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Les liens entre Pékin et Moscou, “facteur déterminant” des relations Chine-UE, prévient von der Leyen

Les liens entre la Chine et la Russie constituentdésormais un “facteur déterminant” des relations entre l’Union européenne et Pékin, a prévenu jeudi à Pékin la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’un sommet des dirigeants de l’UE avec le président chinois XI Jinping.Le dirigeant chinois a lui affirmé que Pékin et Bruxelles devaient renforcer leur communication et leur confiance mutuelle.”La façon dont la Chine continue à interagir avec (le président russe Vladimir) Poutine sera un facteur déterminant de nos relations à l’avenir”, a déclaré Mme von der Leyen, appelant par ailleurs à de “vraies solutions” pour des relations bilatérales qui sont à un “moment charnière”.La Chine cherche à resserrer ses liens avec le Vieux continent, et se présente comme un partenaire stable et plus fiable que les Etats-Unis de Donald Trump.Mais Ursula von der Leyen et Antonio Costa, le président du Conseil européen, sont arrivés à Pékin pour une rencontre avec M. Xi avec une longue liste de contentieux.Parmi eux: un important déséquilibre commercial en défaveur de l’UE, des craintes d’inondation du marché européen par des produits chinois bon marché et subventionnés, ou le rapprochement Pékin-Moscou, vu avec suspicion sur fond d’invasion russe de l’Ukraine.”Plus la situation internationale est grave et complexe, plus la Chine et l’UE doivent intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération”, a déclaré Xi Jinping dans l’immense Palais du peuple, lieu traditionnel de réceptions diplomatiques au coeur de Pékin.Face aux “instabilités” dans le monde, “les dirigeants chinois et européens doivent encore une fois faire preuve de clairvoyance et d’engagement, et faire le bon choix stratégique”, a-t-il souligné.”Les défis actuels auxquels l’Europe est confrontée ne viennent pas de la Chine”, a insisté Xi Jinping, cité par l’agence étatique Chine nouvelle.”Il n’existe entre la Chine et l’UE pas de conflit d’intérêts ni de désaccord géopolitique fondamentaux”, a-t-il ajouté.- “Progrès concrets” -En réponse, Ursula von der Leyen a déclaré qu’il était “essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes”.De son côté, Antonio Costa a déclaré à Xi Jinping que l’UE souhaitait voir des “progrès concrets sur les questions liées au commerce et à l’économie”.Il a également fait part des “inquiétudes” des Européens sur “la protection des droits humains”, “un pilier central des relations de l’Union européenne avec d’autres pays, y compris la Chine”.Lors d’une réunion distincte jeudi, le Premier ministre chinois Li Qiang a lui déclaré aux deux dirigeants de l’UE qu’une “coopération étroite” entre Pékin et Bruxelles était un “choix naturel”.”Tant que la Chine et l’UE défendront sincèrement le libre-échange, alors l’économie et le commerce internationaux resteront dynamiques”, a-t-il affirmé.La Chine et l’UE se sont également engagées jeudi dans un communiqué conjoint à “renforcer leurs efforts” dans la lutte contre le changement climatique.Les dirigeants chinois et européens sont convenus d’accentuer la coopération dans des domaines comme la transition énergétique, d’accélérer le déploiement mondial des énergies renouvelables ou encore de faciliter l’accès aux technologies vertes.- “Mécanisme amélioré” -En tête des préoccupations européennes lors de ce sommet de jeudi figurait le déficit commercial abyssal avec Pékin, qui a atteint l’an dernier 357 milliards de dollars (304 milliards d’euros). Ursula von der Leyen a demandé à Pékin d’ouvrir davantage son marché aux entreprises européennes et d’assouplir ses restrictions à l’exportation de terres rares – stratégiques pour les technologies modernes.Sur ce point, la présidente de la Commission a indiqué jeudi avoir convenu avec Pékin d’un mécanisme “amélioré” pour les exportations chinoises de ces terres rares. Ce mécanisme “de soutien à la chaîne d’approvisionnement (pourra) immédiatement vérifier et résoudre le problème ou la question qui se pose”, a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.L’UE a imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence, au détriment des constructeurs européens. Pékin a répondu par des enquêtes ciblées sur les importations de porc, de cognac et de produits laitiers européens.Sur la guerre en Ukraine, les Européens voient avec méfiance le rapprochement économique et politique Chine-Russie depuis l’invasion de 2022, estimant qu’il fournit un soutien crucial à Moscou.Antonio Costa a encore exhorté jeudi la Chine, devant Xi Jinping, à “user de son influence sur la Russie” pour mettre fin à la guerre.La semaine dernière, l’UE a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie – ciblant notamment deux banques chinoises.”Nous ne demandons pas à la Chine de couper ses liens avec la Russie mais de renforcer ses contrôles douaniers et financiers”, avait déclaré à l’AFP un haut responsable européen.

