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“C’est resté comme ça depuis Chido”: à Mayotte, le long chantier de la reconstruction

Des débris s’entassent dans une cour d’immeuble, les plaques de plâtre et la laine de verre barrent l’entrée d’un escalier. Six semaines après le passage du cyclone Chido, l’heure à Mayotte est parfois encore au déblaiement plutôt qu’à la reconstruction, qui s’annonce longue.Le toit de l’appartement le plus haut de cet immeuble de Petite-Terre a disparu et ses murs en bois se sont affaissés sous la puissance du vent.A l’étage inférieur, des morceaux de verre et de tissus jonchent le sol près d’un canapé, d’un meuble télé et d’un vaisselier intact.”C’est resté comme ça depuis Chido”, le cyclone qui a dévasté le petit archipel français de l’océan Indien le 14 décembre, souffle Ali Anthum, salarié d’une entreprise de construction. “Il faut dégager tout ce qui a été abîmé avant de pouvoir faire les travaux”. Un gros chantier pour la société, “débordée”.Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d’au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon le bilan des autorités.Hamidat Soilihi, la propriétaire de l’appartement, absente mi-décembre, a découvert son logement trois semaines plus tard, sans pouvoir tout déblayer elle-même.La grande majorité des maisons et bâtiments du département le plus pauvre de France ont été mis hors d’eau avec des bâches ou des tôles mais la reconstruction prendra du temps. Jusqu’au passage de la tempête Dikeledi le 12 janvier, l’urgence a été de rafistoler les toits. “A chaque averse, l’eau s’accumulait et faisait gondoler le faux plafond”, raconte Florent, locataire à Labattoir, en Petite-Terre. Un changement de toiture n’est cependant pas à l’ordre du jour.Selon Julian Champiat, président de la Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP), nombre d’habitants “attendent désormais un retour de leur assurance. Il faut qu’un expert passe et qu’ils soient indemnisés pour lancer des travaux”. Selon la caisse centrale de réassurance, moins de 10% des logements sont assurés à Mayotte et Hamidat Soilihi fait partie de ceux qui ne le sont pas. “La construction du dernier appartement venait juste d’être terminée, je n’avais pas eu le temps de faire les démarches”, explique cette mère de trois enfants de 5 à 12 ans, qui ignore pour l’instant comment reconstruire.La Société immobilière de Mayotte a recensé 1.500 logements impactés sur son parc de 3.200 logements, dont 1.000 sociaux, et elle aussi n’a engagé pour l’instant que les travaux les plus urgents.”Nous sommes en train de travailler avec les experts et les assurances et nous devrions lancer les premiers travaux dans les deux semaines à venir”, souligne Ahmed Ali Mondroha, directeur de cette société d’économie mixte, qui s’attend à un coût de plusieurs “dizaines de millions d’euros”.- Rupture de stock -Les entreprises de construction sont par ailleurs confrontées à un problème de taille : la disponibilité des matériaux.”Les habitants les plus aisés se sont rués sur les planches de tôle juste après le cyclone”, relève Bruno Baratte, directeur d’exploitation de l’entreprise Tôle de Mayotte.”Ceux qui ont moins de moyens nous ont demandé des devis et ont attendu d’être indemnisés par leurs assurances. Mais très vite, nous avons été en rupture de stock sur de nombreuses références. On a passé une nouvelle commande juste après le cyclone mais on ne recevra rien avant fin mars”, pronostique le professionnel.Selon Julian Champiat, les entreprises manquent “de tôle, de matériel de couverture, de charpente, de +placo+… Tout ce qui permet de construire une maison”.Ces pénuries freinent le lancement des chantiers. Tout comme l’incertitude sur le rôle du nouvel établissement public dédié à la reconstruction, prévu par le projet de loi d’urgence voté mercredi par l’Assemblée nationale.”Le plus urgent a été fait dans les établissements scolaires. Des bâches ont été posées sur les toits, ce qui pouvait être sécurisé l’a été”, note le président de la FMBTP, qui attend désormais de connaître les directives du nouvel établissement pour la reconstruction.”Pour les gros chantiers, des appels d’offres seront lancés, il faudra y répondre, tout ça prend du temps… Avant un ou deux mois, il se passera peu de choses sur le terrain”, prévient-il.

