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La Bourse de Paris sans changement avant plusieurs publications économiques

La Bourse de Paris avance avec prudence lundi, à l’entame d’une semaine dense pour les marchés, entre publications économiques majeures et attente du budget américain, avec en toile de fonds les négociations commerciales entre les Américains et leurs partenaires commerciaux.Pour sa dernière séance du premier semestre, l’indice vedette CAC 40 faisait du sur place (+0,02%), prenant 1,65 point à 7.693,20 points vers 10H25 (heure de Paris). Depuis le 1er janvier, le CAC 40 gagnait plus de 4%, mais était bien en deçà des performances de son homologue allemand, le DAX, qui a bondi de plus de 20% sur la même période. Par ailleurs, les indices américains S&P 500 et Nasdaq ont touché de nouveaux records vendredi. “Cette hausse était inattendue pour certains, en raison des incertitudes politiques et des risques élevés de récession”, commente Susannah Street, analyste chez Hargreaves Lansdown.”Les marchés d’actions sont toutefois passés outre ces craintes”, notamment portés “par les progrès réalisés dans les négociations commerciales” avec les Etats-Unis, poursuit-elle.Dans ce contexte, “certains investisseurs remettent en question leur recentrage sur l’Europe”, commente Neil Wilson, analyste de Saxo Markets. Les marchés américains, qui font moins bien que les européens depuis le début de l’année, remontent la pente depuis plusieurs semaines et rattrapent en partie leur retard. Par exemple, l’indice élargi S&P 500 avance de près de 5% depuis le 1er janvier, et l’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 prenait plus de 7%.”Les négociations commerciales restent au centre de l’attention à l’approche de la date limite du 9 juillet”, affirme Neil Wilson, date à partir de laquelle des droits de douane plus élevés sur les importations aux Etats-Unis devraient entrer en vigueur.D’ici là, de nombreuses publications sont attendues. “Cette semaine sera écourtée par les jours fériés”, bousculant l’agenda de quelques publications économiques, écrit Jim Reid, économiste de Deutsche Bank dans une note.”Le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis sera publié exceptionnellement jeudi avant le jour férié de l’Independence Day vendredi. Les données sur l’activité manufacturière américaine (ISM) seront publiés mardi et mercredi”, détaille l’économiste.Une série de données sur l’activité économique du secteur privé (PMI) cette semaine “donnera une bonne indication de la dynamique économique mondiale en juin”, ajoute Jim Reid.Parmi les autres temps forts à l’agenda des investisseurs, le forum annuel de la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra, au Portugal, qui débute lundi jusqu’au 2 juillet, ainsi que des chiffres d’inflation en Europe.Aux Etats-Unis, “les espoirs de voir les baisses d’impôts de Trump entrer en vigueur cette semaine alimentent la hausse des marchés d’actions”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique de XTB.Donald Trump espère que le projet de loi parviendra sur son bureau pour promulgation avant le 4 juillet, jour de la fête nationale. Carmat suspenduLe fabricant français d’un cÅ“ur artificiel temporaire destiné à des malades souffrant d’insuffisance cardiaque sévère a annoncé lundi être en cessation des paiements et demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. L’entreprise a aussi annoncé demander “la suspension de son cours de Bourse à partir du 30 juin 2025”, selon un communiqué.

