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La Bourse de Paris dans le vert, soulagĂ©e par le dĂ©lai amĂ©ricain sur l’Iran

La Bourse de Paris Ă©volue en hausse vendredi, les investisseurs se montrant soulagĂ©s par l’annonce du prĂ©sident amĂ©ricain d’une temporisation sur une Ă©ventuelle participation amĂ©ricaine dans la guerre Iran-IsraĂ«l.Vers 09H50 heure de Paris, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,84%, soit un gain de 63,23 points pour s’Ă©tablir Ă  7.616,68 points. La veille, il avait cĂ©dĂ© 1,34% Ă  7.553,45 points.”Les chances d’une implication immĂ©diate des forces amĂ©ricaines dans le conflit IsraĂ«l-Iran ont diminuĂ© après que Donald Trump a dĂ©clarĂ© qu’il prendrait une dĂ©cision sur une Ă©ventuelle attaque des installations nuclĂ©aires iraniennes +dans les deux semaines Ă  venir+”, explique Derren Nathan, responsable de la recherche actions chez Hargreaves Lansdown.”Compte tenu du fait qu’il y a une possibilitĂ© substantielle de nĂ©gociations Ă©ventuelles avec l’Iran dans le futur proche, je prendrai ma dĂ©cision sur le fait d’y aller ou non au cours des deux prochaines semaines”, a fait savoir jeudi soir le prĂ©sident amĂ©ricain.”Cela devrait donc rĂ©duire le risque d’Ă©vĂ©nement majeur avant le week-end”, estime Jim Reid, Ă©conomiste de la Deutsche Bank.”Cette pause semble avoir rĂ©duit l’aversion au risque des investisseurs”, poursuit M. Nathan.Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, il ne s’agit toutefois pas d’un “signe de dĂ©sescalade” du conflit.L’armĂ©e israĂ©lienne a indiquĂ© vendredi avoir bombardĂ© des dizaines de cibles Ă  TĂ©hĂ©ran dans la nuit, notamment ce qu’elle a qualifiĂ© de “centre de recherche et dĂ©veloppement du projet d’armes nuclĂ©aires iranien”, au huitième jour de la guerre entre l’Iran et IsraĂ«l.Eutelsat caracole en tĂŞteFace Ă  l’amĂ©ricain Starlink, la France rĂ©investira 717 millions d’euros dans le groupe Eutelsat, le champion europĂ©en des satellites, pour en devenir le premier actionnaire, ont officialisĂ© l’entreprise et l’ElysĂ©e jeudi.DĂ©jĂ  actionnaire Ă  hauteur de 13%, l’Etat devrait dĂ©tenir, au terme de l’opĂ©ration qui devrait aboutir “d’ici la fin de l’annĂ©e 2025”, 29% du capital d’Eutelsat, juste en dessous du seuil de 30% qui l’aurait obligĂ© Ă  dĂ©clencher une OPA. Le titre d’Eutelsat prenait la tĂŞte du SBF 120, affichant une hausse de 5,63% Ă  3 euros l’action, vers 09H40 heure de Paris.

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse vendredi, soulagées après la décision de Donald Trump de temporiser sur une éventuelle participation américaine dans la guerre Iran-Israël.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,46%, Francfort +0,66%, Londres +0,33%, et Milan +0,36%.

Japon: doublement des prix du riz sur un an, l’inflation accĂ©lère plus qu’attendu

