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La Bourse de Paris en hausse, entre Fed et résultats d’entreprises

La Bourse de Paris évolue en terrain légèrement positif jeudi, digérant une série de résultats d’entreprises et des propos prudents du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa réunion la veille.Vers 10H02 (heure locale), le CAC 40 prenait 0,29% à 7.884,94 points, en hausse de 19,54 points. La veille, l’indice vedette avait terminé autour de l’équilibre (+0,06%).”L’attention se porte sur les résultats des entreprises, les décisions des banques centrales en matière de taux d’intérêt et l’évolution des négociations commerciales avant l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains”, résume Patrick Munnelly, de Tickmill Group.Les investisseurs digèrent notamment l’annonce de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui a sans surprise laissé ses taux d’intérêt inchangés mercredi.Son président Jerome Powell a estimé que l’institution pouvait encore se permettre d’attendre d’en savoir plus sur la trajectoire de l’économie américaine avant de changer ses taux.Autre point d’attention majeur de la séance: la publication d’une salve de résultats d’entreprises diversement reçus par les analystes.Accor dégringoleL’action du groupe hôtelier Accor plongeait de 9,35% à 44,78 euros vers 7H40 GMT après la publication d’un bénéfice net en baisse de 8% et inférieur aux attentes du marché, pénalisé notamment par les taux de change.Bouygues démoliL’action du géant français Bouygues plongeait de 4,26% à 37,34 euros à la Bourse de Paris jeudi, après avoir présenté ses résultats au premier semestre, dans lesquels il fait notamment état d’un recul de son bénéfice net de 7% sur un an.Société Générale en fanfareLe titre de Société Générale bondissait de 6,19% à 55,60 euros à Paris jeudi après avoir revu à la hausse ses objectifs financiers annuels.Scor cèdeLes marchés ont reçu avec scepticisme les résultats du réassureur Scor (-5,91% à 27,70 euros), qui a réalisé un bénéfice net de 226 millions d’euros, ce qui confirme le redressement de ses comptes en 2025 après le trou d’air de l’année 2024.Wendel plongeLa société d’investissement Wendel plongeait de 8,72% à 84,30 euros, après avoir publié mercredi un bénéfice net au premier semestre à peine positif, de 4,3 millions d’euros, faute de cessions comptabilisées dans ses résultats. Ce montant est 90 fois inférieur à celui publié il y a un an sur la même période.Eramet creuse sa perteLe groupe minier français Eramet plongeait de 9,57% à 47,70 euros, après avoir subi au premier semestre une perte nette de 152 millions d’euros, révisant un de ses objectifs annuels de volumes dans un “environnement macro-économique incertain”.Legrand bien reçuLe fabricant de matériels et d’équipements électriques Legrand (+4,03% à 132,80 euros) a relevé jeudi sa prévision de chiffre d’affaires 2025, tablant sur une croissance entre 10 et 12%, et provoquant une envolée de son cours de bourse.Schneider confirme mais reculeLe spécialiste des équipements électriques Schneider Electric reculait de 1,59% à 235,40 euros, malgré la réaffirmation de ses objectifs financiers pour 2025 après un chiffre d’affaires record au premier semestre.Safran bien orientéLe motoriste français Safran (+4,74% à 294,10 euros) a publié jeudi un bénéfice net ajusté en hausse de 11%, à 1,6 milliard d’euros au premier semestre, “dans un environnement favorable” pour l’aéronautique civile et la défense, et a revu à la hausse ses prévisions pour 2025 .Renault freineLe groupe Renault (-2,32% à 32,42 euros) a vu son bénéfice ajusté, hors impact de Nissan, plonger de 69% au premier semestre à 461 millions d’euros, notamment à cause d’un marché très compétitif en Europe, selon un communiqué diffusé jeudi.