Pour les militaires, Thales conçoit une IA pas comme les autres

Comment entraîne-t-on les algorithmes lorsque des vies humaines sont en jeu? Au sein de Thales, plus de 600 experts développent une intelligence artificielle pour les domaines de défense et de sécurité, avec des contraintes sans commune mesure avec l’IA grand public.”Cet environnement critique nous amène des devoirs qui n’existent pas dans un environnement grand public. La contrainte est injectée dès la conception de l’algorithme d’IA qui ne peut pas fonctionner comme une boîte noire et où l’humain est absolument essentiel”, explique à l’AFP Philippe Keryer, directeur stratégie, recherche et technologies de Thales, premier détenteur de brevets en IA des systèmes critiques en Europe.Système de lutte anti-drones aériens éprouvé pendant les Jeux olympiques à Paris, capteurs intelligents pour détecter les mines sous-marines, pilotage d’essaims de drones, optimisation des trajectoires de vol ou prévention de la fraude d’identité: en amont du Sommet pour l’action sur l’IA, qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février, Thales a ouvert cette semaine ses laboratoires de recherche à Palaiseau, en région parisienne. L’impact de ces innovations est “énorme pour les enjeux de sécurité, de souveraineté et d’efficacité énergétique”, souligne Patrice Caine, PDG de Thales, qui équipe 50 armées dans le monde et dont les systèmes gèrent 40% de l’espace aérien mondial.- “Glaive et bouclier” -“Nous avons la responsabilité de repenser en profondeur le fonctionnement de l’IA ainsi que des modèles d’apprentissage”, relève Philippe Keryer. Le nombre des données dans ces domaines sensibles étant limité, le groupe génère sur la base de son expertise des données synthétiques pour entraîner ses algorithmes. Il emploie des “hackers éthiques” pour anticiper les menaces, inventer les attaques les plus sophistiquées et soumettre les logiciels à un “crash test de résilience” avant d’être validés. Un principe “du glaive et du bouclier” déjà appliqué pour les systèmes d’armement (drones et systèmes anti-drones). “C’est en pensant au mal avec les attaques les plus perfides qu’on va créer le bien”, affirme Philippe Keryer.  Autre défi: sur un champ de bataille, “on est contraint en taille, en poids, en puissance, mais aussi par le type de réseau auquel on est connecté”, signale Fabien Flacher, responsable de la cybersécurité au sein de Thales.  Sur une frégate, dans un Rafale ou un tank, on ne dispose pas de “fermes de serveurs” comme Google, ajoute-t-il.Et si les intelligences artificielles sont généralement entraînées sur des données “figées longtemps”, cela ne peut pas marcher pour les conflits modernes.”On réapprend instantanément à l’IA à être plus pertinente” après chaque mission, par exemple d’un avion de reconnaissance où elle est intégrée. – L’humain l’emporte -“On juge les IA plus sévèrement que les humains”, estime Christophe Meyer, directeur technique de CortAIx Labs, chargé de l’IA pour Thales. Mais la décision cruciale revient toujours à l’humain. “S’il y a des drones avec des capacités de tirer, il y aurait une décision humaine pour dire +Je valide cette suggestion que tu me fais, avec mes critères qui sont des critères humains+”, note-t-il.Les solutions proposées par ce type d’IA contiennent également une explication rationnelle.Les calculs qu’elle fournit permettent à l’opérateur de soulager sa charge cognitive et parfois de rester moins de temps dans une zone où sa vie est en danger.Ainsi, un radar intelligent “va reconnaître la dimension de centaines de cibles en quelques dizaines de secondes, là où il nous fallait des dizaines de minutes auparavant”, précise Nicolas Léger, expert radars à Thales.Pareil dans la lutte contre les mines: les antennes qui détectent les engins suspects sont de plus en plus performantes, mais produisent une quantité de données impossible à digérer pour un humain.  Les algorithmes aident à “accélérer la classification et évaluer la pertinence de produire des opérations d’identification et de neutralisation”, explique Benoît Drier de Laforte, conseiller dans la lutte anti-mines. Cette technique permet d’avoir seulement “1% à 2%” de fausses alarmes, quand “les Américains se contentaient de 20% de marge d’erreur sur certaines opérations” de ce type, selon lui.Pourtant les algorithmes ne sont pas encore prêts à remplacer “les grandes oreilles” humaines. “Si l’algorithme n’a pas été entraîné sur une menace nouvelle, il risque de manquer de performance”, signale l’expert. 