Le coeur artificiel de Carmat placé sous assistance judiciaire

Ex-symbole de l’innovation médicale française, le fabricant français d’un coeur artificiel, Carmat, a annoncé lundi être en cessation des paiements, à court d’argent faute de n’avoir pu rassembler des fonds pour payer ses créanciers.L’entreprise, qui avait alerté  il y a dix jours avoir un besoin urgent de se refinancer d’ici au 30 juin, va “solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles”, selon un communiqué.Dans l’attente de la décision du tribunal, qui devrait intervenir “dans les tout prochains jours”, Carmat, cotée en Bourse depuis 2010, a demandé la suspension de sa cotation “à partir du lundi 30 juin 2025”, avant l’ouverture des marchés.Son cours de Bourse évolue autour de 30 cents, alors qu’il dépassait 100 euros voici une dizaine d’années.Créée en 2008, la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d’euros d’ici au 30 juin, ainsi qu’environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle avait lancé le 20 juin une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités.Son directeur général Stéphane Piat avait tenté dans un dernier élan la semaine dernière de mobiliser les investisseurs et même l’Elysée, pointant la difficulté d’accès aux capitaux pour financer l’innovation en France et évoquant le “crève-coeur” de voir possiblement disparaître une technologie française “iconique”.Il estimait que Carmat était sur “une rampe de lancement” après 42 implantations  réalisées en 2024, un chiffre d’affaires de 7 millions l’an dernier et des besoins de l’entreprise, évalués à 35 millions d’euros à douze mois, qui allaient “se réduire tous les ans jusqu’à la rentabilité”, prévue d’ici “4 à 5 ans”.Mais après 30 ans de recherche, 550 millions d’investissements et 122 patients traités avec son coeur artificiel temporaire, inventé par le professeur Alain Carpentier, Carmat “n’est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements”.L’entreprise qui compte 180 collaborateurs entre son siège de Vélizy-Villacoublay et son site de production à Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, “continue d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités”.L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire constituerait, selon elle, “le cadre le plus approprié pour faciliter cette poursuite”.- “Coeur définitif” -Le coeur artificiel Aeson de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’un coeur humain disponible pour une transplantation. Il comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d’un cÅ“ur naturel et d’une tablette pour régler les paramètres.Depuis sa première implantation sur un patient en 2014, l’appareil a évolué et subi des améliorations, Carmat rêvant d’un “coeur définitif”, qui remplacerait le coeur malade.La société avait notamment suspendu volontairement les implantations entre fin 2021 et octobre 2022 pour apporter des améliorations au dispositif à la suite de dysfonctionnements qui avaient coûté la vie à deux patients.”L’insuffisance cardiaque, c’est une maladie qui tue plus que le cancer” et qui ne touche pas seulement des personnes âgées mais des adultes “autour de 54 ans”, avait souligné il y a quelques jours Anne-Céline Martin, de l’unité médico-chirurgicale d’insuffisance cardiaque sévère à l’Hôpital Européen Georges Pompidou qui a soutenu le projet Carmat dès le début.”Le seul vrai traitement de l’insuffisance cardiaque terminale, c’est la transplantation. Sauf que l’accès à la transplantation est limitée: on a toujours deux receveurs pour un donneur”, a illustré le professeur André Vincentelli, chirurgien cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Lille.”Ne plus avoir le Carmat, c’est revenir à d’autres dispositifs d’une autre époque”, avait-il indiqué.Le concepteur du coeur artificiel total Aeson assure qu’il ne laissera pas tomber ses patients sous prothèses Aeson, et ce, “quelle que soit la décision du tribunal”.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse lundi, à l’entame d’une semaine chargée en publications économiques, dans l’attente du projet de loi budgétaire poussé par Donald Trump et des évolutions des négociations commerciales entre les Américains et leurs partenaires commerciaux.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,17%, Francfort 0,22% et Londres 0,21%.

Le chef de la diplomatie chinoise en Europe pour resserrer les liens face à Washington

