Test

Budget de la Sécu : l’Assemblée continue l’examen mais les délais se resserrent

L’Assemblée ira-t-elle au bout du budget de la Sécu ? Avec plusieurs centaines d’amendements, moins de deux jours d’examen prévus, et un débat crucial attendu sur la réforme des retraites, la question plane sur l’hémicycle. Si les débats traînent en longueur, le gouvernement s’est engagé à transmettre au Sénat mercredi soir le texte avec “tous les amendements votés”, comme l’a indiqué dimanche sur X la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Samedi, les députés ont adopté sur le fil une partie “recettes” largement réécrite et ont débuté l’examen du second volet sur les “dépenses”, avec la mesure cruciale de la suspension de la réforme des retraites, promesse du gouvernement de Sébastien Lecornu pour tenter d’éloigner une censure du PS.A part quelques poussées de fièvres, les débats ont généralement été de bonne tenue depuis mardi, sans obstruction manifeste, l’Assemblée s’étant par ailleurs accordée pour limiter la durée des interventions.Mais le calendrier reste très contraint: quelque 600 amendements sont encore au menu dimanche à la mi-journée, et les députés sont censés s’interrompe à minuit, avant deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre.Ils ne reprendraient que mercredi à 15H00, dans une plage horaire consacrée notamment, sur décision du gouvernement, à l’article sur la suspension de la réforme des retraites.La manoeuvre est présentée comme une façon d’avoir le débat devant un hémicycle plein. Mais elle permet aussi d’assurer que l’examen sur cette réforme très contestée puisse se tenir, même si tous les amendements avant cet article n’ont pas été examinés.D’autant qu’à minuit mercredi soir expirera le délai constitutionnel de 20 jours pour examiner en première lecture le budget de la Sécu à l’Assemblée. Le gouvernement aura alors le pouvoir d’envoyer le texte au Sénat, sans qu’il y ait eu de vote global sur l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécu.Certains s’interrogent sur la stratégie de l’exécutif.”Est-ce que l’objectif est de ne pas voter le texte et donc d’envoyer au Sénat une copie inachevée ?”, a lancé dans l’hémicycle dimanche matin le député LFI Damien Maudet, suspectant le gouvernement de se préparer à “une sorte de 49.3 sur le long terme”.- Le RN “forcément contre” -Un cadre du camp gouvernemental à l’Assemblée s’interroge lui-aussi, estimant que le gouvernement peut avoir envie que les débats ne se terminent pas, pour éviter un vote final risqué sur l’ensemble du texte. Et il estime que le Parti socialiste, qui a fait le pari de la non-censure, peut avoir la même tentation.Dimanche dans l’hémicycle, Jérôme Guedj (PS) a appelé à avancer “à marche rythmée, forcée, pour pouvoir aller le plus loin possible dans l’examen de ce texte et si possible à son terme”, qualifiant de “cocasse” les inquiétudes des Insoumis après qu’ils ont voté samedi contre la partie “recettes”. Si ce volet avait été rejeté, les débats se seraient immédiatement interrompus, sans aborder les dépenses. Le scrutin très serré samedi, 176 voix pour et 161 contre, laisse présager une équation encore plus difficile si un vote sur l’ensemble du projet de loi devait intervenir à l’Assemblée mercredi.Car le gouvernement a bénéficié sur les recettes de votes favorables des socialistes, et de quelques votes pour et d’abstentions de communistes et écologistes, soucieux de poursuivre les débats. Trois insoumis sont aussi comptés dans les “pour”, précisant immédiatement après avoir appuyé sur le mauvais bouton.Le terreau ne serait peut-être pas aussi favorable en cas de vote sur l’ensemble du texte, même avec la suspension de la réforme des retraites, alors que les oppositions ne votent traditionnellement pas pour les budgets, marqueurs politiques du gouvernement.LFI voterait probablement contre une nouvelle fois. Et le Rassemblement national, déjà opposé à la partie “recettes” et à une hausse de la CSG sur le patrimoine décrochée par la gauche , a annoncé qu’il ferait de même.”A la fin, on votera forcément contre puisqu’on a voté contre les recettes, il faut être cohérent”, a déclaré dimanche sur LCI Jean-Philippe Tanguy, cadre du groupe de Marine Le Pen.