La BCE marque une pause sur les taux avant l’issue de la bataille des droits de douane

La Banque centrale européenne a maintenu ses taux d’intérêt inchangés jeudi, comme attendu, à l’issue d’un long cycle de baisses et pour prendre le temps d’évaluer les décisions imminentes dans le bras de fer commercial entre Washington et les Européens.Ce statu quo monétaire met fin à une série de baisses de taux, démarrée il y a un an, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.Mais ces conditions monétaires plus favorables semblent fragiles, alors que Donald Trump menace d’assommer les exportations européennes de nouvelles surtaxes douanières.Les responsables de la BCE souhaitent “plus de clarté… avant d’envisager tout nouvel ajustement de la politique monétaire”, selon les analystes d’UniCredit.Les nombreuses questions sur l’impact d’une augmentation des droits des douane pour l’économie de la zone euro seront au coeur de la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Francfort à 14H45 (12H45 GMT).- “Cartouches en réserve” -Après des négociations émaillées de rebondissements, depuis plusieurs semaines, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semblait se dessiner jeudi.Selon plusieurs sources européennes, l’accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des Etats-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.Donald Trump avait pris l’Union européenne de court le 12 juillet en décrétant des droits de douane de 30% sur toutes les importations en provenance de l’UE à compter du 1er août.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager de nouvelles baisses de taux après l’été.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené son taux de dépôt, qui fait référence, à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.”Ni les données économiques, ni les dernières données sur la dynamique des prix n’exigent une réaction immédiate” de l’institution de Francfort, selon Dirk Schumacher, économiste en chef de la banque publique allemande KfW.L’inflation dans la zone euro s’est établie à exactement 2% en juin et les indicateurs économiques ont donné un regain d’optimisme quant à la santé de l’économie.L’activité économique du secteur privé a ainsi connu en juillet, dans la zone euro, sa plus forte croissance depuis août 2024, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global. Il s’agit du septième mois consécutif de hausse.L’influent directeur de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, avait clairement plaidé pour le statu quo en vue de “réévaluer” la situation lors de la réunion de septembre.- Euro fort -Outre une nouvelle escalade du conflit commercial, le renforcement de l’euro par rapport au dollar pourrait également inciter les gardiens de l’euro à reprendre après l’été l’assouplissement de la politique monétaire.La monnaie commune s’est sensiblement appréciée entre avril, lorsque Donald Trump a lancé la guerre commerciale, et fin juin, passant de 1,08 à 1,18 dollar pour un euro.Pour les exportations, un euro fort rend les produits européens plus chers à l’étranger, donc moins compétitifs à la vente.A l’inverse, cela fait baisser le coût des importations, notamment d’énergie, avec des risques de désinflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6% en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.”Les mesures prises par la Maison Blanche pourraient à tout moment entraîner une nouvelle dépréciation du dollar, ce qui favoriserait l’appréciation de l’euro”, souligne Felix Schmidt, analyste chez Berenberg.Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, avait reconnu en juin qu’un euro supérieur au niveau de 1,20 dollar serait une donnée “compliquée” à ignorer pour l’institution.

