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Wall Street rassurée par le ralentissement de l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé mardi, au lendemain d’une séance en forte hausse, tandis que les investisseurs se montrent quelque peu rassurés par une inflation moindre aux Etats-Unis en avril malgré l’imposition de droits de douane substantiels par Donald Trump.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,36%, l’indice Nasdaq avançait de 0,89% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,42%.La place américaine “pousse un soupir de soulagement dans la mesure où les premiers signes de la pression douanière ne se sont pas manifestés dans l’indice CPI (des prix à la consommation, ndlr) du mois dernier”, estime auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Les investisseurs ont donc l’impression de l’avoir échappé belle car un chiffre plus élevé aurait pu susciter des inquiétudes”, selon l’analyste.L’inflation aux Etats-Unis a ralenti en avril un peu plus qu’attendu par les analystes, s’inscrivant à +2,3% sur un an en raison du net recul des prix des carburants (contre +2,4% en mars), selon l’indice CPI publié mardi.L’indice CPI hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation est resté stable sur un an, à +2,8%. Le mois d’avril correspond à la période pendant laquelle le président américain Donald Trump a érigé un mur de nouvelles taxes douanières pour les produits importés aux États-Unis.Il a depuis en partie fait marche arrière, mais les experts s’attendent à voir les prix augmenter, les droits de douane restant beaucoup plus élevés qu’avant le début de son second mandat.En attendant, selon Art Hogan, l’analyse des investisseurs est qu’une nouvelle fois, “on ne voit pas l’impact des droits de douane” dans cet indice des prix.”Le marché boursier se trouve donc dans une situation d’espoir qui permet d’envisager des perspectives économiques et de bénéfices meilleures que ce que l’on pouvait craindre”, écrit pour sa part Patrick O’Hare, de Briefing.com.Seul le Dow Jones résiste à cette dynamique. L’indice historique de la Bourse de New York pâti du plongeon d’UnitedHealth (-13,83%), l’une de ses plus grandes pondérations.L’assureur santé a annoncé suspendre ses prévisions annuelles en raison d’une hausse brutale des coûts médicaux. L’entreprise va par ailleurs se séparer de son patron Andrew Witty, qui a annoncé quitter son poste pour “raisons personnelles”.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans était stable par rapport à la veille, à 4,47%.Ailleurs à la cote, le géant chinois de la vente en ligne JD.com prenait un peu de vitesse (+1,35%) après avoir annoncé mardi un bond de son chiffre d’affaires et de son bénéfice net au premier trimestre, au moment où l’entreprise tente de se faire une place sur le marché de la livraison de nourriture à domicile.JD.com a enregistré un chiffre d’affaires net de 301,1 milliards de yuans (37,6 milliards d’euros) de janvier à mars, soit une hausse de 15,8% sur un an, et le bénéfice net a atteint 10,9 milliards de yens, contre 7,1 milliards à la même période l’année précédente.La plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase s’envolait (+15,58%) à l’annonce de son entrée au sein de l’indice S&P 500 dès lundi prochain.Le loueur de véhicules Hertz était lui sanctionné (-15,77%) pour des résultats en deçà des attentes, notamment une perte nette par action de 1,12 dollar.

En Arabie saoudite, Trump promet de repartir avec de “nombreux chèques”