Le chef de la diplomatie chinoise entame lundi une tournée en Europe, destinée selon Pékin à faire des relations sino-européennes un pôle de “stabilité” face aux Etats-Unis et à un monde en proie aux bouleversements.Figure connue de son pays à l’étranger, Wang Yi, diplomate expérimenté de 71 ans, doit se rendre au siège de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, ainsi qu’en France et en Allemagne.Sa visite intervient au moment où Pékin cherche à renforcer ses relations avec le Vieux Continent face aux Etats-Unis de l’imprévisible président Donald Trump, qui décrivent régulièrement la Chine comme leur rivale stratégique.Des différends demeurent toutefois entre Pékin et Bruxelles, notamment sur le plan économique.Parmi eux: le déficit commercial massif en défaveur de l’UE (357,1 milliards de dollars), les liens étroits Pékin-Moscou malgré la guerre en Ukraine, les surtaxes européennes sur les véhicules électriques fabriqués en Chine ou encore les représailles chinoises visant le cognac français.”Les relations sino-européennes font face à des opportunités importantes, à un moment où le monde connaît une accélération des transformations historiques, avec la montée inquiétante de l’unilatéralisme, du protectionnisme et des comportements hégémoniques”, a indiqué vendredi Guo Jiakun, un porte-parole de la diplomatie chinoise, dans une critique voilée des Etats-Unis et de leur guerre des droits de douane.Dans ce contexte, la Chine et l’UE se doivent de “préserver conjointement la paix et la stabilité mondiales, défendre le multilatéralisme et le libre-échange, préserver les règles internationales, l’équité et la justice, et s’imposer comme des forces de stabilité et constructives dans un monde en proie aux turbulences”, a-t-il souligné.- Ukraine -A Bruxelles, Wang Yi s’entretiendra avec la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, pour un “dialogue stratégique de haut niveau”, selon Pékin.Pendant son séjour en Allemagne, il rencontrera le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, pour des discussions sur la diplomatie et la sécurité. Il s’agira de la première visite de M. Wang depuis la mise en place en mai à Berlin d’un nouveau gouvernement conservateur.En France, le ministre chinois rencontrera son homologue Jean-Noël Barrot, qui avait effectué une visite en Chine en mars.La guerre en Ukraine devrait être à l’ordre du jour de ses discussions en Europe.La Chine appelle régulièrement à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu Ukraine comprise. Mais elle n’a jamais condamné la Russie et a renforcé ses relations commerciales, diplomatiques et militaires avec elle depuis le début de l’invasion russe en février 2022.Les Européens l’accusent ainsi régulièrement d’offrir à Moscou un soutien économique crucial pour son effort de guerre.Sur le front commercial, les relations sino-européennes se sont tendues ces dernières années. L’UE reproche notamment au géant asiatique des pratiques économiques qu’elle juge déloyales.Le différend s’est intensifié avec la mise en place l’an passé par l’Union européenne de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.- Accord sur le cognac? -En représailles, Pékin vise notamment le cognac français, Paris ayant été l’un des principaux défenseurs de ces surtaxes sur les voitures “made in China”.Concernant le cognac, “un accord est stabilisé mais pas formellement validé par le ministère chinois du Commerce”, selon une source au ministère français de l’Economie.Par ailleurs, la Commission européenne a décidé il a deux semaines d’exclure les entreprises chinoises des commandes publiques de matériels médicaux dépassant cinq millions d’euros. Une mesure prise au nom des restrictions touchant les firmes européennes sur le marché chinois.En réponse, Pékin a fustigé le “deux poids, deux mesures” de Bruxelles.Autre point de friction bilatéral: les terres rares. Depuis avril, les autorités chinoises exigent des entreprises chinoises l’obtention de licences pour l’exportation de ces matériaux stratégiques, un secteur dans lequel la Chine est un poids lourd mondial.Ces métaux sont utilisés dans une grande variété de produits, notamment les smartphones ou les batteries de voitures électriques. Des industriels, notamment du secteur automobile, ont depuis dénoncé des autorisations d’exportations délivrées au compte-gouttes.La Chine a toutefois proposé en juin à l’UE l’établissement d’un “canal vert”, c’est-à-dire d’un accès prioritaire, pour faciliter les exportations de terres rares vers le Vieux Continent.

La communauté internationale réunie à Séville au chevet de l’aide au développement

