer des contrats avec les grands industriels les plus énergivores dits “électro-intensifs” mais aussi avec les opérateurs de centres de données, qui nécessitent des quantités colossales d’électricité, avec l’essor de l’intelligence artificielle.Cette politique commerciale doit succéder au système régulé dit Arenh, imposé par la Commission européenne à EDF. Très favorable aux industriels, il leur accordait un prix bradé de 42 euros le MWh d’électricité nucléaire pour une partie de leurs approvisionnements.Mais ce système arrivant à expiration fin 2025, EDF entend le remplacer par des partenariats de moyen et long terme qui offrent des prix stables, reflétant les coûts de production et non les fluctuations du marché, mais plus élevés en moyenne que l’ancien tarif “Arenh”. Parmi ces contrats, les CAPN, réservés aux plus grands clients.Ces contrats permettent à EDF de sécuriser ses recettes commerciales tout en répondant aux objectifs de l’Elysée de maintenir la compétitivité des industriels et d’attirer les centres de données en France, soucieux d’accéder à une électricité abondante, et, bas carbone, pour réduire leur émissions de gaz à effet de serre.A ce jour, sur les contrats de long terme, EDF a signé 15 lettres d’intention pour des CAPN, dont 4 contrats fermes incluant celui signé avec le cimentier Lafarge France mercredi et celui avec Data4.

La Bourse de Paris sans élan, entre politique française et emploi américain

La Bourse de Paris évolue prudemment jeudi, l’œil rivé sur l’incertitude politique en France, avant la publication de chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis, qui permettront de donner un indice de la future politique de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 cédait 0,13%, à 7.709,44 points, en baisse de 11,27 points. Mercredi, il avait pris 0,84%.Les investisseurs observent la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou.L’avenir de ce dernier ne semble tenir qu’à un fil alors que l’ensemble des oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance qu’il a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays. Ces incertitudes ont fait grimper les taux d’intérêt de la dette française à long terme en début de semaine. Ces derniers se détendent toutefois depuis mercredi, atteignant vers 09H40 (heure de Paris) 4,42%, après avoir touché 4,50% en clôture mardi, au plus haut depuis 2009.Mais “des risques pèsent toujours sur le marché obligataire” en raison de “ce vote”, estime Kathleen Brooks, de XTB. “Si le gouvernement venait à tomber, les obligations françaises seraient au cÅ“ur des préoccupations”, a-t-elle ajouté.Autre point d’attention: la publication des chiffres de l’emploi américain vendredi, à même de donner de “premiers éléments de réponse” sur la santé de “l’économie américaine”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Ils donneront également une indication de la future trajectoire de taux de la banque centrale américaine (Fed). Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manÅ“uvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.Sanofi chute après une étude sur un traitement contre la dermatite atopiqueLe géant pharmaceutique français Sanofi chutait nettement jeudi, après les résultats d’une étude clinique sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique qui a déçu les investisseurs. Vers 09H40 (heure de Paris), son titre reculait de 8,63% à 78,63 euros.Il s’agissait d’un essai de phase 3, de grande ampleur, qui visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans la dermatite atopique, une forme d’eczéma. Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”.Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.

Accord UE-Mercosur: le syndicat agricole Coordination rurale dénonce une “trahison programmée”

