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Macron et Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Après l’inauguration du nouveau consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu’ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale: l’hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu’une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.Pour autant, les deux dirigeants “travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l’Europe et l’Inde, et la montée en puissance des échanges”, selon l’Elysée.Ce corridor passant par le Moyen-Orient est “un catalyseur formidable”, a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, “nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements”. Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur”, Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris. – “Intimité particulière” -“L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.”On veut être indépendants”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.

Guerre commerciale américaine: Bruxelles et Ottawa affichent leur fermeté, Séoul et Londres conciliants

Le Canada et l’Union européenne ont dénoncé mardi l’imposition dans un mois de droits de douanes massifs et généralisés sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, nouvel acte dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump, tandis que Corée du Sud et Royaume-Uni ont dit vouloir coopérer avec Washington.”Nous travaillerons avec l’administration américaine au cours des prochaines semaines pour mettre en évidence les impacts négatifs de ces droits de douane inacceptables”, a déclaré le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau à l’occasion du sommet de l’IA à Paris, promettant, “si cela s’avère nécessaire”, une réponse “ferme et claire”.”Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, avait assuré quelques heures plus tôt la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du Commerce sur ce sujet est prévue mercredi.Le Mexique a pour sa part appelé le président américain à ne pas “détruire” les équilibres commerciaux et de croissance de l’Amérique du Nord.Le président américain a signé lundi soir deux décrets instituant des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars prochain, “sans exception ou exemption”, utilisant de manière désormais concrète le principal levier de sa politique économique contre ses partenaires commerciaux.Le Canada en est la première victime, en tant que principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis.- Londres dit “travailler” avec Washington -Donald Trump s’est fait élire fin 2024 en promettant aux Américains un “nouvel âge d’or” et entend réduire le déficit commercial américain qui s’est creusé de 133 milliards de dollars en 2024 pour atteindre près de 920 milliards de dollars, soit une hausse de 17% sur un an.Les nouvelles règles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils viennent, y compris de partenaires économiques qui profitaient auparavant d’exemptions sur ces deux produits: Argentine, Australie, Canada, Mexique, UE et Royaume-Uni.Le Japon, la Corée du Sud et le Brésil se voient eux privés de l’exemption dont ils bénéficiaient pour l’acier et ses dérivés.Le Brésil n’a pas l’intention d’entrer “dans une guerre commerciale”, a réagi mardi Alexandre Padilha, ministre des Relations institutionnelles du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont dit vouloir coopérer avec les Etats-Unis.”Nous travaillons avec l’industrie et nos homologues américains pour régler les détails”, a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer. “Il est évidemment important que nous adoptions une approche réfléchie”, a-t-il ajouté.Séoul entend “protéger les intérêts de (ses) entreprises et réduire les incertitudes en construisant une relation de proximité avec l’administration Trump et en élargissant nos options diplomatiques”, a déclaré le chef de l’Etat par intérim, Choi Sang-mok. Donald Trump agite par ailleurs aussi la menace de droits de douanes sur d’autres secteurs clés pour l’économie sud-coréenne (semiconducteurs, automobile, pharmacie).Les menaces de Donald Trump en matière de droits de douane et son animosité envers les véhicules électriques entraînent “beaucoup de coûts et beaucoup de chaos” pour Ford, a estimé mardi Jim Farley, patron du constructeur automobile américain.- La Chine visée par ricochet -Dans son argumentaire, Donald Trump accuse notamment certains des pays auparavant exemptés de servir de plaque tournante pour réexpédier vers les Etats-Unis de l’acier ou de l’aluminium en provenance de Chine. Pékin et Washington se livrent une concurrence féroce pour la prééminence mondiale dans tous les domaines: économique, militaire, technologique, commercial.    “Les producteurs chinois profitent de l’exclusion générale du Mexique des droits de douane pour acheminer l’aluminium chinois vers les Etats-Unis via le Mexique”, écrit-il.Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.Par ailleurs, Donald Trump a affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Jusqu’ici, le milliardaire américain a davantage mis la pression sur les partenaires des Etats-Unis que sur le grand rival chinois, soumis depuis mardi à des droits de douane de 10% en plus de ceux déjà existants.Les mesures de rétorsion, à base de surtaxes ciblées sur certains produits américains, sont entrées en vigueur lundi. Elles portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par le président américain concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.

