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Nissan: perte nette annuelle de 4,1 milliards d’euros, 20.000 suppressions d’emplois prévues

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a essuyé en 2024-2025 une perte nette annuelle colossale, plombé par une douloureuse restructuration qui le conduira d’ici 2027 à fermer 7 usines et à supprimer 20.000 emplois, soit 15% de ses effectifs mondiaux.”Nous avons une structure de coûts très élevée. Pour compliquer les choses, le marché mondial est volatil et imprévisible, rendant la planification et l’investissement de plus en plus difficiles”, a déclaré mardi le PDG Ivan Espinosa.Nissan, dont le français Renault détient 35%, a enregistré une perte nette de 671 milliards de yens (4,1 milliards d’euros) sur l’exercice décalé achevé fin mars. Renault a dit mardi s’attendre lui-même à un impact négatif de 2,2 milliards d’euros au premier trimestre 2025 en raison des difficultés du constructeur japonais.Cette contre-performance s’explique notamment par les coûts liés au plan de redressement engagé: fortement endetté, non rentable et miné par l’essoufflement des ventes sur ses marchés-clés, Nissan avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production.Il avait dans le même temps annoncé viser 9.000 suppressions de postes dans le monde. Un chiffre finalement porté mardi à 20.000 au total d’ici l’exercice budgétaire 2027.”Nous ne ferions pas cela si ce n’était nécessaire pour survivre”, a assuré M. Espinosa.Nissan ajoute qu’il “consolidera le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d’ici l’exercice 2027 (…) et accélérera les réductions des dépenses d’investissement”.L’entreprise a récemment abandonné son projet, tout juste approuvé, d’une usine de batteries au lithium d’un milliard de dollars dans le sud du Japon.- “Incertitude” -Nissan, dont l’action a perdu 40% sur l’année écoulée, reste sous la pression d’un énorme endettement: les agences de notation ont abaissé sa note et l’ont placée en catégorie spéculative, Moody’s pointant sa “faible rentabilité” et “sa gamme de modèles vieillissants”.Lors des trois premiers mois de 2025, il a encore vu ses ventes mondiales plonger de 5,5% sur un an, à quelque 869.000 véhicules, plombées par la Chine (-27,5%), le Japon (-9,8%) et l’Europe (-3,4%).Les perspectives restent moroses: à l’effritement de la demande s’ajoute la guerre commerciale engagée par Washington.Le constructeur a réalisé en 2024-2025 un chiffre d’affaires stable (-0,4%) de 12.633 milliards de yens (76,9 milliards d’euros), et attend des revenus du même ordre pour l’exercice 2025-2026 entamé début avril. Mais -chose rare- il n’a dévoilé aucune prévision de bénéfices pour ce nouvel exercice.”L’incertitude liée aux politiques douanières américaines nous empêche d’estimer rationnellement nos prévisions annuelles”, explique M. Espinosa. Depuis avril, Washington surtaxe à 25% les voitures importées aux Etats-Unis. Or, Nissan y a réalisé l’an dernier 30% de ses ventes mondiales: 924.000 véhicules, dont 45% étaient importés du Japon et du Mexique.Parmi les constructeurs japonais, Nissan sera probablement le plus durement touché, explique à l’AFP Tatsuo Yoshida, analyste chez Bloomberg Intelligence.Dans l’immédiat, Nissan assure disposer de stocks “importants” chez ses concessionnaires américains, mais ensuite il sera confronté à un dilemme: répercuter les surtaxes sur les prix de vente pourrait dissuader sa clientèle, prévient M. Yoshida.-“Urgence accrue”-Le groupe apparaît fragilisé: il avait entamé fin 2024 avec Honda des négociations en vue d’un mariage pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial, mais les discussions se sont effondrées mi-février.Cette débâcle a précipité le départ du PDG Makoto Uchida, remplacé par M. Espinosa, qui entend muscler le “plan de redressement”. “Nissan doit donner la priorité à son amélioration continue avec une urgence accrue”, a réaffirmé ce dernier mardi.Soucieux de gagner en efficacité, Nissan entend “réduire la complexité des pièces (détachées) de 70%” et accélérer ses efforts censés “réduire significativement le délai de développement d’un nouveau modèle à 37 mois”.Enfin, l’entreprise continue de parier sur le vaste marché chinois, où il affronte la concurrence acérée des marques locales: Nissan a vu ses ventes s’y effondrer de 27% sur les trois premiers mois de 2025.Le constructeur s’est pour autant engagé mi-avril à investir l’équivalent de 1,4 milliard de dollars d’ici fin 2026 en Chine, y voyant un marché irremplaçable par son ampleur et le terrain idéal pour tester le développement de véhicules électriques et hybrides.La situation précaire de Nissan pourrait accélérer sa recherche d’un partenaire: aux aguets, le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d’Apple et soucieux de diversification, s’est déclaré ouvert à racheter la participation de Renault dans Nissan.

