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“Tenez bon”, lance Trump pour l’entrée en vigueur des droits de douane de 10%

“Tenez bon”, a lancé samedi Donald Trump après l’entrée en vigueur des droits de douane additionnels de 10% visant une grande partie des produits importés par les Etats-Unis, reconnaissant que cela n’allait “pas être facile”.Ce plancher universel de 10%, s’ajoutant aux taxes douanières qui existaient au préalable, représente une déflagration pour le commerce mondial qui doit s’amplifier dans les jours qui suivent.”C’est une révolution économique et nous allons gagner”, a écrit en lettres majuscules le président américain sur sa plateforme Truth Social samedi, exhortant toutefois ses compatriotes à “tenir bon” car “ce ne sera pas facile”.”Le résultat final sera historique”, a-t-il également promis.Ces droits de douane de 10% visent une grande partie des produits que les Etats-Unis importent du reste du monde, certains biens étant toutefois exemptés pour l’heure, dont le pétrole, les semi-conducteurs, ou encore les minéraux introuvables sur le sol américain. L’acier, l’aluminium et les voitures importés ne sont pas non plus concernés, mais ils sont déjà visés par un taux de 25% de taxes douanières.Canada et Mexique restent exemptés de cette nouvelle vague, mais pour une partie seulement de leurs exportations, le solde faisant déjà l’objet de taxes supplémentaires.- “Dans l’intérêt de personne” -L’addition sera nettement plus lourde dès le 9 avril pour des dizaines de pays qui exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains. +54% au total pour la Chine (visée en plusieurs temps), +20% pour l’Union européenne (UE), +46% pour le Vietnam, +24% pour le Japon…Samedi, l’entrepreneur américain Elon Musk a pris le contrepied de son allié Donald Trump en plaidant pour une “zone de libre-échange” à droits de douane nuls incluant Amérique du Nord et Europe, lors d’une interview en visio-conférence par le dirigeant italien d’extrême droite Matteo Salvini.Au sein de la majorité républicaine au Congrès, quelques voix commencent aussi à s’élever contre ce brutal tour de vis.”La liberté et la paix s’appuient sur des marchés ouverts et du libre-échange”, a écrit le sénateur du Kentucky Rand Paul sur X (ex-Twitter).Son collègue Chuck Grassley avait déposé jeudi, conjointement avec son homologue démocrate Maria Cantwell, une proposition de loi limitant les prérogatives du président en matière de droits de douane.Une guerre commerciale n’est “dans l’intérêt de personne” mais rien ne doit être “exclu”, ont abondé samedi le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron, lors d’un entretien téléphonique.Le Bangladesh a convoqué une réunion d’urgence samedi pour répondre aux craintes du secteur textile de son pays, deuxième plus grand fabricant de vêtements au monde qui exporte 20% de ses produits finis aux Etats-Unis.L’ONU commerce et développement (Cnuced) s’est inquiétée vendredi de trouver toujours dans la liste les pays plus pauvres de la planète.L’organisation internationale a souligné que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement n’étaient responsables, respectivement, que de 1,6% et 0,4% du déficit commercial américain.- Des milliers de milliards partis en fumée -L’annonce mercredi de Donald Trump, justifiée par l'”urgence nationale” de réduire le déficit américain, a foudroyé l’économie mondiale. Les barrières douanières promises seront aussi hautes, selon les économistes, que dans les années 1930 aux Etats-Unis, à une époque où les flux étaient éminemment plus faibles et les pays moins dépendants de la production des autres.Face à la riposte annoncée par Pékin (+34% sur les produits américains dès le 10 avril) et aux craintes d’une spirale négative pour l’économie mondiale, les marchés financiers se sont effondrés.En deux jours, Wall Street a vu s’envoler plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.Exhorté vendredi par Donald Trump à baisser les taux d’intérêt, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a brossé un tableau plutôt sombre des perspectives pour l’économie américaine, avec les droits de douane: potentiellement plus d’inflation, moins de croissance et davantage de chômage.

