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Etats-Unis: statu quo sur les taux de la Fed

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi qu’elle laissait ses taux inchangés, conformément aux attentes des marchés, et en dépit des pressions du président Donald Trump pour qu’ils baissent “immédiatement”. Pour sa première décision sous le nouveau mandat de Donald Trump, la banque centrale américaine a décidé à l’unanimité de maintenir ses taux d’intérêt dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.”Le taux de chômage s’est stabilisé à un bas niveau ces derniers mois, et le marché du travail reste solide”, indique la Fed dans un communiqué.Dans le même temps, la banque centrale relève que l’inflation reste “quelque peu élevée”, au-dessus de la cible de 2% fixée par l’institution monétaire. Selon ses statuts, la Réserve fédérale doit chercher en permanence un équilibre pour que l’économie soit la plus proche du plein emploi possible, avec une inflation stable et modérée. En l’absence de signe de faiblesse du marché du travail, elle n’est pas pressée de baisser davantage ses taux d’intérêt pour donner un coup de fouet à l’activité économique.Ses taux guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.L’ombre de Donald Trump planera certainement au-dessus de la prise de parole du président de l’institution, Jerome Powell, prévue à 14H30 locales (19H30 GMT).A peine revenu à la Maison Blanche, le chef de l’Etat et magnat de l’immobilier a “exigé” la semaine dernière que les “taux d’intérêt baissent immédiatement”.”Je les laisse faire mais si je ne suis pas d’accord, je le ferai savoir”, a-t-il prévenu, assurant qu’il s’y connaissait mieux en taux d’intérêt “que celui qui en est le principal responsable” – une référence directe à Jerome Powell.Le président américain a par ailleurs indiqué qu’il échangerait avec M. Powell “au bon moment”.Le pouvoir exécutif propose les candidats aux postes les plus hauts de la Fed mais il n’a pas la possibilité de mettre fin prématurément à leurs fonctions, une condition nécessaire pour préserver l’indépendance de l’institution vis-à-vis du pouvoir politique.Lors de son premier mandat, Donald Trump avait lui-même proposé que M. Powell devienne président de la Fed.- “Ambiguïté” -Les acteurs de la finance s’attendaient à voir les taux directeurs demeurer à leur niveau actuel.D’autant que les responsables de la Fed naviguent à vue en attendant que les promesses de campagne de Donald Trump soient – ou non – mises en place et de pouvoir jauger leur incidence sur la vie des Américains. Selon Mark Zandi, de Moody’s, “la Fed ne bougera pas tant qu’elle n’aura pas plus de visibilité sur les politiques économiques du gouvernement Trump”.”Trump colle à son scénario, qui implique beaucoup d’ambiguïté et de mise en scène. (…) C’est vraiment difficile de savoir ce que le président va faire, quand, et comment”, avait estimé l’économiste auprès de l’AFP, avant la décision de la Fed. “Le plus intéressant à suivre, ce sera la manière dont Jerome Powell répondra aux questions sur les déclarations de Donald Trump et sa volonté de voir les taux baisser”, avait déclaré à l’AFP Sam Stovall, analyste au cabinet CFRA Research.”On s’attend à ce que M. Powell dise que les taux baisseront [à l’avenir], et c’est à peu près tout”, avait-il ajouté. Le président républicain s’est engagé pendant la campagne à rendre du pouvoir d’achat aux Américains, essorés par plusieurs années de forte inflation.Il a dans le même temps promis des mesures jugées de nature à relancer l’inflation par de nombreux experts: droits de douane sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, baisses d’impôts, expulsions massives de sans-papiers (qui pourraient avoir un impact en réduisant la main-d’oeuvre disponible).La banque centrale avait systématiquement abaissé ses taux lors de ses trois dernières réunions, pour un total d’un point de pourcentage.Les taux avaient auparavant plafonné pendant plus d’un an entre 5,25 et 5,50%, un niveau élevé pour juguler la forte inflation post-pandémie de Covid-19.