Donald Trump a vanté mardi les gros contrats attendus lors de sa visite en Arabie saoudite, où il a été reçu en grande pompe par le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, dans le cadre d’une tournée dans le Golfe.  “Les plus grands chefs d’entreprise du monde sont ici aujourd’hui et ils vont repartir avec de nombreux chèques”, a déclaré le président américain à l’ouverture des discussions officielles entre les deux pays au palais royal à Ryad.  Aux “États-Unis, c’est probablement de deux millions d’emplois dont nous parlons”, a-t-il ajouté, en soulignant son entente avec le prince Mohammed ben Salmane, qui l’a accueilli en personne à son arrivée, après avoir fait escorter “Air Force One” par plusieurs avions de combat F-15 saoudiens pendant son approche. “Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup”, a insisté M.Trump. Les deux hommes, tous sourires et visiblement à l’aise, s’étaient retrouvés après l’aéroport au fastueux palais royal pour une longue cérémonie de salutation des membres des deux délégations, suivie d’un déjeuner. Le président américain est accompagné des principaux membres de son cabinet ainsi que des grands patrons américains, notamment son conseiller Elon Musk vu dans un rare costume, en train de discuter avec le prince. Il se rendra par la suite au Qatar et dans les Emirats arabes unis.Si l’on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, il s’agit du premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début du second mandat. – Frénésie diplomatique -Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international. La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique.La tournée devrait être marquée par des annonces de contrats mirobolants, de la défense à l’aviation, en passant par l’énergie ou l’intelligence artificielle.Une perspective bienvenue pour le président américain, qui peine à convaincre ses concitoyens du bien fondé de sa politique économique “L’Amérique d’abord”.En janvier, Mohammed ben Salmane, s’était engagé à injecter 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, un chiffre que Donald Trump, adepte d’une diplomatie transactionnelle, lui a demandé de porter jusqu’au montant faramineux de 1.000 milliards.Mardi, tous deux participent à Ryad à un forum économique où doivent être signés certains des accords promis.Mais le républicain, qui se flatte de maîtriser l’art du “deal” diplomatique autant qu’économique, devra bien évidemment aborder avec tous ses hôtes les grands sujets régionaux. Ainsi l’Iran, avec qui les Américains mènent des négociations sur le nucléaire, face à des pays du Golfe désormais mieux disposés face à cette démarche.- Cadeau qatari -Mais aussi Gaza, où la situation humanitaire ne cesse d’empirer.Le président américain s’est entretenu mardi avec Edan Alexander, libéré la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait savoir sur X l’émissaire spécial pour la région, Steve Witkoff.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toutefois prévenu que l’armée israélienne entrerait “avec toute (sa) force” dans la bande de Gaza dans les jours à venir. Dans ce contexte, la normalisation des relations de l’Arabie saoudite avec Israël, un projet un temps cher à Donald Trump, semble exclue de l’agenda.Ryad assure en effet qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien, une perspective plus lointaine que jamais.Washington a également conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen.Avant même d’avoir atterri dans le Golfe, Donald Trump s’est attiré de vives critiques de l’opposition aux Etats-Unis, qui lui reproche d’avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.Le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.

