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Commission d’enquête sur le dérapage budgétaire: Alexis Kohler sera convoqué à l’Assemblée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, sera convoqué pour être auditionné à l’Assemblée dans le cadre de la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques, ont annoncé des sources parlementaires à l’AFP mercredi.A l’issue d’un vote à huis clos en commission des finances, 37 députés ont voté pour cette audition et 18 contre (issus de LR, et des trois groupes macronistes), selon ces sources. Présidée par Eric Coquerel (LFI), la commission des finances avait obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.”On dénonce un détournement de procédure” qui “est contraire à l’indépendance des pouvoirs et à l’article 67 de la Constitution”, a réagi auprès de l’AFP après le vote le député Renaissance Mathieu Lefèvre. Le co-rapporteur de cette commission d’enquête a également regretté qu’il n’y ait “pas eu de débat” et accusé le président de la commission des finances d’avoir cherché à “l’étouffer”.L’article 67 de la Constitution “concerne la responsabilité du chef de l’Etat et n’inclue pas ses collaborateurs”, a répondu Eric Coquerel, joint par l’AFP. Il a également affirmé que des “jurisprudences” existaient, notamment dans “les affaires Benalla et Cahuzac”, où des collaborateurs du chef de l’Etat avaient été interrogés.Plusieurs personnes questionnées pendant cette commission d’enquête ont évoqué “des réunions qui ont été organisées à l’Elysée, et dans ce contexte c’est normal de pouvoir interroger les collaborateurs” du président de la République, a-t-il poursuivi.Une position partagée par le groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale qui a jugé dans un communiqué “indispensable d’auditionner un responsable de l’Elysée dans le cadre de cette commission d’enquête”, et accusé les députés macronistes qui s’y sont opposés de chercher “à saboter les travaux de cette commission”.Des personnalités politiques et de la haute administration ont été entendues ces dernières semaines dans l’objectif de faire la lumière sur des erreurs de prévisions sur le déficit public, finalement attendu à 6,1% du PIB (produit intérieur brut) en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévu à l’automne 2023 et des 5,1% anticipés au printemps, après réévaluation sous le gouvernement de Gabriel Attal. Le 12 décembre 2024, Bruno Le Maire, qui a piloté Bercy pendant sept ans de 2017 à l’été 2024, avait lancé une charge virulente contre les députés, les accusant à trois reprises “d’hypocrisie” dans son propos liminaire, suscitant la consternation de nombreux députés présents dans la salle.Quelques jours plus tard, Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024, avait mis le dérapage du déficit pour 2024 sur le compte d’estimations de recettes erronées de la part des modèles de calcul de Bercy, et d’une hausse plus forte qu’attendu des dépenses des collectivités locales. Le président LFI de la Commission des Finances, Éric Coquerel, avait considéré pour sa part que ces écarts tenaient surtout à “une surestimation des résultats des politiques menées depuis 2017”.

