Test

Wall Street insatisfaite de la division au sein de la Fed, le dollar s’en réjouit

La Bourse de New York a été stoppée mercredi dans son élan haussier par les commentaires du président de la Réserve fédérale assurant que les membres de l’institution ont des vues “très différentes” sur le futur de la politique monétaire, des propos qui ont fait bondir le dollar.La Fed a réduit sans surprise mercredi ses taux d’intérêt pour la deuxième fois d’affilée face aux risques pesant sur le marché du travail “ces derniers mois”. La baisse, d’un quart de point, ramène les taux directeurs dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4%. Mais la décision n’a pas fait l’unanimité en son sein.Et les responsables de l’institution “ont exprimé des vues très différentes sur la conduite à adopter en décembre. Une réduction supplémentaire des taux directeurs lors de la réunion de décembre n’est pas acquise, loin de là”, a affirmé Jerome Powell en conférence de presse.Alors que Wall Street évoluait largement dans le vert depuis le début de journée, ces commentaires ont temporairement poussé tous les indices de la place américaine dans le négatif.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait finalement 0,11%, l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,08%. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, gagnait lui 0,36%, à l’approche des résultats d’entreprise de plusieurs géants du secteur.”Les dissensions au sein du comité remettent en question le narratif d’une Fed systématiquement accommodante”, a commenté Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier IM.Selon lui, “les marchés (boursiers, ndlr) ont progressé sur la conviction que la Fed s’engageait dans une trajectoire de baisse des taux” mais l’opposition de deux membres à la décision de mercredi “contredit cette vision consensuelle.”Le gouverneur Stephen Miran, récemment promu par le président Donald Trump, voulait – comme le mois précédent – une baisse plus forte, d’un demi-point. Ce n’est pas une surprise, il l’avait largement médiatisé.A l’inverse, le président de la Fed régionale de Kansas City, Jeffrey Schmid, ne voulait pas de baisse du tout. Il avait fait comprendre dans un discours au début du mois qu’il trouvait l’inflation trop élevée pour assouplir davantage la politique monétaire. Mercredi, la prise de parole de Jerome Powell a dopé le dollar, qui prenait vers 19H10 GMT 0,53% face à la monnaie unique européenne, à 1,1588 dollar pour un euro. Une baisse des taux directeurs d’une banque centrale affaiblit la devise locale, qui est perçue comme moins attractive.Les taux d’emprunts de l’Etat américain étaient aussi poussés vers le haut, l’échéance à dix ans évoluant autour de 4,05% contre 3,98% à la clôture la veille.

