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Taxe de séjour: après Airbnb, Oléron fait condamner Le Bon Coin

La plateforme internet Le Bon Coin a été condamnée à payer un total de 410.000 euros à la communauté de communes de l’île d’Oléron (CDCO), en Charente-Maritime, pour des manquements relatifs à la taxe de séjour, a appris l’AFP lundi auprès de l’avocat de la collectivité.Ce jugement du tribunal judiciaire de La Rochelle a été rendu le 29 juillet, à peine trois mois après la condamnation en appel d’une autre plateforme, Airbnb, à verser plus de 8,6 millions d’euros à la CDCO dans une affaire similaire.”Nous nous réjouissons de cette nouvelle victoire qui démontre que toutes les plateformes peuvent être sanctionnées si elles violent la loi. La loi est la même pour tous, tant pour Airbnb que la plateforme Leboncoin”, a commenté Me Jonathan Bellaiche, qui porte également une action contre Booking engagée par la collectivité oléronnaise.Le jugement, consulté par l’AFP, condamne la société Le Bon Coin à payer 380.000 euros d’amendes civiles en sanctionnant des manquements répétés à son obligation de collecte de la taxe pour 384 séjours réservés entre 2020 et 2022 via la plateforme.À cette somme s’ajoutent deux amendes civiles de 10.000 euros chacune, au titre du manquement à l’obligation de reversement de la taxe de séjour sur la même période et du manquement à l’obligation de déclaration, ainsi que 10.000 euros de frais de justice.La CDCO réclamait plus d’un million d’euros d’amendes civiles dans le cadre de cette procédure.Le Bon Coin, qui met en relation des hébergeurs avec des touristes pour des locations de logements réservées et payées en ligne, a invoqué notamment le droit à l’erreur.Mais l’argument a été rejeté par le tribunal au motif que dans les échanges qu’elle a eus avec la collectivité, la plateforme “n’invoquait aucune erreur mais contestait la taxation au réel” des séjours concernés, en refusant de communiquer les fichiers nécessaires à sa mise en œuvre.En outre, durant 21 mois, elle a refusé de verser les sommes demandées pour la taxe de séjour, avant de payer ces 22.108 euros en décembre 2023.

Rémunération controversée d’Elon Musk: Tesla accorde 29 milliards de dollars d’actions à son patron

