Test

Wall Street termine en baisse, craintes sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, après une ouverture dans le vert, l’optimisme initial des investisseurs ayant été terni par la confirmation de la Maison Blanche de droits de douane contre les produits provenant du Canada, du Mexique et de la Chine.Le Dow Jones a perdu 0,75%, l’indice Nasdaq a lâché 0,28% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,50%.”Les discussions sur les surtaxes dans l’après-midi ont créé une nouvelle vague d’incertitude” sur la place américaine, a résumé auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com. Les trois indices vedettes ont reculé après que la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a annoncé vendredi la mise en place de droits de douane dès ce week-end sur les produits originaires des trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, suscitant des inquiétudes pour le commerce international. Donald Trump, qui a fait son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, a brandi de nombreuses fois cette menace à l’encontre des trois pays qu’il accuse de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl et empêcher l’immigration illégale vers les Etats-Unis.Mme Leavitt, a confirmé vendredi qu’il n’y aurait pas de retour en arrière de dernière minute.”Le président va imposer demain 25% de droits de douane sur le Mexique, 25% de droits de douane sur le Canada et 10% de droits de douane sur la Chine pour le fentanyl illégal qu’ils produisent et dont ils permettent la distribution dans notre pays”, a déclaré Mme Leavitt.La confirmation des droits de douane fait craindre de possibles guerres commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.D’autant que le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait annoncé au lendemain de l’investiture de Donald Trump que le Canada “ripostera” fermement et rapidement si les Etats-Unis imposent des droits de douane de 25%.”Tout est sur la table et je soutiens le principe de droits de douane équivalents au dollar près”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, précisant que cela “aura un coût pour les Canadiens”.La confirmation des tarifs douaniers par la Maison Blanche vendredi “a été un élément déclencheur qui a incité les investisseurs à retirer de l’argent de la table avant la fin de la semaine”, a commenté M. O’Hare.”Certaines grandes capitalisations (ont) abandonné leurs gains antérieurs, ce qui pèse sur le marché”, a relevé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’image des géants du secteur technologique américain Nvidia (-2,98%) et Apple (-1,51%).”Les rendements des bons du Trésor sont plus élevés en réaction à la déclaration sur les droits de douane”, a-t-il ajouté.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est tendu, s’établissant à 4,54%, contre 4,52% la veille en clôture. Wall Street avait ouvert la séance sur une note positive vendredi, poussée notamment par les résultats record d’Apple, ainsi que par des données sur l’inflation américain conformes aux attentes.Durant la majeure partie de la journée, “le marché se maintenait à un niveau raisonnable, soutenu par les gains d’Apple”, a souligné M. O’Hare.Avant de tomber en même temps que le reste du marché, la firme de Cupertino (Silicon Valley) était recherchée après avoir réalisé des revenus et profits record pendant la saison des fêtes malgré des ventes d’iPhone décevantes, rassurant les analystes.Côté indicateurs, le marché a été “soulagé” par des données d’inflation conformes aux attentes.Selon l’indice PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed), le mois dernier, l’inflation a rebondi à 2,6% sur un an contre 2,4% un mois plus tôt. Sur un mois, l’inflation a aussi accéléré, à +0,3%, contre 0,1% en novembre, comme attendu par les économistes.Au tableau des valeurs, les constructeurs automobiles, qui possèdent tous au moins une usine au Mexique, ont globalement reculé à l’annonce de la mise en application de droits de douane.Le groupe Stellantis a chuté de 2,88%, Ford a perdu 0,79%, tandis que le géant américain General Motors a fait du sur-place (-0,08%).Le groupe spécialisé dans les produits d’hygiène Colgate-Palmolive a reculé (-4,61%), après des résultats trimestriels en deça des attentes. Le groupe souffrait aussi de son implantation au Mexique, où il fabrique plusieurs produits pour le marché américain, “pincipalement du dentifrice”, selon les propos de son directeur financier vendredi.

