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Guerre commerciale: le dollar et le yuan reculent, sur un marché à cran

Sur un marché des changes hautement volatil et nerveux, le dollar perdait du terrain mardi tandis que le yuan offshore a touché un plus bas historique, dans l’attente de nouveaux développements concernant la guerre commerciale entre Pékin et Washington.Vers 19H45 GMT, le billet vert abandonnait 0,39% face à l’euro, à 1,095 dollar. Par rapport à la livre, il reculait de 0,37%, à 1,2770 dollar.Le marché “est à cran, dans l’attente d’informations sur les droits de douane américains additionnels qui devraient être appliqués” dans la nuit de mardi à mercredi notamment sur les importations européennes et sur les poids lourds asiatiques, résume auprès de l’AFP Adam Button de ForexLive.En outre, les nouveaux droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis grimperont bien à 104% mercredi, a annoncé mardi la Maison Blanche, mettant à exécution une menace de Donald Trump.Le président américain avait déclaré la semaine dernière que ces nouveaux droits de douane, annoncés depuis janvier, s’afficheraient à 54% sur les produits chinois à compter de mercredi, et avait menacé de les taxer de 50 points supplémentaires si la Chine répliquait. Pékin a décidé de taxer les produits américains dès jeudi à hauteur de 34%.”Au début de la journée, une grande partie du marché s’attendait à l’annonce d’un report (…) des droits de douane supplémentaires sur le Chine”, explique M. Button.”Mais au fur et à mesure que les heures passent, l’angoisse monte” sur le marché ajoute l’analyste.Le billet vert avait plongé dès jeudi à la suite des annonces protectionnistes de la Maison Blanche la veille, soit des droits de douane plancher supplémentaires de 10%, fortement majorés pour certains pays.Après avoir joué au yoyo vendredi et lundi, la devise américaine avait connu une embellie en fin de séance la veille.Face aux inquiétudes sur l’économie chinoise, le yuan offshore, qui circule hors de Chine continentale, est tombé mardi à un plus bas historique depuis 2010, date de l’ouverture des échanges de cette forme de la devise chinoise.Vers 19H45 GMT, cette devise perdait 0,91% à 7,4122 yuans pour un dollar. Le renminbi — l’autre nom de la devise chinoise— onshore, qui s’échange, lui, sur le marché intérieur chinois, baissait de 0,25% à 7,3389 yuans pour un dollar.

Le Canada appliquera mercredi des droits de 25% sur des automobiles américaines

Le Canada appliquera à partir de mercredi des droits de douane de 25% sur les importations de certains véhicules américains, en réponse à une mesure similaire prise par les Etats-Unis.Le Premier ministre canadien Mark Carney avait annoncé cette mesure le 3 avril, quelques heures après l’entrée en vigueur d’une taxe de même montant aux Etats-Unis sur tous les véhicules importés du Canada, mais sans préciser sa date d’application.La mesure de rétorsion canadienne entrera en vigueur mercredi à 00h01 (04h01 GMT), a précisé le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.La semaine dernière, M. Carney avait expliqué que le tarif douanier canadien viserait “tous les véhicules importés des Etats-Unis qui ne respectent pas” l’accord commercial nord-américain AEUMC (Etats-Unis, Mexique, Canada).Il porte sur des importations de véhicules américains représentant une valeur de 35,6 milliards de dollars canadiens (23 milliards d’euros), avaient précisé les services du chef du gouvernement.Les droits de douane canadiens auront une incidence sur les voitures et les camionnettes fabriquées avec moins de 75% de pièces nord-américaines, soit environ 10% de tous les véhicules expédiés des États-Unis vers le Canada, ce qui représente environ 67 000 véhicules par an.Le Canada a été épargné par la nouvelle vague de droits de douane annoncée la semaine dernière par le président américain Donald Trump à l’encontre de la quasi-totalité des pays du monde, désormais confrontés à un tarif douanier d’au moins 10% sur toutes leurs ventes aux Etats-Unis.Mais Ottawa, premier partenaire commercial de Washington, est déjà visé par des droits de douane américains supplémentaires sur l’acier et l’aluminium, outre les automobiles. Et ses produits qui ne respectent pas les termes de l’AEUMC subissent jusqu’à 25% de droits de douane américains depuis mars.Ottawa a déjà imposé, en représailles, des droits de douane sur des biens de consommation américains d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens et sur des importations américaines d’acier et d’aluminium au Canada d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens.Lors d’un échange téléphonique fin mars avec Donald Trump, M. Carney s’était mis d’accord avec le président américain pour discuter de l’avenir du commerce bilatéral après les élections législatives canadiennes du 28 avril.Les produits canadiens et mexicains respectant l’AEUMC ne sont, à l’heure actuelle, pas visés par de nouvelles taxes américaines.

