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Accord UE/USA : Bayrou regrette “un jour sombre”, la classe politique dénonce “une défaite”
“Reddition”, “racket”, “défaite”: la classe politique française, quasiment unanime, a continué lundi de dénoncer l’accord commercial annoncé dimanche entre l’Union européenne et les États-Unis, François Bayrou regrettant “un jour sombre” pour l’Europe qui “se résout à la soumission”.Emmanuel Macron, partisan d’une ligne ferme face aux Etats-Unis ces derniers mois, n’avait pas encore réagi lundi à la mi-journée, mais son Premier ministre a déploré sur X “un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission”. “Il y a des tweets qui résonnent comme des aveux d’impuissance. Un Premier ministre de la France ne se contente pas de pleurnicher” sur les réseaux soicaux, a taclé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. “Il prend des positions, défend nos intérêts et organise la confrontation avec Ursula Von der Leyen au sein de l’Union européenne.””La France doit refuser cette capitulation plutôt que de se comporter comme une bande de commentateurs sans influence”, a abondé Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont arraché dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient taxés à 15%. Les Européens espèrent à ce prix éviter une escalade commerciale.”Ursula von der Leyen a accepté hier la reddition commerciale de l’Europe, au détriment de nos exportateurs, agriculteurs et industriels”, a dénoncé Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. La veille, Marine Le Pen avait évoqué “un fiasco politique, économique et moral”.”Ce n’est pas un accord, c’est du racket ! (…) La France ne peut pas le tolérer”, a lancé de son côté Laurent Wauquiez, le président des députés Républicains.- “dépendance malsaine” -Le ministre de l’Intérieur et patron de LR Bruno Retailleau a lui considéré que cet accord était “une très mauvaise nouvelle pour l’Europe”. “Il est le symptôme d’un problème : celui de (sa) faiblesse et de sa dépendance malsaine vis-à-vis des États-Unis.”Avec cet accord, l’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie, visant notamment à remplacer le gaz russe, et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux États-Unis.Les critiques étaient aussi très vives au sein du camp présidentiel.”C’est une défaite de la Commission européenne qui n’a pas su créer le rapport de force et défendre correctement les intérêts européens”, a réagi Pieyre-Alexandre Anglade, député macroniste et président de la Commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale. Il dénonce un “signal de faiblesse” envoyé “à nos concurrents”.L’ex-ministre macroniste Clément Beaune, désormais à la tête du Haut-commissariat au Plan, s’est félicité que l’aéronautique soit épargnée, qualifiant toutefois l’accord global de “déséquilibré” : “on ne peut pas être les Télétubbies du commerce international”.
Bruxelles défend son accord commercial noué avec Trump
Un “bon” compromis ou une capitulation face à Trump? L’Union européenne a cherché lundi à défendre son accord commercial noué avec les Etats-Unis, qui suscite des réactions très contrastées des capitales et grandes industries.”Je suis 100% sûr que cet accord est meilleur qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis”, a affirmé le négociateur en chef de l’UE, Maros Sefcovic, lors d’une conférence de presse.”C’est clairement le meilleur accord que nous pouvions obtenir dans des circonstances très difficiles”, a revendiqué ce commissaire européen, responsable des tractations avec Washington au nom des 27 Etats membres.Scellé dimanche en Ecosse par la cheffe de la Commission, Ursula von der Leyen, et Donald Trump, le “deal” prévoit une taxe de 15% sur les produits européens exportés aux Etats-Unis.C’est bien plus que le taux en vigueur avant le retour au pouvoir du président américain. Mais bien moins que ce que le milliardaire républicain menaçait d’imposer au Vieux continent, faute d’accord.En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.Les autres modalités ne sont pas encore connues