Test

Les marchés mondiaux chutent après les droits de douane massifs imposés par les Etats-Unis

Les actions et le dollar chutent jeudi au lendemain des annonces de Donald Trump d’imposer des droits de douanes massifs, amorçant un virage protectionniste de la première puissance économique du globe inédit depuis près d’un siècle.Les contrats à terme des trois principaux indices boursiers américains, qui reflètent les échanges avant l’ouverture, plongeaient: le S&P 500 chutait de 3,50% vers 11H55 GMT, le Nasdaq, indice à dominante technologique, dévissait de 4,01% et le Dow Jones abandonnait 2,87%. Eu Europe, la Bourse de Paris baissait fortement de 2,69%, Francfort de 2,27%, Milan de 2,35%, Zurich de 2,24 et Londres de 1,54%.Les regards sont aussi braqués sur le dollar: le billet vert dévissait de 2,13%, à 1,1089 dollar pour un euro. Une variation de cette ampleur sur la paire euro-dollar est rarement observée.”Les marchés anticipent un ralentissement marqué de la croissance américaine, ce qui fait baisser le dollar par rapport aux autres principales devises. En parallèle, les attentes de croissance en Europe se sont améliorées”, explique à l’AFP Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Sur le marché du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 4,78% à 71,37 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, dévissait de 5,10% à 68,05 dollars.Dans un long discours mercredi soir, le locataire de la Maison Blanche a annoncé une salve de droits de douane: 20% de taxes pour l’Union européenne, 34% pour la Chine 24% pour le Japon ou encore 31% pour la Suisse.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit aussi un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations sur le territoire américain ainsi que des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale par Donald Trump.”Nous devrons observer l’impact de ces tarifs sur les marges, la consommation, les taux et l’inflation pour juger de la profondeur de l’impact sur l’inflation et la croissance. Pour l’instant, une partie de l’incertitude demeure”, commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. “Les estimations historiques indiquent une hausse de l’inflation de 3% à court terme mais aussi un impact négatif de -1,5% sur la croissance mondiale dans les 18 prochains mois”, écrit l’économiste dans une note. Textile et électronique larguésLe principal indice de la Bourse vietnamienne a dévissé de 6,68%, plombé par la dégringolade des sous-traitants du textile ou de l’électronique, entraînant les entreprises de ces secteurs.A Wall Street, dans les échanges avant Bourse vers 11H55 GMT, les actions du géant de l’équipementier sportif Nike reculait de près de 10%, ce qui équivaudrait à une perte de 9 milliards de dollars de capitalisation boursière. La chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon chutait quant à elle de 12,36%.Parmi les entreprises concernées en Europe, Adidas abandonnait 9,59%, Puma de 11,42%, JD Sports cédait 4,76%.”Les composants des systèmes électriques commercialisés par les groupes sont essentiellement produits en Asie et ensuite exportés vers les Etats-Unis. Donc ils devront soit les faire repasser vers l’Europe, ce qui coute plus cher, soit subir les mêmes droits de douane que les pays asiatiques”, explique Philippe Cohen, gérant actions chez Kiplink.A la cote européenne, Schneider Electric abandonnait 5,30%, Legrand 6,87%, Siemens Energy 5,60% et ABB 5,31% par exemple.Le fret maritime en perte de vitesseFace à la perspective de ralentissement des échanges commerciaux mondiaux, le Freightos Baltic Index, un indice qui mesure le prix hebdomadaire du transport par conteneurs, a atteint cette semaine son plus bas prix depuis janvier 2024.A la cote, les valeurs du secteur du transport maritime chutaient également. L’armateur allemand Hapag-Lloyd abandonnait 7,31% à Francfort, A.P. Moller-Maersk 7,38% à Copenhague et Kuehne + Nagel 7,75% à Zurich.L’acheminement de marchandises par fret aérien suit aussi le mouvement. Les entreprises présentes sur ce segment sont en baisse: Air France perdait 4,81% et Lufthansa 3,33%.