Budget de la Sécu: le RN “votera forcément contre à la fin”, prévient Tanguy

Le Rassemblement national “votera forcément contre” le budget de la Sécu “à la fin” des débats comme il s’est opposé à la première partie du texte pour refuser “les hausses d’impôts”, a affirmé dimanche le député Jean-Philippe Tanguy.”A la fin, on votera forcément contre puisqu’on a voté contre les recettes. Il faut être cohérent (…) à partir du moment où on est contre les hausses d’impôts, on ne peut pas après dire qu’on est pour”, a déclaré l’élu de la Somme sur LCI.Samedi, les députés RN ont voté contre le volet “recettes” du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Une “décision prise au dernier moment”, a expliqué M. Tanguy, en réaction au rétablissement quelques minutes auparavant d’une taxe sur les entreprises (la contribution sociale de solidarité des sociétés, dite “C3S”) pour plus de 5 milliards d’euros.Pour autant, la formation d’extrême droite entend continuer de peser sur la partie “dépenses” du PLFSS, dans laquelle doit être abordée la suspension de la réforme des retraites, clé de voûte la non-censure du gouvernement par le Parti socialiste.”Nous voterons la suspension”, a indiqué M. Tanguy, assumant la contradiction avec sa position sur le vote final: “On ne va pas bouder, donc on continue la discussion”.Le parti à la flamme espère cependant toujours provoquer la chute du gouvernement de Sébastien Lecornu. Quitte à déposer une motion de censure si le PLFSS est voté comme prévu mercredi?”Nous verrons si la situation évolue”, a éludé le “monsieur budget” du RN. Mais cela pourrait servir “soit à envoyer un signal très fort aux Français pour montrer la trahison des autres partis”, soit s’il y a “un changement dans l’attitude des LR (à) espérer une censure”.

La Chine assouplit l’exportation de métaux rares vers les Etats-Unis

Nouveau signe d’apaisement après la rencontre Trump-Xi de la semaine dernière: la Chine a confirmé dimanche suspendre une interdiction d’exportation vers les Etats-Unis de gallium, germanium et antimoine, des métaux rares cruciaux pour l’industrie moderne.Pékin avait annoncé en décembre 2024 des restrictions sur ces métaux, dans le cadre d’une réglementation visant les biens à “double usage”, c’est-à-dire pouvant être utilisés dans un cadre civil mais aussi militaire – par exemple pour fabriquer des armements.Les interdictions sont suspendues dès ce dimanche et “jusqu’au 27 novembre 2026″, a indiqué dimanche dans un communiqué le ministère chinois du Commerce. Il confirme ainsi une annonce de la Maison Blanche faite il y a quelques jours.Cette annonce est un nouveau signe de bonne volonté de Pékin, dans la foulée de la rencontre entre les présidents chinois Xi Jinping et américain Donald Trump le 30 octobre en Corée du Sud. Ce sommet a permis de dissiper des mois de tensions qui ont crispé l’économie mondiale.”En principe, l’exportation vers les Etats-Unis de produits à double usage liés au gallium, au germanium, à l’antimoine et aux matériaux superdurs ne sera pas autorisée”, stipulait l’interdiction de décembre 2024 – désormais suspendue.Le ministère chinois du Commerce n’a toutefois pas dit explicitement dimanche si des autorisations seraient désormais délivrées, ni quand ni à quelle échelle.- Infrarouge et munitions -Ce dossier était devenu un sujet de contentieux entre Pékin et Washington. Car les deux pays rivalisent pour la domination technologique mondiale et ces métaux rares sont essentiels dans cette optique.La Chine en est un important producteur mondial. Ils ne sont pas classés comme “terres rares”, un autre groupe de métaux cruciaux, mais sont également nécessaires à des pans entiers de l’économie.Le gallium, que l’on trouve notamment dans les circuits intégrés, les LED et les panneaux photovoltaïques, est ainsi considéré comme une matière première critique, selon l’Union européenne. Le germanium est indispensable pour les fibres optiques et l’infrarouge.Enfin, l’antimoine est utilisé tant pour la transition énergétique, intégré aux batteries de véhicules électriques, que par l’industrie de l’armement, pour renforcer blindages et munitions.Le ministère chinois du Commerce, dans son court communiqué de dimanche, a également annoncé l’assouplissement de restrictions sur les exportations de produits liés au graphite – toujours dans le cadre de ces réglementations sur les produits à “double usage”. Les examens plus stricts des utilisations et utilisateurs finaux de ces produits, annoncés en décembre 2024, sont aussi suspendus jusqu’au 27 novembre 2026.- Détente -Il s’agit des dernières mesures d’apaisement en date prises par Pékin après la rencontre Xi-Trump.La Chine avait déjà annoncé mercredi prolonger d’un an la suspension d’une partie des droits de douane imposés aux produits américains en pleine guerre commerciale, pour les maintenir à 10%.Le géant asiatique avait aussi indiqué “cesser d’appliquer des droits de douane supplémentaires” imposés depuis mars sur le soja et un certain nombre d’autres produits agricoles américains. Des mesures qui touchaient durement la base électorale de Donald Trump.M. Trump avait par ailleurs annoncé fin octobre que la Chine avait accepté de suspendre pour un an les restrictions imposées le 9 octobre sur l’exportation de technologies liées aux terres rares – essentielles pour la défense, l’automobile ou l’électronique.