A Cuba, le pari du solaire pour tenter de sortir de la crise énergétique

Non loin des ruines d’une centrale nucléaire jamais achevée, des travailleurs s’activent pour installer 44.000 panneaux solaires à Cienfuegos, dans le centre de Cuba. L’île cherche à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles pour tenter de surmonter sa crise énergétique.Des dizaines de conteneurs, sur lesquels sont visibles des inscriptions en chinois, sont alignés non loin du chantier du parc photovoltaïque “La Yuca”. Des chariots élévateurs, chargés de panneaux solaires, se faufilent entre les structures de béton où les plaques vont être installées. “Nous câblons, nous creusons des tranchées et nous montons des panneaux”, explique sur place un responsable. Le chantier doit être achevé en mai. L’île de 9,7 millions d’habitants, qui reste très dépendante des énergies fossiles pour faire tourner ses huit vieilles centrales électriques et plusieurs générateurs, s’est lancée dans un vaste projet de production d’énergie photovoltaïque.Au total, 55 parcs solaires doivent voir le jour dès 2025. Cinq sont situés dans la province centrale de Cienfuegos, zone stratégique qui compte un port industriel, une raffinerie, une centrale électrique, et qui fut choisie dans les années 1980 pour un projet avorté de centrale nucléaire.Le ministre de l’Energie et des Mines, Vicente de la O Levy, a reconnu l’urgence de la situation: “Plus de la moitié de tout le combustible que consomme le pays va dans la production d’électricité”, a-t-il déclaré au quotidien d’Etat Granma. L’achat de carburant représente la “facture” la plus importante pour Cuba, “plus que les aliments, plus que les médicaments, plus que tout”, a-t-il ajouté. Le fragile réseau électrique cubain s’est totalement déconnecté à quatre reprises au cours des six derniers mois en raison d’avaries ou de pénuries de combustible, laissant à chaque fois le pays entier sans courant, parfois pendant plusieurs jours. – Appui de la Chine -L’énergie produite par les parcs solaires sera d’abord fournie au réseau électrique national pour être distribuée dans tout le pays, ont précisé les autorités, sans forcément résoudre dans l’immédiat les déficits chroniques que subissent les habitants de la zone. Belkys Vila, 59 ans, qui vend des vêtements dans la cour de sa maison, vit non loin d’un parc solaire inauguré récemment dans la province de Cienfuegos, mais passe toujours “plus de temps sans courant (…) qu’avec du courant”.Sa voisine, Juanita Roa, 70 ans, cuisine au charbon de bois. “Ici, les femmes se lèvent à trois heures du matin pour laver, cuisiner” pendant “le court moment où il y a du courant”, dit-elle.Le projet de production d’énergie solaire implique un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars que l’île communiste, sous embargo américain et plongée dans une profonde crise économique, a lancé avec le soutien financier de la Chine.Aucun chiffre d’investissement n’a été rendu public. Le gouvernement prévoit de produire 1.200 mégawatts d’ici fin 2025, alors que le pays souffre d’un déficit quotidien de génération électrique d’environ 1.500 MW. Jorge Piñón, chercheur à l’Université du Texas, salue l’objectif de Cuba de produire grâce à l’énergie renouvelable 12% de son énergie d’ici 2025 et 37% d’ici 2030. Il s’interroge cependant sur l’absence de “grandes batteries de stockage pour utiliser l’énergie solaire pendant la nuit” et “équilibrer l’offre et la demande”. “Les premiers conteneurs de stockage sont déjà à Cuba, mais ils n’ont pas encore la batterie à l’intérieur”, a reconnu le ministre De la O Levy.Par le passé, Cuba a déjà tenté de réduire sa dépendance au pétrole. A seulement 15 kilomètres du parc photovoltaïque “La Yuca”, apparaît l’imposante coupole construite pour protéger ce qui devait être un réacteur nucléaire. Sur les épais murs de béton, des inscriptions en russe sont toujours visibles.Moscou avait largement participé au financement du projet pour lequel des physiciens et ingénieurs soviétiques s’étaient rendus à Cuba. Après la chute de l’URSS, le programme a été abandonné par Fidel Castro (1926-2026). Eliecer Machin, un physicien formé en URSS, se souvient du “coup dur” qu’a représenté l’abandon du projet. A 60 ans, il vit toujours dans la “cité nucléaire” construite pour accueillir le personnel de la centrale atomique, mais survit en élevant des cochons.