et devraient être partagées par l’UE et les Etats-Unis dans une déclaration commune au cours des prochains jours.Mais l’accord a déjà fait bondir plusieurs capitales.Le Premier ministre français François Bayrou a accusé l’Europe de se “soumettre” aux Etats-Unis, et regretté un “jour sombre”.Pour le dirigeant hongrois Viktor Orban, très critique de Bruxelles, Donald Trump n’a fait qu’une bouchée de la Commission européenne, chargée de négocier cet accord commercial au nom des 27 Etats membres. “Cela ressemble un peu à une capitulation”, note Alberto Rizzi, analyste auprès du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR). L’accord accepté par l’UE est “assez déséquilibré”, a affirmé l’expert à l’AFP, voyant là une “victoire politique pour Trump”.Ce partenariat commercial a même été raillé par Moscou, qui a moqué les conséquences “très dures” pour l’industrie européenne.- “Le mieux qu’on pouvait obtenir” -La présidente de la Commission européenne a au contraire défendu un “bon accord” assurant qu’il apporterait “de la stabilité” aux consommateurs, investisseurs et industriels des deux côtés de l’Atlantique.L’accord permet d'”éviter une escalade inutile”, a estimé le chancelier allemand Friedrich Merz. Il évite un scénario “potentiellement dévastateur”, a renchéri la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. A Bruxelles, on admet que le deal négocié place les Européens dans une moins bonne posture qu’auparavant. Tout en martelant que les alternatives – des droits de douane encore plus élevés ou l’incertitude autour de l’absence d’accord – auraient été bien pires.Et pour cause: les deux principales puissances commerciales de la planète s’échangent chaque jour près de 4,4 milliards d’euros de biens et services.Le commissaire européen Maros Sefcovic a souligné qu’il s’était rendu à Washington 10 fois avec ses équipes pour trouver une issue à ce différend commercial. Et que des droits de douane plus élevés auraient mis jusqu’à 5 millions d’emplois européens en péril.Mais à l’image des capitales européennes, les Bourses mondiales ont aussi réservé un accueil mitigé à cet accord, évoluant sans véritable entrain.Pour le lobby européen de l’automobile, une des industries les plus touchées par ces droits de douane, il marque une “désescalade” bienvenue dans un contexte de “grave incertitude”.Les droits de douane convenus restent “trop élevés”, a toutefois protesté la chimie allemande, qui représente des géants industriels comme Bayer ou BASF.Il “illustre la difficulté qu’a encore l’UE à faire valoir la puissance de son économie et l’importance de son marché intérieur”, a encore déclaré la première organisation patronale française, le Medef.
Chinois et Américains lancent de nouvelles négociations commerciales à Stockholm
Des délégations chinoise et américaine ont entamé lundi à Stockholm de nouvelles discussions sur les droits de douane réciproques entre les deux pays, qui pourraient aboutir à une prolongation de la trêve tarifaire.Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a accueilli les représentants des deux principales puissances économiques mondiales en début d’après-midi dans le bâtiment de Rosenbad, où se trouve son cabinet, ont constaté des journalistes de l’AFP.Peu de temps après, son porte-parole a indiqué à l’AFP que les pourparlers avaient commencé.Se tenant au lendemain d’un accord commercial conclu entre Américains et Européens, ce 3e cycle de négociations sino-américaines doit durer près de deux jours. Pékin a dit lundi espérer qu’elles se tiendront dans un esprit “de respect mutuel et de réciprocité”.La Chine entend “réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines”, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d’une conférence de presse régulière.Les discussions à Stockholm visent à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l’origine de surtaxes prohibitives.L’objectif devrait être atteint, selon le quotidien chinois South China Morning Post, qui révélait dimanche que la trêve devrait être étendue de 90 jours supplémentaires.Ces pourparlers ont lieu au début