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La Bourse de Paris termine dans le vert malgré les droits de douane américains

La Bourse de Paris a terminé en hausse jeudi, profitant des espoirs de désescalade dans le dossier de la guerre en Ukraine, malgré l’entrée en vigueur des droits de douane américains sur les produits européens.Le CAC 40 a gagné 0,97%, soit une hausse de 74,29 points, pour s’établir à 7.709,32 points. L’indice vedette avait gagné 13,99 points (+0,18%) et s’était établi à 7.635,03 points à la clôture mercredi.”L’Europe a montré jusqu’ici une bonne résilience macroéconomique et donc, a fortiori, un accord commercial même déséquilibré” ne suffit pas à saper l’optimisme des investisseurs, relève Vincent Juvyns, stratégiste à ING interrogé par l’AFP.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont devenus effectifs jeudi à 04H01 GMT. Ces surtaxes se situent dans une large fourchette comprise entre 10% et 41%.Par ailleurs, “l’Europe profite des espoirs d’une rencontre Trump-Poutine”, promettant des “avancées dans le dossier ukrainien” poursuit M. Juvyns.Le Kremlin a annoncé jeudi qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump était prévue “dans les prochains jours”, tout en écartant pour l’heure un sommet à trois avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.Le président américain avait lui aussi évoqué mercredi une possible rencontre “très bientôt”, ce qui constituerait une première depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.”Tout progrès” dans le sens d’une résolution du conflit “serait bienvenu pour les consommateurs européens et pour l’appétit pour le risque”, commente Fawad Razaqzada, analyste de marché à City Index.”Les marchés ne sont pas particulièrement inquiets de l’introduction des droits de douane”, relève Vincent Juvyns. “Les industriels sont les mieux placés en Europe pour profiter de la réorganisation des chaînes logistiques”, relève-t-il.Le secteur industriel a terminé dans le vert, à l’instar de Saint-Gobain (+3,27% à 96,56 euros) et ArcelorMittal (+4,33% à 27,94 euros).

Les Bourses européennes terminent majoritairement en hausse

Les Bourses européennes ont terminé dans le vert jeudi, portées par les espoirs de désescalade géopolitique en Ukraine et les anticipations d’une baisse des taux de la Fed en septembre, à l’exception de Londres où les investisseurs craignent que la Banque d’Angleterre n’abaisse plus ses taux avant plusieurs mois.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,97%, Francfort de 1,12% et Milan de 0,93%. Seule Londres a reculé (-0,69%).

Aéroport Paris-Roissy: moins de stress pour les correspondances courtes

Accélérer les correspondances de mois d’une heure: Air France-KLM et le gestionnaire des aéroports parisiens ont pris une première mesure à Roissy-Charles-de-Gaulle pour défendre le “hub” parisien face à des plateformes de correspondance ultra-compétitives comme Doha, Dubaï ou Istanbul.Dans le cadre de leur partenariat stratégique scellé il y a un mois, le groupe ADP (Aéroports de Paris) et le groupe aérien franco-néerlandais, qui est son principal client, ont lancé un dispositif pour sécuriser les correspondances courtes. “Short Connection Pass” (pass courte correspondance): c’est la notification que reçoivent désormais les passagers dont la correspondance est jugée “à risque” d’après les données en temps réel des deux acteurs – temps de trajet estimé jusqu’à la porte d’embarquement, attente aux contrôles, horaire actualisé du prochain vol…Ce pass leur donne un accès prioritaire aux contrôles de sécurité et aux formalités de police à l’aéroport Roissy-CDG, “le hub le plus puissant d’Europe en termes d’offres de correspondances”, selon Air France.”C’est un enjeu extrêmement fort pour Air France” dont la moitié des clients (jusqu’à 140.000 par jour) sont en correspondance, explique à l’AFP Arthur Schmitt directeur du service clients hub pour Air France.”La correspondance génère toujours un stress. L’enjeu pour nous c’est de rendre CDG le plus attractif possible pour ce type de voyage”, a-t-il ajouté. Selon lui, il est essentiel que le passager n’ait pas à “courir” et puisse effectuer sa correspondance de façon “sereine”. Lorsque le temps de connexion passe sous un certain seuil – 45 minutes par exemple entre un vol Toulouse-Paris et un départ vers New York – un traitement prioritaire est automatiquement déclenché, explique Air France.Air France, qui dispose des coordonnées de près de 80% de ses clients, leur enverra ce pass par SMS et par mail 30 minutes avant leur arrivée à Paris-Charles de Gaulle.Si le client n’a pas reçu ce message, il sera automatiquement identifié dès le premier scan de sa carte d’embarquement.”L’élément nouveau, c’est que nos agents de prévenance qui scannent systématiquement la carte d’embarquement savent que le passager doit être accompagné et qu’il doit passer de façon prioritaire”, souligne à l’AFP Valérie Senentz, directrice des aérogares de Paris-CDG.Sous l’oeil du président Emmanuel Macron, Philippe Pascal, nouveau PDG du Groupe ADP, et Benjamin Smith, le directeur général de l’entreprise franco-néerlandaise, ont officialisé au salon du Bourget en juin un “partenariat inédit” entre leurs deux sociétés baptisé “Connect France” pour améliorer l’expérience client.