Séoul conclut un accord in extremis sur les droits de douane avec Washington

La Corée du Sud a conclu mercredi un accord commercial in extremis avec les Etats-Unis qui limite à 15% les surtaxes douanières sur la plupart de ses produits au lieu des 25% que Donald Trump menaçait d’imposer, un soulagement relatif pour la quatrième économie d’Asie lourdement dépendante de ses exportations.”Nous sommes parvenus à un accord sur des droits de douane de 15% pour la Corée du Sud”, a annoncé le président américain sur son réseau Truth Social.Il a souligné que Séoul s’était engagé, dans le cadre de cet accord, à investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, et d’acheter 100 milliards de gaz naturel liquéfié (GNL) américain et autres sources d’énergie au cours des 3,5 prochaines années.Donald Trump a invité dans la foulée à Washington, “dans les deux semaines”, son homologue sud-coréen Lee Jae Myung dont ce sera la première visite aux Etats-Unis depuis son arrivée au pouvoir le 4 juin.”Grâce à cet accord, le gouvernement a éliminé l’incertitude entourant les conditions d’exportation et veillé à ce que les droits de douane américains sur nos exportations soient inférieurs ou égaux à ceux imposés à nos principaux concurrents commerciaux”, s’est félicité M. Lee sur sa page Facebook.”Cela crée un environnement dans lequel nos entreprises peuvent rivaliser à armes égales, voire à des conditions plus favorables, avec les principaux acteurs mondiaux”, a-t-il ajouté.- Réactions mitigées -Le chef de cabinet de la présidence sud-coréenne, Kim Yong-bum, a précisé lors d’un point de presse que les exportations automobiles, secteur-clé frappé depuis avril par une surtaxe américaine de 25%, bénéficieraient du nouveau taux réciproque de 15%.”Pour les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques, qui devaient faire l’objet de droits de douane à l’avenir, la Corée devrait bénéficier d’un traitement au moins aussi favorable que celui accordé aux autres pays”, a ajouté M. Kim sans plus de détails.Les six principales associations professionnelles, dont la Chambre de commerce de Corée, ont considéré dans un communiqué conjoint que cet accord “non seulement réduira les incertitudes liées au commerce, mais ouvrira également la voie à un renforcement significatif de la coopération économique entre les deux pays”.D’autres acteurs ont cependant fait part de leur inquiétude.Une poignée de groupes, comprenant notamment des agriculteurs et des organisations syndicales, ont ainsi protesté devant l’ambassade des États-Unis au centre de Séoul, s’opposant à la “folle stratégie de Trump”.Les manifestants tenaient des pancartes disant “Pas de Trump! Pas de Roi!” et ont souligné qu’il pourrait y avoir des négociations supplémentaires lorsque M. Lee rencontrera le président américain.- Septième accord -Le marché américain absorbe la moitié des exportations de voitures sud-coréennes, lesquelles représentent 27% des exportations totales du pays vers les Etats-Unis.En revanche, “l’acier, l’aluminium et le cuivre ne sont pas inclus et demeurent inchangés”, a précisé sur X le négociateur américain Howard Lutnick. L’acier et l’aluminium sont frappés de surtaxes de 50% depuis juin.Le président sud-coréen a précisé que, sur le fonds de 350 milliards de dollars inclus dans l’accord pour encourager les entreprises de son pays à investir aux Etats-Unis, 150 milliards seraient destinés à la construction navale, et le reste à des secteurs comme les semi-conducteurs, les batteries, les biotechnologies ou encore l’énergie.La Corée du Sud, deuxième plus gros constructeur de navires au monde juste derrière la Chine, misait sur ce secteur pour servir de monnaie d’échange dans ses négociations avec les Etats-Unis, dont les chantiers navals peinent à satisfaire la demande intérieure.Il s’agit du septième accord conclu par Washington après ceux avec le Royaume-Uni, le Japon, l’Union européenne, les Philippines, le Vietnam et l’Indonésie.Le président américain a envoyé début juillet des lettres de mise en demeure à des dizaines de ses partenaires commerciaux, les menaçant de droits de douane punitifs s’ils ne concluent pas un accord avec Washington d’ici le 1er août, soit vendredi.En 2024, le déficit commercial des Etats-Unis avec la Corée du Sud était de 66 milliards de dollars, selon les chiffres du département américain du Trésor. 

Les Bourses européennes ouvrent sans élan

Les marchés boursiers européens ont ouvert sans élan jeudi, digérant une vague de résultats d’entreprises et après des propos prudents du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) la veille, accueillis sans entrain.Vers 7H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,19%, Francfort 0,24%, quand Londres (+0,06%) et Milan (+0,05%) restaient à l’équilibre.