A l’initiative de l’ONU, experts et dirigeants internationaux se retrouvent lundi en Espagne pour une conférence sur le financement du développement, mis à mal par les crises mondiales et les coupes budgétaires drastiques des Etats-Unis, qui ne participeront pas à la rencontre.Au moins 50 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à Séville (sud) pour cette rencontre de quatre jours, aux côtés du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et de 4.000 représentants de la société civile.L’objectif de cette conférence dite FfD4, la quatrième du genre depuis 2002, est de trouver des solutions pour les pays du Sud, confrontés – selon les Nations unies – à “un déficit de financement estimé à 4.000 milliards de dollars par an”, pour tenir leurs objectifs de développement durable.Parmi les dirigeants annoncés dans la capitale andalouse, frappée par une chaleur caniculaire, figurent le président français Emmanuel Macron, le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le Colombien Gustavo Petro. Leur homologue sud-africain Cyril Ramaphosa a, lui, annulé sa venue pour des raisons de politique intérieure.Les Etats-Unis, pour leur part, n’enverront aucun représentant. Washington a, en effet, décidé mi-juin de quitter la table des négociations en raison d’un désaccord sur le texte soumis aux délégations, accusé d’empiéter sur leur “souveraineté” et de créer des structures “faisant doublon”.Cette rencontre survient dans un contexte particulièrement sombre pour l’aide au développement, touchée de plein fouet par la réduction de l’aide humanitaire décidée par Donald Trump, qui a supprimé 83% des financements de programmes à l’étranger de l’agence de développement USAID.Avec 63 milliards de dollars d’aide publique en 2024, les Etats-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG, actuellement confrontées à d’importantes difficultés, d’autant que d’autres capitales, comme Paris, Londres et Berlin, ont aussi réduit leurs aides.- “Regarder la vérité en face” -“Les gouvernements des pays riches sont en train d’effectuer les coupes les plus importantes dans l’aide au développement jamais enregistrées depuis 1960”, a dénoncé vendredi l’ONG Oxfam, inquiète de voir les pays du Sud “dévier tragiquement” de leur “trajectoire” de développement.Pour les pays concernés, la situation est d’autant plus délicate que l’endettement public a bondi depuis la crise du Covid-19. Selon les Nations unies, celui des moins avancés a ainsi triplé en 15 ans, et 3,3 milliards d’habitants vivent dans des pays dépensant plus pour rembourser leur dette que pour la santé ou l’éducation.”Nous devons regarder la vérité en face: de nombreux engagements restent non tenus”, alors que “le monde est confronté à des chocs sismiques rendant les défis financiers plus difficiles à résoudre”, a souligné Antonio Guterres, en référence aux nombreux conflits mondiaux.”Dans ce contexte mouvementé, nous ne pouvons laisser s’envoler nos ambitions”, a-t-il insisté.L'”engagement de Séville”, qui sera formellement adopté au terme de la conférence, invite pour cela à revoir l’architecture financière internationale, en accordant notamment plus de place aux pays du Sud dans les grandes institutions et en exigeant une meilleure coopération contre l’évasion fiscale.Ce texte de 38 pages, qui sera complété par des annonces unilatérales dans le cadre d’une “plateforme de Séville pour l’action”, servira de plan directeur pour le financement du développement au cours des dix prochaines années. De nature politique, il ne sera cependant pas contraignant sur le plan juridique.Un motif de mécontentement chez les ONG, déjà agacées par ce qu’elles considèrent comme un manque de solidarité des pays les plus riches. “Le Nord global continue de bloquer les réformes. Ce n’est pas du leadership, c’est du déni”, a ainsi regretté Mariana Paoli, responsable du plaidoyer chez Christian Aid.

Loi Duplomb: des milliers d’opposants au texte mobilisés ce week-end en France

Agriculteurs, ONG, scientifiques … Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés ce weekend partout en France pour demander l’annulation de ce texte qui doit être examiné lundi en commission mixte paritaire.Cette commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un texte de compromis, après un rejet tactique  visant à contourner un mur d’amendements des écologistes et des insoumis.”C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale” aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une “négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides”, a déclaré le comité Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris.Selon le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF, Générations Futures …), à l’origine de l’appel à la mobilisation du weekend avec notamment la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et 10.000 sur l’ensemble du weekend dans 60 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou encore Strasbourg, a-t-il indiqué dimanche soir dans un communiqué.La proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb se présente comme destinée à “lever les contraintes” des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride (un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels) mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Anses.”Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole” et “va à l’encontre de l’intérêt général”, a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles affichant “loi Duplomb, loi poison”.”La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde”, a également martelé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb.La veille à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, une centaine de personnes avaient scandé “notre santé ne sera pas bradée”, en brandissant une grande bâche noire.”C’est une loi irresponsable et coupable”, a jugé dimanche Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) à Paris.”Mesdames et Messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous, votre responsabilité c’est de protéger la population française et pas les intérêts de quelques-uns”, a renchéri la représentante de France Nature environnement (FNE) appelant au “rejet pur et simple du texte”. Les ONG se sont déjà déclarées prêtes à “aller en justice” si cette loi était promulguée.La mobilisation se poursuivra ce lundi à 11h30 à Paris, par un banquet paysan près du Sénat.dep-dfa-mer-gi/uh/jp