Le Royaume-Uni et l’Inde signent un accord de libre-échange âprement négocié

Londres et New Delhi ont signé jeudi un accord de libre-échange après des années de négociations ardues sur le whisky britannique ou le textile indien, à l’occasion d’une visite du Premier ministre Narendra Modi au Royaume-Uni.Cet accord, conclu en mai, est le plus “significatif sur le plan économique depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne”, a déclaré le dirigeant britannique Keir Starmer.Il a salué un “jour historique” pour les deux pays, lors d’une conférence de presse organisée à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques au nord-ouest de Londres.L’Inde, cinquième économie et pays le plus peuplé du monde, constitue un marché gigantesque de 1,4 milliard d’habitants.”Nous avons des liens historiques, familiaux et culturels uniques, et voulons renforcer davantage notre relation pour qu’elle soit encore plus ambitieuse, moderne et tournée vers le long terme”, a encore insisté Keir Starmer.M. Modi, lui, s’est réjoui de “l’écriture d’un nouveau chapitre” entre l’Inde et le Royaume-Uni, deux “partenaires naturels”, après de “nombreuses années de travail acharné” pour y parvenir.Entamées en 2022 à l’époque de Boris Johnson, les négociations ont été relancées fin février quand le président américain Donald Trump a commencé à agiter la menace des droits de douane, en partie mise à exécution depuis.L’accord avec l’Inde fera croître le commerce bilatéral de 25,5 milliards de livres, mais n’ajoutera à terme que 4,8 milliards de livres par an au PIB britannique, évalué à 2.800 milliards, selon des chiffres officiels.Il doit permettre de réduire de 15% à 3% en moyenne les droits de douane sur les marchandises britanniques exportées vers l’Inde comme le whisky — qui sera taxé à 75% au lieu de 150%, puis à 40% d’ici dix ans —, des pièces utilisées dans l’aéronautique ou des dispositifs médicaux.En contrepartie, Londres va notamment réduire ses propres droits sur les vêtements, chaussures, des biens d’ingénierie et produits alimentaires produits en Inde.- Rencontre avec Charles III -Le Royaume-Uni, qui importe d’Inde environ un tiers de plus que ce qu’il n’y exporte, a conservé des liens économiques et culturels forts avec son ancienne colonie — 1,9 million de personnes d’origine indienne vivent dans le pays.Il s’agit de la quatrième visite du Premier ministre indien, au pouvoir depuis 2014, et de la première depuis que Keir Starmer est arrivé à Downing Street il y a un an.Avant d’embarquer mercredi pour le Royaume-Uni, le dirigeant indien s’était aussi “réjoui de rendre visite à Sa Majesté Charles III”, qu’il doit rencontrer dans l’après-midi.Cette visite d’une journée survient plus d’un mois après l’accident de l’avion d’Air India à destination de Londres qui a fait 260 morts, dont 52 Britanniques, le 12 juin après son décollage d’Ahmedabad en Inde.Un avocat représentant 20 familles britanniques de victimes, James Healy-Pratt, a indiqué à l’agence PA que des proches d’une personne décédée avaient découvert que ses restes rapatriés d’Inde avaient été “mélangés” à ceux de quelqu’un d’autre.Il a ajouté qu’une autre famille britannique avait appris que le corps censé être celui de leur proche n’était en réalité pas le sien, et espérait que le dossier soit à l’agenda des deux dirigeants.Un autre sujet délicat est celui du blogueur sikh écossais Jagtar Singh Johal, emprisonné en Inde depuis 2017, accusé d’être impliqué dans un complot terroriste contre des dirigeants hindous d’extrême droite.Il n’a jamais été reconnu coupable de crime et, en mars dernier, il a été acquitté dans l’une des neuf affaires retenues contre lui. Son frère Gurpreet Singh Johal avait fait part de son espoir de voir son cas “figurer en bonne place à l’ordre du jour” des discussions.

Fraude à l’impôt sur les dividendes: Eric Lombard retire une disposition contestée de Bercy