Près de 130 millions d’Américains ont regardé le Super Bowl, nouveau record d’audience

Quelque 127,7 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis ont regardé dimanche, sur le câble ou en streaming, les Eagles de Philadelphie remporter le Super Bowl avec Taylor Swift et Donald Trump en tribunes, soit la plus grosse audience jamais atteinte dans le pays, selon un communiqué du cabinet Nielsen mardi.Selon Nielsen, un pic d’audience a été atteint durant le second quart-temps avec 137,7 millions de téléspectateurs sur les chaînes Fox, Fox Deportes et Telemundo ou sur la plateforme de streaming gratuit Tubi (propriété de Fox Corporation).L’audience moyenne s’était élevée à 123,4 millions l’année dernière, et à 115,1 millions en 2023, déjà des années record.Evénement incontournable et spectacle sportif par excellence aux Etats-Unis, la finale du championnat de football américain attire aussi pour son célèbre show musical de la mi-temps, assuré cette année par le rappeur californien Kendrick Lamar. Les grandes entreprises américaines rivalisent aussi d’imagination pour y placer leurs meilleures publicités, devenues un spectacle dans le spectacle, avec de nombreuses stars à l’écran. En comptant les interruptions, le match dure environ 3h30. La rencontre se jouait à La Nouvelle-Orléans. Elle a été remportée par les Eagles de Philadelphie (40-22) contre les Kansas City Chiefs, privés d’une troisième couronne d’affilée historique, sous les yeux du président Donald Trump, premier chef d’Etat américain à assister à la finale dans les tribunes.

Wall Street termine sans direction claire avant l’inflation américaine

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mardi, les investisseurs restant en position d’attente à la veille de la publication de données sur l’inflation aux Etats-Unis.Le Dow Jones a gagné 0,28%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,36%, tandis que l’indice élargi S&P 500 a clôturé près de l’équilibre (+0,03%).”Il n’y a pas eu beaucoup de mouvements” durant la séance car “c’est une journée qui précède (la publication) de données importantes, ce qui pousse les investisseurs à adopter une attitude attentiste”, a expliqué à l’AFP Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.Mercredi, les acteurs de marché auront le regard tourné vers la publication aux Etats-Unis de l’indice des prix à la consommation (CPI) de janvier.Le mois dernier, il avait traduit une accélération de l’inflation américaine en décembre pour le troisième mois d’affilée, tirée par l’augmentation des prix du logement, des billets d’avion, des véhicules d’occasion ou encore des assurances automobiles.En revanche, les analystes avaient retenu l’amélioration de l’inflation dite sous-jacente – qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.Plus tard dans la semaine, les investisseurs accueilleront les prix à la production (PPI) du mois de janvier, jeudi, et les chiffres de ventes aux particuliers, vendredi, même si aucune de ces publications “ne sera aussi importante que celle du CPI”, selon M. Hogan.Ces indices de l’inflation aux Etats-Unis donnent un signal sur la direction que pourrait prendre la banque centrale américaine (Fed) sur son calendrier de baisse de taux.Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Les marchés financiers jugent désormais peu probable qu’une baisse intervienne avant juin, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.A l’occasion de son audition semestrielle devant les sénateurs américains, le président de l’institution monétaire Jerome Powell a d’ailleurs répété mardi qu’il ne voyait “pas d’urgence” à baisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore “quelque peu élevée”, au-dessus de la cible de 2% de la Fed.Interrogé sur l’impact éventuel sur les prix des nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump, il a répondu que ce n’était “pas le travail de la Fed de commenter la politique douanière, mais celui des élus”. Le président américain a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d’entrée en vigueur pour “tous les pays” de nouveaux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, “sans exception”.”Il ne s’agit pas de surtaxes universelles mais d’une mesure plus sélective, et je crois que le marché est beaucoup plus à l’aise avec cela”, a estimé M. Hogan.Dans ce contexte, vers 21H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,53% contre 4,50% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, les résultats d’entreprises continuaient d’agiter les cours.Le géant américain des boissons Coca-Cola a grimpé de 4,73% après avoir publié des ventes supérieures aux attentes au quatrième trimestre, soutenu par les sodas et notamment par le Coca Zero. Pour l’ensemble de l’année 2024, le mastodonte a engrangé 47,1 milliards de dollars de revenus (+3% sur un an).Le groupe de pétrochimie DuPont de Nemours a gagné 6,85% grâce à des résultats supérieurs aux attentes.Le géant hôtelier Marriott a quant à lui reculé de 5,40% après avoir annoncé des prévisions en deçà des attentes pour le premier trimestre de 2025.La société pétrolière Philipps 66 a grimpé de 4,72% après publication d’informations de presse faisant état d’une prise de participation, à hauteur de 2,5 milliards de dollars, du fonds d’investissement activiste Elliott Management. Ce dernier a également récemment investi dans le géant britannique des hydrocarbures BP.