Loi Duplomb: des milliers d’opposants au texte mobilisés ce weekend en France

Agriculteurs, ONG, scientifiques … Des milliers d’opposants à la proposition de loi agricole dite Duplomb se sont rassemblés ce weekend partout en France pour demander l’annulation de ce texte qui doit être examiné lundi en commission mixte paritaire.Cette commission, qui réunira 14 sénateurs et députés, aura la charge de trouver un texte de compromis, après un rejet tactique du texte visant à contourner un mur d’amendements des écologistes et des insoumis.”C’est un coup de force antidémocratique pour faire passer cette loi qui est une régression radicale” aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique, ainsi qu’une “négation des faits scientifiques sur la dangerosité des pesticides”, a déclaré le comité Scientifiques en rébellion, présent dimanche sur l’esplanade des Invalides à Paris.Selon le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG de défense de l’environnement (Greenpeace, WWF, Générations Futures …), à l’origine de l’appel à la mobilisation du weekend avec notamment la Confédération paysanne, la CGT ou Cancer Colère, environ un millier de personnes se sont réunies à Paris et plusieurs centaines d’autres étaient également présentes dans 50 villes, dont Creil (Oise), Cherbourg (Manche) ou encore Strasbourg.La proposition de loi du sénateur LR Laurent Duplomb se présente comme destinée à “lever les contraintes” des agriculteurs. Elle prévoit notamment la réintroduction du pesticide acétamipride (un néonicotinoïde très toxique notamment pour les pollinisateurs et les milieux naturels) mais aussi des mesures facilitant le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages intensifs, ainsi qu’une redéfinition du travail de l’Anses.”Non, les paysans ne sont pas derrière cette loi qui ne répond en rien aux difficultés du monde agricole” et “va à l’encontre de l’intérêt général”, a scandé à la tribune parisienne Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bovin en Bretagne, au milieu de banderoles affichant “loi Duplomb, loi poison”.”La loi Duplomb est dangereuse et rétrograde”, a également martelé dimanche Xavier Fromont, porte-parole du syndicat pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’un rassemblement de 600 personnes habillées en jaune et noir au Puy-en-Velay, fief du sénateur Duplomb.La veille à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, une centaine de personnes avaient scandé “notre santé, ne sera pas bradée”, en brandissant une grande bâche noire.”C’est une loi irresponsable et coupable”, a jugé dimanche Allain Bougrain-Dubourg, président la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) à Paris.”Mesdames et Messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous, votre responsabilité c’est de protéger la population française et pas les intérêts de quelques-uns”, a renchéri la représentante de France Nature environnement (FNE) appelant au “rejet pur et simple du texte”. Les ONG se sont déjà déclarées prêtes à “aller en justice” si cette loi était promulguée.dep-dfa-mer-gi/uh/gvy

“Des chemins pour l’écologie sont à portée de main”, affirme Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou a appelé dimanche à des actions concrètes en faveur de l’écologie et de la lutte contre le changement climatique, jugeant que des moyens d’y parvenir sont “à portée de la main”.Interrogé par les journalistes du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6 sur les “reculs” au sein de la classe politique des thèmes liés à la protection de l’environnement, le Premier ministre a reconnu que “l’attention se déplace”.”Ce que pensent la plupart des élus assez souvent, c’est que (…) l’écologie va imposer un recul dans nos modes de vie. Et moi je crois le contraire”, a-t-il déclaré.Et “il faut arriver à partager avec nos concitoyens et avec les élus l’idée que des chemins énergétiques, des chemins pour l’écologie sont à portée de la main”, a-t-il ajouté.Selon lui, “on ne s’intéresse pas aux actions qui peuvent permettre de protéger la population”, notamment des effets du changement climatique comme les canicules, alors que la France subit une vague de chaleur depuis le 19 juin.Il a notamment cité le verdissement des villes pour lutter contre les îlots de chaleur liés à la bétonisation ou la géothermie, qu’il voit comme une “source d’énergie extraordinaire” pour rafraîchir les logements.Il souhaite également une “reprise en main” au niveau politique de la “gestion de l’eau” pour “bien définir une politique de l’eau” qui “préserve la nature, les milieux naturels et la biodiversité, et en même temps pour que les agriculteurs puissent avoir une vision de leur avenir au lieu de les condamner perpétuellement”.