Le dollar s’effondre après l’offensive douanière de Trump qui menace l’économie américaine

Le dollar a accéléré sa chute jeudi, perdant plus de 2,6% face à l’euro, au lendemain de la déclaration de guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre pour l’économie américaine — un tel mouvement de la monnaie unique n’avait plus été vu depuis 2015, selon l’agence Bloomberg.Vers 11H15 GMT (13H15 à Paris), le billet vert dévissait de 1,82% face à l’euro, à 1,1055 dollar, après être tombé à 1,1144 dollar, un plus bas depuis septembre 2024. La devise américaine chutait également de 1,13% contre la livre, à 1,3156 dollar, et tombait de 1,76% face à la monnaie nippone, à 146,65 yens pour un dollar.”L’affaiblissement du billet vert suggère que les investisseurs perçoivent un risque de croissance plus important que prévu pour les États-Unis, ce qui pourrait contraindre la Réserve fédérale (Fed) à baisser ses taux plus fortement qu’initialement prévu”, expose Ricardo Evangelista, d’ActivTrades.Or des taux d’intérêts plus faibles rendraient le dollar moins rémunérateur pour les investisseurs, et les pousserait à délaisser cette devise.Parallèlement, “les opérateurs anticipent une augmentation des mesures de relance budgétaire en Europe, ce qui apporte un soutien supplémentaire à la monnaie unique”, ajoute l’analyste.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes, tandis que les taux ont été fixés à 24% pour le Japon et 31% pour la Suisse.Particulièrement visés, les produits chinois feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par Washington.De quoi affecter la croissance de la Chine selon les analystes, ce qui explique que jeudi, le dollar gagnait 0,37% face au yuan offshore, à 7,2952 yuans pour un dollar.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane seront majorés le 9 avril.”Sans compensation budgétaire – ni baisses d’impôts, ni relance significative de la croissance, l’économie américaine absorbe le choc sans aucun amortisseur”, s’alarme Stephen Innes, analyste chez SPI AM.Cela, sans compter les éventuelles mesures de rétorsion des pays ciblés.”Que Trump réussisse ou non à délocaliser la production aux États-Unis, une telle démarche prendra du temps”, souligne de son côté Michael Pfister, de Commerzbank, et “entre-temps, les États-Unis devront importer des biens plus chers”.Mais la Fed abaissera probablement ses taux pour soutenir l’économie américaine, “considérant que l’impact des droits de douane sur l’inflation serait ponctuel et de courte durée, et qu’il serait partiellement compensé par un ralentissement économique marqué”, avance Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.L’or, valeur refuge, a atteint un nouveau record dans la nuit de mercredi à jeudi face aux inquiétudes sur l’économie mondiale, à 3.167,84 dollars l’once, et refluait légèrement jeudi.     Cours de jeudi   Cours de mercredi————————————–           11H15 GMT  21H00 GMTEUR/USD    1,1055     1,0853EUR/JPY    162,12     162,02EUR/CHF    0,9540     0,9570EUR/GBP    0,8403     0,8344USD/JPY    146,65     149,28USD/CHF    0,8629     0,8817GBP/USD    1,3156     1,3007

Droits de douane: le dollar accélère ses pertes, perd plus de 2,6% face à l’euro

Le dollar a accéléré sa chute jeudi, perdant plus de 2,6% face à l’euro, au lendemain de la déclaration de guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre pour l’économie américaine — un tel mouvement de la monnaie unique n’avait plus été vu depuis 2015, selon l’agence Bloomberg.Vers 10H25 GMT (12H25 à Paris), le billet vert dévissait de 2,08% face à l’euro, à 1,1085 dollar, après être tombé à 1,1144 dollar, un plus bas depuis septembre 2024. La devise américaine chutait également de 1,38% contre la livre, à 1,3189 dollar.