La Chine dénonce le “harcèlement” américain et courtise l’Amérique latine

La Chine a fustigé mardi le “harcèlement” des Etats-Unis et s’est posée en défenseur du multilatéralisme, lors d’un rendez-vous diplomatique réunissant des dizaines de pays d’Amérique latine, avec lesquels elle cherche à renforcer ses liens.Le président chinois Xi Jinping a promis des milliards d’euros de crédit pour le développement de la zone ainsi qu’une coopération plus poussée dans l’énergie, les infrastructures ou l’éducation.Symbole de l’intensification ces dernières années des liens politico-économiques avec la région, le géant asiatique a ouvert mardi à Pékin cette grande réunion avec des dizaines de pays membres de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac).Ce rendez-vous, auquel participe notamment le président brésilien Luiz Inacio Lula, est l’occasion pour la Chine d’appeler à un front commun contre la guerre de droits de douane lancée par le président américain Donald Trump.Lors d’un entretien avec son homologue brésilien, Xi Jinping a déclaré que les deux pays devraient “s’opposer ensemble à l’unilatéralisme”. Chine et Brésil ont également publié une déclaration commune dans laquelle ils “saluent la proposition du président russe Vladimir Poutine d’entamer des négociations de paix” avec l’Ukraine, qualifiant le dialogue direct de “seul moyen de mettre fin au conflit”, selon l’agence officielle Chine nouvelle.L’Amérique latine est devenue un champ de bataille diplomatique entre Pékin et Washington ces dernières années et les pays latino-américains subissent régulièrement les pressions américaines pour choisir leur camp.S’exprimant au lendemain de l’annonce par les États-Unis et la Chine d’un accord visant à réduire drastiquement pendant 90 jours leurs droits de douane réciproques, Xi Jinping s’est évertué mardi à présenter la Chine comme un partenaire fiable et respectueux.”Personne ne peut gagner une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale”, a-t-il affirmé lors de la cérémonie d’ouverture, devant des dirigeants et chefs de la diplomatie de pays membres du Celac.”Le harcèlement et l’hégémonisme ne mènent qu’à l’isolement”, a-t-il souligné. “Ce n’est que dans l’unité et par la coopération que les pays peuvent préserver la paix et la stabilité mondiales, ainsi que promouvoir le développement et la prospérité dans le monde entier.”- “Main dans la main” -Il a promis que la Chine débloquerait un crédit de 66 milliards de yuans (8,3 milliards d’euros) en faveur du “développement” des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.Cette somme rentre dans le cadre d’un large ensemble d’initiatives visant à renforcer la coopération, notamment dans les domaines des infrastructures et de l’énergie propre.La Chine collaborera aussi davantage avec l’Amérique latine dans la lutte antiterroriste et le crime organisé transnational, a déclaré Xi Jinping, tout en renforçant les échanges humains par le biais de bourses d’études et de programmes de formation.Dans le cadre de l’accord sino-américain annoncé lundi, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siens à 10% sur les biens importés américains.Cet accord marque une importante désescalade dans cette guerre commerciale bilatérale, qui reste active, tandis que les différends persistent entre les deux puissances.En écho aux propos de Xi Jinping, son chef de la diplomatie, Wang Yi, a ainsi estimé mardi, sans citer nommément les États-Unis, qu’une “certaine puissance mondiale” était “obsédée” par la loi du plus fort.Il a exhorté les pays d’Amérique latine à “agir main dans la main” avec Pékin pour défendre leurs droits face à un pays qui “utilise les droits de douane comme une arme pour intimider les autres pays”.- Charge contre Washington -Parmi les principaux dirigeants latino-américains présents à Pékin figurent Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé samedi pour une visite d’État de cinq jours.Lula a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture que l’Amérique latine ne voulait pas “répéter l’histoire et entamer une nouvelle Guerre froide”.”Notre objectif est de contribuer positivement à l’ordre multilatéral pour le bien mondial, et d’être dûment représentés”, a-t-il expliqué.Sans nommer les États-Unis, le président colombien Gustavo Petro a lui fustigé la politique américaine en matière d’économie, de traitement des migrants ou encore la position climatosceptique de Washington, appelant à un “échange d’égal à égal entre civilisations”, à l’opposé de l'”impérialisme”.Il avait annoncé la semaine dernière qu’il signerait une lettre d’intention pour que son pays rejoigne les “Nouvelles routes de la soie”.Axe central de la stratégie de Pékin depuis 2013 pour accroître son influence internationale, ce programme vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires, en particulier dans les nations en développement.Les deux tiers des pays latino-américains y ont déjà adhéré.ll-oho-isk-ehl/oaa/dth/bow

Crise du fentanyl: la Chine exhorte les Etats-Unis à cesser de “rejeter la faute” sur elle

La Chine a appelé mardi les États-Unis à cesser de “rejeter la faute” sur elle sur la question du fentanyl et fustigé les surtaxes douanières “déraisonnables” imposées par Washington au nom de ce différend bilatéral.Ces propos interviennent au lendemain de l’annonce par les deux premières puissances mondiales d’un accord visant à réduire drastiquement, pendant 90 jours, les droits de douane punitifs qu’ils s’imposent mutuellement.Les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois, et qui s’ajoutent aux droits de douane préexistants, étaient montées jusqu’à 145%, et seront donc ramenées à 30% durant un mois et demi.Ces 30% restants comprennent les 20% appliqués par le président américain Donald Trump pour faire pression sur Pékin dans le cadre de la lutte contre le trafic de fentanyl. Ce puissant opioïde de synthèse est responsable chaque année de la mort de dizaines de milliers d’Américains.Le représentant américain au Commerce Jamieson Greer a indiqué lundi que Washington et Pékin vont “travailler de façon constructive” sur le fentanyl, dont des précurseurs chimiques sont fabriqués en partie en Chine. Interrogé mardi sur les perspectives de dialogue à ce sujet, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine faisait preuve de volontarisme mais n’était pas la responsable de la crise. “Les États-Unis ont ignoré la bonne volonté de la Chine et imposé de manière déraisonnable des droits de douane en relation avec le fentanyl. Cela porte gravement atteinte au dialogue et à la coopération sino-américaine dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, et nuit gravement aux intérêts de la Chine”, a-t-il souligné.”Si les États-Unis souhaitent sincèrement coopérer avec la Chine, ils doivent cesser de la diffamer et de rejeter la faute sur elle, ainsi qu’engager un dialogue sur la base de l’égalité, du respect et des bénéfices mutuels”, a-t-il souligné lors d’un point presse régulier.Les États-Unis reprochent à la Chine de ne pas en faire assez pour lutter contre la production et l’exportation illégales de ces composants du fentanyl.Les autorités chinoises dénoncent régulièrement cette vision des choses et ont détaillé ces derniers mois les mesures qu’elles ont prises pour empêcher tout commerce illégal de ces substances. 