Un régulateur bancaire américain rapporte avoir été piraté

Une autorité de régulation bancaire américaine a déclaré mardi que son système de messagerie électronique avait fait l’objet d’un piratage majeur, dénonçant un “accès non autorisé” à des informations financières sensibles.L’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), organe de supervision bancaire logé au sein du Trésor américain, a découvert une activité inhabituelle dans son système de messagerie électronique au début du mois de février, a déclaré le bureau dans un communiqué.Peu de temps après, l’OCC a désactivé les comptes administratifs compromis, a-t-il ajouté.L’OCC a déclaré qu’il avait déterminé, en consultation avec le Trésor américain, que la situation “remplissait les conditions nécessaires pour être classée comme un incident majeur”.Certains courriels de responsables et d’employés de l’OCC, ainsi que des pièces jointes, ont été piratés, a ajouté le bureau.Il a aussi déclaré qu’il s’agissait d'”informations très sensibles” sur la situation des institutions financières fédérales, utilisées dans le cadre de ses opérations de contrôle.L’OCC n’a pas fourni d’autres détails concernant ce piratage, mais a indiqué qu’il avait fait appel à des experts en cybersécurité pour procéder à un examen complet de la situation.Le bureau va rapidement lancer une enquête sur ses politiques en termes de cybersécurité afin de renforcer sa capacité à détecter et à prévenir d’éventuels incidents similaires à l’avenir.”La responsabilité des vulnérabilités identifiées de toute défaillance interne ayant conduit” à ce piratage “sera pleinement assumée”, a déclaré Rodney Hood, un responsable de l’OCC.

Gabriel Zucman : “taxer les oligarques américains” pour éviter la guerre commerciale

L’économiste français Gabriel Zucman a proposé mardi de “cibler les oligarques américains en taxant leurs entreprises en Europe”, en réponse aux droits de douane imposés par Donald Trump à l’Union européenne. Gabriel Zucman, économiste spécialisé dans les inégalités, a suggéré de conditionner l’accès au marché européen au paiement d’une taxe minimale par les multinationales et leurs propriétaires, dans des déclarations à l’AFP faites en marge d’une conférence co-organisée à Paris par PSE (Paris School of Economics) et l’EU Tax Observatory, et intitulée “Taxing Billionaires” (Taxer les milliardaires).”Ce type de riposte ciblée sur les acteurs économiques les plus puissants est plus prometteuse qu’une guerre commerciale traditionnelle, qui augmenterait l’inflation et les tensions internationales”, a-t-il précisé.L’économiste, qui a aussi la nationalité américaine, a par ailleurs attiré l’attention sur ce qu’il appelle “la prochaine bataille de la guerre fiscale”: l’accord sur la taxation mondiale des multinationales. Les Etats-Unis s’en sont retirés le 21 janvier 2025, lorsque le président américain a pris ses fonctions. “La réaction de l’UE dans les prochaines semaines sera cruciale”, a-t-il estimé.Signé en 2021 sous l’égide de l’OCDE, cet accord, déjà appliqué par des dizaines de pays, prévoit un taux minimum d’imposition de 15% sur les bénéfices des multinationales. Il vise à limiter la concurrence fiscale déloyale et à éviter que les multinationales ne déplacent artificiellement leurs bénéfices vers des paradis fiscaux.La réponse de l’UE sera décisive selon que ses pays membres appliquent ce dispositif ou qu’ils y renoncent face à Trump, qui le rejette, estime Gabriel Zucman.Dans ce cas, “on reviendrait à un modèle protectionniste coercitif et sans coopération, comme avant la Seconde Guerre Mondiale”, juge l’économiste, “au lieu d’aller vers une organisation des relations économiques internationales fondée sur la lutte contre les inégalités”, qu’il juge plus durable et appelle de ses vÅ“ux.Donald Trump a imposé des droits de douane de 20% sur les produits européens, une disposition devant entrer en vigueur ce mercredi. L’UE a proposé une exemption totale et réciproque des droits de douane pour les produits industriels, mais le président américain juge l’offre “insuffisante”. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu que l’UE était prête à défendre ses intérêts par des contre-mesures face à l’offensive protectionniste américaine.