Le “Kiabi Village”, vitrine d’une enseigne en forme, à contre-courant du secteur

Un immense bâtiment gris, quatre étages de bureaux et 3.000 m2 de boutique: c’est dans son nouveau “Kiabi Village”, près de Lille, que l’enseigne française a présenté mardi ses résultats 2024 “record”, une rareté dans le secteur du prêt-à-porter français en plein marasme.Avec 24 millions de clients dans le monde (+6% par rapport à 2023), le groupe a généré 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, “en croissance de 5%” sur un an, a indiqué à la presse le directeur général de Kiabi, Patrick Stassi, évoquant également une rentabilité elle aussi “record”, sans la chiffrer. Côté français, pas de chiffre d’affaires communiqué, mais “on suit la tendance” de 5% de croissance, a rapporté Ouarda Ech-Chykry qui dirige Kiabi France.La “fraude” dont a été victime l’enseigne cette année – 100 millions d’euros (selon la presse) détournés par une ancienne trésorière – “ne rentre pas dans notre compte d’exploitation”, a précisé M. Stassi, en parlant d'”investissements en cash” que l’entreprise “avait sur le côté”.D’après la presse, Kiabi a cherché mi-juillet à récupérer un investissement réalisé un an plus tôt, mais quand le groupe s’est rapproché de sa banque, l’argent avait disparu, selon une technique dite des “comptes rebonds”.”L’enquête avance très bien”, a assuré le patron de l’enseigne à l’AFP, depuis la mise en examen en août 2024 d’une ancienne trésorière, puis le dépôt par l’entreprise d’un recours aux États-Unis, où vit l’ex-salariée de Kiabi, pour récupérer dommages et intérêts. “Elle a agi seule en interne, avec une complicité externe”, a-t-il ajouté. – Vitrine de la réussite de l’enseigne -Parmi les 352 magasins français de Kiabi (sur 640 points de vente), auxquels s’ajouteront “d’ici 2027” une “vingtaine” de sites supplémentaires selon Mme Ech-Chykry, le “Kiabi Village” fait figure de vitrine du succès de la marque. Une réussite à contre-courant du secteur du prêt-à-porter qui subit depuis deux ans une crise profonde, avec des liquidations comme celle de Camaïeu en 2022, ou plus récemment Esprit, ainsi que des redressements judiciaires, rachats et procédures de sauvegarde comme pour Pimkie, Kookaï ou Naf Naf. Sous la bannière “Kiabi Village”, à Lezennes, près de Lille, des points de restauration, d’animations, une crèche et une boutique ouverte en août et dans laquelle Kiabi expérimente de nouvelles offres à déployer ou non dans ses magasins. Ainsi, faute de clients, l’idée du bar à ongles au cÅ“ur du rayon femme a été abandonnée, tandis que la collection de linge de maison “Kiabi Home”, lancée en 2024, sera elle étendue à toutes les boutiques françaises. Stand de retouches d’ourlets, revente d’articles d’occasion ou encore ateliers sur le thème de la parentalité… “Je n’ai pas encore fait le tour de toutes les petites offres, mais je préfère cette boutique, elle est moderne”, a confié Océane, 25 ans, cliente et voisine du site “Kiabi Village”, alors que Laurence, sa mère, dit en s’engouffrant dans la grande porte d’entrée en verre s’y trouver “complètement perdue”. – “Rupture conventionnelle collective” -A l’heure de la pause déjeuner, on y croise aussi des “Kiabers” – le mot utilisé dans le jargon fleuri d’anglicismes de la société pour désigner ses salariés -, mais ils ont reçu la consigne de ne pas parler à la presse.Car le “Kiabi Village” héberge aussi le nouveau siège de cette enseigne de la galaxie de la famille Mulliez (avec Decathlon, Auchan, Leroy Merlin, Jules…) où un millier de salariés viennent de poser leurs cartons.Pas tous avec enthousiasme. Selon le journal L’Humanité début janvier, un peu plus de 200 personnes – notamment chargées de “la mise en valeur des collections dans les magasins” ou de gérer les marchandises et invendus dans toute la France – se seraient vues proposer un poste de simple vendeur et “plus de 150 salariés auraient préféré se faire licencier plutôt que de redescendre dans la hiérarchie”. “C’est un changement de métier proposé sans aucune perte de rémunération”, a défendu mardi Franck de Saintignon, directeur des ressources humaines du groupe, indiquant que cela s’est déroulé dans le cadre d’une “rupture conventionnelle collective” menée en 2024 “pour accompagner” notamment “la simplification du +merchandising+ et de [la] stratégie”. “Globalement, la moitié a souhaité continuer à travailler dans la durée” avec Kiabi, a-t-il affirmé, sans confirmer les chiffres avancés par L’Humanité.