L’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne, que la Commission européenne appelle à approuver, est une “trahison programmée”, a affirmé jeudi le secrétaire général de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français.”C’est une trahison, une trahison programmée”, a déclaré Christian Convers, sur les ondes de RMC/BFM. “On n’est pas dupes, on aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées”, a-t-il dit, ajoutant: “ça ne va pas renforcer le lien de confiance que les agriculteurs ont avec leurs gouvernants”.”Dès aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance (lundi), il demande un vote à l’Assemblée nationale”, appelant à “se prononcer contre le Mercosur. (…) Le président de la République devra suivre ou pas”, a-t-il indiqué.Selon lui, “il faut savoir aujourd’hui si la France a encore quelque chose à dire en Europe. Je pense qu’elle a encore les moyens de le dire”. “C’est une question de société. Il faut savoir demain ce que les consommateurs veulent dans leur assiette. Si vous ne voulez plus que des produits qui viennent d’Amérique du Sud, vous les aurez”, a-t-il lancé.La Commission européenne a appelé mercredi les 27 pays de l’UE à approuver rapidement l’accord commercial avec des pays latino-américains du Mercosur, après la validation du texte par les commissaires européens.Bruxelles, qui espère obtenir leur aval avant fin décembre, promet des garanties “robustes” aux agriculteurs, avec des clauses de sauvegarde renforcées.”Qui peut croire ça? (…) C’est un marché de dupes”, a dénoncé Christian Convers, ajoutant que “la Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre échange”.La France, qui menait la fronde au sein des 27, s’est félicité des garanties avancées par Bruxelles, mais la porte-parole de son gouvernement Sophie Primas a précisé que Paris avait encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”.Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.Le Premier ministre français François Bayrou aborde une rentrée politique à haut risque, dans un contexte d’appels sur les réseaux sociaux à bloquer le pays le 10 septembre.Christian Convers s’est cependant montré sceptique sur ces appels au blocage en France pour le 10 septembre: “la journée du 10 septembre, plus on avance, moins on y voit clair dans cette journée là. Je crois qu’on n’est pas là forcément pour bloquer le pays, on est là pour faire avancer les dossiers”.

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

La “peur” et la “honte”: c’est ce qu’a ressenti la Nigériane Mariam Ogundairo quand elle a appris qu’une grande partie de ses contacts téléphoniques avaient été informés qu’elle avait échoué à rembourser son prêt contracté via une application mobile peu scrupuleuse. Au Nigeria, la crise économique qui sévit depuis deux ans a favorisé la croissance d’applications mobiles de prêts ayant recours à des moyens douteux tels que menaces, chantage et diffusion de photographies privées pour forcer les particuliers à rembourser leurs emprunts.Souvent attirés par de fausses promesses de taux d’intérêt bas, des milliers de Nigérians se tournent vers ces applications pour obtenir rapidement des prêts à court terme, alors que la flambée des prix pèse sur leur pouvoir d’achat, l’inflation annuelle s’élevant à 21,8% à la fin du mois de juillet.Ces applications appartiennent à des organisations locales et étrangères.À court d’argent et ayant un besoin urgent de 30.000 nairas (16,70 euros), Mariam Ogundairo a téléchargé l’une de ces applications et a enregistré son numéro de téléphone.Le prêt lui a été rapidement accordé, mais à un taux d’intérêt de 21,6%, à rembourser sous deux semaines – un délai que Mme Ogundairo n’a pu respecter.À ce moment-là, le taux directeur était fixé à 27,5%, et les banques appliquaient des taux allant de 27% à 48%.Elle a alors été victime d’un déluge de harcèlement, tactique devenue la marque de fabrique de nombreuses applications de prêts dans la quatrième économie d’Afrique.”Ils ont commencé à appeler mes contacts téléphoniques lorsque je n’ai pas pu rembourser à temps, en disant que je leur devais de l’argent”, raconte-t-elle. Finalement, elle a réussi à rembourser sa dette quelques semaines plus tard.- “Solution rapide” -Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis en place des réformes, soutenues par les économistes, pour relancer l’économie moribonde du pays, mais qui ont fait monter en flèche l’inflation et chuter la valeur du naira.Près de 60% des Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.”Un ami me l’a recommandée (une application de prêt) parce que j’avais besoin d’une solution rapide”, explique un homme de 24 ans qui a souhaité rester anonyme.Il y a deux ans, alors étudiant en médecine, il devait trouver de l’argent pour financer la fin de ses recherches pour sa thèse. Il a emprunté 70.000 nairas (environ 39 euros) en un clin d’œil, mais la somme à rembourser s’élevait à 110.000 nairas (61,40 euros), avec une échéance d’un mois.L’application de prêt a alors commencé à envoyer des messages à ses contacts téléphoniques, leur affirmant qu’il était un “tueur ritualiste”.En mars 2025, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) a approuvé 408 applications de prêt, contre 269 en septembre 2024.En 2024, la FCCPC avait obtenu le retrait de 47 applications de prêt du Google Play Store pour diverses infractions, dont le harcèlement, et 88 autres avaient été placées sous surveillance.En 2023, l’organisme de surveillance avait signalé la présence d’applications de prêt sur Google Play Store sans autorisation réglementaire.- “Piège” -La facilité d’accès et la rapidité de traitement de nombreuses applications de prêt constituent un “piège”, estime Funmi Oderinde, avocate chez Citizens’ Gavel, une organisation de la société civile qui a reçu jusqu’à présent 1.300 plaintes concernant des “applications de prêt numérique prédatrices”.”Les emprunteurs sont rapidement confrontés à des pratiques de recouvrement contraires à l’éthique, telles que la diffamation, le harcèlement, les menaces, les violations de la confidentialité des données”, dénonce Mme Oderinde.Certaines victimes ont formé des groupes de soutien sur Facebook. L’un d’eux compte plus de 21.000 membres.Selon Mme Oderinde, deux personnes ayant sollicité l’aide juridique de l’organisation “auraient pu mourir” en raison du harcèlement des agents des applications de prêt, tandis qu’une autre a déclaré à Citizens’ Gavel qu’une fausse nécrologie et une véritable photo nue ont été partagées à ses contacts par une application de prêt.Dans une note envoyée aux prêteurs en août, la FCCPC a déclaré qu’elle “surveillerait périodiquement les taux d’intérêt des services de crédit à la consommation et veillerait à ce que ces taux ne soient pas abusifs”.Mais malgré les mesures réglementaires, des dizaines d’applications continuent de fonctionner sous de nouveaux noms, et les emprunteurs désespérés ne vérifient souvent pas les listes d’agrément avant de faire une demande.Il en résulte que les usuriers “prospèrent”, déplore Mme Oderinde, “en raison de la faiblesse des sanctions et de la mauvaise application de la loi”.