Lancement en Turquie d’un cargo à voile franco turc de 136 mètres

Avec 24 heures de retard, le Neoliner Origin, considéré comme le plus long cargo à voile du monde avec ses 136 mètres, a touché l’eau vendredi dans le port turc de Tuzla (ouest).Conçu par la société française Neoline, basée à Nantes (ouest) et construit par le chantier naval turc RMK Marine, à Tuzla sur la mer de Marmara, le navire sera capable d’emporter sur de longues distances 5.300 tonnes de marchandises à travers les mers, grâce à ses deux mâts et 3.000 mètres carrés de voilure.”Au total, c’est environ 80% d’économies d’émissions” de gaz à effet de serre qui seront réalisées”, explique à l’AFP Jean Zanuttini, président de Neoline.”Grâce au vent et en réduisant la vitesse de 15 nÅ“uds (30 km/h environ) à 11 nÅ“uds (20 km/h), on divise par cinq la consommation de carburant et donc les émissions par rapport à un navire classique”, souligne-t-il.Avec 90% du commerce mondial effectué par voie maritime, le secteur est responsable de près de 3% des émissions de Gaz à effet de serre, selon l’Organisation maritime mondiale (OMI).Le roulier à voile quittera la Turquie les cales pleines au cours de l’été 2025 pour rejoindre le port français de Saint-Nazaire (ouest), puis débutera sa première rotation vers Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax sur les côtes nord-américaines.Le projet, né en 2011, a bénéficié de nombreux partenariats dont le soutien de la banque publique d’investissement (BPI) de France.La CMA-CGM, forte d’une flotte de plus de 500 navires s’est également associée au projet: “On va être sur des voiles de 3000 m2 ce qui représente la moitié d’un terrain de foot, c’est gigantesque”, souligne Karine Desrues, vice-présidente chargée de la Recherche et du développement de la compagnie maritime.Neoline espère la mise en chantier prochaine d’un second spécimen pour “répondre à un maximum de besoins de transports” indique M. Zanuttini.Après le lancement de bouteille de champagne contre sa coque, le cargo s’est enfin jeté à l’eau pour encore six mois de mise au point et de réglages, emporté par la musique du blockbuster “Pirates des Caraïbes”. 

Dati annonce qu’un spectacle du Puy du Fou est “éligible” au Pass Culture

La ministre de la Culture Rachida Dati a indiqué vendredi que le spectacle nocturne proposé par le parc d’attractions vendéen le Puy du Fou était “éligible” au Pass culture attribué aux jeunes.Mme Dati a rappelé sur X que “les parcs d’attraction ne sont pas éligibles au @pass_Culture”. Toutefois, “le Puy-du-Fou a la particularité d’organiser un spectacle vivant disposant d’une billetterie autonome” du parc d’attraction, le spectacle du soir “La Cinéscénie”. “Ce spectacle, comme d’autres, est donc éligible au @pass_Culture, sauf à être victime d’une discrimination contraire à la liberté artistique !”, a-t-elle ajouté.Le reste des spectacles proposés par le Puy du fou est, à ce stade, couplé à l’entrée pour le parc d’attractions.Le Pass Culture est un dispositif qui accorde aux jeunes de 15 à 18 ans 300 euros à dépenser dans la culture. Depuis son arrivée à son poste il y a un an, la ministre a souhaité le réformer en faisant, entre autres, une part plus large au spectacle vivant.Le 18 janvier, Mme Dati avait indiqué, toujours sur X, avoir “demandé à (ses) services d’examiner la demande du @PuyduFou concernant l’éligibilité (…) (au) Pass Culture”.Dans une lettre ouverte publiée mercredi sur le site du quotidien Libération, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) s’en alarmait. Il dénonçait une “polémique montée de toutes pièces, par des courants de la droite réactionnaire et conservatrice ainsi que de l’extrême droite, sur les acteurs culturels pouvant (…) prétendre” à ce dispositif.”Ces réseaux (…) estiment qu’il s’agit d’une inégalité de traitement et qu’ils subissent une injustice dirigée, selon eux, de manière politicienne notamment par +la gauche wokiste+, les +gauchistes+ ou encore +l’extrême gauche+”, écrivait Alexis Corbière.”Pourquoi céder face à la controverse fabriquée par l’extrême droite ?”, interrogeait encore le député, affirmant que le “Puy est un endroit fortement marqué idéologiquement, avec un point de vue historique orienté de manière totalement subjective sur notre passé, se rapprochant plus d’une propagande réactionnaire, mêlant fiction, réécriture de l’histoire et Histoire”.En France, en Espagne et aux Pays-Bas, où le parc vendéen collabore depuis plusieurs années avec le parc d’attraction Efteling, le Puy du Fou a, en 2024, accueilli 2,8 millions de visiteurs et joué 11.828 représentations de ses spectacles.Créé par le souverainiste et soutien d’Éric Zemmour Philippe de Villiers il y a 47 ans, le parc a été accusé dans le livre “Le Puy du Faux”, paru en 2022 et écrit par quatre historiens, de se servir de “vieux clichés historiques” pour diffuser des “messages politiques très marqués à droite”. 