À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, le désespoir des vignerons sinistrés par le feu

À quelques semaines des vendanges, 80% des vignes de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Tournissan et Coustouge ont été touchées par le gigantesque feu qui a ravagé les Corbières, laissant des vignerons dépités et inquiets pour leur avenir: “on a perdu gros”.Fabien Vergnes, 52 ans et 3e génération de viticulteur, constate les dégâts. Feuilles et pieds de vignes brûlés, ou seulement roussis par les flammes sur les parties latérales. Seul le cœur de la vigne a résisté au passage de l’incendie mardi après-midi, attisé par un vent de nord-ouest, la tramontane.”Ces vignes de syrah et de grenache noir, c’étaient mes pépites. Je les bichonnais. Comme c’est du haut de gamme, on les destinait au Terroir de Lagrasse”, dit-il en référence à une future appellation, surfant sur la notoriété du village et de l’abbaye de Lagrasse, à quelques kilomètres de là.”Si on n’est pas aidés, on ne se relèvera pas. On perd gros. C’est un désespoir complet. Ça m’écœure, cette vigne, toutes ces années de travail, c’est parti en fumée en une heure”, confie ce propriétaire de 20 hectares à Tournissan. Le préfet de l’Aude Christian Pouget a évalué “de 800 à 900 hectares” les vignobles perdus dans le périmètre du feu, qui a parcouru près de 17.000 hectares, selon la sécurité civile.- Gel, sécheresse, feu -À Saint-Laurent, le directeur de la cave coopérative, le Cellier des demoiselles, Anael Payrou dresse un premier bilan. Dans les trois principales communes qui alimentent la cave, “80% des vignes sont totalement ou partiellement brûlées”.”En 2022, on eu le gel, la sécheresse en 2023 et 2024, le feu cette année. Dans les Corbières, nous sommes maudits”, lance-t-il. “Au moins 20% des vignes semblent intactes. Puis il faudra voir dans quelle proportion les raisins vont avoir un goût fumé, ce n’est pas sûr qu’on puisse les vignifier”, redoute le directeur de la cave.Hugues Maurin, 60 ans, a des trémolos dans la voix en observant sa parcelle de vieux carignan plantée en 1936 par ses aïeux. “Je vais être obligé de l’arracher, ça fait mal au cœur”, ajoute celui qui exploite sept hectares lui assurant un revenu de 10 à 12.000 euros par an. Il réclame “moins de contrôles et plus de conseils”.- Coupe-feu disparu -Il peste contre l’arrachage des vignes, qui dressaient historiquement dans les Corbières un coupe-feu efficace. “Là, il y a 30 ans il n’y avait pas un seul arbre, dit-il en désignant une colline boisée, brûlée par le feu. Il y avait des vignes partout. Si les vignes étaient toujours là, ça n’aurait jamais brûlé comme ça”. Selon lui, il faudra 40 ans pour que la vigne puisse de nouveau “donner du vin de cette qualité-là”. Depuis le début de l’été, c’est le troisième incendie qui frappe les vignobles de la cave coopérative qui produit 10 à 15.000 hectolitres par an.   Deux jours après l’incendie, les membres du conseil d’administration de la cave tiennent une cellule de crise. Certains ont perdu tracteurs, bennes et autres matériels viticoles, à quelques semaines du début des vendanges. “On va voir ce qu’on peut faire, avec les moyens qu’on a”, explique Khadija Mezhoud, responsable marketing du Cellier des demoiselles.En visite mercredi au Poste de commandement des pompiers, le Premier ministre François Bayrou a été interpellé par le maire Xavier de Volontat : “À Saint-Laurent, nous avons 600 hectares de vignes qui ne feront pas de vin, il faudra jeter tout le raisin”.- Raisin altéré – François Bayrou a répondu en évoquant “un plan de sauvegarde et d’avenir”, après avoir écouté élus et habitants de ce village, la plupart liés à l’économie du vin. Faudra-t-il arracher les vignes les plus abîmées par l’incendie ? Sans doute, mais celles partiellement atteintes repartiront en 2026 ou 2027, espère-t-on au Cellier des demoiselles.Il est encore tôt pour dresser un bilan, tempère Matthieu Dubernet, fondateur du laboratoire éponyme, basé à Narbonne. “Les raisins captent les odeurs de fumée, et ce n’est pas bon pour le vin”, explique-t-il.”Certaines vignes seront irrécupérables, admet-il, mais il ne faut pas tomber dans le fatalisme, il y aura un millésime 2025″, veut rassurer l’expert, qui va procéder à des analyses sur les raisins dans les prochains jours.”Le vin aura un goût fumé. Mais on dispose des moyens de ramener ces vins dans leur dimension aromatique”, assure l’œnologue, également expert de l’Organisation internationale de la vigne et du vin.

