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La guerre commerciale pèsera également sur les finances publiques, alerte le FMI

La guerre commerciale provoquée par les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump viendront peser sur les finances publiques de la plupart des pays, a averti mercredi le FMI, qui invite les gouvernements à mener les réformes nécessaires pour garantir leur croissance à moyen terme.Dans un contexte où “les finances publiques étaient déjà sous pression et l’endettement élevé dans de nombreux pays”, les droits de douane américains et les représailles d’un certain nombre d’Etats sont venus ajouter “de l’incertitude qui vient compliquer les prévisions budgétaires”, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur les politiques budgétaires, le Fiscal Monitor.Si la situation n’évolue pas favorablement, “sur la base des informations disponibles actuellement, la dette au niveau mondiale pourrait atteindre 117% du PIB d’ici 2027, ce qui, si cela se matérialisait, serait l’un des ratio les plus élevés depuis plusieurs décennies”, a alerté le directeur du département des affaires budgétaires du Fonds, Vitor Gaspar, lors d’une interview à l’AFP.Le ralentissement économique va réduire les revenus des Etats, ce qui pourrait les pousser à devoir faire un choix, entre “réduire leur dette, remettre en place les filets de sécurité budgétaire ou gérer la pression sur leurs dépenses”, dans un contexte de hausse des coûts d’emprunt et des risques, souligne le rapport.Mais “les dépenses publiques peuvent être une source de confiance et de soutien dans un contexte de fortes pressions macroéconomiques”, dès lors qu’elles sont employées à bon escient par les Etats , a insisté M. Gaspar.Parmi les possibilités, des mesures de soutien qui soient “ciblées et temporaires, avec une clause assurant qu’elles prendront fin à un moment donné”, afin de ne pas peser durablement sur les finances publiques.Dans l’ensemble, le FMI s’attend à voir un tiers des Etats dans le monde, représentant collectivement 75% du PIB mondial, connaître une dégradation de leur endettement. Parmi les pays concernés, la Chine et les Etats-Unis, la France ou l’Italie, le Brésil et l’Arabie saoudite.Mais la situation n’est pas la même d’un pays à l’autre, en particulier lorsqu’il s’agit des deux premières économies, a pointé Vitor Gaspar, car “les deux sont des économies continentales, suffisamment importantes pour disposer de suffisamment d’options permettant de garder l’endettement sous contrôle”.- Renforcer le capital humain -Dans l’immédiat cependant, les deux pays ne font pas face aux mêmes difficultés: la Chine doit en effet dépenser plus au niveau national, malgré un niveau d’endettement déjà élevé, pour renforcer la protection sociale de manière à libérer la consommation intérieure.Aux Etats-Unis, l’effort doit avant tout porter sur une réduction du déficit public, afin de maintenir sa dette sous contrôle “mais pour y parvenir, le gouvernement dispose d’options tant du côté des recettes que des dépenses”, a insisté Vitor Gaspar.Ce qui n’est pas le cas des pays émergents ou en développement, dont certains sont d’ores et déjà “confrontés à une crise de la dette ou proches de l’être”.Pour eux, il est “crucial d’investir dans l’éducation et dans la santé. Renforcer leur capital humain est le meilleur moyen de développer ces pays mais cela demande des ressources”, a reconnu M. Gaspar.Afin d’y parvenir il est essentiel de “construire la confiance nécessaire, que les citoyens soient sûrs que leur argent est dépensé intelligemment. Ce n’est pas seulement le faire mais le montrer”, a-t-il recommandé.D’autant que ces pays disposent “d’une marge pour augmenter leurs revenus, en augmentant leurs impôts ou plus simplement en élargissant la base imposable”.A la différence de l’Europe, qui doit en revanche “trouver comment financer à long terme ses dépenses militaires”.”Cela ne passera pas une source permanente de revenus ou par le fait de changer la composition des dépenses, ce qui signifie une évolution du contrat social” a averti M. Gaspar.Néanmoins, “des évolutions du marché unique et dans la structuration des dépenses publiques sont possibles. Ces questions ne sont pas uniquement économiques et financières, elles sont hautement politiques. Il y a besoin de plus de clarté sur les objectifs que les Européens eux-mêmes entendent atteindre”, a conclu Vitor Gaspar.