Trump en Arabie saoudite en quête d’importants investissements

Donald Trump a été reçu en grande pompe mardi en Arabie saoudite, affichant son entente avec le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, lors de la première étape d’une tournée dans le Golfe qui doit lui permettre de moissonner de gros contrats.Le président américain a été accueilli en personne à son arrivée par le prince Mohammed ben Salmane, après avoir eu droit à une imposante escorte de plusieurs avions de combat F-15 saoudiens. Les deux hommes, tous sourires et visiblement à l’aise, se sont ensuite retrouvés au fastueux palais royal pour une longue cérémonie de salutation des membres des deux délégations, suivie d’un déjeuner.   Le président américain était accompagné des principaux membres de son cabinet ainsi que des grands patrons américains, notamment son conseiller Elon Musk vu dans une rare costume, en train de discuter avec le prince. M. Trump se rendra par la suite au Qatar et dans les Emirats arabes unis.Si l’on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François, il s’agit du premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début du second mandat. – Frénésie diplomatique -Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage international. La décision de faire passer à nouveau les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant et leur immense potentiel économique.La tournée devrait être marquée par des annonces de contrats mirobolants, de la défense à l’aviation, en passant par l’énergie ou l’intelligence artificielle.Une perspective bienvenue pour le président américain, qui peine à convaincre ses concitoyens du bien fondé de sa politique économique “L’Amérique d’abord”.En janvier, Mohammed ben Salmane, s’était engagé à injecter 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, un chiffre que Donald Trump, adepte d’une diplomatie transactionnelle, lui a demandé de porter jusqu’au montant faramineux de 1.000 milliards.Mardi, tous deux participent à Ryad à un forum économique où doivent être signés certains des accords promis.Mais le républicain, qui se flatte de maîtriser l’art du “deal” diplomatique autant qu’économique, devra bien évidemment aborder avec tous ses hôtes les grands sujets régionaux. Ainsi l’Iran, avec qui les Américains mènent des négociations sur le nucléaire, face à des pays du Golfe désormais mieux disposés face à cette démarche.- Cadeau qatari -Mais aussi Gaza, où la situation humanitaire ne cesse d’empirer.Le président américain s’est entretenu mardi avec Edan Alexander, libéré la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait savoir sur X l’émissaire spécial pour la région, Steve Witkoff.Alors que la guerre continue de faire rage dans le territoire palestinien, la normalisation des relations de l’Arabie saoudite avec Israël, un projet un temps cher à Donald Trump, semble exclue de l’agenda.Ryad assure en effet qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien, une perspective plus lointaine que jamais.Washington a également conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen.Face à une diplomatie américaine d’apparence hyperactive mais dont la stratégie de long terme n’est pas toujours lisible, les Etats du Golfe chercheront donc à comprendre, voire à influencer, la position de Donald Trump sur tous ces grands dossiers, auxquels s’ajoute la situation en Syrie.Le programme de la visite pourrait toutefois être modifié si l’imprévisible président américain se rend jeudi, comme il a dit l’envisager, à Istanbul pour d’éventuelles discussions russo-ukrainiennes.Avant même d’avoir atterri dans le Golfe, Donald Trump s’est attiré de vives critiques de l’opposition aux Etats-Unis, qui lui reproche d’avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.Le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.