Le constructeur automobile Tesla a accordé à Elon Musk 96 millions d’actions Tesla pour une valeur d’environ 29 milliards de dollars, alors que l’énorme plan de rémunération du patron de Tesla fait toujours l’objet d’une bataille en justice.Elon Musk a obtenu l’autorisation de racheter 96 millions d’actions Tesla au prix de 23,34 dollars, c’est-à-dire leur prix d’exercice au moment de l’adoption du plan de rémunération du patron de Tesla en 2018, a indiqué le constructeur dans un document déposé auprès du régulateur boursier américain, lundi.A la clôture de la Bourse de New York vendredi, l’action a terminé à 302,6 dollars, ce qui valorise cette rémunération “intérimaire” à quelque 29 milliards de dollars.La rémunération d’Elon Musk fait l’objet d’une bataille judiciaire depuis des années. Un plan, validé en 2018 en assemblée extraordinaire par Tesla, prévoyait de remettre à M. Musk des actions Tesla en fonction de l’atteinte de plusieurs objectifs sur dix ans. Ce plan était estimé lors de son adoption à quelque 56 milliards de dollars.Mais une juge du Delaware, saisie par un actionnaire, l’a annulé en janvier 2024. Cette dernière a en effet considéré que les actionnaires avaient reçu des informations “erronées” et “trompeuses” au sujet du conseil d’administration et du comité de rémunération, en amont de l’assemblée générale au cours de laquelle le plan avait été approuvé.Le feuilleton s’est ensuite poursuivi. Mi-juin 2024, le méga plan de rémunération a de nouveau été validé par les actionnaires de Tesla. Avant d’être de nouveau rejeté par la justice du Delaware en décembre l’an dernier.- “Retenir Elon ” -Tesla, qui a fait appel de la décision, a depuis mis en place un comité spécial chargé d’étudier la question.”La rémunération d’Elon Musk continue de se trouver dans un vide juridique malgré deux votes distincts des actionnaires qui l’ont largement soutenue”, a expliqué la compagnie sur X, lundi.”De plus, nous n’avons pas de calendrier clair pour la résolution, car nous attendons encore non seulement une décision, mais aussi une date d’audience devant la Cour suprême du Delaware”, a-t-elle déploré.Or, “retenir Elon est plus important que jamais auparavant”, précise le constructeur, qui entend donc “prendre des mesures pour honorer l’accord conclu en 2018”.Longtemps tête de file des voitures électriques, Tesla connaît des difficultés depuis plusieurs mois. Il a ainsi annoncé fin juillet une baisse de 16% de son bénéfice net au deuxième trimestre, affecté par un repli des ventes de véhicules, dans un contexte de concurrence accrue.L’implication de son patron Elon Musk dans la sphère politique, auprès de l’administration Trump – avant de s’en détacher -, a aussi pesé sur les ventes.Tesla doit en outre négocier un virage crucial lié à la conduite autonome et à l’intelligence artificielle (IA). M. Musk a assuré qu’une fois l’autonomie “déployée à grande échelle au second semestre” 2026, la situation s’améliorerait.”Musk reste le principal atout de Tesla et ce problème de rémunération a été une préoccupation constante des actionnaires depuis le début du feuilleton du Delaware”, ont commenté dans une note les analystes de Wedbush Securities.A l’ouverture de la Bourse de New York, le titre de Tesla gagnait 1,3% à 306,5 dollars aux alentours de 13H31 GMT.

En Irlande, des cerfs-volants géants pour produire de l’électricité

Sur la côte venteuse de l’ouest de l’Irlande, des chercheurs font voler d’immenses cerfs-volants, toutefois pas pour s’amuser mais pour produire de l’électricité renouvelable.”Nous utilisons un cerf-volant pour capturer le vent, et un générateur à sa base capte l’énergie”, explique à l’AFP Padraic Doherty, de l’entreprise néerlandaise Kitepower à l’origine du projet.Un modèle de 60 mètres carrés vient d’être sorti d’un hangar sur le site d’essai de Bangor Erris, petite ville du comté de Mayo, ouvert en septembre 2023.Une équipe achemine l’engin jusqu’au générateur, avant de les relier à l’aide d’un câble.Le cerf-volant, doté d’un système de cordes et de poulies, s’envole dans les airs et agit comme un “yo-yo ou un moulinet de pêche”, détaille Padraic Doherty.Il peut atteindre une altitude de 400 mètres, avant de redescendre à 190 mètres. Un mouvement répété qui permet d’atteindre près de 30 kW de puissance.L’énergie produite est stockée dans des batteries, similaires à celles utilisées pour les panneaux photovoltaïques. Selon ses concepteurs, un seul cerf-volant suffirait à recharger une batterie de 336 kilowattheures.”C’est une quantité d’énergie significative, suffisante pour alimenter un avant-poste isolé, une petite île, une station polaire ou même un chantier de construction”, affirme Andrei Luca, responsable des opérations chez Kitepower.Les côtes tempétueuses de l’Irlande, dont le gouvernement cherche à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz, sont un terrain de jeu idéal pour tester cette nouvelle technologie, baptisée “énergie éolienne aéroportée”.- “Révolution” -“Nous assistons à une révolution dans l’énergie éolienne”, assure Andrei Luca, tandis que son équipe veille à la bonne trajectoire du cerf-volant à l’aide d’un logiciel de pilotage.Selon Padraic Doherty, l’un des principaux atouts du système est sa mise en service rapide: “Nous pouvons l’installer en 24 heures et l’emmener n’importe où”.De plus, contrairement aux “éoliennes traditionnelles”, il ne nécessite pas de creuser “des fondations couteuses en argent, en temps et en énergie”, ajoute-t-il.Son associé Andrei Luca résume: le cerf-volant est “bien moins invasif au niveau du paysage, produit une énergie propre et ne dépend pas d’une chaîne d’approvisionnement en carburant pour fonctionner”.Une démonstration de son efficacité a eu lien en janvier, lors de la tempête Eowyn, qui a provoqué d’importantes coupures de courant à travers le pays: le cerf-volant “a fourni une électricité ininterrompue avant, pendant et après la tempête”, affirme M. Luca.L’éolien est depuis longtemps présenté comme un secteur d’avenir en Irlande. Mais le déploiement à grande échelle des turbines, sur terre comme en mer, se heurte à des retards administratifs et aux limites de capacité du réseau électrique.Le gouvernement vise 20 gigawatts d’éolien offshore d’ici à 2040, et au moins 37 d’ici à 2050. En 2024, les parcs éoliens ont fourni environ un tiers de l’électricité du pays, selon Wind Energy Ireland (WEI), principal lobby du secteur.Pour Mahdi Salari, chercheur à l’University College de Cork, dans le sud du pays, la capacité des cerfs-volants à capter les vents en altitude avec peu d’infrastructures “les rend particulièrement adaptés aux environnements isolés, en mer, ou aux usages mobiles”.Il reconnaît toutefois que Kitepower devra relever des défis en matière de “réglementation, de sécurité et de fiabilité du système”. Mais cette technologie, selon lui, pourrait s’imposer là où “la disponibilité du foncier, les coûts ou les contraintes logistiques freinent le développement des éoliennes traditionnelles”.

