Test

La Bourse de Paris cède sous les nouveaux droits de douane de Trump

La Bourse de Paris a terminé en forte baisse lundi, sous le coup des nouveaux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et des menaces à l’encontre de l’Europe.L’indice vedette du CAC 40 a perdu 1,20%, soit 95,25 points, à 7.854,92 points. Vendredi, il avait terminé en petite hausse de 0,11% à 7.950,17 points.”On a un marché sous le coup des déclarations et des décisions de Donald Trump sur la guerre commerciale”, explique à l’AFP Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Mirabaud.Les autres places européennes ont également plié lundi face aux propos menaçants du 47e président américain, qui vient d’imposer des droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine. Le président américain a annoncé 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord désormais taxés à 10%. Une suspension d’un mois a cependant été annoncée lundi pour le Mexique.Donald Trump a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.M. Trump a par ailleurs souligné vendredi qu’il comptait “absolument” cibler l’Union européenne à l’avenir, et l’UE a rétorqué qu’elle riposterait “fermement”.”Le marché prend conscience qu’on est entré de plein fouet dans ce qui avait déjà provoqué énormément de tumultes en 2018″ avec un nouveau conflit commercial, poursuit M. Rozier.”Toutes les entreprises qui ont une activité aux Etats-Unis sont touchées”, résume-t-il.L’automobile plombéeLes valeurs du secteur automobile, l’un des plus ciblés par les mesures américaines, ont fortement reculé.Le groupe américano-franco-italien Stellantis est particulièrement exposé au marché américain, réalisant la majorité de ses bénéfices en Amérique du Nord, avec ses marques Jeep, Dodge ou Ram, et compte de nombreuses usines au Mexique comme au Canada.L’action du groupe a perdu 4,48% à 12,38 euros, la plus forte perte du CAC 40 lundi, réduisant toutefois ses pertes après la pause sur les droits de douane accordée au Mexique. Renault a quant à lui reculé de 0,54% à 49,38 euros.Les équipementiers n’ont pas été épargnés, Forvia terminant en forte de baisse de 10,01% à 9,12 euros, et Valeo de 6,28% à 10,15 euros.Le luxe flancheLe secteur du luxe a également été touché par les mesures douanières de Donald Trump.Le groupe Kering a clôturé en baisse de 3,75% à 243,95 euros et LVMH de 1,90% à 690,10 euros.M. Rozier relève cependant une “meilleure adaptation du luxe aux barrières douanières” américaines avec plus de production locale comme dans le cas de L’Oréal (-1,30% à 353,85 euros). Le secteur devrait donc mieux “absorber ce phénomène”, estime-t-il.Les valeurs domestiques surviventLes valeurs domestiques –qui dépendent uniquement ou majoritairement de leur marché local– gardent la tête hors de l’eau, car les menaces de droits de douane contre l’Europe n’ont que peu de conséquences sur elles.Ainsi, “le secteur télécom en Europe résiste très bien en raison de sa configuration locale”, explique Frédéric Rozier.Le groupe français de télécom Orange a par exemple terminé dans le vert lundi (+0,58% à 10,44 euros).

