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La santé libérale descend dans la rue contre les économies imposées

Kinésithérapeutes, infirmiers, médecins, dentistes, sages-femmes, orthophonistes ou encore pharmaciens exerçant en libéral se mobilisent mardi à Paris malgré la canicule pour protester contre “le blocage” de la revalorisation de leurs tarifs et autres mesures d’économies face au dérapage budgétaire de l’Assurance maladie.Initié par 13 organisations syndicales réunies au sein du collectif des #SoignantsTrahis, ce mouvement de contestation interprofessionnelle débutera à 11H00 par un rassemblement sur la place des Invalides.Le cortège s’élancera vers le ministère de la Santé, avec un départ avancé aux alentours de 13H00 en raison de la vague de chaleur écrasante qui sévit en France depuis plusieurs jours et dont le pic est attendu mardi et mercredi. Paris sera d’ailleurs placé en vigilance rouge. “Nous aurons des brumisateurs et des fontaines à eau, et nous sommes assurés que les gens pourront venir avec des gourdes et des bouteilles”, a dit à l’AFP Sébastien Guérard, kinésithérapeute et président des Libéraux de santé.Le plan d’économies du gouvernement prévoit notamment de reporter au 1er janvier 2026 les hausses de tarifs initialement prévues au 1er juillet 2025 pour certains spécialistes.L’intersyndicale y voit “un mépris ouvert du système conventionnel et des accords”, et les soignants libéraux rappellent que ces mesures sont prises en réponse à une situation économique dont ils ne sont pas responsables. “Une politique de santé responsable ne peut reposer durablement sur des intentions non suivies d’effet”, fustige le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, qui signale “un nombre croissant de radiations du tableau pour départ à l’étranger de kinésithérapeutes, prioritairement vers la Suisse et le Québec”.- Baisse des remises sur les génériques -Une autre colère anime les syndicats de pharmaciens d’officines: le projet gouvernemental de baisser à un taux compris entre 20 et 25% le plafond de remises commerciales consenties par les fabricants aux pharmacies sur les médicaments génériques.Actuellement, les remises sont plafonnées à 40% maximum du prix du générique.Celles-ci étant déclarées auprès de l’Assurance maladie, l’Etat peut voir quel industriel a accordé des rabais et lui demander ensuite des baisses de prix.Ces ristournes constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant “un tiers de notre marge”, a indiqué à l’AFP Guillaume Racle, conseiller économie pour l’Uspo, qui évalue le manque à gagner à 600 millions d’euros en cas de plafonnement des remises à 20%, soit “30.000 euros par officine”.”Aujourd’hui, l’Etat surpaye les médicaments chers et sous-paye des médicaments matures”, résume ce pharmacien, observant que “1% des médicaments (en volume) coûtent 42% des dépenses de médicaments de ville”.Le coût moyen des traitements évalués comme n’apportant aucun bénéfice clinique supplémentaire par rapport à ce qui existe “progresse depuis 2021 ainsi que leur dépense totale, alors qu’il diminuait dans le passé”, reconnaît l’Assurance Maladie dans son rapport annuel sur les coûts et les économies de santé.La baisse des prix résultant de celle des remises va avoir une répercussion sur les emplois en officines et risque d’aggraver les pénuries de médicaments, alertent les syndicats de pharmaciens.La Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF), syndicat majoritaire, appelle à “une grève des gardes” à compter du 1er juillet.Des groupements d’enseignes de pharmacies (Federgy, UDGPO…) ont pour leur part appelé, dans un tract, les parlementaires à “soutenir le maintien strict de la réglementation actuelle sur la marge des médicaments génériques”.

