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Le budget de la Sécu et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les “recettes”

Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l’Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie “recettes” largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l’article-phare suspendant la réforme des retraites.Signe de l’importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat “se poursuive” sur les dépenses, avant un vote sur l’ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d’envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s’exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de “stabilité” pour le pays, en misant sur “la responsabilité de chacun” dans l’examen de ce budget.La partie “dépenses” contient des “sujets de santé, de prévention, d’hôpital” et “la suspension de la réforme des retraites”, rappelle le ministère.Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche. “On est loyal à un gouvernement qui fait n’importe quoi”, s’est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.L’opportunité d’aborder tous les sujets pèse à gauche: “on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu’on veut qu’il y ait le débat sur la réforme des retraites”, a expliqué à l’AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s’abstenir.Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont “intérêt à ce qu’on aborde les dépenses” car “ce n’est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité”. Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu’un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d’une censure l’annonce d’une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu’à cet article crucial.- Quel déficit? -Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d’avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n’a pas approuvé le dispositif mais veut qu’il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.”C’est la seule chose, pour l’instant, qu’ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (…) ce sera un vote contre”, estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.”J’aurais bien aimé qu’il y ait un petit peu plus de recettes”, pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d’exonérations patronales. “Il faut qu’on voit à la fin ce qu’il y a.”Plus d’impôts, moins de dépenses… Tous les groupes s’inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l’objectif.”Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d’euros”, a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d’économies.sac-parl/la/jmt/abl/jnd

Orban obtient de Trump une exemption des sanctions liées au pétrole russe

Donald Trump a accepté d’accorder à la Hongrie une dérogation aux sanctions américaines liées au pétrole russe, lors d’une rencontre vendredi avec le Premier ministre Viktor Orban, dont il a loué de manière appuyée la politique anti-immigration.”Les Etats-Unis ont accordé à la Hongrie une exemption illimitée des sanctions sur le pétrole et le gaz russes. Nous sommes reconnaissants de cette décision qui garantit la sécurité énergétique de la Hongrie”, a écrit sur X le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto.Le mois dernier, les Etats-Unis ont imposé des sanctions aux deux plus grands producteurs de pétrole russes – Rosneft et Lukoil – face au refus de la Russie de mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ils ont réclamé aux pays comme la Hongrie de se “sevrer” des sources d’énergie russes.Or ce pays d’Europe centrale dépend fortement du pétrole russe.La dérogation accordée sera valable un an, a précisé un responsable de la Maison Blanche à l’AFP sous couvert d’anonymat, ajoutant que Budapest s’était engagée en contrepartie à acheter pour environ 600 millions de dollars de gaz naturel liquéfié américain.Le président américain avait dit “étudier” cette option, “parce qu’il est très difficile pour (Viktor Orban) d’obtenir le pétrole et le gaz d’autres régions. Comme vous le savez, il ne bénéficie pas d’un accès à la mer”.Rare dirigeant européen proche à la fois du président américain et du président russe, Viktor Orban n’a pas cherché à diversifier massivement ses importations depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.Les sanctions américaines le fragilisaient à quelques mois de la tenue d’élections législatives, que le leader nationaliste, au pouvoir depuis 2010, n’est pas sûr de remporter, selon les sondages. – “Respecter” Orban -Le dirigeant hongrois avait rendu visite trois fois l’année dernière à Donald Trump, à chaque fois dans sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, dont deux fois avant la réélection du milliardaire.Les deux hommes ont à nouveau exposé leurs affinités idéologiques vendredi.Donald Trump a exhorté l’Union européenne à “respecter” la Hongrie et son Premier ministre, qui s’est plaint des sanctions financières imposées par l’UE sur Budapest pour ses politiques migratoires: “Il a eu raison sur l’immigration”, a insisté le républicain, jugeant que les Européens pourraient “s’inspirer” de son invité.Le président américain a lui-même mis en place une brutale politique anti-immigration depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.Hostile à l’immigration et aux droits des personnes LGBT+, Viktor Orban affronte régulièrement les instances européennes sur des questions de respect de l’État de droit notamment.Il a appelé à lancer un “âge d’or” pour la relation entre les Etats-Unis et la Hongrie, reprenant l’une des expressions préférées de Donald Trump.”Nous sommes le seul gouvernement en Europe qui se considère comme un gouvernement chrétien moderne. Tous les autres sont progressistes, gauchistes”, selon lui.Il a aussi critiqué la politique de l’UE face à la guerre en Ukraine, assurant que “les seuls gouvernements favorables à la paix étaient les Etats-Unis et la petite Hongrie.”Viktor Orban a refusé d’envoyer une aide militaire à l’Ukraine et il s’est opposé, à l’Otan et à l’Union européenne, à une action plus ferme contre la Russie après son invasion militaire de l’Ukraine.L’administration américaine s’est par ailleurs engagée à fermer un média en langue hongroise financé par les États-Unis afin de soutenir le Premier ministre nationaliste.Donald Trump “a déjà prouvé qu’il était prêt à aider ses alliés idéologiques”, en particulier à l’approche d’élections, rappelle à l’AFP Daniel Hegedus, expert de l’Europe centrale et orientale auprès du German Marshall Fund.Washington a par exemple volé au secours financièrement du président argentin Javier Milei, un autre ardent partisan de Donald Trump.