Retraites : le Medef pose son veto à toute augmentation des cotisations

Le Medef, qui est en ce moment en pleine concertation sur les retraites avec d’autres partenaires sociaux, a affiché mardi son veto à toute augmentation des cotisations patronales ou salariales  pour financer les pensions.”S’accorder sur les modalités d’équilibre du système, sans augmentation des cotisations patronales et salariales, est (…) un préalable à l’examen nécessaire de tous les autres sujets”, a indiqué l’organisation patronale dans un communiqué de presse.”La situation très préoccupante des finances publiques de notre pays, le net durcissement du contexte international, confirment la nécessité absolue de tenir fermement cette ligne”, ajoute-t-elle.La déclaration patronale semble traduire une certaine tension entre les cinq organisations qui participent encore à l’ex-“conclave” sur les retraites (Medef et CPME côté patronat, CFDT, CFE-CGC et CFTC côté syndicats de salariés).Ces cinq organisations tentent de se mettre d’accord sur une “note d’objectifs”, une feuille de route qui doit permettre de cadrer la suite de leurs travaux et de marquer une autonomisation des partenaires sociaux par rapport au gouvernement Bayrou, à l’origine de cette concertation sur les retraites.Jeudi dernier, à l’issue de la dernière réunion de ce qui a été appelé “conclave”, la CFDT s’était réjouie de l’avancée des discussions, estimant qu’il s’agissait d’un “travail finalisé”.Mais les cinq organisations n’avaient pas caché que la version définitive, qui affiche notamment un objectif partagé d’équilibre financier du régime des retraites, devait encore trouver une formulation définitive sous la plume de Jean-Jacques Marette, l’animateur des travaux.Les cinq organisations se retrouvent jeudi après-midi pour une nouvelle séance de discussions.Elles se verront notamment présenter le deuxième rapport demandé à la Cour des comptes par le Premier ministre François Bayrou.Ce rapport doit examiner les liens entre le système de retraite et le fonctionnement de l’économie, et notamment l’emploi et la compétitivité.

Wall Street bascule dans le rouge à une heure de la clôture

La Bourse de New York a basculé dans le rouge mardi, à l’approche de l’heure de clôture, alors qu’elle avait ouvert en nette hausse après trois séances mouvementées, à cran face aux développements sur les droits de douane.Vers 19H15 GMT, le Dow Jones lâchait 0,73%, l’indice Nasdaq 2,13% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,57%. Les principaux indices de la place américaine ont évolué en dents de scie mardi lors de la séance.