d’une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.En l’état, les produits entrant aux Etats-Unis pourraient être taxés entre 10% et 50% – le taux le plus élevé viserait le Brésil, tandis que les voisins canadiens et mexicains écoperaient d’une surtaxe de 35% et 30%, respectivement.De quoi augmenter la moyenne des droits de douane appliqués aux produits importés, déjà à son niveau le plus élevé depuis le début des années 1930, selon les données du centre de recherche Budget Lab de l’Université de Yale.Pékin pourrait se sentir privilégié: certes, ses produits encaissent 30% de surtaxe en plus des droits de douane en place avant le 1er janvier, mais la trêve leur permet d’échapper pour l’heure à de nouvelles surtaxes. La détente semble amorcée et “une évolution significative semble apparaître dans l’approche du gouvernement (américain) à l’égard de la Chine”, souligne pour l’AFP la responsable de la stratégie de Minerva, Emily Benson.Les responsables américains sont désormais “concentrés sur ce qui est atteignable, à mettre de l’huile dans les rouages et éviter de nouveaux sujets de tension”, ajoute-t-elle.- 15% pour l’UE -Pour l’heure, aucun accord sur le fond n’a été trouvé entre les deux capitales, mais des progrès ont été réalisés sur des sujets jugés essentiels de part et d’autre.Washington a ainsi obtenu un relâchement des restrictions d’exportation des terres rares chinoises quand Pékin a vu son accès aux semi-conducteurs américains les plus performants être en partie rétabli.Un prolongement de la trêve indiquerait une “volonté de continuer à discuter de part et d’autre”, selon Thibault Denamiel, chercheur pour le CSIS à Washington.En attendant l’étape suivante: une rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.Dans l’immédiat, les marchés réagissent lundi positivement, après la conclusion des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE).A l’issue d’une rencontre entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne en Ecosse, le président américain a annoncé dimanche que l’UE avait accepté de se voir imposer 15% de droits de douane et s’engageait à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux Etats-Unis, sans précisions sur l’échéance.Un “bon accord, qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité” des deux côtés de l’Atlantique, a assuré Ursula von der Leyen.Néanmoins, Washington n’est pour l’heure parvenu à décrocher que cinq autres accords commerciaux – et plus souvent des déclarations d’intention que des accords formels.L’Indonésie, le Japon, les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam ont jusqu’ici pu s’entendre avec Washington et vu leurs droits de douane potentiels réduits, à priori entre 15 et 20% pour la plupart d’entre eux.Pour les autres pays, le 1er août devra bien marquer l’entrée en vigueur des surtaxes annoncées par Donald Trump.
Wall Street ouvre sans direction claire, digère l’accord commercial UE-USA
La Bourse de New York évolue en ordre dispersé lundi, soulagée par l’annonce d’un accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis, les investisseurs restant toutefois sur leurs gardes avant une volée de données économiques et de résultats d’entreprises.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,12%, l’indice Nasdaq prenait 0,29% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (+0,07%).”Nous avons de bonnes nouvelles concernant la situation commerciale”, l’UE étant “un partenaire majeur” des Etats-Unis, résume auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont dessiné les contours dimanche en Ecosse d’un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%.Les exportateurs redoutaient l’instauration de taxes américaines de 30% dès le 1er août, la date butoir choisie par le président américain pour l’instauration de ses droits de douane. Les investisseurs “s’attendent à ce que d’autres accords soient conclus”, commente M. Sarhan.L’administration Trump a pour l’heure établi des compromis avec le Royaume-Uni, le Japon, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines.La Chine et les Etats-Unis ont pour