Surtaxe: accusé de “chantage”, Bernard Arnault met les points sur les i

Le PDG de LVMH Bernard Arnault a tenu à mettre les points sur les i vendredi concernant ses propos sur la surtaxe prévue dans le projet de budget pour 2025, après avoir été accusé de faire du “chantage” en déclarant qu’une telle taxe incitait à délocaliser.”Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH. Cette affirmation est fausse”, a déclaré sur X le patron du numéro un mondial du luxe.”C’est précisément parce que j’aime la France et que je souhaite que notre pays continue à rester compétitif que j’ai tenu à alerter sur des mesures qui me paraissent en tous points contre-productives”, a-t-il dit, en allusion à la surtaxe d’impôt sur les grandes sociétés censée rapporter 8 milliards d’euros à l’Etat en 2025.Mardi, comparant les Etats-Unis et la France en marge de la présentation des résultats annuels de LVMH, il avait dénoncé cette surtaxe: “Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est quand même à peine croyable, on va taxer le made in France. (…) Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal !”.Il avait souligné revenir des Etats-Unis, où il a assisté à l’investiture de Donald Trump avec deux de ses enfants, et où “les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d’Etats”.Sur X vendredi, il a martelé: “Ce que j’ai dit, c’est que les mesures fiscales envisagées sont une incitation à la délocalisation, puisqu’elles taxent le Made in France mais pas les entreprises françaises délocalisées”.Il a rappelé que LVMH emploie directement et indirectement près de 200.000 personnes en France, ce qui en fait “le premier recruteur privé” du pays.Quant aux Etats-Unis, ils représentent un marché colossal pour LVMH, comme pour tout le secteur du luxe. LVMH y a réalisé en 2024 avec ses marques de maroquinerie (Louis Vuitton, Dior, Celine…), vins et spiritueux (Moët & Chandon, Ruinart, Krug…), bijoux et parfums un quart de son chiffre d’affaires annuel de 84,7 milliards d’euros. Le groupe y emploie 43.000 collaborateurs et possède 1.182 boutiques, 7 ateliers (trois Louis Vuitton et 4 Tiffany), quatre vignobles et trois distilleries de Whiskey.- “La bureaucratie…”-Comparé aux Etats-Unis, “quand on revient en France, c’est un peu la douche froide”, avait dit le milliardaire mardi.La surtaxe représenterait entre “700 millions et 800 millions d’euros” pour LVMH, selon le groupe.Les propos de M. Arnault ont été largement commentés depuis mardi. Le président du Medef juge qu’il “a raison” et que “l’incompréhension tourne à la colère” parmi les adhérents de l’organisation patronale. A l’opposé, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet estime que “ce chantage à l’emploi, on n’en peut plus”. Vendredi, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a lui aussi évoqué “un chantage”: “ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +Si ça ne le fait pas, je quitte le pays+”, ajoutant qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait “un chantage comme ça”.Cinglant, Bernard Arnault lui a répondu sur X: “Quant à Monsieur Leclerc, puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français, au risque de les mettre en difficulté, en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas.” Se disant “surpris” par la fronde de grands patrons dont Bernard Arnault contre cette surtaxe, le ministre de l’Economie Eric Lombard a lui souligné vendredi qu’il s’agissait d’une version allégée par rapport à ce que prévoyait le gouvernement Barnier, puisque cet “impôt exceptionnel sur les grandes entreprises” n’aura cours qu’un an, et non deux.Bernard Arnault semble peu convaincu. “On dit que ça va être annuel mais personne n’y croit, une fois qu’on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40%?”, avait-il lancé mardi.”On leur a proposé d’autres solutions mais évidemment la bureaucratie…”, avait-il glissé, sans détailler ces solutions, ajoutant: “Il faudrait faire comme aux Etats-Unis, nommer quelqu’un pour +slasher+ un peu la bureaucratie. Mais dès qu’on essaie de faire ça… on est poursuivi, c’est impossible”.