Droits de douane: Berlin appelle l’UE à montrer “ses muscles” à Washington, et à dialoguer

Le chancelier allemand Olaf Scholz et son ministre de l’Economie se sont montrés alarmistes jeudi sur les conséquences de la hausse des droits de douane décidée par Donald Trump, appelant l’Europe à montrer “ses muscles”, sans écarter l’option de taxer la tech américaine.Cette avalanche de droits de douane contre les partenaires commerciaux américains “constituent une attaque contre un ordre commercial qui a créé de la prospérité partout dans le monde”, a jugé le chancelier Olaf Scholz à la presse.Les Etats-Unis sont le premier débouché des exportations allemandes, un marché clé pour ses ventes de voitures, de machines ou de médicaments.Comme la Commission Européenne, Berlin se tient “à la disposition du gouvernement américain pour discuter et éviter une guerre commerciale”, a-t-il ajouté, et “nous devons montrer que nous avons des muscles solides”.Le vice-chancelier Robert Habeck a lui aussi appelé l’Europe à “augmenter énormément la pression” sur Washington et à ne pas jouer les “dégonflés”.Car il craint que les droits de douane “entraîne des pays dans la récession et cause des dommages considérables dans le monde entier”, aux Etats-Unis, en Europe ou en Asie, région fortement frappée par ces surtaxes qui vont entraîner “la destruction des moyens de subsistance”.En conférence de presse, le ministre de l’Economie et du Climat n’a pas écarté l’idée française d’une taxe européenne sur les géants américains de la tech.”Tout est sur la table”, a assuré le ministre à ce sujet, tout en appelant l’Europe à ne pas riposter comme une “tête brulée”.Il faudrait “faire attention à ne pas rendre plus cher les produits dont on a besoin soi-même et que l’on ne peut pas compenser par d’autres pays”, a-t-il souligné.Ces nouveaux droits de douane menacent d’affaiblir un peu plus la première puissance européenne, très dépendante de son modèle exportateur et essorée par deux années successives de récession.Les industriels allemands ont soutenu eux aussi la stratégie de la Commission européenne et réclamé une réaction “coordonnée” en cas d’échec des négociations, alors que les Etats-Unis sont la première destination des exportations allemandes.”Les raisons invoquées pour justifier cette escalade protectionniste sont incompréhensibles”, a déclaré jeudi la Fédération allemande de l’industrie (BDI) dans un communiqué. Les droits de douane “menacent nos entreprises exportatrices et mettent en péril la prospérité, la stabilité, l’emploi, l’innovation et les investissements dans le monde entier”, a-t-elle ajouté.

Les partenaires de Trump appellent au dialogue après une offensive commerciale massive

Les principaux partenaires des Etats-Unis appellent jeudi au dialogue, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui fait reculer les marchés mondiaux et craindre des conséquences lourdes pour l’économie mondiale.Pékin a dit jeudi “maintenir la communication” avec Washington sur le commerce et l’économie, tout en exhortant Washington à “annuler immédiatement” ses taxes douanières punitives et en promettant de riposter.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, assure qu’il n’est “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE est “prête à réagir”. Berlin pour sa part soutient l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington.Après avoir ouvert en forte baisse en réaction aux annonces tonitruantes de Donald Trump qui a présenté mercredi sa “déclaration d’indépendance économique”, les Bourses européennes reculaient un peu plus modérément dans la matinée: Francfort perdait 1,60%, Paris 2,00% et Londres 1,29%. Le dollar plonge face aux principales autres monnaies, cédant 2,6% face à l’euro, et l’or a atteint un nouveau sommet.”Il ne s’agit pas de mouvements de panique traditionnels, ce qui suggère que l’on s’attend toujours à ce que des accords puissent être conclus”, affirme dans une note Kathleen Brooks, analyste pour la société financière XTB.Plus tôt, Tokyo a perdu près de 3% en clôture, mais les indices chinois ont affiché des pertes plus modestes.- “Pillé, saccagé, violé” -“Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump mercredi, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé de 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations s’ajouteront à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.Malgré les appels au dialogue, la plupart des Etats critiquent vertement Trump.L’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral, a jugé le Japon, l’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”, et le Bangladesh, deuxième plus grand fabricant de vêtements au monde, le “coup de massue” à son industrie.La France, qui prévoit de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées, déplore une “immense difficulté” pour l’Europe, et se dit prête à “attaquer les services numériques” américains dans le cadre d’une réponse continentale.- “Déclaration de guerre” -Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américain.Pas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui sont entrées en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.