Le pétrole américain clôture sous 60 dollars le baril, une première depuis avril 2021

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété américaine de brut, a clôturé mardi sous 60 dollars, une première depuis avril 2021, dans un marché inquiet pour la demande mondiale en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, a perdu 1,85% à 59,58 dollars. Son équivalent européen, le Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a lâché 2,17% à 62,82 dollars.”Le principal facteur négatif (pour les cours, ndlr) est la crainte d’une récession mondiale déclenchée par la guerre commerciale, qui entraînerait un ralentissement significatif de la demande de pétrole”, écrit dans une note Carsten Fritsch, de Commerzbank.Les nouveaux droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis grimperont bien à 104% mercredi, a annoncé mardi la Maison Blanche, mettant à exécution une menace de Donald Trump.Le président américain avait indiqué la semaine dernière que ses nouvelles surtaxes, annoncées depuis janvier, s’afficheraient à 54% sur les produits chinois à compter de mercredi, et avait menacé de les taxer de 50 points supplémentaires si la Chine répliquait. Pékin a décidé d’appliquer une surtaxe supplémentaire de 34% sur les produits américains dès jeudi. La Chine a également promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”.Ces deux puissances sont les principales consommatrices d’or noir, et la Chine en est la première importatrice. Par conséquent, les cours du pétrole sont donc très sensibles aux perspectives de ralentissement économique des deux pays.”En outre, l’annonce d’une discussion entre les États-Unis et l’Iran ce weekend” sur le dossier nucléaire “réduit un peu le risque géopolitique sur le marché”, assure auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.Le chef de la diplomatie iranienne a estimé mardi qu’un accord pouvait être trouvé avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire si Washington faisait preuve de bonne volonté, avant des pourparlers prévus samedi à Oman.Donald Trump, qui recevait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait créé la surprise lundi en annonçant que Washington menait des discussions “directes” avec l’Iran sur son programme nucléaire, alors que les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.”Un nouvel apaisement des tensions entre les États-Unis et l’Iran serait baissier pour les marchés pétroliers”, prévient Andy Lipow.L’analyste relève également que les cours de l’or noir sont lestés par le plan de hausse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

“Crétin”: Musk insulte publiquement un autre conseiller de Trump

Le patron de Tesla, Elon Musk, s’en est pris mardi au conseiller américain au commerce, Peter Navarro, exposant pour la première fois publiquement des dissensions au sein de l’équipe de Donald Trump.L’homme le plus riche du monde, qui mène pour le compte du président américain une mission de réduction radicale de la dépense publique, a écrit, dans deux messages publiés mardi sur X, que Peter Navarro était un “crétin” et qu’il était “bête comme ses pieds”.”Les garçons sont comme ça, on ne les changera pas, nous les laisserons poursuivre leur duel publiquement”, a commenté lors d’un point-presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, visiblement décidée à traiter l’affaire à la légère.Elle a évoqué deux hommes avec des opinions “très différentes sur le commerce et les droits de douanes” et vanté la transparence du gouvernement Trump.Elon Musk, grand allié du président républicain dont il a généreusement financé la campagne électorale, a commenté une vidéo dans laquelle le conseiller au commerce estimait que le patron de Tesla n’est “pas un fabricant de voitures” mais seulement un “assembleur” travaillant avec des pièces importées d’Asie.”Ce que nous voulons, et c’est là que nous avons des vues différentes d’Elon, c’est que les pneus soient fabriqués” aux Etats-Unis, tout comme les “transmissions” et les “moteurs”, explique Peter Navarro dans cette vidéo, extraite d’une interview avec la chaîne CNBC.”Navarro est vraiment un crétin. Ce qu’il dit ici est faux et c’est facile à prouver”, a rétorqué Elon Musk, en ajoutant ensuite: “Navarro est bête comme ses pieds.”Il est revenu à la charge dans un troisième message furieux, ajoutant que de tous les constructeurs, Tesla était celui avec “le plus de contenu américain”, et en concluant: “Navarro devrait demander à ce faux expert qu’il a inventé, Ron Vara”.La presse américaine avait, pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), révélé que Peter Navarro citait dans des livres un expert apparemment inventé de toutes pièces, Ron Vara, dont le nom est un anagramme du sien.Elon Musk avait déjà signalé, mais plus discrètement, son opposition à la politique radicalement protectionniste dont Peter Navarro est l’un des grands architectes, et qui s’est traduite la semaine dernière par l’annonce de droits de douanes pour certains astronomiques contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Les médias avaient déjà fait état de tensions entre le multimilliardaire et d’autres membres de l’administration Trump à propos de la manière dont Elon Musk démantèle des pans entiers de la bureaucratie fédérale.Donald Trump lui maintient jusqu’ici son soutien, mais a ces derniers temps plusieurs fois signalé que la mission de l’hyperactif homme d’affaires au sein de sa “commission à l’efficacité gouvernementale (Doge)” n’allait pas durer éternellement, et qu’il lui faudrait un jour reprendre les manettes de Tesla, dont les ventes et le cours de Bourse sont en baisse.D’autres grands noms des affaires, beaucoup moins proches du président américain, ont aussi fait part, avec prudence toutefois, de leurs doutes sur la politique commerciale de la Maison Blanche