Les marchés rassurés par des propos conciliants de Trump sur la Fed et la Chine

Les marchés boursiers sont en nette hausse mercredi, après des propos conciliants de Donald Trump à la fois sur sa guerre commerciale avec Pékin et sur ses menaces de limoger le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), provoquant un forte détente des taux d’intérêt aux Etats-Unis.Vers 11H20 GMT, en Europe, Paris bondissait de 2,21%, Francfort de 2,63% et Londres de 1,04%. Milan gagnait 1,39%.A Wall Street, les contrats d’avant séance laissaient aussi présager d’une ouverture en forte augmentation pour les principaux indices.Ces contrats à terme progressaient pour les trois indices: +1,68% pour le Dow Jones, +2,33% pour le SP 500 et +2,77% pour le Nasdaq.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, résume Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”.”Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit. “Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe”, a ajouté le milliardaire républicain.Lors d’un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n’était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l’AFP une source présente dans la salle.”Cela suffit pour soulager quelque peu la pression et donner un coup de pouce aux marchés boursiers”, explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.Le pétrole profitait aussi de ce sursaut, les investisseurs espérant un ralentissement économique moins marqué et donc une demande plus forte d’or noir. Vers 11H20 GMT, le baril de WTI américain gagnait 1,02% à 64,32 dollars et celui de Brent de la mer du Nord prenait 0,97% à 68,10 dollars.Accalmie entre Trump et la Fed, les taux reculentAutre point rassurant: le président des Etats-Unis a déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.Cette prise de parole offre, elle aussi, “un peu de répit aux marchés”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le marché de la dette américaine, pénalisé ces dernières semaines par une perte de confiance des investisseurs, en profite logiquement. Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à dix ans, référence, reculait nettement, atteignant vers 11H20 GMT 4,30%, contre 4,40% la veille en clôture.Le dollar a lui aussi rapidement bénéficié mardi matin du revirement du président américain. Mais le répit a été de courte durée: vers 11H20 GMT, il reculait de 0,22% à 1,1397 dollar pour un euro.Le billet vert dégringole depuis plusieurs semaines, perdant près de 5% face à la monnaie unique européenne depuis début avril, en raison de la perte de confiance des investisseurs dans l’économie et la politique américaine.Le “risque que Trump puisse se débarrasser de Powell avant la fin du mandat de ce dernier va continuer d’attiser l’incertitude”, explique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.L’or, valeur refuge par excellence, reculait de 1,48% à 3.330 dollars l’once vers 11H20 GMT, après avoir dépassé la veille 3.500 dollars pour la première fois de son histoire en raison des incertitudes.SAP bonditLe fabricant de logiciels allemand SAP, première capitalisation européenne, bondissait de plus de 9% vers 11H20 GMT sur l’indice DAX de la Bourse de Francfort, après avoir publié mardi soir des résultats financiers de son premier trimestre conformes aux attentes des analystes. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 12%, boosté par l’activité cloud, dont les ventes ont augmenté de 27%. Le groupe a fait état d’un bénéfice net de 1,79 milliard d’euros, après une perte de 824 millions d’euros au premier trimestre 2024.OPmobility en formeL’équipementier automobile OPmobility bondissait de plus de 7% à Paris, après avoir fait part mercredi de ventes en progression début 2025 et  indiqué ne pas avoir constaté de baisse de volume de production des constructeurs automobiles depuis l’annonce par Donald Trump de droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis.

Automobile: le salon de Shanghai, symbole de la nouvelle donne mondiale malgré la tempête douanière