Wall Street marque le pas après les propos prudents du président de la Fed

La Bourse de New York a marqué le pas mercredi, plombée par des propos mesurés du président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, qui font reculer les anticipations d’une baisse de taux lors de la prochaine réunion de l’institution en septembre.Après une session globalement dans le vert, le Dow Jones a terminé en recul de 0,38% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,12%. Seul l’indice Nasdaq est parvenu à clôturer en petite hausse (+0,15%).”M. Powell s’est montré plus ferme que ce que les marchés espéraient”, a résumé auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, analyste d’Edward Jones.Selon le patron de la banque centrale américaine (Fed), il reste “beaucoup, beaucoup d’incertitudes à lever” concernant les répercussions de la volée de nouveaux droits de douane imposés sur les produits entrant aux Etats-Unis par le gouvernement Trump.Concernant les négociations commerciales, “nous sommes encore loin de voir où les choses vont aboutir”, malgré une “période très dynamique”, a jugé M. Powell, qui s’exprimait à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la la Fed.L’institution a sans surprise laissé ses taux d’intérêt inchangés mercredi, au niveau qui est le leur depuis décembre, entre 4,25% et 4,50%. “Le marché n’a pas reçu les indices selon lesquels une baisse en septembre était très probable”, ce qui explique sa réaction à la baisse, selon M. Kourkafas.Alors qu’une majorité d’analystes anticipait une baisse des taux lors de la prochaine réunion du FOMC en septembre, ils sont désormais plus circonspects, d’après l’outil de veille de CME.Sur douze membres du FOMC, deux ont voté contre le maintien des taux. Une telle opposition ne s’était pas vue depuis plus de 30 ans.”Mais la majorité du comité revient toujours à l’approche attentiste à laquelle nous sommes désormais habitués”, a relevé M. Koukafas.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à deux ans, l’échéance la plus sensible aux changements de politique monétaire, baissait à 3,87% contre 3,93% à la clôture mardi.L’échéance à dix ans se tendait elle à 4,37%, contre 4,32%.En début de session, Wall Street s’était montrée enthousiaste par la publication de données montrant une économie américaine en meilleure forme qu’attendu.L’activité économique a progressé de 3% au deuxième trimestre aux Etats-Unis en rythme annualisé là où les analystes de MarketWatch tablaient sur 2,3% de hausse du produit intérieur brut (PIB).Une différence marquée alors que le PIB s’était contracté de 0,5% au premier trimestre, en rythme annualisé, en raison d’une ruée vers les importations pour retarder au maximum l’effet des droits de douane mis en place par Donald Trump, investi pour un second mandat en janvier.Publié aussi mercredi, le rapport mensuel du cabinet ADP et de Stanford Lab a fait état de 104.000 postes créés en juillet dans le secteur privé aux Etats-Unis, davantage que les 76.000 attendus par les analystes.A la cote, le loueur de véhicules Avis (-15,41% à 172,46 dollars) a souffert de résultats nettement inférieurs aux attentes pour le deuxième trimestre, notamment un bénéfice net par action de 10 cents, tandis que les analystes l’anticipaient autour de 2 dollars.Le géant pharmaceutique Novo Nordisk (-7,25% à 50,03 dollars) a poursuivi son plongeon, au lendemain de la deuxième révision en baisse de ses prévisions de résultats, plombés par les mauvaises ventes aux Etats-Unis de ses traitements vedette contre l’obésité et le diabète, Wegovy et Ozempic.Le fabricant de motos Harley Davidson (+13,38% à 26,02 dollars) a surfé sur l’annonce d’un partenariat entre sa branche financière et les fonds d’investissement KKR et Pimco.Le groupe agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka et Côte d’Or) a perdu 6,61% à 65,10 dollars, malgré un chiffre d’affaires en nette progression au deuxième trimestre, soutenu par les hausses de prix appliquées à ses produits chocolatés.Après la clôture de Wall Street, l’action de Meta a bondi de plus de 10% lors des échanges électroniques.Le groupe (Facebook, Instagram…) a largement dépassé les attentes au deuxième trimestre, avec 47,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en croissance de 22% sur un an, dont le groupe a dégagé 18,34 milliards de dollars de bénéfice net (+36%), grâce notamment à la hausse des prix publicitaires

Taxe aérienne: Ryanair supprime trois dessertes régionales en France pour l’hiver