Nissan: perte nette annuelle de 4,1 milliards d’euros, 20.000 suppressions d’emplois prévues

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a essuyé en 2024-2025 une perte nette annuelle colossale, plombé par une douloureuse restructuration qui le conduira d’ici 2027 à fermer 7 usines et à supprimer 20.000 emplois, soit 15% de ses effectifs mondiaux.”Nous avons une structure de coûts très élevée. Pour compliquer les choses, le marché mondial est volatil et imprévisible, rendant la planification et l’investissement de plus en plus difficiles”, a déclaré mardi le PDG Ivan Espinosa.Nissan, dont le français Renault détient 35%, a enregistré une perte nette de 671 milliards de yens (4,1 milliards d’euros) sur l’exercice décalé achevé fin mars. Renault a dit mardi s’attendre lui-même à un impact négatif de 2,2 milliards d’euros au premier trimestre 2025 en raison des difficultés du constructeur japonais.Cette contre-performance s’explique notamment par les coûts liés au plan de redressement engagé: fortement endetté, non rentable et miné par l’essoufflement des ventes sur ses marchés-clés, Nissan avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production.Il avait dans le même temps annoncé viser 9.000 suppressions de postes dans le monde. Un chiffre finalement porté mardi à 20.000 au total d’ici l’exercice budgétaire 2027.”Nous ne ferions pas cela si ce n’était nécessaire pour survivre”, a assuré M. Espinosa.Nissan ajoute qu’il “consolidera le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d’ici l’exercice 2027 (…) et accélérera les réductions des dépenses d’investissement”.L’entreprise a récemment abandonné son projet, tout juste approuvé, d’une usine de batteries au lithium d’un milliard de dollars dans le sud du Japon.- “Incertitude” -Nissan, dont l’action a perdu 40% sur l’année écoulée, reste sous la pression d’un énorme endettement: les agences de notation ont abaissé sa note et l’ont placée en catégorie spéculative, Moody’s pointant sa “faible rentabilité” et “sa gamme de modèles vieillissants”.Lors des trois premiers mois de 2025, il a encore vu ses ventes mondiales plonger de 5,5% sur un an, à quelque 869.000 véhicules, plombées par la Chine (-27,5%), le Japon (-9,8%) et l’Europe (-3,4%).Les perspectives restent moroses: à l’effritement de la demande s’ajoute la guerre commerciale engagée par Washington.Le constructeur a réalisé en 2024-2025 un chiffre d’affaires stable (-0,4%) de 12.633 milliards de yens (76,9 milliards d’euros), et attend des revenus du même ordre pour l’exercice 2025-2026 entamé début avril. Mais -chose rare- il n’a dévoilé aucune prévision de bénéfices pour ce nouvel exercice.”L’incertitude liée aux politiques douanières américaines nous empêche d’estimer rationnellement nos prévisions annuelles”, explique M. Espinosa. Depuis avril, Washington surtaxe à 25% les voitures importées aux Etats-Unis. Or, Nissan y a réalisé l’an dernier 30% de ses ventes mondiales: 924.000 véhicules, dont 45% étaient importés du Japon et du Mexique.Parmi les constructeurs japonais, Nissan sera probablement le plus durement touché, explique à l’AFP Tatsuo Yoshida, analyste chez Bloomberg Intelligence.Dans l’immédiat, Nissan assure disposer de stocks “importants” chez ses concessionnaires américains, mais ensuite il sera confronté à un dilemme: répercuter les surtaxes sur les prix de vente pourrait dissuader sa clientèle, prévient M. Yoshida.-“Urgence accrue”-Le groupe apparaît fragilisé: il avait entamé fin 2024 avec Honda des négociations en vue d’un mariage pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial, mais les discussions se sont effondrées mi-février.Cette débâcle a précipité le départ du PDG Makoto Uchida, remplacé par M. Espinosa, qui entend muscler le “plan de redressement”. “Nissan doit donner la priorité à son amélioration continue avec une urgence accrue”, a réaffirmé ce dernier mardi.Soucieux de gagner en efficacité, Nissan entend “réduire la complexité des pièces (détachées) de 70%” et accélérer ses efforts censés “réduire significativement le délai de développement d’un nouveau modèle à 37 mois”.Enfin, l’entreprise continue de parier sur le vaste marché chinois, où il affronte la concurrence acérée des marques locales: Nissan a vu ses ventes s’y effondrer de 27% sur les trois premiers mois de 2025.Le constructeur s’est pour autant engagé mi-avril à investir l’équivalent de 1,4 milliard de dollars d’ici fin 2026 en Chine, y voyant un marché irremplaçable par son ampleur et le terrain idéal pour tester le développement de véhicules électriques et hybrides.La situation précaire de Nissan pourrait accélérer sa recherche d’un partenaire: aux aguets, le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d’Apple et soucieux de diversification, s’est déclaré ouvert à racheter la participation de Renault dans Nissan.