Camaïeu, Go Sport, Gap: l’homme d’affaires Michel Ohayon mis en examen pour banqueroute

L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon a été mis en examen vendredi à Paris pour banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries en bande organisée notamment, soupçonné d’avoir détourné à son profit de l’argent des enseignes en difficulté Go Sport, Gap France et Camaïeu, ce qu’il conteste.L’entrepreneur, qui a fait fortune dans l’immobilier avant de bâtir un éphémère empire commercial, a été mis en examen pour banqueroute, abus de biens sociaux, escroqueries en bande organisée, abus de confiance et blanchiment aggravé, a indiqué samedi le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de diriger ou de gérer une société de quelque moyen que ce soit et l’obligation de verser au tribunal un cautionnement de 500.000 euros.”Il a injecté plus de 68 millions d’euros de sa fortune personnelle, il n’y a eu aucun enrichissement, tout au contraire, M. Ohayon s’est appauvri dans cette affaire pour sauver un secteur du +retail+ qui connait une crise en France sans précédent”, a réagi auprès de l’AFP son avocat, Me Olivier Pardo. “Il suffit de voir le nombre de faillites qui ont eu lieu depuis le Covid”.Selon Me Pardo, “les accusations portées contre lui sont une négation du fonctionnent d’un groupe de sociétés”. “Nous démontrerons les responsabilités des uns et des autres”, a-t-il promis.L’épouse de M. Ohayon a également été mise en examen.Les autres personnes placées en garde à vue dans ce dossier cette semaine ont été relâchées sans poursuites à ce stade, selon deux sources proches du dossier.Selon le parquet, les investigations ont mis en évidence “l’existence de prélèvements des ressources de trésorerie significatives des différentes structures sociales que Michel Ohayon dirige en droit ou de fait, sans justification économique ou juridique, dans un contexte de situation financière sous tension pour ces sociétés, qui apparaissent contraires à leur intérêt social”.- 50 millions d’euros -Ces opérations ont “été dissimulées comptablement et ou justifiées par des opérations juridiques fictives”, selon la même source. “Le produit tiré de l’ensemble des infractions reprochées est estimé à plus de 50 millions d’euros.”Camaïeu, Gap, Go Sport, La Grande Récré… Les déboires financiers de ces enseignes grand public, que le sexagénaire venait d’acquérir en quelques années, ont fait les gros titres depuis la liquidation de la première, en septembre 2022, avec 2.600 employés sur le carreau.Il avait dû céder Gap France et Go Sport, placées en redressement judiciaire peu après. Sa holding, la Financière immobilière bordelaise (FIB), le bras armé des investissements de l’ancien vendeur de vêtements devenu propriétaire d’immeubles et d’hôtels de luxe, était en 2023 en cessation de paiements, avec 500 millions d’euros de passif.Le groupe Celio a racheté Camaïeu, les autres chaînes de vêtements et jouets étant reprises par des concurrents à la barre des tribunaux de commerce. De cet éphémère empire commercial, Michel Ohayon a seulement conservé une vingtaine de magasins Galeries Lafayette en province.Pour le parquet, il est “établi” que les procédures de redressement judiciaire de Camaïeu, Gap et Go Sport ont été provoquées “du fait notamment de ces mouvements de trésoreries suspects”.L’homme d’affaires est entre autres soupçonné d’avoir détourné de l’argent des enseignes à des “fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il était directement ou indirectement intéressé”.Par exemple, d’avoir viré du groupe Go Sport la somme “a minima de 36,5 millions d’euros sur les comptes de la société Hermione People and Brands (HPB)”, une autre de ses sociétés, ce qui a “entraîné la cessation de paiement du groupe”, ou encore d’avoir consommé la trésorerie de Camaïeu “à hauteur de 41,3 millions d’euros pour le seul mois de septembre 2021”.Les parquets de Lille, Grenoble et Bordeaux s’étaient dessaisis au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) des signalements -provenant notamment de commissaires au compte- et plaintes reçus à la fin de 2022 et début 2023 sur des soupçons de détournements commis au préjudice des enseignes Gap, Camaïeu, Go Sport et Campus Academy.Plus de 300 ex-salariés de Camaïeu ont assigné il y a quelques semaines quatre sociétés de la galaxie Ohayon, dont la FIB et HPB, dans le cadre d’une action en responsabilité civile.