leur part entamé lundi à Stockholm un nouveau cycle de négociations sur leurs droits de douane réciproques, qui pourrait aboutir à une prolongation de leur trêve tarifaire. “Cela donne au marché un peu de répit, car nous ne sommes pas sur le point de tomber dans un gouffre sans fond” sur le plan commercial, estime M. Sarhan.Côté indicateurs, la semaine sera particulièrement riche en données économiques avec, entre autres, le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis mardi, une première estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre mercredi et l’indice PCE jeudi, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). Wall Street suivra la réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l’issue de laquelle l’institution devrait laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. La décision est attendue mercredi à 18H00 GMT.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se tendait légèrement, à 4,41% contre 4,39% vendredi en clôture. “Outre les développements sur le front commercial, le marché fait face à une semaine cruciale” avec de nombreuses “entreprises du S&P 500 (…) qui publieront leurs résultats”, rappellent les analystes de Briefing.com.La place américaine attend notamment les publications trimestrielles de plusieurs des “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux géants du secteur technologique, dont Meta, maison mère de Facebook, et Microsoft mercredi, puis Amazon et Apple jeudi.A la cote, le spécialiste des véhicules électriques Tesla évoluait dans le vert (+0,34% à 317,15 dollars) après que son patron Elon Musk a confirmé lundi que l’usine texane de Samsung Electronics fournira des puces à son entreprise.Dans le cadre de cet accord de 16,5 milliards de dollars (un peu plus de 14 milliards d’euros), le partenariat, qui a pris effet le 24 juillet, se poursuivra jusqu’à fin 2033.L’avionneur Boeing (+0,50% à 234,23 dollars) gardait la tête hors de l’eau malgré les menaces de grève des membres d’un syndicat d’ouvriers qui assemblent les avions de chasse du groupe dans le Missouri et l’Illinois.Ces derniers ont rejeté dimanche la proposition de nouveau contrat d’entreprise de l’avionneur américain, qui “ne répond pas”, selon eux, “aux priorités ni aux sacrifices consentis par cette main-d’oeuvre qualifiée”.L’équipementier sportif Nike (+1,89% à 77,71 dollars) profitait d’une recommandation d’achat plus favorable de la part de JP Morgan.
Jusqu’à 8,7 millions de téléspectateurs dimanche devant le Tour de France
La dernière étape du Tour de France dimanche a attiré jusqu’à 8,7 millions de téléspectateurs sur France 2, soit le niveau “le plus haut pour le Tour depuis 20 ans”, s’est félicité lundi France Télévisions.Remportée pour la quatrième fois par le Slovène Tadej Pogacar, la Grande Boucle est passée à Paris par la Butte Montmartre devant une foule phénoménale, faisant renaître l’atmosphère des JO-2024, avant un final sur les Champs-Elysées. L’étape Mantes-la-Ville/Paris a été suivie par 5,2 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 42,7% de parts d’audience, “meilleure audience pour une dernière étape depuis 2011”, a aussi souligné France Télévisions dans un communiqué, reprenant des chiffres de Médiamétrie.Globalement, 45 millions de Français ont regardé le Tour plus d’une minute cette année, “un record historique et 4 millions de plus qu’en 2024”, selon le groupe public, qui a diffusé “plus de 150 heures de direct sur les antennes linéaires (France 2 et France 3, NDLR) et la plateforme france.tv”.L’étape la plus regardée de cette édition a été celle du 14 juillet entre Ennezat et Le Mont-Dore, avec 5,4 millions de téléspectateurs en moyenne (49,8% de parts d’audience).Du côté des chaînes payantes, 8,2 millions de personnes ont regardé au moins 10 secondes du Tour sur Eurosport, qui revendique “un record historique”. Chaque étape a réuni 130.000 téléspectateurs en moyenne sur Eurosport 1, selon un communiqué.Les amateurs de vélo peuvent continuer à suivre cette semaine le Tour de France Femmes, dont le départ a été donné samedi à Vannes (Morbihan).