Shein échappe pour l’heure à une suspension mais reste sous étroite surveillance

Shein échappe pour l’heure à une suspension en France après avoir supprimé de son site tous les produits illicites mais reste “sous surveillance rapprochée” du gouvernement et toujours sous le coup de procédures judiciaires.Les pouvoirs publics avaient donné mercredi 48h à la plateforme asiatique de vente en ligne pour se mettre en conformité avec la loi après la découverte sur son site de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.Dans un communiqué vendredi, le gouvernement annonce avoir “obtenu la suppression par Shein de tous les produits illicites vendus sur sa plateforme”.Ce résultat découle de la décision de Shein de suspendre sa “marketplace” où sont proposées les produits de vendeurs tiers.La Répression des fraudes a constaté qu’il n’y avait “plus aucun produit illicite (objets à caractère pédopornographique, armes blanches, médicaments…etc.) en vente sur Shein”, selon le gouvernement, qui y voit une “victoire fondamentale” pour les consommateurs et l’ordre public.Mais Shein n’est pas sortie d’affaires. Un nouveau point de situation est prévu la semaine prochaine à la demande du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui “confirme” sur X “le maintien des procédures judiciaires aux fins d’obtenir la suspension de la plateforme”. Le ministère de l’Intérieur a saisi vendredi le tribunal judiciaire de Paris pour “faire cesser les graves dommages à l’ordre public causés par les défaillances répétées de Shein”, dit le gouvernement.- “Nouvelles procédures” -En outre, le parquet de Paris a annoncé lundi avoir confié quatre enquêtes à l’Office des mineurs (Ofmin), sur quatre plateformes (Shein, AliExpress, Temu et Wish). Ces investigations portent sur la “diffusion de message violent, pornographique, ou contraire à la dignité accessible à un mineur”, mais aussi, pour Shein et AliExpress, sur la “diffusion de l’image ou la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique”.”Nous prenons note de la décision du gouvernement aujourd’hui”, a indiqué à l’AFP le porte-parole de Shein en France, Quentin Ruffat. “Shein reste engagée dans le dialogue avec les autorités françaises afin de répondre aux préoccupations exprimées et de présenter les mesures que nous avons mises en place pour continuer à nous améliorer”.Au-delà, le gouvernement a constaté la vente de produits illicites sur d’autres plateformes, non nommées, et “engagera dans les prochains jours de nouvelles procédures à leur encontre”.Comme l’a constaté l’équipe de l’Investigation numérique de l’AFP, il semble toujours possible pour un acheteur français de se procurer facilement une poupée sexuelle à l’apparence enfantine sur internet, sans passer par le darkweb.La recherche d’une des poupées précédemment vendues par Shein a permis vendredi d’atterrir sur un site chinois en proposant.Shein montre désormais patte blanche. “Le Shein d’aujourd’hui n’est pas du tout celui de mercredi”, avait reconnu vendredi le ministre du Commerce Serge Papin.- Premiers magasins -Jeudi à l’aéroport Roissy-CDG, lors d’une opération de contrôle de 100% des colis Shein, des produits “pas aux normes” voire “destinés à un trafic illicite” ont été découverts, selon le ministre.M. Papin a par ailleurs refusé la possibilité d’une rencontre avec Donald Tang, le patron de Shein, qui s’engageait dans une lettre à “respecter toutes les lois françaises” et proposait une entrevue.La France a également interpellé la Commission européenne pour sanctionner Shein. La ministre déléguée au Numérique, Anne Le Hénanff, s’est entretenue jeudi avec la vice-présidente de la Commission chargée du numérique, Henna Virkkunen. Cette dernière “considère l’affaire des poupées pédopornographiques comme extrêmement grave et ne compte pas en rester là”, a assuré la ministre au Parisien. Vendredi, par la voix du ministre du Commerce extérieur Nicolas Forissier, en déplacement à Shanghai, la France a fait savoir à la Chine, où la marque de mode ultra-éphémère fabrique majoritairement ses produits, que la vente par Shein de ces poupées était “inacceptable”.C’est dans ce contexte que Shein continue d’installer en France ses premiers magasins pérennes au monde. Après le BHV à Paris mercredi, des ouvertures sont prévues le 18 novembre à Dijon et Reims et le 21 novembre à Grenoble, puis début décembre à Angers et Limoges, selon la Société des grands magasins (SGM), propriétaire des structures qui accueilleront la marque.ac-ole-cnc-aor/jbo/cbn