Dans les fermes anglaises, la colère ne faiblit pas contre le gouvernement travailliste

Dans un champ du Devon où paissent ses vaches laitières, Adam Stanbury s’inquiète: le nouvel impôt agricole décidé par le gouvernement risque de mettre en danger son exploitation et beaucoup d’autres, dans un contexte déjà difficile pour les agriculteurs britanniques.Le mois dernier, cet éleveur de 55 ans, troisième génération à exploiter ces terres près de Barnstaple dans le sud-ouest de l’Angleterre, a conduit son tracteur jusqu’à Londres pour manifester avec des centaines d’autres agriculteurs. Du jamais vu.”On avait l’air de poissons hors de l’eau (…) mais on devait faire quelque chose”, explique-t-il à l’AFP, alors qu’un ouvrier agricole conduit les bêtes pour l’une des deux traites quotidiennes. De nouveaux rassemblements sont prévus samedi partout dans le pays.Dans un contexte budgétaire serré, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a annoncé à l’automne que certaines exploitations agricoles ne seraient désormais plus exonérées des droits de succession. Une exception ancienne censée faciliter la transmission des fermes.A partir d’avril 2026, l’exonération sera plafonnée à 1 million de livres (1,20 millions d’euros), puis une taxe de 20% (la moitié du taux normal), s’appliquera au-delà. Pour Adam, le calcul est vite fait. Quand il met bout à bout ses bêtes (400 vaches laitières, et environ 350 jeunes vaches), ses équipements, ses 240 hectares de terres et sa maison, pourtant modeste, construite à deux pas des hangars où est stocké le foin, il dépasse largement ce seuil.Il estime qu’à sa mort, ses trois filles auraient à payer au moins 400.000 livres de droits de succession. – “Goutte d’eau” -Même avec l’étalement possible sur 10 ans prévu par le gouvernement, étant donné ses marges “faibles”, “cela ne suffira pas”, juge-t-il. “Ça veut certainement dire vendre des terres dont elles vont hériter”.Pour l’instant, si Lucy, son ainée de 16 ans, aide régulièrement à la ferme, elle ne se voit pas forcément devenir éleveuse. Mais Adam voudrait offrir à ses filles cette “opportunité”, sans que ce soit “un fardeau” financier.Pour éviter la taxe, il devra transmettre la ferme à ses filles de son vivant, mais les formalités sont complexes.Et encore, lui s’estime relativement chanceux, parce que malgré ses nombreux crédits à rembourser, sa production d’environ 3,4 millions de litres de lait bio est rentable. Mais au Royaume-Uni, 17% des exploitations agricoles n’ont dégagé aucun profit en 2023. Et 41% seulement plus de 50.000 livres (59.000 euros) de bénéfice, selon des chiffres du ministère de l’Environnement et de l’Agriculture.Comme ailleurs en Europe, les prix bas imposés par la grande distribution et les contraintes environnementales pèsent sur les agriculteurs. Le Brexit a aussi compliqué les exportations et le recrutement de travailleurs saisonniers. Les agriculteurs critiquent également la concurrence, qu’ils jugent déloyale, venue de pays ayant signé des accords commerciaux avec le Royaume-Uni, alors que le pays produit environ 60% de la nourriture qu’il consomme.La taxe est “la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, juge Adam.Le gouvernement assure que sa mesure ne concernera que les plus grosses propriétés (500 par an) et ceux ayant acheté des terres pour des raisons fiscales, faisant par ailleurs grimper les prix des terrains agricoles.- “Etre considérés” -Parmi les exploitations bénéficiant des exemptions actuelles, “moins de la moitié des propriétaires avaient reçu un revenu issu de l’agriculture dans les 5 années précédant leur décès” et une majorité des autres n’étaient pas directement exploitantes, selon l’économiste Arun Advani.Mais cette évaluation est contestée par les syndicats agricoles qui jugent que bien plus d’exploitations seront concernées.”Si nous devons vendre des terres ou une ferme (…) Où cette terre va-t-elle aller? Elle va être rachetée par une multinationale qui peut se le permettre”, prévient Adam.Selon lui, l’impôt devrait être recalibré.En octobre, le ministre de l’Agriculture Steve Reed a dit “regretter” le choc suscité par le nouvel impôt. “Mais des finances stables sont la fondation de la croissance économique dont nous avons besoin”, a-t-il défendu.Il a insisté sur les 5 milliards de livres débloquées sur 2 ans par le gouvernement, comprenant notamment des aides à l’adaptation environnementale et à la diversification. “Je ne pense pas que le ministre ait saisi à quel point la situation est grave sur le terrain”, a rétorqué auprès de l’AFP Tom Bradshow, président du principal syndicat agricole NFU.Pour Adam, “les agriculteurs ne veulent pas forcément plus d’aides, ils veulent être considérés”.