Airbus en forme face à Boeing toujours dans le rouge

Le géant européen Airbus affiche une santé financière enviable avec une nouvelle progression du bénéfice net au troisième trimestre, contrairement à l’américain Boeing, son principal concurrent, toujours dans le rouge.Airbus a vu son bénéfice net bondir au troisième trimestre de 14%, à 1,1 milliard d’euros, grâce notamment aux solides performances des branches défense et hélicoptères.Le chiffre d’affaires a également progressé de 14%, à 17,8 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, il a grimpé de 7% à 47,4 milliards d’euros, le chiffre d’affaires de la branche défense progressant lui de 19% à 9,2 milliards d’euros.Des résultats qui “reflètent le niveau des livraisons d’avions commerciaux ainsi qu’une solide performance dans les secteurs Defense and Space et Hélicoptères”, a déclaré le patron d’Airbus Guillaume Faury.Ils contrastent avec ceux de Boeing dévoilés quelques heures plus tôt: le constructeur américain a affiché une perte trimestrielle de 5,3 milliards d’euros, malgré un fort rebond de ses livraisons, du fait d’une charge conséquente sur son programme de bicouloir 777X, très en retard.Airbus a maintenu son objectif de livraison en 2025 de 820 avions malgré les difficultés persistantes de sa chaîne d’approvisionnement.Trente-deux avions terminés sont toujours dans l’attente de moteurs à cause des difficultés des sous-traitants Pratt&Whitney et CFM (Safran-General Electric). Ce problème s’est un peu résorbé, puisqu’au début de l’été, 60 avions étaient dans cette situation, a souligné Guillaume Faury au cours d’une conférence téléphonique.  L’industriel, qui n’en a remis que 507 à ses clients fin septembre et devra sortir plus de 100 appareils dans les mois à venir, rappelle que les livraisons se concentrent toujours sur la fin de l’année. – Bémol sur A220 -Autre bémol: Airbus a revu à la baisse la montée en cadence pour l’A220, à 12 par mois en 2026 contre 14 envisagés auparavant.L’A220, assemblé principalement au Canada, mais aussi à Mobile (Alabama, Etats-Unis), est le petit monocouloir qui complète la famille A320 sur le marché du moyen-courrier.La compagnie polonaise LOT, cliente traditionnelle de Boeing et du brésilien Embraer, a passé son premier contrat avec Airbus cet été, une commande ferme de 40 A220 avec une augmentation future à 84 avions de ce type.  En revanche, pour ce qui concerne son avion vedette A320, Airbus est confiant dans sa capacité à atteindre le niveau inédit de production de 75 appareils par mois à l’horizon 2027, quand il disposera de dix lignes d’assemblage dans le monde pour cet aéronef.- Trump dynamise Boeing – Malgré les difficultés persistantes, Boeing a tiré son épingle du jeu sur le plan commercial en dépassant Airbus en termes de commandes en 2025, soutenu par la politique agressive de Donald Trump.Le géant américain affiche ainsi 774 commandes net fin septembre 2025 contre 514 pour Airbus. Il y a un an, Boeing en était à 272 contre 648 pour son concurrent européen.”Il y a une vraie accélération de Boeing sur la partie commerciale cette année”, commente dans une interview à l’AFP Florian Aknin, expert du cabinet de conseil Roland Berger.Il note “un effet Trump qui essaie de tordre le bras des compagnies aériennes, lorsqu’elles sont assez proches des gouvernements pour acheter du Boeing plutôt que du Airbus”, tout en soulignant qu’il s’agit d’un phénomène “plutôt à court terme”. Ainsi Boeing a engrangé en septembre 50 commandes d’appareils 787 de la part de Turkish Airlines et 14 de la part d’Uzbekistan Airways.”Globalement, Boeing a fait une très forte année, mais plutôt sur la partie long-courrier. Cela ne remet pas en question la supériorité d’Airbus sur le moyen-courrier”, selon Florian Aknin.Victoire symbolique pour Airbus, son monocouloir A320 entré en exploitation en 1988 est devenu l’avion le plus vendu en monde, détrônant le 737 de Boeing, dont le premier exemplaire a été livré en 1968, selon les données des deux groupes communiquées en octobre. Un succès qui s’explique à la fois par les difficultés du 737 MAX – immobilisé après plusieurs catastrophes aériennes, poussant certaines compagnies à se tourner vers l’A320 – et par la réussite de la famille A320neo, notamment de l’A321XLR, capable de rivaliser avec certains long-courriers et d’ouvrir de nouvelles routes, souligne Florian Aknin.

Fraude bancaire: le Parlement entérine la création d’un fichier centralisé des “IBAN” frauduleux

Le Parlement a entériné mercredi la création d’un fichier national des numéros de compte bancaire frauduleux, principale mesure d’une proposition de loi macroniste.Le texte du député Renaissance Daniel Labaronne, déjà adopté fin mars à l’Assemblée nationale, a été approuvé à l’identique par le Sénat, permettant d’envisager sa promulgation rapide.Il prévoit la création de ce fichier des “IBAN” frauduleux, baptisé fichier national des comptes signalés pour risque de fraude (FNC-RF). Géré par la Banque de France, il constituera un outil de de partage d’information pour lutter contre la fraude.Ce registre “permettra de bloquer plus vite les virements suspects et de renforcer la coopération entre acteurs publics et privés”, a salué la ministre déléguée au Numérique Anne Le Hénanff.En 2023, la fraude aux moyens de paiement a engendré un préjudice estimé à 1,2 milliard d’euros par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP).La proposition de loi “visant à renforcer la lutte contre la fraude bancaire” prévoit également de lutter plus efficacement contre ces dernières, en confortant le cadre juridique du Fichier national des chèques irréguliers (FNCI), et en prévoyant que les banquiers puissent comme les commerçants accéder à ce fichier lorsqu’un client veut encaisser un chèque.L’adoption de ce texte s’inscrit dans une période où le Sénat est saisi de plusieurs initiatives sur la fraude: un projet de loi gouvernemental contre les fraudes sociales et fiscales sera examiné à partir du 12 novembre en première lecture. Et dès le 5 novembre, un texte de la sénatrice centriste Nathalie Goulet portant plusieurs mesures de lutte contre le blanchiment et la délinquance financière, fruit d’une commission d’enquête parlementaire, sera également débattu.