The Metals Company, l’entreprise qui courtise Donald Trump pour exploiter les fonds marins

L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC), pionnière dans la prospection minière sous-marine, ne veut plus attendre pour lancer cette industrie décriée, tentant désormais sa chance auprès de Donald Trump qui convoite des minerais stratégiques à travers le monde.”Nous sommes prêts”, a proclamé fin mars son PDG, Gerard Barron.Espérant être la première à aller aspirer les “nodules polymétalliques”, sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, l’entreprise veut solliciter au deuxième trimestre le premier contrat d’extraction minière commerciale en haute mer, via l’administration américaine.Un changement de stratégie choc: initialement, la société voulait déposer sa demande en juin auprès de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales.Ce court-circuitage de l’AIFM provoque la colère de nombreux Etats et des ONG de défense des océans qui dénoncent le geste “désespéré” d’une industrie accusée de violer des écosystèmes sous-marins encore peu connus.Créée en 2011 sous le nom de DeepGreen Metals, elle a été rebaptisée en 2021 pour son introduction en Bourse à New York.Ses filiales explorent depuis plusieurs années des parcelles dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ) dans le Pacifique, via des contrats octroyés par l’AIFM et sponsorisés en particulier par le petit Etat insulaire Nauru.L’AIFM n’a pour l’instant accordé que des contrats d’exploration, qui permettent de tester les technologies. Mais après plus de dix ans de négociations, elle n’a toujours pas finalisé les règles pour l’extraction industrielle.Au grand dam de TMC qui a investi en dix ans “plus d’un demi-milliard de dollars”.”Nous avons montré que nous pouvons ramasser des nodules au fond de la mer, les remonter à la surface et les transformer sur terre en des produits raffinés, avec des impacts environnementaux minimaux et une dépense limitée en capital”, assure Gerard Barron.Lors de tests “historiques” en 2022, sa filiale NORI (Nauru Ocean Resources Inc.) a remonté plus de 3.000 tonnes de nodules, grâce à l’ancien navire de forage reconverti “Hidden Gem”, de son partenaire Allseas.- “Le plus destructeur” -La collecte se fait à plus de 4 kilomètres de profondeur avec un véhicule sous-marin monté sur chenilles qui envoie les nodules vers le navire par un tuyau géant.A l’autre bout de la chaîne, TMC et le fondeur japonais Pamco ont annoncé en février la transformation de nodules en un “alliage de haute qualité nickel-cuivre-cobalt”.Selon les estimations, la CCZ abrite 21 milliards de tonnes de nodules riches en cobalt, nickel, cuivre et manganèse: des métaux stratégiques pour l’électrification croissante du monde et notamment les batteries des voitures électriques.”Les nodules dans nos zones sous contrat représentent la plus grande ressource non exploitée au monde de ces minéraux critiques”, assure TMC.Une justification rejetée en bloc par les défenseurs de l’environnement qui plaident pour une baisse de la consommation et pour le recyclage.L’extraction sous-marine est “le pire moyen, le plus destructeur de l’environnement, et le plus cher (…), ce n’est pas l’avenir”, déclare à l’AFP Bobbi-Jo Dobush, de l’ONG The Ocean Foundation, qui doute de la viabilité du secteur et de TMC.L’entreprise a perdu l’an dernier 81,9 millions de dollars. Mais sans revenus, ce n’est pas inhabituel pour ce modèle d’entreprises, selon des experts du secteur.La situation actuelle laisse penser que “l’entreprise sera en mesure de respecter son engagement de commencer la production en 2026”, estime Dmitry Silversteyn, analyste chez Water Tower Research, pariant sur la volonté de l’administration Trump de libérer les Etats-Unis de la dépendance aux métaux chinois.TMC joue d’ailleurs sur cet argument pour séduire Washington, affirmant qu’à l’aune de la consommation américaine actuelle, un milliard de tonnes de nodules assureront “456 années de manganèse, 165 ans de cobalt, 81 ans de nickel et 4 ans de cuivre”.Les nodules “sont la pièce manquante critique de la réindustrialisation américaine”, plaide le directeur financier de TMC, Craig Shesky, soulignant que les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de l’AIFM, ont la législation nécessaire pour autoriser l’extraction.”Il manquait un appétit politique aux Etats-Unis pour en tirer partie. Et c’est le changement principal de cette nouvelle administration”.