Les croisiéristes “stupéfaits” de l’interdiction des gros navires dans la métropole de Nice

L’association internationale des compagnies de croisières (CLIA) s’est déclarée samedi “stupéfaite” de la décision du maire de Nice (Alpes-Maritimes) Christian Estrosi (Horizons) d’interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole.Dans une volonté de privilégier un “tourisme choisi” face à la menace du “surtourisme”, M. Estrosi a signé vendredi en tant que président de la métropole Nice Côte d’Azur un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de cette métropole.”Nous sommes stupéfaits par la décision du maire de Nice (…) d’autant plus qu’aucun grand navire n’est prévu pour faire escale au port de Nice en 2025. Dans l’intérêt des acteurs de l’économie locale ainsi que des voyageurs qui souhaitent découvrir cette région, nous exhortons les autorités à reconsidérer cette décision”, indique l’association dans un communiqué.De telles mesures “ne font que stigmatiser l’industrie des croisières”, déplore la CLIA, et “n’apportent rien pour promouvoir un tourisme durable”, que l’association assure “défendre activement en partenariat avec les acteurs du tourisme en Méditerranée”.Trois grands navires de croisière et 34 navires de taille moyenne sont programmés pour mouiller au large de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), près de Nice, au cours de l’année 2025, selon la CLIA.Après la décision de M. Estrosi, les navires de moins de 900 passagers, généralement beaucoup plus luxueux que ceux de plus grande capacité, restent autorisés à entrer dans le port de Nice, où des aménagements sont en cours pour mieux les accueillir, avec en particulier une électrification qui devrait permettre de les obliger à stopper leur moteur pendant l’escale. Au total, 124 escales de ces navires d’une capacité allant de 32 à 700 passagers sont programmées pour 2025 à Nice.En revanche, les navires d’une capacité supérieure, qui mouillent actuellement dans la rade voisine de Villefranche-sur-Mer, ne seront plus les bienvenus. “La plaisance, oui, les immeubles flottants, non”, a résumé M. Estrosi.

Face aux risques climatiques, le rouge de Provence se fait solidaire

Au printemps dernier, quand un gel “historique” s’est abattu sur son vignoble, Pierre Michelland a perdu 100% de sa récolte. Neuf mois plus tard, avec ses copains de l’association Rouge Provence, il met la dernière main à leur cuvée “solidaire”, qui permettra d’aider d’autres vignerons victimes d’aléas climatiques.Deux ans après le coup de grêle qui a dévasté ses vignes en 2023, Myrko Tépus est là aussi. Tout sourire, comme la trentaine de vignerons venus de toute la Provence viticole qui, chaque fin septembre, mettent en commun leurs raisins – 100 kg chacun – pour vinifier leur “Plaisir solidaire”, un assemblage de cépages, climats et terroirs différents, allant des Alpilles jusqu’à Nice.Aujourd’hui, c’est l'”habillage” du millésime 2023: étiquetage des 1.737 magnums, cirage des cols, mise en cartons.Dans le grand hangar du domaine des Béates à Lambesc (Bouches-du-Rhône), le travail en musique a commencé dès 08H30. Sur l’étiqueteuse ou devant les cireuses, ça rigole, certains esquissent des pas de danse et chacun y va de son commentaire sur les 33 visages de vignerons dessinés sur l’étiquette.Installé depuis 22 ans sur le domaine de La Réaltière à Rians, dans le Haut-Var, Pierre Michelland n’a rien oublié des quatre jours d’avril où la température est descendue jusqu’à -5,5°C. “Les bourgeons étaient sortis en avance car on avait eu un hiver exceptionnellement doux et un coup de chaud en mars. Et fin avril, on a eu ce gel violent comme la région n’en avait pas vu depuis plus de 30 ans: tout le vignoble a été détruit… Rouge-Provence s’est mise en branle: j’ai pu récolter des cépages choisis chez certains vignerons de l’association et grâce aussi à des achats de raisins, j’ai assuré 70% de ma récolte habituelle.” En mai 2023, Myrko Tépus avait lui perdu 90% de sa récolte, après quatre orages de grêle consécutifs sur son domaine d’Esparron-de-Pallières (Var). “Les copains de l’association m’ont tous donné du raisin et j’ai pu sauver mon année”, raconte le jeune vigneron.- “Le dérèglement, on le vit” -“Le dérèglement climatique, on le vit. Il est flagrant, avec la multiplication des épisodes de grêle, de chaleur précoce, de gel tardif… On a complètement perdu les saisons”, témoigne Pierre-François Terrat, du domaine des Béates. “Cette année, ce sont quatre vignerons de l’association qui ont vu leur récolte détruite. Là, on ne pouvait pas donner du raisin à tout le monde sans nous mettre nous-même en danger.” Les fonds récoltés grâce à la vente du “Plaisir Solidaire” ont permis de louer pour l’un un élévateur, pour l’autre un camion, et de financer des événements promotionnels sur les domaines sinistrés. Une journée solidaire a aussi été organisée dans les vignobles. “Et quand 30 vignerons débarquent pour piocher ou tailler, ça fait gagner beaucoup de temps!”, reconnaît Clara Fischer du Château Révelette à Jouques (Var) qui, comme son voisin de La Réaltière, a subi le “gel historique” de quatre jours, perdant 75% de sa récolte. “Pour nous, en tant que jeunes, c’est rassurant, car on sait qu’on n’est jamais seul et qu’on peut demander conseil”, confie la vigneronne, qui vient de reprendre avec son frère le domaine familial.C’est le père de Clara, Peter Fischer, qui a fondé l’association avec Jean-Christophe Comor, des Terres Promises à La Roquebrussanne (Var). “Au départ, on voulait exalter notre terroir et la singularité de nos rouges, mais en 2012 un ami vigneron a perdu toute sa récolte à cause de la grêle, et spontanément, avec des copains, on s’est mobilisés pour lui apporter des raisins”, explique Jean-Christophe Comor. “Cette solidarité a permis de sauver son exploitation et on a voulu continuer en créant Rouge Provence, pour promouvoir nos vins rouges, dans une région dominée par les rosés (90% de la production en Provence, NDLR), et pour montrer qu’on était capables de s’entraider.”Aujourd’hui, Rouge Provence réunit 34 vignerons, la plupart en bio ou biodynamie, sur des domaines allant de 6 à 70 hectares.”Nous partageons tous la même philosophie du métier et du vin, cette idée de +vins d’auteurs+”, dit Pierre-François Terrat. Pour la cuvée solidaire, “nous ramassons nos raisins le même jour et nous les travaillons ensemble, souligne-t-il. “Cette vinification en commun est assez unique. On obtient un assemblage hors norme, mais très révélateur du millésime et qui a tous les marqueurs de la Provence!”