Jean Castex, un ex-Premier ministre qui accumule les casquettes dans le transport

Homme de terrain rompu au dialogue social et aux échanges avec les élus, l’ex-Premier ministre Jean Castex coche plusieurs cases pour diriger la SNCF, dont il rêvait de prendre les commandes.S’il n’est pas cheminot comme son prédécesseur Jean-Pierre Farandou, parti piloter le ministère du Travail, ce passionné de train peut au moins se targuer d’avoir fait la Une de “La vie du rail”, l’hebdomadaire spécialisé dans le ferroviaire, en juin 2021, lorsqu’il a soutenu et financé la relance des trains de nuit.En trois ans à la tête de la RATP (Régie autonome des transports parisiens), où il avait été reconduit il y a un an, il a rempli la mission principale pour laquelle il avait été nommé: garantir des transports de qualité en Ile-de-France pendant les Jeux olympiques.La partie n’était pas gagnée à son arrivée en novembre 2022, avec un service très dégradé en raison d’une pénurie de personnel liée notamment à la “grande démission” de la période post-covid, d’un absentéisme endémique et de grèves sporadiques pour dénoncer l’ouverture à la concurrence du réseau de bus.Avec l’aide d’un “sac à dos social” négocié par la branche des transports et d’une relance de l’habitat social au profit des salariés de la RATP, Jean Castex arrache des accords sociaux, octroie des hausses de salaires et lance des plans de recrutement qui ont remis l’entreprise sur les rails.Sa plus grande fierté, a-t-il confié à l’AFP début octobre, repose sur les “450.000 CV reçus à la RATP” depuis son arrivée.- Accent du sud-ouest -L’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales) né dans le Gers, qui a conservé un léger accent du sud-ouest, compte user à la SNCF de la même méthode qu’à la RATP et à Matignon, avec des sorties sur le terrain quasiment quotidiennes.Les syndicats l’apprécient – FO réclamera même qu’il soit reconduit à son poste à la RATP. Les résultats financiers, peu flamboyants durant son premier mandat, sont en amélioration.Sous sa présidence, la RATP a affiché des pertes sur ses activités transport en 2023 et 2024, en partie à cause du choc inflationniste qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie et un bond de 400 millions d’euros de la facture énergétique. Au premier semestre 2025, le groupe est revenu dans le vert, avec un bénéfice de 153 millions d’euros.L’ouverture à la concurrence du réseau de bus de Paris et de sa petite couronne a également été une “révolution” pour la régie, selon son propre aveu: la RATP a perdu l’exploitation de dizaines de lignes au profit de ses concurrents Keolis, Transdev ou ATM.Mais au final, elle est parvenue à remporter huit des 12 lots mis en concurrence, soit 70% du chiffre d’affaires et 75% du personnel. “Ce bilan est au-delà des objectifs que j’avais initialement fixés”, s’est félicité M. Castex dans Le Monde mercredi.Petit-fils de sénateur, formé à l’ENA, passé par la Cour des comptes, Jean Castex est aussi rompu aux rouages de l’Etat et aux négociations techniques: ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand aux ministères de la Santé et du Travail, secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, puis délégué interministériel aux JO-2024.- Popularité -Le grand public le découvre le 3 juillet 2020, lors de sa nomination surprise à Matignon, où sa mise quelque peu désuète deviendra familière des Français.Il est l’homme qui organise le premier déconfinement, les couvre-feux successifs qui suivent le rythme des vagues de l’épidémie, mais aussi “le quoi qu’il en coûte” pendant une période de crise où la priorité est la protection des Français.Après Matignon, Jean Castex renonce aux avantages des anciens Premier ministres (chauffeur, protection rapprochée, collaborateur), ce qui contribue à sa popularité.Avant d’arriver à la SNCF, il a proposé de se “déporter” systématiquement de la préparation des appels d’offre à la concurrence sur lesquels la RATP serait aussi en compétition, pour éviter les conflits d’intérêt avec son ancienne mission.Ce fin connaisseur des petites lignes ferroviaires qui a répété son attachement à l’aménagement du territoire lors de ses auditions de pré-nomination, sera immédiatement confronté au dur de la modernisation du réseau ferré français vieillissant, sur fonds de disette budgétaire, et surtout au développement de la grande vitesse et la concurrence internationale.Il est marié et père de quatre filles.