Disney+ pourra diffuser des films 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement

Disney rebat les cartes dans le cinéma en France: sa plateforme va pouvoir diffuser des films 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement, au grand dam de son ancien partenaire Canal+, premier financeur du 7e art.La firme aux grandes oreilles a annoncé mercredi avoir conclu deux accords sur trois ans, avec les organisations professionnelles du cinéma d’une part, et avec celles de l’audiovisuel d’autre part, pour augmenter ses financements dans la création hexagonale. Objectif ? Profiter en échange d’une meilleure position dans la chronologie des médias, qui régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, après leur sortie au cinéma.  Concrètement, “Disney+ s’engage à investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises”, contre 20% jusqu’alors (le minimum imposé par la loi depuis 2021), ont annoncé la plateforme et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP) dans un communiqué commun.”Disney+ s’engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets”, est-il ajouté, sans montant précisé.”Cela va nous permettre, dès le mois d’avril (le 25, ndlr), d’avoir +Deadpool & Wolverine+, qui a été un des gros succès de l’année dernière en salles en France”, s’est réjouie auprès de l’AFP Hélène Etzi, la présidente France de Disney.Pour obtenir cette meilleure fenêtre de diffusion, qui le place devant Netflix (15 mois) mais toujours derrière Canal+ (6 mois), le géant américain a dû s’entendre avec le secteur audiovisuel, qui bénéficiait des trois quarts des 20% de chiffre d’affaires consacrés par Disney+ à la création française, le reste étant pour le cinéma.”On a trouvé un point d’équilibre entre tout le monde”, a expliqué Hélène Etzi. Les 25% annoncés mercredi seront ainsi répartis à parts égales (12,5%) la première année entre le cinéma et l’audiovisuel. La dernière année, 14% iront au cinéma, 11% à l’audiovisuel. – Menace -Les représentants de l’audiovisuel (AnimFrance, SATEV, SEDPA, SPI, USPA), ont pris acte dans un communiqué de “la volonté du groupe Disney de faire évoluer sa plateforme vers un modèle qui fasse une plus large place au cinéma”.Après s’être dérobé il y a trois ans, Disney va ainsi parapher le nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, dont la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la “mise en signature” mardi.Mais l’offensive du géant américain, qui a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+ le privant de nombreux contenus et lancé une campagne d’abonnement promotionnelle pour sa plateforme, met en rogne son ancien allié.Quelques heures avant l’annonce de Disney, Canal+ a menacé de baisser ses investissements annuels dans le cinéma, aujourd’hui de 220 millions d’euros. Ce montant “baissera nécessairement, la question c’est de combien”, a déclaré le président du groupe audiovisuel, Maxime Saada, auditionné au Sénat.D’après lui, la somme proposée par Disney+ s’élève à “115 millions d’euros” sur trois ans pour le cinéma, soit “38 (millions) par an en moyenne”.”C’est là où on a un petit sujet: si Disney est à 9 mois pour 35 millions d’euros, pour Canal+, il y a un sujet des 220 millions d’euros à 6 mois”, a expliqué le dirigeant.”La question pour les organisations du cinéma (…) c’est: +Est-ce qu’elles préfèrent un modèle dans lequel Canal+ contribue largement”, quitte à dépendre de lui, “ou est-ce qu’elles veulent se libérer de cette dépendance, mais prendre le risque de perdre 150 ou 200 millions d’investissements du groupe Canal ?”, a-t-il lancé.De son côté, Netflix, signataire en 2022 de l’accord sur la chronologie des médias, souhaiterait diffuser des films 12 mois après leur sortie.