60 millions de consommateurs: le conseil d’administration vote contre la recherche d’un repreneur

Le conseil d’administration de l’Institut national de la consommation (INC) a voté contre la recherche d’un repreneur pour le magazine “60 millions de consommateurs”, que le gouvernement souhaite pourtant vendre, a appris l’AFP mardi à l’issue de la réunion.Par huit voix contre sept, les membres du conseil d’administration – qui sont des représentants de l’Etat, des associations de consommateurs, du personnel de l’INC, ainsi que des personnalités qualifiées – ont rejeté les “modalités de la mise en oeuvre” de la précédente délibération, censée aboutir à l’identification “d’acquéreurs” pour le magazine.”C’est un grand soulagement” pour les salariés, a affirmé à l’AFP Bertrand Loiseaux, secrétaire du CSE, peu après les résultats du vote.Le second point à l’ordre du jour du conseil d’administration, qui consistait à autoriser l’INC à lancer un appel aux dons pour soutenir financièrement le magazine, a été adopté.Désormais, les salariés comptent “se mettre à travailler avec la direction sur des scénarios de rebond”, explique M. Loiseaux. Deux options se dégagent à l’heure actuelle. La première est celle retenue par l’ex-ministre chargée notamment de la Consommation Olivia Grégoire, qui souhaitait privilégier l’apport de financements supplémentaires pour relancer le magazine. Mais cette idée a reçu un avis défavorable de la Cour des comptes, institution qui s’assure du bon usage des fonds publics. Pour la Cour, cela s’apparenterait “à une forme de fuite en avant, compte tenu des difficultés financières structurelles du magazine”.L’autre scénario poussé par les salariés serait de “redéfinir le périmètre de service public de l’INC”, afin de “justifier un engagement de l’Etat” et toucher davantage de subventions, expliquait M. Loiseaux avant la tenue du conseil d’administration.Le rejet de la recherche d’un repreneur pour “60 millions de consommateurs” constitue “une victoire sur un vote, mais ça n’entache pas la volonté du gouvernement de vendre le magazine”, avance prudemment auprès de l’AFP Jean-Pierre Béquet, vice-président du conseil d’administration, à l’issue de la réunion.Contacté par l’AFP, le cabinet de la ministre déléguée chargée du Commerce et de la Consommation, Véronique Louwagie, n’a pas répondu dans l’immédiat. En mars, Mme Louwagie indiquait néanmoins vouloir trouver une solution pour “assurer un maintien et un développement pérenne dans le temps” du magazine. M. Béquet craint par exemple que le gouvernement puisse “contourner” ce vote, “en plaçant l’INC sur la liste des opérateurs de l’Etat à supprimer”.  