Pluies records, infrastructures en jachère: quand la pampa argentine se noie

De l’eau à perte de vue, des champs qui macèrent… Des centaines de milliers d’hectares de pampa argentine, coeur agricole du pays, sont engorgés ou inaccessibles depuis des mois, la faute à des pluies inhabituelles et des infrastructures en souffrance. Odeur fétide de marécage, nuées de moustiques et grenouilles partout: rarement la “pampa humide”, du centre-nord du pays, a autant mérité son nom qu’en ce printemps austral. Le ciel se mire dans les vastes étendues d’eau au sol, mais la beauté du tableau échappe aux agriculteurs.”Je n’ai pas pu semer, mes vaches sont devenues maigres à force d’être les pieds dans l’eau, où je n’ai pas moyen de leur faire parvenir du fourrage”, se désespère Luciano Macaroni, 46 ans éleveur du district de 9 de Julio, à 300 km de Buenos Aires.Sur l’ensemble de la province de Buenos Aires, vaste comme l’Italie, plus de 1,4 million d’hectares –à peu près la superficie de l’Ile-de-France–, sont saturés d’eau à 60-100%, selon la Sociedad Rural, l’organisation du campo argentin. Et deux fois plus sont en “excédent hydrique”.A 9 de Julio, une des zones les plus affectées, Luciano a dû déménager en mars, et s’installer au village, “pour que les enfants puissent aller à l’école”. Il ne pouvait aller et venir de chez lui qu’à cheval, par les chemins gorgés devenus pour certains des canaux.- Changement climatique -Depuis début 2025, les précipitations localement ont dépassé 1.600 millimètres, presque le double d’une année entière. Et l’eau, depuis des semaines, n’arrive pas à s’évaporer.L’ironie est qu’il y a deux ans, la même région avait connu une des pires sécheresses de mémoire agricole argentine occasionnant des pertes évaluées à 20 milliards de dollars à l’export. L’agro-alimentaire pèse près de 60% des exportations.”C’est clair, il y là des questions liées au changement climatique, et foncièrement, une plus grande récurrence de phénomènes climatiques très intenses”, estime pour l’AFP Javier Rodriguez, ministre provincial du Développement Agricole.”On n’est pas habitué” à ce niveau de précipitations, appuie la maire de 9 de Julio, María José Gentile, convaincue elle aussi que “le changement climatique y est pour beaucoup”. “Ignorer cela, c’est ne pas voir la réalité, ne pas accepter une situation qu’on va devoir gérer d’une façon ou d’une autre”.Mais le climat n’est pas seul pointé du doigt. Pour les acteurs locaux, le retard accumulé pour les infrastructures, l’entretien de fossés d’écoulement, de voies d’accès, est largement co-responsable. Et là, la politique s’invite. – Draguer, drainer -Javier Rodriguez, membre du gouvernement provincial opposant à l’exécutif national, met en cause la paralysie des chantiers publics depuis deux ans, au nom de l’austérité budgétaire de l’utralibéral Javier Milei.Par exemple le Rio Salado, fleuve de 600 km qui traverse la pampa, et au rôle-clef dans le drainage des terres agricoles. “Si son dragage n’avait pas été freiné en 2023, ce tronçon serait terminé, et l’eau s’écoulerait bien mieux”, dénonce-t-il.La ministre nationale de la Sécurité Patricia Bullrich a annoncé cette semaine l’envoi d’engins et de personnel pour “frayer des voies et atteindre des familles isolées”. Mais sur les infrastructures, elle renvoie la balle à la province qui selon elle “a aujourd’hui la responsabilité des travaux du Río Salado”. Une responsabilité conjointe, en réalité.A 9 de Julio, où l’eau affleure sur 45% de la surface cultivable, il n’y presque pas eu de récolte de blé, et les semences de soja et maïs, le gros des cultures locales, sont à l’arrêt, résume Hugo Enríquez, céréalier-éleveur, président local de la Sociedad rural.”La situation est catastrophique, la zone de production va fortement se réduire”, prédit-il. Et l’impact économique viendra pour tous: “exploitants, transporteurs, gestionnaires de stockage, fournisseurs d’intrants…””On va sentir les conséquences l’an prochain. On ne peut pas semer, on n’a pas d’animaux. Qu’est-ce qu’on va faire, bordel ?” s’emporte Alejandro Vallan, exploitant de 43 ans. “Il y a ici des gens de 60, 70 ans qui ont économisé toute leur vie pour avoir leurs vaches, maintenant ils les ont perdues. C’est très dur de se remettre de ça”.