Un “contre-sommet de l’IA” à Paris pour témoigner des conséquences sur nos vies

“Des systèmes vont prendre en charge ce qui relève de nos facultés les plus fondamentales avec le risque d’aboutir à une humanité absente d’elle-même”: face à ce qu’il qualifie de “tournant civilisationnel”, le philosophe Eric Sadin lance un contre-sommet de l’intelligence artificielle (IA) à Paris.L’objectif: “Témoigner de l’envers du décor” du sommet mondial “pour l’action sur l’intelligence artificielle” qui se tiendra les 10 et 11 février dans la capitale française, précise M. Sadin à l’AFP.Ce contre-sommet, co-organisé par Eric Barbier, journaliste à l’Est Républicain (groupe Ebra) et référent IA générative au sein du Syndicat national des journalistes (SNJ), doit se tenir le 10 février après-midi au Théâtre de la Concorde.Une vingtaine d’intervenants, enseignants, journalistes, traducteurs, doubleurs, comédiens, créateurs de films d’animation et syndicats de différents secteurs, “témoigneront des implications de l’IA déjà à l’oeuvre dans leur quotidien”, annonce Eric Sadin. Parmi eux, et en la présence annoncée de la maire de Paris Anne Hidalgo, le comédien Vincent Elbaz.M. Sadin a publié une dizaine d’ouvrages sur les nouvelles technologies et l’IA depuis 15 ans. Ses tribunes sont régulièrement publiées dans la presse française et internationale.Education, culture, transports… L’IA “offre une telle facilitation de l’existence que tout le monde saute à pieds joints, dans le déni total des conséquences sociales et civilisationnelles: un utilitarisme forcené qui n’est autre que le renoncement à nous-mêmes”, regrette-t-il.Selon un baromètre Ifop pour le groupe de conseil Talan, le nombre d’utilisateurs de l’IA dans la population française a grimpé de 60% en 2024. Parmi ces utilisateurs, 48% “considèrent que leur entreprise les encourage dans cet usage”. Mais, dans le même temps, les craintes s’amplifient: 79% des 18 ans et plus se déclarent “inquiets vis-à-vis de l’émergence des IA génératives” (contre 68% en mai 2023).Voulu par le président de la République Emmanuel Macron, le sommet mondial sur l’IA se tiendra au Grand palais – à quelques centaines de mètres du “contre-sommet” -, en présence d’une centaine de pays et plus d’un millier d’acteurs du secteur privé et de la société civile, dont des Prix Nobel.La France “souhaite aboutir (…) à la création d’une nouvelle plateforme mondiale qui servira d’incubateur pour une intelligence artificielle au service de l’intérêt général”, selon l’Elysée.- “Remplacer le génie humain” -“Une grand-messe propagandiste organisée avec des millions d’euros d’argent public qui va surtout accroître les capitalisations boursières des grands groupes et sociétés présentes, faisant le récit merveilleux de lendemains qui chantent. Sans tenir compte de l’essentiel: l’automatisation croissante des affaires humaines qui fait déjà des ravages au quotidien”, rétorque M. Sadin.Textes, sons, images… A l’exemple de ChatGPT, lancé en novembre 2022, l’IA générative, qui produit des contenus, n’est plus seulement un outil au service de l’humain, “elle utilise des systèmes qui pillent et ingurgitent les fonds culturels pour remplacer le génie humain”, estime-t-il, mettant en garde contre ce “cheval de Troie du renoncement à l’usage de nos facultés les plus fondamentales”.M. Sadin anticipe le “dessaisissement du langage, premier vecteur de notre liberté”, qui va devenir “standardisé et nécrosé, dans un monde où ce qui relève de l’invention va disparaître”.Pour Eric Barbier, “il est urgent de rompre avec l’enthousiasme béat autour de l’IA générative devenue un agent de remplacement des employés”, citant en exemple L’Est Républicain. Le quotidien régional, qui fait partie du groupe de presse Ebra, teste depuis plus d’un an l’utilisation de ChatGPT pour corriger et mettre en forme des textes de ses correspondants locaux de presse. Face aux inquiétudes soulevées en interne, le groupe a mis en place une charte pour encadrer le recours à l’IA.”Les patrons de presse brandissent leur charte d’éthique, assurant qu’il y a des garde-fous mais, parallèlement, ils l’utilisent comme un outil de productivité, d’automatisation des tâches pour réduire les effectifs”, dénonce M. Barbier.”Mon rôle, en tant que journaliste, n’est pas de fiabiliser les modèles d’IA générative, qui en plus commettent des erreurs, mais de livrer à nos lecteurs des contenus éditoriaux vérifiés et sourcés”, plaide M. Barbier. Cette technologie “remet en cause le pluralisme de la presse et par analogie la diversité de la pensée humaine”, conclut-il.