La Bourse de Paris en hausse, plus optimiste sur la Fed

La Bourse de Paris évolue dans le vert lundi, au début d’une séance sans rendez-vous majeur, surfant sur une probabilité accrue d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans la foulée d’un rapport sur l’emploi décevant aux Etats-Unis.Vers 9H40 (heure de Paris), l’indice vedette prenait 0,76% à 7.603,14 points, en hausse de 56,98 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait plongé de 2,91%, après l’annonce d’une hausse du taux de chômage en juillet aux Etats-Unis, signe, selon certains investisseurs, que la politique protectionniste de Donald Trump commence à plomber la première économie mondiale.Mais désormais, les marchés prennent la nouvelle du bon côté: ce ralentissement attendu accroît la possibilité que la Fed baisse prochainement ses taux d’intérêt pour relancer l’activité, ce qui est positif pour les actions. La prochaine réunion de la Fed aura lieu mi-septembre.”Les investisseurs semblent privilégier cette lecture optimiste de la situation, misant sur l’augmentation des chances d’un prochain assouplissement monétaire”, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.”La probabilité d’une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en septembre est passée de 38% à plus de 80%” dans les attentes des analystes, a relevé Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank.En dehors de ces considérations, la séance s’annonce calme, la saison des résultats d’entreprises étant quasi terminée. Les volumes d’échanges sont en général très faibles en août sur les marchés.Le bilan, pour les 39 entreprises sur 40 (de l’indice CAC 40 de Paris) ayant présenté leurs résultats au cours des dernières semaines, est un bénéfice net cumulé à 51,8 milliards d’euros, en baisse de 28% par rapport au premier semestre 2024. Le chiffre d’affaires cumulé est de 827,6 milliards d’euros, en légère baisse de 1%. La période a été marquée par l’incertitude sur les droits de douane imposés par Donald Trump aux entreprises européennes. L’euro s’est fortement apprécié face au dollar, plombant les exportateurs.Côté obligataire, le taux d’emprunt français à dix ans atteignait 3,35%, au même niveau que vendredi en clôture.Bonduelle pousseLe spécialiste français des légumes en conserve (+5,31% à 8,33 euros) a confirmé vendredi son objectif de rentabilité opérationnelle courante, “grâce à la poursuite du redressement des activités nord-américaines, la bonne tenue des activités en Eurasie et un strict programme de maîtrise des coûts”, selon un communiqué.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les marchés boursiers européens ont ouvert en hausse lundi, début d’une séance sans rendez-vous majeur, surfant sur une probabilité accrue d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans la foulée d’un rapport sur l’emploi décevant aux Etats-Unis.Dans les premiers échanges, vers 7H07 GMT, Paris prenait 0,41%, Francfort 0,54% et Londres 0,20%. Milan gagnait 0,86%.

