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Amazon ferme son laboratoire d’IA de Shanghai, confirme une source

Le géant technologique américain Amazon a fermé son laboratoire de recherche en intelligence artificielle (IA) à Shanghai, a confirmé vendredi à l’AFP une source proche du dossier.Cette annonce de la fermeture du laboratoire – qui appartenait à la division Amazon Web Services (AWS)- intervient au moment où l’IA occupe une place grandissante dans la rivalité entre Pékin et Washington.Cette fermeture est “due à l’ajustement stratégique entre la Chine et les États-Unis”, avait affirmé un scientifique au sein du laboratoire, Wang Minjie, selon une capture d’écran d’un message WeChat largement diffusée sur les réseaux sociaux.La semaine dernière, AWS avait déjà annoncé des suppressions de postes dans l’ensemble de ses opérations – certains médias évoquant des centaines d’emplois concernés.Contacté par l’AFP, Amazon n’a pas confirmé directement la fermeture du laboratoire de Shanghai.”Nous avons pris la décision difficile de supprimer certains postes dans des équipes spécifiques d’AWS”, a seulement réagi le porte-parole Brad Glasser.”Ces décisions sont nécessaires au moment où nous continuons à investir, embaucher et optimiser nos ressources afin d’apporter de l’innovation à nos clients”.Une page dédiée au laboratoire sur le site chinois d’AWS, consultée mercredi par l’AFP, n’était néanmoins plus accessible vendredi.Selon une archive de cette page, le laboratoire avait été créé à l’automne 2018. Une de ses missions était de “favoriser activement la collaboration avec la communauté de la recherche”, selon le site internet.D’autres entreprises technologiques américaines telles que Microsoft ou IBM ont récemment réduit la voilure de leurs divisions de recherche en Chine, sur fond de resserrement du contrôlé étatique sur les secteurs jugés sensibles, et de compétition technologique accrue entre Washington et Pékin.

Dans un marché de l’énergie en berne, EDF en quête d’efficacité

Confronté à la baisse des prix de l’électricité, le groupe électricien public EDF mise sur la performance opérationnelle et la simplification pour améliorer sa situation financière et préparer le chantier colossal de la relance du nucléaire.Comme anticipé, l’entreprise détenue à 100% par l’Etat a enregistré un bénéfice au 1er semestre en net recul de 22% sur un an, à 5,47 milliards d’euros, pénalisé par la fonte des prix de l’électricité sur les marchés. “Malgré la hausse de la production nucléaire” de 2,5%, EDF a vu son Ebitda, un indicateur de rentabilité, chuter lourdement de 17,11% à 15,5 milliards d’euros tandis que son chiffre d’affaires a cédé 1,28% pour s’établir à 59,43 milliards d’euros sur la période.Le nouveau PDG Bernard Fontana a toutefois qualifié ces résultats de “solides”, évoquant par exemple la dette du groupe, toujours abyssale mais en baisse de 4,4 milliards d’euros par rapport à fin 2024 et désormais portée à 50 milliards.Cette présentation financière était la première chez EDF pour Bernard Fontana, profil industriel nommé par l’Elysée début mai notamment pour reprendre en main le vaste chantier de la relance du nucléaire, qui prévoit la construction de six nouveaux réacteurs EPR2.L’ancien directeur général de Framatome, filiale d’EDF, a succédé à son prédécesseur Luc Rémont, dont les relations avec l’Etat-actionnaire et les industriels s’étaient envenimées sur fond de désaccords, principalement sur le financement du nouveau programme nucléaire et le tarif de l’électricité pour l’industrie.- Réduire les délais et les coûts -A son arrivée, Bernard Fontana s’est fixé comme priorités de pacifier les relations d’EDF avec l’Etat et les industriels et de poursuivre l’amélioration de la performance opérationnelle du groupe pour mieux le préparer à la relance du nucléaire. Dans cette optique, le nouveau patron mise sur la récente réorganisation de la gouvernance et sur le respect du “lead time”. Derrière cette formule qu’il répète à l’envi, le PDG vise une réduction du temps de réalisation des opérations ou des processus. “Les progrès de +lead time+ sont à la source de gains importants en temps mais aussi en coût. Alors il ne s’agit pas de demander à nos collègues des cadences infernales, mais nous sommes souvent arrêtés, nous attendons, nous avons des interfaces complexes”, a-t-il illustré lors d’une conférence de presse.A cette occasion, il a confirmé un plan d’un milliard d’euros par an d’économies sur les frais généraux d’ici 2030, traduisant une volonté de simplifier l’organisation.Il mise aussi sur “une approche sélective des investissements à l’international”, notamment dans les renouvelables au moment où EDF est déjà engagé dans le chantier pharaonique des nouveaux réacteurs.”Il n’est pas interdit d’imaginer des respirations de portefeuille d’actifs”, a déclaré Bernard Fontana, en réaction aux rumeurs de cessions d’actifs renouvelables dans l’éolien et le solaire, notamment aux Etats-Unis et au Brésil, ajoutant que le groupe verrait “ce qui sera nécessaire ou pas d’activer le moment venu”.La faiblesse des prix de l’électricité, qui reflète une demande en berne, quasiment au même niveau qu’il y a 20 ans, pousse le groupe à mettre les bouchées doubles pour conquérir de très gros consommateurs de mégawatts, tels que les industriels et les centres de données. Cette nouvelle politique commerciale, qui se base notamment sur des contrats de moyen et long terme à destination des entreprises, doit remplacer à partir du 1er janvier 2026 le mécanisme de régulation qui obligeait EDF à vendre une partie de son électricité à prix cassé aux fournisseurs alternatifs et aux industriels les plus consommateurs. La reprise des négociations avec les industriels, qui avaient tourné au bras de fer ces derniers mois, a permis des avancées: côté contrats de long terme, EDF a annoncé récemment des protocoles d’accord avec les groupes de chimie Arkema et Kem One, et un accord traduit en contrat pour 10 ans avec Aluminium Dunkerque, la plus grosse usine consommatrice du pays.EDF a par ailleurs annoncé le nom des deux acteurs du numérique sélectionnés pour entrer en négociations finales en vue d’une implantation sur des terrains lui appartenant, respectivement en Seine-et-Marne et en Moselle: Opcore, filiale du groupe Iliad et d’InfraVia, et Eclairion.