Italie: les producteurs de parmesan jugent les droits de douane américains “absurdes”

Les producteurs du célèbre fromage italien Parmigiano Reggiano ont qualifié jeudi les droits de douane américains d'”absurdes”, estimant que leur produit n’était pas en concurrence avec les parmesans américains.L’annonce par le président Donald Trump de droits de douane de 20% sur tous les produits de l’UE signifie que ceux imposés sur le parmesan italien passeront de 15 à 35%, a indiqué Nicola Bertinelli, chef du regroupement des producteurs, Consorzio Parmigiano Reggiano.”Imposer des droits sur un produit comme le nôtre ne fait qu’augmenter le prix pour les consommateurs américains, sans vraiment protéger les producteurs locaux. C’est un choix qui nuit à tout le monde”, a-t-il dit, cité dans un communiqué.Les Etats-Unis représentent le principal débouché avec 22,5% du total des exportations de parmesan. Mais le parmesan italien représente seulement 7% des parts de marché de ce type de fromage aux Etats-Unis, selon M. Bertinelli.Une hausse des prix du parmesan ne se traduira pas nécessairement par une baisse des ventes car le Parmigiano Reggiano est un produit premium pour lequel les consommateurs sont déjà disposés à payer plus du double du prix des parmesans locaux, a-t-il ajouté.”Nous ne sommes en aucun cas en concurrence avec les fromages locaux: ce sont des produits différents qui ont un positionnement, des normes de production, une qualité et des coûts différents: il est donc absurde de frapper un produit de niche comme le Parmigiano Reggiano pour protéger l’économie américaine”, a ajouté M. Bertinelli.En 2019, pendant le premier mandat de Trump, des droits de douane supplémentaires de 25% ont fait grimper les prix du Parmigiano Reggiano, mais ces droits ont été suspendus en 2021 et “n’ont pas créé de problèmes pour nous en termes de ventes”, a précisé M. Bertinelli.

Macron réunit jeudi les “représentants des filières impactées” par les droits de douane de Trump

Emmanuel Macron réunit à l’Elysée jeudi, à 16H00, “les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires annoncées par les États-Unis”, a fait savoir la présidence de la République.Le président américain, Donald Trump, a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane très lourds, de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux Etats-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’Union européenne.Selon la liste des invités obtenue par l’AFP, plusieurs représentants des secteurs les plus exportateurs seront représentés. Le Premier ministre, François Bayrou, et plusieurs ministres seront aussi présents.Pour l’aéronautique, qui représente un quart des exportations françaises vers les Etats-Unis, sera convié Guillaume Faury, le patron d’Airbus et président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).L’industrie et la chimie seront représentées par la patronne d’Eramet Christel Bories, Frédéric Sanchez de groupe Fives, Alexandre Saubot de l’organisation professionnelle France Industrie et le président de France Chimie Frédéric Gauchet.Pour l’agriculture et la viticulture, seront présents Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) et Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, sera représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).La pharmacie sera représentée par Emmanuelle Valentin de Sanofi France.Seront également conviés le directeur des Galeries Lafayette Nicolas Houzé, le secrétaire général du numéro un mondial du luxe LVMH Marc-Antoine Jamet et le délégué général de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) Emmanuel Guichard.Les organisations patronales seront également représentées, avec Patrick Martin du Medef, Patricia Barbizet de l’Association française des entreprises privées (Afep), Amir Reza-Tofighi de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et Frédéric Coirier du Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire (METI).fff-od-max/jbo/tes

La Bourse de Paris recule après les annonces de droits de douane massifs aux Etats-Unis