Jean Castex à la tête de la SNCF pour un mandat de 4 ans

L’ex-Premier ministre Jean Castex a été nommé mercredi PDG du groupe ferroviaire public français SNCF pour un mandat de quatre ans.Abandonnant sa casquette de PDG de la RATP où il avait été nommé en 2022 et reconduit en octobre 2024, M. Castex a immédiatement exprimé sa “fierté” de rejoindre cette “grande entreprise publique dont les missions sont au coeur de la vie quotidienne des citoyens”.Sa nomination a été annoncée par un communiqué de la SNCF à l’issue d’un conseil d’administration et après l’adoption en conseil des ministres le même jour d’un décret portant nomination.Le nouveau patron des cheminots, âgé de 60 ans, y fait part de sa “détermination” pour assurer la réussite de la SNCF et de ses filiales Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis.Parmi les défis qu’il devra relever, il cite en premier “l’amélioration permanente du service rendu aux voyageurs”, puis “la transformation nécessaire pour gagner dans la concurrence”, “la montée en puissance de la régénération et enfin “la modernisation du réseau ferré comme son adaptation face au changement climatique”.Tout en plaçant “la poursuite de la transformation de la SNCF dans un contexte d’ouverture à la concurrence” comme première priorité de son mandat, le ministre des Transports Philippe Tabarot a aussi qualifié ses futurs chantiers de “stratégiques”, alors que “la demande de voyages en train n’a jamais été aussi forte chez les Français”.M. Castex a donné “rendez-vous aux cheminots” qu’il entend “rencontrer très vite” et leur dire “qu’il sera à leur écoute et engagé à leurs côtés”.Il salue le travail de son prédécesseur Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail, dont le mandat à la tête de la SNCF “a permis la mise en oeuvre de la réforme +pour un nouveau pacte ferroviaire+, le rétablissement des finances du groupe, un dialogue social soutenu et un engagement sans faille pour porter les besoins cruciaux de financements supplémentaires pour le réseau ferré”.- conflits d’intérêt -Dans une interview publiée par le Monde mercredi, M. Castex précise sa méthode de travail: “un dialogue social exigeant et de qualité et une présence permanente sur le terrain”. “Je n’en connais pas d’autre”, dit l’ancien patron de la RATP, crédité d’avoir réussi sans heurts à organiser les déplacements massifs en transports en commun dans toute l’Ile-de-France durant la période des Jeux Olympiques à l’été 2024.Sur le sujet du traitement de ses éventuels conflits d’intérêt  -la RATP qu’il connait de l’intérieur étant concurrente de la SNCF dans beaucoup d’appels d’offres d’ouverture à la concurrence de gestion de réseaux de transports locaux- M. Castex a rappelé ses propositions “de stricte étanchéité”.”Déport complet sur tous les dossiers, qui sont relativement peu nombreux, où les deux entreprises ont présenté des offres concurrentes, et déport complet également pendant les trois ans à venir pour les marchés où la RATP est sortante, si la SNCF ou sa filiale Keolis décide de présenter des offres”, a-t-il expliqué.Avec la réputation d’un haut fonctionnaire pragmatique et habile à la concertation, M. Castex avait été chargé en avril 2020 par Emmanuel Macron de mettre en oeuvre le premier déconfinement de la crise sanitaire, puis nommé dans la foulée à Matignon en juillet 2020 jusqu’en 2022.Cet “amoureux des trains” autoproclamé qui a relancé les trains de nuit lorsqu’il était à Matignon et a essayé, sans vraiment y parvenir, de sauver le fret en déshérence depuis plus de 30 ans, a ensuite pris les rênes de la RATP.Il avait déjà postulé à la tête de la SNCF en 2019, mais sa candidature avait alors été écartée au profit de celle de M. Farandou.Dans un communiqué saluant la nomination de M. Castex, le GART (groupement des autorités de transport), reprenant une expression utilisée par l’ancien Premier ministre, estime que “la mère des batailles” sera “l’état du réseau”. Il rappelle que le besoin d’investissement supplémentaire a été chiffré à 1,5 milliard d’euros par an par la Conférence Ambition France Transports réunie sous le gouvernement Bayrou.