Malaise palpable pendant une rencontre de Trump avec le patron de la Fed

Donald Trump, venu inspecter jeudi la Fed, a eu un échange tendu avec le patron de l’institution, Jerome Powell, à qui il a demandé à nouveau de baisser les taux, mais sans aller l’invectiver en face-à-face comme il l’a fait par réseaux sociaux et caméras interposés ces dernières semaines, de manière répétée. Le républicain de 79 ans est venu observer un grand chantier de rénovation de l’imposant bâtiment à Washington.Le banquier central a contesté, en secouant vigoureusement la tête, un chiffre de 3,1 milliards de dollars avancé par le président américain sur le coût des travaux, au lieu de 2,7 milliards au départ.- “Pas au courant” -“Je ne suis pas au courant”, a-t-il dit. Chaussant ses lunettes et examinant un papier que lui tendait Donald Trump devant les journalistes, Jerome Powell a souligné que le républicain avait ajouté dans son estimation un “troisième bâtiment”.”C’est un bâtiment qui est en cours de construction”, a lancé le président, coiffé comme son hôte d’un casque de chantier.”Non, il a été construit il y a cinq ans”, a rétorqué le patron de la Fed.”J’aimerais qu’il baisse les taux d’intérêt”, a encore dit le président américain à ses côtés.Un peu plus tard, pendant un rapide point presse, Donald Trump s’est dit convaincu que Jerome Powell “ferait ce qu’il faut”, alors que la prochaine réunion des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur les taux est prévue les 29 et 30 juillet.Le dirigeant républicain a nié toute “tension” pendant la rencontre et assuré qu’il n’avait pas fait “pression” pour une démission. Donald Trump avait récemment estimé que le chantier de rénovation pouvait avoir donné lieu à une “fraude”, alimentant les spéculations sur un renvoi du patron de la Réserve fédérale.Le président républicain l’avait nommé pendant son premier mandat (2017-2021), puis Jerome Powell avait été reconduit par le démocrate Joe Biden.Mais il assure regretter amèrement ce choix et accable régulièrement le banquier central de critiques virulentes.- “Nigaud” -“Il devrait avoir baissé les taux d’intérêt plusieurs fois”, avait par exemple déploré mardi Donald Trump, en ajoutant: “Les gens n’arrivent pas à acheter de maison parce que ce gars est un nigaud. Il maintient des taux trop élevés et il le fait sans doute pour des raisons politiques.”La banque centrale américaine, institution indépendante dont les décisions et commentaires  ont un impact immense sur les marchés, a maintenu les taux d’intérêt stables cette année.Elle repousse jusqu’ici l’idée d’une baisse dans un contexte rendu incertain par l’offensive protectionniste mondiale de Donald Trump, qui pourrait faire grimper les prix.Les taux directeurs de la Fed — qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises — sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre. La Banque centrale européenne, à laquelle Donald Trump se réfère souvent, a elle baissé progressivement son taux directeur, passé de 4% en juin 2024 à 2% aujourd’hui.Le président américain avait reconnu récemment qu’il était très peu probable qu’il renvoie le patron de la Fed, en théorie inamovible ou presque.Un tel licenciement serait sans précédent, et nécessiterait de prouver l’existence de fautes graves ou de malversations de la part du très pondéré banquier central de 72 ans, dont le mandat s’achève en mai 2026.Les taux d’intérêt sont le principal outil des banques centrales pour orienter l’économie. Baisser les taux encourage l’activité, mais peut faire monter les prix. Augmenter les taux permet de lutter contre l’inflation, mais peut freiner la croissance.