Après Nice, Cannes limite le nombre de paquebots géants dans sa baie

La ville de Cannes (Alpes-Maritimes) a décidé de limiter dès 2026 les paquebots géants dans sa baie en n’autorisant qu’un seul de ces navires transportant plus de 3.000 personnes à y mouiller chaque jour et “jamais deux en même temps”, a-t-elle indiqué samedi dans un communiqué.Cannes ne disposant pas de port susceptible d’accueillir ces navires, ceux-ci venaient jusqu’à présent mouiller dans la baie, les passagers étant ensuite conduits à terre par des navettes.Sans pouvoir de police en matière environnementale lui permettant d’intervenir au-delà de la bande des 300 mètres près du littoral, la ville a pris cette mesure via un engagement contractuel avec la société concessionnaire de la gestion du terminal de croisières, contrat approuvé vendredi à l’unanimité en conseil municipal.Selon les dispositions du contrat, le nombre d’escales de gros porteurs va baisser de près de 50% dès l’an prochain, passant à 34 escales en 2026 puis à 31 en 2027, tandis que la jauge d’accueil sera plafonnée à 6.000 croisiéristes par jour.À l’horizon 2030, la ville explique vouloir poursuivre cette “trajectoire environnementale vertueuse” avec la volonté d’accueillir uniquement les navires d’une jauge maximale de 1.300 passagers.”Il ne s’agit pas d’être contre les croisières mais d’accueillir, à terme, seulement des unités plus petites, plus esthétiques, plus modernes et respectueuses de l’environnement”, explique David Lisnard, maire LR de la ville, dans ce communiqué, rappelant qu’il demande depuis dix ans à l’État, sans succès, d’accorder aux maires des pouvoirs de police accrus sur ce sujet.Cruise Lines International Association (Clia), “en tant qu’association représentative de l’industrie de la croisière”, a réagi à cette annonce en déplorant “une décision qui impose des restrictions injustifiées à un secteur permettant à des millions de personnes de découvrir le monde, tout en contribuant activement à la vitalité des villes portuaires”.En 2024, la baie de Cannes a accueilli 175 escales et 460.000 croisiéristes, qui arrivent parfois sur des paquebots géants pouvant transporter plus de 5.000 passagers.En 2019, le maire de Cannes avait imposé aux compagnies une charte environnementale sous peine de bloquer les excursions de passagers.De son côté, le maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur Christian Estrosi, qui avait signé en janvier un arrêté visant à interdire à partir de juillet les escales des navires de plus de 900 passagers dans la rade de Villefranche-sur-mer, a finalement fait volte-face, optant pour une simple limitation.Ainsi, à partir du 1er juillet dans la rade de Villefranche-sur-mer, 65 escales seront autorisées chaque année, mais jamais plus d’un bateau par jour et ceux-ci ne pourront pas transporter plus de 2.500 passagers. Parallèlement, seuls les navires de moins de 450 passagers pourront accoster dans le port de Nice. 