Le Sénat adopte une feuille de route pour financer le programme de Trump

Le Sénat américain a adopté très tôt samedi une faramineuse résolution budgétaire, préambule à l’adoption de  mesures phares de Donald Trump, mais qui divise le camp républicain dans un contexte d’incertitude sur l’avenir économique des Etats-Unis.La chambre haute à majorité républicaine a adopté le texte après une session marathon de vote au cours de la nuit, en raison des nombreux amendements ajoutés par les démocrates.La résolution n’est pas un budget en soi, mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à atteindre pour l’Etat fédéral.”Cette résolution jette les bases d’une augmentation des fonds pour sécuriser la frontière, accroître notre domination énergétique, bâtir une défense nationale, tailler dans les dépenses inutiles et empêcher une augmentation des impôts sur les familles et les petites entreprises”, s’est félicité dans un communiqué le sénateur républicain James Lankford.”En votant ce texte, les sénateurs républicains ont pris le parti des milliardaires, contre la classe moyenne, en totale soumission à Donald Trump”, a déploré de l’hémicycle le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.”C’est une prise en tenaille brutale de la part des républicains: les droits de douane de Donald Trump augmentent les coûts d’un côté, et de l’autre les sénateurs républicains diminuent Medicaid et font passer des réductions d’impôts pour les milliardaires”, a-t-il insisté.Les démocrates s’opposent en bloc au texte, qui selon eux prépare le terrain à d’importantes coupes dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé pour les Américains aux revenus modestes. Ils dénoncent aussi la guerre commerciale déclenchée par le président.Une version similaire du texte devra désormais être adoptée à la Chambre des représentants, et une fois cette étape franchie, les élus des deux chambres pourront entamer le travail de fond en commissions sur le contenu du budget lui-même.Mais le gouffre entre la résolution du Sénat et celle voulue par les responsables de la Chambre des représentants présage d’une impasse législative.Car si la première prévoit des coupes dans les dépenses publiques à hauteur de quatre milliards de dollars, la seconde approcherait plutôt les 1.500 milliards de dollars, dans le sillage du démantèlement de vastes pans de l’administration fédérale par Elon Musk et sa commission Doge.- Crédits d’impôt -Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets exécutifs. Mais pour concrétiser certains points de son programme, il devra passer par le Congrès.En haut de la liste de ses priorités: les vastes crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, qui expirent à la fin de l’année et qu’il souhaite rendre permanents.Selon des analystes indépendants, cette pérennisation entraînerait cependant un surcoût pour les finances publiques de plus de 4.000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.Le Cato Institute, de tendance libertarienne, a qualifié la résolution dans son ensemble de “naufrage fiscal”.A cet onéreux volet de dépenses du budget, vient s’ajouter une incertitude sur le volet recettes: les droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump sur le reste du monde ont fait chuter les places boursières dans le rouge et alimenté les craintes de récession pour la première économie mondiale.L’impasse législative qui s’annonce pourrait cependant durer de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, et retarder considérablement la mise en place du programme de Donald Trump. Et ce alors que la campagne pour les élections de mi-mandat pointe déjà le bout de son nez.

L’industrie horlogère suisse craint de payer cher les droits de douane de Donald Trump