Wall Street termine en ordre dispersé, le Nasdaq et S&P 500 atteignent de nouveaux records

La Bourse de New York a terminé sans direction claire jeudi, digérant les résultats de certains géants de la “tech” américaine, et dans l’attente de nouvelles sur le plan commercial.L’indice élargi S&P 500 (+0,07% à 6.363,35 points) et l’indice Nasdaq (+0,70% à 21.057,96 points) ont, une nouvelle fois, franchi des nouveaux sommets en clôture, tandis que le Dow Jones a perdu 0,70%.”Les actions atteignent de nouveaux records aujourd’hui, après que les résultats des entreprises ont été bien accueillis” et de bonnes “données économiques”, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.”Un peu plus de 20% des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats” et “pour le moment, ils semblent assez bons”, avance pour sa part Thomas Shipp, de LPL Financial.Parmi les plus grosses capitalisations à avoir déjà partagé leurs performances, Alphabet, la maison mère de Google, a gagné du terrain (+1,02% à 192,17 dollars) après avoir vu son chiffre d’affaires au deuxième trimestre bondir de 14% sur un an à plus de 96 milliards de dollars.Cette croissance, largement supérieure aux attentes, est notamment portée par la forte demande en services d’intelligence artificielle (IA).Autre géant du secteur technologique, le spécialiste des véhicules électrique Tesla a nettement reculé (-8,20% à 305,30 dollars) après une baisse de 16% de son bénéfice net au deuxième trimestre.Le groupe a été affecté par un repli des ventes de véhicules, dans un contexte de concurrence accrue et de conséquences de l’implication de son patron Elon Musk dans la sphère politique américaine.Dans le même temps, “l’absence de développements sur le front commercial maintient les indices dans une fourchette relativement étroite”, selon les analystes de Briefing.com.Les investisseurs attendent en effet des nouvelles des négociations commerciales, avant la date butoir du 1er août, mais “l’optimisme reste de mise”, selon Adam Sarhan, de 50 Park Investments.L’administration Trump compte pour l’heure cinq accords à son actif, et les acteurs du marché espèrent qu’un compromis sera bientôt trouvé avec l’Union européenne et avec la Chine.Côté indicateurs, les inscriptions au chômage se sont établies à 217.000 la semaine passée, en baisse pour la sixième période d’affilée et en deçà des attentes des analystes.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans se tendait, à 4,40% vers 20H15 GMT contre 4,38% à la clôture mercredi.Au tableau des valeurs, la chaîne de restauration rapide d’inspiration mexicaine Chipotle a glissé (-14,30% à 45,76 dollars) après avoir fait état pour le deuxième trimestre d’un recul des ventes dans ses restaurants.Le groupe informatique américain IBM a perdu du terrain (-7,62% à 260,51 dollars), malgré des résultats supérieurs aux attentes.L’entreprise a engrangé au deuxième trimestre un chiffre d’affaires de 16,98 milliards de dollars ce qui lui a permis de générer un bénéfice net par action de 2,80 dollars.La compagnie aérienne American Airlines a chuté (-9,62% à 11,46 dollars) à cause de l’abaissement de ses prévisions pour le troisième trimestre. Le groupe anticipe désormais une perte nette par action hors éléments exceptionnels comprise entre 10 et 60 cents (contre auparavant un bénéfice de 3 cents).