Le salon de l’automobile de Shanghai a débuté mercredi en illustrant la nouvelle donne de l’automobile mondiale, avec de fortes ambitions de la Chine à l’export malgré la tempête des droits de douane.Les groupes chinois ont multiplié les lancements, démontrant leur avance technologique dans les voitures électriques.La startup Xpeng a dévoilé un système de batterie permettant de retrouver 420 kilomètres d’autonomie en 10 minutes, en réponse à de récentes annonces du leader chinois du secteur BYD et du géant des batteries CATL.Sur le stand de BYD, une foule compacte de visiteurs, de journalistes et d’influenceurs a assisté à la présentation de cinq nouvelles voitures de sa gamme “Ocean”, ainsi qu’un nouveau SUV de sa marque de luxe Yangwang, et un concept sportif de son autre marque premium, Denza.La Chine est devenue le premier marché automobile mondial, notamment via l’explosion des ventes de voitures électriques. Mais les centaines de modèles exposés au Palais des congrès de Shanghai, construits par des groupes chinois comme étrangers, sont freinés à l’export par les droits de douane européens et américains.”Les droits de douane ont des conséquences pour nos affaires, principalement sur leur rentabilité”, a souligné Brian Gu, l’un des patrons de la startup de voitures électriques Xpeng. “Mais nous avons un engagement sur le long terme (en Europe) (…) On travaille avec nos partenaires pour décider des meilleurs modèles à exporter, des tarifs, ainsi que d’une potentielle production locale”, a expliqué M. Gu dans une interview à l’AFP.Le constructeur Nio a reporté de son côté le lancement en Europe de sa marque d’entrée de gamme Firefly. “Il ne faut pas être irréaliste”, a souligné à l’AFP son président, Lin Qihong. “On peut revoir les objectifs de vente à la baisse pour certains modèles, mais il faut qu’on garde un bon rythme (dans le développement des marchés)”.- Contre-offensive -Les droits de douane compliquent aussi la vie des constructeurs allemands, qui en plus de leur recul sur le marché chinois, se retrouvent à affronter les droits de douane américains.”La complexité actuelle de ce qui se passe, avec un paysage géopolitique, économique et commercial qui change, est inédite dans ma carrière de 32 ans dans l’automobile”, a lâché le patron de Mercedes Ola Kallenius lors d’une table ronde avec des journalistes.Oliver Zipse, le patron de BMW, très touché par les droits de douane américains, a répété que la marque munichoise “continuera de défendre l’ouverture des marchés”.Sur le stand de BMW, un dirigeant étranger parlait en mandarin avec un robot, avant qu’Oliver Zipse ne dévoile un SUV futuriste de sa nouvelle gamme “Neue Klasse”. Une version dédiée à la Chine sera lancée dès l’an prochain.Les groupes étrangers essaient tous de combler le retard pris sur les Chinois, qui conçoivent et lancent de nouveaux modèles en quelques mois.”Nous n’allions pas à la même vitesse parce que les marques chinoises font preuve d’une rapidité exceptionnelle” pour l’industrie automobile, a expliqué le patron de Nissan pour la Chine, Stephen Ma. Après avoir vu ses ventes divisées par deux en quelques années, le groupe japonais a annoncé qu’il allait investir 10 milliards de yuans supplémentaires en Chine (1,2 milliard d’euros) et y lancer dix nouveaux modèles d’ici l’été 2027, contre huit prévus jusqu’ici.Volkswagen, premier groupe étranger en Chine mais en difficulté lui aussi, a dévoilé de son côté une contre-offensive massive. Une série de modèles électriques pensés “en Chine pour la Chine”, réalisés avec des groupes locaux pour aller plus vite et faire des économies, doit arriver dans les concessions dès cette année. Pour reprendre quelques parts de marché, ces modèles mettent en avant les technologies dont sont friands les Chinois, des lumières personnalisables aux aides à la conduite, comme pour la nouvelle Audi E5 Sportback.