Les centaines de millions d’euros que l’Europe a accordés à Musk

Des bornes pour voitures électriques, des lancements de satellites: au cours des dernières années, Bruxelles a versé des centaines de millions d’euros à l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, très proche de Donald Trump et très critique de l’UE.Ces financements ont été rendus publics par la Commission, à la suite d’une requête formulée par un eurodéputé. Selon cette liste consultée mardi par l’AFP, le milliardaire a notamment bénéficié de quelque 159 millions d’euros pour développer son réseau de chargeurs pour voitures électriques Tesla sur le continent en 2023.L’UE, responsable du programme de navigation par satellites Galileo, a aussi passé un contrat avec SpaceX, propriété d’Elon Musk, pour le lancement de satellites en 2024. Montant de la facture: 197 millions de dollars, soit environ 177 millions d’euros.Jusqu’en octobre 2023, l’exécutif européen a également diffusé des publicités payantes sur le réseau social X, dont l’acolyte du président américain a pris le contrôle au printemps 2023.”C’est inacceptable!”, a fustigé Daniel Freund, l’eurodéputé à l’initiative de cette requête. L’écologiste allemand a exhorté la Commission à cesser ces financements à Elon Musk, “un ennemi déclaré de l’UE et de nos valeurs fondamentales”.L’homme le plus riche de la planète accuse régulièrement l’Europe de censure en raison de l’enquête que la Commission mène contre son réseau social X, accusé d’entraves à son puissant règlement sur le numérique.Le milliardaire a aussi multiplié les irruptions dans les affaires européennes au cours des derniers mois, accordant notamment un soutien sans équivoque à l’extrême droite allemande.

Cyberattaque contre Marks & Spencer: des données personnelles volées

La chaîne de distribution britannique Marks & Spencer a révélé mardi que certaines données personnelles de ses clients avaient été dérobées dans le cadre d’une cyberattaque dont elle a été victime, qui l’a notamment contrainte à suspendre ses ventes en ligne ou le paiement sans contact.”En raison du caractère sophistiqué de l’incident, certaines de données personnelles (des clients) ont été dérobées”, écrit l’entreprise dans un communiqué.Mais “il est important de noter que ces données n’incluent pas les détails de paiement ou de carte utilisables, que nous ne conservons pas dans nos systèmes, ni les mots de passe des comptes”, a-t-elle ajouté.M&S a écrit à ses clients affectés, sans préciser leur nombre, pour les informer de la situation, leur soulignant “qu’il n’était pas nécessaire de prendre des mesures” en dehors de la réinitialisation de leur mot de passe.”Rien n’indique que ces données aient été partagées”, ajoute la chaîne de magasins, victime de cette attaque depuis le 25 avril.”Nous avons également signalé l’incident aux autorités gouvernementales compétentes et aux forces de l’ordre, avec lesquelles nous continuons à travailler en étroite collaboration”, ajoute-t-elle.Outre M&S, l’enseigne Co-op a également été victime d’une cyberattaque, tout comme le prestigieux grand magasin londonien Harrods, contraint de restreindre l’accès à Internet de ses sites au début du mois.