La Bourse de Paris baisse fortement jeudi au lendemain de l’offensive commerciale de Donald Trump qui a décidé d’imposer des droits de douane massifs sur les produits importés aux Etats-Unis.L’indice vedette de la place boursière française, le CAC 40, cédait 1,94% vers 09H40, soit 152,18 points, pour s’établir à 7.706,33 points et voyait trois quarts des valeurs qui le compose évoluer en terrain négatif.”Les investisseurs sont ébranlés par les mesures plus agressives qu’anticipé prises par Donald Trump dans son effort de remodeler le paysage économique mondial”, commente Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.Dans un long discours mercredi soir, le locataire de la Maison Blanche a annoncé une salve de droits de douane. Les marchandises de l’Union européenne prendront 20% de taxes, les taux sont de 24% pour les importations japonaises et de 31% pour la Suisse.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par Washington.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.La baisse des marchés boursiers “reflète la perception que ces (droits de douane) sont négatifs pour la croissance mondiale et les profits des entreprises”, notent les analystes de Saxo Bank.”Non seulement les entreprises américaines verront leurs coûts augmenter en raison des taxes douanières – ce qui augmentera l’inflation aux États-Unis – mais leurs revenus seront probablement également affectés par des mesures de représailles”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.A la cote parisienne, les valeurs du luxe, dominantes sur l’indice CAC 40, voyaient rouge. LVMH, leader mondial du secteur et première capitalisation boursière française, perdait 3,79% à 553,50 euros l’action, Hermès 3,34% à 2.343,00 euros et Kering 3,07% à 186,10 euros.Et alors qu’un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis sont liés à l’aéronautique, le secteur est en perte de vitesse sur la Bourse de Paris. Airbus cède 2,80% à 158,22 euros, Dassault Aviation 1,34% à 295,60 euros et Safran 3,15% à 236,70 euros.Les valeurs pharmaceutiques sont à l’inverse épargnées, la Maison Blanche ayant fait savoir dans la soirée mercredi que certaines catégories, dont les produits pharmaceutiques, n’étaient pas concernées par les nouveaux de droits de douanes annoncés mercredi.Sanofi grappillait 0,74% 101,14 euros, bioMerieux gagnait 1,62% à 119,00 euros, Eurofins 5,12% à 51,14 euros.

Droits de douane: l’UE envisage “d’attaquer” les services numériques américains

L’Union européenne, “prête à la guerre commerciale” avec les États-Unis, envisage dans sa riposte aux droits de douane annoncés par Donald Trump “d’attaquer les services numériques”, a indiqué jeudi la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.”Nous sommes à peu près sûr qu’effectivement nous allons avoir des effets récessifs sur la production”, a-t-elle ajouté sur RTL, s’inquiétant notamment de l’impact “marqué” sur la filière vins et spiritueux.Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’UE.Après la décision américaine, l’UE prépare une riposte en deux temps: “une première riposte qui sera efficiente à peu près à la mi avril, qui va correspondre à sa première attaque sur l’aluminium et l’acier”.”Et puis il y a un deuxième jeu de riposte qui sera probablement prêt à la fin du mois d’avril sur l’ensemble des produits et des services”, a ajouté Sophie Primas.Pour l’instant, cette deuxième riposte est en “cours de négociation entre les pays membres de l’Union européenne”.”Mais on va attaquer aussi les services. C’est par exemple les services numériques qui aujourd’hui ne sont pas taxés et qui pourraient l’être, les Gafam par exemple”, a souligné la porte-parole. La riposte pourrait aussi concerner “l’accès à nos marchés publics”, a-t-elle indiqué.”Nous avons aujourd’hui toute une batterie d’outils et nous sommes prêts à cette guerre commerciale”, a-t-elle assuré. Donald Trump “se prend pour le maître du monde (…) C’est une posture impérialiste qu’on avait un peu oubliée, mais qui revient avec grande force et grande détermination”, a-t-elle dénoncé.Dans l’immédiat, Emmanuel Macron va réunir à l’Élysée jeudi après-midi les représentants des filières impactées par les mesures tarifaires.”La première chose, c’est que nous fassions un bilan et prévisionnel de ce que seront les attaques et leurs effets sur l’ensemble des filières. Ensuite, nous regarderons comment nous pouvons soutenir nos industries de production”, a-t-elle dit.”On voit bien que tous les marchés d’exportation, notamment des vins et spiritueux, sont en train de se fermer. Il va falloir donc supporter notre production européenne”, a-t-elle jugé.De son côté, le Premier ministre François Bayrou a jugé que cette décision est une “immense difficulté” pour l’Europe et une “catastrophe” pour les Etats-Unis.A gauche, le socialiste Olivier Faure a également appelé l’UE à riposter.”Depuis le 20 janvier, Trump déroule. Parlons lui dans la seule langue qu’il connaisse, celle du rapport de force”, a-t-il réagi sur X. far/lum/jmt/eb