Les prix Ă  la consommation au Japon ont accĂ©lĂ©rĂ© plus qu’attendu en mai, tirĂ©s par un doublement des prix du riz sur un an en dĂ©pit des efforts du gouvernement pour enrayer leur flambĂ©e.La hausse des prix Ă  la consommation (hors produits frais) s’est Ă©levĂ©e Ă  3,7% sur un an le mois dernier, au plus haut depuis janvier 2023, accĂ©lĂ©rant après 3,5% en avril.Ce chiffre dĂ©passe la prĂ©vision des Ă©conomistes sondĂ©s par Bloomberg (+3,6%), et s’Ă©tablit très au-delĂ  de la cible de 2% fixĂ©e par la Banque du Japon (BoJ). L’inflation hors Ă©nergie et produits frais a accĂ©lĂ©rĂ© Ă  3,2%, contre 3% en avril.La vertigineuse envolĂ©e des prix du riz s’intensifie: ils ont bondi de 101% sur un an, plus forte hausse depuis le dĂ©but des statistiques comparables il y a un demi-siècle.Le riz, cĂ©rĂ©ale de base dans l’archipel, flambe depuis l’automne dernier, et s’Ă©tait dĂ©jĂ  renchĂ©ri de 98,4% en avril.La rĂ©colte 2023 (consommĂ©e l’an dernier) avait Ă©tĂ© pĂ©nalisĂ©e par des chaleurs record, tandis que la demande Ă©tait, elle, gonflĂ©e par des achats paniques suivant un avertissement au “mĂ©gasĂ©isme”, par le renchĂ©rissement des aliments importĂ©s et un tourisme record. Surtout, des nĂ©gociants stockaient du riz pour muscler leurs profits Ă  terme, selon les experts.Soucieux, le gouvernement a dĂ©bloquĂ© ces derniers mois des stocks de riz tirĂ©s des rĂ©serves stratĂ©giques, mis aux enchères puis fournis directement aux magasins – avec un succès mitigĂ©.- Chèques aux mĂ©nages -Plus gĂ©nĂ©ralement, les prix de divers produits alimentaires grimpent, du cafĂ© au chocolat.Autre facteur d’inflation dans les services (hĂ´tellerie, restauration…): un nombre record de visiteurs Ă©trangers (3,7 millions en mai). Enfin, les factures d’Ă©lectricitĂ© ont gonflé de 11,3% et celles du gaz de 5,4%.Pour tenter d’attĂ©nuer l’impact sur les mĂ©nages et Ă  l’approche d’Ă©lections sĂ©natoriales en juillet, le Premier ministre Shigeru Ishiba a Ă©tendu les aides au logement, prolongĂ© des subventions Ă  l’Ă©nergie, et s’est rĂ©cemment engagĂ© Ă  verser des chèques de 20.000 yens (120 euros) par citoyen.L’archipel, longtemps engluĂ© dans une inflation nulle voire nĂ©gative, est confrontĂ© Ă  un rebond inflationniste, l’indice des prix dĂ©passant systĂ©matiquement 2% depuis avril 2022.Or, “l’instabilitĂ© des mesures politiques et le temps de latence de rĂ©percussion sur les consommateurs font que l’inflation ne reculera que très graduellement”, sans que les hausses de salaires ne la compensent, reprĂ©sentant une perte continue de pouvoir d’achat, souligne Stefan Angrick, Ă©conomiste de Moody’s Analytics.De quoi dĂ©soler Chika Ohara, intĂ©rimaire tokyoĂŻte de 52 ans.”Mes salaires stagnent depuis des annĂ©es et je ne vois aucun signe de changement. Mais les prix augmentent malgrĂ© tout et j’en subis les consĂ©quences”, a-t-elle dit Ă  l’AFP dans les rues de la capitale.- “Inextricable” pour la BoJ -La trajectoire de l’inflation reprĂ©sente “une situation inextricable” pour la banque centrale, ajoute M. Angrick.”Une hausse des taux de la BoJ pour freiner la faiblesse du yen et l’inflation risquent de nuire Ă  la croissance Ă©conomique”, alors que le PIB a dĂ©jĂ  stagnĂ© au premier trimestre, mais si la BoJ ne fait rien, “l’inflation pourrait rester Ă©levĂ©e et maintenir la consommation Ă  un niveau faible”, explique-t-il.Pour l’heure, l’institution semble privilĂ©gier le statu quo monĂ©taire face aux incertitudes liĂ©es Ă  la guerre commerciale, avec des surtaxes douanières amĂ©ricaines de 25% sur l’automobile et de 50% sur l’acier qui pĂ©nalisent le Japon.Le pays est aussi menacĂ© d’une surtaxe “rĂ©ciproque” de 24% sur toutes ses exportations, mise en pause par l’administration Trump jusqu’Ă  dĂ©but juillet.Pour autant, les analystes s’attendent Ă  une reprise des hausses de taux au plus tard dĂ©but 2026.”En mai, la BoJ prĂ©voyait une inflation hors produits frais de 2,2% en moyenne pour l’exercice budgĂ©taire dĂ©butĂ© en avril”, et au vu des chiffres de mai, l’inflation “devrait largement dĂ©passer ses prĂ©visions”, juge Marcel Thieliant, de Capital Economics.”L’ampleur du dĂ©passement justifie un resserrement plus prĂ©coce (de la part de la BoJ)”, estime-t-il, tablant sur une nouveau relèvement de taux dès octobre.Pour contrer le retour de l’inflation, la BoJ avait entamĂ© en mars 2024 un resserrement de ses taux après dix ans de politique monĂ©taire ultra-accommodante, mais a suspendu cette dynamique après janvier dernier face Ă  l’assombrissement de l’horizon Ă©conomique.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Programmation Ă©nergĂ©tique: un moratoire sur l’Ă©olien et le solaire fait dĂ©railler l’examen Ă  l’AssemblĂ©e