L’Assemblée en passe d’adopter le projet de loi de “refondation” de Mayotte

Plus de six mois après le passage dévastateur de Chido, les députés s’apprêtent à voter mardi le projet de loi du gouvernement pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France, confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.Le gouvernement vante un texte d’une “ambition politique sans précédent”, pour “concrétiser la promesse républicaine” à Mayotte, où les inégalités avec l’Hexagone restent abyssales.Pour Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, “le projet de loi sort enrichi des débats” et son adoption en fin d’après-midi dans l’hémicycle ne fait pas de doute.Et ce alors que les groupes de gauche devraient voter contre ou s’abstenir pour dénoncer “l’obsession anti-immigrés” du texte, selon les mots de Dominique Voynet (écologiste).Le gouvernement pourra toutefois compter sur les voix du Rassemblement national, qui se félicite d’avoir transformé un texte initialement “trop timide” même s’il ne comble pas tout, a expliqué à l’AFP le député RN Yoann Gillet.Car, au dernier jour de l’examen vendredi, le groupe de Marine Le Pen a engrangé une série de victoires, grâce à la très faible mobilisation de députés sur les autres bancs de l’hémicycle.A tel point qu’au cours des débats, le ministre lui-même a dénoncé l’absence du “socle commun” qui a permis à des mesures “scandaleuses” et “totalement inconstitutionnelles” d’être adoptées.Selon M. Gillet, cet examen montre que “la classe politique, en dehors du RN, a peu de considérations pour Mayotte”.Cette démobilisation a été remarquée et commentée sur l’archipel, affirme à l’AFP la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot), qui s’inquiète du “message catastrophique” envoyé.”Est-ce que ce texte répond à tout ? Non, mais on en a besoin”, assure, par ailleurs, l’élue qui votera en faveur.Elle rappelle l’engagement du gouvernement de décliner “près de quatre milliards” d’euros d’investissements publics pour l’archipel d’ici 2031. Mais dit aussi rester “attentive”, tant que les fonds ne seront pas inscrits dans une loi de Finances. Elle salue une “victoire” introduite par les députés lors de l’examen: la suppression d’ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone.La disposition est très attendue par les habitants de Mayotte qui y voient une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines.Autre disposition phare, le projet de loi prévoit de faire converger le niveau des prestations sociales comme le RSA ou le SMIC entre Mayotte et l’Hexagone dans les cinq ans.Plusieurs amendements du Rassemblement national adoptés vendredi ont avancé cette échéance, avec notamment un alignement total du SMIC dès 2027.- Destruction des bidonvilles -Plus tôt dans la semaine, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus controversées: celles pour lutter contre l’immigration, notamment venant des Comores voisines, et l’habitat informel, deux “fléaux” érigés en priorités par le gouvernement.Une mesure permet par exemple de placer dans une zone de rétention des mineurs accompagnant un majeur faisant l’objet d’une mesure d’éloignement.Une autre permet de faciliter la destruction des bidonvilles, avec la possibilité de déroger à l’obligation d’une offre de relogement ou d’hébergement d’urgence.Pour le député LFI Aurélien Taché, il s’agit de “l’une des pires mesures votées” depuis son entrée à l’Assemblée. “Laisser des gens totalement dehors, avec aucune autre solution que de dormir, sans même un toit, sous la pluie, on a atteint le bas du bas”, dénonce l’élu. LFI votera contre le projet de loi.Celui-ci dit regretter le manque de mobilisation, y compris à gauche, qui a permis au RN de “durcir considérablement” le texte “sur la dernière ligne droite” vendredi.Après le vote à l’Assemblée, députés et sénateurs devront ensuite s’entendre sur une version commune au cours d’une commission mixte paritaire (CMP) prévue le 8 juillet.”Il est évident que la CMP (…) devra nettoyer le texte d’un certain nombre de scories, notamment” les mesures “anticonstitutionnelles” ou “impossibles d’un point de vue économique et financier”, a déclaré à l’AFP Manuel Valls, estimant toutefois tenir “un texte solide”.Confiant, le ministre table sur l’adoption définitive du texte dans les jours qui viennent.

Le train royal britannique s’apprête à marquer son dernier arrêt

Terminus pour un symbole de la monarchie: la famille royale britannique abandonnera bientôt son train, a annoncé le trésorier du roi Charles III lundi soir, mettant fin à une pratique séculaire au titre de réductions des dépenses et de projets de modernisations.Lors d’une intervention sur les finances annuelles, le responsable des dépenses royales James Chalmers a annoncé que la famille du souverain pourrait compter sur l’utilisation de deux hélicoptères pour se déplacer, mais que le train royal serait retiré du service en raison de coûts élevés.Le convoi de neuf wagons sera mis hors service à partir de 2026, d’après la même source.”Tout comme tant d’aspects du travail de la famille royale ont été modernisés et adapter pour refléter le monde d’aujourd’hui, le temps est aussi venu de faire nos adieux les plus chaleureux, au moment où nous cherchons à faire preuve de discipline et à regarder vers l’avant en ce qui concerne notre subvention”, a déclaré M. Chalmers, gardien de la bourse privée, de son titre officiel.La reine Victoria (1837-1901) est la première souveraine britannique à avoir pu compter sur les services d’un train spécialement affrété pour elle.En 2020, le prince William et son épouse Kate ont emprunté le train royal pour effectuer un voyage d’environ 2.000 km au Royaume-Uni pour remercier les travailleurs jugés essentiels durant la pandémie de Covid-19.Le cercueil de la reine Elizabeth II (1952-2022) aurait dû être amené d’Ecosse jusqu’à Londres à bord de ce train mais le projet a finalement été abandonné pour des raisons de sécurité.M. Chalmers a décrit la mesure comme un exemple de la “discipline fiscale” que s’applique la famille royale.Une enquête d’un média britannique publiée l’an dernier a suscité de la colère au Royaume-Uni, en révélant que Charles III et son fils aîné, William, recevaient de l’argent d’organismes publics tout en étant exemptés de certains impôts.L’allocation souveraine, qui subventionne ses obligations officielles et l’entretien des palais, était fixée à 86,3 millions de livres (101 millions d’euros) pour l’année fiscale se terminant en mars 2025.La nouvelle allocation a, elle, été augmentée à 132 millions de livres (154 millions d’euros).Le monarque de 76 ans est soigné depuis début 2024 pour un cancer dont la nature n’a jamais été révélée.