Le Népal sur la voie des routes en plastique recyclé

Les voitures qui filent le long de certaines rues de Pokhara, au centre du Népal, roulent sur un bitume un peu plus “vert” que les autres. Il incorpore des déchets plastiques, petite contribution du pays à la lutte contre la pollution.Selon la Banque mondiale, les agglomérations du petit Etat himalayen produisent environ 4.900 tonnes de déchets solides par jour, dont 13% de plastique qui finissent à la décharge.Si les plastiques à forte valeur ajoutée, comme les bouteilles, sont recyclés, d’autres, tel que les contenants multicouches, le sont difficilement.De jeunes entrepreneurs népalais y ont vu une opportunité commerciale et l’occasion de participer à l’effort mondial engagé pour réduire la pollution plastique, qui envahit océans et sols et s’infiltre dans le corps humain.”Une route en plastique peut utiliser même des plastiques de faible valeur”, explique Bimal Bastola, créateur de l’entreprise Green Road Waste Management à l’origine de l’initiative.”Nous avons constaté que ces plastiques peuvent servir de matière première et remplacer en partie le bitume” traditionnel, ajoute-t-il.Dans leur centre de tri, les paquets de nouilles, de biscuits et autres en-cas sortis des poubelles défilent sur un tapis roulant avant d’être déchiquetés en confettis.Depuis les années 2000, l’Inde, voisine du Népal, est en pointe en la matière.- Coûts réduits -En 2015, le gouvernement du pays le plus peuplé de la planète a rendu obligatoire l’utilisation de déchets plastiques pour la construction des routes dans un rayon de 50 km autour des villes. D’autres pays d’Asie du sud, dont le Bhoutan et le Bangladesh, testent également cette technique.L’enrobé qui recouvre traditionnellement les routes est fabriqué en chauffant un mélange de graviers et de bitume à 160 degrés Celsius. La variante utilisée au Népal et ailleurs remplace les graviers par des agrégats de plastique.Un kilomètre de route de 3,75 m de large et de 30 cm d’épaisseur requiert ainsi 2 tonnes de plastique.”Cette méthode réduit les besoins en matières premières fraîches et les coûts, et les routes résistent mieux à l’eau et affichent une durée de vie plus longue”, affirme M. Bastola.Selon des études, elles seraient deux fois plus durables que les chaussées traditionnelles.A l’échelle mondiale, seuls 9% des déchets plastiques sont recyclés, 19% incinérés et près de la moitié finissent leur vie dans des décharges, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La production mondiale de polymères synthétiques – les éléments constitutifs des plastiques – a triplé de 2000 à 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes. Si rien n’est fait, elle pourrait encore tripler d’ici 2060, anticipe l’OCDE.Le plastique qui s’accumule dans l’environnement n’est pas biodégradable, il met des centaines d’années à se décomposer et se désagrège en minuscules particules qui envahissent tout.- “Projets pilotes” -Pour M. Bastola, il est essentiel de promouvoir les routes en plastique pour rendre le recyclage de ce matériau de faible valeur économiquement viable. A ce jour, son entreprise n’a “pavé” qu’un peu plus de 1,5 km de routes en plastique.    “Cela se fait à petite échelle, nous devons passer à la vitesse supérieure”, dit-il. “Nous devons mettre en place des projets au niveau gouvernemental”. Un projet pilote est prévu cette année dans la capitale Katmandou, à un carrefour. “Le Népal souhaite tester cette technologie dans le cadre de projets pilotes, mais pour aller plus loin, nous avons besoin de normes gouvernementales pour en garantir la qualité”, explique Arjun Nepal, ingénieur de la direction des routes à Katmandou. Mais la Banque mondiale reste prudente.”Si les premiers projets sont encourageants, d’autres études sont requises pour mesurer les émissions (de CO2) pendant la construction des routes (…) et évaluer leur état une fois hors service”, juge Valerie Hickey, en charge du changement climatique.En dépit de ces réserves, le défenseur de l’environnement népalais Bhushan Tuladhar y voit une formidable opportunité pour son pays.”Pour un pays en développement comme le Népal, il s’agit d’une solution facile à mettre en Å“uvre pour résoudre simultanément deux problèmes: la nécessité de construire des routes solides et la gestion des déchets plastiques”.Le Népal a interdit en 2021 l’usage des sachets plastiques d’une épaisseur inférieure à 40 microns, mais cette règle n’est pas strictement appliquée. 