Wall Street finit proche de l’équilibre, retenue par les valeurs technologiques

La Bourse de New York a clôturé proche de l’équilibre vendredi, au terme d’une semaine marquée par les craintes suscitées par les fortes valorisations des géants technologiques et par les incertitudes sur l’état de santé de l’économie américaine.Le Dow Jones a pris 0,16% et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,13%. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui reculé de 0,21%, soit une perte cumulée de plus de 3% sur la semaine écoulée.”Il est très déstabilisant (pour le marché, ndlr) de ne pas avoir une vue d’ensemble de la situation économique”, commente auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.La paralysie budgétaire aux Etats-Unis (“shutdown”) a atteint son 38ème jour, un record de longévité, et prive les investisseurs d’un certain nombre de données officielles, dont un rapport majeur sur l’emploi qui devait être publié vendredi.Seul indicateur du jour: une confiance des consommateurs en berne pour le mois de novembre, au plus bas depuis 2022, selon l’enquête préliminaire de l’Université du Michigan.Au sein des consommateurs comme des entreprises, “il y a une certaine inquiétude quant à la date à laquelle le gouvernement reprendra ses activités” et le fait “que cela pourrait affecter la croissance économique”, relève Tom Cahill.Les investisseurs continuent aussi de se détourner des valeurs technologiques face à “la crainte que les dépenses consacrées” au développement de l’intelligence artificielle (IA) “ne soient pas rentables dans un avenir proche”, souligne l’analyste.C’est pourtant ces dépenses, et l’enthousiasme généralisé autour de l’IA, qui ont poussé les principaux indices de Wall Street de sommets en sommets ces derniers mois.”Lorsque les cours atteignent ou approchent leurs plus hauts historiques, les investisseurs trouvent des raisons de prendre leurs bénéfices”, analyse Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président américain Donald Trump a affirmé vendredi ne pas être inquiet de l’existence potentielle d’une bulle sur les marchés financiers autour de l’IA, jugeant que cette technologie “va être très utile”.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain était stable par rapport à la clôture la veille, à 4,09%.A la cote, le spécialiste des véhicules électriques Tesla a reculé (-3,68% à 429,52 dollars) après l’adoption la veille du plan de rémunération à 1.000 milliards de dollars du patron de l’entreprise, Elon Musk, à l’issue d’un vote de l’assemblée générale des actionnaires.Le cours de Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, a plongé de 8,08% à 232,00 dollars après un nouveau report de la sortie de son très attendu jeu vidéo “Grand Theft Auto VI” (GTA VI).La plateforme de réservations de vols Expedia a brillé (+17,55% à 258,25 dollars), profitant de performances financières meilleures qu’attendu.Le site de location immobilière de courte durée Airbnb a gardé la tête hors de l’eau (+0,29% à 120,88 dollars) après la publication de résultats trimestriels mitigés.