Olives espagnoles: l’UE autorisée à imposer des sanctions contre les Etats-Unis, selon l’OMC

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a annoncé mercredi que l’Union européenne était autorisée à exiger des sanctions contre les Etats-Unis dans le conflit qui les opposent au sujet des droits de douane américains sur les importations d’olives espagnoles.L’Union européenne peut demander à l’Organe de règlement des différends (ORD) de l’OMC d’imposer des sanctions “pour un montant ne dépassant pas 13,64 millions d’USD par an”, selon le rapport du groupe spécial de l’OMC chargé d’examiner l’affaire.Ce montant pourra toutefois “être ajusté pour tenir compte de l’inflation”, précise-t-il.Il est néanmoins inférieur aux 35 millions de dollars par an que réclamait l’UE.Les Etats-Unis ne peuvent pas faire appel de cette décision, mais ce feu vert de l’OMC ne préjuge pas de la décision de Bruxelles d’imposer ou non ces sanctions, en totalité ou en partie, sous la forme de surtaxes sur une gamme de produits américains.Ce conflit commercial est né en 2018 lors du premier mandat de Donald Trump. Son administration avait imposé des droits de douane supplémentaires sur les olives espagnoles, considérant que celles-ci étaient subventionnées et vendues sur le marché américain à des prix inférieurs à leur valeur réelle.La Commission européenne, qui gère la politique commerciale des 27 Etats membres de l’UE, avait jugé cette décision inacceptable et s’était tournée vers l’OMC, où un groupe d’experts avait été désigné pour examiner l’affaire.Dans une décision publiée en 2021, ce panel avait accepté l’argument de l’UE selon lequel les droits anti-subvention étaient illégaux, et avait demandé aux Etats-Unis “de mettre leurs mesures en conformité avec leurs obligations”.Les Etats-Unis avaient assuré par la suite avoir procédé aux changements demandés par l’OMC. Estimant au contraire que Washington n’avait pas mis en oeuvre le verdict de l’OMC, l’UE avait demandé la mise en place d’un nouveau groupe d’experts qui, en février 2024, avait donné raison aux Européens.Or d’après les règles de l’OMC, si un pays membre de l’organisation a commis une faute, il doit la réparer sans tarder. Dans le cas contraire, le pays plaignant peut être autorisé à imposer des “mesures de rétorsion” ou des “sanctions”, une procédure qui techniquement parlant consiste à “suspendre des concessions ou d’autres obligations”.Après des mois d’âpres négociations, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial prévoyant une surtaxe de 15% sur les produits européens qui arrivent aux Etats-Unis, soit plus qu’avant le retour au pouvoir de Donald Trump, mais moins que ce que le milliardaire menaçait d’imposer.Mais l’UE continue à négocier avec les Américains pour obtenir des exemptions de droits de douane pour plusieurs secteurs, notamment la filière des vins et spiritueux, ainsi que des quotas d’exportations détaxées pour l’acier européen.