Wall Street poursuit son ascension, portée par l’optimisme commercial

La Bourse de New York a clôturé en hausse lundi, battant des records pour la deuxième séance consécutive, les investisseurs se montrant enthousiastes quant aux négociations commerciales en cours.L’indice Nasdaq (+0,47%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,52%) ont tous deux atteint un nouveau plus haut historique lundi. Le Dow Jones a lui gagné 0,63%.”Les investisseurs se sentent optimistes parce que nous avons eu un trimestre très solide avec des raisons de se sentir confiants du fait de l’apaisement des tensions commerciales (et) des inquiétudes concernant l’inflation”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.D’avril à juin, le S&P a avancé de plus de 10% et le Nasdaq a bondi de plus de 17%. La place américaine a toutefois été largement chahutée sur cette période avec notamment une large déroute en avril déclenchée par la politique protectionniste de Donald Trump.Désormais, “les investisseurs sont optimistes quant à l’annonce d’accords commerciaux transfrontaliers avant la date limite du 9 juillet”, à partir de laquelle d’importants droits de douane doivent être imposés aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.La bonne dynamique de Wall Street s’explique notamment “par le fait que le président Trump a levé l’arrêt des négociations commerciales avec le Canada”, juge Sam Stovall.La Maison Blanche a estimé lundi que le Canada a “cédé” face à Donald Trump en renonçant à sa taxe sur les géants de la tech qui avait conduit le président américain à rompre les négociations commerciales avec son voisin.De son côté, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, se rendra à Washington avant la date butoir du 9 juillet pour tenter de conclure un accord commercial, a-t-il annoncé lundi.Outre les futurs développements sur le plan commercial, les investisseurs vont également surveiller le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, qui pourrait être adopté dès lundi par les sénateurs américains après être passé par la Chambre des représentants.Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’estimer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estimait dimanche que cette “big beautiful bill” augmenterait la dette publique de plus de 3.000 milliards de dollars d’ici 2034.Seront publiés cette semaine, aux Etats-Unis, l’indice d’activité manufacturière ISM pour juin, l’enquête ADP sur les créations d’emplois dans le secteur privé en juin et le rapport du ministère du Travail sur l’emploi en juin.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se détendait, à 4,23%, contre 4,28% vendredi en clôture. Au tableau des valeurs, la plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood s’est envolée (+12,77% à 93,63 dollars), atteignant des nouveaux records après l’annonce du lancement d’actions tokenisées – c’est-à-dire inscrites dans la blockchain – de SpaceX et OpenAI, deux sociétés non-cotées. L’empire américain des réseaux sociaux Meta (Facebook, Instagram) a franchi un nouveau sommet lundi (+0,61% à 738,09 dollars), dans un contexte de substantielles dépenses pour étoffer son équipe dédiée à l’intelligence artificielle (IA).Le groupe Oracle, spécialiste du “cloud” et de l’IA, a bondi de 3,99% à 218,63 dollars après la publication de documents officiels révélant que l’entreprise a signé un nouveau contrat d’hébergement de données qui pourrait lui rapporter jusqu’à 30 milliards de dollars par an à partir de 2028.Le groupe agroalimentaire General Mills a été recherché (+2,55% à 51,81 dollars) après l’annonce de la finalisation du rachat de ses activités américaines dans les yaourts (Yoplait, Go-Gurt…) par le groupe laitier français Lactalis.La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise (HPE) a bondi (+11,08% à 20,45 dollars) à l’annonce d’une résolution trouvée par le ministère de la Justice américain concernant les risques anti-concurrentiels que posait le rachat du spécialiste des équipements de télécommunications Juniper pour 14 milliards de dollars.