Livret A: la Banque de France propose de baisser le taux à 2,4%

Une baisse du taux du Livret A se profile, pour la première fois depuis 2020: le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a proposé mercredi au ministre de l’Economie de diminuer ce taux à partir du 1er février, pour passer de 3% actuellement à 2,4%.”Je propose ce (mercredi) matin même au ministre des Finances un taux du livret A ramené de 3% à 2,4% à compter du 1er février, ce qui est un taux encore nettement supérieur à l’inflation”, a déclaré M. Villeroy de Galhau lors d’une audition à la commission des Finances du Sénat.Il appartient désormais au nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, d’avaliser cette baisse.Logique puisqu’elle reflète le recul de l’inflation des derniers mois, cette diminution serait une première depuis début 2020, lorsque le taux était passé de 0,75% à 0,50%, avant de remonter progressivement ensuite.Et il faut remonter à 2009 pour retrouver une baisse d’ampleur plus importante, supérieure à 0,6 point de pourcentage.Boussole du marché de l’épargne, le taux du Livret A, aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est théoriquement révisé deux fois par an.- Consommer plutôt qu’épargner -La baisse du taux du Livret A est une mauvaise nouvelle pour les 57 millions de détenteurs d’un “petit livret rouge”.Elle offre cependant un bol d’air aux acteurs qui le rémunèrent: les établissements bancaires et la Caisse des dépôts (CDC), qu’Éric Lombard dirigeait jusqu’à sa nomination en tant que ministre fin décembre.Les sommes déposées sur les Livrets A et les LDDS sont pour 59,5% gérées par la CDC et destinées essentiellement au financement du logement social.Cette baisse du taux sera aussi vue d’un bon Å“il par les assureurs, qui proposent un produit d’épargne concurrent, l’assurance vie.Elle encourage également les Français à consommer plutôt qu’épargner. Le gouverneur a ainsi déploré un “taux d’épargne des ménages (…) élevé” devant les sénateurs. Les Livrets A et les LDDS se sont garnis de 17,5 milliards d’euros supplémentaires entre janvier et novembre 2024, pour atteindre un encours de 582,3 milliards d’euros, selon les dernières données de la CDC.- Coup de pouce pour le LEP -Si le gouverneur de la Banque de France a strictement appliqué la formule de calcul pour le taux du Livret A, il a souhaité y déroger pour le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), qui passerait à 3,5%, contre 4% actuellement, au lieu des 2,9% théoriquement prévus.”Sur le Livret d’épargne populaire, qui est le produit le plus protecteur de l’épargne des plus modestes, je préconise que son taux soit fixé à 3,5%, soit très significativement au-dessus de la formule mécanique”, a déclaré M. Villeroy de Galhau devant les sénateurs.”Il est essentiel de poursuivre cet élan en faveur de l’épargne populaire”, insiste la Banque de France dans son communiqué. Le nombre de détenteurs de ce livret, accessible sous conditions de revenus, a tendance à plafonner: il s’élevait à 11,8 millions fin 2024, encore loin des 19 millions éligibles. “Les banques peuvent et doivent faire encore mieux” pour commercialiser ce produit, a souligné le gouverneur.Ne peuvent détenir un LEP que les personnes déclarant jusqu’à 22.419 euros de revenu fiscal pour une personne seule, ou 34.393 euros pour un couple (deux parts).D’eux-mêmes, les établissements bancaires ne participent que timidement à l’essor du LEP. Le produit n’est pas en tête de gondole des agences ou des sites internet des établissements bancaires.La page dédiée à l’épargne sur le site de la Banque populaire ne le propose pas. C’est le cas également pour celle de la Caisse d’épargne.Le LCL ne l’expose pas sur la page d’accueil de son site internet, et, plutôt que son taux avantageux, préfère mettre en avant sur sa page épargne les conditions de revenus nécessaire et le plafond d’épargne limité.

Deuxième année de récession d’affilée pour l’Allemagne en 2024

L’économie allemande s’est de nouveau contractée en 2024, une deuxième année de récession d’affilée liée à la crise persistante du modèle industriel et exportateur, dans une période d’incertitude politique marquée par des élections législatives en février.La première économie européenne a enregistré une chute de 0,2% de son produit intérieur brut (PIB) en 2024, selon une première estimation mercredi de l’institut Destatis. En 2023, le PIB s’était déjà contracté de 0,3%, plombé par la hausse des coûts de l’énergie consécutive à la guerre russe en Ukraine.Au dernier trimestre 2024, le PIB a baissé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, selon une estimation préliminaire de l’institut.Le repli de 2024 est aligné avec les estimations du gouvernement et de la banque centrale allemand (Bundesbank), alors que le Fonds Monétaire International (FMI) tablait, plus optimiste, sur une stagnation.Pilier de la réussite économique du pays, “les exportations allemandes ont baissé malgré l’augmentation globale du commerce mondial en 2024”, a constaté Ruth Brand, la présidente de l’institut Destatis, lors d’une conférence de presse.La crise économique s’illustre avant tout dans les difficultés de l’industrie manufacturière, dont “la compétitivité internationale est “mise sous pression”.Notamment dans l’automobile, les grands groupes du pays perdent du terrain face à leurs concurrents chinois, plombés par des coûts de l’énergie toujours élevés depuis le début de la guerre russe en Ukraine en 2022.Par ailleurs, “les ménages se sont abstenus d’acheter malgré la hausse de leurs revenus à cause de l’incertitude sur l’évolution de la situation économique”.Malgré le recul de l’activité, le déficit public allemand s’est maintenu à 2,6% du PIB en 2024, toujours en dessous de la moyenne de l’UE estimée à 3,1%.Les économistes ne tablent pas sur un rebond rapide : “tout porte à croire que 2025 sera la troisième année consécutive de récession”, a commenté mercredi Jens-Oliver Niklasch, de la banque LBBW, accentuant la pression sur le gouvernement qui sera formé à l’issue des élections législatives du 23 février.