La BCE marque une pause et espère un dénouement sur les droits de douane

La Banque centrale européenne a maintenu ses taux d’intérêt inchangés jeudi, à l’issue d’un long cycle de baisses et pour prendre le temps d’évaluer les décisions imminentes dans le bras de fer commercial entre Washington et les Européens.Ce statu quo monétaire met fin à une série de baisses de taux, démarrée il y a un an, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.La modération de l’inflation et les signes encourageants côté croissance placent la BCE en “bonne position pour faire face aux turbulences et aux risques qui se présenteront au cours des prochains mois”, a assuré la présidente de la BCE, Christine Lagarde après l’annonce des taux.Mais elle n’a pas caché qu’elle aimerait voir se dissiper “rapidement” l’incertitude “extrême” pour l’économie mondiale qu’a enclenchée l’offensive commerciale tous azimuts de Donald Trump.Les gardiens de l’euro “sont dans l’attente, dans l’espoir d’une plus grande clarté sur les perspectives économiques et les implications des négociations commerciales entre l’UE et les États-Unis”, note Stefan Gerlach, économiste en chef chez EFG Bank à Zurich.- “Impossible” de prédire -Après des négociations émaillées de rebondissements, depuis plusieurs semaines, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis semblait se dessiner jeudi.Selon plusieurs sources européennes, l’accord prévoit des surtaxes douanières de 15% sur les exportations européennes à destination des Etats-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.Donald Trump avait pris l’Union européenne de court le 12 juillet en décrétant des droits de douane de 30% sur toutes les importations en provenance de l’UE à compter du 1er août.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager une autre baisse de taux après l’été. Mais elles pourraient aussi pousser de nouveau les prix à la hausse.Christine Lagarde a souligné qu’il “très difficile d’évaluer pour l’instant” l’impact de ces mouvements douaniers sur l’inflation, rendant “impossible” de prédire à l’avance le cap monétaire de la BCE.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené jeudi son taux de dépôt, qui fait référence, à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.- Cours sous surveillance -L’inflation pourrait être tirée vers le bas si une hausse des droits de douane réduisait la demande pour les exportations européennes et “incitait les pays en surcapacité à réorienter leurs exportations vers la zone euro”, a déclaré la présidente de la BCE.À l’inverse, une rupture des échanges commerciaux mondiaux et des chaînes d’approvisionnement pourrait alimenter une nouvelle flambée des prix. Tandis qu’un dénouement des tensions commerciales pourrait “redresser le moral et stimuler l’activité”, allégeant la pression sur les prix.A ces inconnus s’ajoute l’envolée de l’euro qui a bondi de près de 14 % par rapport au dollar depuis le début de l’année, même si cette fièvre s’est calmée récemment.Un euro plus fort rendrait les importations moins chères et freinerait encore davantage l’inflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6 % en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.Mme Lagarde a déclaré que la BCE surveillait le cours euro-dollars et ses conséquences sur l’inflation, mais sans viser de taux de change particulier. “Nous sommes dans une situation d’attente et d’observation”, a conclu Mme Lagarde.Si l’inflation montre des signes d’affaiblissement et que les données économiques semblent instables, la banque centrale pourrait opter pour “une dernière baisse des taux lors de la réunion de septembre”, estime Carsten Brzeski, analyste à la banque ING.