La Bourse de Paris finit en légère hausse et réalise son meilleur mois en deux ans

La Bourse de Paris a fini en petite hausse vendredi, signant son meilleur mois depuis deux ans, alors que les actions françaises, moins chères que leurs homologues européennes et américaines, ont attiré les investisseurs.Le CAC 40 a pris 0,11% à 7.950,17 points.Sur l’ensemble du mois, l’indice vedette français affiche une progression de 7,72%. Il s’agit de sa meilleure performance mensuelle depuis janvier 2023.”Les actions françaises, comme les européennes, ont été portées depuis le début de l’année par le fait que les investisseurs ont estimé qu’elles étaient bon marché”, a expliqué à l’AFP Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.L’an dernier, les places européennes ont connu une performance plus faible que leurs homologues américaines, dont le prix a fortement augmenté. Les actions parisiennes ont encore plus souffert suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale.Résultat: les actions du Vieux continent, peu chères, ont attiré les investisseurs en quête de bonnes affaires, depuis le début de l’année.Par ailleurs, la BCE a abaissé cette semaine ses taux d’intérêt, ce qui a donné un coup de pouce aux marchés boursiers européens, alors qu’aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a opté pour le statu quo monétaire.Côté macroéconomique, les investisseurs ont été rassurés vendredi par des chiffres de l’inflation américaine en décembre conforme aux attentes.L’indicateur a été en hausse de 2,6% sur un an contre 2,4% un mois plus tôt. L’indice PCE sous-jacent, hors prix de l’énergie et de l’alimentation, indicateur préféré de la Réserve fédérale américaine (Fed), s’est aussi accéléré sur un mois (+0,2% contre 0,1% en novembre) mais est resté stable sur un an à 2,8%.Ce “rapport est sorti globalement [conforme aux] attentes”, a résumé Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR Asset Management.En France, les prix à la consommation ont augmenté de 1,4% en janvier sur un an, une hausse légèrement plus marquée qu’en décembre (1,3%), a indiqué l’Insee vendredi, mais continuent de “bien se comporter”, selon les économistes.En cause, une nouvelle accélération des prix de l’énergie, qui ont augmenté de 2,8% sur un an, après une progression de 1,2% en décembre, mais aussi un rebond des prix des produits manufacturés sur douze mois (+0,2% après -0,4% en décembre).Dans ce contexte, l’emprunt à dix ans français de référence a atteint 3,20%, contre 3,26% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, a terminé la séance à 2,45%, contre 2,51% jeudi en fin de journée.Roche Bobois en baisseAprès une très bonne année 2023, les ventes du spécialiste de l’ameublement haut de gamme Roche Bobois ont baissé en 2024, malgré un quatrième trimestre record. Son titre a lâché 2,23% à 43,80 euros.