Automobile: la Norvège frôle son objectif de 100% de tout-électrique

La Norvège a frôlé son objectif de ne vendre que des voitures zéro émission à compter de cette année, le tout-électrique ayant représenté 95,8% des nouvelles immatriculations en janvier, un niveau sans équivalent dans le monde.Contrôlé par le milliardaire Elon Musk, dont les positions politiques heurtent les valeurs libérales de nombreux Scandinaves, Tesla a perdu son rang de premier constructeur dans le pays nordique le mois dernier.Sur cette période, 9.343 voitures ont été vendues en Norvège, dont 8.954 tout-électriques, a annoncé lundi le Conseil norvégien d’information sur le trafic routier (OFV).A titre de comparaison, la part de l’électrique en Europe était de 13,6% en 2024, selon le lobby des constructeurs (ACEA).Autre chiffre saisissant: parmi les 50 modèles les plus vendus en Norvège, seuls… deux n’étaient pas tout-électrique, le premier arrivant seulement en 33e position.”On n’a jamais vu ça (…) Si le reste de l’année continue comme le mois de janvier, nous nous rapprocherons très rapidement de l’objectif 2025″, s’est félicité Øyvind Solberg Thorsen, le directeur de l’OFV, dans un communiqué. La Norvège –qui est, paradoxalement, le plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’ouest– s’est fixé l’objectif de ne vendre que des voitures zéro émission neuves à compter de 2025, soit dix ans avant l’Union européenne (UE).Longtemps locomotive de l’électrification du transport routier, Tesla y est tombé au 3e rang des marques les plus vendues en janvier, derrière Volkswagen et Toyota.Rien ne prouve que cette rétrogradation est due aux positions de M. Musk, devenu un proche de Donald Trump, mais une étude en Suède voisine –où l’année 2024 a été marquée par un conflit social entre Tesla et un puissant syndicat– témoigne d’une image dégradée.Selon l’enquête réalisée à la mi-janvier par Novus, 69% des 1.002 personnes interrogées ont une opinion négative de M. Musk et 47% ont cette même opinion de Tesla. Les sentiments positifs ne sont respectivement que de 10 et 19%. – Politique de la carotte -Contrairement à l’UE, la Norvège n’a pas fait le choix d’interdire les moteurs thermiques, mais misé sur une politique d’incitations.Les voitures électriques neuves sont très largement exemptées de taxes alors que celles à carburant fossile sont lourdement taxées, rendant l’achat des premières financièrement attractif.Elles ont aussi longtemps bénéficié de passe-droits comme la gratuité des péages urbains et du stationnement dans les parkings publics, ou la conduite dans les couloirs de bus.Ces avantages ont en partie été rognés avec le temps, mais le tout-électrique est entré dans les moeurs.”C’était une décision en premier lieu motivée par des considérations climatiques et environnementales”, témoigne Frode Hvattum, propriétaire de deux voitures électriques.”Une autre raison, c’était bien sûr tous les avantages qui vont avec”, ajoute ce père de trois enfants.A l’échelle nationale, le pays scandinave aux hivers rigoureux a tissé un réseau de chargeurs ultra-rapides qui permet d’estomper la “rekkeviddeangst”, l’angoisse du manque d’autonomie.Une condition essentielle pour Frode Hvattum qui, comme beaucoup de Norvégiens, se rend souvent dans son chalet de montagne, à quelques heures d’Oslo.”C’est moins compliqué maintenant que le réseau est si développé. On n’a pas besoin de planifier le trajet autant qu’avant”, explique-t-il.- Pari gagné -Même si les ventes de tout-électrique n’atteignent pas exactement 100% cette année, les professionnels estiment que l’objectif pourra être considéré comme atteint. “On devrait finir l’année entre 95 et 100%, et même dans le haut de cette fourchette”, se félicite la secrétaire générale de l’Association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu, auprès de l’AFP.D’autant que la fiscalité sur les moteurs thermiques et sur les hybrides rechargeables –plus propres mais fonctionnant tout de même partiellement à l’essence ou au diesel– va être alourdie à partir du 1er avril, ce qui devrait accentuer les tendances.Selon l’OFV, le diesel n’a représenté que 1,5% des nouvelles immatriculations en janvier et l’essence 0,4%.”Les dirigeants politiques ne peuvent pas se reposer sur les lauriers”, prévient toutefois Mme Bu.”Il faut conserver les avantages à l’usage, comme les rabais sur les péages urbains, pour que la transition vers l’électrique se fasse aussi sur le marché de l’occasion”, souligne-t-elle.Sur les 389 voitures neuves à moteur thermique vendues en janvier, seules 148 l’ont été à des particuliers. Le reste a été acquis par des compagnies de location ou de taxis, des collectivités locales ou encore des auto-écoles. “Ceux qui vivent dans des régions du pays où les distances sont grandes et les conditions météo instables choisissent encore des véhicules à essence, diesel ou hybrides, tout simplement pour se sentir en sécurité lors de leurs trajets”, avance Nils Sødal, porte-parole de l’Association norvégienne de l’automobile (NAF).