Le Royaume-Uni et l’Inde signent un accord de libre-échange âprement négocié

Londres et New Delhi ont signé jeudi un accord de libre-échange après des années de négociations ardues sur le whisky britannique ou le textile indien, à l’occasion d’une visite du Premier ministre Narendra Modi au Royaume-Uni.Cet accord, conclu en mai, est le plus “significatif sur le plan économique depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne”, a déclaré le dirigeant britannique Keir Starmer.Il a salué un “jour historique” pour les deux pays, lors d’une conférence de presse organisée à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques au nord-ouest de Londres.L’Inde, cinquième économie et pays le plus peuplé du monde, constitue un marché gigantesque de 1,4 milliard d’habitants.”Nous avons des liens historiques, familiaux et culturels uniques, et voulons renforcer davantage notre relation pour qu’elle soit encore plus ambitieuse, moderne et tournée vers le long terme”, a encore insisté Keir Starmer.M. Modi, lui, s’est réjoui de “l’écriture d’un nouveau chapitre” entre l’Inde et le Royaume-Uni, deux “partenaires naturels”, après de “nombreuses années de travail acharné” pour y parvenir.Entamées en 2022 à l’époque de Boris Johnson, les négociations ont été relancées fin février quand le président américain Donald Trump a commencé à agiter la menace des droits de douane, en partie mise à exécution depuis.L’accord avec l’Inde fera croître le commerce bilatéral de 25,5 milliards de livres (29,3 milliards d’euros) mais n’ajoutera à terme que 4,8 milliards de livres par an au PIB britannique, évalué à 2.800 milliards, selon des chiffres officiels.Il doit permettre de réduire de 15% à 3% en moyenne les droits de douane sur les marchandises britanniques exportées vers l’Inde comme le whisky — qui sera taxé à 75% au lieu de 150%, puis à 40% d’ici dix ans —, des pièces utilisées dans l’aéronautique ou des dispositifs médicaux.En contrepartie, Londres va notamment réduire ses propres droits sur les vêtements, chaussures, des biens d’ingénierie et produits alimentaires produits en Inde.- Rencontre avec Charles III -Le Royaume-Uni, qui importe d’Inde environ un tiers de plus que ce qu’il n’y exporte, a conservé des liens économiques et culturels forts avec son ancienne colonie — 1,9 million de personnes d’origine indienne vivent dans le pays.Il s’agit de la quatrième visite du Premier ministre indien, au pouvoir depuis 2014, et de la première depuis que Keir Starmer est arrivé à Downing Street il y a un an.Dans l’après-midi, Narendra Modi a également rencontré le roi Charles III dans son domaine de Sandringham, dans le Norfolk (est de l’Angleterre).Cette visite d’une journée survient plus d’un mois après l’accident de l’avion d’Air India à destination de Londres qui a fait 260 morts, dont 52 Britanniques, le 12 juin après son décollage d’Ahmedabad en Inde.Un avocat représentant 20 familles britanniques de victimes, James Healy-Pratt, a indiqué à l’agence PA que des proches d’une personne décédée avaient découvert que ses restes rapatriés d’Inde avaient été “mélangés” à ceux de quelqu’un d’autre.Il a ajouté qu’une autre famille britannique avait appris que le corps censé être celui de leur proche n’était en réalité pas le sien, et espérait que le dossier soit à l’agenda des deux dirigeants.Lors de son échange avec Narendra Modi, Keir Starmer a affirmé que “le Royaume-Uni continuera de soutenir tous ceux affectés par la tragédie”, a indiqué Downing Street sans évoquer précisément ces cas.Un autre sujet délicat est celui du blogueur sikh écossais Jagtar Singh Johal, emprisonné en Inde depuis 2017, accusé d’être impliqué dans un complot terroriste contre des dirigeants hindous d’extrême droite. Il n’a jamais été reconnu coupable de crime et, en mars dernier, il a été acquitté dans l’une des neuf affaires retenues contre lui. Son frère Gurpreet Singh Johal avait fait part de son espoir de voir son cas “figurer en bonne place à l’ordre du jour” des discussions.