Agriculture: compromis trouvé au Parlement sur la loi Duplomb, avec le retour décrié d’un pesticide

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche car elle autorise la réintroduction d’un pesticide interdit, a franchi une étape importante lundi avec la conclusion d’un accord députés-sénateurs sur l’ensemble du texte, laissant entrevoir son adoption définitive.Les sept députés et sept sénateurs réunis à huis clos en commission mixte paritaire (CMP) au Sénat sont parvenus à dégager une version de compromis sur ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”.C’est “un signal fort, attendu et nécessaire, adressé à nos agriculteurs: je salue l’engagement des parlementaires qui ont Å“uvré à cette convergence”, s’est satisfaite la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X.Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative est désormais proche de se concrétiser: un ultime vote sur cette rédaction commune est prévu mercredi au Sénat puis mardi 8 juillet à l’Assemblée nationale.Le vote favorable de la chambre haute, qui penche à droite, ne fait aucun doute. Celui des députés est un peu plus incertain, même si l’addition des voix du Rassemblement national, des Républicains et d’une grande partie du bloc central macroniste semble dessiner une nette majorité pour l’adoption de ce texte réclamé notamment par la FNSEA, syndicat agricole leader.Lundi, en tout cas, la CMP a voté très largement pour le texte de compromis, avec 10 voix pour – RN, LR, centristes et macronistes – et 4 oppositions des socialistes et Insoumis.- Hésitations macronistes -“Ce texte ne va pas résoudre la totalité des besoins des agriculteurs, mais il permet une chose simple: redonner à nos agriculteurs français les mêmes moyens que leurs homologues européens”, s’est félicité M. Duplomb, affirmant avoir eu l’assurance auprès de Gabriel Attal que les élus Renaissance soutiendraient ce texte lors du dernier vote.Au fil des débats, les macronistes avaient néanmoins peiné à masquer leurs divisions devant les mesures les plus irritantes. Et certains de leurs élus pourraient d’ailleurs s’y opposer lors de l’ultime vote.Les opposants ne manqueront pas l’occasion de mettre la pression sur leurs collègues. “Nous appelons ces députés macronistes à la responsabilité. Ce vote sera un vote pour ou contre les questions de santé publique fondamentale”, a martelé auprès de l’AFP la députée Insoumise Manon Meunier, qui s’indigne d’un compromis qui “reprend les pires dispositions votées au Sénat”.”Avec ce texte-là, on n’entend pas les scientifiques, on n’entend pas les alertes de la science, on n’entend pas les alertes du climat”, s’est désolé l’écologiste Benoît Biteau, lui aussi présent en CMP.La disposition la plus sensible est sans nul doute la réintroduction, certes à titre dérogatoire et sous conditions strictes, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018.Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Signal fort” pour la FNSEA -Le dispositif a bien été maintenu en CMP lundi, assorti de quelques aménagements, comme une “clause de revoyure” au bout de trois années de réintroduction, ou encore l’interdiction de planter, sur les zones préalablement traitées, des végétaux qui attirent les pollinisateurs.Le président de la FNSEA a comme Mme Genevard salué dans cet accord “un signal fort” qui prouve que “nos élus ont entendu les agriculteurs”. Il s’agit, a affirmé Arnaud Rousseau dans un communiqué, d'”une première étape concrète qui fait suite aux mobilisations de l’hiver 2024″.”Nous appelons désormais les sénateurs et députés à adopter ce texte les 2 et 8 juillet lors de son ultime examen. Le choix sera simple : soutenir nos agriculteurs ou les abandonner et ainsi priver la France de sa souveraineté alimentaire”, a conclu le dirigeant du premier syndicat de la profession.Autres mesures votées en CMP, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.En revanche, un dispositif sénatorial qui visait à augmenter l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides a été retiré dans le cadre de ce compromis parlementaire, selon plusieurs participants.Ces discussions se sont accompagnées depuis plusieurs jours de nombreuses manifestations. Plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont encore rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.ama-sb-eg-jul-sac-tq/jum