Durant sa campagne électorale, le président américain Donald Trump avait mis en vente des montres à 100.000 dollars fabriquées en Suisse. L’horlogerie est pourtant le secteur du pays alpin qui risque d’être le plus touché par ses droits de douane punitifs. Le décret de la Maison Blanche est tombé en plein salon horloger à Genève, où les grandes marques comme Rolex, Patek Philippe, Cartier, Bulgari ou Tag Heuer présentent cette semaine leurs nouveautés, portant un sérieux coup au moral de ce secteur qui dépend fortement des Etats-Unis pour sa croissance. Au vu de son excédent commercial avec les Etats-Unis, la Suisse s’est vu imposer des droits de douane de 31% (contre 20% pour l’Union européenne), difficiles à absorber même pour des fabricants de montres de luxe. Les Etats-Unis sont le plus gros marché des horlogers suisses qui a absorbé 16,8% de leurs exportations en 2024. Les exportations de montres suisses s’y chiffraient à 4,37 milliards de francs suisses (4,65 milliards d’euros), en hausse de 5% sur un an, aidant à atténuer la forte chute de la demande en Chine.Ces droits de douane sont “nuisibles et injustifiés”, a réagi Yves Bugmann, le président de la fédération horlogère auprès de l’AFP, qui demande au Conseil fédéral (gouvernement) d’expliquer “rapidement le point de vue de l’économie” suisse à ses homologues américains. Jeudi, la présidente de la Confédération et le ministre de l’Economie ont dit vouloir se rendre “très prochainement” aux Etats-Unis pour tenter de convaincre l’administration de Donald Trump que ces mesures douanières sont “contreproductives pour chacun”. Pour l’instant, la Suisse a choisi de ne pas répliquer aux droits de douane pour ne pas faire monter la tension avec Washington. – Fabriqué en Suisse -L’horlogerie, un secteur emblématique de la Suisse qui emploie 65.000 personnes dans le pays, est potentiellement un des plus affectés.Les produits pharmaceutiques, son premier secteur d’exportation, font partie de ceux qui en sont exemptés. Les équipements industriels, un autre pan important de l’économie helvétique, sont beaucoup plus touchés, mais beaucoup de grandes entreprises du secteur disposent d’usines aux Etats-Unis. L’horlogerie – pour qui le label “Swiss Made” (fabriqué en Suisse) est le principal argument de vente – produit par contre ses montres sur son propre sol.  Et pour compenser ces droits de douane “clairement plus élevés qu’attendu”, les prix vont devoir augmenter d’environ “11% à 13%”, selon les analystes de la Banque cantonale de Zurich, qui doutent qu’ils puissent être répercutés intégralement, au détriment des marges.   L’ampleur des droits de douane “a pris tout le monde par surprise”, a indiqué Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux à l’AFP, qui s’attend lui aussi à des répercussions sur la rentabilité.  – Ambiance maussade -D’après lui, le segment haut de gamme sera en meilleure posture pour augmenter ses prix et les consommateurs les plus fortunés auront peut-être davantage tendance à faire leur achats lors de voyages à l’étranger, sans néanmoins que cela suffise pour compenser l’affaiblissement qui va en résulter. Les grandes marques se réunissent chaque année à Genève au luxueux salon appelé Watches & Wonders. Mais la ville entière vibre au rythme de l’horlogerie à grand renfort de fêtes et expositions, les petites marques organisant également des événements pour profiter de la venue des collectionneurs et détaillants. Mais cette fois, “l’ambiance est plutôt maussade”, constate Jon Cox, qui s’attend cependant à ce que le gouvernement cherche à négocier une réduction des droits de douane.  “Il est évident qu’il va y avoir un impact mais nous restons optimistes”, a déclaré à l’AFP Edouard Meylan, le patron de la marque de luxe H. Moser, car “beaucoup pensent que cette mesure sera temporaire”. Durant sa campagne électorale, Donald Trump avait mis en vente 147 exemplaires d’une montre en or et diamants. Selon un reportage du quotidien suisse Le Temps, la commande avait été passée auprès d’un horloger indépendant suisse, approché en toute discrétion par l’intermédiaire d’un fabricant de montres en marque blanche durant cette semaine horlogère à Genève à la même période l’an passé.   

Les produits du monde entier visés par une surtaxe de 10% à l’entrée des Etats-Unis

Une grande partie des produits que les Etats-Unis importent du reste du monde sont visés depuis samedi par des droits de douane additionnels de 10% décidés par Donald Trump, une déflagration pour le commerce mondial qui doit s’amplifier dans les jours qui suivent.Ce plancher universel de 10%, dont certains produits sont exemptés, s’additionne aux taxes douanières qui existaient au préalable.Certains biens sont toutefois pour l’heure exemptés: pétrole, gaz, cuivre, or, argent, platine, palladium, bois de construction, semiconducteurs, produits pharmaceutiques, ou encore minéraux introuvables sur le sol américain. L’acier, l’aluminium et les voitures importés ne sont pas non plus concernés, mais ils sont déjà visés par un taux de 25% de taxes douanières.Et le Canada et le Mexique, soumis à un autre régime, paient déjà un nouveau tribut à la guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.L’addition sera nettement plus lourde dès le 9 avril pour les pays qui exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains. +54% au total pour la Chine (visée en plusieurs temps), +20% pour l’Union européenne (UE), +46% pour le Vietnam, +24% pour le Japon…Cela représentera quelque 80 pays et territoires, en comptant les 27 pays du bloc européen, selon un document officiel publié vendredi par le gouvernement américain. Le Bangladesh a convoqué une réunion d’urgence samedi pour répondre aux craintes du secteur textile de son pays, deuxième plus grand fabricant de vêtements au monde qui  exporte 20% de ses produits  prêts à l’emploi aux Etats-Unis.La liste des plus taxés a été raccourcie: elle ne comprend plus les îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon – que la Maison Blanche avait présentées comme étant visées par +50% de droits de douane -, ni les territoires australiens des îles Heard et McDonald, dans la région subantarctique, qui abritent seulement des colonies de manchots.Leur présence avait suscité un mélange de stupéfaction et de moqueries concernant la méthodologie de l’administration américaine.- Des milliers de milliards partis en fumée -L’ONU commerce et développement (Cnuced) s’est inquiétée vendredi de trouver toujours dans la liste les pays plus pauvres de la planète.L’organisation internationale a souligné que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement n’étaient responsables, respectivement, que de 1,6% et 0,4% du déficit commercial américain.Ces pays, a-t-elle observé, “ne contribueront ni à rééquilibrer le déficit commercial ni à générer des recettes significatives”.L’annonce mercredi de Donald Trump, justifiée par l'”urgence nationale” de réduire le déficit américain, a foudroyé l’économie mondiale. Les barrières douanières promises seront aussi hautes, selon les économistes, que dans les années 1930 aux Etats-Unis, à une époque où les flux étaient éminemment plus faibles et les pays moins dépendants de la production des autres.Face à la riposte annoncée par Pékin (+34% sur les produits américains dès le 10 avril) et aux craintes d’une spirale négative pour l’économie mondiale, les marchés financiers se sont effondrés.En deux jours, la place américaine a vu s’envoler plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.”Sachez que je ne changerai jamais de politique. C’est un bon moment pour devenir riche, plus riche que jamais!”, a fanfaronné vendredi le président américain, sur sa plateforme Truth Social.Il a par ailleurs exhorté le président de la Réserve fédérale (Fed) à baisser les taux d’intérêt, estimant que c’était le moment “parfait” grâce aux progrès observés sur certains prix (pétrole, oeufs) depuis son retour au pouvoir en janvier.Quelques minutes plus tard, le président de l’institution monétaire a pourtant brossé un tableau plutôt sombre des perspectives pour l’économie américaine, avec les droits de douane: potentiellement plus d’inflation, moins de croissance et plus de chômage.