Concurrence: l’UE inflige des amendes à Apple et Meta, au risque d’irriter Trump

La Commission européenne a annoncé mercredi des sanctions financières contre les géants américains des technologies Apple et Meta (Facebook, Instagram) pour des infractions à la concurrence, malgré les tensions avec le président Donald Trump sur les droits de douane.Apple se voit infliger une amende de 500 millions d’euros pour des clauses abusives dans sa boutique d’application App Store, au détriment des fournisseurs d’applications et de leurs clients. Meta, géant des réseaux sociaux, devra payer 200 millions d’euros pour avoir enfreint une règle encadrant l’usage des données personnelles.Ces sanctions sont les premières prononcées dans le cadre du nouveau règlement européen sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur l’an dernier pour mettre fin aux abus de position dominante des géants de la tech.Elles interviennent un an après l’ouverture de procédures contre les deux groupes californiens, mais surtout à un moment délicat pour les relations transatlantiques.L’Union européenne est en effet en pleines négociations avec l’administration américaine pour obtenir la levée de droits de douane imposés par Donald Trump.Le locataire de la Maison Blanche dénonce régulièrement les taxes, amendes et contraintes réglementaires imposés par l’Europe aux services numériques américains.Le montant des amendes apparaît toutefois modéré par rapport à celles imposées jusqu’ici à la “big tech” par l’UE. Il ne devrait pas effrayer Apple et Meta qui ont respectivement affiché l’an dernier un bénéfice net annuel de 93,7 et 62,4 milliards de dollars (soit environ 82 et 55 milliards d’euros).La Commission affirme rechercher la mise en conformité des entreprises par le dialogue, la punition étant un moyen de dissuasion mais pas un objectif du règlement.La facture pourrait toutefois rapidement s’envoler si Apple et Meta ne faisaient pas preuve de bonne volonté. Les deux entreprises “sont tenues de se conformer aux décisions de la Commission dans un délai de 60 jours, faute de quoi elles s’exposent à des astreintes périodiques”, avertit la Commission.- “Message fort et clair” -Contrairement à l’usage, les annonces ont été faites par simple communiqué, sans conférence de presse de l’exécutif européen. “Les décisions d’aujourd’hui envoient un message fort et clair”, a affirmé la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera, dans un communiqué, qualifiant les sanctions de “fermes et équilibrées”.Apple s’est dit “injustement ciblé” et a annoncé aussitôt que le groupe ferait appel tout en poursuivant le dialogue avec les régulateurs. Meta a été encore plus virulent. “La Commission européenne tente de mettre des bâtons dans les roues d’entreprises américaines prospères tout en permettant aux entreprises chinoises et européennes d’opérer selon des normes différentes”, a affirmé Joel Kaplan, directeur des affaires internationales du groupe, ancien membre du Parti républicain et allié de Donald Trump.Apple est sanctionné pour des restrictions dans son magasin d’applications App Store. Selon la Commission, la marque à la pomme entrave la capacité des fournisseurs d’applications distribuées dans sa boutique en ligne à communiquer directement avec les utilisateurs finaux pour proposer éventuellement des tarifs inférieurs sur d’autres canaux. Meta est lui visé pour manquement à la règle qui le contraint à demander le consentement des utilisateurs afin de pouvoir combiner des données personnelles issues de ses différents services, comme Facebook et Instagram, à des fins de profilage publicitaire.Le groupe de Mark Zuckerberg a cependant proposé une modification de son offre pour se mettre en conformité, d’où une sanction financière inférieure à celle imposée à Apple. Cette proposition, actuellement étudiée par les services de la Commission, pourrait mettre fin à la procédure si elle est jugée satisfaisante.Apple et Meta, tout comme l’autre géant du secteur Alphabet (Google), font l’objet de multiples procédures pour abus de position de dominante, tant en Europe qu’aux Etats-Unis.Plus de 200 médias français, dont TF1, France Télévisions, Radio France ou Le Figaro, ont ainsi annoncé mercredi qu’ils attaquaient en justice Meta pour des “pratiques illégales” dans la publicité en ligne.Dans un autre dossier, la Commission a par ailleurs ouvert la porte jeudi à une nouvelle sanction contre Apple, en estimant, à titre préliminaire, qu’il ne respectait pas l’obligation d’offrir sur ses Iphone des alternatives à l’App Store.

Zone euro: croissance quasiment nulle de l’activité économique en avril (PMI Flash)

L’activité économique du secteur privé dans la zone euro a faiblement progressé en avril, la stabilité des achats dans le secteur manufacturier compensant un recul dans celui des services, selon l’indice PMI Flash publié mercredi par S&P Global. L’indice calculé sur la base de sondages d’entreprises s’élève à 50,1, contre 50,9 en mars, un niveau qui signifie toutefois une croissance quasi-nulle. Un chiffre au-dessus de la barre des 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà reflète une contraction.”Après quatre mois consécutifs de croissance, l’activité du secteur des services a très légèrement reculé en avril”, ont expliqué S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), partenaire de l’enquête auprès des entrepreneurs.”Dans le secteur manufacturier en revanche, la production a augmenté pour un deuxième mois consécutif et, bien que modeste, le taux d’expansion a affiché son plus haut niveau depuis mai 2022″, ont-ils ajouté.Ces tendances sont celles observées aussi en France et en Allemagne, deux grandes économies de la zone euro où l’activité de l’industrie a porté la croissance.Selon Cyrus de la Rubia, économiste à la HCOB, l’industrie manufacturière “se porte mieux qu’on aurait pu le craindre”.”L’application d’un droit de douane général de 10% sur les biens entrant aux États-Unis et d’un tarif additionnel de 25% sur les importations d’automobiles au début du mois d’avril ne semble pas avoir déstabilisé outre mesure les fabricants de la zone euro”, a-t-il relevé.L’enquête mensuelle montre aussi que les tensions inflationnistes se sont atténuées en avril dans les vingt pays partageant la monnaie unique européenne.”Les prix payés dans l’ensemble du secteur privé ont enregistré leur plus faible augmentation depuis novembre dernier, l’inflation ayant ainsi affiché un rythme inférieur à sa moyenne historique”, selon les auteurs. 