Bourses mondiales: Wall Street en baisse, l’Europe sans direction claire après la première semaine de Trump

Les marchés mondiaux ont terminé en ordre dispersé vendredi, à l’issue du retour de Donald Trump à la Maison Blanche marqué par de nombreuses annonces et avant la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine.En Europe, Paris a pris 0,44% et Milan 0,24%. Francfort est restée sur la réserve (-0,08%), quand Londres a davantage reculé (-0,73%).A Wall Street, les principaux indices ont clôturé en baisse: le Dow Jones a reculé de -0,32%, l’indice Nasdaq a lâché -0,50% et l’indice élargi S&P 500 a perdu -0,29%..Depuis lundi, jour de l’investiture de Donald Trump, “les investisseurs tentent d’intégrer de nombreuses décisions et annonces du nouveau président”, note auprès de l’AFP Sam Stovall.Il y a eu “une petite vague de soulagement, car les mesures douanières ne sont pour l’instant ni très claires, ni très concrètes”, ajoute à l’AFP Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion.Le président américain a déclaré jeudi soir qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à la Chine, un revirement apparemment brutal après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des États-Unis avec de lourdes taxes à l’importation.Avant son élection, Donald Trump s’était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois.Ce revirement “a rappelé aux investisseurs qu’il y avait donc encore une marge de manÅ“uvre pour les droits de douane”, qui constituent “plus probablement un stratagème de négociation qu’un fait accompli”, souligne Sam Stovall.Cette annonce inattendue a pénalisé le billet vert face aux autres devises, les investisseurs tablant sur une inflation par conséquent moins importante aux États-Unis, qui devrait faciliter la baisse de taux de la Fed.En milieu de journée, la devise américaine a chuté de plus de 1% face à la livre et à l’euro. Elle a reculé de 1,04% face à la livre, à 1,2484 dollar, et a lâché 0,79% face à l’euro, à 1,0497 dollar.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans américain s’établissait à 4,61%, contre 4,64% la veille en clôture.Le marché a aussi le regard tourné vers la prochaine réunion de la Fed, prévue mardi et mercredi prochain, qui devrait se conclure par un maintien des taux à leur niveau actuel.Le marché “est plus préoccupé par ce que la Fed va dire que par ce qu’elle va faire” lors de sa prochaine réunion, résume à l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investment.Pluie de résultatsLes marchés suivent aussi avec attention la saison des résultats qui prend de l’ampleur cette semaine en Europe et aux États-Unis.Le groupe de luxe britannique Burberry, qui a amorcé en novembre un recentrage “d’urgence” sur ses produits emblématiques pour tenter de résoudre ses difficultés, a fait état d’un recul de ses ventes pour son troisième trimestre décalé, mais moins que ce que prévoyait le marché. A Londres, le titre s’est envolé de 9,53%. Il a entraîné d’autres valeurs du luxe en Europe: à Paris, LVMH a ainsi pris 1,87%, Hermès 0,87%, L’Oréal 1,10%, Christian Dior 1,35% et Kering 4,49%. A Zurich, Moncler a pris 3,02%. A Milan, Salvatore Ferragamo s’est offert 4,38%.Ericsson AB a lui présenté des résultats au quatrième trimestre inférieurs aux prévisions des analystes, qui ont fait reculer le titre de 12,72% à Stockholm.Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments a dégringolé (-13,07%), plombé par des prévisions jugées décevantes.A suivre la semaine prochaine: les résultats de plusieurs mastodontes, comme LVMH à Paris mardi et Meta, Microsoft et Tesla à Wall Street mercredi.Novo Nordisk passe le testLe géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses best-sellers Ozempic et Wegovy, a grimpé de 7,13% à Copenhague et de 8,47% à New York, après avoir annoncé des résultats préliminaires positifs d’essais cliniques pour son médicament anti-obésité à base d’amycrétine.Le pétrole se stabiliseLes cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, après une semaine agitée, les opérateurs doutant que Donald Trump parvienne à faire plier l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur une augmentation de sa production.Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,27% à 78,50 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, est resté quasiment stable, grappillant 0,05% à 74,66 dollars.