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a annoncé jeudi le retrait d’un texte d’application de Bercy contesté par des parlementaires, ces derniers y voyant une brèche dans un dispositif de lutte contre le contournement de l’impôt sur les dividendes.C’est l’épilogue de plusieurs semaines de passes d’armes entre Bercy et des sénateurs et députés qui accusaient le gouvernement d’avoir altéré ce dispositif voté dans le budget 2025 et visant à lutter contre la fraude aux dividendes, dite “CumCum”.Ce stratagème d’évasion fiscale consiste, pour des actionnaires étrangers d’entreprises françaises, à confier temporairement leurs actions à un tiers français – généralement une banque, moyennant rétribution – au moment du versement des dividendes. Cela leur permet d’échapper au prélèvement à la source de l’impôt dû en tant que non-résident.Le mécanisme voté dans le budget 2025 permettait de remédier à cette faille en imposant que la retenue à la source s’applique aux “bénéficiaires effectifs”. Mais le texte d’application publié par l’administration fiscale, qui dépend de Bercy, permettait des exceptions, notamment lorsque les banques ne connaissent pas les bénéficiaires des dividendes ou en exonérant les “marchés réglementés” d’appliquer cette disposition. Ce texte avait été pris sur la base d’un avis du Conseil d’Etat, assure Bercy.”J’ai décidé de retirer le texte en question, le paragraphe 4 pour être précis”, car cette disposition “a été considérée par le Sénat comme portant le risque de dénaturer le texte, ce qui n’était évidemment pas l’objet”, a déclaré Eric Lombard, affirmant agir dans “un esprit de compromis”.Il s’exprimait aux côtés du président de la commission des Finances du Sénat, Claude Raynal (PS), et du rapporteur général de cette commission, Jean-François Husson (LR) qu’il avait rencontré plus tôt alors que la chambre haute était à l’origine de la mise en oeuvre de cette disposition législative, votée dans le cadre du budget 2025. Ces derniers ont salué la décision d’Eric Lombard, Jean-François Husson y voyant notamment un “signal fort” envoyé aux Français et à “celles et ceux qui pratiquaient une fraude organisée”. – 4,5 milliards d’euros -Cette marche arrière intervient après que le ministre de l’Economie, interrogé à plusieurs reprises sur le sujet ces dernières semaines, avait démenti toute faille dans la lutte contre la fraude et défendu la conformité du texte d’application par rapport à la loi. Le dossier avait aussi pris de l’ampleur à l’aune des débats budgétaires dans le cadre du futur projet de budget 2026 pour lequel le gouvernement recherche 43,5 milliards d’euros d’économies. Selon Jean-François Husson, cette “délinquance en col blanc” représenterait un manque à gagner d’environ 1,5 à 2 milliards d’euros pour l’année 2025. Outre d’éventuelles économies, la pratique de la fraude “CumCum” est surtout dans le viseur de la justice, et le parquet national financier (PNF) a ouvert plusieurs enquêtes sur le sujet. Le PNF avait d’ailleurs perquisitionné cinq établissements financiers à ce propos en mars 2023: BNP Paribas, Exane (gestionnaire de fonds, filiale de la BNP), la Société générale, Natixis (filiale de BPCE, rassemblant les Banques populaires et les Caisses d’épargne) et HSBC.Des “procédures de redressement” visent “cinq établissements de la place pour un montant de 4,5 milliards d’euros” et sont en cours, ce qui signifie que l’argent n’a pas encore été récupéré, a rappelé Eric Lombard, sans les nommer. Le nouveau texte d’application de Bercy grevé des dispositions litigieuses sera republié jeudi, a-t-il précisé, avant de rappeler que la lutte contre la fraude fiscale avait rapport “plus de 10 milliards d’euros” l’année dernière. “Nous allons renforcer l’année prochaine les moyens qui seront donnés à cette maison pour lutter contre la fraude, notamment la fraude fiscale”, a poursuivi Eric Lombard.