Wall Street écarte les craintes commerciales liées aux droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, les investisseurs faisant abstraction de l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains ciblant des partenaires majeurs.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,43%, l’indice Nasdaq 1,07% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,64%.”Les nouveaux droits de douane prennent effet aujourd’hui, mais le marché les ignore depuis un certain temps déjà”, rappelle auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Ces surtaxes, mises en application depuis 04H01 GMT, une semaine après la signature du décret par le président américain, viennent remplacer, pour les économies concernées, celle de 10% appliquée depuis avril sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Leur taux se situe dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%.Les investisseurs sont optimistes, estimant que “les négociations ultérieures devraient aboutir à des taux de droits de douane moins élevés”, relève Patrick O’Hare, de Briefing.com.Ces derniers temps à Wall Street, “l’état d’esprit consiste à donner une tournure positive à toute nouvelle”, souligne Steve Sosnick.Dernier exemple en date: le président américain Donald Trump a annoncé mercredi qu’il comptait imposer 100% de droits de douane sur les “puces et semiconducteurs”.Cela semble “certes terrible à première vue” pour un secteur dont les ventes s’envolent à des niveaux records avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA), note Steve Sosnick.”Mais il existe tellement d’exemptions (…) qui donnent l’impression que ce n’est finalement pas une mauvaise nouvelle”, poursuit l’analyste.”C’est une bonne nouvelle pour les entreprises qui produisent aux Etats-Unis. Si vous vous êtes engagé à fabriquer ici (les composants électroniques) ou si vous êtes en train de le faire, vous ne paierez rien”, a déclaré mercredi Donald Trump depuis la Maison Blanche.Dans ce contexte, le secteur évoluait dans le vert: le géant taïwanais des puces TSMC bondissait de 6,82%, Texas Instrument prenait 1,15%, le mastondonte Nvidia avançait de 2,20%, Advanced Micro Devices (AMD) gagnait 4,68%.- Intel chahuté -Côté indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 226.000, au-delà des attentes des analystes qui tablaient sur 221.000 demandes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans était pratiquement stable par rapport à la veille, à 4,22%.Du côté des entreprises, le fabricant de microprocesseurs Intel était boudé (-2,29% à 19,94 dollars) après un appel à la démission de son patron lancé par Donald Trump.”Le directeur général d’Intel fait face à un grave conflit d’intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n’y a pas d’autre solution à ce problème”, a fustigé jeudi le président américain sur sa plateforme Truth Social, alors que Lip-Bu Tan a pris la tête d’Intel mi-mars.Le laboratoire américain Eli Lilly (-14,21% à 640,31 dollars) plongeait malgré la publication de résultats meilleurs qu’anticipé au deuxième trimestre et d’un relèvement de ses prévisions pour l’année complète. Il a aussi annoncé de nouveaux résultats pour sa pilule expérimentale anti-obésité, qui a permis à des patients de perdre environ 12% de leur poids en 72 semaines lors d’un essai clinique.L’application d’apprentissage des langues Duolingo (+31,63% à 452,28 dollars) s’envolait à l’annonce d’une revue à la hausse de ses prévisions pour l’exercice fiscal annuel, portée par l’utilisation de plus en plus importante des outils liés à l’IA.