Guerre commerciale: Pékin ouvert à des discussions avec Washington, espoir de désescalade

Pékin s’est dit ouvert à des discussions avec Washington sur les droits de douane mercredi, après des propos de Donald Trump sur l’éventualité d’un accord, faisant naître l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les deux premières économies mondiales.”S’il faut se battre, nous irons jusqu’au bout, mais les portes du dialogue restent grandes ouvertes”, a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière mercredi. Des propos tenus au lendemain d’une déclaration du président américain Donald Trump, qui a annoncé une baisse “substantielle” des droits de douane avec la Chine, soulageant ainsi les marchés mondiaux effrayés par ses politiques agressives.En marge d’une cérémonie à la Maison Blanche, M. Trump a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées à Pékin, étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”.”Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit, ajoutant toutefois que “l’on ne reviendra pas à zéro”. “Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe”, a ajouté le milliardaire républicain à propos des Chinois.”C’est nous qui fixerons les termes de l’accord et ce sera un accord équitable. Je pense que c’est un processus qui va aller assez vite”, a-t-il pronostiqué. L’espoir d’une possible désescalade faisait rebondir les marchés financiers mercredi, d’autant plus que Donald Trump a aussi déclaré qu’il “n’avait pas l’intention” de renvoyer le président de la banque centrale américaine (Fed), après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers.En Asie, les Bourses repartaient à la hausse de Tokyo à Hong Kong, et le dollar reprenait des couleurs.Les marchés européens ont aussi ouvert en nette progression mercredi. Vers 07H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 1,5%, Francfort 2,4% et Londres 1,2%. Milan gagnait 1,1%.- Comme un embargo -Donald Trump a imposé début avril des droits de douane punitifs à tous les partenaires des Etats-Unis, particulièrement en Europe et en Asie, provoquant une tempête sur les marchés mondiaux, avant de ramener une semaine plus tard les surtaxes à 10% pour tous, à l’exception de la Chine, première puissance commerciale mondiale.Avec ce pays, les droits de douane additionnels atteignent à présent le montant prohibitif de 145%. En représailles, Pékin a imposé des surtaxes de 125% sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Alors que Pékin n’a pas confirmé des discussions avec Washington, le ministre américain des Finances a lui aussi semblé vouloir calmer le jeu.Lors d’un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n’était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l’AFP une source présente dans la salle.Le ministre a considéré que les surtaxes agissaient comme un embargo commercial bloquant les échanges de biens de part et d’autre.La porte-parole de l’exécutif américain, Karoline Leavitt, a affirmé pour sa part que les discussions pour trouver un accord commercial avec Pékin avançaient “très bien”.- “Intimidation généralisée” -La Chine avait appelé mardi le Royaume-Uni et l’Union européenne à défendre le commerce mondial face à l’offensive américaine.”Dans le contexte actuel d’intimidation unilatérale généralisée, la Chine et le Royaume-Uni ont la responsabilité de protéger l’ordre commercial multilatéral”, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son homologue britannique David Lammy lors d’un appel téléphonique, selon un communiqué de son ministère. Face aux revirements de l’administration Trump et aux incertitudes persistantes, de grosses entreprises s’adaptent aux barrières douanières existantes, notamment en relevant leurs prix de vente aux Etats-Unis pour les produits qui y sont importés.Ainsi, le japonais Sumitomo Rubber, qui a racheté en janvier la marque Dunlop en Amérique du Nord, va massivement augmenter de jusqu’à 25% les prix de ses pneus automobiles aux Etats-Unis comme au Canada, a indiqué une porte-parole à l’AFP.myl-aue-bar-jug/lem/tq/vmt