Trump en Arabie saoudite en quête d’importants investissements

Donald Trump a été reçu en grande pompe mardi en Arabie saoudite, affichant son entente avec le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, lors de la première étape d’une tournée dans le Golfe qui doit lui permettre de moissonner de gros contrats.Le président américain a été accueilli en personne à son arrivée par le prince Mohammed ben Salmane, après avoir eu droit à une imposante escorte de plusieurs avions de combat F-15 saoudiens. Les deux hommes, tous sourires et visiblement à l’aise, se sont ensuite retrouvés au fastueux palais royal pour une longue cérémonie de salutation des membres des deux délégations, suivie d’un déjeuner.   Le président américain était accompagné des principaux membres de son cabinet ainsi que des grands patrons américains, notamment son conseiller Elon Musk vu dans une rare costume, en train de discuter avec le prince. M. Trump se rendra par la suite au Qatar et dans les Emirats arabes unis.Si l’on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, il s’agit du premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début du second mandat. – Frénésie diplomatique -Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international. La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique.La tournée devrait être marquée par des annonces de contrats mirobolants, de la défense à l’aviation, en passant par l’énergie ou l’intelligence artificielle.Une perspective bienvenue pour le président américain, qui peine à convaincre ses concitoyens du bien fondé de sa politique économique “L’Amérique d’abord”.En janvier, Mohammed ben Salmane, s’était engagé à injecter 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, un chiffre que Donald Trump, adepte d’une diplomatie transactionnelle, lui a demandé de porter jusqu’au montant faramineux de 1.000 milliards.Mardi, tous deux participent à Ryad à un forum économique où doivent être signés certains des accords promis.Mais le républicain, qui se flatte de maîtriser l’art du “deal” diplomatique autant qu’économique, devra bien évidemment aborder avec tous ses hôtes les grands sujets régionaux. Ainsi l’Iran, avec qui les Américains mènent des négociations sur le nucléaire, face à des pays du Golfe désormais mieux disposés face à cette démarche.- Cadeau qatari -Mais aussi Gaza, où la situation humanitaire ne cesse d’empirer.Le président américain s’est entretenu mardi avec Edan Alexander, libéré la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait savoir sur X l’émissaire spécial pour la région, Steve Witkoff.Alors que la guerre continue de faire rage dans le territoire palestinien, la normalisation des relations de l’Arabie saoudite avec Israël, un projet un temps cher à Donald Trump, semble exclue de l’agenda.Ryad assure en effet qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien, une perspective plus lointaine que jamais.Washington a également conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen.Face à une diplomatie américaine d’apparence hyperactive mais dont la stratégie de long terme n’est pas toujours lisible, les Etats du Golfe chercheront donc à comprendre, voire à influencer, la position de Donald Trump sur tous ces grands dossiers, auxquels s’ajoute la situation en Syrie.Le programme de la visite pourrait toutefois être modifié si l’imprévisible président américain se rend jeudi, comme il a dit l’envisager, à Istanbul pour d’éventuelles discussions russo-ukrainiennes.Avant même d’avoir atterri dans le Golfe, Donald Trump s’est attiré de vives critiques de l’opposition aux Etats-Unis, qui lui reproche d’avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.Le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.