ArcelorMittal: les salariés à Paris, pour l’emploi et le futur de la sidérurgie

Préserver leur emploi et un avenir pour l’acier français: quelques centaines de salariés d’ArcelorMittal de toute la France se sont rassemblés mardi en région parisienne, pour mettre la pression sur la direction française du sidérurgiste, qui envisage de supprimer plus de 600 postes et entame les discussions sur les contours de ce plan social.”On est venu manifester notre mécontentement, on ne comprend pas les 600 licenciements”, a déclaré à l’AFP Francis Carru, du site de Dunkerque, le plus menacé, devant l’entrée du siège français du sidérurgiste, qui avait des airs de forteresse, avec des dizaines de CRS devant l’entrée.Il craint “pour (son) emploi et les emplois futurs”, redoutant une fermeture de site”, pure et simple.”Mittal mène la même politique partout: il n’investit pas, récolte des aides publiques en milliards et verse des dividendes à ses actionnaires”, a estimé Fabien Segaud, représentant syndical au Comité social et économique central d’Aperam, la filiale inox d’ArcelorMittal, venu de Gueugnon (Saône-et-Loire) “soutenir” ses collègues des hauts fourneaux.Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, avait appelé dans les cortèges du 1er-Mai à profiter du CSE central convoqué mardi, premier round de négociations, pour mobiliser contre un “tsunami industriel, social” à venir.”On refuse totalement ce PSE”, a-t-il déclaré à l’AFP, souhaitant “tout faire pour stopper le processus”. Des salariés sont venus mardi de Dunkerque (Nord), mais aussi Florange (Moselle), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Basse-Indre (Loire Atlantique) ou du Luxembourg.Une proposition de loi de nationalisation déposée”ArcelorMittal est en train, clairement, d’organiser la délocalisation de la production depuis des années, et là, on est face à une urgence, c’est vraiment une question de semaines”, a déclaré la députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, qui a déposé le matin même une proposition de loi de nationalisation d’ArcelorMittal.”La question qui est posée, c’est l’existence de la sidérurgie dans ce pays, tout simplement, (…) on n’a aucune assurance qu’Arcelor se contente des suppressions d’emplois qu’il vient d’annoncer”, a renchéri Eric Cocquerel, député LFI de Seine-saint-Denis, venu soutenir les métallos.C’est impossible d’imaginer que la France ne produise plus d’acier”, a-t-il ajouté, demandant au sidérurgiste une “feuille de route très claire”.Du côté de la CFDT, sa secrétaire générale Marylise Léon a estimé mardi, au micro de franceinfo, “qu’à ce stade, il faut suspendre ce PSE et demander des comptes à ArcelorMittal […] sur ce qui a été fait de l’ensemble des aides déversées à cette entreprise, qui sont à plus 300 millions d’euros”, La décarbonation en suspensAu coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour décarboner les haut fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, ArcelorMittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.Lors d’une réunion avec les représentants des salariés et les élus, mardi dernier, le ministre de l’Industrie a aussi fait part de son intention de “demander à la Commission européenne d’avancer pour rétablir les conditions économiques acceptables pour la production d’acier en Europe”, selon le ministère.Mais les investissements massifs dans la décarbonation de l’acier en France sont déjà enterrés, estime Gaëtan Lecocq: “il y avait cinq emplois qui étaient dédiés à la nouvelle ligne haute tension entre la centrale nucléaire de Gravelines et notre usine à Dunkerque”(Nord), pour préparer le raccordement d’un futur four électrique, et “ces cinq emplois sont supprimés” affirme-t-il.

Confidentialité des données: une action collective lancée en France contre Apple

Deux cabinets d’avocats ont lancé mardi une action collective en France contre Apple concernant des enregistrements d’utilisateurs non consentis par son assistant vocal Siri, dans le sillage du procès qui s’est conclu début 2025 aux Etats-Unis par l’indemnisation des plaignants.”L’idée, c’est de déposer (…) des actions individuelles coordonnées, conjointes, et d’être le plus nombreux possible pour réclamer à Apple un dédommagement”, a indiqué à l’AFP l’avocat Julien Bayou, ancien dirigeant du parti écologiste EELV, à l’origine de cette initiative avec son équipe et celle du cabinet Phaos.Il appelle les détenteurs d’un appareil Apple disposant de Siri ces dix dernières années à se joindre à l’action collective via un site internet dédié – ecoutesabusives.fr – jusqu’à la fin du mois de juin.A l’issue de l’examen des dossiers, les avocats lanceront “une mise en demeure et une tentative de conciliation” avec Apple. Si elle échoue, “nous irons en justice”, a assuré Julien Bayou, confirmant une information du Parisien.Aux États-Unis, le géant américain a accepté le 2 janvier de payer 95 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites de consommateurs américains qui l’accusaient depuis 2019 d’avoir enregistré à leur insu leurs conversations privées via Siri.Dans cet accord, il est précisé que “Apple a toujours nié et continue de nier tout acte répréhensible et toute responsabilité présumés”.Contacté par l’AFP, Apple n’a pas souhaité réagir sur l’action menée en France, renvoyant à des déclarations diffusées en janvier où l’entreprise assurait que Siri avait été “conçu pour protéger la vie privée des utilisateurs”.”Apple ne conserve pas les enregistrements audio des interactions avec Siri, à moins que l’utilisateur ne donne explicitement son accord pour améliorer Siri”, y indiquait également le géant californien.Si cette action collective a pour but d’indemniser les utilisateurs français, Julien Bayou estime que des mouvements similaires pourraient s’enclencher ailleurs dans l’Union européenne.Alors qu’aux Etats-Unis, le montant – encore en discussion –  pourrait tourner autour de quelques dizaines de dollars par plaignant selon lui, il espère que les règles européennes de protection des données (RGPD), plus protectrices, permettent “d’obtenir une réparation de préjudice plus importante”.L’avocat, qui espère réunir plusieurs milliers d’utilisateurs, plaide pour un remboursement à hauteur du prix de l’appareil, voire davantage “en fonction du profil du plaignant” et de la sensibilité des données personnelles concernées, si elles proviennent d’un médecin ou d’un militaire par exemple.En février, le groupe américain a également été visé à Paris par un signalement et une plainte déposés par la Ligue des droits de l’homme (LDH) pour violation de la vie privée en raison d’enregistrements de conversations privées via Siri à l’insu des utilisateurs.