Louis Schweitzer, l’homme qui a transformé Renault, est décédé

Patron emblématique du constructeur automobile Renault pendant 13 ans, mais aussi ex-directeur de cabinet de Laurent Fabius à Matignon et haut fonctionnaire éclectique, Louis Schweitzer est décédé jeudi à 83 ans, après avoir durablement transformé la marque au losange.L’Elysée a salué dans un communiqué “un idéaliste du concret qui voua toutes ses forces à la France” en “mariant l’industrie et le progrès social, le sens de l’Etat et l’humanisme, le patriotisme et l’ancrage européen, l’intransigeance des principes à la générosité des engagements”.Louis Schweitzer, dont le décès a été annoncé par sa famille, a passé 20 ans chez Renault, dont 13 comme PDG, entre 1992 et 2005. Il était encore président d’honneur de la marque au losange. Jean-Dominique Sénard, l’actuel président de Renault, salue dans un communiqué “l’engagement et l’exigence” de Louis Schweitzer, qui “ont contribué à la modernisation et l’internationalisation” du groupe “avec des lancements marquants comme Twingo et Mégane, l’acquisition de Dacia et la naissance de l’Alliance stratégique Renault-Nissan”.Les années Schweitzer chez Renault ont d’abord été marquées par le mariage raté avec le suédois Volvo en 1993, la privatisation du groupe en 1996, les 3.000 licenciements de Vilvorde en 1997, puis la conquête de marchés en Europe de l’est, en Amérique latine ou en Asie.Il fut également, aux côtés de son successeur Carlos Ghosn, à l’époque chez Nissan, l’un des principaux artisans du mariage entre la marque au losange et le géant japonais de l’automobile, entamé en 1999. Le dirigeant était notamment fier de l’un des grands succès de la marque dans les années 1990-2000, le monospace Scénic: “J’avais décidé Scénic I en pensant que ce serait un véhicule de grand volume et je n’étais pas rassuré. La première fois que je l’ai vu en maquette creuse, j’ai su que cela marcherait bien”, racontait M. Schweitzer quelques mois avant son départ.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a rendu hommage auprès de l’AFP au “capitaine d’industrie, bâtisseur de l’automobile à la française et grand serviteur de l’économie” qu’était, selon lui, Louis Schweitzer. “À la tête de Renault, il a transformé une régie d’État en un géant mondial, alliant audace et vision”, ajoute M. Lescure.”C’est un très grand serviteur de l’Etat et de l’industrie française qui nous quitte”, a réagi l’ancien Premier ministre Laurent Fabius, saluant auprès de l’AFP “un homme exceptionnel” et “un ami personnel”. – Lutte contre les inégalités -Avant Renault, auprès de Laurent Fabius, Louis Schweitzer a été cité dans les affaires du sang contaminé – il a bénéficié d’un non-lieu – et des écoutes de l’Elysée, pour laquelle il a été reconnu coupable.Au sortir de sa carrière de dirigeant, il reste très actif dans le milieu économique, en intégrant les conseils d’administration de nombreuses sociétés comme Volvo, BNP, L’Oréal ou Veolia Environnement.Outre le monde économique, M. Schweitzer était également impliqué contre les discriminations et pour la défense des animaux. “Attaché à la lutte contre les inégalités, homme de grande culture, il fut aussi – ce qu’on sait moins – un défenseur convaincu de la cause animale”, affirme Laurent Fabius.De 2005 à 2010, Louis Schweitzer a présidé la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), aujourd’hui absorbée par le Défenseur des Droits, où la Cour des comptes lui avait reproché une “opacité dans les comptes”.Le Défenseur des Droits a cependant souligné que Louis Schweitzer “aura su, sous sa présidence de la Halde, faire progresser le droit de la non-discrimination et permettre à de nombreuses personnes d’être rétablies dans leurs droits”.Petit-neveu du docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix 1952, Louis Schweitzer était encore président de la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA) jusqu’à début octobre.Laurence Parisot, qui lui a succédé à ce poste, a loué vendredi sur X un “grand serviteur de l’intérêt général”.  En 2021, ce diplômé de Sciences Po et énarque avait été appelé à la rescousse pour un intérim à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Depuis 2022, il était également vice-président de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, à Marseille, où il a notamment piloté le processus de remplacement de Didier Raoult.hrc-sde-jul-neo/ac/nth