En riposte à l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, la compagnie irlandaise Ryanair réduit la voilure en France, désertant trois aéroports régionaux pour l’hiver, et menace de continuer de rediriger ses flux vers les destinations plus “compétitives” comme la Suède, la Hongrie ou l’Italie.La première compagnie à bas prix européenne a annoncé mercredi “l’arrêt de ses activités” à Strasbourg (est), Bergerac et Brive (sud-ouest), d’où elle desservait notamment Londres, Edimbourg, Bristol, Charleroi (Belgique), Porto (Portugal) ou Agadir (Maroc).Pour l’hiver 2025, Ryanair prévoit une réduction de 13% de sa capacité en France, soit 750.000 sièges en moins, l’annulation de 25 lignes et l’interruption de la desserte de ces trois aéroports.”Cette décision fait suite à l’échec du gouvernement français à annuler l’augmentation excessive de la taxe aérienne, qui a été augmentée de 180% en mars 2025″, a expliqué la société irlandaise dans un communiqué .La taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) est passée à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l’Europe.”Cette taxe astronomique rend la France moins compétitive par rapport à d’autres pays de l’UE comme l’Irlande, l’Espagne ou la Pologne, qui n’imposent aucune taxe aérienne”, a poursuivi Ryanair.- Mauvaise nouvelle pour les retraités britanniques -A l’aéroport de Bergerac en Dordogne, où vivent beaucoup de retraités britanniques, certains passagers interrogés par l’AFP ne se disent pas opposés à cette taxe. “Cela ne me dérage pas de payer un supplément. Je n’ai pas de problème si c’est pour des raisons écologiques”, a déclaré à l’AFP Melany Sullivan, une retraitée de 71 ans. “Pour la famille, on prend souvent Ryanair, c’est très pratique et les prix sont raisonnables alors j’espère qu’ils peuvent continuer. Et on paie encore un peu plus de taxes si nécessaires”, dit Robert, un vacancier anglais de 63 ans. Mais pour Derrick, retraité de 76 ans, “ce n’est pas une bonne nouvelle”. De nombreuses personnes âgées “pourraient arrêter de voyager” car venir en voiture est compliqué pour elles.  Le président socialiste du conseil départemental de la Dordogne, Germinal Peiro, prend cette décision “au sérieux puisque Ryanair assure les deux tiers des vols sur la plateforme de Bergerac” qui a vu transiter en 2024 240.000 passagers.A Strasbourg,  le président du directoire de l’aéroport, Gilles Tellier relativise, lui, l’annonce de Ryanair, qui ne concerne que deux destinations (Agadir et Porto) desservies deux fois par semaine par la compagnie, sur les 36 destinations atteignables depuis la capitale alsacienne.”J’espère que d’autres compagnies vont regarder la possibilité de reprendre ces deux destinations”, a-t-il déclaré à l’AFP.Pour Julien Bounie, président du syndicat mixte gérant de l’aéroport de Brive, “ce qui est regrettable c’est que Ryanair ait choisi un petit aéroport d’aménagement du territoire… C’est encore une zone rurale qui trinque”.La fermeture hivernale de la ligne Brive-Porto, la plus fréquentée de l’aéroport corrézien, représente une perte de 15.000 passagers sur les 98.000 annuels de l’aéroport, selon ce dirigeant, qui travaille à une reprise de la liaison par des “partenaires fidèles”.- Taxes et frais excessifs -Le patron de la compagnie Michael O’Leary avait pourtant assuré fin mars qu’il ne supprimerait pas de desserte régionale.”Il est inacceptable qu’un pays européen majeur comme la France accuse un tel retard par rapport au reste de l’UE, avec un trafic toujours inférieur aux niveaux d’avant-Covid, à cause de taxes et de frais de sûreté excessifs imposés par le gouvernement”, a dénoncé Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair cité dans le communiqué.L’Union des aéroports français (UAF) a déploré cette décision “malheureusement prévisible” qui entraîne “une perte immédiate de revenus” pour les aéroports et “un isolement renforcé, une diminution de l’attractivité et une baisse significative de la fréquentation touristique” pour les territoires concernés. De son côté, la Fédéraion nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) a appelé le gouvernement à “revenir à une fiscalité plus équilibrée, afin d’éviter d’autres fermetures de lignes qui isoleraient encore davantage la France et ses régions”.Interrogé par l’AFP, le ministre des Transports Philippe Tabarot a estimé que la France avait “atteint un plafond” avec cette taxe appliquée depuis mars 2025 sur un secteur aérien “essentiel à la connectivité du pays”. Ryanair s’est aussi fait menaçant pour l’été 2026, appelant de nouveau à supprimer cette taxe aérienne qu’il juge “néfaste”.”A moins que le gouvernement français change de cap, les investissements de Ryanair en France seront inévitablement redirigés vers des marchés européens plus compétitifs comme la Suède, la Hongrie ou certaines régions d’Italie, où les gouvernements suppriment activement les taxes aériennes”, a déclaré Jason McGuinness.L’Union des aéroports français (UAF) avait mis en garde contre le risque de voir les compagnies aériennes à bas coûts, qui pèsent plus de 99% de l’activité de Beauvais (au nord de Paris), Carcassonne, Béziers et Nîmes (sud) se détourner de la France en raison de l’augmentation de cette taxe.