Dermatose des bovins: la ministre de l’Agriculture chez les éleveurs touchés

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a défendu jeudi sa stratégie de lutte contre l’épizootie de dermatose des bovins lors d’un déplacement en Savoie et Haute-Savoie, où plus d’un millier de bêtes ont été euthanasiées depuis fin juin.Il s’agit d”‘une maladie extrêmement dangereuse par sa contagiosité et la force du virus”, a-t-elle déclaré à l’issue d’une “réunion de crise” à Chambéry avec des représentants des éleveurs, élus et autorités des deux départements, relevant un “risque que cela emporte l’ensemble de la filière bovine française” si elle n’était pas enrayée.Le protocole de lutte mis en place, “sur lequel personne n’a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence”, repose sur l’euthanasie des troupeaux où des cas ont été décelés, la vaccination et la biosécurité, c’est-à-dire que les animaux ne soient pas déplacés.Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère.A ce jour, quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.Ces mesures dites de “dépeuplement” ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l’accès à leurs exploitations pour empêcher l’abattage.Une cinquantaine d’éleveurs et leurs sympathisants se sont rassemblés tôt jeudi devant la préfecture de Savoie pour dénoncer le “massacre” de leurs bêtes et appeler à un abattage “sélectif” des animaux malades afin d’assurer la survie de leurs exploitations. “Genevard, t’arrives trop tard!” ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.”On est plus pertinent à être ici [dans la rue] que d’être à l’intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, s’est indigné Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.La ministre aurait dû venir à la rencontre de “ceux qui ont eu des élevages abattus, ceux qui souffrent en fait, et discuter avec eux de quelles alternatives on peut avoir, quelles projections on va avoir. Parce que là il y a la vaccination: est-ce qu’elle va continuer à tuer les vaches ? C’est ça la question”, a-t-il insisté.- “Tout le monde a peur” -Une vingtaine d’autres manifestants était également présents à proximité de la ferme haut-savoyarde où s’est ensuite rendue la ministre, brandissant des pancartes proclamant “Vous êtes des assassins”. Cet élevage de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, qui fournit du lait destiné à l’emmental et la raclette, a commencé dès dimanche à vacciner ses vaches. Désormais, “le compte à rebours est déclenché. On sait que d’ici le 10-12 août, notre troupeau sera hors de danger. Mais voilà, il reste ces deux semaines où le risque est encore majeur”, a souligné l’exploitant, Denis Tranchant. Mais pour l’heure, “tout le monde a peur”, et “humainement, c’est très dur”, a-t-il souligné, très ému.Selon lui, le danger pesant sur la filière bovine française est “réel” et “on ne peut pas bâtir un après-crise sur des reproches”. Il s’est déclaré “prêt sans hésitation” à l’avenir à céder des bêtes aux éleveurs devant reconstituer leur cheptel.La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d’insectes comme le stomoxe (une mouche piquante) ou le taon, mais n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes.La ministre a également rendu “hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages”, que leurs troupeaux, où des cas avaient été détectés, soient abattus.”Je veux saluer et remercier” les exploitants “qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l’élevage. Ce sont des héros”, a déclaré la ministre, assurant que l’indemnisation “se déploierait rapidement” pour les éleveurs d’animaux euthanasiés, “à la hauteur du préjudice qui a été consenti”.

Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de démarchages frauduleux

Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de “démarchages frauduleux” par de “faux agents” d’Enedis.L’entreprise indique recevoir “depuis plusieurs semaines”, des signalements de ses clients, qui rapportent des “démarchages suspects, à leur porte ou par téléphone”, de la part de personnes se faisant passer pour des agents d’Enedis ou d’entreprises partenaires, “dans le but de soutirer des informations personnelles ou d’accéder aux logements”, selon un communiqué d’Enedis diffusé jeudi.Ces faux agents “invoquent des prétextes tels qu’un contrôle d’installation, une coupure imminente d’électricité, ou encore une offre commerciale prétendument urgente et à durée limitée”, selon Enedis, qui “condamne” ces agissements.La direction, interrogée par l’AFP, indique ne pas être en mesure de chiffrer le phénomène mais constate “une recrudescence des signalements par téléphone et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines”.”Nous allons renforcer nos actions de sensibilisation auprès des clients, notamment via les réseaux sociaux et notre site internet enedis.fr, pour rappeler les bons réflexes à adopter face aux tentatives de fraude”, a-t-on indiqué de même source.Enedis rappelle que le délit de “pratique commerciale trompeuse en bande organisée” est passible de 7 ans d’emprisonnement et de 750.000 euros d’amende, et celui d’escroquerie en bande organisée, de “10 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende”.Le groupe mentionne notamment qu’à la suite d’une intervention, il ne demande jamais de paiement immédiat sur place, ni ne sollicite d’informations bancaires par téléphone ou par e-mail et que “toute intervention” nécessitant d’accéder à une habitation “fait systématiquement l’objet d’une prise de rendez-vous préalable ou, à défaut, d’un avis de passage”.En outre, les techniciens d’Enedis “sont toujours munis d’un badge professionnel avec photo, identité et nom de l’entreprise”, indique Enedis, qui appelle ses clients à signaler toute pratique frauduleuse au service client, au 09 70 83 19 70.