Mercosur: la France “ne signera pas” un accord qui “condamnerait” ses agriculteurs, assure Genevard

La France ne “signera pas un accord” qui “condamnerait” ses agriculteurs, a assuré dimanche la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, trois jours après des propos “positifs” d’Emmanuel Macron quant à un possible feu vert sur l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur.”Nous voulons soutenir nos agriculteurs et c’est pourquoi la France ne signera pas un accord qui les condamnerait à terme”, a déclaré la ministre dans le JDD, réaffirmant les “lignes rouges” de la France.Celles-ci sont au nombre de trois: “une clause de sauvegarde agricole spécifique”, des “mesures miroir” empêchant l’importation en Europe de produits agricoles moins-disants que les normes européennes sanitaires et environnementales et un renforcement des contrôles sanitaires.A propos de la clause de sauvegarde, l’idée serait, selon la ministre, de “pouvoir enclencher un frein d’urgence si, par exemple, la filière est menacée par une chute massive de prix liée à un afflux des denrées importées”.Elle a toutefois reconnu que de nombreux points étaient à éclaircir, assurant de sa “vigilance” : “Qui décide ? Qui vérifie ? En combien de temps ? Quels critères déclenchent le mécanisme ? Nous sommes en train de l’examiner en nous posant une seule question: ce dispositif est-il réellement efficace et protecteur pour nos agriculteurs ?”.Interrogée sur la possibilité pour la France de “bloquer” le processus, alors que le Brésil a évoqué une signature avec l’UE d’ici au 20 décembre, Mme Genevard a assuré que la France “a les moyens de se faire entendre” et souligné que d’autres Etats-membres partagent ses inquiétudes parmi lesquels la Pologne, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Irlande et la Hongrie.”Tant que ces garanties ne sont pas écrites, validée et acceptées par nos partenaires du Mercosur, la France restera sur sa position”, a assuré Mme Genevard. Jeudi, au Brésil, Emmanuel Macron s’était dit “plutôt positif” sur la possibilité d’accepter cet accord commercial décrié en France, tout en affirmant rester “vigilant”, assurant quelques heures plus tard, lors d’une nouvelle étape de sa tournée sud-américaine, au Mexique, que “la France continue d’attendre des réponses claires”.Ces propos, alors que la France a longtemps jugé l’accord inacceptable avant ces clauses, ont été dénoncés par une grande partie de la classe politique française et le monde agricole.