Meta débauche à prix d’or pour rebondir dans l’IA, mais des doutes subsistent

En état d’alerte, Mark Zuckerberg et Meta déboursent actuellement des milliards pour étoffer leur équipe d’intelligence artificielle (IA) et se replacer dans la course, mais cette stratégie fait des sceptiques.Mi-juin, l’empire américain des réseaux sociaux n’a pas hésité à lâcher plus de 14 milliards de dollars pour acquérir 49% du capital de Scale AI, spécialisé dans la mise en état de données utilisées pour développer les modèles d’IA.Le groupe de Menlo Park (Californie) avait auparavant approché plusieurs cibles, dont Perplexity AI, rival autoproclamé de Google, ou encore le joyau de la vidéo IA, Runway.Selon le patron d’Open AI, Sam Altman, Meta a offert une prime individuelle à la signature de plus de 100 millions de dollars à “beaucoup” d’employés d’OpenAI et environ le même montant annuel en salaire.Lundi, dans un memo interne, dont Meta a confirmé le contenu, le PDG Mark Zuckerberg a assuré que pas moins de sept d’entre eux avaient changé d’écurie, tout comme le directeur général de Scale AI, Alexandr Wang, et plusieurs éléments des rivaux Anthropic et Google. D’autres vont suivre, selon lui.Dans un courrier interne, relayé par le site Wired, le responsable de la recherche d’OpenAI, Mark Chen, a dit avoir l’impression que “quelqu’un (s’était) introduit chez (lui) et (avait) volé quelque chose”.Il a assuré que le créateur de ChatGPT était en train de revaloriser des salaires pour contrer l’offensive de Meta et espérait même retenir les partants.Selon plusieurs médias, c’est Mark Zuckerberg lui-même qui a sonné la charge, inquiet de voir Meta distancé dans l’IA générative, malgré des investissements de plusieurs dizaines de milliards.Son dernier grand modèle d’IA, Llama 4, lancé début avril, a déçu.Il arrive derrière tous les poids lourds, américains, chinois et français, dans le classement établi par la plateforme d’évaluation indépendante LMArena sur l’écriture de code, et même derrière son prédécesseur Llama 3 pour l’interface texte.Meta veut intégrer ses nouvelles recrues à une nouvelle équipe dédiée au développement de la “superintelligence”, qui correspond à une IA supérieure aux capacités humaines de compréhension et de réflexion.- “Dépenses incontrôlées” -“Je pense qu’il va réussir à attirer des vrais talents, et il n’avait pas trop le choix”, commente auprès de l’AFP le blogueur Zvi Mowshowitz, “mais ce côté mercenaires est très problématique, sans compter que personne ne veut travailler”, sauf rémunération très élevée, “pour cette société et ces produits”.”Du coup, je ne m’attends pas pas à ce que ça +marche+”, dit-il, c’est-à-dire que Meta reprenne la main dans l’IA.A Wall Street, le titre a enregistré lundi un nouveau sommet historique et la capitalisation approche des 2.000 milliards de dollars, mais des dents commencent à grincer.”Les investisseurs institutionnels se soucient avant tout des liquidités” que dégage l’entreprise (cash-flow) “et de la bonne gestion des capitaux”, décrit Ted Mortonson, analyste chez Baird. “Et en ce moment, il n’y a aucun contre-pouvoir” à Mark Zuckerberg.”Ceux qui ont des actions les gardent pour la publicité IA, sur laquelle Meta est extrêmement bien positionné”, selon lui. “Mais ils sont aussi inquiets de voir ces dépenses incontrôlées.”Lors d’une interview pour le podcast Stratechery, Mark Zuckerberg a expliqué que son groupe comptait offrir bientôt une solution de création publicitaire clef en main directement aux annonceurs et ouvrir ainsi une nouvelle source de revenus.”Cela ne change rien au potentiel de rentabilité à court terme”, considère, pour sa part, Angelo Zino, analyste de CFRA, qui se dit également confiant à un horizon plus lointain, “car cela va créer davantage d’opportunités, de façons de monétiser l’IA, que ce soit via la publicité, les appareils connectés (lunettes et casques) ou même Llama.”Quant à la “superintelligence”, ou l’IA générale, la seconde égalant l’homme et la première le dépassant, “il va encore falloir attendre au moins trois à cinq ans”, prévoit Angelo Zino. “Mais il vous faut recruter ces gens et investir massivement pour être prêt quand on passera à cette phase.””Meta se trouve dans une position unique pour amener la superintelligence au monde”, a écrit Mark Zuckerberg dans son memo, initialement évoqué par Bloomberg. Il voit son équipe “atteindre” un nouveau modèle d’IA “à la frontière”, c’est-à-dire supérieur aux produits existants “dans environ un an”.