Une feuille de route pour financer le programme de Trump débattue au Sénat

Le Sénat américain vote samedi pour adopter une faramineuse résolution budgétaire, préambule à l’adoption de mesures-phares de Donald Trump, mais qui fait face à des dissensions dans le camp républicain et aux incertitudes sur l’avenir économique du pays.La chambre haute à majorité républicaine devrait adopter le texte dans la journée de samedi après une session marathon de vote toute la nuit, en raison des nombreux amendements ajoutés par les démocrates.La résolution n’est pas un budget en soi, mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à atteindre pour l’Etat fédéral.Une version similaire du texte devra ensuite être adoptée à la Chambre des représentants, et une fois cette étape franchie, les élus des deux chambres pourront entamer le travail de fond en commissions sur le contenu du budget lui-même.Mais le gouffre entre la résolution du Sénat et celle voulue par les responsables de la Chambre des représentants présage d’une impasse législative.Car si la première prévoit des coupes dans les dépenses publiques à hauteur de quatre milliards de dollars, la seconde approcherait plutôt les 1.500 milliards de dollars, dans le sillage du démantèlement de vastes pans de l’administration fédérale par Elon Musk et sa commission Doge.- Crédits d’impôt -Depuis son retour à la Maison Blanche fin janvier, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets exécutifs. Mais pour concrétiser certains points de son programme, il devra passer par le Congrès.En haut de la liste de ses priorités: les vastes crédits d’impôts adoptés lors de son premier mandat, qui expirent à la fin de l’année et qu’il souhaite rendre permanents.”Echouer à prolonger cet allégement fiscal entraînerait une hausse de 2.600 milliards de dollars d’impôts sur ceux qui gagnent moins de 400.000 dollars par an”, a prévenu jeudi le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune.Selon des analystes indépendants, cette pérennisation entraînerait cependant un surcoût pour les finances publiques de plus de 4.000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.Le Cato Institute, de tendance libertarienne, a qualifié la résolution dans son ensemble de “naufrage fiscal”.A cet onéreux volet de dépenses du budget, vient s’ajouter une incertitude sur le volet recettes: les droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump sur le reste du monde ont plongé les places boursières dans le rouge et alimenté les craintes de récession pour la première économie mondiale.- “Poison” -De leur côté, les démocrates s’opposent en bloc au texte, qui selon eux prépare le terrain à d’importantes coupes dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé pour les Américains aux revenus modestes.”Le texte républicain aujourd’hui devant le Sénat est un poison”, a lancé depuis l’hémicycle vendredi le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.L’opposition dénonce aussi la guerre commerciale entamée par le président.”Pendant que l’économie s’enflamme à cause des droits de douane irresponsables de Donald Trump, le texte que les républicains s’efforcent d’adopter est en substance un renflouement pour eux et les grandes entreprises”, a accusé le sénateur démocrate Ron Wyden lors d’une conférence de presse jeudi.L’impasse législative qui s’annonce pourrait cependant durer de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, et retarder considérablement la mise en place du programme de Donald Trump. Et ce alors que la campagne pour les élections de mi-mandat pointe déjà le bout de son nez.