Immigration: la Cour des comptes souligne la hausse du financement des associations

Des financements en nette hausse et des missions à redéfinir: la Cour des comptes a rendu mardi un rapport sur l’accompagnement des réfugiés et demandeurs d’asile, largement confié à des associations, avec à la clé quelques recommandations.Entre 2019 et 2023, les crédits de la mission “Immigration, asile et intégration” ont augmenté de 23% pour atteindre 2,3 milliards d’euros, du fait notamment de nouvelles dépenses dans le domaine de l’asile, souligne le rapport.Or, dans ce domaine qui est une compétence de l’État, “ce sont principalement des associations qui délivrent les différentes prestations” (hébergement, accompagnement, intégration), ajoute-t-il.”Dans ce cadre, les financements octroyés aux associations ont augmenté de plus de 52%” sur la période pour passer à “près de 1,1 milliard d’euros”, ajoute le rapport qui souligne que “cette augmentation importante est expliquée seulement en partie par l’augmentation des flux”.Entre 2019 et 2023, les demandes d’asile ont augmenté de 7,4% et les créations de place d’hébergement de 14,7%. Or, pour “la seule gestion du parc d’hébergement, les associations ont été bénéficiaires de plus de 850 millions d’euros en 2023, en augmentation de 46%” par rapport à 2019, ajoute le rapport qui pointe une forte hausse des coûts unitaires.En matière d’intégration, les associations ont touché 76,3 millions d’euros en 2023 (+114%) pour mettre en oeuvre de contrat d’intégration républicaine (CIR), constitué d’un volet civique et d’un autre linguistique. Cela s’explique par une hausse du nombre de signataires et un doublement du volume horaire, avec des formations plus intensives et des bénéficiaires demandant plus d’accompagnement.”La progression des coûts est, en outre, facilitée par le manque de concurrence entre les prestataires”, ajoute le rapport.De manière générale la Cour des comptes note que l’État et son opérateur l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) “ne définissent pas avec suffisamment de précision la nature des missions d’accompagnement, les compétences requises et, dans les structures d’hébergement, le taux d’encadrement” nécessaire.De plus, “le recours à la subvention offre moins de prise à l’État sur le contenu et le suivi d’exécution des prestations”, ajoute le rapport.Aussi la Cour préconise-t-elle de “définir plus précisément” les prestations dans le domaine de l’asile et de “mieux (les) coordonner” dans le domaine de l’intégration.Pointant aussi des contrôles “diversement exercés”, le rapport appelle aussi à les “renforcer en particulier dans le domaine de l’asile”.