L’avenir d’Altice France conditionné à une décision cruciale sur sa dette

Le destin d’Altice France devrait être, au moins en partie, scellé lundi avec la décision du tribunal des activités économiques de Paris, dans le dossier de la restructuration de sa gigantesque dette.La décision des juges, qui doivent se prononcer lundi après-midi sur la validation de la procédure de sauvegarde accélérée, pourrait remettre en question la restructuration de la dette, primordiale pour la maison-mère de SFR.Au terme d’un bras de fer de plusieurs mois, le groupe du milliardaire Patrick Drahi avait annoncé en février être parvenu à un accord avec ses créanciers pour alléger sa colossale dette de 24,1 milliards d’euros. D’après les termes de l’accord, les créances du groupe doivent être réduites de plus de 8 milliards, pour atteindre 15,5 milliards d’euros. Mais pour le mettre en œuvre, Altice France doit encore obtenir la validation du tribunal.Cette étape, qui pouvait s’apparenter à une formalité, s’est transformé en point d’interrogation majeur. Car lors de l’audience relative à la sauvegarde accélérée, le 22 juillet, le ministère public a requis l’adoption du plan, mais a demandé que trois des sociétés du groupe, SFR, SFR Fibre et Completel (branche dédiée aux entreprises) soient exclues du plan. De quoi remettre en question son équilibre: pour la direction de l’entreprise, l’accord doit inclure toutes les sociétés du groupe. Une décision – même en partie – défavorable anéantirait la future transaction. – “La fin de l’histoire” -Le scénario d’une adoption partielle du plan, et de l’exclusion des trois filiales, irait dans le sens des demandes formulées par les syndicats du groupe. Pour le comité social et économique (CSE), qui a refusé de rendre un avis sur le plan de sauvegarde accélérée, les sociétés du groupe, et notamment SFR, “rentables et solides financièrement (…) ont été intégrées de force dans un schéma d’endettement dont elles ne tirent aucun bénéfice”. “Ces filiales-là ne sont pas endettées, n’ont jamais souscrit de crédit auprès des créanciers avec qui cet accord a été passé, mais c’est tout de même nous qui sommes garants du remboursement de ces dettes et qui ferons les frais du remboursement”, a affirmé auprès de l’AFP Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT.Le groupe, de son côté, a réaffirmé l’importance de cette réduction de dette record pour l’avenir de l’entreprise, et craint de se retrouver dans sa position pré-négociation, avec une dette colossale qui menace sa viabilité.”L’équation était simple: le succès de la négociation ou la fin de l’histoire”, a martelé la direction d’Altice France, qui rappelle avoir obtenu l’accord de la totalité des créanciers. Tandis que les représentants du personnel voient dans le plan de sauvegarde un “projet de démantèlement” qui aboutira à la vente des filiales et à des suppressions d’emplois, la direction qualifie l’opération d'”exclusivement financière, sans aucun impact sur la vie opérationnelle, commerciale, sociale, du groupe”.Discret face aux rumeurs d’un potentiel rachat de SFR, le PDG d’Altice France, Arthur Dreyfuss, avait assuré à la sortie de l’audience de juillet qu’il n’y avait “pas de processus de vente de SFR en cours et aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n’a été reçue à date”. Les concurrents de l’opérateur, favorables à un passage de quatre à trois acteurs sur le marché français, se sont néanmoins déjà exprimés sur le sujet. “Il y a évidemment des discussions préliminaires entre les opérateurs”, a affirmé mardi le directeur financier d’Orange, Laurent Martinez, à l’occasion des résultats semestriels du groupe.