L’épidémie de grippe empire encore, chez les enfants comme les adultes

L’épidémie de grippe accélère encore en France. Sans épargner les enfants, nombreux à l’hôpital, elle continue à se montrer meurtrière chez les adultes, alors même que le vaccin se révèle peu efficace chez les personnes âgées, particulièrement vulnérables.Les derniers jours ont été marqués par une “forte intensification de l’épidémie dans l’Hexagone”, a résumé l’agence Santé publique France dans un bilan hebdomadaire, clôturé au dimanche 26 janvier.Ce nouveau bilan dresse, à plusieurs titres, un tableau encore plus préoccupant que les précédentes semaines, alors que l’épidémie était déjà intense depuis le début de l’hiver.La maladie circule en effet à un niveau très élevé, jamais vu depuis la crise du Covid du début des années 2020. L’épidémie profite en particulier de la circulation simultanée de trois souches du virus. De nombreux hôpitaux ont déclenché des plans blancs pour mieux réagir à l’afflux de patients, et les autorités sanitaires ont prolongé jusqu’à fin février la campagne de vaccination antigrippale, jugeant insuffisante la couverture vaccinale.Pour l’heure, l’épidémie ne donne aucun signe d’affaiblissement. Toutes les régions de métropole restent touchées, selon le dernier bilan de Santé publique France, ainsi que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane outre-mer.Chez les adultes, la mortalité semble particulièrement haute par rapport aux années précédentes. Il est encore trop tôt pour donner une estimation précise en terme de nombre de morts, mais de premier indicateurs donnent une idée de la situation.”La part des décès avec une mention de grippe parmi les décès certifiés électroniquement (reste) très élevée par rapport aux épidémies précédentes”, avec environ 7% des morts associées à la grippe, selon l’agence de santé publique.Ces décès touchent très majoritairement les plus de 65 ans, ce qui justifie la volonté des autorités sanitaires d’accélérer la vaccination alors qu’une part importante des personnes âgées n’y ont pas eu recours.L’ordre des médecins a appuyé cette semaine ce volontarisme, regrettant une campagne vaccinale jusqu’alors “trop timide”.”Les enseignements de la pandémie (de) Covid-19 ne sont hélas pas suivis d’effets à long terme”, a estimé l’ordre dans un communiqué, publié mardi, regrettant “une déresponsabilisation progressive des citoyens, ainsi qu’un manque de culture vaccinale en France”.- Aération et lavage de mains -Reste qu’un élément préoccupant apparaît désormais dans le bilan de l’agence de santé publique. Le vaccin antigrippe semble cette année peu efficace chez les plus âgés, probablement en raison de la présence conjointe de plusieurs souches du virus.Selon des données préliminaires, le vaccin ne fonctionne qu’à 35% chez les plus de 65 ans. Même si cela peut limiter la propagation du virus au niveau collectif, l’intérêt individuel risque d’être plus difficile à faire admettre.”Compte tenu de la faible efficacité du vaccin contre la grippe chez les 65 ans et plus (…) l’adoption systématique des gestes barrières au sein de la population générale reste primordiale”, reconnaît Santé publique France.Cela inclut le port du masque en cas de symptômes, une pratique largement retombée depuis les années Covid, l’aération des lieux confinés et le lavage systématique des mains.La situation apparaît d’autant plus préoccupante que les enfants sont aussi très frappés cette année par la grippe. Si la mortalité reste marginale dans cette tranche d’âge, les hospitalisations sont nombreuses.La grippe donne actuellement lieu à une “activité exceptionnellement élevée chez les enfants” en matière de consultations comme de séjours à l’hôpital, résume l’agence.Cette situation concerne tout particulièrement les plus petits. Relativement épargnés cette année par l’épidémie de bronchiolite, qui s’achève peu à peu sans trop de dégâts par contraste avec une saison 2022/2023 très rude, les bébés sont frappés de plein fouet par la grippe.Chez les plus de quatre ans, environ un dixième des hospitalisations sont liées à cette maladie, une proportion jamais vue ces dernières années.

Le futur secrétaire américain au Commerce défend les droits de douane tous azimuts