M6 a dépensé dans le “streaming” en 2024, en espérant un retour sur investissement

Le groupe M6 a vu son bénéfice net baisser de 27% en 2024, à 173 millions d’euros, après avoir fortement investi dans sa nouvelle plateforme de streaming M6+ pour préparer l’avenir, selon ses résultats annuels publiés mardi.M6+ a été lancé en mai dans le cadre de la “transformation” du groupe “vers un modèle de diffusion mixte” associant “streaming” et télévision traditionnelle, a-t-il rappelé dans un communiqué. Cela a engendré “46,4 millions d’euros de coûts opérationnels supplémentaires” (contenus, frais techniques, marketing, etc.).”C’est une année d’investissement massifs, qui pèsent” sur les résultats, a commenté le président du groupe, David Larramendy, lors d’une conférence de présentation en ligne. Mais c’est selon lui indispensable pour préparer l’avenir: “Le transfert vers un +business model+ à deux jambes (…) passe par cette phase d’investissement importante”.Le chiffre d’affaires du streaming a d’ailleurs progressé de 34% l’an dernier par rapport à 2023, à 100 millions d’euros.Globalement, le chiffre d’affaires consolidé du groupe est resté stable, à 1,3 milliard d’euros. Ses revenus publicitaires sont également stables, à 1 milliard d’euros, dont 912 millions pour les recettes publicitaires vidéo.Au sein de ces dernières, “la hausse de 25,4 millions du chiffre d’affaires streaming” a compensé une baisse observée en fin d’année pour la télé traditionnelle, selon le groupe.”Après le fort engouement pour l’Euro 2024 observé au premier semestre, le contexte économique et politique a pesé sur les investissements publicitaires des annonceurs après la diffusion des Jeux olympiques et paralympiques” sur le groupe public France Télévisions, a expliqué M6.- Rentabilité -Autres facteurs de baisse: la morosité du marché immobilier, qui a touché la filiale Stéphane Plaza Immobilier, et le recul d’audience de RTL, principale radio du groupe. Ces derniers mois, RTL a en outre décidé de réduire la publicité sur ses antennes pour regagner des auditeurs, ce qui a une incidence sur son chiffre d’affaires.Parallèlement, les activités cinéma du groupe, avec ses sociétés de production SND et M6 Films, ont réalisé “des performances record”.”SND enregistre 9,3 millions d’entrées en 2024 (contre 8,3 en 2023), tandis que les deux films à succès coproduits par M6 Films, +Un p’tit truc en plus+ (10,8 millions d’entrées en salles) et +Le Comte de Monte-Cristo+ (9,3 millions d’entrées), se classent respectivement 1er et 2e au box-office français”, souligne le groupe.Ce dernier met également en avant sa marge opérationnelle, qui avait atteint des sommets ces dernières années (près de 25% en 2022) et est à 18,5% en 2024.”C’est un bon équilibre entre la capacité qu’a le groupe à investir” dans le streaming “et un taux de rentabilité qui reste parmi les meilleurs d’Europe”, a assuré M. Larramendy, qui vivait ses premiers résultats annuels à la tête du groupe. Il a succédé en avril 2024 à l’emblématique Nicolas de Tavernost.L’hypothèse d’une arrivée de l’animateur Cyril Hanouna dans le groupe M6 n’a pas été évoquée lors de la présentation des résultats. Des discussions sont en cours, alors que la chaîne de Hanouna, C8 (groupe Canal+) doit cesser d’émettre le 28 février, sauf décision contraire du Conseil d’Etat.Le groupe M6, dont l’actionnaire principal est le géant allemand Bertelsmann, comprend quatre chaînes de télévision gratuites (M6, W9, 6ter, Gulli), neuf payantes (dont Paris Première et Téva), trois radios (RTL, RTL2, Fun Radio) et des sociétés de production.