“Dialogue de sourds” aux négociations plastiques de Genève

Les négociations à Genève en vue d’établir le premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique appartenant à un pays de la coalition dite “ambitieuse”, qui souhaite imposer dans le texte des objectifs de réduction de production.En face, un groupe de pays essentiellement pétroliers s’y oppose fermement.Ce projet de traité “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement, empoisonnant les sols, les océans et la biodiversité, et pénétrant jusqu’aux tissus humains.Quelque 184 pays sur les 193 que compte l’ONU participent à ce nouveau round de négociations, décidé après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent” confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation.Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur “tout le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source, qui se dit par ailleurs étonnée “de l’absence d’ouverture de la Chine”.La Chine est le premier pays producteur mondial de plastique, fabricant à elle seule 34% des quatre polymères parmi les plus répandus (polyéthylène (PE), polypropylène (PP),  polyéthylène téréphtalate (PET) et polystyrène), selon le cabinet de conseil environnemental britannique Eunomia.Le premier producteur mondial de plastique est le groupe public chinois Sinopec qui fabrique à lui tout seul 5,4% de ces quatre molécules.”Ce qui s’est passé durant les deux premiers jours de négociation n’est pas très surprenant”, les positions sont les mêmes qu’à Busan, analyse pour l’AFP Rachel Radvany de l’ONG CIEL, basée à Washington et à Genève et qui apporte un soutien juridique aux pays en développement. “Les parties devraient trouver un terrain d’entente moyen, entre ceux qui ont une grande ambition et ceux qui n’en n’ont pas du tout, mais rien ne bouge d’en bas”, ajoute Cate Bonacini, de la même ONG.Une résolution possible serait de “passer par un vote” sur le texte, estime l’observateur issu d’une ONG.Mais cela irait à l’encontre des traditions, la plupart des grands traités (eau, accidents industriels, pollution de l’air…), sauf celui sur les ventes d’armes, ayant été adopté selon les règles de l’ONU par consensus.En cas d’impasse en fin de négociation, un pays peut le proposer et “le comité est alors légalement obligé” de procéder au vote, dit à l’AFP Eirik Lindebjerg, du WWF. 

Prêt-à-porter en crise: après Jennyfer, Groupe Beaumanoir reprend partiellement Naf Naf