Wall Street en baisse pour clôturer la première semaine de Trump

La Bourse de New York a terminé dans le rouge vendredi, lestée par quelques prises de bénéfices après une semaine agitée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le regard désormais tourné vers la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine.Le Dow Jones a reculé de -0,32%, l’indice Nasdaq a lâché -0,50% et l’indice élargi S&P 500 a perdu -0,29%.Après deux semaines de dynamique haussière, “il ne s’agit pas d’un changement de tendance”, évalue auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Selon lui, “c’est simplement une séance où les investisseurs ont décidé de prendre des bénéfices”, galvanisés par le record atteint la veille par le S&P 500.Jeudi, l’indice élargi a clôturé à 6.118,71 points, son plus haut historique, et avait également établi au cours de la journée un nouveau record en séance.Depuis lundi, jour de l’investiture de Donald Trump, “les investisseurs tentent d’intégrer de nombreuses décisions et annonces du nouveau président”, rappelle M. Stovall.Le président américain a par exemple déclaré jeudi soir qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à Pékin, un revirement après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des États-Unis avec de lourdes taxes à l’importation.Avant son élection, Donald Trump s’était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois. Ce revirement “a rappelé aux investisseurs qu’il y avait donc encore une marge de manÅ“uvre pour les droits de douane”, qui constituent “plus probablement un stratagène de négociation qu’un fait accompli”, souligne Sam Stovall.Le marché a aussi le regard tourné vers la prochaine réunion de la Fed, prévue mardi et mercredi prochain, qui devrait se conclure par un maintien des taux à leur niveau actuel.Donald Trump a “exigé” jeudi que les “taux d’intérêt baissent immédiatement” lors d’une allocution en ligne devant un parterre de patrons au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.”Trump ne peut pas ordonner aux taux d’intérêt de baisser, il peut mettre la pression sur la Fed, mais cela n’aura aucun effet sur le rendement des obligations à 10 ans”, estime Sam Stovall.Le marché “est plus préoccupé par ce que la Fed va dire que par ce qu’elle va faire” lors de sa prochaine réunion, résume à l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investment.Au tableau des valeurs, le constructeur aéronautique Boeing a reculé (-1,37%) après avoir prévenu la veille d’une lourde perte au quatrième trimestre, notamment à cause de la grève de plus de cinquante jours menée par près de 33.000 ouvriers près de Seattle (nord-ouest).L’avionneur, qui doit présenter la totalité de ses résultats financiers le 28 janvier avant l’ouverture de la Bourse de New York, prévoit en effet un chiffre d’affaires trimestriel de 15,2 milliards de dollars et une perte nette par action de 5,46 dollars.Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses best-sellers Ozempic et Wegovy, s’est envolé à Wall Street (+8,47%). Le groupe, connu pour ses traitements pour le diabète et la perte de poids, profitait de résultats encourageants sur une nouvelle molécule contre le surpoids, l’amycrétine.Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments a dégringolé (-13,07%), plombé par des prévisions jugées décevantes.Meta – la maison mère de Facebook et d’Instagram – a grimpé de 3,24% après que le patron du groupe, Mark Zuckerberg, a annoncé qu’il prévoyait d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars dans des projets liés à l’intelligence artificielle en 2025.