La plus grande usine de e-méthanol en Europe ouvre au Danemark

La production, balbutiante, de e-méthanol, molécule centrale pour décarboner le transport et réduire les émissions de gaz à effet de serre, franchit un premier cap mardi avec l’ouverture au Danemark de la plus grande usine en Europe.”Nous maîtrisons toute la chaîne jusqu’au produit fini qui est ensuite utilisé pour les carburants synthétiques, mais aussi dans l’industrie chimique avec Lego et (le géant pharmaceutique) Novo Nordisk”, explique à l’AFP Jaime Casasus Bribian, responsable chez European Energy, co-propriétaire avec le japonais Mitsui de l’usine.Posé en pleine campagne, à côté du plus grand champ de panneaux solaires d’Europe du Nord et d’une importante station de transformation électrique, l’établissement doit produire jusqu’à 42.000 tonnes, soit 50 millions de litres, de e-méthanol par an.Le site a reçu une subvention de 53 millions d’euros du Fonds d’investissement vert danois.Il fournira le géant du transport maritime Maersk, va être utilisé pour la production de certaines des fameuses briques en plastique de Lego et par Novo Nordisk pour ses stylos à insuline.Le seul groupe Maersk aurait besoin de deux millions de tonnes de méthanol vert par an à l’horizon 2030 s’il veut décarboner de 10% de sa flotte, selon ses propres estimations.Laura Maersk, son premier porte-conteneur à naviguer au e-méthanol viendra se ravitailler au port voisin d’Aabenraa une fois par trimestre et ce carburant lui permettra de tenir un mois.Si European Energy se targue d’être pionnier, la production qui va sortir de son usine reste donc minime.”C’est une initiative encourageante quant au potentiel de développement de la filière”, estime auprès de l’AFP Yann Lesestre, auteur d’un “Observatoire international des e-fuels”, pour le Bureau français des e-fuels, qui la juge cependant trop confidentielle pour être classée parmi les projets qui comptent.”Le retour d’expérience du projet va être intéressant pour vérifier le bon fonctionnement des technologies à une échelle commerciale”, note-t-il.- La Chine en tête -Selon ce rapport, la filière européenne d’e-méthanol rassemble 19% des capacités en projet dans le monde – contre 60% pour la Chine. Le site du chinois Jiangsu Sailboat est opérationnel depuis 2023 et produit 100.000 tonnes.Le Danemark, pionnier des énergies renouvelables et notamment de l’éolien, se félicite d’avoir développé le projet si rapidement, puisqu’il s’est écoulé à peine deux ans entre la délivrance du permis de construire et l’ouverture de l’usine.”C’est une étape très, très importante pour la transition vers l’augmentation de la capacité de production”, assure Camilla Holbech, directrice énergies renouvelables, PtX (transition vers les énergies propres) et coopération internationale au sein de l’association Green Power Denmark, qui rassemble les professionnels danois du secteur.”Notre stratégie consiste à grandir par paliers, la prochaine usine sera trois fois plus grande”, confirme Jaime Casasus Bribian, responsable chez European Energy.”Il est très important de passer aux carburants verts, car nous pouvons ainsi décarboner des secteurs qui ne peuvent a priori pas fonctionner à l’électricité”, au premier rang desquels le transport maritime, insiste Mme Holbech.Entre cette nouvelle industrie et une industrie des combustibles fossiles plus que matures, l’écart de prix à combler est conséquent, ce qui explique le nombre de projets à plus petite échelle, estime-t-elle.La production de e-méthanol pourrait devenir aussi rentable que celle des combustibles fossiles en 2040 à condition que soient réalisés des investissements massifs, selon un rapport de Green Power Danemark.Les deux autres projets d’e-méthanol opérationnels, aux Etats-Unis et en Chine, utilisent du carbone recyclé alors que le projet danois utilise du carbone biogénique, c’est-à-dire contenu dans les matières biosourcées (bois, coton..), selon l’étude du Bureau français des e-fuels. Le e-méthanol ou méthanol vert est produit en mélangeant du dioxyde de carbone (CO2) biogénique et de l’hydrogène vert, lui-même produit par électrolyse, c’est-à-dire la décomposition des molécules d’eau à l’aide d’un courant électrique, issu de sources d’énergie renouvelables. A Kassø, il provient de panneaux solaires.