Trump suspend les droits de douane avec le Mexique

Le président américain Donald Trump a suspendu lundi l’application de droits de douane avec le Mexique, après un échange “amical” avec son homologue mexicaine au cours duquel elle a promis de déployer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière.Les deux chefs de l’Etat ont annoncé quasi simultanément que les Etats-Unis avaient suspendu pour un mois l’application de ces droits de douane, qui devaient renchérir de 25% le prix des importations depuis le Mexique à compter de mardi. Donald Trump et la présidente du Mexique Claude Sheinbaum sont parvenus à un “deal” temporaire à l’issue d’une conversation qualifiée de “cordiale” par le président américain sur sa plateforme Truth Social.Le Mexique s’engage à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis “pour stopper le flot de fentanyl [un opioïde meurtrier] et de migrants illégaux” aux Etats-Unis, a rapporté Donald Trump.En échange, le président accorde une forme de délai de grâce au Mexique avant d’appliquer les droits de douane promis.Donald Trump doit échanger plus tard dans la journée avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont le pays est aussi visé par 25% de droits de douane.”Je viens de parler avec Justin Trudeau. Lui reparlerai à 15H00″ (20H00 GMT), a écrit plus tôt dans la journée le chef de l’Etat sur Truth Social, réaffirmant avoir imposé des droits de douane au Canada et au Mexique pour juguler l’arrivée de drogues et de sans-papiers aux Etats-Unis.Lundi matin, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett avait affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une guerre commerciale mais d’une “guerre contre la drogue”, dans une interview à la chaîne de télévision CNBC lundi.Il avait ajouté que le Mexique semblait avoir davantage pris la mesure de ce que Donald Trump attendait, contrairement au Canada, c’est-à-dire d’être “beaucoup beaucoup plus incisif dans la guerre contre la drogue”. – “Stupides” -Le délai accordé au Mexique a quelque peu rassuré les marchés financiers, alors que l’ampleur des droits de douane promis, au risque de pénaliser toutes les économies impliquées dans la guerre commerciale, avait surpris.Wall Street, qui avait ouvert en forte baisse, effaçait une partie de ses pertes tout en restant dans le rouge. Vers 15H55 GMT, le Dow Jones ne reculait plus que de 0,32%, l’indice Nasdaq perdait 0,97% et l’indice élargi S&P 500, 0,69%.Dans les premiers échanges, le Dow Jones avait chuté de 1,25%, l’indice Nasdaq de 2,14% et l’indice élargi S&P 500 de 1,65%.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Le président américain avait annoncé 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord, désormais taxés à 10%.Donald Trump a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.Lundi matin, la province canadienne de l’Ontario, cÅ“ur économique du pays, a annoncé bannir les entreprises américaines des contrats publics, ce qui va leur faire “perdre des dizaines de milliards de dollars en nouveaux revenus”, selon son Premier ministre Doug Ford. “Elles n’ont qu’à blâmer le président Trump”, a-t-il lancé.Doug Ford a également annulé un contrat provincial de 100 millions de dollars canadiens (66 millions d’euros) avec Starlink, la société contrôlée par le milliardaire Elon Musk, grand allié du président américain.Pour l’heure encore épargnée, l’Union européenne (UE) se sait dans le viseur de Donald Tump.”Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir”, a déclaré le président français Emmanuel Macron, en ouverture d’une réunion lundi à Bruxelles.”Nous devons faire tout notre possible pour éviter ces droits de douane et ces guerres commerciales totalement inutiles et stupides”, a estimé le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Paris: une voie réservée au covoiturage sur le périphérique à partir du 3 mars

Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, héritage des voies olympiques, entrera en vigueur le 3 mars sur le périphérique parisien et une partie des autoroutes A1 et A13, en semaine aux heures de pointe, a annoncé lundi le premier adjoint à la maire de Paris.A compter de cette date, seuls les véhicules avec au moins deux passagers (sauf les poids lourds), les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite pourront circuler sur cette voie du lundi au vendredi, de 7h00 à 10h30 et de 16h00 à 20h00, a précisé à la presse Patrick Bloche, premier adjoint d’Anne Hidalgo.La verbalisation, à hauteur de 135 euros pour non-respect des règles spécifiques à cette voie, “ne débutera qu’au 1er mai afin de permettre une période pédagogique”, explique la mairie.L’instauration de cette voie dédiée, destinée à lutter contre la pollution de l’air et le bruit pour les 550.000 riverains du périphérique, pérennise le dispositif des voies olympiques et paralympiques qui étaient réservées aux athlètes et délégations officielles durant les JO-2024.La mesure s’inscrit dans la volonté de la maire socialiste de Paris de “transformer” le boulevard périphérique, dans la lignée du passage à 50 km/heure sur l’anneau de 35 km qui ceint la capitale, effectif depuis le 1er octobre dernier.Les opposants à cette mesure, dont la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et le patronat francilien, avaient dénoncé une décision “socialement injuste” pénalisant les travailleurs de la nuit et du petit matin obligés d’emprunter le périphérique pour aller de banlieue à banlieue.Contrairement à la baisse de la vitesse, compétence exclusive de la municipalité, la création d’une voie réservée s’opère “conjointement avec l’Etat”, précise la mairie.Avec environ 1,5 million de déplacements quotidiens, le boulevard périphérique inauguré en 1973 est “l’espace le plus pollué de la capitale avec un nombre de particules ultrafines de 2 à 2,5 fois supérieur aux ceux observés sur les sites urbains de la capitale”, détaille-t-elle.Plus de 80% des véhicules qui y circulent ne transportent que le conducteur, et 50% des trajets sont liés au travail.L’écologiste David Belliard, adjoint à l’édile socialiste chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, a salué après cette annonce une mesure “profondément sociale”.