Dermatose des bovins: la ministre de l’Agriculture chez les éleveurs touchés

Près d’un mois après les premiers cas de dermatose des bovins, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, en déplacement en Savoie et Haute-Savoie où plus d’un millier de bêtes ont été euthanasiées et 310.000 doivent être vaccinées, a défendu la stratégie de lutte contre l’épizootie, contestée par des syndicats.”Il y a une stratégie qui a été parfaitement expliquée par les scientifiques, par les autorités”, a déclaré la ministre lors d’un point presse qui a suivi une “réunion de crise” avec des représentants des éleveurs, élus et autorités des deux départements. Elle a insisté sur la nécessité du protocole mis en place, “sur lequel personne n’a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence”.A son arrivée en début de matinée, la ministre n’a pas croisé la cinquantaine de manifestant tenus à distance de la préfecture de Chambéry, rassemblés pour manifester leur colère dans la gestion de cette épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), la première en France.”Genevard, t’arrives trop tard!” ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère.Les mesures d’euthanasie des troupeaux concernés, destinées à stopper la propagation de la maladie, ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l’accès à leurs exploitations pour empêcher l’abattage.Quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.- “Héros” -“On est plus pertinent à être ici (dans la rue, ndlr) que d’être à l’intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, a réagi Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.La ministre a également signé une charte d’accompagnement destinée à “soutenir financièrement et psychologiquement les éleveurs” concernés. Elle a rendu “hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages”, que leurs troupeaux, où des cas avaient été détectés, soient abattus.”Je veux saluer et remercier” les exploitants “qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l’élevage. Ce sont des héros”, a déclaré la ministre.Elle a assuré que l’indemnisation “se déploiera rapidement” pour les éleveurs d’animaux euthanasiés, “à la hauteur du préjudice qui a été consenti”.Dehors, Christian Convers a déploré un “non-sens, de perdre une, deux, trois bêtes sur un troupeau et de tuer tout le troupeau”. Il a aussi dénoncé “une faute de l’Etat” qui a selon lui tardé à obtenir les vaccins malgré les avertissements “que la maladie arrivait”. “On a perdu du temps”.”Etre courageuse, c’est venir (…) rencontrer ceux qui ont eu des élevages abattus, ceux qui souffrent en fait, et discuter avec eux de quelles alternatives on peut avoir, quelles projections on va avoir. Parce que là il y a la vaccination: est-ce qu’elle va continuer à tuer les vaches ? C’est ça la question”, s’interroge Stéphane Galais.”Là où il y a eu des abattages partiels, à l’évidence, la maladie s’est installée durablement”, a répondu la ministre devant la presse. “Tout obstacle fait à l’éradication de la maladie retarde d’autant la reprise d’une vie normale”, a-t-elle ajouté.La ministre était ensuite attendue dans une exploitation de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, pour assister à des opérations de vaccination, qui ont débuté le week-end dernier et concernent environ 310.000 bovins.La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d’insectes comme le stomoxe (une mouche piquante) ou le taon, mais n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes.La campagne de vaccination, “obligatoire et entièrement financée par l’État”, est effectuée dans une zone réglementée de 50 km autour des foyers, couvrant la majorité du territoire de Savoie et Haute-Savoie, ainsi qu’une partie de l’Ain et de l’Isère, indique le ministère sur son site.Un “maximum de doses de vaccins disponibles” a été commandé auprès de l’Union européenne “moins de 48 heures après le premier foyer confirmé le 29 juin”, souligne-t-il. Selon la ministre, la campagne se déroule de façon “intensive”, avec “près de 20.000 vaccinations par jour”.