Boeing encore dans le rouge au 3e trimestre à cause de son futur gros porteur 777X

Le constructeur aéronautique américain Boeing a de nouveau annoncé mercredi une lourde perte trimestrielle, malgré un fort rebond de ses livraisons, du fait d’une charge conséquente sur son programme de bicouloir 777X, très en retard.La perte nette atteint 5,34 milliards de dollars entre juillet et septembre, creusée par une charge de 4,9 milliards de dollars avant impôts. Ce n’est pas la première fois que Boeing pâtit du 777X, son nouveau gros porteur biréacteur supposé être le fleuron de sa flotte.Il avait notamment inscrit une charge avant impôts de 3 milliards de dollars au troisième trimestre 2024, en partie imputée à ce programme, et une de 6,5 milliards dès le quatrième trimestre 2020 totalement attribuée à ce programme. D’autres charges, non ventilées entre les programmes concernés, ont aussi été nécessaires au fil des ans.Le 777-9, première version du programme qui en prévoit trois, a été présenté en 2013 et devait entrer en exploitation en 2020, mais il n’est toujours pas certifié par le régulateur de l’aviation civile (FAA).Depuis de longs mois, la direction assurait que les premières livraisons se dérouleraient en 2026, mais des informations de presse début octobre évoquaient un décalage à 2027, accompagné d’une charge entre 2,5 et 4 milliards.Kelly Ortberg, patron du groupe, l’a confirmé mercredi dans un message aux employés: “La finalisation du programme de certification prend davantage de temps que prévu. (…) Nous anticipons désormais la première livraison du 777-9 en 2027″.Lors d’une audioconférence avec des analystes, il a assuré qu’il n’y avait aucun problème avec la structure ou les moteurs.”Le problème que nous avons est avec le processus de certification. (…) C’est totalement hors de notre contrôle”, a-t-il expliqué sur CNBC, précisant que la paralysie budgétaire qui dure depuis trois semaines n’avait aucun impact à ce stade.”Ce n’est pas ce qui a entraîné cette charge”, a-t-il affirmé.Selon le nouveau directeur financier, Jay Malave, s’exprimant pendant l’audioconférence, le programme génèrera une trésorerie positive à partir de 2029 et le décalage de l’entrée en exploitation devrait entraîner un manque-à-gagner de 2 milliards de dollars en 2026.Le géant ferraille aussi pour la certification des 737 MAX 7 et MAX 10, désormais anticipée pour 2026 avec plusieurs années de retard. C’est le système antigel des moteurs qui lui donne surtout du fil à retordre.- Reprise de la production -Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires de Boeing a bondi de 30% sur un an, à 23,27 milliards de dollars, profitant d’une reprise de la production et des livraisons après la crise provoquée par un incident en vol en janvier 2024 et une longue grève dans deux grosses usines à l’automne de cette année-là.L’avionneur vient d’avoir l’autorisation de la FAA pour augmenter à 42, contre 38 auparavant,la production mensuelle des 737 MAX 8 et MAX 9, et a accéléré celle du 787 Dreamliner de cinq à sept, visant huit fin 2025 et dix en 2026.Vers 16H50 GMT, l’action Boeing cédait 3,25% à la Bourse de New York.A fin septembre, le carnet de commandes total atteignait 636 milliards de dollars. Boeing est le plus gros exportateur américain.A noter que Boeing affiche un flux de trésorerie positif — 1,12 milliard de dollars -, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2023.M. Ortberg s’est en revanche montré peu disert sur la grève dans plusieurs usines américaines fabriquant des appareils militaires, commencée le 4 août.Les quelque 3.200 grévistes ont rejeté dimanche, à une courte majorité, la quatrième offre de contrat social soumise depuis fin juillet.Le groupe “applique son plan de gestion de crise”, a stipulé M. Ortberg.”L’impact a été immatériel” sur les comptes, a souligné M. Malave.Boeing, qui a notamment lancé le recrutement d’ouvriers “permanents” pour remplacer les grévistes, affirme que les livraisons de sa branche Défense, Espace, Sécurité (BDS) ne sont pas affectées.Mais, pour le syndicat des machinistes (IAM), “Boeing n’a pas été en mesure de trouver des ouvriers avec les compétences et l’expérience de nos membres, et les livraisons du groupe continuent d’être retardées en conséquence”.