France: 30 décès en 2024 dans des accidents d’avion, ULM, planneur ou hélicoptère

Trente personnes sont mortes en 2024 en France dans des accidents d’avion, d’hélicoptère, de planeur ou d’ULM, indique mercredi le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), un chiffre en baisse de 16% par rapport à 2023.Dans son rapport annuel, l’autorité a recensé l’an dernier 177 accidents sur le territoire français, dont 18 mortels. Un total de 30 personnes sont mortes, tandis que 31 autres ont été gravement blessées.Concernant “l’aviation générale” – les vols non réguliers, non opérés par des compagnies aériennes commerciales -, l’autorité fait état de 81 accidents d’ULM dans lesquels 13 personnes sont mortes et 11 autres ont été gravement blessées; 67 accidents d’avion (10 morts et 10 blessés graves); 14 accidents de planeur (2 morts et 7 blessés graves); 5 accidents d’hélicoptère (4 morts).Concernant le “transport commercial” (les vols réguliers), l’autorité recense deux accidents d’avion non mortels – dont une collision au sol à l’aéroport Charles-de-Gaulle entre deux Airbus, un au roulage et l’autre à l’arrêt; deux accidents d’hélicoptère et un accident de ballon avec un blessé grave.Enfin, dans la catégorie “travail aérien et activité spécialisée”, le rapport fait état de cinq accidents dont un mortel, à savoir le décès d’un pilote lors de “la collision avec la surface de la mer survenue lors d’une manifestation aérienne d’un avion civil Fouga Magister”, en août dernier près de Bormes-les-Mimosas dans le Var.”Le nombre total d’accidents recensés en France en 2024 est en baisse par rapport aux années précédentes (-16% par rapport à 2023). La réduction est encore plus prononcée pour ce qui concerne le nombre d’accidents mortels (-45%) et le nombre de victimes (-42%)”, indique le BEA.Son directeur Pierre-Yves Huerre tient à préciser dans l’introduction du rapport annuel que “les nombres d’accidents mortels et de victimes, toutes catégories d’aéronefs confondues, sont parmi les plus faibles de la décennie passée” en France.L’autorité précise qu'”aucun accident impliquant un drone n’a été notifié au BEA en 2024″.Le BEA indique avoir clôt 119 enquêtes l’an dernier, et en avoir ouvert 95 – “nombre le plus faible enregistré ces dernières années” – pour des accidents ou des incidents.Il précise que “le nombre d’enquêtes ouvertes est sensiblement inférieur au nombre d’accidents, du fait notamment que les accidents non mortels” de certains aéronefs “ne font l’objet d’une enquête que dans certains cas particuliers”.

La Bourse de Paris salue des propos conciliants de Donald Trump sur la guerre commerciale

La Bourse de Paris évolue en nette hausse mercredi, saluant des propos conciliants tenus la veille par le président américain Donald Trump, permettant aux investisseurs d’espérer un début de désescalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.Vers 9H40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 1,81% à 7.457,58 points, en hausse de 131,11 points. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 0,56%.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, résume Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”.”Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit. “Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qu’il se passe”, a ajouté le milliardaire républicain.Et lors d’un échange à huis clos, le ministre américain des Finances Scott Bessent a affirmé que la situation actuelle n’était pas tenable entre Pékin et Washington.Cette nouvelle position “est clairement constructive (…) pour les actifs à risque”, et donc les actions, selon Chris Weston, du courtier Pepperstone.”Cela suffit pour soulager quelque peu la pression et donner un coup de pouce aux marchés boursiers”, abonde Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les portes sont “grandes ouvertes” pour des discussions avec Washington, a d’ailleurs indiqué mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères.Toutefois, “il reste à voir si Trump ne va pas encore changer de positionnement dans sa prochaine salve de messages sur les réseaux sociaux”, tempère Lloyd Chan, analyste chez MUFG.Autre point qui rassure: le président des États-Unis a déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.Cette prise de parole “offre”, elle aussi, “un peu de répit aux marchés”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.OPmobility en formeL’équipementier automobile OPmobility bondissait de plus de 6% à 53,38 euros vers 9H40 (heure de Paris), après avoir fait part mercredi de ventes en progression début 2025 et n’a pas constaté de baisse de volume de production des constructeurs automobiles depuis l’annonce par Donald Trump de droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis.Eurofins confirme ses objectifsLe géant des laboratoires d’analyses Eurofins (+8,17% à 9,23 euros) a confirmé mercredi ses objectifs annuels, estimant que les droits de douane américains ne devraient pas avoir d’impact sur ses coûts mais dit faire preuve de prudence dans ce “climat économique incertain”.