Les États-Unis doivent privilégier les droits de douane non différenciés plutôt que ciblés, a estimé mercredi le probable futur secrétaire au Commerce Howard Lutnick, pour que la première économie mondiale soit ” mieux traitée” par ses partenaires.”Mon point de vue, et j’en ai discuté avec le président [Donald Trump], est d’avoir une approche pays par pays” plutôt que produit par produit, a déclaré M. Lutnick à l’occasion de son audition de confirmation devant le Sénat américain.”Nous devons faire en sorte que les États-Unis rendent les choses plus justes. Nous avons été très mal traités dans l’environnement du commerce mondial, tous les pays ont des droits de douane plus élevés, ou des barrières non tarifaires (des normes et règlements qui rendent l’importation de produits plus compliqué, NDLR)”, a ajouté le futur secrétaire au Commerce, dont la désignation doit encore être validée par le Sénat.Reprenant les propos de Donald Trump concernant les relations commerciales des États-Unis, M. Lutnick a ajouté que les autres pays les ” traitaient très mal”. “Nous devons être mieux traités, nous devons être traités avec respect et nous pouvons utiliser les droits de douane pour créer de la réciprocité, de l’équité et du respect”, a-t-il assuré.Il a néanmoins rejeté l’idée qu’appliquer de larges droits de douane puisse nourrir l’inflation, estimant qu’il s’agissait d’un “non-sens”.”Certains produits particuliers pourraient voir leur prix augmenter, mais pas tous, ce ne serait pas inflationniste. Les deux pays qui appliquent le plus de droits de douane sont l’Inde et la Chine, ils ont le plus de droits de douane, mais pas d’inflation. C’est un non-sens de croire que les droits de douane provoquent l’inflation”, a souligné M. Lutnick.Il s’est toutefois engagé à travailler sur l’impact potentiel sur certains secteurs, tels que l’agriculture et l’industrie, afin d’en limiter les effets en cas de représailles de la part des partenaires commerciaux des États-Unis.Également interrogé plus précisément sur les relations commerciales avec la Chine, à la fois parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et son principal concurrent au niveau mondial, M. Lutnick a estimé nécessaire de poursuivre la politique de contrôle des exportations menée par le gouvernement de l’ancien président Joe Biden.”Laissons-les nous concurrencer, mais qu’ils cessent d’utiliser nos outils pour le faire. Je compte être particulièrement attentif à ce niveau”, a appuyé M. Lutnick, ajoutant qu’il estimait que les États-Unis devaient mener la course à l’intelligence artificielle.Mais dans le même temps “je pense que les droits de douane sur la Chine devraient être les plus élevés. Nos adversaires devraient être visés par les plus élevés”, a-t-il ajouté.- Forcer Canada et Mexique “à agir” -Néanmoins, “le fait que nous ne puissions pas vendre de voitures américaines en Europe n’est pas normal, il nous faut aussi le corriger. Même s’ils sont nos alliés, ils profitent de nous et ils ne nous respectent pas”, a affirmé Howard Lutnick.Durant la campagne présidentielle, le candidat républicain a défendu l’idée d’imposer des droits de douane de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis et de 60% à 100% sur les produits provenant de Chine. L’objectif alors affiché était de financer les baisses d’impôts supplémentaires qu’il espérait par ailleurs mettre en place.Depuis sa prise de fonctions cependant, Donald Trump a brandi la menace de droits de douane pour faire plier des partenaires commerciaux.Il a notamment annoncé vouloir imposer 25% de droits de douane sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange, à compter du 1er février, et d’ajouter 10% de droits de douane sur les produits chinois.Mais le Canada et le Mexique ne seront pas visés s’ils se décident “à agir” pour limiter le trafic de fentanyl et de migrants entrant aux États-Unis, a assuré M. Lutnick. “S’ils le font, il n’y aura pas de droits de douane”.M. Lutnick, qui a fait fortune dans la finance, était directeur général de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald avant sa désignation.Il a assuré durant son audition qu’il vendrait l’ensemble de ses parts dans les différentes entreprises qu’il pouvait posséder afin d’éviter tout conflit d’intérêts.A la tête du comité de transition après l’élection de Donald Trump le 5 novembre, il s’est montré à plusieurs reprises critique à l’égard des véhicules électriques et a relevé la responsabilité de la Chine dans la crise des opioïdes qui frappe les États-Unis ces dernières années.Il avait également regretté la destructions d’emplois industriels aux États-Unis et les délocalisations dans d’autres régions du monde, en particulier vers la Chine.