Les ayants droit de Tintin contestent qu’il soit dans le domaine public

Les ayants droit du dessinateur Hergé ont contesté vendredi que son premier album, “Tintin au pays des Soviets”, soit entré dans le domaine public aux États-Unis, où il n’a été traduit que 60 ans plus tard.”Tintin au pays des Soviets”, paru à partir de janvier 1929 dans le journal belge Le Petit Vingtième, fait partie des Å“uvres que des universitaires américains estimaient entrées dans le domaine public au 1er janvier 2025.Le Centre d’étude du domaine public de la faculté de droit de l’université Duke, en Caroline du Nord (sud-est), publie chaque année une liste. Elle concernait cette fois les créations de 1929.Les États-Unis ont cette particularité de ne protéger les Å“uvres que pendant les 95 années suivant leur publication, sans considération de la date de la mort de l’auteur.”Duke a appliqué une durée de protection des droits d’auteur de 95 ans à compter de la première publication” et “s’est basé sur la date de première publication en Belgique”, a écrit dans un communiqué la Fondation Hergé.”Or, selon d’autres sources, y compris américaines, la durée du droit d’auteur aux États-Unis devrait courir à partir de la date de la première publication sur leur territoire (…) La question est donc loin d’être tranchée”, a-t-elle ajouté.Avant de voir paraître Tintin aux États-Unis, Hergé a dû attendre 1959, année où les éditions Golden Press publièrent quatre albums en même temps. Pour les “Soviets”, la première traduction en anglais est encore plus récente: elle date de 1989, chez un éditeur britannique.Dans de nombreux autres pays, comme en Europe ou au Canada, Tintin reste entièrement protégé par le droit d’auteur jusqu’au 1er janvier 2054, soit 70 ans après la mort d’Hergé en mars 1983.Dans “Tintin au pays des Soviets”, où le célèbre reporter se rend à Moscou, Hergé dépeint le régime communiste installé par la Révolution de 1917 comme violent et corrompu.C’est l’un des albums les moins connus de la série, signé d’un auteur âgé de 22 ans seulement quand il invente le personnage qui fera sa renommée.Les ayants droit de Hergé sont sa veuve Fanny Vlamynck, 90 ans, et le second mari de cette dernière, Nick Rodwell, 72 ans.

Wall Street ouvre en hausse, tirée par les résultats d’Apple et des données d’inflation