Les dĂ©putĂ©s ont achevĂ© jeudi l’examen d’une proposition de loi sur le futur Ă©nergĂ©tique de la France, qui comporte dĂ©sormais un moratoire immĂ©diat sur toute nouvelle installation Ă©olienne et photovoltaĂŻque.Une mesure introduite par la droite et soutenue par l’extrĂŞme droite, qui a provoquĂ© l’indignation du reste de l’hĂ©micycle et du gouvernement.L’avenir du texte, qui acte par ailleurs une relance massive du nuclĂ©aire, est dĂ©sormais incertain.Les dĂ©putĂ©s doivent voter mardi en première lecture sur l’ensemble de cette proposition de loi dite Gremillet, issue du SĂ©nat.Plusieurs dĂ©putĂ©s insoumis ont interpellĂ© le rapporteur macroniste du texte et le gouvernement, leur demandant d’appeler Ă  le rejeter.Le moratoire adoptĂ© jeudi, “je le dis avec gravitĂ©, avec solennitĂ©, est parfaitement irresponsable”, et “dĂ©vastateur”, s’est dĂ©solĂ© le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, dĂ©plorant le “signal” envoyĂ© aux acteurs industriels.Ce moratoire est une “catastrophe Ă©conomique”, a abondĂ© le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance), tout en rejetant la demande de retrait immĂ©diat du texte formulĂ©e par la gauche. L’amendement du dĂ©putĂ© LR JĂ©rĂ´me Nury, qui impliquerait la suspension de tout nouveau projet Ă©olien ou photovoltaĂŻque en cas de promulgation de la loi, a Ă©tĂ© adoptĂ© de justesse dans l’après-midi par la droite et l’extrĂŞme droite, face aux bancs dĂ©garnis de la gauche et des groupes du bloc central (Renaissance, Horizons, MoDem).”L’absence majoritairement du bloc central et de la gauche a permis cette dĂ©rive”, a concĂ©dĂ© le dĂ©putĂ© socialiste Dominique Potier. Tout au long des dĂ©bats, le Rassemblement national n’a eu de cesse de dĂ©noncer l’Ă©olien et le solaire comme des Ă©nergies coĂ»teuses et “intermittentes”. Ce moratoire “est au cĹ“ur du projet de Marine Le Pen”, s’est fĂ©licitĂ© le dĂ©putĂ© RN Jean-Philippe Tanguy. France Renouvelables, organisation professionnelle spĂ©cialisĂ©e, a elle dĂ©noncĂ© un amendement reprĂ©sentant “un des plus grands plans sociaux dĂ©cidĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e” avec “en ligne directe la destruction de 80.000 emplois”.- Victoires du RN -Mercredi, le RN avait dĂ©jĂ  engrangĂ© une victoire avec l’introduction dans le texte du redĂ©marrage de la centrale nuclĂ©aire de Fessenheim, fermĂ©e en 2020. “Alors qu’une loi de programmation, c’est fait pour donner de la stabilitĂ©, de la perspective, on ne fait que mettre de l’instabilitĂ©”, a regrettĂ© jeudi le prĂ©sident du groupe des dĂ©putĂ©s MoDem, Marc Fesneau. Le texte “est dĂ©sormais une menace grave pour le climat”, a fustigĂ© le groupe Ă©cologiste dans un communiquĂ©, dĂ©nonçant une assemblĂ©e ayant sombrĂ© “dans l’absurde”. Cette proposition de loi avait Ă©tĂ© inscrite Ă  l’ordre du jour de l’AssemblĂ©e sous la pression du RN, qui en avait fait un motif de censure du gouvernement Bayrou. Elle est censĂ©e servir d’indicateur au gouvernement pour finaliser un dĂ©cret fixant la nouvelle feuille de route Ă©nergĂ©tique de la France pour la pĂ©riode 2025-2035. Ce dĂ©cret doit mettre le pays sur la voie de la neutralitĂ© carbone en 2050.Le gouvernement avait toutefois prĂ©venu qu’il publierait ce dĂ©cret avant la fin de l’Ă©tĂ©. Soit a priori avant l’adoption dĂ©finitive de ce texte, qui doit revenir en deuxième lecture les 8 et 9 juillet au SĂ©nat, oĂą la droite est majoritaire.- “Clarification” -Le texte prĂ©voit une relance massive du nuclĂ©aire, en maintenant la capacitĂ© installĂ©e de production d’Ă©lectricitĂ© d’origine nuclĂ©aire (actuellement de 63 gigawatts), et en l’augmentant de 27 gigawatts d’ici 2050.Avec, pour cela, la construction de 14 nouveaux rĂ©acteurs engagĂ©e d’ici 2030 (la France en compte aujourd’hui 57). Sur les Ă©nergies renouvelables, le texte prĂ©voit de porter, d’ici 2030, Ă  58% au moins la part d’Ă©nergie dĂ©carbonĂ©e de la consommation d’Ă©nergie en France, contre environ 40% actuellement. Un amendement socialiste adoptĂ© prĂ©voit que sur les 560 tĂ©rawattheures (TWh) d’Ă©lectricitĂ© dĂ©carbonĂ©e qui devront ĂŞtre produits en 2030, “au moins 200” devront ĂŞtre “issus de sources renouvelables”.Une maigre victoire pour la gauche, qui n’a pas rĂ©ussi Ă  faire inscrire d’objectifs chiffrĂ©s par filière (Ă©olien, hydraulique, solaire…). L’amendement socialiste a Ă©tĂ© adoptĂ© avec les voix de tous les groupes, y compris LR, contre l’extrĂŞme droite.Interpellant LR, Ă  l’origine du moratoire votĂ© ensuite, le dĂ©putĂ© LFI Matthias Tavel a demandĂ©: “Comment peut-on faire 200 tĂ©rawattheure d’Ă©lectricitĂ© renouvelable sans Ă©olien (…) et sans photovoltaĂŻque?”.M. Armand a lui aussi demandĂ© une “clarification” aux dĂ©putĂ©s LR sur la dissonance entre leurs deux votes.