Les voisins de l’aéroport d’Heathrow combatifs face à sa possible extension

Dans le village de Harmondsworth, à l’ouest de Londres, les voisins de l’aéroport d’Heathrow encaissent le coup mercredi après l’approbation de son extension par le gouvernement britannique, à laquelle ils comptent bien s’opposer pour sauver leurs maisons.S’il obtient tous les feux verts, l’aéroport s’étendra jusqu’à quelques mètres du jardin soigné de Justine Bayley, 74 ans, dans lequel sont plantées des pancartes vertes contre l’agrandissement d’Heathrow.”Je devrais mettre mon casque antibruit chaque fois que j’ouvre la porte de chez moi”, soupire-t-elle auprès de l’AFP.A environ une heure de train de Londres, Harmondsworth a tout du paisible village anglais avec son église du XIIe siècle, ses pubs et ses espaces verts.Mais la quiétude de ses 1.500 habitants et de ceux du hameau voisin de Longford, déjà perturbée par le ballet des avions au-dessus de leurs têtes, est suspendue à l’agrandissement de ce voisin de plus en plus envahissant.Pour remettre le Royaume-Uni sur la voie de la croissance, la ministre britannique des Finances Rachel Reeves a annoncé mercredi que le gouvernement soutenait la construction d’une troisième piste d’atterrissage à Heathrow, aéroport le plus fréquenté d’Europe.Le gouvernement travailliste de Keir Starmer espère que ce projet, décrié par les organisations écologistes et une partie de son propre camp, permettra de relancer une activité économique atone.De précédents plans d’extension, qui n’ont pas abouti, prévoyaient de détruire au bulldozer des centaines de maisons des villages de Harmondsworth et de Longford.”Beaucoup de gens vivent ici depuis plus de 50 ans. Leur histoire, leurs souvenirs sont liés à leurs maisons”, souligne Justine Bayley, qui préside le groupe “Stop à l’expansion d’Heathrow”.Leon Jennion, 55 ans, vit à Longford depuis trois décennies. Sa maison tremble lorsque les avions décollent et atterrissent, et leur bruit couvre celui des conversations dans son jardin.”On entend les assiettes tinter dans les placards, les bibelots bouger sur les étagères et les portes claquer sous l’effet des vibrations”, décrit-il à l’AFP.- 20 ans d’incertitude -“C’est dérangeant”, reconnaît ce père de famille qui, comme beaucoup d’habitants, travaille sur la zone de l’aéroport.Sa maison sera certainement démolie si une troisième piste est bâtie, ce qui le rendrait “très triste” mais qui, en même temps, mettrait fin à deux décennies d’incertitudes pour les voisins d’Heathrow. “Je n’en peux plus d’avoir cette menace qui pèse”, reconnaît-il.Ces dernières années, les plans d’agrandissement de l’aéroport se sont heurtés à de multiples recours juridiques et oppositions politiques.Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par l’épidémie de Covid-19.Devant le pub The Five Bells, Fletcher Rodger, étudiant de 18 ans, a quant à lui des “sentiments mitigés”.”Si cela génère de la croissance comme le gouvernement le promet, je dois dire que ça ne me dérange pas trop. Il y a toujours des gagnants et des perdants”, déclare-t-il.Hylton Garriock, qui fait campagne avec un sweat rouge au nom de l’organisation “Stop à l’extension d’Heathrow”, s’inquiète de la pollution que génèrera l’augmentation du nombre de vols.”Il faut savoir respecter les limites. Améliorez Heathrow mais ne l’agrandissez pas”, plaide cet homme de 63 ans.”Je ne veux pas déménager. J’ai vécu ici plus longtemps que partout ailleurs dans ma vie”, abonde Justine Bayley, dans sa maison du XVIe siècle aux fenêtres bardées d’affiches “Non à une troisième piste”.Son organisation “n’a perdu aucune bataille jusque-là, et nous n’avons pas l’intention de perdre celle-là” non plus, affirme-t-elle.