Pesticides: la pétition contre la loi Duplomb franchit la barre des deux millions de signatures
La mobilisation citoyenne se poursuit: la pétition contre la loi Duplomb, qui permet notamment la réintroduction sous conditions, d’un pesticide, interdit en France depuis 2018, a dépassé lundi la barre des deux millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale.”Aujourd’hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser”, affirmait le 10 juillet, pour conclure son texte, Eleonore Pattery, une étudiante de 23 ans. Dix-sept jours plus tard, les faits continuent de lui donner raison, même si le rythme des signatures ralentit.Sa pétition avait déjà atteint les 500.000 signatures le 19 juillet, une première sur le portail de l’Assemblée, ce qui ouvre la voie à l’organisation d’un nouveau débat dans l’hémicycle.Sa portée sera toutefois limitée: si les différents groupes politiques pourront exprimer leurs positions, il ne permettra pas, seul, de revenir sur les dispositions déjà adoptées. La pression s’accentue en tout cas un peu plus sur le gouvernement, sommé par la gauche, les ONG et désormais une partie non négligeable de l’opinion publique d’abroger le texte.Un sondage de Cluster17 pour le parti Génération Écologie, dans La Tribune Dimanche, confirme ce sentiment de défiance: 61% des personnes interrogées se disent défavorables à cette loi, dont 46% “très défavorables”. Elles sont 64% à souhaiter qu’Emmanuel Macron ne promulgue pas le texte et qu’il le soumette à une nouvelle délibération au Parlement.”Historique”, ont commenté les Écologistes sur X, demandant de ne pas laisser les Français “sans réponse” et le réexamen du texte par l’Assemblée.”Face à cette mobilisation citoyenne historique, le gouvernement doit rouvrir le débat à l’Assemblée nationale”, a abondé le PS.La pétition a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux par des ONG, des partis politiques mais aussi des personnalités.Elle demande l’abrogation “immédiate” de la loi, “la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée”, alors qu’il n’y a pas eu de réel débat dans l’hémicycle, et une “consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit” sur les sujets soulevés.”Il est inconcevable qu’un texte adopté dans des conditions indignes entre en vigueur”, a dénoncé Mathilde Panot, la cheffe des députés insoumis, demandant elle aussi une seconde délibération.- “Fait de société” -“Ce que dit cette pétition, ce n’est plus un fait divers à ce niveau-là, c’est un fait de société”, a estimé sur franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune, pour qui “ce n’est pas la loi Duplomb qui est contestée par beaucoup de nos concitoyens, beaucoup de jeunes en particulier, mais c’est plus largement les reculs écologiques récents”.Outre des mesures sur les retenues d’eau ou les seuils d’autorisation environnementale des bâtiments d’élevage, la loi “Duplomb-Menonville”, du nom des sénateurs de droite et du centre qui l’ont portée, cristallise les critiques en raison de la réintroduction sous conditions d’un pesticide, l’acétamipride, interdit en France depuis 2018, mais autorisé en Europe.Son utilisation est réclamée par les producteurs de betteraves et de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale de leurs concurrents européens. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur.Le texte, adopté définitivement au Parlement après un parcours législatif très agité, attend désormais le couperet du Conseil constitutionnel, saisi par la gauche, qui rendra sa décision “a priori” le 7 août et pourrait censurer toute ou partie de la loi. – Concilier “science” et “juste concurrence” -Le président de la République a dit attendre la décision des Sages avant de s’exprimer sur la pétition. Il a appelé à concilier “science” et “juste concurrence” en matière environnementale, selon ses mots mercredi en Conseil des ministres, rapportées par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.C’est à lui que reviendra le droit de promulguer la loi ou de demander une seconde délibération au Parlement.Le camp présidentiel ne parle pas d’une seule voix.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard (LR) a affirmé que le texte serait “de toute façon promulgué”, estimant qu’il serait “extrêmement périlleux” d’organiser une seconde délibération.D’autres ont demandé une saisine de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), comme le patron du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, soutenu par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.Le gouvernement s’est dit “disponible” pour un débat au Parlement.Le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb a, lui, dénoncé ces derniers jours “l’instrumentalisation par l’extrême gauche et les écologistes” de cette pétition.