Carrefour: Alexandre Bompard renouvelé, les activités en Italie cédées et un résultat net en baisse

Des résultats semestriels et deux annonces: Carrefour a décidé de renouveler son PDG Alexandre Bompard au-delà de 2026, et de vendre l’intégralité de ses activités en Italie. Alexandre Bompard, à la tête du géant de la distribution Carrefour depuis 2017, va être renouvelé à son poste de PDG après 2026 après que le conseil d’administration de l’entreprise s’est prononcé “à l’unanimité” sur ce choix, a indiqué jeudi Carrefour dans la foulée de ses résultats semestriels via un communiqué.  Le conseil d’administration “réaffirme ainsi son soutien et la confiance qu’il place en Alexandre Bompard pour poursuivre la transformation du Groupe”, indique le groupe, qui cite également le PDG, “honoré de la confiance renouvelée”. L’autre grande annonce est du côté de la “revue de portefeuille” entamée par le distributeur en début d’année pour dégager davantage de rentabilité: Carrefour Italie va être cédée à NewPrinces Group, une société agroalimentaire italienne.La cession de Carrefour Italie se fera à un “prix symbolique”, a précisé le directeur exécutif finances et gestion du groupe Matthieu Malige lors d’un point presse téléphonique, mentionnant les pertes importantes de cette branche qui a réalisé 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, environ 4% du chiffre d’affaires du groupe.Carrefour Italie englobe près de 1.200 magasins qui ont souffert en 2024 d’un flux de trésorerie négatif de près de 180 millions d’euros. “L’impact de l’opération sur la trésorerie du Groupe est estimé à -240 M€, tenant compte de la contribution financière de Carrefour pour accompagner le projet de reprise”, est-il précisé. Le géant de la distribution Carrefour a réalisé un bénéfice net de 210 millions d’euros au premier semestre, en baisse de 33% sur un an, tout en améliorant sa rentabilité dans ses pays charnières, la France, l’Espagne et le Brésil, a indiqué le groupe jeudi.Le chiffre d’affaires de Carrefour a quant à lui progressé de 3,7% à près de 46,56 milliards d’euros, porté notamment par “une accélération de l’activité et une reprise des volumes au deuxième trimestre en France et en Europe”.  

Guépard en vol: Airbus dévoile l’hélicoptère qui va moderniser l’armée française

Airbus a lancé jeudi les essais en vol du futur hélicoptère militaire polyvalent H160M, le Guépard, adapté au combat moderne et attendu par l’armée française dès 2028, une étape majeure dans ce programme qui a pris du retard.Le premier prototype du Guépard a décollé à Marignane, près de Marseille, dans le sud de la France, devant quelques 350 invités — ingénieurs, pilotes et militaires qui pouvaient échanger tout en observant la démonstration, cet hélicoptère étant 50% moins bruyant que ceux de la génération précédente.Cette version militaire, élaborée sur la base de l’hélicoptère civil déjà en service H160, équipera les trois armées françaises, de terre, de l’air et de la marine, et remplacera les cinq modèles existants actuellement en service ou récemment retirés du service (Gazelle, Alouette III, Dauphin, Panther et Fennec).”Il est aussi confortable que le H160 civil et c’est une bonne nouvelle”, a déclaré à la presse le pilote Olivier Gensse, en combinaison orange, qui a effectué le vol. La notion du confort de l’équipage n’avait auparavant pas été pris en compte lors de la conception d’hélicoptères militaires. – “Retour de la guerre en Ukraine ” -Le H160M sera le premier hélicoptère d’Airbus à être équipé d’un système de coopération avec les drones, crucial pour la guerre moderne.Il correspond aux exigences des clients militaires, notamment avec les retours qu’ils ont de la guerre en Ukraine, souligne Bruno Even, président exécutif d’Airbus Helicopters.”Ils ont de plus en plus besoin d’hélicoptères polyvalents, multi-missions et duals (civils et militaires)”, a-t-il déclaré à la presse devant les pistes. Pouvoir profiter de la chaîne d’approvisionnement de l’hélicoptère civil “est un véritable atout”, a-t-il ajouté.Avoir la même plateforme pour toutes les armées facilitera de plus la maintenance et en réduira les coûts, souligne-t-on à Airbus. Une cinquantaine d’appareils H160 sont déjà en service dans le monde, dont six dans la marine française pour les opérations de sauvetage.Le Guépard est adapté à des missions variées, de reconnaissance, d’appui feu léger, de transport de commandos, d’évacuation sanitaire ou le sauvetage en mer.”Il est trop tôt pour crier victoire, mais les premiers retours sont satisfaisants. Cet hélicoptère est bien né et plein de promesses”, a déclaré Stéphane Kammerer, adjoint au directeur des opérations de la direction générale de l’armement (DGA). Celle-ci avait déjà commandé 169 appareils Guépard en 2021 dont les 30 premiers appareils doivent être livrés à partir de 2028: 21 pour l’armée de terre, 8 pour la marine et 1 pour l’armée de l’air et l’espace.Il sera livré à l’armée française avec la capacité d’emporter des mitrailleuses de 12,7 mm et des lance-roquettes guidés.- 50% du marché en perspective -Le Guépard sera équipé de capteurs de nouvelle génération comme le radar AirMaster C de Thales et la boule optronique Euroflir 410 de Safran qui permettront à l’équipage d’effectuer des missions dans des environnements dégradés. Les améliorations concernent la visibilité pour les pilotes, ainsi que les aides au pilotage pour, par exemple, les atterrissages dans le désert.La complexité de l’intégration de ces systèmes et les tensions budgétaires ont fait que le programme a pris un à deux ans de retard, ce qu’Airbus cherche à dédramatiser. “Le premier vol est une étape majeure, mais ce n’est que le début. Les conditions sont réunies pour répondre présents”, a déclaré Bruno Even au cours de la cérémonie officielle. Avec le H160, Airbus espère gagner “à court et moyen terme” 50% de la part du marché des hélicoptères de classe moyenne dans le marché dominé aujourd’hui par l’italien Leonardo, a-t-il précisé à l’AFP.Le Guépard n’a pas encore décroché de succès à l’export, même s’il est prometteur à moyen terme, notamment en Europe et en Afrique.L’avionneur européen espère que l’entrée en service du Guépard dans l’armée française stimulera les exportations tout en mettant en lumière sa polyvalence, son coût d’exploitation réduit et sa technologie de dernière génération. A partir de 2027, Airbus compte produire vingt H160M par an. 