Conflits, climat et IA vont rendre l’inflation plus volatile, prédit la BCE

La Banque centrale européenne a averti que de nouveaux défis, allant des tensions commerciales et géopolitiques à l’intelligence artificielle et au changement climatique, pourraient rendre l’inflation plus volatile, justifiant une stratégie de politique monétaire plus souple dévoilée lundi.Ces changements structurels laissent présager des “écarts plus importants par rapport à l’objectif” de 2% d’inflation que s’est fixé l’institution de la zone euro, la poussant à se servir de sa panoplie d’outils “de manière souple (face) aux nouveaux chocs”, selon un communiqué.La stratégie monétaire initiale de la BCE, adoptée en 1998 et revue en 2003, a été révisée la dernière fois en 2021 avec un objectif d’inflation de 2% fixé sur le moyen terme, prenant en compte aussi bien les écarts inférieurs que supérieurs à cette cible.Cette redéfinition s’est révélée efficace “même lors de certains des chocs les plus violents et les plus persistants de l’histoire économique récente”, a salué lundi soir Christine Lagarde, présidente de la BCE en ouvrant le séminaire annuel de la BCE à Sintra.Mais alors que la zone euro est confrontée à des défis économiques et environnementaux croissants, la BCE a présenté un nouveau toilettage de sa stratégie de politique monétaire.”L’avenir est plus incertain, et cette incertitude risque de rendre l’inflation plus volatile”, a dit Mme Lagarde, résumant l’audit selon lesquels changement climatique, intelligence artificielle et fragmentation de l’économie mondiale rendent la trajectoire des prix plus aléatoire.Dans ce contexte, l’ensemble des instruments de politique monétaire dont dispose les gardiens de l’euro — taux directeurs, interventions sur les marchés obligataires, de manière indifférenciée ou en ciblant des États, prêts géants et conditionnés accordés aux banques,… — “demeureront dans la panoplie”, indiquent les conclusions.Mais “le choix, l’élaboration et la mise en Å“uvre de ces instruments seront suffisamment flexibles pour pouvoir répondre de manière souple aux évolutions de l’environnement de l’inflation”.- Leçons tirées -Lancé à l’été 2024, l’exercice de revue stratégique de la BCE a visé à tirer les leçons de la crise ayant poussé l’inflation à des niveaux record en 2021 et 2022, notamment via les prix d’énergie et les ruptures de chaînes d’approvisionnement, les banquiers centraux s’attirant des critiques pour avoir trop tardé à réagir.”Il est important de tirer des leçons des épisodes passés”, a expliqué le chef économiste de la BCE, Philip Lane.Le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui décide de la politique monétaire, tiendra compte “non seulement de la trajectoire la plus probable de l’inflation et de l’économie, mais également des risques et incertitudes qui l’entourent”, selon le communiqué.”Bon nombre de ses conclusions se reflètent déjà dans notre conduite actuelle de la politique monétaire”, a souligné Mme Lagarde, citant l’exemple des différents scénarios élaborés par la BCE sur l’impact des éventuelles mesures douanières américaines.La BCE s’engage aussi à tenir compte des “effets du changement climatique” et de “la dégradation de la nature” pour conduire la politique monétaire.Il manque des “mesures concrètes pour décarboner ses opérations (sur les marchés) ou verdir ses garanties (apportées par les banques contre l’octroi de prêts), un dossier bloqué depuis quatre ans”, regrette Clarisse Murphy, Chargée de campagne banques centrales au sein de l’ONG Reclaim Finance.Les annonces du jour ont laissé les observateurs sur leur faim, Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, évoquant un communiqué “très prudent”.”Sans surprise, l’évaluation par la BCE de sa révision de la stratégie de politique monétaire est clairement positive et empreinte d’autosatisfaction”, ironise Carsten Brzeski, chez ING.La prochaine revue de la stratégie de la BCE est prévue pour 2030.

Audiovisuel public: le texte rejeté dès l’entame des débats à l’Assemblée

Les députés ont rejeté dès le début des débats lundi la réforme de l’audiovisuel public, énième péripétie pour un texte au parcours chaotique, rejeté par les salariés concernés, mais que la ministre de la Culture Rachida Dati continue à défendre bec et ongles.La proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Les députés de gauche, rejoints de manière inattendue par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social, face aux bancs clairsemés de la coalition gouvernementale.Les représentants des groupes de gauche se sont réjouis à l’unisson de ce vote. “C’est un immense revers pour Rachida Dati et elle le mérite, parce que sa réforme était mal préparée”, s’est félicité le député PS Emmanuel Grégoire, qui ambitionne d’affronter Mme Dati à Paris lors des élections municipales de mars 2026.”La gauche ne voulait pas débattre. C’est une étape franchie. Le texte ira plus vite au Sénat”, a commenté le cabinet de la ministre auprès de l’AFP.La chambre haute pourrait examiner le texte dès la semaine prochaine selon une source parlementaire. Une source gouvernementale assure, de son côté, que “ce n’est pas arbitré”. Le Premier ministre François Bayrou avait apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Face à la presse, comme dans l’hémicycle, Mme Dati a défendu une réforme qu’elle porte à bout de bras depuis des mois, et qui serait l’un des rares trophées dont elle puisse se prévaloir rue de Valois.”Il nous faut un chef d’orchestre, sortir du fonctionnement en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique, une stratégie cohérente et coordonnée”, a-t-elle dit.- “Gâchis” -Pour le RN, le vote de la motion était une manière d’abréger les débats, alors que près de 1.300 amendements avaient été déposés, principalement par la gauche. “Il y en a marre de voir la gauche faire de l’obstruction systématique sur quasiment tous les textes dans l’hémicycle”, a expliqué à la presse le député RN Philippe Ballard.Le député du groupe MoDem Erwan Balanant a lui regretté un “gâchis démocratique” et un “gâchis pour l’audiovisuel”, alors même que son groupe avait des “réticences” sur le texte.Ce rejet signe-t-il une défaite personnelle pour la ministre, accusée d’avoir contribué à tendre les débats ces derniers mois ?”Dati a été trop violente ces dernières semaines. Elle s’est mis à dos beaucoup de députés centristes qui ne veulent plus lui offrir une victoire politique”, a décrypté lundi une source au sein de l’audiovisuel public.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+” (membres de catégories socioprofessionnelles favorisées).Dans l’hémicycle, Mme Dati a dénoncé les “violentes attaques contre (sa) personne”. “Cette réforme n’est pas la réforme de Rachida Dati”, c’est une réforme “dans l’intérêt évidemment de l’ensemble des Français”, a-t-elle soutenu.Un point de vue combattu par les syndicats des médias concernés. Une grève illimitée a démarré jeudi à Radio France pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à ce projet de réforme, que les syndicats jugent “extrêmement dangereux” tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe.A France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction a compté 15% de grévistes au cours de la journée.Plusieurs centaines de salariés s’étaient rassemblées lundi à la mi-journée à proximité du ministère de la Culture, scandant “Rachida Dati démission”.