60 millions de consommateurs: le conseil d’administration vote contre la recherche d’un repreneur

Le conseil d’administration de l’Institut national de la consommation (INC) a voté contre la recherche d’un repreneur pour le magazine “60 millions de consommateurs”, que le gouvernement souhaite pourtant vendre, a appris l’AFP mardi à l’issue de la réunion.Par huit voix contre sept, les membres du conseil d’administration – qui sont des représentants de l’Etat, des associations de consommateurs, du personnel de l’INC, ainsi que des personnalités qualifiées – ont rejeté les “modalités de la mise en oeuvre” de la précédente délibération, censée aboutir à l’identification “d’acquéreurs” pour le magazine.”C’est un grand soulagement” pour les salariés, a affirmé à l’AFP Bertrand Loiseaux, secrétaire du CSE, peu après les résultats du vote.Le second point à l’ordre du jour du conseil d’administration, qui consistait à autoriser l’INC à lancer un appel aux dons pour soutenir financièrement le magazine, a été adopté.Désormais, les salariés comptent “se mettre à travailler avec la direction sur des scénarios de rebond”, explique M. Loiseaux. Deux options se dégagent à l’heure actuelle. La première est celle retenue par l’ex-ministre chargée notamment de la Consommation Olivia Grégoire, qui souhaitait privilégier l’apport de financements supplémentaires pour relancer le magazine. Mais cette idée a reçu un avis défavorable de la Cour des comptes, institution qui s’assure du bon usage des fonds publics. Pour la Cour, cela s’apparenterait “à une forme de fuite en avant, compte tenu des difficultés financières structurelles du magazine”.L’autre scénario poussé par les salariés serait de “redéfinir le périmètre de service public de l’INC”, afin de “justifier un engagement de l’Etat” et toucher davantage de subventions, expliquait M. Loiseaux avant la tenue du conseil d’administration.Le rejet de la recherche d’un repreneur pour “60 millions de consommateurs” constitue “une victoire sur un vote, mais ça n’entache pas la volonté du gouvernement de vendre le magazine”, avance prudemment auprès de l’AFP Jean-Pierre Béquet, vice-président du conseil d’administration, à l’issue de la réunion.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre déléguée chargée du Commerce et de la Consommation, Véronique Louwagie, n’a pas répondu dans l’immédiat. En mars, Mme Louwagie indiquait néanmoins vouloir trouver une solution pour “assurer un maintien et un développement pérenne dans le temps” du magazine. M. Béquet craint par exemple que le gouvernement puisse “contourner” ce vote, “en plaçant l’INC sur la liste des opérateurs de l’Etat à supprimer”.  

Les centaines de millions d’euros que l’Europe a accordés à Musk

Des bornes pour voitures électriques, des lancements de satellites: au cours des dernières années, Bruxelles a versé des centaines de millions d’euros à l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, très proche de Donald Trump et très critique de l’UE.Ces financements ont été rendus publics par la Commission, à la suite d’une requête formulée par un eurodéputé. Selon cette liste consultée mardi par l’AFP, le milliardaire a notamment bénéficié de quelque 159 millions d’euros pour développer son réseau de chargeurs pour voitures électriques Tesla sur le continent en 2023.L’UE, responsable du programme de navigation par satellites Galileo, a aussi passé un contrat avec SpaceX, propriété d’Elon Musk, pour le lancement de satellites en 2024. Montant de la facture: 197 millions de dollars, soit environ 177 millions d’euros.Jusqu’en octobre 2023, l’exécutif européen a également diffusé des publicités payantes sur le réseau social X, dont l’acolyte du président américain a pris le contrôle au printemps 2023.”C’est inacceptable!”, a fustigé Daniel Freund, l’eurodéputé à l’initiative de cette requête. L’écologiste allemand a exhorté la Commission à cesser ces financements à Elon Musk, “un ennemi déclaré de l’UE et de nos valeurs fondamentales”.L’homme le plus riche de la planète accuse régulièrement l’Europe de censure en raison de l’enquête que la Commission mène contre son réseau social X, accusé d’entraves à son puissant règlement sur le numérique.Le milliardaire a aussi multiplié les irruptions dans les affaires européennes au cours des derniers mois, accordant notamment un soutien sans équivoque à l’extrême droite allemande.