USA: les droits de douane sont “quasiment définitifs”, selon le représentant au Commerce

Les nouveaux droits de douane de Donald Trump sont “quasiment définitifs” et ne devraient pas faire l’objet de négociations dans l’immédiat, selon le représentant américain au Commerce, qui a également défendu les mesures commerciales prises par le président à l’encontre du Brésil.”Ces droits de douane sont quasiment définitifs”, a déclaré le représentant Jamieson Greer sur la chaîne CBS, lors d’une interview préenregistrée, diffusée dimanche.Questionné sur de possibles négociations à la baisse de ces surtaxes douanières, M. Greer a dit qu’elles n’auraient probablement pas lieu “dans les prochains jours”.Donald Trump a signé jeudi le décret fixant le montant des nouveaux droits de douane qui toucheront plusieurs dizaines de pays, allant de 10% à 41%.Ces nouvelles taxes sur les importations prendront effet, pour l’essentiel des pays, le 7 août, afin de permettre aux douanes de s’organiser pour leur collecte.Les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de la Corée du Sud seront taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L’Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des surtaxes de 20%.Pour les huit économies avec lesquelles les Etats-Unis ont conclu un accord, dont l’UE et le Japon, les droits de douane “sont plus ou moins fixés”, a affirmé de son côté le principal conseiller économique de Donald Trump, Kevin Hassett, sur la chaîne NBC dimanche.Mais pour les dizaines de partenaires commerciaux avec lesquels aucun accord n’a été trouvé, “nous nous attendons à ce que les négociations se poursuivent”, a-t-il ajouté.Ces droits de douane sont aussi un moyen de pression politique pour Donald Trump. Le Brésil, coupable aux yeux du locataire de la Maison Blanche de poursuivre en justice son allié d’extrême droite, l’ancien président Jair Bolsonaro, va voir ses produits entrant aux États-Unis taxé à 50%.”Le président a constaté au Brésil, comme dans d’autres pays, un mauvais usage de la loi, un mauvais usage de la démocratie”, a souligné le représentant au Commerce.”Il est normal d’utiliser ces outils (tarifaires) pour des questions géopolitiques”, a-t-il ajouté.Le juge de la Cour suprême du Brésil chargé du procès de Jair Bolsonaro a affirmé vendredi que la justice brésilienne ne se plierait pas aux “menaces” de l’administration Trump.