Droits de douane: “pas de tabou à avoir” sur les services américains, répète le gouvernement

Il n’y a “pas de tabou à avoir” pour que les échanges avec les Etats-Unis soient rééquilibrés en tenant compte également des services qu’exportent les Américains, a déclaré le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, après l’accord commercial UE-Washington qui porte uniquement sur les biens. “Si la volonté de Donald Trump était de rééquilibrer la balance des biens, alors je crois qu’il n’y a pas de tabou à avoir sur la balance des services également”, qui est excédentaire en faveur des Etats-Unis, a déclaré mercredi Laurent Saint-Martin à l’issue d’une réunion à Bercy avec les filières économiques concernées par l’accord commercial instaurant 15% de droits de douane au 1er août.”Ce que nous poussons de façon très claire, c’est une exemption pour le secteur (…) des vins et des spiritueux, en plus de l’aéronautique”, a-t-il ajouté à propos des secteurs qui pourraient être exonérés de droits de douane. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, également présente à cette rencontre, a avancé que “que selon toute probabilité, il pourrait y avoir un accord +0 pour 0+ pour les spiritueux, mais pour les vins, nous n’en savons rien.””Je suis réduite à un niveau d’information qui n’est pas loin du vôtre”, a-t-elle lancé aux journalistes lors d’une conférence de presse.La France exporte autour de 4 milliards d’euros de vins et de spiritueux vers les Etats-Unis, a indiqué la ministre de l’Agriculture.En les additionnant au milliard d’euros d’exportations lié à l’agroalimentaire, des taxes portées à 15% sur les produits européens, selon les conditions connues de l’accord trouvé dimanche, représenteraient 800 millions d’euros de taxes supplémentaires, a rappelé Mme Genevard. “Le niveau d’inquiétude du secteur est maximal.”Des exemptions de droits de douane dans le secteur de l’aéronautique et concernant certains dispositifs médicaux exportés outre-Atlantique ont déjà été confirmées, mais aucune pour l’heure vis-à-vis des vins et spiritueux.La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) estimait lundi que “la catastrophe (était) évitée” avec cet accord qui “évite l’application de droits de 30% à compter du 1er août.”Plusieurs organisations patronales, comme le Medef ou la CPME, et des fédérations, comme celle du commerce et de la distribution, rencontraient mercredi des membres du gouvernement à Bercy.Interrogée sur la possibilité que l’Etat vienne en aide aux secteurs, notamment des vins et spiritueux, particulièrement impactés par les nouveaux droits de douane, Mme Genevard a répondu “qu’avant de parler d’aide, il faut déjà parler des termes de cet accord, (…) qui n’est pas encore signé.””Mais l’Etat ne s’est jamais dérobé dans son soutien aux filières”, a-t-elle ajouté.

La RATP revient dans le vert au premier semestre

Après trois années difficiles, la RATP a publié mercredi un bénéfice de 153 millions d’euros au premier semestre, notamment grâce à une amélioration du service et la cession de son activité déficitaire dans les bus londoniens.Le chiffre d’affaires du groupe de transports public a augmenté de 13% sur un an, à 3,9 milliards d’euros, avec l’effet de prolongements de lignes comme les lignes 11 et 14 du métro à Paris et la mise en service de contrats majeurs ailleurs (Lyon, Caen, ou Riyad en Arabie saoudite).”Nous avons franchi avec succès des jalons majeurs au cours des derniers mois, qui permettent au groupe RATP de se projeter avec confiance dans l’avenir”, s’est félicité dans un communiqué Jean Castex, l’ex-Premier ministre arrivé fin 2022 à la tête de la RATP.”Le groupe RATP dispose d’un socle d’activité stabilisé et assaini pour servir au mieux les voyageurs du quotidien et poursuivre son développement, en France et à l’international. Les résultats du premier semestre, qui sont en nette amélioration, en témoignent”, a souligné Jean Castex.Le groupe avait subi 129 millions d’euros de perte au premier semestre 2023, et 54 millions au premier semestre 2024.La RATP bénéficie du nouveau contrat conclu mi-juillet avec Ile-de-France Mobilités, qui prévoit des investissements importants et a eu des effets rétroactifs sur le premier semestre.La qualité de service s’est améliorée, comme les problèmes d’absentéisme, et la RATP a donc bénéficié de “moins de réfaction”, c’est-à-dire de réduction du prix en cas de prestations non conformes “et davantage de bonus” dans le cadre de ses contrats, a souligné le directeur financier Jean-Yves Leclercq lors d’une conférence de presse en ligne.La régie a aussi cédé en février ses activités de bus à Londres, économisant ainsi une trentaine de millions d’euros sur le semestre. Et renégocié son contrat de bus avec la région italienne de Toscane.Elle a aussi économisé environ vingt millions d’euros grâce à la baisse des coûts de l’énergie.Les filiales du groupe continuent de monter en puissance et représentent désormais 31% du chiffre d’affaires du groupe, contre 27% au premier semestre 2024, ainsi que 28.500 salariés, contre 43.500 pour la maison-mère.Cette part des filiales doit encore progresser avec l’ouverture des réseaux de bus franciliens à la concurrence. La filiale de la RATP Cap Ile-de-France a remporté 6 des 10 lots de lignes remises en jeu et attend une dernière vague d’attribution pour les bus parisiens.