Accord UE-USA: les Bourses mondiales amères, l’enthousiasme retombe
Les Bourses mondiales évoluent sans entrain au lendemain de l’accord commercial noué entre l’Union européenne et les Etats-Unis, l’enthousiasme laissant place à la désillusion à mesure que les investisseurs digèrent les détails des annonces.Vers 12H00 GMT, la Bourse de Paris prenait quelque 0,11% et Milan 0,64%. Londres perdait 0,24% et Francfort 0,12%.A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient présager d’une ouverture en légère hausse.Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont conclu dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%. Les Européens espèrent à ce prix éviter une escalade commerciale.”Les investisseurs aiment la certitude, et ils viennent d’en recevoir une bonne dose”, l’accord commercial tant attendu “désamorçant ainsi des mois de menaces croissantes”, commente John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Mais il laisse déjà un goût amer. Le Premier ministre français François Bayrou a accusé l’Europe de se “soumettre” aux Etats-Unis, regrettant un “jour sombre”.Pour le dirigeant hongrois Viktor Orban, très critique de Bruxelles, Donald Trump n’a fait qu’une bouchée de la Commission européenne.Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a affirmé lundi qu’il “(soutenait)” l’accord commercial conclu la veille par les Etats-Unis et l’UE, mais “sans aucun enthousiasme”.”Cela ressemble un peu à une capitulation”, a quant à lui réagi Alberto Rizzi, analyste auprès du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR).En face, l’Union européenne défend fermement son accord commercial. “Je suis 100% sûr que cet accord est meilleur qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis”, a affirmé le commissaire européen Maros Sefcovic, qui a négocié durant des mois avec l’administration Trump.Les exportateurs européens redoutaient en effet l’instauration de taxes américaines de 30% dès le 1er août.”L’accord pourrait faire l’objet de pressions: les États membres de l’UE doivent encore l’approuver”, rappelle Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.La semaine sera également marquée par de nombreuses publications de résultats d’entreprises, d’indicateurs économiques mais aussi de décisions monétaires de banques centrales, dont celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) attendue mercredi à l’issue d’une réunion de deux jours.Demi-tour pour l’automobileSi le secteur automobile européen a débuté la séance dans le vert, l’enthousiasme semble déjà retomber.L’accord commercial entre les Etats-Unis et l’UE marque certes une “désescalade” et se présente comme “une étape importante pour limiter la grave incertitude entourant les relations commerciales transatlantiques ces derniers mois”, a salué lundi le lobby européen des constructeurs automobiles (ACEA).Mais la directrice générale de l’ACEA, Sigrid de Vries, a aussi pointé du doigt “l’effet négatif pour le secteur” de droits de douane à 15%.Ils coûteront “des milliards chaque année aux entreprises automobiles allemandes”, a déclaré Hildegard Mueller, présidente de la fédération des constructeurs automobiles allemands VDA.”Bien que les droits de douane sur les voitures soient passés de 25 % à 15 %, la question reste de savoir si 15% est suffisamment bas”, interroge Kathleen Brooks.Vers 12H00 GMT à Francfort, BMW (-2,20%), Mercedes (-1,55%), Volkswagen (-2,00%) et Porsche (-0,62%) perdaient du terrain après avoir pourtant débuté la séance dans le vert.Même chose à Paris, Stellantis cédant 1,35%, et à Stockholm, avec Volvo en baisse de 0,24%.La défense voit rouge”Les actions de défense sont également en difficulté, après l’engagement de l’UE d’acheter du matériel militaire américain”, relève Mme Brooks.Car en plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis “ainsi qu’à acquérir du matériel militaire américain”, note-t-elle.Vers 12H00 GMT, à Paris, Thales reculait de 3,12%. A Francfort, Rheinmetall cédait 1,67% et Hensoldt 3,15%. Saab perdait 2,82% à Stockholm et Leonardo 0,88% à Milan.Les spiritueux dans le flouL’incertitude n’a pas été totalement levée pour certains secteurs, les exportateurs de vins et spiritueux devant bénéficier d’une exemption mais attendant encore les détails.A Paris, le géant Pernod Ricard perdait 2,35% et Rémy Cointreau 2,71% vers 12H00 GMT. A Milan, Campari cédait 1,78%.