Budget de la Sécu: l’Assemblée entame des débats clivants sur les dépenses, en attendant la réforme des retraites

Les députés ont poursuivi samedi soir l’examen du budget de la Sécurité sociale, après avoir adopté dans un scrutin à suspense sa partie “recettes”, et ont ouvert le chapitre des “dépenses” avec à l’horizon mercredi la suspension de la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels – ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, pour qu’un maximum de députés soient présents.Au bout d’un long suspense samedi, les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp: les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a alors voté contre l’ensemble de la partie “recettes” – estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre la politique du gouvernement.- Grands débats sur les dépenses -Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, alors que les députés socialistes ont voté pour, invoquant la nécessité de “poursuivre” le débat. La gauche s’est globalement désunie: écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif: le doublement par décret, en dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.Samedi, ils ont également supprimé un article posant un base légale pour une obligation vaccinale contre la grippe pour les résidents en Ehpad et certains soignants.Ils avaient toutefois validé une autre mesure du gouvernement, visant à créer un panier de soins pour les patients susceptibles de développer des affections longues durée (ALD), au titre d’une meilleure “prévention”. Une partie de la gauche, notamment LFI, y est opposée, estimant qu’il s’agit d’une manière de faire sortir certains patients du périmètre actuel des ALD pour faire des économies.Le projet de budget prévoyait des économies importantes pour arriver à 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Et malgré les concessions, le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a martelé mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Budget de la Sécu: l’Assemblée adopte à une courte majorité les “recettes”, les débats continuent

Une première étape franchie à l’Assemblée pour le budget de la Sécurité sociale: les députés ont adopté sur un fil samedi sa partie “recettes”, largement remaniée. L’examen du texte peut donc se poursuivre sur la partie “dépenses”, qui comprend l’article-phare suspendant la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels, ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, le gouvernement ayant réservé ce créneau pour éviter le risque d’un débat nocturne le week-end.Au bout d’un long suspense samedi les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp : les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a du coup voté contre l’ensemble de la partie “recettes” –  estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.- Divisions à gauche et au centre -Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre: “nous ne sommes pas d’accord”, avec la politique du gouvernement, a lancé Hadrien Clouet.Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Les députés socialistes ont presque unanimement validé cette partie du texte, “pour la poursuite du débat”, a assuré le groupe.La gauche s’est globalement désunie : les écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, des socialistes rétorquant que toute la gauche avait voté la partie “recettes” du budget de l’an passé, à l’époque largement réécrite en leur faveur.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année : exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, afin que la mesure reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif : le doublement par décret, en-dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.”Plus que jamais, le gouvernement se tient à disposition des députés et sénateurs pour la suite des débats”, a réagi le Premier ministre Sébastien Lecornu après le vote de samedi.Plus d’impôts, moins de dépenses… Tous les groupes s’inquiètent de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. Le projet de budget prévoyait 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).Le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a insisté mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Des bijoux de plusieurs millions et une broche de Napoléon en vente à Genève

