Nouveau repli général des ventes de voitures neuves en France en mai
Le marché des voitures neuves “s’enfonce dans la crise” en France, avec un repli des immatriculations de 12% en mai, par rapport au même mois de 2024, dans un contexte d’incertitude économique qui touche tous les constructeurs.En mai 2025, 123.919 voitures particulières ont été immatriculées en France, un repli de 12,3%, plus important que celui constaté le mois dernier (-5,64%), selon les chiffres publiés dimanche par la Plateforme automobile (PFA).Aucun constructeur n’échappe à la vague, qui touche aussi bien les voitures essence que les modèles électriques, tandis que le marché de l’occasion reste stable.”Chaque mois qui passe depuis le début de l’année, le marché s’enfonce un peu plus dans la crise. C’est le cinquième mois consécutif de baisse (…). Sur les cinq premiers mois de l’année, le marché est lui-même en baisse de 8% par rapport à 2024 et de quasiment 30% par rapport à 2019, en période pré-Covid”, a commenté auprès de l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de la PFA.Ce repli continue d’affecter Stellantis (-10,1%) avec 34.441 voitures particulières immatriculées, freiné par Fiat et Opel. Renault affiche les mêmes volumes et limite son recul (-7%), alors que Toyota est en net repli (-25%).Le numéro trois, Volkswagen, creuse son recul à près de 12%.Les immatriculations de Tesla poursuivent leur chute en France, avec une baisse de 67% en mai (avec 721 véhicules) par rapport au même mois de 2024. – Les constructeurs “font le job” -En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques accuse un repli de près de 50% depuis le début de l’année 2025.D’une manière générale, la part des voitures électriques “stagne autour de 18% sur les cinq premiers mois de l’année”, avec 119.475 véhicules immatriculés, soit “près de 10.000 de moins que pour la même période l’an dernier”, a indiqué Nicolas Le Bigot.Dans un marché restreint, cela signifie que “les ventes de véhicules électriques sont en baisse, d’environ 7% en 2025 par rapport à 2024”, a-t-il relevé, notant “une progression de la vente des véhicules hybrides, qui passent de 30% à 45% de part de marché entre 2024 et 2025”.Le dirigeant de la PFA y voit “la traduction du fait que les consommateurs veulent un produit qui est plus vertueux” au plan environnemental, qui consomme moins de carburant et qui est “plus accessible économiquement que l’électrique”.Par ailleurs, le secteur de l’occasion ne vient pas au secours de la chute des ventes de voitures neuves, avec “+0,3% sur le mois”, selon la plateforme AAA Data, qui estime que “presque tous les indicateurs sont au rouge sur le mois de mai” et qui n’attend “pas de redressement de tendance” dans les prochains mois.La plateforme appelle toutefois “à suivre dans les prochains mois” les éventuelles conséquences sur le marché du récent vote de l’Assemblée nationale en faveur de la suppression des zones à faible émission (ZFE).Le désintérêt des Français pour les voitures électriques est, pour la PFA, notamment à mettre sur le compte d’une accumulation des malus pour les véhicules anciens et polluants, associée à un “manque de soutien du gouvernement” qui a cette année “divisé par trois les enveloppes budgétaires pour accorder des bonus pour les véhicules électriques”.Mais les mauvais chiffres des derniers mois sont essentiellement liés à “un marasme économique général”, dans le contexte incertain de “la guerre commerciale menée par les Etats-Unis”, pour Nicolas Le Bigot, qui souligne également la morosité économique en France, avec une confiance des ménages “à un niveau historiquement bas” en mai.Et ce alors même que les constructeurs “font le job”, selon lui, en proposant de nouveaux modèles, comme la nouvelle version électrique de la R5 chez Renault ou de l’ë-C3 chez Citroën.