Nvidia dépasse les 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, une première

Le géant américain des puces Nvidia est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de valorisation boursière, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA).Peu après l’ouverture à Wall Street, vers 14H30 GMT, le prix de son action s’envolait de 4,81% à 210,69 dollars, lui permettant d’afficher une capitalisation boursière de plus de 5.100 milliards de dollars.A titre de comparaison, c’est plus important que le PIB de la France ou de l’Allemagne. La valorisation de l’entreprise est plus élevée que celles de Tesla, Meta (Facebook) et Netflix réunies.”Nvidia continue d’être le moteur de l’optimisme des investisseurs (…) en raison du potentiel de croissance qu’elle présente”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Depuis le début de l’année, le cours du concepteur de processeurs, cartes graphiques et logiciels s’est envolé de près de 60%.Il est la tête de proue de l’enthousiasme des marchés autour de l’IA, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units) sophistiqués.S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.L’entreprise est aussi poussée mercredi par la perspective d’une autorisation de la vente de son architecture de processeurs phare (“Blackwell”) sur le marché chinois, alors qu’une rencontre est attendue jeudi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, où l’IA devrait être au menu.Les puces Nvidia ne sont actuellement plus vendues en Chine en raison d’une combinaison d’interdictions du gouvernement chinois, de préoccupations de sécurité nationale et des tensions commerciales persistantes entre les Washington et Pékin.En réponse, la Chine a accéléré le développement de son industrie des puces pour contourner les restrictions imposées par la Maison-Blanche sur les exportations des puces les plus avancées.Jensen Huang, le patron de Nvidia, a exprimé mardi l’espoir que le président Trump puisse aider à orienter cette politique, avertissant que sans action, la technologie américaine pourrait perdre sa position dominante sur le marché technologique mondial.- des contrats à la chaine -Dans le même temps, Nvidia “ne cesse d’améliorer son efficacité opérationnelle et semble annoncer des contrats colossaux tous les jours”, explique à l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Mardi, Nvidia a annoncé prendre une part de 2,9% dans le fabricant finlandais d’équipements télécoms Nokia, moyennant 1 milliard de dollars. Fin septembre, le groupe a déclaré injecter 100 milliards de dollars pour qu’OpenAI, le créateur de ChatGPT, puisse construire ses centres de données.Le groupe est “largement en avance” sur tous ses concurrents qui “ont du mal à rattraper leur retard dans le monde où évolue Nvidia”, observe Art Hogan, à l’image de AMD (Advanced Micro Devices).L’entreprise ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels.Sa trajectoire boursière est sans commune mesure à Wall Street: Microsoft et Apple, les deux autres plus importantes capitalisations mondiales, dépassent tout juste les 4.000 milliards de valorisation.En conséquence, certains opérateurs s’inquiètent de l’explosion d’une possible “bulle de l’IA”.”Les valorisations sont très élevées” et “les actions pourraient donc être vulnérables à toute mauvaise nouvelle”, avance Sam Stovall.Les dépenses dans l’IA devraient atteindre dans le monde environ 1.500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2.000 en 2026, soit près de 2% du PIB mondial.