Trump repousse Ă  nouveau l’Ă©chĂ©ance pour la vente de TikTok

Donald Trump a donnĂ© un sursis supplĂ©mentaire jeudi Ă  TikTok en repoussant une nouvelle fois la date butoir pour la vente du rĂ©seau social, très populaire aux Etats-Unis, imposĂ©e Ă  sa maison mère chinoise ByteDance par une loi adoptĂ©e au Congrès.Alors que le prĂ©sident amĂ©ricain a dĂ©jĂ  reportĂ© l’Ă©chĂ©ance Ă  deux reprises, il a annoncĂ© sur sa plateforme Truth Social avoir signĂ© un dĂ©cret qui retarde encore la date limite au 17 septembre, pendant que Washington attend l’approbation de cette vente par le gouvernement chinois.Dans un communiquĂ©, Tiktok s’est dite “reconnaissante envers le leadership du prĂ©sident Trump” qui fait en sorte que “TikTok reste disponible pour plus de 170 millions d’utilisateurs amĂ©ricains et plus de 7,5 millions d’entreprises amĂ©ricaines”.L’entreprise prĂ©cise qu’elle continuera de travailler avec les services du vice-prĂ©sident JD Vance sur la question.La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait dĂ©jĂ  dit mardi que Donald Trump signerait ce nouveau dĂ©cret, car il “ne veut pas voir TikTok disparaĂ®tre”.”Le prĂ©sident sait que c’est extrĂŞmement populaire”, a-t-elle insistĂ© jeudi. “Il veut aussi protĂ©ger des donnĂ©es et la vie privĂ©e des AmĂ©ricains, et il pense pouvoir faire les deux en mĂŞme temps”. En vertu d’une loi votĂ©e au Congrès en 2024, le rĂ©seau social reste en effet sous le coup d’une interdiction aux Etats-Unis si sa maison mère ByteDance n’en abandonne pas le contrĂ´le. Des Ă©lus rĂ©publicains comme dĂ©mocrates disaient alors s’inquiĂ©ter de l’utilisation de donnĂ©es par la Chine ou d’une tentative d’influence de l’opinion amĂ©ricaine.- “Feu vert” de PĂ©kin -Selon plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains, un protocole avait Ă©tĂ© trouvĂ© dĂ©but avril pour cette vente. Il prĂ©voyait la sĂ©paration de la branche amĂ©ricaine de TikTok du groupe ByteDance, avec une recomposition du capital.Les parts dĂ©tenues par des investisseurs non chinois passaient de 60 Ă  80%, ByteDance conservant les 20% qu’elle possède actuellement.Le groupe informatique Oracle, qui hĂ©berge dĂ©jĂ  les donnĂ©es de TikTok US sur ses serveurs amĂ©ricains, devait ĂŞtre Ă  la manoeuvre, accompagnĂ©, notamment, par le gestionnaire d’actifs Blackstone ou l’entrepreneur Michael Dell.Mais l’annonce de droits de douane imposĂ©s par Donald Trump Ă  ses partenaires commerciaux, avec une note particulièrement salĂ©e pour la Chine, Ă  54%, a bloquĂ© la transaction cĂ´tĂ© chinois.”Il nous faudra probablement l’accord de la Chine” d’ici mi-septembre, nouvelle date limite, avait reconnu Donald Trump mardi. “Je pense que le prĂ©sident Xi finira par donner son feu vert”, avait-il ajoutĂ©.Pour Shweta Singh, professeure Ă  l’universitĂ© britannique de Warwick, “TikTok n’est plus simplement un rĂ©seau social”. “C’est devenu un symbole de la rivalitĂ© technologique entre les Etats-Unis et la Chine”, estimait-elle rĂ©cemment.Si les deux pays se sont entendus, dĂ©but juin, sur un “cadre gĂ©nĂ©ral” pour normaliser leurs relations commerciales, le dossier TikTok reste en souffrance.- Algorithme -Mais loin de pâtir de cette crise gĂ©opolitique, le rĂ©seau social est la deuxième application la plus tĂ©lĂ©chargĂ©e aux Etats-Unis derrière ChatGPT sur les tĂ©lĂ©phones Android, selon le site spĂ©cialisĂ© Appfigures.La mansuĂ©tude affichĂ©e par le milliardaire, qui dit avoir “un petit faible pour TikTok”, a sensiblement diluĂ© l’urgence de la situation. Le contraste est marquĂ© avec le dĂ©but d’annĂ©e, qui avait vu beaucoup d’influenceurs prĂ©parer leur migration vers d’autres cieux, en particulier Instagram ou YouTube.D’autres candidats Ă  un rachat de la plateforme s’Ă©taient positionnĂ©s Ă  cette pĂ©riode, en particulier le “Project Liberty” de l’entrepreneur Frank McCourt et la start-up d’intelligence artificielle (IA) gĂ©nĂ©rative Perplexity AI, chacun voulant intĂ©grer l’application Ă  un modèle plus large.Le mystère demeure sur le fameux algorithme de recommandation de TikTok, dont la sophistication explique, en grande partie, le succès de la plateforme.Pour l’instant, ByteDance n’a encore jamais acceptĂ© le principe d’une cession de ce bijou technologique, rĂ©clamĂ©e par le Congrès, dont les Ă©lus – très remontĂ©s il y a quelques mois – semblent aujourd’hui s’ĂŞtre dĂ©sintĂ©ressĂ©s du dossier. 

Fraude Ă  l’impĂ´t sur les dividendes: un sĂ©nateur enjoint Ă  Bercy de rĂ©tablir une lutte efficace

Le rapporteur gĂ©nĂ©ral du budget au SĂ©nat, Jean-François Husson (Les RĂ©publicains), a appelĂ© jeudi le gouvernement Ă  revoir sa copie sur l’application d’un dispositif lĂ©gislatif de lutte contre le contournement de l’impĂ´t sur les dividendes, jugeant que Bercy l’a affaibli. “Je le dis très clairement (…) le retrait du texte d’application du gouvernement est pour moi une demande impĂ©rative du SĂ©nat pour respecter la volontĂ© et le vote souverain du Parlement”, a dĂ©clarĂ© Jean-François Husson, sĂ©nateur de Meurthe-et-Moselle, lors d’une confĂ©rence de presse jeudi après-midi au SĂ©nat.M. Husson s’inquiète de voir vidĂ© de sa substance un dispositif anti-fraude votĂ© dans la loi de finances pour 2025.Ce mĂ©canisme introduit par le SĂ©nat entend lutter contre un stratagème d’Ă©vasion fiscale reposant sur des Ă©changes de titres appelĂ© “CumCum”. Il permet Ă  certains actionnaires Ă©trangers d’entreprises françaises de contourner l’imposition Ă  la source sur les dividendes en confiant temporairement leurs actions Ă  un tiers français, en l’occurrence une banque, moyennant rĂ©tribution. Le dispositif votĂ© dans le budget comblait cette faille en imposant notamment que la retenue Ă  la source s’applique aux “bĂ©nĂ©ficiaires effectifs” des produits distribuĂ©s.La commission des Finances du SĂ©nat s’Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©levĂ©e contre la rĂ©daction du texte d’application paru en avril dans le Bulletin officiel des finances publiques (Bofip), qui prĂ©cise notamment que ce dispositif ne s’applique pas sur les “marchĂ©s rĂ©glementĂ©s” lorsque “l’Ă©tablissement payeur ne connaĂ®t effectivement pas sa contrepartie”. “Le gouvernement a prĂ©vu des textes d’application de la loi qui ouvrent une brèche dans laquelle les banques peuvent s’engouffrer pour continuer Ă  frauder l’impĂ´t”, a dĂ©plorĂ© M. Husson devant les journalistes. A l’inverse, Bercy estime que le texte publiĂ© “n’introduit aucune brèche dans le texte votĂ© par le Parlement” et “apparaĂ®t au contraire nĂ©cessaire pour assurer la bonne application des dispositions lĂ©gislatives dans un cadre juridiquement sĂ©curisĂ©”, au vu des “nombreuses interrogations reçues des contribuables”. Lors de sa confĂ©rence de presse, le sĂ©nateur a dĂ©clarĂ© que “c’est le lobby bancaire lui-mĂŞme, Ă  travers la FĂ©dĂ©ration bancaire française, qui a demandĂ© Ă  Bercy de prĂ©voir ces cas de non-application de l’impĂ´t, alors que les banques elles-mĂŞmes profitent de cette fraude”. La FBF prĂ©cise dans une dĂ©claration transmise Ă  l’AFP qu’elle “exerce son rĂ´le de reprĂ©sentant d’intĂ©rĂŞt conformĂ©ment aux lois”. Elle explique qu’il “n’exist(e) pas de phĂ©nomène de fraude, en France, rĂ©sultant de pratiques d’arbitrage de dividendes” mĂŞme si elle souligne qu’il “p(eut) y avoir des actes de fraude, mais pas systĂ©mique”. M. Husson, qui s’Ă©tait rendu dans la matinĂ©e au ministère, Ă  Bercy, dit avoir appris “qu’il y aurait dĂ©sormais pour plus de 4,5 milliards d’euros de redressements en cours, avec des redressements qui datent du mois dernier et qui attestent que la fraude massive des banques continue”. La pratique visĂ©e par ce mĂ©canisme fait l’objet en parallèle de plusieurs enquĂŞtes ouvertes par le parquet national financier (PNF).Selon M. Husson, cette “dĂ©linquance en col blanc” reprĂ©senterait un manque Ă  gagner d’environ 1,5 Ă  2 milliards d’euros pour l’annĂ©e 2025. “Si ce texte n’Ă©tait pas retirĂ©, je ne vois pas comment il serait aujourd’hui possible de demander aux Français de participer aux efforts de redressement des comptes publics en 2026”, a-t-il soulignĂ©.