Xi Jinping appelle l’UE à renforcer la confiance, Von der Leyen veut de “vraies solutions”

Xi Jinping a affirmé jeudi lors d’une rencontre avec les dirigeants de l’UE que Pékin et Bruxelles devaient renforcer leur confiance mutuelle, la présidente de la Commission européenne appelant à de “vraies solutions” pour des relations bilatérales qui sont à un “moment charnière”.La Chine cherche à resserrer ses liens avec le Vieux continent, et se présente comme un partenaire stable et plus fiable que les Etats-Unis de Donald Trump.Mais Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, le président du Conseil européen, sont arrivés avec une longue liste de contentieux.Parmi eux: un important déséquilibre commercial en défaveur de l’UE, des craintes d’inondation du marché européen par des produits chinois bon marché et subventionnés, ou le rapprochement Pékin-Moscou, vu avec suspicion sur fond d’invasion russe de l’Ukraine.”Plus la situation internationale est grave et complexe, plus la Chine et l’UE doivent intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération”, a déclaré Xi Jinping dans l’immense Palais du peuple, lieu traditionnel de réceptions diplomatiques au coeur de Pékin.Face aux “instabilités” dans le monde, “les dirigeants chinois et européens doivent encore une fois faire preuve de clairvoyance et d’engagement, et faire le bon choix stratégique”, a-t-il souligné selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.- “Pas de conflit d’intérêts” -“Les défis actuels auxquels l’Europe est confrontée ne viennent pas de la Chine”, a insisté Xi Jinping, cité par l’agence étatique Chine nouvelle.”Il n’existe entre la Chine et l’UE pas de conflit d’intérêts ni de désaccord géopolitique fondamentaux”, a-t-il ajouté.En réponse, Ursula von der Leyen a déclaré qu’il était “essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes”. Elle a averti que les relations se trouvaient à un “moment charnière”.De son côté, Antonio Costa a déclaré à Xi Jinping que l’UE souhaitait voir des “progrès concrets sur les questions liées au commerce et à l’économie”. “Nous voulons tous les deux que notre relation soit (…) mutuellement bénéfique”, a-t-il souligné.Lors d’une réunion distincte jeudi, le Premier ministre chinois Li Qiang a lui déclaré aux deux dirigeants de l’UE qu’une “coopération étroite” entre Pékin et Bruxelles était un “choix naturel”.”Tant que la Chine et l’UE défendront sincèrement le libre-échange, alors l’économie et le commerce internationaux resteront dynamiques”, a-t-il affirmé.Bruxelles a reconnu avant la visite que les discussions avec Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang pourraient être tendues.”Nous savons que nous ne sommes pas d’accord avec la Chine sur de nombreux sujets”, a confié la semaine dernière un haut responsable européen à l’AFP.”Mais nous pensons qu’il est essentiel d’avoir ce type d’échange très direct, ouvert et constructif, au plus haut niveau”.En tête des préoccupations européennes: le déficit commercial abyssal avec Pékin, qui a atteint l’an dernier 357 milliards de dollars (304 milliards d’euros). – Appel sur l’Ukraine -Avant sa visite, Ursula von der Leyen a également assuré que Bruxelles demanderait à Pékin d’ouvrir davantage son marché aux entreprises européennes et d’assouplir ses restrictions à l’exportation de terres rares – stratégiques pour les technologies modernes.L’UE a imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence, au détriment des constructeurs européens. Pékin a répondu par des enquêtes ciblées sur les importations de porc, de cognac et de produits laitiers européens.Sur la guerre en Ukraine, les Européens voient avec méfiance le rapprochement économique et politique Chine-Russie depuis l’invasion de 2022, estimant qu’il fournit un soutien clé à Moscou.Antonio Costa a encore exhorté jeudi la Chine, devant Xi Jinping, à “user de son influence sur la Russie” pour mettre fin à la guerre.La semaine dernière, l’UE a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie – ciblant notamment deux banques chinoises. “Nous ne sommes pas naïfs”, avait déclaré à l’AFP le haut responsable européen. “Nous ne demandons pas à la Chine de couper ses liens avec la Russie mais de renforcer ses contrôles douaniers et financiers”.