Trump s’attend à “une excellente rencontre” avec Xi Jinping

Donald Trump s’est déclaré optimiste mercredi à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, laissant espérer une trêve dans la brutale guerre commerciale qui oppose les deux puissances, avant d’annoncer la conclusion d’un accord commercial avec Séoul.Le président américain est arrivé mercredi à Gyeongju, dans l’est de la péninsule coréenne, où se tient le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) rassemblant 21 pays de la région, dernière étape d’une tournée en Asie.Il a dit envisager “une excellente rencontre (…) et que beaucoup de problèmes vont être résolus” lors de son entrevue jeudi avec le dirigeant chinois.”Je pense que nous allons obtenir un très bon résultat pour notre pays et pour le monde en réalité”, a-t-il ajouté à bord d’Air Force One. Le chef d’État américain a précisé cependant qu’il n’était “pas sûr” que la question délicate de Taïwan, île revendiquée par Pékin, soit abordée.Les dirigeants auront des échanges “approfondis” sur des “questions stratégiques et à long terme touchant aux relations entre la Chine et les États-Unis, et sur des sujets majeurs d’intérêt commun”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, confirmant la rencontre côté chinois.Selon les autorités chinoises, la rencontre devrait se tenir à Busan (est de la Corée du Sud).Donald Trump a laissé entrevoir une baisse des droits de douane qui avaient été imposés à la Chine en rétorsion à la crise du Fentanyl aux États-Unis. Si les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, il reste à voir si Donald Trump et Xi Jinping finaliseront effectivement une trêve dans leur guerre commerciale qui a fait dévisser les marchés et bouleversé les chaînes de production.”Alors que les États-Unis sont impatients de conclure tout accord commercial que Trump pourrait qualifier de victoire, la Chine s’attache à renforcer la confiance, gérer les divergences de longue date et stabiliser les relations commerciales”, remarque William Yang, analyste à l’International Crisis Group.- Couronne des rois de Silla -L’étape sud-coréenne est la troisième de la tournée asiatique du président Trump, après la Malaisie et le Japon où il a eu une rencontre chaleureuse mardi avec la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi et reçu une pluie de cadeaux et d’éloges.Le président américain a reçu de son homologue sud-coréen Lee Jae-myung la plus haute décoration du pays ainsi qu’une réplique d’une couronne dorée des rois du royaume coréen ancien de Silla.”C’est un grand honneur”, a déclaré Donald Trump disant souhaiter la porter “tout de suite”.Après sa rencontre, Donald Trump a annoncé qu’un accord commercial avait été “essentiellement conclu” avec Séoul.En juillet, Donald Trump avait annoncé avoir accepté de réduire les taxes douanières sur les produits sud-coréens à 15% en échange de l’engagement de Séoul à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis, mais les détails de ces engagements faisaient l’objet d’âpres discussions.Kim Yong-beom, conseiller principal du président sud-coréen, a confirmé que Séoul et Washington avaient finalisé leur accord, avec un compromis qui prévoit une réduction à 15% des taxes douanières que les deux pays s’imposent réciproquement sur l’automobile, un plan d’investissements sud-coréens pour 350 milliards de dollars aux États-Unis, “200 milliards en numéraire et 150 milliards pour la coopération dans le secteur de la construction navale”.- Mauvais “timing” avec Kim Jong Un -Donald Trump ne devrait pas en revanche rencontrer Kim Jong Un.Le président américain avait déclaré qu’il serait “ravi de rencontrer” le dirigeant nord-coréen mais Pyongyang n’a pas répondu publiquement à l’invitation.”Je connais Kim Jong Un très bien… nous n’avons pas pu organiser le bon timing”, a indiqué M. Trump. Il avait précisé auparavant qu’une rencontre devrait intervenir néanmoins “dans un avenir pas trop lointain”. Le dernier face-à-face entre les deux dirigeants remonte à juin 2019. Depuis, les relations entre Pyongyang et Washington sont au point mort, en raison de désaccords sur l’allègement des sanctions américaines et l’avancement du programme nucléaire de Pyongyang.Kim Jong Un est aujourd’hui renforcé par le soutien de la Russie après l’envoi de soldats nord-coréens partis combattre aux côtés de Moscou face à l’Ukraine. Gi-Wook Shin, un expert de la Corée et professeur de sociologie à l’université Stanford, estime que Kim Jong Un cherche probablement à “maximiser son influence auprès de Trump”. “Cependant, une rencontre future reste possible, car Kim considère probablement Trump comme sa meilleure chance d’obtenir le type d’accord qu’il souhaite, y compris la reconnaissance en tant qu’État nucléaire”, a-t-il déclaré à l’AFP.bur-aue-oho-lgo-jug/pt