A l’AssemblĂ©e, un moratoire sur les Ă©oliennes et panneaux solaires sème la zizanie

Les discussions Ă  l’AssemblĂ©e sur le futur Ă©nergĂ©tique de la France sont devenues Ă©lectriques jeudi, avec l’adoption surprise d’un moratoire sur le dĂ©veloppement de nouvelles installations Ă©oliennes et photovoltaĂŻques, une mesure “irresponsable” selon le gouvernement.Un amendement du dĂ©putĂ© LR JĂ©rĂ´me Nury a Ă©tĂ© adoptĂ© de justesse par la droite et l’extrĂŞme droite face aux bancs dĂ©garnis de la gauche et des groupes du bloc central (Renaissance, Horizons, MoDem).Le RN n’a eu de cesse de dĂ©noncer tout au long des dĂ©bats des Ă©nergies coĂ»teuses et “intermittentes”.Dans la foulĂ©e du vote, plusieurs dĂ©putĂ©s ont dĂ©plorĂ© un texte devenu “incohĂ©rent” et les orateurs PS, Ă©cologiste et LFI se sont succĂ©dĂ© au micro pour dĂ©noncer ce vote, et rĂ©clamer le retrait du texte.Une demande rejetĂ©e par le ministre de l’Industrie Marc Ferracci (Renaissance), qui a dĂ©clarĂ© vouloir que l’examen aille “Ă  son terme”. Il pourra se poursuivre vendredi s’il n’est pas achevĂ© dans la nuit jeudi. Un vote solennel sur cette proposition de loi portĂ©e Ă  l’origine par le sĂ©nateur Daniel Gremillet (LR), qui acte par ailleurs une relance massive du nuclĂ©aire, est prĂ©vu mardi.Plusieurs dĂ©putĂ©s insoumis ont interpellĂ© dans l’hĂ©micycle les dĂ©putĂ©s macronistes, leur demandant s’ils approuveraient ce texte au moment du vote. Si c’Ă©tait le cas, la mesure pourrait ĂŞtre retirĂ©e au cours de la suite de la navette, le texte devant revenir en deuxième lecture au SĂ©nat les 8 et 9 juillet.Et le gouvernement avait prĂ©venu dès avant les dĂ©bats qu’il publierait le dĂ©cret fixant la nouvelle feuille de route Ă©nergĂ©tique de la France pour la pĂ©riode 2025-2035 avant la fin de l’Ă©tĂ©. Soit avant l’adoption dĂ©finitive de ce texte inscrit Ă  l’ordre du jour de l’AssemblĂ©e sous la pression du RN.- “Catastrophe” -“Quand la dĂ©mocratie parlementaire ne va pas dans le sens qui leur plaĂ®t, ils contournent!”, a fustigĂ© sur X le dĂ©putĂ© RN Jean-Philippe Tanguy, face aux demandes de retrait Ă  gauche. La veille, le Rassemblement national avait dĂ©jĂ  engrangĂ© une victoire, les dĂ©putĂ©s ayant approuvĂ© le redĂ©marrage de la centrale nuclĂ©aire de Fessenheim, fermĂ©e en 2020. Jeudi, le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance), tout en rejetant lui aussi la demande de retrait, a fustigĂ© l’introduction du moratoire, une “catastrophe Ă©conomique et industrielle”.”Ce qui a Ă©tĂ© adoptĂ© (jeudi), je le dis avec gravitĂ©, avec solennitĂ©, est parfaitement irresponsable”, et “dĂ©vastateur”, s’est dĂ©solĂ© Marc Ferracci, dĂ©plorant le “signal” envoyĂ© aux acteurs industriels. Le Syndicat des Ă©nergies renouvelables (SER) s’Ă©tait alarmĂ© par avance jeudi matin de la tournure du texte.France Renouvelables, organisation professionnelle spĂ©cialisĂ©e rassemblant plus de 360 membres, a dĂ©noncĂ© après le vote un amendement “argumentĂ© Ă  l’appui d’Ă©lĂ©ments mensongers”. Ce vote est “un des plus grand plan sociaux dĂ©cidĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e” avec “en ligne directe la destruction de 80.000 emplois”, ajoute l’organisation, qui appelle “la reprĂ©sentation nationale Ă  revenir Ă  la raison”.”Le gouvernement assumera” ses responsabilitĂ©s “jusqu’Ă  la fin de ce texte, dans le respect de nos procĂ©dures dĂ©mocratiques”, a poursuivi M. Ferracci.- “Clarification” -Plus tĂ´t dans la journĂ©e, l’AssemblĂ©e avait approuvĂ© un objectif de production d’Ă©nergie renouvelable pour 2030, donnant son feu vert Ă  un amendement de la dĂ©putĂ©e socialiste Marie-NoĂ«lle Battistel.Celui-ci prĂ©voit que sur les 560 tĂ©rawattheures (TWh) d’Ă©lectricitĂ© dĂ©carbonĂ©e qui devront ĂŞtre produits en 2030, “au moins 200” devront ĂŞtre “issus de sources renouvelables”.Cet amendement, qui a reçu un avis de sagesse d’Antoine Armand et du gouvernement, a Ă©tĂ© adoptĂ© avec les voix de tous les groupes, y compris LR, contre le RN et ses alliĂ©s ciottistes de l’UDR.”Comment peut-on faire 200 tĂ©rawattheure d’Ă©lectricitĂ© renouvelable sans Ă©olien terrestre, sans Ă©olien maritime et sans photovoltaĂŻque?”, a demandĂ© Matthias Tavel (LFI).M. Armand a interpellĂ© les LR sur la dissonance entre ces votes sur le moratoire et les Ă©nergies renouvelables, demandant une “clarification”.La gauche avait, elle, regrettĂ© que les amendements visant Ă  donner des objectifs chiffrĂ©s par filière (Ă©olien, hydraulique, solaire, etc.) n’aient pas Ă©tĂ© retenus, y voyant un “signal extrĂŞmement mauvais” envoyĂ© Ă  la filière.