Pétrole: L’Opep+ achève un cycle de hausse de production

Poursuivant leur stratégie de reconquête des parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l’Opep+ ont, comme prévu par le marché, augmenté une nouvelle fois leurs quotas lors d’une réunion dimanche, bouclant un cycle entamé en avril. Les huit ministres de l’Énergie ont décidé d’un “ajustement de la production de 547.000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production requis en août”, précise le communiqué de l’Opep.Cette hausse est “largement prise en compte dans les prix”, selon Giovanni Staunovo d’UBS, qui ne prévoit pas de remous à la réouverture des marchés lundi. Le cours du Brent, référence mondiale, évolue actuellement autour de 70 dollars. On est loin des sommets à 120 dollars atteints au printemps 2022 à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine mais l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) préfèrent désormais se concentrer sur la reconquête du terrain.Ils ont opéré ce tournant ces derniers mois après avoir longtemps lutté contre l’érosion des prix en organisant une raréfaction de l’offre via plusieurs coupes de production.C’est l’une d’elles, de 2,2 millions de barils par jour consentie par l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman qui a été réintroduite sur le marché. Avec la hausse annoncée, l’Opep+ signe le retour complet de cette tranche – ainsi que 300.000 barils par jour accordés spécifiquement aux Emirats arabes unis – un an avant ce qui était prévu à l’origine. – “Trouver un équilibre” -L’horizon pour les prochains mois est plus incertain, “notre scénario de base parie sur le fait que le groupe marquera ensuite une pause dans ses hausses”, avance Warren Patterson, chez ING. Les prix de l’or noir ont mieux résisté que ce qu’avaient anticipé les observateurs au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée, notamment depuis la guerre entre l’Iran et Israël. De plus, entre mars et juin, l’augmentation effective de la production a été moindre que celle des quotas affichés sur la même période, soulignait récemment M. Staunovo dans une note.Mais “le marché devrait connaître un excédent (d’offre de pétrole) important à partir du quatrième trimestre de cette année, et l’Opep+ devra veiller à ne pas aggraver cet excédent”, juge M. Patterson.”L’alliance s’efforce de trouver un équilibre entre regagner des parts de marché et éviter une chute brutale des cours du pétrole” afin de ne pas faire fondre ses bénéfices, ajoute Tamas Varga, de PVM. L’Arabie saoudite, son membre le plus influent, compte particulièrement sur la rente pétrolière pour financer ses projets d’investissement et de modernisation du pays. Pour l’instant, le retour des autres coupes de production (environ 3,7 millions b/j) doit être discuté lors de la prochaine réunion ministérielle de l’Opep+ fin novembre, avec cette fois l’ensemble des 22 membres, mais les huit pays “se réuniront le 7 septembre 2025”, indique l’Opep.- Environnement instable -Bousculé du côté de la demande par la politique commerciale erratique menée par Donald Trump et du côté de l’offre par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l’approvisionnement, l’avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts. Dernier rebondissement en date, le président américain a donné mardi un délai de “dix jours” à Moscou pour mettre un terme au conflit en Ukraine, sous peine de sanctions américaines contre la Russie.”Nous allons imposer des droits de douane et d’autres choses”, a averti le milliardaire républicain, qui avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100% sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d’assécher les revenus de Moscou.Le locataire de la Maison Blanche a notamment ciblé l’Inde, deuxième importateur de barils russes avec environ 1,6 million barils quotidiens depuis le début de l’année. Cela pourrait inciter l’Opep+ à poursuivre son offensive. Mais elle “ne réagira qu’en cas de perturbations réelles de l’offre”, estime Giovanni Staunovo.

Comment payer le loyer ? L’autre crise provoquée par les opérations antimigrants de Trump