En Arabie saoudite, l’art d’extraire le parfum de la “cité des roses”

Depuis cinq décennies, Khalafallah al-Talhi taille à la main les buissons épineux et cueille les fleurs, perfectionnant l’art d’extraire le parfum très demandé de la “cité des roses” nichée dans les montagnes de l’ouest de l’Arabie saoudite.   “J’aime les roses plus que mes propres enfants”, confie à l’AFP l’homme de 80 ans dans sa ferme florale, l’une des quelque 800 que compte Taëf, ville surnommée “la cité des roses”.Située à quelque 1.700 mètres d’altitude, Taëf produit chaque année quelque 300 millions de ces fleurs emblématiques à pétales roses. A lui seul, M. Talhi dit en faire pousser de cinq à six millions par saison.A l’arrivée du printemps, les champs se couvrent généralement d’un tapis rose éclatant. Les fleurs sont alors cueillies à la main, du levée du soleil jusqu’à la tombée de la nuit, par des dizaines de travailleurs.  Une fois récoltées, les pétales sont trempées et bouillies pendant des heures dans de grandes cuves. Le parfum est ensuite extrait à travers un processus complexe de distillation de la vapeur, qui produit une huile essentielle très prisée. – Le parfum de La Mecque -L’eau de rose produite à Taëf est utilisée notamment pour laver les murs de la Kaaba, l’édifice cubique au centre de la Grande mosquée de La Mecque vers lequel les musulmans se tournent pour prier, tandis que les parfums à base de roses locales séduisent de nombreux pèlerins. “La quantité de roses produites à Taëf est limitée. Il y a peu d’exportations, car la demande locale est très forte. En Arabie saoudite, beaucoup ne jurent que par ce parfum”, souligne l’agriculteur.Une petite partie des huiles est exportée à l’étranger, où elles sont utilisées dans la fabrication de parfums ou intégrées à des produits cosmétiques, comme des crèmes ou des savons.Selon la base de données économiques TrendEconomy, l’Arabie saoudite a exporté pour seulement 141 millions de dollars de produits de parfumerie en 2023, eau de rose inclue.Durant la récolte, les travailleurs de la ferme de M. Talhi cueillent chaque jour plusieurs dizaines de milliers de fleurs.”Nous sommes nés dans les champs, nous avons toujours travaillé la terre”, dit-il, vêtu d’une longue tunique blanche et d’un keffieh rouge et blanc.Mais les roses de Taëf, qui fleurissent d’ordinaire d’avril à juin dans un paysage verdoyant et des températures clémentes, subissent les aléas d’une météo de plus en plus capricieuse.Selon les climatologues, le réchauffement climatique augmente la fréquence et la gravité de phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules, les pluies diluviennes ou les sécheresses. – “Mon âme” -L’Arabie saoudite, avec son climat aride et ses vastes déserts, est particulièrement vulnérable. “Le changement climatique accélère la dégradation des sols dans des processus tels que la salinisation, l’érosion et la désertification, ce qui diminue la qualité et la productivité des terres arables en Arabie saoudite”, indique un rapport publié par l’Atlantic council. Le groupe de réflexion a estimé que les rendements de blé devraient diminuer de 20 à 30% d’ici 2050 en raison du stress thermique et du manque d’eau pour l’irrigation, tandis que des réductions sont également attendues pour les palmiers dattiers et d’autres cultures de base.Et la région de Taëf n’y échappe pas.”L’an dernier, et l’année d’avant, il a fait extrêmement froid. Certains agriculteurs n’ont pas récolté une seule fleur”, raconte M. Talhi.Heureusement, cette année, la météo a été plus clémente. “Il y a des changements, mais (…) le climat est resté doux”, dit-il.Si le temps devient moins prévisible, M. Talhi, lui, reste content. Malgré son âge avancé, il se lève chaque jour avant l’aube pour travailler dans les champs, souvent jusque tard dans la nuit.”Cette ferme, c’est mon âme, mon cÅ“ur qui bat”, confie-t-il à l’AFP: “Rien ne m’en séparera, sauf la mort”.