La Bourse de Paris timide avant l’inflation américaine

La Bourse de Paris évolue à l’équilibre mercredi, avant la publication de la très attendue inflation aux États-Unis du mois de décembre, cruciale pour anticiper la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H00 GMT, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,04% à 7.426,85 points, en hausse de 3,18 points. La veille, il avait pris 0,20% à 7.423,67 points.Les investisseurs sont “dans l’attente de la publication des chiffres de l’inflation américaine qui pourraient doper la volatilité”, a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.La publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis pour le mois de décembre est prévue mercredi à 13H30 GMT. Les analystes cités par Factset tablent sur une hausse des prix hors énergie et alimentation de 3,3% sur un an, stable par rapport à novembre.”Les acteurs du marché veulent être certains de la future politique des taux d’intérêt de la banque centrale américaine. Pour cela, l’évolution des prix aux États-Unis est déterminante”, a résumé Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Des données supérieures aux attentes pourraient (…) peser sur les actions, tandis que des chiffres inférieurs pourraient calmer” les investisseurs, estime Ipek ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Ces derniers s’inquiètent depuis plusieurs jours de la possibilité d’un rebond de l’inflation dans la première économie mondiale, ce qui pousserait la banque centrale américaine (Fed) à donner un coup de frein à sa politique d’assouplissement monétaire. Cette humeur pessimiste a freiné les Bourses depuis le début de l’année, et fait s’envoler les taux d’intérêt des emprunts d’États sur le marché obligataire. D’autant que la nervosité générale s’intensifie à l’approche de l’arrivée au pouvoir du président élu américain Donald Trump le 20 janvier.En France, l’inflation a fortement ralenti en 2024, atteignant 2%, selon des chiffres définitifs publiés par l’Insee. A suivre également dans la matinée: la croissance annuelle de l’Allemagne en 2024, première économie de la zone euro, vers 09H00 GMT.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans français s’établissait vers 08H50 GMT à 3,45%, contre 3,47% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait de son côté 2,63%.Bureau Veritas bonditLe groupe français d’audit Bureau Veritas prenait 4,51% vers 8H40 GMT sur la Bourse de Paris, bénéficiant d’une information publiée par le média économique américain Bloomberg faisant état de discussions en vue d’une fusion avec le groupe suisse SGS afin de créer un géant européen de la certification, pour une valorisation de 33 milliards de dollars.

Accord entre l’Irak et le géant pétrolier BP pour développer des champs pétroliers

L’Irak et le géant pétrolier britannique BP sont proches d’un accord final pour le développement de quatre champs pétroliers de Kirkouk, méga-projet prévoyant aussi l’exploitation du gaz torché afin d’augmenter la production électrique du pays, ont annoncé mercredi les autorités irakiennes.Interrogé par l’AFP mardi soir après la signature d’un mémorandum d’entente à Londres, le ministre du Pétrole irakien Hayan Abdel-Ghani a expliqué que l’ambition du projet est d’augmenter à 450.000-500.000 barils par jour (bpj) la production actuelle de ces champs pétroliers dans le nord qui est “d’environ 350.000 bpj”.Le mémorandum d’entente vise à “confier à BP le projet de réhabilitation et de développement des quatre champs pétroliers” de Kirkouk, selon un communiqué publié mercredi par les services du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.”L’accord engage les deux parties à signer un contrat à la première semaine de février”, a précisé M. Abdel-Ghani.”Il ne s’agit pas seulement d’investir et d’augmenter la production de pétrole (…) mais il y a aussi une exploitation du gaz. Nous ne pouvons plus tolérer le torchage de gaz, quelle que soit la quantité”, a-t-il souligné.Le torchage, source de rejets polluants dans l’atmosphère, consiste à brûler dans des cheminées l’excédent de gaz associé à l’extraction du pétrole.Le gouvernement a fait de la lutte contre le torchage une de ses priorités. Il veut donc le récupérer et l’exploiter plutôt que le brûler.En décembre, les services de M. Soudani se sont engagés à exploiter 80% de ce gaz brûlé d’ici fin 2025 et à éliminer totalement la pratique d’ici fin 2027.”Nous avons besoin de ce gaz, actuellement l’Irak en importe du voisin iranien. Il y a des efforts sérieux menés par le gouvernement pour mettre fin à ces importations”, a rappelé M. Abdel-Ghani.Les centrales électriques irakiennes sont ultra-dépendantes du gaz iranien, qui couvre près d’un tiers des besoins énergétiques de l’Irak. Or Téhéran coupe régulièrement son approvisionnement, aggravant un peu plus les délestages électriques qui rythment le quotidien de 45 millions d’Irakiens.En août, BP a expliqué que le projet de Kirkouk prévoit des investissements pétroliers et gaziers, mais aussi un volet de production électrique, notamment solaire.Le géant britannique faisait partie d’un consortium d’entreprises pétrolières ayant découvert dans les années 1920 la présence d’or noir dans la région de Kirkouk.Deuxième pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Irak produit en moyenne quatre millions de barils de brut par jour.