Meta prévoit d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars dans l’IA en 2025

Meta (Facebook, Instagram), prévoit d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars cette année, soit 50% de plus qu’en 2024, principalement pour défendre et renforcer sa position dans la course à l’intelligence artificielle (IA).”Cette année sera déterminante pour l’IA. En 2025, je m’attends à ce que Meta AI soit le principal assistant IA au service de plus d’un milliard de personnes, à ce que Llama 4 devienne le principal modèle de pointe et à ce que nous créions un ingénieur IA qui contribuera de plus en plus à nos efforts de recherche et de développement”, a déclaré Mark Zuckerberg, le patron de Meta, sur son profil Facebook vendredi.Les “60 à 65 milliards de dollars” serviront à étoffer “considérablement” les équipes dédiées à la technologie et, surtout, à construire les infrastructures nécessaires.Le géant des réseaux sociaux et de la publicité en ligne va construire un centre de données “si grand qu’il couvrirait une partie importante de Manhattan”, a indiqué le dirigeant.L’essor rapide de l’IA générative, lancée par OpenAI avec son modèle ChatGPT fin 2022, se traduit par une concurrence féroce entre les géants des technologies, Google et Microsoft (principal investisseur d’OpenAI) en tête.Tous veulent créer le meilleur assistant IA possible, et investissent en conséquence dans les centres de données nécessaires pour faire fonctionner les modèles. Or, les nouveaux serveurs informatiques et semi-conducteurs de pointe coûtent très cher, et sont très gourmands en énergie.En 2024, le marché a régulièrement sanctionné les grands groupes pour leurs dépenses élevées dans l’IA et le manque de retours immédiats sur investissement.Mais tous préfèrent mettre les moyens que risquer de prendre du retard sur la technologie censée bouleverser les entreprises et la société, comme Internet avant elle.Mardi, le président américain Donald Trump a présenté “Stargate”, un nouveau projet d’IA réunissant OpenAI, Oracle (spécialiste du “cloud”) et le géant japonais des investissements SoftBank, pour investir jusqu’à 500 milliards de dollars sur quatre ans dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.Depuis cette annonce, Elon Musk, allié proche de Trump et multi entrepreneur, y compris dans l’IA générative, a attaqué Sam Altman à plusieurs reprises sur son réseau social X, affirmant que les partenaires de la coentreprise “[n’avaient] pas l’argent”.Interrogé sur cette accusation, Satya Nadella, le patron de Microsoft, a déclaré à Davos cette semaine: “Écoutez, tout ce que je sais, c’est que je dispose bien de mes 80 milliards de dollars” – la somme que sa firme prévoit de dépenser cette année pour construire des centres de données.

Christian Estrosi interdit les gros bateaux de croisière près de Nice

Le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) a signé vendredi un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole, dans une volonté de privilégier un “tourisme choisi” face à la menace du “surtourisme”.Les navires de moins de 900 passagers, généralement beaucoup plus luxueux, restent en effet les bienvenus au port de Nice, où des aménagements sont en cours pour mieux les accueillir, avec en particulier une électrification qui devrait permettre de les obliger à stopper leur moteur pendant l’escale. Quelque 124 escales de ces navires d’une capacité allant de 32 à 700 passagers, sont programmées pour 2025.En revanche, les navires d’une capacité supérieure, qui mouillent actuellement dans la rade voisine de Villefranche-sur-Mer, ne seront plus les bienvenus.M. Estrosi n’a pas les pouvoirs d’interdire leur présence, mais l’arrêté qu’il a signé en tant que président de la métropole Nice Côte d’Azur -qui englobe les communes de la rade de Villefranche- leur interdit de débarquer des passagers en excursion et limite donc fortement l’intérêt des escales pour les compagnies.Selon le site du port, près de 90 escales sont prévues dans la rade en 2025, dont les deux-tiers de navires de plus de 900 passagers. Et “il y a de la demande pour 300.000 passagers d’ici à 2026”, contre 160.000 en 2024, a assuré le maire. “La plaisance, oui, les immeubles flottants, non”, a-t-il résumé.”C’est une immense victoire”, ont réagi les élus écologistes qui réclament des mesures depuis des années. Même si l’arrêté risque de faire l’objet de recours de la part des compagnies ou de certains maires de la métropole, c’est “un pied dans la porte” et “un tournant décisif pour la qualité de vie, la santé publique et la protection de nos écosystèmes marins”.Les relations entre les bateaux de croisière et les maires sont compliquées sur la Côte d’Azur. Ainsi à Cannes, qui voit passer plus de 400.000 passagers par an, le maire LR David Lisnard, président de l’Association des maires de France, fustige régulièrement la présence des géants des mers mouillant au large de la Croisette et l’impuissance des maires au-delà d’une bande de 300 mètres.En 2019, il a imposé une charte environnementale aux compagnies sous peine de bloquer les excursions de passagers. Il réclame désormais la possibilité pour les maires de communes littorales de pouvoir réguler le trafic sur un domaine maritime élargi et de créer une police environnementale susceptible de sanctionner toute infraction des paquebots.