Des bijoux estimés à plusieurs dizaines de millions d’euros et une broche de Napoléon Bonaparte saisie à Waterloo vont être proposés aux enchères la semaine prochaine à l’occasion de la semaine du luxe à Genève.Une vente à suivre chez Sotheby’s, le 12 novembre, concernera une broche ornée de diamants ayant appartenu à Napoléon Bonaparte et récupérée par l’armée prussienne dans la plaine de Waterloo.Le bijou, estimé entre 130.000 et 220.000 euros, faisait partie des effets personnels que l’empereur avait dû abandonner dans sa fuite face aux soldats britanniques et prussiens à l’issue de la célèbre bataille. La broche circulaire, d’environ 45 mm de diamètre, présente en son centre un grand diamant ovale de 13,04 carats, entouré de près d’une centaine de diamants anciens taillés à la mine, de formes et de tailles variées, disposés sur deux rangées concentriques. Cette pièce unique fut créée pour Napoléon vers 1810, “probablement pour orner son bicorne lors d’occasions spéciales”, précise la maison de vente. Elle fut ensuite offerte parmi d’autres objets au roi de Prusse Frédéric-Guillaume III comme trophée de guerre le 21 juin 1815, trois jours seulement après la bataille de Waterloo.  – Un diamant bleu à 20 millions -Une autre vente très attendue concernera le “Mellon blue”, un diamant bleu vif de 9,51 carats, “d’une pureté exceptionnelle” monté sur une bague, annonce la maison Christie’s, estimant sa valeur à entre 20 et 30 millions de dollars.Cette pierre, alors montée en pendentif, a appartenu pendant des décennies à Rachel Lambert Mellon, plus célèbre sous le nom de Bunny Mellon (1910-2014), horticultrice, philanthrope et collectionneuse d’art américaine, notamment connue pour avoir réaménagé la roseraie de la Maison Blanche en 1961 à la demande du président John F. Kennedy.”Ce magnifique diamant bleu vif (…) compte parmi les plus beaux diamants de couleur jamais proposés aux enchères”, s’enthousiame Rahul Kadakia, directeur international du département Joaillerie chez Christie’s. “Je pense qu’elle pourrait bien pulvériser le record mondial du prix au carat pour un diamant bleu vendu aux enchères”, a estimé de son côté Tobias Kormind, directeur de “77 Diamonds”, plus grand joaillier en ligne de diamants d’Europe. Ce record, a-t-il précisé, est actuellement détenu par le Blue Moon of Josephine, vendu pour plus de 48 millions de dollars en 2015, soit 4,1 millions de dollars par carat.Chez Sotheby’s, la pièce maîtresse des ventes de la semaine prochaine sera “The Glowing Rose” ou “Rose éclatante”, un diamant rose vif de 10,08 carats aux coins arrondis et facettes larges.Nommé ainsi en raison de sa couleur rose lumineuse et pure, une caractéristique “extrêmement rare, car la plupart des diamants roses présentent des nuances secondaires”, selon Sotheby’s. Ce diamant estimé à environ 20 millions de dollars sera vendu le 12 novembre.La semaine sera aussi marquée par des ventes traditionnelles de montres prestigieuses, comme la Rolex Oyster, une des premières montres-bracelet étanches que portait la nageuse d’endurance Mercedes Gleitze (1900-1981), première Britannique à traverser la Manche à la nage.Elle sera vendue le 9 novembre, chez Sotheby’s, pour un prix estimé à plus de 1,1 million d’euros.