Données personnelles: la justice de l’UE demande une surveillance accrue des pratiques de Meta

La justice européenne a intimé mercredi à l’autorité irlandaise de protection des données (DPC) d’être plus vigilante sur la collecte de données personnelles en Europe par le géant Meta, maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram.Le régulateur irlandais supervise pour le compte de l’UE le groupe Meta (anciennement Facebook) puisque ce dernier a son siège régional en Irlande.Mais le Comité européen de la protection des données (EDPB) peut exiger de rester l’autorité supérieure compétente dans certains cas.Les deux parties étaient en conflit ces dernières années sur l’appréciation du respect par Meta du fameux “RGPD”, le règlement général de protection des données qui encadre depuis 2018 le traitement de données sur tout le territoire de l’UE. Mercredi le Tribunal de l’UE, établi à Luxembourg, a apporté son soutien au régulateur européen, en déboutant la DPC qui contestait trois décisions de ce dernier.”L’EDPB peut donner des instructions contraignantes à l’autorité de contrôle principale (la DPC, NDLR) pour qu’elle mène des enquêtes plus approfondies et adopte de nouvelles décisions s’il y a des lacunes ou une analyse insuffisante dans la décision initiale”, a écrit le tribunal dans un communiqué.A l’origine du dossier, trois citoyens de Belgique, Allemagne et Autriche, soutenus par l’association Noyb (“None of your business”) du juriste autrichien Max Schrems, s’étaient plaints des pratiques de Facebook, Instagram et WhatsApp sur la collecte de données des usagers de ces plateformes.Les plaignants les jugeaient contraires au RGPD, notamment concernant les publicités ciblées et l’absence de consentement.La DPC avait rendu son avis initial, soumis ensuite à d’autres autorités de régulation dans l’UE. L’absence de consensus avait conduit à l’intervention de l’EDPB, dont certaines décisions rendues en 2022 avaient ensuite été contestées par l’autorité irlandaise.”Nous sommes heureux de la décision du tribunal de rejeter les demandes de la DPC, mais cela signifie aussi que l’affaire revient de la case départ”, a réagi Max Schrems, figure de la lutte pour la protection des données personnelles.Il a souligné que le dossier allait revenir devant les juges irlandais et que “la décision finale prendra des années”.”Nous prenons acte de la décision et sommes en train de l’examiner”, a simplement indiqué de son côté l’autorité irlandaise.

La Bourse de Paris freinée par LVMH

La Bourse de Paris a terminé en repli de 0,32% mercredi, freinée par le numéro un de la cote parisienne et du secteur du luxe, LVMH, dont les résultats ont été jugés décevants.L’indice vedette CAC 40 a cédé 24,89 points et s’est établi à 7.872,48 points à la clôture. Mardi, il avait légèrement reculé de 0,12%.Les résultats meilleurs qu’attendu des groupes britannique Burberry et du suisse Richemont, récemment publiés, avaient suscité l’espoir d’une reprise pour le luxe et avait amené le marché “à revoir à la hausse les anticipations” sur les résultats du leader du secteur, le français LVMH, a expliqué Lionel Melka, gérant de Swann Capital.Mais le chiffre d’affaires du groupe de Bernard Arnault s’est replié de 2% en 2024, tombant à 84,7 milliards d’euros, et son bénéfice net a plongé de 17%, à 12,55 milliards d’euros. La rentabilité a aussi baissé, la marge opérationnelle courante descendant à 23% – un niveau qui reste élevé -, contre 26,5% en 2023.”On a eu trois ans d’euphorie en 2021, 2022 et 2023, on a une année de consolidation en 2024, il faut prendre cette année pour ce qu’elle est”, a commenté le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony.L’action du géant du luxe a déraillé de 4,98% mercredi, finissant à 713,20 euros.Christian Dior (LVMH) a aussi été lâché. Son titre a fondu de 5,28%, à 184,00 euros, après que plusieurs analystes ont pointé des fragilités.Toujours dans le secteur du luxe, Kering a chuté de 5,40%, à 246,25 euros, et L’Oréal a nettement reculé de 3,06%, à 356,35 euros.Hermès est en revanche resté au-dessus de la mêlée, avançant de 0,71% à 2.681,00 euros. Le groupe “n’est pas sur le même segment que LVMH, il est sur l’ultra luxe et est assez peu dépendant de la conjoncture, bénéficiant d’un effet rareté et désirabilité du produit”, a souligné M. Melka.Au-delà des résultats de LVMH, la séance a été “attentiste” à Paris, a décrit le gérant.Les regards sont tournés vers la banque centrale américaine (Fed), qui achève sa réunion de politique monétaire mercredi soir. Elle devrait laisser ses taux inchangés pour sa première décision depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.Schneider Electric reprend de la hauteurLe géant des équipements électriques Schneider Electric, dont le titre a lourdement chuté lundi et mardi en raison d’interrogations sur l’évolution du secteur de l’intelligence artificielle (IA), a repris de la hauteur mercredi.Il a gagné 4,74%, à 237,45 euros. Sur la semaine, il reste en fort recul de 12,27%.