La Bourse de Paris rebondit avec les perspectives de négociations commerciales

La Bourse de Paris a terminé en forte hausse mardi après trois séances de débâcle, soutenue par les espoirs de négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a gagné 173,30 points à 7.100,42 points. Depuis le 1er avril, il abandonne toutefois toujours près de 9%.”Avec des pistes de négociations dans l’air, un soulagement a envahi les marchés financiers”, commente Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown.”Les investisseurs ont saisi l’occasion d’acheter des actions malmenées, en visant une reprise à long terme”, explique-t-elle.Mais “rapporté à l’ampleur des baisses que l’on a connues depuis la semaine dernière, on ne peut pas considérer que le marché a définitivement tourné la page” des droits de douane, tempère Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France interrogé par l’AFP.Le retour de l’optimisme sur les marchés d’actions a été insufflé par “l’annonce de l’ouverture de négociations commerciales dans quelques jours” entre le Japon et les États-Unis, note Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown. La Bourse de Tokyo a ainsi grimpé de plus de 6% mardi, après avoir dévissé de presque 8% la veille.Dans le détail, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s’être entendu par téléphone avec le président américain pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu’il espère faire modifier.Donald Trump a par ailleurs annoncé mardi s’être entretenu avec le président par intérim de Corée du Sud. L’un de ses conseillers a affirmé que les alliés tels que Séoul et Tokyo auraient la priorité pour mener des négociations commerciales.Pour Alexandre Baradez, les marchés perçoivent “dans les propos des responsables américains une distinction faite entre d’un côté la Chine, et de l’autre, le reste du monde qui cherche à négocier”, à la veille de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. L’UE prépare aussi sa propre réponse aux droits de douane de Donald Trump, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine” d’après un porte-parole de la Commission européenne.Le ton n’est pas le même à Pékin, qui a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, les surtaxes sur les produits chinois doivent atteindre 54% à partir de mercredi.”Le sentiment reste nerveux (…) étant donné la grande incertitude quant aux perspectives commerciales de l’économie mondiale”, poursuit Mme Streeter.L’industrie brilleAprès la débâcle des dernières séances, les valeurs industrielles ont repris des couleurs, portées par les lueurs d’espoir sur les négociations douanières. L’UE a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels.Thales s’est adjugé 5,44% à 240,20 euros, Safran 5,02% à 211,40 euros et ArcelorMittal 2,40% à 22,62 euros.