L’ONU appelle à “relancer le moteur du développement” face au “chaos climatique”

Dénonçant les attaques contre le “multilatéralisme”, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé lundi à “relancer le moteur du développement” face au “chaos climatique” et aux conflits internationaux, lors d’une conférence sur le financement du développement. “Aujourd’hui, le développement et son grand catalyseur — la coopération internationale — sont confrontés à des vents contraires massifs”, a mis en garde M. Guterres au premier jour de cette rencontre de quatre jours organisée à Séville, en Espagne, frappée par une chaleur caniculaire.”Nous vivons dans un monde où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Un monde avec une économie au ralenti, des tensions commerciales croissantes et des budgets d’aide décimés. Un monde secoué par les inégalités, le chaos climatique et des conflits déchaînés”, a-t-il poursuivi.Dans ce contexte, il faut “accélérer les investissements” et “relancer le moteur du développement”, a insisté le responsable de l’ONU, en appelant la communauté internationale à investir “dans les domaines ayant le plus grand impact”, comme “les écoles” et “les énergies renouvelables”.Cette rencontre se tient dans un contexte particulièrement sombre pour l’aide au développement, touchée de plein fouet par la réduction de l’aide humanitaire décidée par Donald Trump, qui a supprimé 83% des financements de programmes à l’étranger de l’agence de développement USAID.Avec 63 milliards de dollars d’aide publique en 2024, les Etats-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG, désormais confrontées à d’importantes difficultés, d’autant que d’autres capitales, comme Paris et Londres, ont aussi réduit leurs aides.- Les Etats-Unis absents -“Dans un monde où la communauté des donateurs se réduit de manière drastique et dramatique, il est temps de faire un pas en avant”, a martelé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, en appelant à faire de la conférence de Séville une “opportunité” pour “corriger” cette trajectoire.Reconnaissant des “contraintes” sur les capacités de financement des pays riches, liées notamment aux “tensions” pesant sur leurs finances publiques, le président français Emmanuel Macron a lui critiqué la “guerre commerciale” imposée par Donald Trump, accusée de “tuer” les pays pauvres et émergents.Il ne s’agit pas de demander “des faveurs” mais “de l’équité” et “des investissements”, a insisté de son côté son homologue kenyan William Ruto.Une cinquantaine de chefs d’Etat et gouvernement participent à cette conférence dite FfD4, la quatrième du genre depuis 2002. Les Etats-Unis, eux, n’ont envoyé, personne: ils ont décidé mi-juin de quitter la table des négociations, en raison d’un désaccord contre le texte soumis aux délégationsCe document de 38 pages, dit “engagement de Séville”, propose une série de solutions pour les pays du Sud, confrontés selon l’ONU à “un déficit de financement estimé à 4.000 milliards de dollars par an” pour tenir leurs objectifs de développement fixés dans le cadre de l’Agenda 2030.- “Message aux puissants” -Cela “nécessitera des ressources à une échelle et à un rythme sans précédent”, a prévenu lundi le président de la Banque mondiale Ajay Banga, en appelant les acteurs du développement à se mobiliser face à “l’augmentation de la dette” et aux défis posés par le changement climatique.”Nous savons qu’il n’y a pas assez d’argent du côté des gouvernements, des organisations philanthropiques ou des institutions de développement pour répondre à toutes les promesses. C’est pourquoi nous avons besoin du secteur privé”, a-t-il souligné.L'”engagement de Séville”, formellement adopté lundi, appelle pour cela à une remise à plat de l’architecture financière internationale, avec une place plus importante accordée aux pays du Sud dans les institutions financières et une meilleure coopération contre l’évasion fiscale.Ce document – qui doit être complété par des annonces unilatérales dans le cadre d’une “plateforme pour l’action” – ne sera cependant pas contraignant sur le plan juridique. De quoi agacer les ONG, qui regrettent un manque d’ambitions et de solidarité de la part des pays riches.Répondant à une question de l’AFP, Antonio Guterres a reconnu lors d’une conférence de presse des “résistances” et adressé un “message aux puissants”: “Il est préférable pour eux de réformer le système maintenant plutôt que d’attendre et de se heurter à des résistances lorsque les rapports de force changeront”.