Tony Parker a-t-il Ă©tĂ© Ă©vincĂ© d’un marchĂ© public dans les Alpes? RĂ©ponse au tribunal

La commune des Gets (Haute-Savoie) a-t-elle cherchĂ© Ă  Ă©vincer une sociĂ©tĂ© de Tony Parker d’un juteux contrat de gestion de son domaine skiable ? Le parquet a requis des amendes et des peines d’inĂ©ligibilitĂ© lors du procès pour favoritisme de deux de ses responsables. Les deux hommes, Simon Bergoend et KĂ©vin Fournier, respectivement premier adjoint et directeur gĂ©nĂ©ral des services de cette station familiale de moyenne montagne, sont soupçonnĂ©s de faits de favoritisme dans les marchĂ©s publics et d’immixtion dans une fonction publique pour des faits s’Ă©chelonnant entre 2019 et 2023. Tous les faits concernent la gestion de diffĂ©rentes infrastructures de plein air de la station, rĂ©gies par plusieurs contrats publics, ainsi que la gouvernance de la sociĂ©tĂ© d’Ă©conomie mixte de la commune, la Sagets, exploitant historique des pistes des Gets. Ils auraient mis en place avec l’ancien maire, aujourd’hui dĂ©cĂ©dĂ©, un “système” de type monopolistique afin de conserver le pouvoir sur ce qui reprĂ©sente la principale source de revenus de la commune, ses remontĂ©es mĂ©caniques, a accusĂ© le parquet. Avant mĂŞme qu’ils soient auditionnĂ©s par le tribunal correctionnel de Bonneville, leurs avocats ont dĂ©noncĂ© une “instruction univoque” dans laquelle “les droits de la dĂ©fense ne sont pas respectĂ©s” et rĂ©clamĂ© l’annulation pure et simple de la procĂ©dure. “Il s’agit d’un simple procès d’intention qui s’appuie sur des faussetĂ©s”, a estimĂ© Me ValĂ©rie Sanossian, conseil de M. Fournier.Sur les bancs des parties civiles siègent l’association Anticor 74, Ă  l’origine de deux signalements dans ce dossier, et la sociĂ©tĂ© Infinity Nine Mountain (INM), propriĂ©tĂ© de l’ancien basketteur star devenu homme d’affaires Tony Parker, reprĂ©sentĂ©e Ă  l’audience par un avocat.Le plat de rĂ©sistance du dossier concerne la procĂ©dure de renouvellement de la dĂ©lĂ©gation de service public (DSP) pour l’exploitation du domaine skiable, lancĂ©e par la commune des Gets en mai 2023 et Ă  laquelle la sociĂ©tĂ© INM s’Ă©tait portĂ©e candidate face Ă  la Sagets. Toutes deux ont dĂ©posĂ© leurs offres fin 2023.Mais en janvier 2024, la municipalitĂ© avait tournĂ© casaque et dĂ©clarĂ© finalement la procĂ©dure “sans suite” pour lui prĂ©fĂ©rer la crĂ©ation avec la commune voisine de Verchaix d’une sociĂ©tĂ© publique locale (SPL) qui reprendrait la gestion des remontĂ©es mĂ©caniques. – “IntĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral” -A quoi tient ce revirement inattendu alors que Les Gets avaient refusĂ© quelques mois plus tĂ´t un premier projet de SPL avec la station concurrente de Morzine?  Est-ce parce que la commune a eu peur de “confier les clĂ©s du camion” Ă  un poids lourd privĂ© comme Tony Parker ? interroge la prĂ©sidente. “Non”, rĂ©pond le premier adjoint, Simon Bergoend, invoquant son “ignorance et (s)a bonne foi” ou encore “l’improvisation” rĂ©gnant au sein du conseil municipal, et dĂ©nonçant la “forte pression exercĂ©e tout au long de la procĂ©dure” par le groupe du basketteur. “On savait que le modèle de SPL est meilleur pour notre station, les stations en gĂ©nĂ©ral. Tout nous pousse vers cela”, a-t-il arguĂ©, niant toute intention de violer les règles d’attribution des marchĂ©s publics.”Les dĂ©lits sont parfaitement caractĂ©risĂ©s”, a estimĂ© au contraire le procureur Boris Duffau. Selon lui, les manoeuvres de l’ancien maire des Gets Henri Anthonioz, dĂ©cĂ©dĂ© en novembre 2024, de son adjoint et de Kevin Fournier relèvent d’une “volontĂ© coupable de contourner les règles” au nom de l’intĂ©rĂŞt public. “Le partage ne s’envisage pas, on va tout faire pour y Ă©chapper”, au dĂ©triment des administrĂ©s: “Nous ne sommes pas dupes sur cet +intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral+”, a-t-il ajoutĂ©, requĂ©rant une amende de 5.000 euros et une peine de deux ans d’inĂ©ligibilitĂ© pour M. Bergoend et 2.000 euros d’amende et un an d’inĂ©ligibilitĂ© pour M. Fournier.Les prĂ©venus ont agi avec “un sentiment d’impunitĂ© totale” avec pour ambition de “conforter leur pouvoir, leur Ă©go, leur Ă©ligibilitĂ© future”, a estimĂ© l’avocat de la sociĂ©tĂ© INM, LĂ©o Zimero, dĂ©plorant “un prĂ©judice consĂ©quent” pour le groupe alors qu’il avait “un vrai projet pour la montagne”.Le tribunal a mis sa dĂ©cision en dĂ©libĂ©rĂ© au 25 septembre Ă  9H00.