La Bourse de Paris prudente malgré la trêve commerciale

La Bourse de Paris hésite mardi, restant prudente devant les incertitudes commerciales, l’enthousiasme de la veille après l’annonce d’une trêve entre les Etats-Unis et la Chine sur ce terrain retombant légèrement.L’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, prenait 0,15% vers 09H45 heure de Paris, avec un gain de 11,63 points, pour s’établir à 7.861,73 points. Lundi, il avait terminé en hausse de 1,37% pour s’établir à 7.850,10 points.Les Etats-Unis et la Chine ont mis sur pause lundi leur guerre commerciale en annonçant la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu’ils s’étaient mutuellement imposés et qui ont ébranlé l’économie mondiale.”L’optimisme grandit à l’idée que l’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine marque la fin d’un conflit douanier de grande ampleur”, commente Patrick Munnelly, stratégiste chez Tickmill Group.Concrètement, les deux premières puissances économiques mondiales acceptent de réduire largement – à 30% pour Washington et 10% pour Pékin – les surtaxes qu’ils s’étaient mutuellement imposés, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.Mais après la hausse des marchés lundi, l’enthousiasme semble déjà retomber pour faire place à la prudence.”Rappelons que ce n’est qu’un armistice, pas un traité de paix”, relève Neil Wilson, de Saxo Markets.”L’euphorie des dernières semaines reposait en grande partie sur l’espoir que Washington et Pékin parviennent à des concessions substantielles dans leur guerre commerciale”, rappelle Jochen Stanzl, chez CMC Markets. “Une fois que cet espoir a été en partie réalisé, la question se pose désormais de savoir s’il existe encore de nouveaux catalyseurs pour faire monter les cours.”Et “les conséquences du conflit commercial lancé par Trump devraient continuer à peser durablement sur les marchés mondiaux”, note M. Munnelly.Carmat palpiteLa société Carmat, qui produit et commercialise un cÅ“ur artificiel, a annoncé lundi la finalisation du recrutement pour son essai clinique Eficas et l’accord des autorités françaises pour 21 implantations supplémentaires de sa prothèse commercialisée sous la marque Aeson.Une avancée saluée par les investisseurs, le titre Carmat s’adjugeant 5,12% à 0,84 euros vers 09H45 heure de Paris.