La barge, lien incontournable mais mis à mal par le cyclone à Mayotte

Aux abords du quai Issouffali, à Mayotte, les véhicules qui s’agglutinent pour monter à bord de la barge reliant Petite-Terre à Grande-Terre forment une longue file qui paralyse la circulation. Ceux qui arrivent de Mamoudzou et débarquent du navire ont à peine de quoi se frayer un chemin.Depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, seules deux barges – sur quatre à l’origine – assurent encore la liaison de trois kilomètres entre les deux îles de Mayotte.La plus petite, “porte d’entrée de Mayotte”, héberge l’aéroport mais aussi les services de la préfecture et le gros des infrastructures de l’armée ou de la police et conserve le rôle officieux de chef-lieu administratif du 101e département français.La plus grande accueille Mamoudzou, chef-lieu officiel de Mayotte depuis août 2023, et concentre 90% de la population et la majorité de l’activité économique.La barge est l’unique moyen de relier ces deux pôles de la vie mahoraise. Le prix de la traversée, 0,75 euro pour un piéton et 15 euros pour une voiture, n’a pas évolué depuis 2001. Mais depuis le cyclone, d’un départ toutes les quinze minutes, on est passés à une rotation par heure.”Les deux plus gros bateaux ont vraiment été endommagés par le cyclone. Ils ne seront pas en service avant le mois d’avril”, anticipe Saïd Moussa Kassim, le directeur du service de transport maritime (STM) qui gère les barges.Deux nouveaux navires en provenance des Seychelles viennent d’arriver sur le territoire mais ils assureront uniquement le transport des véhicules prioritaires, ajoute le directeur de la STM, précisant que “les passagers ne seront pas autorisés à bord”.Conséquence: sur le quai Issouffali, l’impatience se fait sentir au milieu du chaos.”En ce moment, c’est vraiment compliqué. La dernière fois que je suis venu, j’ai attendu de 12H00 à 18H00 dans ma voiture et j’ai fini par la laisser en Petite-Terre pour prendre la barge à pied”, confie Seula, technicien de maintenance qui vit sur Grande-Terre mais intervient deux fois par semaine en Petite-Terre.”Désormais, je viens à pied avec les outils”, lance-t-il.- Six millions de passagers par an -De l’autre côté du banc sur lequel patientent les passagers, Amelle s’est adaptée, elle aussi. “Je travaille à Mamoudzou mais je vis à Pamandzi, en Petite-Terre. Depuis le passage du cyclone, on ne sait jamais à quelle heure la barge va passer. Avant, j’allais travailler en voiture, mais maintenant c’est impossible. Alors, je télétravaille la plupart du temps”.Malgré les perturbations, le nombre de passagers est resté presque stable. “Nous accueillons environ six millions de passagers par an. Beaucoup traversent tous les jours pour aller travailler d’un côté ou de l’autre”, reprend Saïd Moussa Kassim, selon qui le trafic était revenu à la normale une semaine à peine après le cyclone.Une affluence qui ne devrait pas être modifiée dans les années à venir. En 2014, un projet de pont reliant les deux îles avait été annoncé. L’ouvrage de près de 2.000 mètres devait être cofinancé par le département, l’État et l’Europe mais le projet – estimé à 200 millions d’euros – n’avait jamais vu le jour.”Faute de moyens financiers”, souligne Saïd Moussa Kassim. Mais aussi car le pont aurait généré du trafic supplémentaire dans le centre-ville de Mamoudzou, déjà quotidiennement encombré par les embouteillages.Dix ans après, les usagers de la barge restent dans l’incompréhension. “Quand on voit le nombre de personnes qui font le trajet quotidiennement, les heures d’attente et l’argent nécessaire pour faire fonctionner les barges, ça laisse perplexe”, estime Laly Tava.Cette habitante de Petite-Terre, âgée de 35 ans, rechigne à se rendre à Mamoudzou. “Souvent, on n’a pas le choix, on a besoin d’aller chercher ce qu’on ne trouve pas en Petite-Terre, mais c’est toujours compliqué. Après le cyclone, on s’est vraiment senti isolés”, dit-elle.Sur le quai Issouffali, 19H00 sonne l’heure de la dernière barge. Les dizaines de véhicules qui patientent depuis des heures ne pourront pas rejoindre Grande-Terre.”Vous allez nous empêcher de rentrer chez nous ? Vous allez nous faire dormir dans nos voitures ?”, s’emporte un passager, qui tente de forcer le passage et voit les barrières de sécurité se fermer devant lui.

Wall Street ouvre en forte baisse, inquiète de l’impact des droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi, plombée par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, et inquiète de leur impact sur l’économie américaine.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 1,25%, l’indice Nasdaq chutait de 2,14% et l’indice élargi S&P 500 perdait 1,65%.

Rhône: la préfecture suspend partiellement l’activité d’un abattoir

La préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a suspendu lundi l’activité d’abattage des porcs dans un abattoir du Rhône, après une inspection ayant mis en évidence “des anomalies majeures en matière de protection animale”.La préfète “a pris la décision de suspendre l’activité d’abattage des porcins sur le site de Saint-Romain-de-Popey” de la société Secat, avec effet immédiat, indique la préfecture dans un communiqué.L’exploitant dispose de deux chaînes d’abattage, bovine et ovine/porcine. L’activité bovine est maintenue sous réserve de “procéder à un certain nombre d’actions” pour l’améliorer, précise la préfecture, et sur la branche ovine/porcin, l’activité porcine présente des anomalies et est donc suspendue.L’arrêté de suspension pourra être levé “dès la mise en Å“uvre des mesures correctives demandées” et “la transmission des documents justificatif sollicités”, précise la préfecture.La direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait réalisé jeudi puis vendredi une inspection à vide puis en fonctionnement de la chaîne porcine, après la diffusion d’une vidéo et le dépôt d’une plainte par l’association L214 contre l’abattoir pour “sévices graves et mauvais traitements” sur des moutons, des cochons et des vaches, tués entre ses murs.Les images diffusées par L214, filmées sur place entre octobre 2024 et janvier 2025, montraient des “animaux égorgés conscients et décapités encore vivants”, selon l’association.L’outil d’abattage et les modes opératoires de l’exploitant “ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir”, affirmait-t-elle encore.L’établissement appartient à la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien. Selon L214, il produit de la viande pour des cantines scolaires et la cantine du conseil départemental. La viande est aussi vendue dans des supermarchés, des boucheries locales et chez des producteurs, notamment sous certification Label rouge et bio du Beaujolais.

Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco

Les micro-crèches, mobilisées contre un projet de décret, dénoncent un “plan social”

Les micro-crèches (moins de douze berceaux) se mobilisent lundi pour protester contre un projet gouvernemental qui révise à la hausse les normes d’encadrement et de formation dans ces structures, accusant le gouvernement d’organiser “le plus grand plan social” du secteur.Une opération “crèches mortes” est prévue à partir de 16h30 pour “alerter sur les risques” qu’entraînerait la réforme sur “la pérennité” des structures, indique la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), à l’origine de l’appel avec d’autres fédérations du secteur privé. Dans leur collimateur, un projet de décret qui prévoit de revenir sur les dérogations dont bénéficient les micro-crèches et renforce les contrôles sur ces structures dont certaines ont été pointées du doigt dans des livres-enquêtes et rapports. Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, les micro-crèches bénéficient d’un cadre réglementaire moins exigeant, notamment en matière de qualification des personnels ou de taux d’encadrement.Or ces dérogations ne permettent “pas de garantir une qualité d’accueil satisfaisante” et peuvent être “constitutives de risques, en conduisant la structure à fonctionner avec des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés auprès de publics vulnérables”, ont relevé les inspections générales des affaires sociales et des  finances dans un rapport de 2024.Le rapport préconisait un alignement des normes d’encadrement et de qualification entre micro-crèches et crèches classiques de taille similaire, une recommandation reprise par le gouvernement dans son projet de décret en cours d’examen au Conseil d’Etat. Ce texte, qui pourrait s’appliquer dès ler septembre 2026, demande à ce que la structure compte au moins un professionnel diplômé d’Etat, que l’accueil de moins de trois enfants par un seul professionnel ne puisse être fait que lorsque ce professionnel est diplômé de catégorie 1. Est également demandé qu’un directeur exerce ses fonctions pour un maximum de deux établissements.Dénonçant des annonces “sans aucune concertation préalable”, les fédérations mobilisées estiment que ces  règles sont susceptibles de “détruire des dizaines de milliers d’emplois et d’autant plus de places d’accueil dont bénéficient les familles”.Pour la ministre des Familles Catherine Vautrin, il n’y a “aucune raison acceptable que les conditions prévues pour l’encadrement” ne soient pas similaires entre structures de taille similaire. Dans une lettre fin janvier aux élus locaux que l’AFP a pu consulter, elle assure que “ces orientations ne signifient en aucun cas que l’Etat abandonne les micro-crèches”, rappelant notamment sa contribution à leur financement. 