RenĂ©-Marc Chikli, dĂ©fenseur du tourisme, de l’avènement du net Ă  la crise du Covid

RenĂ©-Marc Chikli, 76 ans, quitte la prĂ©sidence du syndicat des tour-opĂ©rateurs français (Seto) qu’il occupe depuis 29 ans, durant lesquels le secteur a fait face Ă  de multiples crises, des attentats Ă  la pandĂ©mie de Covid-19 en passant par l’éruption du volcan Eyjafjöll, le tsunami en IndonĂ©sie ou la concurrence d’internet.”Il a le tour-operating dans le sang, c’est son ADN”, constate ValĂ©rie Boned, prĂ©sidente du syndicat des Entreprises du Voyage qui le connaĂ®t depuis 25 ans.”Le mĂ©tier de tour-opĂ©rateur est un vrai mĂ©tier qui mĂ©rite sa propre dĂ©fense”, estime RenĂ©-Marc Chikli. Il explique Ă  l’AFP aimer “chercher des solutions quand il n’y a pas de solutions” et “nĂ©gocier avec les autoritĂ©s ou l’aĂ©rien” dans un secteur oĂą “il se passe toujours quelque chose”.Ses parents travaillaient dĂ©jĂ  dans le tourisme — ils Ă©taient hĂ´teliers en rĂ©gion parisienne —, mais pas lui au dĂ©part: après une formation d’expert-comptable, il commence sa vie professionnelle dans le cabinet d’audit Horwath & Horwath. A 23 ans, il se retrouve en IndonĂ©sie pour une mission de six mois. “Ça a Ă©tĂ© une grande expĂ©rience. Rien que pour y aller, il fallait faire trois escales”, se souvient-il.Il dĂ©couvre le goĂ»t du voyage. “Je suis devenu l’international du cabinet et j’ai beaucoup voyagĂ©”, raconte-t-il Ă  l’AFP. Parmi ses clients, la chaĂ®ne d’hĂ´tels MĂ©ridien qu’il rejoint en 1989 et oĂą il restera quinze ans.”On est venu me chercher pour sauver Jet Tours au bord de la faillite”, raconte-t-il. “On l’a bien restructurĂ©e et on a eu un facteur chance: la faillite de quelques tour-opĂ©rateurs concurrents”.En 1995, il devient prĂ©sident de l’association des tour-opĂ©rateurs français Ceto (qui en 2013 deviendra Seto, Syndicat des Entreprises du Tour Operating).En 1999, le Club MĂ©diterranĂ©e fait l’acquisition de Jet Tours et RenĂ©-Marc Chikli garde la prĂ©sidence du Ceto.”On me demandait de gĂ©rer l’institutionnel. L’institutionnel, c’est quoi ? C’est gĂ©rer les emmerdes Ă  la place des autres”, s’amuse-t-il.Pour Jean-François Rial, PDG du groupe Voyageurs du Monde et ex-vice-prĂ©sident du Seto, RenĂ©-Marc Chikli “est quelqu’un de très organisĂ©, un vrai pro”, confie-t-il Ă  l’AFP. Et “c’est un fidèle”, qui “laisse les autres faire.””Sous un dilettantisme uniquement apparent (…), il dissimule une grande capacitĂ© de rĂ©sistance”, dĂ©crit Jean-Pierre Mas, ancien prĂ©sident des Entreprises du voyage et aujourd’hui mĂ©diateur du Tourisme.- “Inoxydable” -RenĂ©-Marc Chikli est “pugnace, sanguin, inoxydable, diplomate quand il veut, et fĂ©dĂ©rateur”, ajoute-t-il.”Nos fonctions nous mettaient en situation de conflit. Nous avons jouĂ© avec ça. Aujourd’hui nous travaillons en parfaite harmonie: il prĂ©side la MĂ©diation Tourisme et Voyage (MTV) dont je suis le mĂ©diateur”, poursuit-il.Les fumĂ©es du volcan Eyjafjöll qui ferment des centaines d’aĂ©roports et le Covid auront Ă©tĂ© les crises les plus mĂ©morables pour RenĂ©-Marc Chikli. “Le nuage a Ă©tĂ© une sainte horreur, tout le monde Ă©tait perdu, paumĂ©” et pour le Covid, “ce n’est pas le combat avec le gouvernement qui m’a marquĂ© c’est de remonter le moral des adhĂ©rents”, se souvient-il.”Je pars la tĂŞte haute. Je suis sĂ»r qu’il y aura une très belle continuitĂ©” avec Patrice Caradec, qui lui succède.Des Ă©checs? “Oui, bien sĂ»r mais pas des Ă©checs marquants”, dit-il. “Mon gros Ă©chec c’est d’avoir fondĂ© la CAT (ConfĂ©dĂ©ration des acteurs du tourisme) et c’est devenu une direction du tourisme bis”, souligne-t-il. “Cela n’a aucun intĂ©rĂŞt: si vous faites une confĂ©dĂ©ration, c’est pour faire face Ă  l’État, pas pour ĂŞtre un Ă©crivain public de l’État”, s’agace-t-il.ValĂ©rie Boned reconnaĂ®t que “RenĂ©-Marc est très direct et très franc”. Elle se rappelle aussi “l’attention, la reconnaissance et la bienveillance” que lui a portĂ©es RenĂ©-Marc Chikli dès ses dĂ©buts.Et maintenant, va-t-il arrĂŞter toute activitĂ© touristique? “J’aime le golf mais le golf ne m’aime pas”, s’amuse l’intĂ©ressĂ©. Alors il sera “peut-ĂŞtre au comitĂ© stratĂ©gique d’entreprises”, dit-il.”Ce que je veux Ă©viter, c’est la bagarre tous les jours, j’ai donnĂ©. Je veux quelque chose de plus paisible.”