Disney+ pourra diffuser des films 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement

Disney va pouvoir diffuser ses propres films et d’autres productions françaises sur sa plateforme de streaming 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement, en échange d’investissements renforcés dans le cinéma tricolore, ont annoncé mercredi le géant américain et les représentants du 7e art.Dans le cadre d’un accord conclu pour trois ans, “Disney+ s’engage à investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises”, contre 20% jusqu’alors, ont annoncé la firme aux grandes oreilles et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP).”Disney+ s’engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets”, est-il ajouté, sans montant précisé.En échange, Disney+ bénéficiera d’une position plus avantageuse dans la chronologie des médias, qui régit les dates auxquelles les films peuvent être diffusés, en ligne et à la télévision notamment, dans les mois qui suivent leur sortie au cinéma. “Cela va nous permettre, dès le mois d’avril (le 25, ndlr), d’avoir +Deadpool & Wolverine+, qui a été un des gros succès de l’année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle”, s’est réjouie auprès de l’AFP Hélène Etzi, la présidente France de Disney.En parallèle, Disney+ a également signé un accord avec les organisations du secteur audiovisuel. “On a trouvé un point d’équilibre entre tout le monde, entre les acteurs du cinéma et les acteurs de l’audiovisuel pour partager” les 25% de chiffre d’affaires consacrés à la création française, a expliqué Hélène Etzi. Ces 25% seront répartis à parts égales (12,5%) la première année entre le cinéma et l’audiovisuel. La dernière année, 14% iront au cinéma, 11% à l’audiovisuel. Avant ces deux accords, Disney+ consacrait 4% de son chiffre d’affaires au cinéma, et 16% à l’audiovisuel. Disney, qui a rompu récemment son accord de diffusion avec Canal+, et lancé une campagne d’abonnement promotionnelle pour sa plateforme, va ainsi parapher le nouvel accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, dont la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé la “mise en signature” mardi.

Espagne: le salaire minimum de nouveau revalorisé de 4,4%

Le gouvernement de gauche espagnol a annoncé mercredi un accord avec les syndicats pour une nouvelle revalorisation de 4,4% du salaire minimum, dont bénéficient près de 2,5 millions de personnes dans le pays, malgré l’opposition du patronat.Cette revalorisation, d’un montant de 50 euros brut par mois, porte le salaire mensuel minimum espagnol, versé dans le pays sur 14 mois, à 1.184 euros brut. Cette progression est supérieure au niveau de l’inflation, qui a atteint 2,8% en moyenne l’an dernier en Espagne.Sur un an, le gain sera de 700 euros, a salué sur le réseau social Bluesky la ministre du Travail Yolanda Diaz.Cet accord, qui survient alors que l’Espagne a enregistré l’an dernier une croissance de 3,2%, selon des chiffres officiels publiés mercredi, a été salué par le syndicat Commissions ouvrières (CCOO), qui a néanmoins regretté qu’il n’ait pas été signé par le patronat. Le salaire minimum espagnol a augmenté au total de 61% depuis l’arrivée au pouvoir de Pedro Sánchez en 2018. Il était alors de 735 euros par mois, soit l’un des niveaux les plus faibles d’Europe.