Droits de douane jugés illégaux: l’administration Trump saisit la Cour suprême

L’administration de Donald Trump a saisi mercredi la Cour suprême pour trancher rapidement sur une grande partie des droits de douane qu’il a mis en place depuis son retour à la Maison Blanche mais qui ont été jugés illégaux par une cour d’appel.Voyant menacé un vaste pan de l’offensive commerciale au coeur de son deuxième mandat, le président américain avait prévenu qu’il comptait saisir la plus haute instance américaine, dont il a cimenté la majorité conservatrice, par une “procédure accélérée”.”Nous avons besoin d’une décision rapide”, avait déclaré mardi le dirigeant à la presse, depuis le Bureau ovale. “Si vous enlevez les droits de douane, nous pourrions devenir un pays du tiers-monde”.Dans sa motion qui sollicite la Cour suprême en référé, le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, lui demande de décider d’ici au 10 septembre si elle compte examiner le dossier et, le cas échéant, de tenir des audiences d’ici début novembre.Le document s’inquiète des effets néfastes sur les négociations commerciales menées par Washington de la décision rendue vendredi par une cour d’appel fédérale. Cette dernière a jugé que Donald Trump n’avait pas le pouvoir d’instaurer une grande partie des taxes sur les produits importés qu’il a mises en place depuis son retour au pouvoir en janvier.Selon le texte du jugement, “la loi confère au président des pouvoirs importants pour prendre un certain nombre de mesures en réponse à une situation d’urgence nationale déclarée, mais aucune de ces mesures n’inclut explicitement le pouvoir d’imposer des droits de douane et autres taxes”, prérogative du Congrès.Ces droits de douane restent toutefois en vigueur, le temps pour la Cour suprême d’examiner l’affaire.La Maison Blanche a accusé les juges d’avoir pris cette décision pour des raisons politiques, ajoutant faire appel de la décision.- Levier de pression -Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux Etats-Unis. Celles-ci vont de 10 à 50% selon les situations et les pays.Ce sont ces droits de douane – différents de ceux frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre) – qui sont au coeur du conflit juridique.L’affaire avait d’abord été examinée par le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) qui avait estimé fin mai que Donald Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, à la suite de plaintes déposées par plusieurs Etats démocrates et une coalition de petites entreprises.Donald Trump a répété vendredi estimer que mettre fin aux droits de douane “serait une catastrophe complète pour le pays”, qui serait “détruit”.Le gouvernement s’inquiète notamment de perdre un levier majeur de pression sur ses partenaires commerciaux. La crainte de droits de douane exorbitants a poussé nombre d’entre eux, dont l’Union européenne, à s’abstenir de riposter et à ouvrir davantage leur marché aux produits américains.Le ministre des Finances, Scott Bessent, avait estimé qu’une suspension des droits de douane placerait les Etats-Unis dans une “situation embarrassante et dangereuse sur le plan diplomatique”. 