Pourquoi les supermarchés convoitent les lieux de transit

Les enseignes de la grande distribution se livrent une concurrence féroce dans les lieux de transit, gares ou stations-service, où elles sont au contact direct de consommateurs captifs et pressés, qui se détournent de leurs grands magasins plus lointains.Touristes étrangers anticipant leur pique-nique du midi, étudiants tentés par une sucrerie… les caisses automatiques de la supérette Carrefour du sous-sol de la gare Saint-Lazare à Paris voient défiler les clients en ce matin de semaine.Un magasin sur le trajet du quotidien, “c’est pratique”, synthétise Thierry en avalant un sandwich, en route pour le bureau.Pour les distributeurs, c’est très rentable: ce petit magasin de 400 m2 réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, une performance d’autant plus enviable que ces petites surfaces emploient peu de personnel et sont souvent exploitées par un partenaire franchisé, qui supporte l’essentiel des coûts de fonctionnement.Carrefour a fait de la franchise un pilier de sa stratégie et son directeur proximité en France, Benoît Soury, avait averti dès l’été 2024 que le distributeur allait cibler “les zones de flux”, “à l’image de nos récentes implantations dans les gares SNCF de Lyon Part-Dieu et RATP aux Halles”, en plein coeur de Paris.- “Simplifier la vie” -Ces dernières semaines, Carrefour a remporté deux appels d’offres: un accord avec la branche distribution dans les lieux de transports (Travel Retail) du groupe Lagardère et la SNCF pour déployer 150 points de vente d’ici 2030 dans des gares de toutes tailles; puis c’est avec Altarea Commerce et RATP Travel Retail qu’il a “topé”, cette fois pour ouvrir des commerces et services de proximité dans 45 gares du Grand Paris Express.”L’idée est de simplifier la vie des voyageurs”, mais aussi “des riverains qui vont trouver leurs sandwichs, leurs courses avant de rentrer à la maison” ou “avant de partir sur leur lieu de vacances”, avait expliqué Marlène Dolveck, directrice générale de SNCF Gares & Connexions et directrice générale adjointe du groupe SNCF, en charge de la Transformation, lors d’un point-presse fin janvier à la gare Saint-Lazare.L’exemple avait été donné de clients faisant leurs courses en ligne avant de prendre le train qui les emmène au ski, et qui les trouvent dans un casier à la gare de destination. Ils n’auraient plus qu’à les mettre dans le coffre de leur voiture de location, sans avoir à passer par les supérettes d’altitude.- Déplacements contraints -“Sur le long terme, les hypermarchés régressent, les supermarchés régressent un peu, les magasins de proximité progressent, le drive et le commerce en ligne progressent”, synthétise Philippe Goetzmann, expert de la grande distribution, auprès de l’AFP. “Plus la distance du produit au client est courte, plus la progression est forte”.En milieu urbain, s’ajoute la contrainte du déplacement automobile, les problèmes de stationnement… “Si les gens ne vont plus au magasin, il devient nécessaire de se positionner sur les flux contraints, et notamment près des transports en commun”, poursuit-il.Mi-février, Casino avait annoncé le renouvellement de son partenariat avec Avia France afin de proposer ses gammes de produits dans certaines stations-service de l’est de la France. Un partenariat qui couvre 46 stations autoroutières – dont 39 sous enseigne Casino Express – et 41 stations urbaines ou péri-urbaines – dont 11 sous enseigne Casino Express.Casino, également partenaire d’Eni ou TotalEnergies, revendiquait alors être “présent dans plus de 1.300 stations-service en France”.S’ils ciblent cette fois un flux automobile, ces emplacements sont tout aussi stratégiques: la concurrence y est faible, les consommateurs n’ont pas d’alternative immédiate, et l’approvisionnement est très facile puisque les stations sont situées au plus près des axes de transit des camions, sur la route des supermarchés.