La Bourse de Paris termine à l’équilibre, entre résultats d’entreprises et Fed

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre mercredi, l’attention des investisseurs oscillant entre les nouvelles publications de résultats d’entreprises et la décision de politique monétaire attendue aux Etats-Unis.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé autour de l’équilibre (+0,06%), gagnant 4,60 points, pour s’établir à 7.861,96 points. La veille, l’indice parisien avait pris 0,72%.La séance, sans “fort catalyseur”, a été marquée par une une nouvelle salve de résultats d’entreprises à digérer pour le marché, commente Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée au sein d’Ampelgest.Les marchés attendent désormais la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait encore décevoir le président Donald Trump en laissant ses taux d’intérêt inchangés pour la cinquième fois de suite.De “très bons chiffres américains sur la croissance”, “dans la lignée des derniers chiffres qui étaient déjà de très bonne facture, confirment ce que dit la Fed”, à savoir “qu’il n’y a pas d’urgence à baisser les taux”, estime M. Neuvy.L’activité économique a en effet progressé de 3%, en rythme annualisé, au deuxième trimestre aux Etats-Unis, largement au-dessus des attentes, grâce notamment à une forte baisse des importations et une bonne tenue de la consommation des ménages, selon les données publiées mercredi par le ministère du Commerce.En France, la croissance économique a atteint 0,3% au deuxième trimestre, tirée par les stocks et un léger rebond de la consommation des ménages, selon les chiffres de l’Insee publiés mercredi. L’Allemagne, première économie européenne, a elle subi un recul de 0,1% de son PIB, une surprise.La zone euro a connu une hausse de 0,1% de son PIB, selon des chiffres d’Eurostat.Arbitrages dans le luxeLe groupe de luxe Hermès a annoncé mercredi un bénéfice net en baisse de 5% au premier semestre à 2,2 milliards d’euros, pénalisé par la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises inscrite dans le budget 2025. Ses ventes ont cependant progressé de 7,1% à 8 milliards d’euros.Les résultats ont tout de même déçu à la Bourse de Paris, le titre terminant en baisse de 4,54% à 2.270 euros l’action, soit la plus forte baisse du CAC 40 sur la séance.”Il y a sans doute des arbitrages entre Hermès et les autres valeurs du luxe qui sont beaucoup moins chères et qui ont beaucoup baissé”, relève Alexandre Neuvy.L’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques (+4,00% à 388,55 euros) a annoncé mardi une baisse de 7,8% de son bénéfice net à 3,37 milliards d’euros au premier semestre, pénalisé par la contribution exceptionnelle des grandes entreprises.Le groupe de luxe Kering, enfin, a terminé en hausse de 1,62% à 215,90 euros, malgré le plongeon de son bénéfice et le net recul de ses ventes au premier semestre. Il mise sur l’arrivée mi-septembre d’un nouveau directeur général, Luca de Meo, pour redresser la barre.Excellent DanoneLe géant de l’agroalimentaire français Danone a bondi de 7,35% à 71,24 euros à la Bourse de Paris, à la suite de la publication de résultats meilleurs qu’attendu en termes de ventes au deuxième trimestre.En dehors d’effets exceptionnels et à données comparables, le groupe affiche une croissance de son chiffre d’affaires de 4,2% sur tout le premier semestre, soit légèrement plus que ce qu’attendaient les analystes.