Mercosur: Macron affirme être vigilant après le tollé provoqué par ses propos

Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi qu’il restait “vigilant” et attendait encore des “réponses claires” sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le bloc latino-américain du Mercosur, après le tollé causé en France par ses propos “positifs” quant à un possible feu vert.”Nous avons commencé à être entendus par la Commission” européenne, “c’est ce qui fait que j’ai pu dire que j’étais plus positif quand elle a présenté un élément nouveau par rapport à l’accord initial avec une clause de sauvegarde agricole robuste”, a dit le président français lors d’une conférence de presse à Mexico.Il a toutefois tenté de rassurer: “je reste vigilant, (…) car je défends les intérêts de la France et nous continuons à nous battre”, “la France continue d’attendre des réponses claires”, a-t-il martelé.Tard jeudi soir, le président français avait mis le feu aux poudres en se disant “plutôt positif” quant à la possibilité d’accepter ce traité de libre-échange, alors qu’il s’exprimait devant la presse en marge du sommet des chefs d’Etats précédant la COP30 à Belem au Brésil. Quelques heures plus tard, la ministre française de l’Agriculture (issue de LR) Annie Genevard, avait au contraire estimé que les garanties obtenues par la France pour protéger ses cultivateurs et éleveurs ne sont pas encore suffisantes: “aujourd’hui, même s’il y a des avancées, le compte n’y est pas”, avait-elle dit dans un message sur X.- “Trahison” -A gauche comme à droite, une grande partie de la classe politique a martelé vendredi que cet accord devait être “rejeté”, s’indignant des propos d’Emmanuel Macron.Quant au puissant syndicat agricole FNSEA, il a dénoncé “un reniement total”, déplorant les propos du président de la république qui avait pourtant affirmé “sa ferme opposition” à cet accord, a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans un message sur X. “En choisissant ce moment et ce lieu pour tendre la main au Mercosur, le Président de la République signe sa rupture avec l’agriculture française”, a-t-il prévenu.Pour Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, “le Mercosur, c’est la mort de l’agriculture”. Historiquement opposée aux accords de libre-échange, la Confédération paysanne dénonce “une trahison”.”Il nous avait dit, la main sur le coeur, au Salon de l’agriculture, qu’il s’opposerait à cet accord. (…) On est plus qu’en colère”, a déclaré à l’AFP un de ses porte-parole, Stéphane Galais.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.- “Plan social” -Emmanuel Macron a cité jeudi l’obtention par la France de clauses de sauvegarde renforcées censées préserver les produits agricoles européens en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix liées à l’importation de produits latino-américains.Mais pour tous les syndicats sectoriels français, ces clauses ne protègent en rien d’une distorsion de concurrence liée à des normes environnementales et sanitaires moins exigeantes en Amérique du Sud.Cet accord, décrié aussi par une majorité de la classe politique française, intervient alors que de nombreuses filières agricoles sont en souffrance, comme l’élevage bovin: aujourd’hui, les importations d’aloyaux venues du Mercosur arrivent déjà à des coûts inférieurs de 18% à 32%, selon l’Institut de l’élevage.Le patron de la FNSEA appelle vendredi “les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord”, dont la Commission européenne a lancé le processus de ratification.”Ces clauses de sauvegarde, on n’en veut pas. Il faut sortir de l’agriculture de ces accords de libre-échange. C’est tout”, a dit Véronique Le Floch vendredi à l’AFP.Parmi les “lignes rouges” citées par la ministre française de l’Agriculture, figurent l’obtention de clauses de sauvegarde “opérationnelles”, mais aussi des “mesures miroirs” garantissant que les produits respectent les mêmes normes, avec des “contrôles renforcés” sur les produits importés.A l’issue d’une rencontre entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a indiqué mercredi qu’ils étaient “disposés à signer” l’accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.sb-cho-fff-jul/jbo/nth

Puces Nexperia : reprise des exportations de Chine, selon un fournisseur automobile allemand