Lorsque son mari a été arrêté par la police de l’immigration début juillet près de Los Angeles, Martha a été brutalement séparée du père de ses deux filles. Mais elle a aussi perdu le salaire qui lui permettait de garder un toit sur la tête.”C’est le pilier de la famille, (…) il était le seul à travailler”, dans une station de lavage auto, raconte cette sans-papiers mexicaine, s’exprimant sous pseudonyme. “Il n’est plus là pour nous aider, nous soutenir moi et mes filles.”A 39 ans, elle rejoint soudainement la cohorte de précaires qui luttent pour ne pas finir à la rue dans le comté de Los Angeles, région à l’immobilier prohibitif, qui compte le plus grand nombre de sans-abris aux Etats-Unis après New York.Son appartement de 65m2 à Buena Park, une banlieue de la mégapole californienne, se loue 2.050 dollars par mois. Pour parer au plus pressé, elle a trouvé en urgence un travail de nuit dans une usine, payé au salaire minimum. Cela lui procure assez d’argent pour ne pas se faire déloger, mais ne couvre pas toutes ses obligations.”Je dois payer l’assurance de la voiture, le téléphone, le loyer et leurs dépenses”, énumère-t-elle en montrant ses filles de six et sept ans, qui ont besoin de fournitures scolaires pour la rentrée. “Ca fait beaucoup de frais.”- “Tempête” -Combien de temps peut-elle tenir comme cela, avec à peine trois heures de sommeil au retour de l’usine, avant de s’occuper de ses filles ?”Je ne peux pas vous dire”, murmure-t-elle, les yeux dans le vague.Los Angeles, où un tiers de la population est immigrée et qui compte plusieurs centaines de milliers de sans-papiers, a été déstabilisée par l’intensification des descentes de la police de l’immigration (ICE) depuis juin.Des escouades d’agents masqués ont ciblé les magasins de bricolage, les lavages auto ou les arrêts de bus. Résultat, plus de 2.200 personnes ont été arrêtées en juin, dont 60% n’avaient aucun antécédent judiciaire, selon des documents internes d’ICE analysés par l’AFP.L’offensive anti-immigration de Donald Trump éreinte la main-d’œuvre latino-américaine, qui figurait déjà parmi les premières victimes de la crise du logement dans la région, explique Andrea Gonzalez directrice adjointe de l’association CLEAN Carwash Worker Center.”Une tempête plus grande se prépare. Il ne s’agit pas seulement des personnes qui ont été arrêtées, mais aussi de celles qui restent”, résume l’Américaine de 36 ans. “L’inquiétude, c’est que les gens finissent à la rue.”Son organisation aide plus de 300 foyers en galère, qui voient leurs revenus s’effondrer, soit parce qu’un de leurs membres a été arrêté, soit parce qu’ils ont trop peur pour retourner au travail. Elle a notamment allongé plus de 30.000 dollars pour aider une vingtaine de familles à payer leur loyer, mais couvrir les besoins de tous n’est tout simplement “pas soutenable.”- Aides financières -Conscients du problème, les responsables démocrates locaux tentent d’instaurer des aides financières pour les familles affectées. Le comté de Los Angeles compte créer un fonds dédié et la ville va aussi lancer le sien, alimenté par des financements philanthropiques sans recourir à l’argent du contribuable.Certaines familles pourraient ainsi bénéficier de cartes contenant “quelques centaines” de dollars, a assuré mi-juillet la maire, Karen Bass.Mais pour Mme Gonzalez, ces initiatives sont loin de suffire. Les sommes évoquées n’atteignent souvent “même pas 10% du loyer” d’une famille, pointe la militante.La région devrait instaurer “un moratoire sur les expulsions” locatives, comme pendant la pandémie, plaide-t-elle. Sans quoi, le cortège de 72.000 sans-abris de Los Angeles risque de gonfler à nouveau, après deux années de légère baisse.”Ce que nous vivons en ce moment est une urgence”, s’alarme-t-elle. Un moratoire rassurerait Maria Martinez. Le mari sans-papier de cette Américaine de 59 ans a été arrêté dans un lavage auto mi-juin à Pomona, une autre banlieue à l’Est de Los Angeles. Depuis, elle doit compter sur l’aide de ses enfants pour payer son loyer de 1.800 dollars, que son allocation handicap de 1.000 dollars ne suffit pas à couvrir.”C’est stressant”, lâche-t-elle. “On s’en sort tout juste.”