Dans le Lot, les traverses de chemin de fer deviennent moins polluantes

Dans l’usine de Bretenoux-Biars, dans le Lot, les traverses des voies ferrées sont immergées dans d’immenses cuves contenant un mélange d’huiles cuivrées, un procédé moins polluant qu’auparavant, qui permettra à terme leur recyclage.Ces poutres rectangulaires en bois d’environ 80 kg, placées sous les rails, assurent la stabilité et l’inclinaison des voies ferrées. Elles étaient jusqu’alors protégées des intempéries par une imprégnation à la créosote, substance cancérogène et hautement toxique, et devenaient des déchets dangereux une fois retirées.Devant l’usine flambant neuve, les traverses de bois s’empilent, séchées à l’air libre avant d’être traitées. L’huile cuivrée, désormais utilisée, est une substance “moins toxique” et “plus respectueuse de l’environnement” que la créosote, a assuré le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel devant les nouvelles installations.SNCF-Réseau vient d’investir 6,5 millions d’euros pour moderniser son usine du Lot et abandonner progressivement la créosote, dont l’odeur âcre imprègne encore l’air. Non loin des forêts du Lot, qui fournissent en partie le bois, Estelle Masclet, directrice des opérations à SNCF Réseau, explique que les traverses, ainsi traitées à l’huile cuivrée, ont une durée de vie d’environ 35 ans sur le réseau ferroviaire.- “Deuxième vie” -“Les traverses pourront avoir une deuxième vie après avoir assuré le maintien des circulations sur le réseau”, dit-elle à l’AFP. “On pourra les réutiliser pour des aménagements paysagers ou des soutiens de talus.”Chaque année, quelque 700.000 traverses en bois sont retirées du réseau en France. Puis, un processus “très réglementé” consiste “à les brûler dans des incinérateurs”, précise Matthieu Chabanel. Pour Marion Carrier, chercheuse en génie des matériaux, jointe par l’AFP, “que la SNCF s’éloigne de la créosote est une très bonne nouvelle”. Elle souligne toutefois que “le cuivre est un métal lourd dont le recyclage reste complexe”.La réglementation européenne prévoit l’interdiction totale de la créosote d’ici 2029. La France a banni son usage en 2019, octroyant seulement une dérogation pour ses traverses de chemin de fer et les poteaux électriques ou de télécommunications.Le traitement étant essentiel pour éviter la putréfaction du bois, l’entreprise en charge du réseau ferroviaire français cherchait depuis plusieurs années une alternative à la créosote. L’usine du Lot, inaugurée fin octobre, produit chaque année 300.000 traverses, soit l’essentiel de la production française, intégralement absorbée par SNCF Réseau. C’est l’une des principales en Europe dans le domaine. Le marché européen des traverses en bois représente 2 millions de pièces par an.- Filière du bois -Depuis les années 1970, les traverses en béton s’imposent progressivement en France, notamment sur les Lignes à grande vitesse (LGV), mais plus de 15% des traverses sont encore en bois, parce qu’elles sont plus légères et plus souples, un avantage sur les ponts, par exemple. “Et puis le bois, c’est aussi un matériau qui soutient toute une filière économique”, avance le PDG de SNCF Réseau.Le bois de chêne est coupé et séché plusieurs mois pour atteindre le bon taux d’humidité, puis percé, entaillé et finalement imbibé d’huiles cuivrées, dans l’infrastructure de Bretenoux-Biars.Avant que leur réutilisation ne soit bannie, les vieilles traverses de chemin de fer traitées à la créosote finissaient en meubles, en barrières de jardin, en plancher ou en feu de cheminée, mais cet emploi domestique s’est révélé dangereux et a été interdit il y a une quinzaine d’années par le gouvernement français. 

Le budget de la Sécu et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les “recettes”

Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l’Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie “recettes” largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l’article-phare suspendant la réforme des retraites.Signe de l’importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat “se poursuive” sur les dépenses, avant un vote sur l’ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d’envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s’exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de “stabilité” pour le pays, en misant sur “la responsabilité de chacun” dans l’examen de ce budget.La partie “dépenses” contient des “sujets de santé, de prévention, d’hôpital” et “la suspension de la réforme des retraites”, rappelle le ministère.Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche. “On est loyal à un gouvernement qui fait n’importe quoi”, s’est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.L’opportunité d’aborder tous les sujets pèse à gauche: “on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu’on veut qu’il y ait le débat sur la réforme des retraites”, a expliqué à l’AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s’abstenir.Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont “intérêt à ce qu’on aborde les dépenses” car “ce n’est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité”. Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu’un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d’une censure l’annonce d’une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu’à cet article crucial.- Quel déficit? -Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d’avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n’a pas approuvé le dispositif mais veut qu’il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.”C’est la seule chose, pour l’instant, qu’ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (…) ce sera un vote contre”, estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.”J’aurais bien aimé qu’il y ait un petit peu plus de recettes”, pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d’exonérations patronales. “Il faut qu’on voit à la fin ce qu’il y a.”Plus d’impôts, moins de dépenses… Tous les groupes s’inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l’objectif.”Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d’euros”, a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d’économies.sac-parl/la/jmt/abl/jnd