OpenAI “n’est pas à vendre”, affirme son patron après l’offre d’achat de Musk

La start-up américaine OpenAI, à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, “n’est pas à vendre”, a affirmé mardi son patron Sam Altman à Paris, après une offre de rachat non sollicitée du milliardaire Elon Musk pour la somme de 97,4 milliards de dollars.”Nous avons cette mission de faire bénéficier toute l’humanité de l’intelligence artificielle générale (comparable à l’intelligence humaine NLDR). Et c’est ce que nous sommes venus faire. Nous ne sommes pas à vendre”, a affirmé le dirigeant sur la scène de l’incubateur de start-up, Station F à Paris, où il est de passage dans le cadre du sommet mondial sur l’intelligence artificielle. “Toute suggestion du contraire est vraiment trompeuse”, avait indiqué quelques heures plus tôt Chris Lehane, vice-président en charge des affaires publiques chez OpenAI, lors d’un échange avec la presse, en marge du sommet. Selon le Wall Street Journal et le New York Times, le consortium emmené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars lundi au conseil d’administration pour l’acquisition de l’entité. Cette offre non sollicitée arrive au moment où Sam Altman essaie de lever des fonds et de transformer la start-up en société à but lucratif.Il s’agit surtout d’une proposition “venant d’un concurrent, qui a du mal à suivre au niveau technologique et à rivaliser avec nous sur le marché”, a assené Chris Lehane. Déjà à la tête de Tesla et SpaceX, propriétaire du réseau social X, Elon Musk a lancé en 2023 sa propre start-up d’IA générative, xAI.”Je pense qu’il tente de nous ralentir”, a avancé Sam Altman, interrogé par Bloomberg TV au Grand palais où se tenait le sommet. “J’aimerais qu’il rivalise avec nous en mettant au point un meilleur produit”, a-t-il poursuivi, dénonçant “beaucoup de tactiques, de poursuites en justice et de chose folles” de la part d’Elon Musk.En décembre, l’homme le plus riche au monde, proche de Trump, a ouvert un nouveau front judiciaire contre OpenAI, en demandant à la justice américaine de l’empêcher de se transformer en une entreprise entièrement à but lucratif.

La Bourse de Paris finit sereine, dans l’attente de Powell

La Bourse de Paris a fini en hausse lundi, avant l’audition à venir du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) devant le Congrès, sur fond de bonne dynamique boursière en Europe.L’indice CAC 40 a pris 0,28% à 8.028,90 points. Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,43% à 7.973,03 points.Le marché attend l’audition de deux jours du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, devant le Congrès américain, qui débute mardi en soirée.”L’intervention de Jerome Powell sera surveillée dans un contexte commercial particulièrement instable”, a commenté Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Les investisseurs tenteront de déceler dans son intervention des indices sur l’avenir de la politique monétaire de l’institution, en pleine guerre commerciale lancée par l’administration Trump.”On attend qu’il donne son opinion sur l’impact des mesures de Trump sur l’économie, en terme de croissance et d’inflation”, a estimé David Taieb, directeur des investissements en actifs cotés chez Sienna Investment Managers, interrogé par l’AFP.Si l’inflation et la croissance sont stimulés par la politique du milliardaire républicain, cela devrait “conduire la Fed à ne plus baisser ses taux, voir à les monter en fin d’année”, a-t-il ajouté. Lors de sa dernière réunion fin janvier, l’institution avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.La place parisienne bénéficie aussi toujours de la bonne dynamique qui règne depuis le début de l’année sur les marchés européens. Le CAC40 a gagné depuis le 1er janvier 8,78%.L’an dernier, les places européennes avaient connu une performance plus faible que leurs homologues américaines, dont le prix des titres a fortement augmenté. Les actions parisiennes ont encore plus souffert après la dissolution de l’Assemblée nationale.Résultat: les actions européennes, peu chères, attirent depuis début 2025 les investisseurs en quête de bonnes affaires.Par ailleurs, les marchés du Vieux continent “sont pour l’instant soulagés: la politique commerciale de Trump est moins virulente que prévue” selon David Taieb. Pour le moment, le président américain n’a pas annoncé de taxes pour l’Europe et répété les volte-face vis-à-vis du Canada, du Mexique et de la Chine.Enfin, la BCE poursuit politique de baisse des taux d’intérêt, ce qui donne un coup de pouce aux marchés boursiers européens, alors qu’aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a opté pour le statu quo monétaire.Les actions étant recherchés, les investisseurs délaissent les obligations, ce qui fait monter leur taux d’intérêt.Le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a ainsi atteint 3,20%, contre 3,08% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,43%, contre 2,36% lundi.Kering salué en BourseLe groupe de luxe Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta…) a fait part mardi d’un bénéfice net en chute de 62% en 2024, quelques jours après le départ du styliste Sabato de Sarno, un énième changement pour redresser sa marque phare Gucci, à la peine depuis plusieurs années.Au quatrième trimestre 2024, le chiffre d’affaires s’est replié de 12% à 4,39 milliards d’euros dépassant toutefois les attentes des analystes. Le titre s’est donc envolé de plus de 6% dans les premiers échanges lundi, avant de perdre son souffle au cours de la séance et de finir en hausse de 1,31% à 247,40 euros.