Cyberattaque contre Marks & Spencer: des données personnelles volées

La chaîne de distribution britannique Marks & Spencer a révélé mardi que certaines données personnelles de ses clients avaient été dérobées dans le cadre d’une cyberattaque dont elle a été victime, qui l’a notamment contrainte à suspendre ses ventes en ligne ou le paiement sans contact.”En raison du caractère sophistiqué de l’incident, certaines de données personnelles (des clients) ont été dérobées”, écrit l’entreprise dans un communiqué.Mais “il est important de noter que ces données n’incluent pas les détails de paiement ou de carte utilisables, que nous ne conservons pas dans nos systèmes, ni les mots de passe des comptes”, a-t-elle ajouté.M&S a écrit à ses clients affectés, sans préciser leur nombre, pour les informer de la situation, leur soulignant “qu’il n’était pas nécessaire de prendre des mesures” en dehors de la réinitialisation de leur mot de passe.”Rien n’indique que ces données aient été partagées”, ajoute la chaîne de magasins, victime de cette attaque depuis le 25 avril.”Nous avons également signalé l’incident aux autorités gouvernementales compétentes et aux forces de l’ordre, avec lesquelles nous continuons à travailler en étroite collaboration”, ajoute-t-elle.Outre M&S, l’enseigne Co-op a également été victime d’une cyberattaque, tout comme le prestigieux grand magasin londonien Harrods, contraint de restreindre l’accès à Internet de ses sites au début du mois.

ArcelorMittal: les salariés à Paris, pour l’emploi et le futur de la sidérurgie

Préserver leur emploi et un avenir pour l’acier français: quelques centaines de salariés d’ArcelorMittal de toute la France se sont rassemblés mardi en région parisienne, pour mettre la pression sur la direction française du sidérurgiste, qui envisage de supprimer plus de 600 postes et entame les discussions sur les contours de ce plan social.”On est venu manifester notre mécontentement, on ne comprend pas les 600 licenciements”, a déclaré à l’AFP Francis Carru, du site de Dunkerque, le plus menacé, devant l’entrée du siège français du sidérurgiste, qui avait des airs de forteresse, avec des dizaines de CRS devant l’entrée.Il craint “pour (son) emploi et les emplois futurs”, redoutant une fermeture de site”, pure et simple.”Mittal mène la même politique partout: il n’investit pas, récolte des aides publiques en milliards et verse des dividendes à ses actionnaires”, a estimé Fabien Segaud, représentant syndical au Comité social et économique central d’Aperam, la filiale inox d’ArcelorMittal, venu de Gueugnon (Saône-et-Loire) “soutenir” ses collègues des hauts fourneaux.Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, avait appelé dans les cortèges du 1er-Mai à profiter du CSE central convoqué mardi, premier round de négociations, pour mobiliser contre un “tsunami industriel, social” à venir.”On refuse totalement ce PSE”, a-t-il déclaré à l’AFP, souhaitant “tout faire pour stopper le processus”. Des salariés sont venus mardi de Dunkerque (Nord), mais aussi Florange (Moselle), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Basse-Indre (Loire Atlantique) ou du Luxembourg.Une proposition de loi de nationalisation déposée”ArcelorMittal est en train, clairement, d’organiser la délocalisation de la production depuis des années, et là, on est face à une urgence, c’est vraiment une question de semaines”, a déclaré la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, qui a déposé le matin même une proposition de loi de nationalisation d’ArcelorMittal.”La question qui est posée, c’est l’existence de la sidérurgie dans ce pays, tout simplement, (…) on n’a aucune assurance qu’Arcelor se contente des suppressions d’emplois qu’il vient d’annoncer”, a renchéri Eric Cocquerel, député LFI de Seine-saint-Denis, venu soutenir les métallos.C’est impossible d’imaginer que la France ne produise plus d’acier”, a-t-il ajouté, demandant au sidérurgiste une “feuille de route très claire”.Du côté de la CFDT, sa secrétaire générale Marylise Léon a estimé mardi, au micro de franceinfo, “qu’à ce stade, il faut suspendre ce PSE et demander des comptes à ArcelorMittal […] sur ce qui a été fait de l’ensemble des aides déversées à cette entreprise, qui sont à plus 300 millions d’euros”, La décarbonation en suspensAu coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour décarboner les haut fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.Lors d’une réunion avec les représentants des salariés et les élus, mardi dernier, le ministre de l’Industrie a aussi fait part de son intention de “demander à la Commission européenne d’avancer pour rétablir les conditions économiques acceptables pour la production d’acier en Europe”, selon le ministère.Mais les investissements massifs dans la décarbonation de l’acier en France sont déjà enterrés, estime Gaëtan Lecocq: “il y avait cinq emplois qui étaient dédiés à la nouvelle ligne haute tension entre la centrale nucléaire de Gravelines et notre usine à Dunkerque”(Nord), pour préparer le raccordement d’un futur four électrique, et “ces cinq emplois sont supprimés” affirme-t-il.