Un sauvetage en demi-teinte: Groupe Beaumanoir vient de reprendre partiellement l’enseigne Naf Naf, qui était en redressement judiciaire, sauvant près de la moitié des 600 employés et conservant une dizaine de boutiques sur une centaine, mais pour les exploiter sous ses autres marques.De fait, les magasins du plus malin des trois petits cochons vont disparaître dans l’immédiat, même si Groupe Beaumanoir, qui a racheté la marque, ne s’interdit pas de “donner un nouveau souffle” à Naf Naf dans un avenir plus ou moins proche.Mercredi, les vendeuses et clientes de ses magasins parisiens se préparaient déjà à l’inéluctable. “Naf Naf vous dit au revoir”, pouvait-on alors lire sur plusieurs affichettes placardées sur les vitrines. Dans un climat de déstockage morose, portants dégarnis et cartons entassés, les employées dénonçaient auprès de l’AFP des directions successives qui “n’écoutent pas” et qui “reproduisent les mêmes erreurs”.De fait, la marque “Au Grand Méchant Look” a connu trois redressements judiciaires successifs, dont le dernier en mai en raison de difficultés de trésorerie.Cinq candidats dont deux sérieux s’étaient alors positionnés pour reprendre en partie Naf Naf: le groupe Amoniss, propriétaire de Pimkie, et Groupe Beaumanoir (Caroll, Bonobo, Cache Cache, Morgan, Sarenza, etc).L’offre d’Amoniss – qui proposait de reprendre 185 salariés et d’en reclasser 26 – a été rejetée jeudi par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le groupe étant “en plan de sauvegarde depuis octobre 2024” et présentant de ce fait “une fragilité financière”, selon la décision que l’AFP a consultée.- Beaumanoir s’étoffe – Ainsi Groupe Beaumanoir a-t-il remporté la mise puisque jouissant d'”une situation financière solide”, a estimé la justice qui a détaillé : “des fonds propres positifs à hauteur de 365 millions d’euros” et “une trésorerie de 187 millions d’euros”.Dans le détail, Groupe Beaumanoir reprend 55 salariés et propose un reclassement à 253 d’entre eux, a rappelé le tribunal dans sa décision. Et entend exploiter 12 des 102 boutiques existantes, sous ses propres marques, dont Caroll.Le groupe familial français fondé par Roland Beaumanoir s’est dit “fier” jeudi dans un communiqué d’avoir racheté Naf Naf, marque “audacieuse et féminine, véritable phénomène de mode des années 90, bien connue pour ses slogans cultes et son style pop coloré” et qui “bénéficie d’une image positive forte ancrée dans le coeur des Français”.Groupe Beaumanoir, qui distribue 13 marques dans 40 pays et 2.700 magasins, et qui emploie près de 15.000 personnes, selon son site, avait déjà racheté partiellement la marque chérie des ados Jennyfer en juin, sauvant un tiers des quelque 1.000 emplois alors menacés.En juin 2024, le groupe basé à Saint-Malo avait également annoncé acquérir les activités et l’exploitation des marques américaines de Boardriders (Quiksilver, Billabong, Roxy, DC Shoes, Element, RVCA) en Europe de l’Ouest.Il étoffe donc son portefeuille déjà bien garni avec Naf Naf, marque française lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, en hommage au “petit cochon le plus fort et le plus malin des trois”. Celle-ci acquiert une certaine notoriété en 1983 lorsque sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d’exemplaires.Un succès commercial qui prend de l’ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées, avec pour slogan “Le Grand Méchant Look”.