Origine florale, provenance: dans les coulisses de l’analyse des miels

Sur de petits flacons empilés à côté de microscopes, on peut lire “miel d’acacia” ou “de bruyère”. Critiqué pour ses pratiques commerciales et ses importations, le leader européen Famille Michaud Apiculteurs vante ses efforts de traçabilité et plaide pour leur généralisation à la filière.L’entreprise connue pour sa marque phare Lune de Miel a ouvert à la presse les portes de son laboratoire AB-Labo à Gan, près de Pau. A l’intérieur, des techniciens étudient la caractérisation de ses miels, l’analyse de leur authenticité et la détection de “contaminants environnementaux comme les pesticides ou le glyphosate”, explique Laurence Thomazo, sa responsable.  “Notre combat, c’est l’analyse, insiste Romain Le Nouaille, directeur marketing du groupe, parce que le miel fait partie des cinq produits les plus fraudés au monde”.A partir de la mi-2026, une nouvelle directive européenne imposera d’ailleurs la mention des pays producteurs sur les bocaux, avec la part en pourcentage de chaque origine.”C’est très bien, cela va dans le sens de la transparence, mais ces pourcentages ne sont pas détectables sur le produit fini, il faut que les analyses soient faites en amont”, estime Romain Le Nouaille.- Explosion de la fraude -Entre 2021 et 2022, 46% des 320 lots testés dans 18 Etats de l’Union européenne lors de leur importation étaient potentiellement falsifiés, des analyses révélant notamment l’adjonction non étiquetée de sucre. Le chiffre n’était que de 14% entre 2015 et 2017.  Plusieurs types de fraudes sont scrutés: celle à l’origine géographique, soit qualifier de français un miel qui ne l’est pas, celle à l’origine florale – un miel d’acacia n’est pas un miel toutes fleurs – et l’adultération par ajout de sirop.En mai 2024, l’UFC Que-Choisir a déposé plainte contre Famille Michaud pour “pratique commerciale trompeuse”, dénonçant un marketing estampillé “français”, alors que seuls 30% des miels mis en pot par l’entreprise le sont. Le parquet de Pau a toutefois classé sans suite cette procédure en mai dernier, une décision accueillie “avec satisfaction par Famille Michaud qui a toujours contesté toute infraction à l’égard du consommateur”, selon son avocat Me Olivier Leroy.Le groupe, qui revendique produire plus de 16.000 tonnes de miel avec 600 apiculteurs “partenaires” dans l’Hexagone, a déposé plainte à son tour pour “dénonciation calomnieuse”. En avril, Famille Michaud Apiculteurs a accepté de régler un redressement fiscal, marquant la fin du conflit qui l’opposait aux Douanes depuis 2013 après un contrôle sur du miel importé de Chine, tout en invoquant toujours un “désaccord technique” sur les méthodes d’analyses.Récemment, un laboratoire autrichien a utilisé l’ADN pour démasquer le faux miel importé dans l’UE. Cette nouvelle méthode, “encore trop fraîche et pas assez aboutie”, “mérite d’être confrontée à la même analyse dans d’autres laboratoires pour pouvoir prouver sa fiabilité”, juge Laurence Thomazo. – Production française insuffisante -Pour Chistophe Vossier, membre de la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAP) exerçant dans la Drôme, Famille Michaud ne “fait pas vivre” la filière française. Il aimerait que “les miels importés viennent en complément et pas en remplacement”, rappelant que sa fédération demande depuis longtemps que “la provenance soit écrite sur la façade du pot, de façon claire, pas seulement en petit sur un coin”.  “Cette année, on va exploser tous les chiffres de récolte et on aura du stock sur les bras parce qu’ils (Famille Michaud) n’en prendront pas plus, ou alors à des prix dérisoires.” Face à “un kilo de miel d’Ukraine à 1,70 euros, on est trois à quatre fois plus cher, on ne peut pas rivaliser”, ajoute-t-il. Selon France Agrimer, depuis 2022, la France a importé plus de 30.000 tonnes de miel par an, principalement de Chine (20 %), d’Espagne (17 %), d’Ukraine (16 %) et d’Allemagne (8 %).”En France, on consomme entre 45 et 50.000 tonnes de miel par an, et on en produit environ 20.000, donc on est en déficit”, précise Romain Le Nouaille. Selon l’industriel, le manque de structuration de la filière – 60.000 apiculteurs recensés mais seulement 4% de professionnels – induit “un manque de visibilité sur les volumes produits”, problématique au moment des négociations commerciales avec la grande distribution.