Le fournisseur automobile allemand Aumovio a indiqué vendredi que Pékin l’avait autorisé à exporter des puces produites en Chine par le fabricant néerlandais Nexperia, signe d’apaisement dans le différend sino-néerlandais sur les semi-conducteurs.”Nous avons reçu la confirmation (jeudi) qu’Aumovio a reçu une licence d’exportation du gouvernement chinois pour exporter des puces Nexperia”, a indiqué vendredi une porte-parole de l’entreprise allemande à l’AFP.Le groupe, ancienne division de Continental, fournit des composants tels que capteurs et écrans pour les principaux constructeurs automobiles. Il semblerait que la mesure d’applique désormais “à tous les fournisseurs”, a déclaré vendredi le PDG d’Aumovio, Philipp von Hirschheydt, lors la présentation des résultats trimestriels, selon le quotidien d’affaires Handelsblatt.Le dirigeant a dit s’attendre à “un retour à la normale d’ici quatre à six semaines”.Nexperia, acquise par une société chinoise en 2018, a été partiellement reprise par l’Etat néerlandais fin septembre pour des raisons de sécurité nationale. Pékin avait alors interdit la réexportation de ses puces vers l’Europe, avant d’annoncer samedi dernier qu’une partie des puces serait exemptée de l’interdiction, un geste salué par l’Allemagne.”La désescalade et la poursuite des négociations entre les Pays-Bas et la Chine sont très bienvenues”, a déclaré vendredi une porte-parole du ministère de l’Économie à Berlin.”Nous espérons vivement que ces autorisations ponctuelles à court terme parviendront rapidement à l’industrie”, a-t-elle ajouté, pendant que Berlin poursuit les discussions avec les Pays-Bas sur ce dossier.L’industrie automobile allemande, pilier de la première économie européenne, risquait d’être durement touchée si la pénurie persistait: les semi-conducteurs de Nexperia sont cruciaux pour l’électronique embarquée des véhicules modernes très technologiques.Volkswagen, premier constructeur automobile européen, avait averti d’éventuels arrêts de production en cas de prolongation de la crise, tandis que des entreprises plus petites envisageraient de réduire le temps de travail.Plusieurs entreprises allemandes ont déposé des demandes de chômage partiel en raison de pénuries d’approvisionnement en puces, a confirmé l’agence pour l’emploi régionale du Bade-Wurtemberg (sud) à l’AFP jeudi.S’adressant aux journalistes vendredi soir lors des négociations sur le climat au Brésil, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que l’Allemagne et les Pays-Bas avaient eu des discussions avec la Chine sur cette question. “Il y a des signes positifs indiquant que les livraisons peuvent reprendre”, a-t-il déclaré, ajoutant que cela pourrait se produire dans les prochaines heures. “Après m’être entretenu avec le Premier ministre néerlandais, je suis convaincu que cela fonctionnera”, a-t-il déclaré.

La Bourse de Paris, en léger repli, reprend son souffle à l’instar des autres places financières

La prudence est restée de mise vendredi à la Bourse de Paris, qui finit sur un repli hebdomadaire, reprenant son souffle pour s’interroger sur les fortes valorisations du secteur de la tech et la santé de l’économie aux Etats-Unis.L’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, a cédé 0,18% vendredi, soit 14,59 points, revenant à 7.950,18 points. Il avait déjà abandonné jeudi 1,36% et a perdu 2,10% sur la semaine.”Le marché est en train de reprendre son souffle car il y a eu beaucoup d’éléments récents à digérer”, a indiqué à l’AFP Arnaud Morvillez, gérant chez Uzes Gestion, faisant notamment référence aux résultats d’entreprises et à une déception causée par le discours de la direction de la banque centrale américaine (Fed) concernant sa future politique monétaire: “on s’attendait à une baisse des taux pour décembre qui a priori est loin d’être acquise”.”Des poches de marché ont été très valorisées, notamment autour de l’IA, il faut que ça dégonfle, que les investisseurs prennent un peu de profits pour repartir sur des bases saines”, a-t-il ajouté.Eymane Cherfa, analyste actions de Myria AM, souligne aussi que les investisseurs “se mettent à douter de la rentabilité des milliards de dollars investis dans le secteur de l’IA”. “La frénésie des investisseurs se calme”, a-t-il résumé.Sur le front domestique, l’enlisement des débats sur le budget de la France à l’Assemblée ne pèse guère sur l’humeur du marché parisien, assure Arnaud Morvillez. “On suit les Américains, on ne voit pas forcément de traces d’événements politiques sur le CAC 40”, estime le gérant d’Uzes Gestion.Lionel Melka, associé chez Swan Capital, en est moins persuadé et pense que “le marasme ambiant et les discussions budgétaires pèsent sur les banques”. “On n’y comprend plus rien, on est entrés dans une zone inconnue”, ajoute l’analyste interrogé par l’AFP.De l’autre côté de l’Atlantique, la prolongation de la paralysie budgétaire (“shutdown”) commence à répandre “un brouillard” sur l’état de l’économie américaine et surtout sur celui du marché du travail. Les statistiques officielles sur l’emploi n’ont pas été publiées pour les mois de septembre et d’octobre. “Il n’y a pas vraiment de porte de sortie avec les deux parties qui se renvoient la balle” au Congrès américaine, “ça va finir par peser sur l’économie américaine”, craint Lionel Melka.Reste que le marché français, en l’absence de données macro-économiques et de grosses valeurs technologiques sur le CAC 40, se focalise davantage sur des actions individuelles, liées aux publications de résultats, plutôt que sur un mouvement de fond, estime encore Lionel Melka.Kering en pointeL’action du groupe Kering a été recherchée (+2,92% à 299,90 euros). L’agence de notation S&P a relevé sa perspective de notation de crédit du groupe de luxe de négative à stable. “Cela a permis de donner de l’oxygène au titre”, a signalé Eymane Cherfa de Myria AM.Voyants au vert pour Euronext L’opérateur boursier paneuropéen Euronext a publié jeudi un chiffre d’affaires en hausse au 3e trimestre, le sixième d’affilée, notamment grâce aux activités non liées aux volumes échangés sur les marchés.Les résultats ont été salués en Bourse, le titre Euronext prenant 3,93% à 126,80.