En Espagne, le torchon brûle entre Ryanair et le gouvernement Sánchez

“Chantage”, “ton insolent”, “communiste fou”: en conflit sur la facturation des bagages et le niveau des redevances aéroportuaires, Ryanair et le gouvernement espagnol multiplient les invectives, en plein bras de fer sur la desserte du pays par la compagnie low-cost.Rien ne va plus entre le numéro un européen du secteur aérien en nombre de passagers et l’Espagne, l’un des principaux marchés de la compagnie derrière l’Italie et le Royaume-Uni, pesant 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier.A l’origine de cette brouille: l’annonce fin novembre, par le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez, d’une amende de 179 millions d’euros imposée à cinq compagnies, dont 107 millions pour Ryanair, accusées de pratiques abusives dans la facturation des sièges et des bagages à main.Cette décision, prise après une plainte de l’association de consommateurs Factua, est “un message très clair” pour le secteur aérien, avait alors souligné le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, estimant qu'”aucune entreprise” ne devait être “au-dessus des lois”.Interrogé mercredi lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le patron de Ryanair Michael O’Leary a épinglé la décision de l’Espagne, qualifiant M. Bustinduy de “communiste fou”. “Les avions sont pleins, nous ne pouvons pas transporter un nombre illimité de bagages à main”, a-t-il lancé.Une attaque aussitôt dénoncée par le ministre, qui a assuré “défendre les droits des consommateurs” espagnols. “Aucune pression, aucun chantage et certainement aucune insulte ne me fera arrêter”, pas même venant d'”un magnat milliardaire”, a-t-il assuré.Ces échanges houleux sont survenus en pleine épreuve de force entre Madrid et le groupe irlandais, qui a annoncé mi-janvier la suppression de 800.000 places d’ici l’été prochain sur sept de ses liaisons avec l’Espagne, soit une baisse de 18% de son activité dans ce pays.En cause cette fois-ci, selon la compagnie: le niveau “excessif” des redevances réclamées aux compagnies aérienne par le gestionnaire aéroportuaire Aena, détenu à 51% par l’Etat espagnol et propriétaire de 46 aéroports dans le pays.  – “Agressif et menaçant” -Malgré le gel décidé en 2021 par le gouvernement, “Aena persiste dans ses augmentations injustifiées de taxes”, a accusé dans un communiqué Ryanair, qui va supprimer ses liaisons avec Valladolid (nord) et Jerez (sud) et réduire sa desserte de “cinq autres aéroports régionaux”.Cette décision a entraîné une réponse courroucée d’Aena, qui a assuré que ses redevances étaient “parmi les plus basses d’Europe” et accusé Ryanair de vouloir “utiliser gratuitement une grande partie des aéroports espagnols”, ce qui “briserait leur viabilité financière”.”Aena invite cordialement Ryanair à se calmer et à abandonner” sa stratégie de communication “agressive et menaçante, qu’il est très difficile de ne pas interpréter comme un chantage”, a poursuivi le gestionnaire d’aéroport dans un communiqué.Pris à partie dans un courrier par le directeur général de Ryanair, Eddie Wilson, qui souhaitait une réunion sur le sujet avant le 30 janvier, le ministre des Transports Oscar Puente est à son tour entré dans la polémique en demandant à Ryanair de “repenser sa position”.”J’exprime mon désaccord avec le ton menaçant et quelque peu insolent de la lettre que vous m’avez envoyée en tant que PDG de Ryanair”, a déclaré M. Puente dans un courrier dont des extraits ont été publiés mercredi par le quotidien économique Cinco Dias.”La politique de transport et d’infrastructure de notre pays est définie exclusivement par le gouvernement espagnol et est au service de l’intérêt général, et non de l’intérêt particulier de compagnies spécifiques”, fait-il valoir dans cette lettre.Ryanair avait déjà annoncé ces derniers mois réduire sa desserte de l’Allemagne en raison d’une hausse des redevances aéroportuaires. Il a également menacé de ne plus desservir dix aéroports français pour protester contre une hausse des taxes sur le transport aérien.La compagnie irlandaise, qui a dégagé 1,92 milliard d’euros de bénéfices en 2023/2024, affronte des vents contraires depuis plusieurs mois, entre les retards de livraison de ses appareils Boeing 737MAX qui limitent ses capacités et la baisse de la demande, qui affecte sa rentabilité.