Fraude Ă  l’impĂ´t sur les dividendes: un sĂ©nateur enjoint Ă  Bercy de rĂ©tablir un lutte efficace

Le rapporteur gĂ©nĂ©ral du budget au SĂ©nat, Jean-François Husson (Les RĂ©publicains), a appelĂ© jeudi le gouvernement Ă  revoir sa copie sur l’application d’un dispositif lĂ©gislatif de lutte contre le contournement de l’impĂ´t sur les dividendes, jugeant que Bercy l’a affaibli. “Je le dis très clairement (…) le retrait du texte d’application du gouvernement est pour moi une demande impĂ©rative du SĂ©nat pour respecter la volontĂ© et le vote souverain du Parlement”, a dĂ©clarĂ© Jean-François Husson, sĂ©nateur de Meurthe-et-Moselle, lors d’une confĂ©rence de presse jeudi après-midi au SĂ©nat.M. Husson s’inquiète de voir vidĂ© de sa substance un dispositif anti-fraude votĂ© dans la loi de finances pour 2025.Ce mĂ©canisme, introduit par le SĂ©nat entend lutter contre un stratagème d’Ă©vasion fiscale reposant sur des Ă©changes de titres appelĂ© “CumCum”. Il permet Ă  certains actionnaires Ă©trangers d’entreprises françaises de contourner l’imposition Ă  la source sur les dividendes en confiant temporairement leurs actions Ă  un tiers français, en l’occurrence une banque, moyennant rĂ©tribution. Le dispositif votĂ© dans le budget comblait cette faille en imposant notamment que la retenue Ă  la source s’applique aux “bĂ©nĂ©ficiaires effectifs” des produits distribuĂ©s.La commission des Finances du SĂ©nat s’Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©levĂ©e contre la rĂ©daction du texte d’application paru en avril dans le Bulletin officiel des finances publiques (Bofip), qui prĂ©cise notamment que ce dispositif ne s’applique pas sur les “marchĂ©s rĂ©glementĂ©s” lorsque “l’Ă©tablissement payeur ne connaĂ®t effectivement pas sa contrepartie”. “Le gouvernement a prĂ©vu des textes d’application de la loi qui ouvrent une brèche dans laquelle les banques peuvent s’engouffrer pour continuer Ă  frauder l’impĂ´t”, a dĂ©plorĂ© M. Husson devant les journalistes. “C’est le lobby bancaire lui-mĂŞme, Ă  travers la FĂ©dĂ©ration bancaire française, qui a demandĂ© Ă  Bercy de prĂ©voir ces cas de non-application de l’impĂ´t, alors que les banques elles-mĂŞmes profitent de cette fraude”, a-t-il ajoutĂ©. M. Husson, qui s’Ă©tait rendu dans la matinĂ©e au ministère, Ă  Bercy, dit avoir pris connaissance de “redressements qui datent du mois dernier et qui attestent que la fraude massive des banques continue.” La pratique visĂ©e par ce mĂ©canisme fait l’objet en parallèle de plusieurs enquĂŞtes ouvertes par le parquet national financier (PNF).Selon M. Husson, cette “dĂ©linquance en col blanc” reprĂ©senterait un manque Ă  gagner d’environ 1,5 Ă  2 milliards d’euros pour l’annĂ©e 2025. “Si ce texte n’Ă©tait pas retirĂ©, je ne vois pas comment il serait aujourd’hui possible de demander aux Français de participer aux efforts de redressement des comptes publics en 2026″, a-t-il soulignĂ©.”Je ne suis pas du tout contre les banques, ni hostile non plus Ă  ce que des montages financiers complexes permettent de rĂ©aliser les opĂ©rations concourant Ă  la compĂ©titivitĂ© de notre Ă©conomie. Mais je suis hostile Ă  la fraude et je refuse que le Parlement soit ainsi bafouĂ©”, a-t-il conclu.