Sous pression de l’opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb

La loi Duplomb passera-t-elle le crible du Conseil constitutionnel? Les Sages doivent rendre jeudi leurs conclusions très attendues sur la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit, ainsi que sur trois autres textes, notamment la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille.Sur la loi agricole, la décision de l’institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen.Présentée comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024, la loi Duplomb a été l’objet d’un fort mouvement de contestation malgré l’été, poussé par les défenseurs de l’environnement. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.Un rassemblement est prévu à partir de 16H00 devant le Conseil constitutionnel à l’initiative du collectif opposé à cette loi et représentant les signataires de la pétition.  En cause notamment: la réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Nocif pour la biodiversité, mais toujours autorisé ailleurs en Europe, le retour de l’acétamipride est réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes. Pour les parlementaires de gauche, qui ont saisi les Sages, le texte est contraire à la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle. Notamment son principe de précaution, ainsi que le “droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé”.La gauche condamne également la procédure utilisée à l’Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l’avaient rejeté d’emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés – dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis – empêchant leur examen dans l’hémicycle. “Il faut déconstruire ce message qui consiste à penser qu’on ne voulait pas le débat”, a assuré jeudi sur franceinfo le député écologiste Benoît Biteau. La gauche voulait “même saisir l’opportunité de ce texte pour un vrai débat sur l’agriculture”, a-t-il expliqué, rappelant que ce qui “menace” la souveraineté alimentaire de la France, “c’est l’effondrement de la biodiversité, c’est le dérèglement climatique, c’est pas la suppression d’une molécule ou d’une autre”. Mais difficile, même pour les experts en droit, de deviner quelles interprétations le Conseil constitutionnel, présidé par Richard Ferrand, privilégiera.La jurisprudence n’est à première vue pas favorable aux requérants. L’institution s’est déjà prononcée par le passé sur l’utilisation au Sénat d’une procédure de rejet équivalente – sans censurer.”Les échanges internes” des membres de l’institution de l’époque néanmoins “révèlent une gêne constante face à ces manœuvres procédurales”, a relevé dans une tribune l’ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, appelant à protéger le droit d’amendement, affirmé dans la Constitution.Sur le fond, les Sages avaient aussi validé en 2020 une dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes – mais temporaire, et tout en reconnaissant leurs “incidences sur la biodiversité” et “risques pour la santé humaine”. Dans la loi Duplomb, la dérogation est prévue en cas de “menace grave compromettant la production agricole”, mais sans limite de temps – seule une clause de revoyure est prévue après trois ans. – Promulgation? -La FNSEA, puissant syndicat agricole dont est issu le sénateur LR Laurent Duplomb, n’a pas voulu s’exprimer avant la décision. Pour Véronique Le Floc’h, présidente du deuxième syndicat Coordination rurale, une censure sur l’acétamipride serait hypocrite: “Il aurait fallu que l’Etat donne des vrais moyens pour trouver des alternatives” face aux ravageurs. Mais pour la Confédération paysanne, troisième syndicat, la loi Duplomb répond “à des intérêts très particuliers d’une filière”, et non à la “colère agricole” de 2024 et aux problématiques de revenu des agriculteurs.De nombreuses sociétés savantes ont appelé le Conseil constitutionnel à censurer la loi, rappelant la “présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides” et “certains cancers” ou autres pathologies. Les parlementaires requérants visent aussi d’autres mesures du texte, adopté début juillet avec les voix de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Entre autres: la facilitation des procédures d’autorisation de construction pour certains ouvrages de stockage d’eau.En cas de validation de la loi jeudi, les regards se tourneront vers Emmanuel Macron, qui aura quinze jours pour la promulguer… ou demander une deuxième délibération au Parlement, comme le pressent les contempteurs de la loi.- “PLM” -Autre texte aux forts enjeux politiques examiné par le Conseil: la réforme dite “PLM”. Elle instaure deux scrutins dans les trois plus grandes villes de France: l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Les Sages ont été saisis par des députés et sénateurs de gauche, ainsi que les sénateurs Les Républicains.Le PS parisien pointe une réforme conçue pour favoriser la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), et augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris en 2026.Les Sages doivent également se prononcer jeudi sur la loi de “refondation” de Mayotte, notamment ses nombreuses mesures migratoires, ainsi que sur l’allongement de la rétention administrative pour certains étrangers.

Les nouveaux droits de douane américains entrent en vigueur pour des dizaines d’économies

Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont devenus effectifs jeudi, esquissant le nouvel ordre commercial mondial voulu par Donald Trump.Ces surtaxes, entrées en vigueur à 04H01 GMT, une semaine après la signature du décret par le président américain, viennent remplacer, pour les économies concernées, celle de 10% appliquée depuis avril sur quasiment tous les produits entrant aux Etats-Unis.Il s’agit, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et ses partenaires, qui “profitent” d’après lui de la première puissance économique.”Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les Etats-Unis d’Amérique”, a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l’échéance. Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%. L’Union européenne (UE), le Japon ou la Corée du Sud, qui comptent parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, sont désormais concernés par un taux d’au moins 15%.Avant l’entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant dans le pays était de 18,4%, le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l’Université Yale.Cette hausse devrait porter ce taux à près de 20%, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Cela en ferait le plus élevé depuis le début des années 1930, selon le Budget Lab.Et de nouvelles annonces devraient suivre, puisque le locataire de la Maison Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs importés.Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100%, a-t-il précisé mercredi.- Sept accords -Certains pays ont tenté jusqu’au dernier moment de faire revenir les Américains sur leur décision, à l’image de la Suisse, frappée par un taux punitif de 39%. La présidente helvète Karin Keller-Sutter et son ministre de l’Economie, Guy Parmelin, sont rentrés jeudi matin après d’ultimes négociations à Washington.Le gouvernement suisse a annoncé jeudi la tenue d’une “séance extraordinaire en début d’après-midi” de son Conseil fédéral.Pour l’heure, alors que le gouvernement américain assurait que “des dizaines d’accords” seraient signés ces derniers mois, tout juste sept se sont matérialisés, notamment avec l’Union européenne, le Japon ou le Royaume-Uni.Il s’agit le plus souvent de pré-accords, devant être formalisés, accompagnés de promesses d’investissements massifs aux Etats-Unis.Rare exception, le Mexique a échappé aux nouvelles hausses. Le président Trump a prolongé de 90 jours les conditions douanières dont il bénéficie actuellement, à savoir 25% sur les produits entrant aux Etats-Unis en dehors de l’accord de libre-échange nord-américain.La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s’étant accordées le mois dernier sur le maintien d’une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations: les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30%, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10%.En revanche, l’heure n’est pas à la détente avec le Canada, qui a vu le 1er août augmenter la surtaxe appliquée sur ses produits, à 35%.Le Premier ministre canadien, Mark Carney, en a cependant relativisé l’impact, estimant que plus de 85% des exportations vers son voisin n’étaient pas concernées.- Recomposition -L’administration Trump se montre particulièrement ferme avec certains pays. Donald Trump a ainsi signé la semaine dernière un décret imposant 50% de surtaxe douanière au Brésil, entré en vigueur mercredi. Là encore, les nombreuses exceptions font que moins de 35% des produits sont concernés, selon Brasilia.Cette surtaxe fait office pour Donald Trump de représailles contre les poursuites visant l’ex-président Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite à l’élection de 2022.L’Inde doit composer avec des droits de douane de 25%, qui passeront dans trois semaines à 50% sur certains produits, Donald Trump lui reprochant le manque d’ouverture de son économie et ses achats de pétrole russe sous sanction.Le Premier ministre Narendra Modi s’est dit prêt jeudi à payer “personnellement le prix” de la défense de l’Inde: “Nous ne compromettrons pas les intérêts de nos agriculteurs, de notre secteur laitier, de nos pêcheurs”, a-t-il déclaré à New Delhi.Les pays commencent à s’adapter à l’offensive douanière: le Brésil, qui a déposé plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), veut aider ses entreprises à diversifier leurs débouchés.Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d’une économie largement endettée.L’impact des droits de douane continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l’inflation (+2,6% en juin), avec le risque de ralentir la croissance, qui ne devrait pas dépasser 1% en rythme annualisé au second semestre, selon les prévisions.

Prêt-à-porter: Naf Naf repris partiellement par Groupe Beaumanoir (décision du tribunal)

L’enseigne iconique des années 90 de prêt-à-porter féminin Naf Naf, qui était en redressement judiciaire, a été partiellement reprise jeudi par Groupe Beaumanoir (Caroll, Bonobo, Cache Cache, Morgan, Sarenza, etc.), selon une décision de justice consultée par l’AFP.Le groupe a proposé de reprendre la marque Naf Naf et environ 300 salariés sur les quelque 600 que compte actuellement l’enseigne, selon le même document, ainsi que 12 boutiques sur les 102 existantes, mais pour les exploiter sous ses propres marques.Naf Naf avait été placé en redressement judiciaire en mai dernier en raison de “difficultés de trésorerie”, avait alors constaté le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dans sa décision.Sur les cinq candidats, deux sérieux s’étaient alors positionnés pour reprendre en partie Naf Naf: le groupe Amoniss, propriétaire de Pimkie, et Groupe Beaumanoir.Amoniss proposait de reprendre 185 salariés et d’en reclasser 26, peut-on lire dans la décision.Mais jeudi, le tribunal a rejeté son offre, Amoniss étant “en plan de sauvegarde depuis octobre 2024” et présentant de ce fait “une fragilité financière” tandis que Groupe Beaumanoir jouit d'”une situation financière solide”, a estimé la justice qui a détaillé : “des fonds propres positifs à hauteur de 365 millions d’euros” et “une trésorerie de 187 millions d’euros”.Dans le détail, Groupe Beaumanoir reprend 55 salariés et propose un reclassement à 253 d’entre eux.L’enseigne “Au Grand Méchant Look” est en difficulté depuis des années et a connu trois redressements judiciaires successifs.En juin 2024, après un précédent redressement judiciaire, le repreneur turc Migiboy Tekstil s’était engagé à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. A l’époque, la société avait offert plus de 1,5 million d’euros pour reprendre l’enseigne française.Ce faisant, l’entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.