Les marchés européens reprennent leur souffle et terminent la semaine en repli

Les Bourses européennes ont terminé la semaine en repli vendredi, reprenant leur souffle après de multiples résultats d’entreprises, une frénésie d’investissements dans le secteur de l’IA et des interrogations sur l’état de santé de l’économie américaine.La Bourse de Paris a cédé 0,18% vendredi et 2,10% sur la semaine. Francfort a reculé vendredi de 0,69%, Londres a perdu 0,55% et Milan 0,35%.

Wall Street patauge, la tech inquiète

La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, bridée par les inquiétudes autour des valorisations élevées des géants de la tech et de l’IA, sur fond de paralysie budgétaire persistante aux Etats-Unis.Vers 15H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,24%, l’indice Nasdaq reculait de 1,09% et l’indice élargi S&P 500 cédait 0,62%. “Les actions à forte capitalisation ont connu une semaine difficile et cette période ne semble pas prête de prendre fin”, prévient Patrick O’Hare, de Briefing.com.”On entend beaucoup parler de la surévaluation des titres liés à l’intelligence artificielle (…) les investisseurs ont finalement décidé de prendre quelques bénéfices cette semaine”, note auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Le dynamisme de Wall Street ces derniers mois s’est notamment appuyé sur l’enthousiasme autour du développement de l’intelligence artificielle (IA) et la conclusion de contrats commerciaux à plusieurs dizaines de milliards de dollars.Mais les spécialistes s’inquiètent que certaines valorisations soient allées trop vite trop haut, d’autant que les craintes grandissent sur la capacité des géants de la tech à absorber les coûts colossaux de la course à l’IA. “Le marché cherche actuellement à déterminer si cette perte de dynamisme est une simple consolidation liée à la prise de bénéfices ou le début d’une correction plus importante liée à la valorisation” de certains groupes, souligne M. O’Hare.Vendredi, les Sept Magnifiques (le surnom donné aux grands groupes du secteur technologique, ndlr) évoluaient tous dans le rouge, à l’instar de Nvidia (-2,45%), Microsoft (-0,29%) ou Alphabet, maison mère de Google (-2,01%).Dans le même temps, “il n’y a pas d’actualités macroéconomiques qui retiennent particulièrement l’attention” des investisseurs en raison de “la paralysie budgétaire en cours” aux Etats-Unis, commentent les analystes de Briefing.com.Le “shutdown” a atteint son 38ème jour, un record de longévité, et prive les investisseurs de données officielles concernant l’état de l’économie américaine, dont un rapport majeur sur l’emploi qui devait être publié vendredi.Seul indicateur au menu du jour: une confiance des consommateurs en berne pour le mois de novembre, au plus bas depuis 2022, selon l’enquête préliminaire de l’Université du Michigan.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se tendait très légèrement à 4,10%, contre 4,09% à la clôture jeudi.A la cote, le spécialiste des véhicules électriques Tesla reculait nettement (-4,22% à 427,08 dollars) après l’adoption la veille du plan de rémunération à 1.000 milliards de dollars du patron de l’entreprise, Elon Musk, à l’issue d’un vote de l’assemblée générale des actionnaires.Le cours de Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, plongeait de 7,92% à 232,41 dollars après un nouveau report de la sortie de son très attendu jeu vidéo “Grand Theft Auto VI” (GTA VI).Le site de location immobilière de courte durée Airbnb gardait la tête hors de l’eau (+0,50% à 121,18 dollars) après la publication de résultats trimestriels mitigés.La plateforme de réservations de vols Expedia brillait (+16,62% à 256,22 dollars), profitant de performances financières meilleures qu’attendu.