Pékin “s’oppose fermement” à l’interdiction américaine de véhicules connectés ayant des pièces chinoises

Pékin s’est dit mercredi “fermement opposé” à l’interdiction annoncée mardi par les Etats-Unis de la vente de véhicules connectés intégrant de la technologie chinoise, estimant que l’argument de sécurité national évoqué par Washington était “sans aucun fondement”.Le gouvernement américain a annoncé mardi l’interdiction de la vente aux Etats-Unis de véhicules connectés intégrant de la technologie chinoise ou russe, tant en termes de composants que de logiciels, estimant qu’ils pouvaient représenter un risque pour la sécurité nationale.La décision fait suite à une enquête publique du département du Commerce lancée fin septembre, qui vient de s’achever avec la publication de nouvelles règles visant à “sécuriser la chaîne d’approvisionnement des véhicules connectés des menaces extérieures”.”La Chine exhorte les États-Unis à cesser de généraliser à outrance le concept de sécurité nationale et à mettre fin à leur répression déraisonnable des entreprises chinoises”, a rétorqué mercredi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse régulière.”De telles pratiques perturbent la coopération économique et commerciale entre les entreprises, violent les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale”, a affirmé le diplomate,ajoutant que Pékin “s’y oppose fermement”.  Pour l’heure aucune voiture connectée chinoise n’est vendue aux Etats-Unis mais ByD vend des autobus en Californie, qui ne sont pas concernés par l’interdiction.Certains constructeurs occidentaux, comme Volvo, groupe suédois mais contrôlé par la société chinoise Geely, Polestar, Buick (groupe GM) ou Lincoln (filiale de Ford) y vendent des voitures fabriquées en Chine. Le fabricant américain Tesla produit par ailleurs en Chine des véhicules électriques destinés à l’exportation. “Les voitures ne sont plus simplement de l’acier sur roues, ce sont des ordinateurs. Elles ont des caméras, des micros, des dispositifs GPS et d’autres technologies connectées à internet”, a justifié la secrétaire américaine au Commerce sortante, Gina Raimondo.L’interdiction sera progressive et débutera en 2027 pour les logiciels, 2029 pour les équipements, a précisé le ministère.La diplomatie chinoise a promis mercredi qu’elle “prendra les mesures nécessaires” pour “défendre résolument ses droits et intérêts légitimes.”

Les Bourses européennes en hausse avant l’inflation américaine

Les indices boursiers européens ont ouvert en hausse mercredi, avant la publication de la très attendue inflation aux Etats-Unis pour décembre, cruciale pour anticiper la suite de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Dans les premiers échanges, vers 8H05 GMT, Paris prenait 0,32%, Francfort 0,23% et Londres 0,66%.