Trump se rend à la Fed, dont il invective abondamment le patron

C’est tout sauf une visite de courtoisie: Donald Trump se rend jeudi au siège de la Fed, la puissante banque centrale américaine, dont il ne cesse d’invectiver le patron Jerome Powell, traité de “nigaud” qui tarderait trop à baisser les taux.Le président républicain, qui avait nommé le patron de la Réserve fédérale pendant son premier mandat (2017-2021), avant qu’il ne soit reconduit par le démocrate Joe Biden, est attendu à 16H00 locale sur place (20h00 GMT), selon l’agenda publié par la Maison Blanche.Elle n’a toutefois donné aucun détail sur l’objectif de la visite ni sur une éventuelle rencontre avec Jerome Powell, que Donald Trump invective sans relâche.”Il est tout le temps en retard, il devrait avoir baissé les taux d’intérêt plusieurs fois”, a par exemple déploré mardi l’ancien promoteur immobilier, en ajoutant: “Les gens n’arrivent pas à acheter de maison parce que ce gars est un nigaud. Il maintient des taux trop élevés et il le fait sans doute pour des raisons politiques.”La banque centrale américaine a maintenu les taux d’intérêt stables cette année, repoussant l’idée d’une baisse, dans un contexte rendu incertain par l’offensive protectionniste mondiale de Donald Trump, qui pourrait faire grimper les prix.Les taux directeurs de la Fed — qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises — sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.La Banque centrale européenne, à laquelle Donald Trump se réfère souvent pour dénigrer la politique monétaire de la Réserve fédérale, a elle baissé progressivement son taux directeur, passé de 4% en juin 2024 à 2% aujourd’hui.- Indépendance -S’il fait monter la pression sur l’institution indépendante qu’est la Fed, le président américain a toutefois reconnu récemment qu’il était très peu probable qu’il renvoie son patron, après avoir pourtant menacé de le faire.Un tel licenciement serait sans précédent, et nécessiterait, de la part du gouvernement fédéral, de prouver l’existence de fautes graves ou de malversations de la part du très pondéré Jerome Powell, 72 ans.Donald Trump a par exemple évoqué une possible “fraude” dans des travaux de rénovation menés au siège de la banque centrale.La mission de la Réserve fédérale, dont les décisions et commentaires ont un impact immense sur les marchés du monde entier, est de juguler l’inflation tout en assurant de bonnes conditions pour l’emploi aux Etats-Unis. L’institution et son chef bénéficient d’un statut les mettant, en théorie, à l’écart des pressions politiques.Le ministre des Finances américain, Scott Bessent, a annoncé lundi qu’un audit de l’institution de la Réserve fédérale dans son ensemble devait avoir lieu.”Je pense qu’il a fait du mauvais travail, mais de toute façon, il va bientôt partir”, a-t-il déclaré mardi au sujet de Jerome Powell, dont le mandat s’achève en mai 2026.Les taux d’intérêt sont le principal outil des banques centrales pour orienter l’économie. Baisser les taux encourage l’activité, mais peut faire monter les prix.Augmenter les taux permet de lutter contre l’inflation, mais peut freiner la croissance.