France: le taux de chômage quasi stable malgré un marché du travail dégradé

Malgré des destructions d’emploi et une dégradation du marché du travail, le taux de chômage en France a très légèrement diminué au dernier trimestre 2024, moins de personnes ayant activement recherché un emploi, notamment des jeunes, a rapporté l’Insee mardi.Le taux de chômage a baissé de 0,1 point de pourcentage à 7,3% de la population active, le nombre de chômeurs dans la France entière hors Mayotte au sens du Bureau international du Travail (BIT) diminuant de 63.000 en trois mois, à 2,3 millions de personnes. Il reste proche de son plus bas niveau en 40 ans.Mais le taux d’emploi des 15 – 64 ans s’est replié de 0,2 point sur le trimestre, à 68,9%. Surtout, il a diminué de 0,7 point chez les 15-24 ans, à 33,7 %, portant à 1,6 point la baisse sur un an, après plusieurs années de hausse liées à l’essor de l’apprentissage.”Le taux d’emploi des jeunes est en baisse et ça c’est un sujet majeur”, a réagi sur France Inter la ministre du Travail Catherine Vautrin qui pointe également un taux d’emploi des seniors plus faible que la moyenne européenne.Le taux d’activité, qui comprend les personnes qui travaillent mais aussi celles qui recherchent un travail, a également baissé de 0,3 point, à 74,4%, celui des jeunes chutant de 1,5 point sur le trimestre.”La baisse du chômage est liée au fait que, malgré la destruction d’emplois, le taux d’activité a encore plus baissé”, a expliqué à l’AFP Eric Heyer, directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE.Selon lui, il s’agit d’une “mauvaise baisse” probablement due “à des personnes qui étaient au chômage et qui se découragent”, ne cherchent donc plus et ne sont plus comptabilisées comme chômeurs au sens du BIT.Ces personnes viennent grossir le halo autour du chômage, qui a augmenté de 138.000 personnes sur le trimestre, atteignant 2 millions de personnes.Ce halo augmente lui aussi “surtout pour les jeunes” et est “surtout porté par les jeunes encore en études”, précise l’Institut national de la Statistique.Mais la part des jeunes qui ne sont ni en emploi ni en formation rebondit aussi de 0,7 point à 12,8%. Ce pourcentage se situe à 0,6 point au-dessus de celui de fin 2019, à la veille de la crise sanitaire.- Hausse toujours en vue -Le taux de chômage au sens du BIT, basé sur une vaste enquête de l’Insee et harmonisé au niveau international, ne prend en compte que les demandeurs d’emploi qui n’ont aucune activité, recherchent activement un emploi et sont immédiatement disponibles. Il est différent du nombre d’inscrits à France Travail, qui a lui augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième, pour atteindre 3,14 millions pour les chômeurs sans aucune activité (catégorie A).Le retournement du marché du travail a aussi été mis en évidence vendredi par les chiffres de l’emploi salarié dans le secteur privé, avec la destruction de 50.100 postes par rapport au trimestre précédent.Les principaux organismes économiques s’attendent de fait à une hausse du chômage cette année.En décembre, l’Insee estimait que le taux de chômage “poursuivrait sa lente remontée pour atteindre 7,6% mi-2025”.On va voir “ce qui se passe sur le halo (du chômage) avant de voir dans quelle mesure on rectifie nos prévisions” avant la prochaine note de conjoncture le 18 mars, a déclaré à la presse Vladimir Passeron, le chef du département de l’emploi de l’Insee.En décembre, la Banque de France estimait de son côté que le taux de chômage pourrait se situer “entre 7,5% et 8% en 2025-2026”, tandis que l’OFCE a prévu une remontée du taux de chômage aux alentours de 8% pour la fin 2025.En effet, avec la loi sur le plein emploi qui oblige les allocataires du RSA à s’inscrire à France Travail et parfois à reprendre une activité, “la population active devrait boomer en 2025, d’une part parce qu’on va réactiver ces gens et d’autre part à cause de la réforme des retraites” qui recule l’âge de départ, pointe Eric Heyer.”En faisant augmenter la population active au moment où on détruit les emplois, je ne vois pas comment le chômage ne peut pas repartir à la hausse”, prédit-il.