Starmer rejoint Trump en Ecosse pour parler de Gaza et des droits de douane
Le Premier ministre britannique Keir Starmer fait lundi le chemin jusqu’au golf du président américain Donald Trump en Ecosse pour le presser d’agir face à la crise humanitaire à Gaza et tenter de sécuriser des baisses de droits de douane pour le Royaume-Uni.Entre deux parties de golf, le dirigeant républicain de 79 ans recevra Keir Starmer à Turnberry (sud-ouest de l’Ecosse) dans le luxueux complexe appartenant à la famille Trump où il séjourne durant sa visite mi-privée, mi-diplomatique.La veille, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait elle aussi fait le déplacement pour négocier un accord commercial, aux termes duquel l’UE se voit imposer des droits de douane de 15% sur ses exportations vers les Etats-Unis.Lundi, les dirigeants britannique et américain devraient consacrer une grande partie de leurs discussions à la situation à Gaza, où la population subit des “souffrances indescriptibles et la famine”, estime Downing Street.Keir Starmer entend pousser pour une relance des négociations sur un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023.M. Starmer évoquera également avec le président américain “ce qui peut être fait de plus” pour accélérer l’entrée de l’aide humanitaire et libérer les otages détenus par le Hamas, selon Downing Street.Un nouveau round de tractations s’est interrompu cette semaine sans succès au Qatar, avec le retrait des délégations israélienne et américaine.Donald Trump a accusé le Hamas de ne pas vouloir d’accord, ce que ce dernier a nié.Israël accuse le Hamas d’empêcher la distribution de vivres aux Palestiniens. Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire à Gaza.Le gouvernement britannique a annoncé samedi qu’il se préparait à larguer de l’aide et à évacuer de Gaza des “enfants ayant besoin d’une assistance médicale”.”Les Etats-Unis vont accroître leur aide pour Gaza”, a aussi déclaré dimanche Donald Trump, appelant “d’autres pays à participer” car c’est “un problème international”. Il a aussi accusé le Hamas de “voler la nourriture” expédiée. Israël a annoncé dimanche une pause dans les combats dans certains secteurs du territoire palestinien, et de premiers parachutages de nourriture ont eu lieu.Keir Starmer est aussi sous pression pour reconnaître un Etat palestinien, après qu’Emmanuel Macron a annoncé l’intention de la France de le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU en septembre.Plus de 220 députés, dont des dizaines de sa majorité travailliste, l’ont appelé cette semaine à franchir le pas.Lundi matin, le ministre du Commerce Jonathan Reynolds a souligné sur ITV que la reconnaissance d’un Etat palestinien figurait dans le programme de campagne du Labour, et que “la question n’est pas si, mais quand” elle aurait lieu.- Acier et aluminium -Sur le front des relations commerciales, Keir Starmer arrachera-t-il quelques avancées à l’imprévisible président américain?A son arrivée vendredi en Ecosse, terre d’origine de sa mère, Donald Trump a affirmé que l’heure serait à la “célébration” avec Keir Starmer après l’accord commercial conclu en mai, prévoyant des droits de douane réduits pour des produits britanniques.”C’est un bon accord”, a loué Trump dimanche, ajoutant que le Premier ministre britannique faisait “du bon travail”.Si Londres bénéficie déjà d’un sort plus favorable que les autres partenaires internationaux, avec des droits de douane généralement limités au plancher de 10%, y compris pour l’automobile, le gouvernement britannique négocie toujours d’arrache-pied des exemptions durables pour l’acier et l’aluminium.Ils sont actuellement taxés à 25%, soit deux fois moins que le taux de 50% appliqué au reste du monde, mais l’arrangement annoncé en mai prévoyait qu’ils soient ramenés à zéro.Malgré les compliments fréquents qu’il a pour Keir Starmer, Donald Trump n’a pas encore cédé, l’un des points litigieux étant qu’une grande part de l’acier britannique est retraitée à partir de matériaux importés.”Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous”, a-t-il lancé à son départ de Washington.Jonathan Reynolds ne semble pas croire à l’imminence d’une percée: “Nous n’aurons peut-être rien à annoncer concernant l’issue des négociations”, a-t-il prévenu sur la BBC.En contrepartie de ces baisses de droits de douane, le Royaume-Uni s’est engagé à ouvrir davantage son marché à l’éthanol ou au boeuf américains, suscitant des inquiétudes dans l’industrie chimique et chez les agriculteurs britanniques.