Dermatose des bovins: la ministre de l’Agriculture chez les éleveurs touchés

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a défendu jeudi sa stratégie de lutte contre l’épizootie de dermatose des bovins lors d’un déplacement en Savoie et Haute-Savoie, où plus d’un millier de bêtes ont été euthanasiées depuis fin juin.Il s’agit d”‘une maladie extrêmement dangereuse par sa contagiosité et la force du virus”, a-t-elle déclaré à l’issue d’une “réunion de crise” à Chambéry avec des représentants des éleveurs, élus et autorités des deux départements, relevant un “risque que cela emporte l’ensemble de la filière bovine française” si elle n’était pas enrayée.Le protocole de lutte mis en place, “sur lequel personne n’a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence”, repose sur l’euthanasie des troupeaux où des cas ont été décelés, la vaccination prévue de quelque 310.000 bovins à ce stade et la biosécurité, c’est-à-dire le fait que les animaux ne soient pas déplacés.Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 24 juillet, 37 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère. A ce jour, quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.Ces mesures dites de “dépeuplement” ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l’accès à leurs exploitations pour empêcher l’abattage.Une cinquantaine d’éleveurs et leurs sympathisants se sont rassemblés tôt jeudi devant la préfecture de Savoie pour dénoncer le “massacre” de leurs bêtes et appeler à un abattage “sélectif” des animaux malades afin d’assurer la survie de leurs exploitations. “Genevard, t’arrives trop tard!”, ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.”On est plus pertinent à être ici [dans la rue] que d’être à l’intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, s’est indigné Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne. “Là il y a la vaccination: est-ce qu’elle va continuer à tuer les vaches ? C’est ça la question”, a-t-il insisté.- “Tout le monde a peur” -Une vingtaine d’autres manifestants était également présents à proximité de la ferme haut-savoyarde où s’est ensuite rendue la ministre, brandissant des pancartes proclamant “Vous êtes des assassins”.Cet élevage de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, qui fournit du lait destiné à l’emmental et la raclette, a commencé dès dimanche à vacciner ses vaches. Désormais, “le compte à rebours est déclenché. On sait que d’ici le 10-12 août, notre troupeau sera hors de danger. Mais voilà, il reste ces deux semaines où le risque est encore majeur”, a souligné l’exploitant, Denis Tranchant. Pour l’heure, “tout le monde a peur”, et “humainement, c’est très dur”, a-t-il souligné, très ému.Selon lui, le danger pesant sur la filière bovine française est “réel” et “on ne peut pas bâtir un après-crise sur des reproches”. Il s’est déclaré “prêt sans hésitation” à l’avenir à céder des bêtes aux éleveurs devant reconstituer leur cheptel après la crise.La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d’insectes qui agissent comme des “seringues volantes et transmettent la maladie de proche en proche,”, a expliqué à l’AFP Éric Cardinale, directeur scientifique de la santé animale à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Elle n’est en revanche pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes. La ministre a également rendu “hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages”, que leurs troupeaux, affectés par la maladie, soient abattus, indiquant avoir rencontré quatre d’entre eux jeudi matin. “Ils ont été contraints au sacrifice ultime: faire abattre leurs bêtes. Ce sont eux, les héros silencieux de cette crise. Ils permettent de sauver toute la filière”, a-t-elle dit, assurant que l’indemnisation “se déploierait rapidement” et serait “à la hauteur du préjudice qui a été consenti”.