A Lyon, la canicule fait suer ouvriers et restaurateurs

Sous un soleil de plomb qui frappe le quartier bétonné de la Part-Dieu, ilôt de chaleur lyonnais, Mohamed Nassime et son équipe finissent de poser des dalles de béton devant la gare avant d’aller se réfugier au frais.Chapeau en palmier sur la tête, tee-shirt glissé dessous, le chef du chantier constate : “à part l’eau, il n’y a pas de solution” pour faire face aux températures écrasantes qui touchent la France et particulièrement ce quartier très minéralisé de Lyon, où le thermomètre a atteint 38°c lundi.Travailler sous la chaleur, les ouvriers en ont “l’habitude” et surtout leurs horaires ont été aménagés, relativise le Marocain, gants de protection aux mains.Depuis trois jours, les employés de cette société de revêtement de sol commencent tôt le matin avant que le soleil n’arrive à son zénith, et s’arrêtent parfois dès 10H00.Un décret renforçant les obligations des entreprises pour protéger leurs employés lors des canicules sera publié mardi, quand seize départements passeront en vigilance rouge, sur les 84 en alerte orange lundi.Plusieurs entreprises ont déjà aménagé leurs horaires: avec des livraisons de béton décalées en fin de journée, les ouvriers reprendront à 18H00, où le quartier de la Part-Dieu passe dans l’ombre grâce à ses hauts bâtiments, explique Mohamed Nassime.A Bellecour, à côté de la grande place en terre rouge où le mercure grimpe aussi en flèche, Mohamed Abdesamad commence lui son chantier à 6H00 du matin et finit à 14H30. Entre les deux, cet ouvrier à dû reboucher un trottoir en plein soleil. “C’est un peu dur, mais on n’a pas le choix”, dit-il, des gouttes de sueur ruisselant sur son visage.En Espagne, où le thermomètre a frôlé 46°C, deux ouvriers de voirie sont morts samedi à Barcelone et Cordoue.- “Brûlures” -Les horaires adaptés restent une gageure pour certains métiers, comme les restaurateurs, qui doivent se plier à une forte demande sous des températures extrêmes.Pendant les périodes de canicule, “je perds 4 à 5 kilos”, explique Mohamed Vicente, gérant d’un kebab à Lyon, car “on est littéralement en nage” du matin au soir. “C’est comme si tu étais dans un sauna toute la journée, à la différence qu’on fait des efforts physiques en plus”, souffle-t-il, et il n’y a “pas d’échappatoire”.Son restaurant, situé lui aussi dans l’ilôt de chaleur de la Part-Dieu, est climatisé, mais la température de sa cuisine reste insupportable.”Une friteuse à 200 degrés, une machine à kebab avec 4 flammes, les frigos, même la hotte elle n’arrive pas à tirer tout ça”, énumère le gérant, qui peine à se remettre de son week-end passé à servir de la fast-food sur un stand à un festival.”On a servi, sous 37 degrés, 6.000 repas en deux jours, avec les machines” qui émettent de la chaleur en plus, relève-t-il, “on a tous souffert”.”Et je passe les détails des brûlures liées à la transpiration”, ajoute le restaurateur.Une rue plus loin, derrière un stand de sandwicherie proposé par une brasserie, Marie Venet s’éponge le visage avec un torchon. Un ventilateur balaie ses cheveux attachés, mais dehors, sans la climatisation, “c’est dur”, explique cette employée de 48 ans.Seule solution, des bouteilles d’eau et les allers-retour à l’intérieur de la brasserie climatisée où elle va récupérer des commandes. “Ca me permet de me mettre un peu au frais”, explique l’employée, mais “je suis toujours là entre midi et quinze, toujours à ce poste”.