SNCF: un influent collectif de contrôleurs soutient la grève des 9 au 11 mai

Un collectif influent a rejoint samedi l’appel à la grève des contrôleurs de TGV lancé par le syndicat SUD-Rail pour les 9, 10 et 11 mai, en plein pont du 8-Mai, la direction se disant pour sa part “très confiante” de pouvoir faire rouler les trains.Le Collectif national ASCT (CNA), “va appuyer les dates de mobilisation prévues par SUD-Rail les 9, 10 et 11 mai 2025”, a annoncé samedi sur son site ce groupe informel de contrôleurs à l’initiative des grèves très suivies de Noël 2022 et de février 2024.Le dialogue social s’est tendu ces dernières semaines à la SNCF sous l’impulsion de SUD-Rail.Ce syndicat, troisième du groupe mais deuxième chez les contrôleurs, est le seul à ce jour à appeler à la grève.SUD-Rail critique notamment les changements de planning constants à la dernière minute. Il réclame, outre des plannings mieux anticipés, une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail des contrôleurs.Le syndicat a aussi appelé jeudi les conducteurs à se mettre en grève de leur côté le 7 mai.Du côté de la direction de SNCF, on se dit toutefois “très confiant” que les voyageurs auront leur train.”On a fait des avancées très concrètes (…) et ce dialogue social, je suis très confiant, va permettre à tous les Français de voyager en sérénité dans les prochaines semaines”, a déclaré samedi le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, sur France Inter”On change un peu de contexte, on est maintenant en concurrence (…) et on ne peut vraiment pas se permettre une grève”, a-t-il ajouté.”Mes clients d’aujourd’hui iraient tout simplement chez mes concurrents. Et puis on a un petit risque: c’est qu’ils ne reviennent pas”, a mis en garde M. Fanichet.Il a aussi évoqué l’impact négatif d’une grève pour les investissements dans les rames ou dans le réseau mais aussi le risque de “moins de dividendes pour l’ensemble des cheminots”.”Aujourd’hui, dans le TGV, on fait de l’aménagement du territoire c’est-à-dire que les lignes bénéficiaires, le Paris-Marseille par exemple, paye des lignes déficitaires”, a défendu au passage le dirigeant, citant l’exemple de l’axe sur lequel Trenitalia se lance en juin.”On se sent vraiment seul aujourd’hui sur cet aménagement du territoire”, a-t-il ajouté, posant la question de la refonte de ce modèle dans le contexte concurrentiel.

Le Premier ministre indien Modi conclut des accords de défense et sur l’énergie avec le Sri Lanka

Le Premier ministre indien Narendra Modi a signé des accords de défense et sur l’énergie avec le Sri Lanka samedi, lors d’une visite sur l’île où la Chine étend son influence.M. Modi est le premier dirigeant étranger à se rendre au Sri Lanka depuis l’arrivée au pouvoir d’Anura Kumara Dissanayake, qui est lui le premier président de gauche du petit état insulaire.Les deux hommes ont conclu un accord de coopération en matière de défense sur cinq ans. Celui-ci doit permettre à des militaires srilankais de s’entraîner en Inde, en plus de prévoir des partages de renseignements et de technologies.”Nous croyons que nos intérêts sécuritaires sont alignés”, a réagi M. Modi depuis le bureau de M. Dissanayake à Colombo, au cours d’une cérémonie télévisée.”J’ai répété notre position au Premier ministre Modi, selon laquelle nous ne laisserons pas le territoire du Sri Lanka être utilisé par quiconque pour saper la sécurité de l’Inde”, a affirmé le président Dissanayake.New Delhi s’oppose notamment à ce que des navires de recherche chinois mouillent dans des ports du Sri Lanka, les accusant de se livrer à des activités d’espionnage militaire. Pékin a toujours démenti.L’Inde considère que le Sri Lanka tombe dans sa sphère d’influence géopolitique alors que la Chine, principal bailleur de fonds de l’île, y renforce sa présence.Pékin détenait plus de la moitié des 14 milliards de dollars (13 mds d’euros) de la dette publique bilatérale du Sri Lanka lorsque ce dernier a fait défaut en 2022, en pleine débâcle financière.Incapable de rembourser un prêt consenti par Pékin pour sa construction, le Sri Lanka a par ailleurs cédé en 2017 à la Chine son port de Hambantota (sud) pour 1,12 milliard de dollars (1 milliard d’euros), dans le cadre d’un bail de 99 ans.Samedi, MM. Modi et Dissanayake ont également lancé la construction d’une centrale solaire d’une capacité de 120 mégawatts.Le projet, à naître dans le district de Trinquemalay (nord-est), était à l’arrêt depuis plusieurs années, avant de redémarrer grâce à l’aide de New Delhi.Mais Pékin est lui aussi présent dans le secteur de l’énergie srilankais: Colombo a conclu en janvier un accord avec une entreprise publique chinoise qui investira 3,7 milliards de dollars dans une raffinerie de pétrole dans le sud de l’île, ce qui s’annonce comme l’investissement étranger le plus important de l’histoire du Sri Lanka.