Japon: affluence record de touristes étrangers en 2024, dopée par un yen faible

Le Japon a attiré l’an dernier un nombre record de visiteurs étrangers, attirés notamment par l’affaiblissement du yen: une affluence encouragée par des autorités soucieuses de stimuler une économie atone, mais au risque d’intensifier l’engorgement de villes comme Kyoto.L’archipel a enregistré 36,8 millions d’arrivées de touristes étrangers en 2024, dépassant de loin le record d’environ 32 millions établi en 2019, a annoncé mercredi l’Organisation nationale du tourisme. Le Japon renoue avec sa dynamique d’avant la pandémie de Covid. Le nombre de visiteurs étrangers avait été multiplié par cinq entre 2012 et 2020, avant la mise en place des restrictions liées au coronavirus, puis a gonflé à nouveau après la fin de celles-ci.C’est en partie le résultat de politiques volontaristes du gouvernement nippon, visant à promouvoir autant les paysages majestueux du mont Fuji, les sanctuaires traditionnels et les restaurants de sushis que la culture des jeux vidéo et mangas associée au “Cool Japan”.Mais cette attractivité s’explique aussi par l’affaiblissement du yen, qui a plongé face au dollar depuis trois ans, glissant l’été dernier à son plus bas niveau depuis 1986. De quoi rendre la destination meilleur marché en dopant le pouvoir d’achat des visiteurs.Le Japon était sur la “liste” de nombreux voyageurs, mais la faiblesse du yen est un argument supplémentaire, estime Naomi Mano, présidente de la firme d’hôtellerie et d’événementiel Luxurique.”C’est le meilleur moment (pour venir), c’est comme si la destination Japon était en solde de 30%, cela devient très bon marché pour beaucoup de gens”, déclare-t-elle à l’AFP.- Spectre du surtourisme -Le gouvernement japonais s’est fixé un objectif ambitieux: atteindre 60 millions de touristes étrangers par an d’ici 2030, soit un doublement en moins d’une décennie.Certes les autorités visent une meilleure répartition du tourisme à travers l’archipel et durant l’année, alors que les visiteurs privilégient en masse certaines périodes (comme la floraison des cerisiers) et une poignée de sites jugés incontournables comme Kyoto.A l’instar de Venise et de Barcelone, l’ex-capitale impériale japonaise, réputée pour ses temples et ses allées traditionnelles fréquentées par des geishas en kimonos, est désormais frappée de surtourisme.Outre l’engorgement de la circulation, les habitants déplorent les incivilités de touristes s’aventurant dans les allées privées et importunant les geishas pour alimenter en photos leurs réseaux sociaux.Soucieuse d’endiguer le phénomène et de financer l’adaptation de ses infrastructures, la municipalité de Kyoto a annoncé mardi qu’elle allait relever massivement sa taxe de séjour à partir de 2026 afin d’arriver à un “tourisme durable”.De Tokyo à Osaka, les grandes métropoles imposent déjà aux touristes des taxes de séjour de quelques centaines de yens. A Kyoto, la nouvelle taxe, graduée selon le prix des hébergements, pourra s’élever jusqu’à 10.000 yens (62 euros) par personne et par nuitée.Autre mesure emblématique au Japon: un quota quotidien de personnes s’applique en été pour emprunter le sentier le plus populaire pour gravir le mont Fuji, accompagné d’un droit d’accès à verser d’environ 12 euros (2.000 yens).- Moteur économique -Conséquence de l’affluence record de touristes: les prix des hôtels dans les villes les plus fréquentées s’envolent, au point de devenir trop onéreux pour les entreprises nippones cherchant à loger leurs employés lors de voyages d’affaires à l’intérieur du pays.Le patron d’une entreprise d’informatique, Yoshiki Kojima, a confié à l’AFP que ses employés se rendant à Tokyo pour un séminaire logent dans un “hôtel-capsule”, aux espaces pas plus grands que la taille d’un lit, faute d’alternative abordableAlors que la croissance économique du Japon reste atone, pénalisée par une consommation intérieure en berne, le tourisme est vu comme un moteur crucial de l’activité. C’est la deuxième source de revenus du pays après les exportations d’automobiles.L’archipel, avec ses 124 millions d’habitants, reçoit toujours beaucoup moins de touristes que la première destination mondiale, la France, qui compte 68 millions d’habitants et a accueilli 100 millions de visiteurs en 2023. L’impression de surtourisme s’explique par “une concentration de la fréquentation sur des villes spécifiques”, insiste Mme Mano. Le nombre de visiteurs étrangers à Tokyo a doublé depuis 2019 et a été multiplié par 1,5 à Osaka. Pour Mme Mano, le gouvernement doit assurer la promotion d’autres régions et en “faciliter l’accès”, avec davantage d’informations… et d’activités dans les régions rurales, des territoires que le Premier ministre Shigeru Ishiba appelle justement à “revitaliser”.