La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, tirant avantage des résultats record d’Apple, les investisseurs étant aussi rassurés par des données d’inflation conformes aux attentes.Vers 15H30 GMT, le Dow Jones gagnait 0,11%, l’indice Nasdaq bondissait de 1,37% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,74%.”Il est indéniable que certaines actions comptent beaucoup plus que d’autres lorsqu’il s’agit de faire bouger le marché. Aucune ne compte plus qu’Apple”, a jugé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.La firme de Cupertino (Silicon Valley) était recherchée (+1,30%) après avoir réalisé des revenus et profits record pendant la saison des fêtes malgré des ventes d’iPhone décevantes, rassurant les analystes. Ils appellent toutefois le groupe américain à déployer plus rapidement son système d’intelligence artificielle (IA) générative.Apple a réalisé 124,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre de son exercice décalé, dont elle a dégagé un bénéfice net de 36,3 milliards. Mais en Chine, un marché clef, ses ventes ont diminué de 11% sur un an, à 18,5 milliards de dollars.Les acteurs du marché digèrent aussi de nouvelles données sur l’inflation aux Etats-Unis.Selon l’indice PCE publié vendredi par le gouvernement, l’inflation a progressé pour le troisième mois d’affilée en décembre éloignant la perspective de voir les taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) baisser rapidement.Le mois dernier, l’inflation a rebondi à 2,6% sur un an contre 2,4% un mois plus tôt, selon cet indice publié par le département du Commerce.Sur un mois, l’inflation a aussi accéléré, à +0,3%, contre 0,1% en novembre, une hausse conforme au consensus des analystes compilé par MarketWatch. “Toutes ces données sont conformes aux attentes mais cela contribue à renforcer la confiance dans la bonne santé” de l’économie américaine, relève auprès de l’AFP Karl Healing, de LBBW.Jeudi, les investisseurs avaient déjà accueilli avec optimisme la publication du PIB aux Etats-Unis, qui a progressé de 2,8% en 2024 malgré une croissance légèrement au ralenti au dernier trimestre (+0,6%), selon le département du Commerce.Sur le marché obligataire, vers 15H30 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans était stable par rapport à la veille, à 4,52%.Avant le weekend, le marché reste toujours dans l’expectative des droits de douane annoncés par Donald Trump mais toujours pas mis en exécution.A peine revenu à la Maison Blanche, le président a annoncé qu’il voulait imposer dès le 1er février 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l’accord de libre-échange qu’il avait signé durant son premier mandat.Jeudi, il a affirmé qu’il déciderait dans la nuit s’il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays.Les produits chinois pourraient également être frappés par des droits de douane de 10%, menace également M. Trump.”Le marché espère que les droits de douane seront introduits progressivement et qu’ils ne viseront pas tous les biens, mais seulement certains d’entre eux”, note Karl Healing.Les investisseurs “ont l’espoir que les surtaxes ne feront pas trop de dégâts et qu’elles seront gérables”, pointe l’analyste. Mais “si Trump se montrait très dur, avec des droits de douane immédiats et maximums, cela secouerait un peu le marché.”Ailleurs au tableau des valeurs, les majors pétrolières étaient en retrait.Le groupe américain de pétrole et de gaz Chevron reculait (-4,73%) après avoir publié vendredi des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre, lestés par la baisse des marges sur l’activité de raffinage, mais sa production a augmenté.Le géant américain ExxonMobil cédait du terrain (-1,72%) malgré un bénéfice net pour le quatrième trimestre supérieur aux attentes, profitant de records de production dans le bassin permien (Etats-Unis) et au Guyana, qui ont compensé partiellement les tensions sur les marges de raffinage.Le géant historique des puces Intel reculait légèrement (-0,77%) après avoir réalisé des revenus supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Les prévisions du groupe californien pour le début d’année montrent toutefois que le fabricant américain de semi-conducteurs reste en difficulté à l’ère de l’intelligence artificielle (IA).

Bernard Arnault sur la surtaxe: “Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser LVMH”

“Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH”, a déclaré son PDG Bernard Arnault vendredi sur le réseau social X, après avoir été accusé par Michel-Edouard Leclerc de faire “un chantage”.”C’est précisément parce que j’aime la France et que je souhaite que notre pays continue à rester compétitif que j’ai tenu à alerter sur des mesures qui me paraissent en tous points contre-productives”, ajoute Bernard Arnault, faisant référence à la surtaxe d’impôt sur les sociétés prévue dans le budget pour 2025. Mardi, en marge de la présentation des résultats annuels de LVMH, il avait dénoncé cette surtaxe – censée viser les grandes sociétés et rapporter 8 milliards d’euros à l’Etat – comme étant une “taxe du Made in France” qui “pousse à la délocalisation”.”Ce que j’ai dit, c’est que les mesures fiscales envisagées sont une incitation à la délocalisation, puisqu’elles taxent le Made in France mais pas les entreprises françaises délocalisées”, insiste-t-il sur X, rappelant que LVMH emploie directement et indirectement près de 200.000 personnes en France, étant ce faisant “le premier recruteur privé de France”.Vendredi matin, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait évoqué “un chantage”: “ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +si ça ne le fait pas, je quitte le pays+”, ajoutant qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait “un chantage comme ça”.Cinglant, Bernard Arnault lui a répondu sur X: “Quant à Monsieur Leclerc, puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français, au risque de les mettre en difficulté, en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas.” “Qu’il montre de cette façon son patriotisme, plutôt qu’en critiquant un groupe qui fait rayonner la France dans le monde avec ses artisans et ses fournisseurs, en les aidant à se développer dans notre pays”, a lancé le milliardaire, qui dirige le numéro un mondial du luxe.