Charbon: consommation en hausse aux USA, léger repli en Chine et Inde, selon l’AIE

La demande mondiale de charbon devrait rester quasiment inchangée sur la période 2025-2026 par rapport à 2024, année d’un plus haut historique, la baisse de la consommation en Chine ou en Inde étant effacée à court terme par la hausse aux Etats-Unis, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).En 2024, la demande avait atteint 8,8 milliards de tonnes, en hausse de 1,5% par rapport à 2023, tirée par “la consommation en Chine, Inde, Indonésie et autres économies émergentes”, qui “avait plus que compensé les reculs en Europe, Amérique du Nord et Asie du Nord-Est”, rappelle l’agence dans un communiqué publié jeudi.Mais le premier semestre 2025 a vu plusieurs de ces tendances modifiées, ajoute-t-elle.La demande en Chine et en Inde a ainsi reculé en raison d’une croissance moindre de la consommation d’électricité et d’une forte hausse de l’électricité produite par les énergies renouvelables, détaille l’agence. “Dans l’Union européenne, la demande était stable.”A contrario, “l’utilisation de charbon a augmenté de quasiment 10% aux Etats-Unis”, une évolution causée par “une hausse robuste de la demande d’électricité et une augmentation des prix du gaz naturel”, indique l’AIE.”En dépit de ces variations de court terme”, le rapport de l’AIE “note que les moteurs structurels de la demande mondiale de charbon restent à peu près inchangés”. L’agence prévoit “une légère augmentation de la demande mondiale de charbon en 2025, suivie par une très légère baisse en 2026, à un niveau juste en-dessous de celui de 2024″. Par pays, l’AIE prévoit une baisse de moins de 1% de la demande en Chine pour l’ensemble de 2025, de près de 2% en Europe, et une hausse de 7% aux Etats-Unis.”Des variations peuvent intervenir dans différentes régions en fonction des températures et du degré d’incertitude économique et géopolitique”, précise Keisuke Sadamori, responsable des marchés de l’énergie et de la sécurité de l’Agence, cité dans le communiqué. Et “comme lors des années précédentes, les évolutions sur le charbon continuent de dépendre principalement de la Chine qui consomme près de 30% de charbon de plus que tous les autres pays réunis”.La production de charbon, elle, devrait atteindre un nouveau record en 2025, avant de reculer en 2026 en raison des niveaux élevés de stocks et d’une baisse des prix.L’Indonésie pourrait être le pays qui enregistrera la plus grosse baisse en volume de sa production en 2025 mais c’est la Russie et ses exportations qui devraient “subir le plus fort impact économique en raison des conditions actuelles du marché”.

Zone euro: l’activité économique en plus forte croissance en juillet (PMI Flash)

L’activité économique du secteur privé a connu en juillet, dans la zone euro, sa plus forte croissance depuis août 2024, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global. Ce baromètre, calculé sur la base de sondages d’entreprises, s’est redressé à 51 en juillet, contre 50,6 en juin. Il s’agit du septième mois consécutif de hausse, au rythme le plus soutenu depuis onze mois, est-il précisé dans un communiqué.Un chiffre situé sous la barre des 50 signale une baisse de l’activité. Au-dessus de ce seuil, il reflète une progression.Davantage que l’activité manufacturière, c’est celle des services qui a propulsé la croissance au cours de ce mois d’été, précisent les deux partenaires de l’étude, la Hamburg Commercial Bank (HCOB) et S&P Global.”Pour la première fois depuis quatre mois, c’est le secteur des services qui a enregistré la plus forte expansion, le taux de croissance de l’activité de service ayant atteint son plus haut niveau depuis janvier dernier”, soulignent-ils.”Dans l’industrie en revanche, la hausse de la production a très légèrement ralenti par rapport à juin, et a affiché un rythme marginal”, ajoute le communiqué. Mais “la récession du secteur manufacturier semble toucher à sa fin”.Cyrus de la Rubia, économiste pour la HCOB, relève que la croissance modérée du secteur manufacturier est portée par l’Allemagne et la plupart des pays de la zone euro, “à l’exception de la France dont la faiblesse continue de peser sur les performances globales”.”Or, le retour d’une croissance durable dans ce secteur (…) reste conditionné à une reprise de l’industrie française, une exigence qui se heurte pour l’heure à un climat de forte incertitude politique en France”, poursuit l’expert.”L’Allemagne devrait enregistrer une faible croissance économique en juillet, alors que la France s’oriente vers une légère contraction”, prédit-il.