Pékin espère de la “réciprocité” lors des pourparlers commerciaux avec Washington à Stockholm
La Chine a déclaré lundi espérer de la “réciprocité” dans les négociations commerciales avec les Etats-Unis, au moment où les délégations des deux pays se préparent à débuter une nouvelle série de pourparlers à Stockholm.Lundi, les drapeaux chinois et américain avaient été hissés devant Rosenbad, qui abrite le cabinet du Premier ministre dans la capitale suédoise.Les négociations devraient durer deux jours, et pourraient aboutir à une prolongation de la trêve tarifaire.Pékin a dit lundi espérer qu’elles se tiendront dans un esprit “de respect mutuel et de réciprocité”.La Chine entend “réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines”, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d’une conférence de presse régulière.Ces pourparlers ont lieu au début d’une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.En l’état, les produits entrant aux Etats-Unis pourraient être taxés entre 10% et 50% – le taux le plus élevés viserait le Brésil, tandis que les voisins canadiens et mexicains écoperaient d’une surtaxe de 35% et 30%, respectivement.De quoi augmenter la moyenne des droits de douane appliqués aux produits importés, déjà à son niveau le plus élevé depuis le début des années 1930, selon les données du centre de recherche Budget Lab de l’Université de Yale.Pékin pourrait se sentir privilégié: certes, ses produits encaissent 30% de surtaxe en plus des droits de douane en place avant le 1er janvier, mais la trêve leur permet d’échapper pour l’heure à de nouvelles surtaxes. Les discussions à Stockholm lundi visent à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l’origine de surtaxes prohibitives.L’objectif devrait être atteint, selon le quotidien chinois South China Morning Post, qui révélait dimanche que la trêve devrait être étendue de 90 jours supplémentaires.La détente semble amorcée et “une évolution significative semble apparaître dans l’approche du gouvernement (américain) à l’égard de la Chine”, souligne pour l’AFP la responsable de la stratégie de Minerva, Emily Benson.Les responsables américains sont désormais “concentrés sur ce qui est atteignable, à mettre de l’huile dans les rouages et éviter de nouveaux sujets de tension”, ajoute-t-elle.- 15% pour l’UE -Pour l’heure, aucun accord sur le fond n’a été trouvé entre les deux capitales, mais des progrès ont été réalisés sur des sujets jugés essentiels de part et d’autre.Washington a ainsi obtenu un relâchement des restrictions d’exportation des terres rares chinoises quand Pékin a vu son accès aux semi-conducteurs américains les plus performants être en partie rétabli.Un prolongement de la trêve indiquerait une “volonté de continuer à discuter de part et d’autre”, selon Thibault Denamiel, chercheur pour le CSIS à Washington.En attendant l’étape suivante: une rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.Dans l’immédiat, les marchés réagissaient lundi positivement, après la conclusion des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE).A l’issue d’une rencontre entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne en Ecosse, le président américain a annoncé dimanche que l’UE avait accepté de se voir imposer 15% de droits de douane et s’engageait à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux Etats-Unis, sans précisions sur l’échéance.Un “bon accord, qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité” des deux côtés de l’Atlantique, a assuré Mme von der Leyen.Néanmoins, Washington n’est pour l’heure parvenu à décrocher que cinq autres accords commerciaux – et plus souvent des déclarations d’intention que des accords formels.L’Indonésie, le Japon, les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam ont jusqu’ici pu s’entendre avec Washington et vu leurs droits de douane potentiels réduits, à priori entre 15 et 20% pour la plupart d’entre eux.Pour les autres pays, le 1er août devra bien marquer l’entrée en vigueur des surtaxes annoncées par Donald Trump.