Dans l’Ouest inondé, Redon attend le pic et l’eau baisse à Rennes

Le niveau de l’eau commence à baisser vendredi à Redon, a affirmé la mairie de la ville inondée depuis trois jours et où le pic de la Vilaine, placée en vigilance rouge pour crues, devrait être atteint samedi.”La situation s’améliore globalement”, annonce la mairie de Redon dans un communiqué. “Les niveaux d’eau baissent à divers endroits de la ville.””Le niveau de la Vilaine prévu hier, qui était établi à 5,23 m, n’a heureusement pas été atteint”, se limitant à 5,10 m, précise le communiqué citant Vigicrues. La Vilaine devrait se stabiliser autour de ce niveau jusqu’à samedi midi tandis que “les prévisions sont à la décrue” pour l’Oust, l’autre cours d’eau qui traverse la commune, indique-t-elle.Emilie, 30 ans, filme avec son téléphone les flots impétueux de la Vilaine. “C’est assez impressionnant. Ça a un petit peu baissé depuis hier, de quoi être optimiste!”, se réjouit-elle.Dans son dernier bulletin, Vigicrues prévient toutefois que sur la Vilaine aval, “les niveaux vont rester exceptionnellement hauts” à Redon “au moins pour les prochaines 24 heures”.Le pont menant à Saint-Nicolas-de-Redon, située dans le département voisin de Loire-Atlantique, est toujours impraticable vendredi.Dans cette commune limitrophe de Redon, la zone commerciale est sous l’eau, a constaté un journaliste de l’AFP.Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d’autres enseignes sont entièrement inondés, et des gendarmes en bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.Quelque “3 à 5 mm de pluie sont attendus en fin d’après-midi sur le nord du département” de l’Ille-et-Vilaine, ce qui pourrait impacter le niveau des cours d’eau, indique la préfecture de la Loire-Atlantique.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et la ministre déléguée chargée de la Ruralité, Françoise Gatel, se rendront sur place samedi, a indiqué le ministère de la Transition écologique.- Décrue à Rennes -Quelque 1.108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon et 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon des chiffres donnés par la mairie de Redon et les préfectures de Loire-Atlantique et d’Ille-et-Vilaine.”Depuis dimanche soir, le SDIS a réalisé 350 interventions mobilisant plus de 1.202 sapeurs-pompiers”, indique-t-elle.A Messac, commune de 7.000 habitants située à mi-chemin entre Redon et Rennes, le pont qui enjambe la Vilaine est toujours interdit à la circulation vendredi.Sous une fine pluie, Suzanne Nourrison, retraitée, observe le fleuve agité. “Le plus dur est passé, la météo est plus clémente”, espère-t-elle.Non loin, Jean-Luc Prisé, 64 ans et propriétaire de trois commerces alimentaires inondés, soupire. “Ça va être dur économiquement, on va voir les dégâts. Chocolat, café, on va devoir tout balancer”, confie-t-il, bottes aux pieds.Ailleurs dans le département, les fleuves entament une lente décrue.”La situation s’améliore notamment sur la Vilaine médiane”, qui a retrouvé comme la Vilaine aval et la Seiche un niveau de vigilance orange. Mais “des débordements importants sont toujours en cours”, rappelle Vigicrues.A Rennes, traversée par la Vilaine et son affluent l’Ille, “l’amorce de la décrue” permet “d’envisager une amélioration progressive de la situation”, a indiqué la mairie jeudi, qui a lancé des “opérations de nettoyage”.- Champs noyés -Depuis leur train traversant la Bretagne, des passagers observent médusés l’ampleur des inondations. “C’est très impressionnant, en arrivant au niveau de Rennes j’ai vu de nombreux champs inondés, des parcelles sous l’eau ou complètement boueuses”, raconte à l’AFP Laure Cometti, 35 ans, dans un train en direction de Brest.La SNCF a annoncé avoir “totalement interrompu entre Rennes et Quimper dans les deux sens” de circulation les trains TGV Inoui et Ouigo en raison des inondations.Les conséquences de ces crues qualifiées d’exceptionnelles par les autorités pourraient être lourdes pour les agriculteurs dont “les céréales semées à l’automne (sont) noyées”, s’inquiète le syndicat agricole FDSEA.L’Eure, l’Oise, la Sarthe, la Seine-Maritime et la Somme sont en vigilance orange pour crues.