Les Bourses mondiales dans le vert, profitent d’un engouement pour la tech

Les Bourses mondiales ont progressé mercredi, tirées par un secteur technologique en grande forme après une décision judiciaire américaine permettant au géant Google de conserver son navigateur Chrome.A Wall Street, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,02% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,51%. Seul le Dow Jones est resté proche de l’équilibre (-0,06%).En Europe, Paris a pris 0,86%, Francfort 0,46% et Londres 0,67%. Milan a gagné 0,14%.”L’une des principales inquiétudes des investisseurs sur le secteur technologique, à savoir que ces entreprises puissent être démantelées pour abus de position dominante, vient de tomber”, a expliqué à l’AFP Vincent Juvyns, stratégiste à ING.Google a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur web Chrome, pourtant réclamée par le gouvernement américain, selon la décision judicaire d’un tribunal de Washington intervenue. Cette décision historique fait suite à une précédente, rendue en août 2024, qui avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an. Cette issue est “globalement favorable à Google car le tribunal a rejeté les mesures correctives les plus sévères proposées par le ministère américain de la Justice”, à savoir le démantèlement, ont souligné les analystes de Wedbush.En conséquence, le titre d’Alphabet a bondi de 9,14% à 230,66 dollars.Apple a aussi profité de cette décision judiciaire (+3,81% à 238,47 dollars), car le tribunal a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphones n’était pas souhaitable.En Europe, les entreprises technologiques ont aussi grimpé, à l’image du spécialiste du logiciel français Capgemini (+3,05%) ou de l’allemand SAP (+1,80%).En parallèle, les investisseurs ont plutôt bien accueilli la publication aux Etats-Unis du rapport JOLTS du mois de juillet, qui a mis en évidence un nombre d’offres d’emploi au plus bas depuis septembre 2024.”Les anticipations d’une baisse des taux en septembre se sont confirmées” suite à cette publication, selon Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, les responsables de la banque centrale américaine (Fed) s’étant montrés à plusieurs reprises inquiets de l’état de santé du marché du travail aux Etats-Unis.Afin de prévenir tout ralentissement économique trop important, le président de l’institution Jerome Powell a ouvert la porte mi-août à un assouplissement monétaire.Retour au calme sur le marché obligataireLes taux d’intérêt à long terme en Europe et aux Etats-Unis se sont détendues mercredi, après avoir grimpé la veille en raison des inquiétudes des investisseurs sur la trajectoire budgétaire et fiscale de plusieurs pays.Après avoir atteint des sommets, le taux d’emprunt américain à long terme, à échéance trente ans, évoluait autour de 4,90%, contre 4,97% à la clôture mardi.Son équivalent allemand, référence en Europe, reculait à 3,37%, contre 3,40% la veille. Le français était à 4,45%, contre 4,50% la veille. Mais “les investisseurs conservent leurs craintes sur les dépenses publiques des Etats”, tempère Vincent Juvyns.Le dollar recule, l’or à des sommetsSur le marché des devises, le dollar reculait (-0,18%) face à l’euro, à 1,1661 dollar, après avoir grimpé la veille en jouant son rôle traditionnel de valeur refuge face aux incertitudes, qu’il avait quelque peu perdu ces derniers mois en raison de la politique de Donald Trump.Autre valeur prisée par les investisseurs en temps incertains, l’or poursuivait sa course aux records, atteignant 3.571 dollars l’once.Les cours du pétrole ont reculé: le prix du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 2,23% à 67,60 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate est tombé de 2,47% à 63,97 dollars.”Les anticipations d’un excédent” d’offre de pétrole plombent les prix, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. Macy’s s’envoleLa chaîne américaine de grands magasins Macy’s a été catapultée à Wall Street (+20,68% à 16,28 dollars) après des résultats trimestriels bien meilleurs qu’attendu, notamment un bénéfice net par action, donnée de référence anticipée par les analystes.Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.