Trump entame en Arabie saoudite une tournée dans le Golfe

Donald Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite, première étape d’une tournée dans le Golfe qui doit lui permettre de moissonner de gros contrats, mais qui ne pourra ignorer les nombreux et brûlants sujets diplomatiques dans la région.L’avion du président américain, escorté avant d’atterrir par plusieurs F-15 saoudiens, s’est posé peu avant 09h50 (06h50 GMT) à Ryad. Il se rendra ensuite au Qatar et dans les Emirats arabes unis, dans le cadre de ce premier déplacement majeur à l’étranger depuis le début de son second mandat. Huit ans plus tôt, Donald Trump avait déjà choisi le royaume saoudien pour son premier voyage à l’international. La décision de faire passer, encore une fois, les riches monarchies pétrolières et gazières du Golfe avant ses alliés occidentaux reflète leur rôle géopolitique croissant, mais aussi les priorités économiques du président américain. Ryad, Doha et Abou Dhabi devraient lui réserver un accueil royal, accompagné d’annonces de contrats mirobolants, de la défense à l’aviation, en passant par l’énergie ou l’intelligence artificielle.Une moisson bienvenue pour le président américain, dont la politique économique faite d’attaques puis de volte-face commerciales laisse ses concitoyens de plus en plus sceptiques. Cette visite s’inscrit dans une séquence diplomatique frénétique pour Washington.Le président américain revendique un rôle déterminant dans la conclusion d’un cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, et se dit prêt à aller en Turquie à la rencontre des présidents ukrainien et russe pour faire avancer les négociations sur une cessation des hostilités en Ukraine.Il a aussi obtenu la libération d’un otage américain à Gaza.- “Mille milliards” -Washington a également mené des pourparlers dimanche avec l’Iran sur le dossier nucléaire, et conclu un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthis au Yémen. Face à une diplomatie américaine très active mais pas toujours lisible, les Etats du Golfe chercheront à comprendre, voire à influencer, la position de Donald Trump sur les grands sujets régionaux, dont Gaza et la Syrie. Mais la priorité sera bel et bien économique. “Des sources à la Maison Blanche ont indiqué que le président se concentrera sur des deals”, écrit Daniel B. Shapiro, chercheur au sein du think tank Atlantic Council. En janvier, le prince héritier saoudien et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, s’était engagé à injecter 600 milliards de dollars dans le commerce et les investissements aux Etats-Unis. “Je demanderai au prince héritier – un type formidable – d’arrondir ça à mille milliards”, avait alors répondu le président américain. Selon un responsable saoudien proche du ministère de la Défense, Ryad, soucieux de préserver les liens de défense avce le grand allié américain, cherche notamment à verrouiller des livraisons de chasseurs F-35 et de systèmes de défense antiaérienne.- “Relation transactionnelle” -“Nous demanderons à ce que les livraisons aient lieu pendant le mandat de Trump”, a-t-il précisé à l’AFP sous couvert d’anonymat.A Ryad, les avis sont partagés parmi les habitants interrogés par l’AFP.  “Cette visite aboutira à des décisions politiques importantes pour la région et dans l’intérêt des pays arabes et musulmans”, pense Khalifa Oneizi, un Saoudien de 47 ans. D’autres sont plus sceptiques: “Je ne suis pas optimiste sur cette visite ni sur ses résultats”, confie Hamad Shahrani, 62 ans.Alors que la guerre continue de faire rage à Gaza, la normalisation avec Israël semble exclue de l’agenda, Ryad assurant qu’aucun progrès n’est envisageable sans l’établissement d’un Etat palestinien.La question des droits humains ne devrait pas non plus troubler le déplacement.”C’est une relation très transactionnelle, dans laquelle les droits humains ne comptent absolument pas”, estime Andreas Krieg, spécialiste du Moyen-Orient.Avant même d’avoir atterri dans le Golfe, M. Trump a déjà suscité la controverse: il lui est reproché d’avoir accepté un Boeing 747-8 offert par la famille royale du Qatar pour remplacer les actuels Air Force One, et l’utiliser après son mandat.Face aux critiques, le président américain a répliqué que l’avion était un “cadeau temporaire”.