IA: sous la pression de Deepseek, OpenAI dévoile un nouvel outil pour ChatGPT

Le leader mondial de l’intelligence artificielle (IA) OpenAI, confronté à la concurrence de l’outsider chinois DeepSeek, a dévoilé un nouvel outil de “recherche approfondie” pour ChatGPT, lundi à Tokyo, en marge d’un événement organisé avec son partenaire nippon Softbank.Cette annonce intervient alors que l’irruption de la start-up chinoise, qui propose un robot conversationnel puissant et développé à bas coût, remet en question le modèle économique du secteur. L’américain OpenAI – dont l’outil conversationnel ChatGPT a marqué l’émergence de l’IA générative auprès du grand public en 2022 – présentait lundi sa nouvelle fonctionnalité, capable d'”accomplir en quelques dizaines de minutes ce qui prendrait de nombreuses heures à un humain”.”+Recherche approfondie+ (+Deep research+ en anglais) est le nouvel outil qui peut travailler pour vous de manière indépendante: vous lui donnez une consigne, et ChatGPT trouvera, analysera et synthétisera des centaines de sources en ligne pour créer un rapport complet du niveau d’un analyste (humain)”, assure l’entreprise.De quoi bouleverser le monde du travail selon Sam Altman, l’emblématique directeur général d’OpenAI, qui s’est montré enthousiaste sur scène lors d’un forum d’affaires à Tokyo.”C’est un système qui – ce n’est qu’une estimation de ma part (…) – peut réaliser un pourcentage à un chiffre (entre 1 et presque 10%, NDLR) de toutes les tâches économiquement intéressantes dans le monde”, a-t-il affirmé.- Course à l’IA avec la Chine -OpenAI et SoftBank, géant japonais de l’investissement dans la tech, sont associés au sein de “Stargate”, un nouveau projet comprenant des investissements d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’intelligence artificielle (IA) aux États-Unis, récemment dévoilé par le président américain Donald Trump.Ce projet d’inscrit dans une rivalité sino-américaine grandissante: l’agent conversationnel de DeepSeek a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, tout en fonctionnant sur des puces de moindre puissance et en consommant moins d’énergie.La semaine dernière, OpenAI avait accusé des firmes chinoises de tenter de copier ses modèles d’IA en utilisant un procédé dit de distillation – soit un transfert des connaissances d’un grand modèle déjà entraîné vers un modèle plus petit -, à l’encontre des conditions d’utilisation de la start-up californienne.Pour autant, “nous n’avons pas l’intention de poursuivre DeepSeek pour le moment. Nous allons simplement continuer à créer d’excellents produits et à être le leader mondial en matière de capacités de modélisation. Cela fonctionnera bien”, a déclaré Sam Altman lundi aux médias.Dans un entretien accordé au quotidien japonais Nikkei, M. Altman avait déjà estimé que la Chine était en train de rattraper “de manière significative” son retard sur les technologies d’IA développées aux États-Unis.DeepSeek est “un bon modèle”, qui met en évidence une concurrence sérieuse pour la technologie de raisonnement de l’IA, mais son “niveau de capacité n’est pas nouveau”, a-t-il cependant affirmé au quotidien nippon.”Si des gouvernements autoritaires utilisent à mauvais escient une IA puissante pour consolider leur pouvoir, ce serait une mauvaise chose”, a-t-il également mis en garde.- Boule de “Cristal” -Sam Altman a retrouvé lundi Masayoshi Son, le PDG de SoftBank, lors d’un forum réunissant quelque 500 entreprises japonaises: l’occasion pour SoftBank et OpenAI d’annoncer la naissance d’une co-entreprise destinée à offrir une IA avancée aux entreprises de l’archipel.”Un protocole d’accord vient d’être officiellement signé entre SoftBank et Open AI en vue de la création d’une co-entreprise à parts égales”, a déclaré Masayoshi Son, en présentant un nouveau produit appelé “Cristal”.M. Son, boule de cristal violette à la main, a déclaré que “Cristal” utiliserait l’IA pour fournir un service d’assistance personnalisé aux entreprises en analysant en temps réel les données d’un système, les rapports, les courriers électroniques et les réunions.Selon un communiqué commun, SoftBank “dépensera 3 milliards de dollars par an pour déployer les solutions d’OpenAI dans les entreprises de son groupe”.La co-entreprise “servira de tremplin pour l’introduction d’agents d’IA adaptés aux besoins uniques des entreprises japonaises, tout en établissant un modèle pour une adoption au niveau mondial”, stipule ce communiqué.Sam Altman et Masayoshi Son se sont ensuite entretenus en fin de journée avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba. Ce dernier doit se rendre dans le courant de la semaine à Washington pour rencontrer Donald Trump – avec l’IA parmi les sujets de discussion envisagés.