Aux Etats-Unis, une fabrique de boîtes en fer-blanc et le “chaos” des droits de douane

Dans la touffeur de l’été américain, des boîtes ornées de bonhommes de neige et de traîneaux prennent forme. Leur fabricant a le cerveau en surchauffe depuis que Donald Trump a mis en place une surtaxe de 50% sur l’acier.A une centaine de kilomètres au nord de la Maison Blanche, à Belcamp (Maryland, est), l’usine Independent Can tourne jour et nuit.Dans le battement régulier des presses, de fines plaques d’acier recouvertes d’étain, pour éviter la corrosion, sont transformées en contenants à biscuits, fruits secs, café ou encore poudre de lait infantile haut de gamme.C’est ce qu’on appelle du fer-blanc.Sur une ligne de production, une feuille de métal, sur laquelle un motif a été imprimé, est courbée en cylindre. Elle est ensuite convoyée dans une presse d’où elle ressort rigide, avant d’être dotée d’un fond. Ce seau sera garni de pop-corn et offert lors des fêtes de fin d’année.”Let it snow” (Laissons la neige tomber), est-il écrit dessus.”Ce serait sympa d’avoir de la neige maintenant!” plaisante le patron, Rick Huether, alors que de gros ventilateurs peinent à rafraîchir l’atmosphère.Le directeur général a commencé à travailler dans l’entreprise familiale en job d’été, à 14 ans. Il en a maintenant 73 et est déterminé à la maintenir à flot pour les générations suivantes.Mais “le chaos” des droits de douane complique sa tâche, dit-il.- Pas assez de fer-blanc américain -Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump a mis en place une surtaxe de 25%, puis 50%, sur l’acier et l’aluminium importés, au nom de la protection des hauts fourneaux américains. Sauf que d’autres industriels américains, en aval, paient la facture, faute de pouvoir acheter ces métaux localement.”Aux Etats-Unis, on ne produit qu’un quart du fer-blanc dont les fabricants de conserves, de pots de peinture et nous-mêmes avons besoin. On est obligés d’acheter le reste à l’étranger”, affirme Rick Huether.Favorable aux politiques de réindustrialisation – la mondialisation “a été un peu trop loin”, pense-t-il – le chef d’entreprise ne comprend pas la méthode Trump: des annonces spectaculaires, des revirements soudains, des droits de douane portant sur des choses que le pays ne fabrique pas, ou plus.Independent Can emploie près de 400 personnes réparties sur quatre sites, deux dans le Maryland et deux dans l’Ohio (nord). Une autre usine, dans l’Iowa (centre), a fermé l’an dernier. “En partie” à cause d’un précédent relèvement des droits de douane sur l’acier, explique-t-il. Ses 40 employés ont pu être reclassés en interne ou ailleurs.C’est sa fierté, et il exclut pour l’heure de procéder à des licenciements face aux bouleversements en cours.”Nos employés, c’est ce qu’on a de plus précieux. Plusieurs générations se succèdent ici”, décrit-il en circulant entre les postes de travail avec bouchons d’oreille anti-bruit, lunettes de protection et gants renforcés pour manipuler les feuilles d’acier coupantes.Le processus n’est qu’en partie automatisé: les ouvriers, payés autour de 40 dollars de l’heure, manipulent les produits à l’entrée et à la sortie des presses, contrôlent la qualité, empilent les boîtes sur des palettes.Dans les allées, des salariés chargés de la maintenance circulent en triporteur, avec leur caisse à outils à l’arrière, pour intervenir rapidement sur les machines.- “Survivre” – Avec des droits de douane sur l’acier de 50%, Rick Huether calcule qu’il devrait augmenter ses prix de plus de 20% (le fer-blanc ne représente qu’une partie de ses coûts de production).Quelques acheteurs ont diminué leur volume de commandes, selon lui “inquiets de la tournure de l’économie” et de manquer eux-mêmes de clients. D’autres, en revanche, semblent plus enclins à acheter américain.Quelques boîtes colorées sont ainsi posées sur son bureau. Un ancien client, qui achetait en Chine depuis des années, attend un devis.”On est très sceptiques. Pendant la pandémie, quand la Chine n’envoyait plus rien, nos commandes ont augmenté de 50%. Fantastique. Ils étaient tous censés rester mais après ils sont repartis en Chine. On demande maintenant des engagements sur deux ans.”Rick Huether veut croire que son entreprise presque centenaire, née pendant la crise de 1929, “survivra”.Tout ce qu’il souhaite, c’est “savoir ce qu’on vendra dans six mois”.