Les marchés mondiaux dégringolent face au soufflet des droits de douane

Les marchés mondiaux ont succombé à l’affolement vendredi, les investisseurs laissant éclater leurs craintes quant à l’état de l’économie américaine en raison de la vaste offensive commerciale lancée par le président américain Donald Trump à laquelle a répondu la Chine.Après une séance chaotique jeudi, les Bourses mondiales ont continué de plonger vendredi après les annonces de Pékin imposant en réponse aux mesures américaines des droits de douane de 34% sur toutes les importations de biens américains à partir du 10 avril.A Wall Street, le Dow Jones a perdu 5,50%, l’indice Nasdaq a fondu de 5,82%, soit une chute de 22% depuis son record en décembre dernier, et l’indice élargi S&P 500 a lâché 5,97%, sa pire séance en Bourse depuis la crise du Covid-19 en 2020.En deux jours, la place américaine a laissé s’envoler plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.En Europe, la Bourse de Paris a dévissé de 4,26%, effaçant tous ses gains de l’année, peu après avoir perdu plus de 5%. Les Bourses de Francfort et Londres ont toutes deux chuté de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. La Bourse suisse a dégringolé de 5,14% et Madrid de 5,83%.”Il se peut que les marchés ne réagissent pas suffisamment, surtout si ces tarifs s’avèrent définitifs, compte tenu des répercussions potentielles sur la consommation et le commerce au niveau mondial”, juge Matt Burdett, de Thornburg Investment Management.Pour Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, “les dernières fois que le sentiment du marché a changé de manière aussi brutale, c’était à cause d’évènements exogènes comme le Covid-19 et le 11-septembre”. “Cette fois, c’est strictement la politique” de l’administration Trump qui en est la raison, ajoute auprès de l’AFP l’analyste. Et “les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade” entre les deux géants économiques de la planète, souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France. Tout “ce que le marché craint”.Le retour du spectre de la récessionLors d’un discours vendredi, Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, a dit que les “conséquences économiques” des droits de douane allaient “probablement” être plus étendues qu’anticipé.M. Powell a cité “une plus forte inflation et une croissance ralentie”, mais aussi un “risque accru pour l’emploi”.”Il est trop tôt pour dire quelle est la politique monétaire appropriée”, a ajouté le patron de la Fed, une façon de dire qu’il n’entendait pas faire bouger les taux dans ce contexte, malgré les appels de Donald Trump, qui plaide pour un abaissement des taux.L’onde de choc provoquée par les annonces de droits de douane américaines a ravivé les craintes d’une possible “récession aux États-Unis et à plus grande échelle”, souligne Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.Les cours du pétrole, très sensibles aux évolutions de la consommation mondiale, ont été touchés de plein de fouet, évoluant à leur plus bas niveau depuis quatre ans. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, a perdu 6,50%, à 65,58 dollars, son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), a chuté de 7,41% à 61,99 dollars.A Londres, Shell a dévissé de 7,47% et BP de 7,43%. A Paris, TotalEnergies a abandonné 6,24%. A Milan, Eni a perdu 4,53%. Outre Atlantique, Exxon Mobil (-7,20%), Chevron (-8,22%), ConocoPhilips (-9,41%) ont dégringolé.Le marché obligataire recherchéFace au chaos commercial, les investisseurs se ruent vers toute valeur refuge qui leur permettrait de constituer une réserve de valeur, avec en premier lieu le marché de la dette, qui garantit un rendement aux investisseurs, et est aussi l’un des grands gagnants de la guerre commerciale.Les taux d’emprunt souverains se détendent très nettement, signe de l’appétit des investisseurs.Le taux auquel les États-Unis empruntent à échéance dix ans atteignait 3,99% vers 21H10 GMT contre 4,03% à la clôture jeudi. L’équivalent allemand passait de 2,65% à 2,57%, le français de 3,37% à 3,33%.Â