Wall Street profite d’un sursaut des valeurs technologiques

La Bourse de New York a clôturé orientée en hausse mercredi, profitant d’un secteur technologique en forme après la victoire judiciaire de Google au sujet de son navigateur Chrome.L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,02% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,51%. Seul le Dow Jones est resté proche de l’équilibre (-0,06%).”Après un début de mois de septembre marqué par la prudence (…) les nouvelles concernant Google ont eu un effet positif, car Alphabet (sa maison mère, ndlr) pèse lourdement” sur le marché américain, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Google a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur web Chrome, pourtant réclamée par le gouvernement américain, selon la décision judiciaire d’un tribunal de Washington. Cette décision historique fait suite à une précédente, rendue en août 2024, qui avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an.Cette issue est “globalement favorable à Google car le tribunal a rejeté les mesures correctives les plus sévères proposées par le ministère américain de la Justice”, à savoir le démantèlement du géant américain, ont souligné les analystes de Wedbush.En conséquence, le titre d’Alphabet a bondi de 9,14% à 230,66 dollars.Apple a aussi profité de cette décision judiciaire (+3,81% à 238,47 dollars), car le tribunal a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphones n’était pas souhaitable.En parallèle, la place américaine a accueilli avec un certain optimisme la publication du rapport JOLTS sur l’emploi, qui a mis en évidence un nombre d’offres en juillet au plus bas depuis septembre 2024.”Les anticipations d’une baisse des taux en septembre se sont confirmées” suite à cette publication, note M. Kourkafas, les responsables de la banque centrale américaine s’étant montrés à plusieurs reprises inquiets de l’état de santé du marché du travail aux Etats-Unis.Afin de prévenir tout ralentissement trop important, le président de l’institution Jerome Powell a ouvert la porte mi-août à un assouplissement monétaire.Sur le marché obligataire, le rapport JOLTS a fait redescendre la pression après le coup de chaud de la veille: vers 20H25 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans évoluait autour de 4,22% contre 4,26% mardi en clôture.Les investisseurs attendent désormais les chiffres du chômage pour le mois d’août, connus vendredi.Côté entreprises, la chaîne américaine de grands magasins Macy’s a été catapultée (+20,68% à 16,28 dollars) après des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu. Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.Autre chaîne de magasins, Dollar Tree, spécialisée dans les articles à bas prix a glissé (-8,37% à 102,03 dollars), plombée par des prévisions pour le troisième trimestre jugées décevantes par la place américaine.Le groupe agroalimentaire Campbell’s a été recherché (+7,22% à 33,73 dollars) après le partage d’un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, supérieur aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.