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Eric Coquerel (LFI) ira à Bercy pour consulter “le dossier fiscal de Bolloré”

Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, se rendra à Bercy pour consulter “le dossier fiscal de (Vincent) Bolloré”, et “comprendre” comment l’administration fiscale a accordé une énorme indulgence au groupe Vivendi il y a quelques années.Le député a fait cette annonce mardi soir sur X, après la parution le 26 mars d’un article du Canard Enchaîné évoquant un effacement de 320 millions d’euros de pénalités fiscales au profit de Vivendi, soit 40% de l’impôt dû.Après avoir été interpellé mardi lors des questions au gouvernement, “le ministre (de l’Economie Eric Lombard, NDLR) m’invite à aller consulter le dossier fiscal de Bolloré (…). Je prends l’invitation: j’irai à Bercy”, a écrit M. Coquerel.Il espère faire cette visite la semaine prochaine, a-t-il indiqué à l’AFP.Selon le Canard Enchaîné , Vivendi a été débouté le 12 mars par le Conseil d’Etat, instance administrative suprême, au terme d’un long combat avec le fisc, portant sur ses exercices 2008 à 2011. L’affaire concernait la classification faite par le groupe, dont Vincent Bolloré est entré au capital en 2012, de titres de la société américaine NBCU, filiale de General Electric (GE), obtenus lors de la cession à GE en 2004 de Vivendi Universal Entertainment.Estimant que Vivendi avait commis une “erreur délibérée” dans sa manière de classer comptablement ces titres, le fisc lui avait imposé un redressement de 2,4 milliards d’euros, indique l’arrêt du Conseil d’Etat, mais en renonçant aux pénalités imputables à cette erreur. “L’administration, a expliqué mardi Eric Lombard, envisageait à la fois de procéder à un redressement fiscal et d’appliquer des pénalités”. “Comme il est d’usage en pareil cas, une commission indépendante (la Commission nationale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires, NDLR) a été saisie et a suggéré qu’on n’applique ni le redressement ni la pénalité”, en décembre 2016. Mais “l’administration, en indépendance, a malgré tout procédé au redressement, qui a été contesté devant le Conseil d’Etat. L’administration a gagné, le redressement a été fait”, a constaté le ministre, affirmant qu’il n’y avait “aucune intervention de (ses) prédécesseurs sur ce dossier comme sur aucun dossier fiscal”.”Le dossier est évidemment à la disposition du président de la commission des Finances et du rapporteur général du budget”, Charles de Courson, avait ajouté le ministre.Contacté par l’AFP, Vivendi n’a pas souhaité commenter. Même si l’abandon des pénalités “n’est pas récent”, “ça m’intéresse de comprendre comment, à un moment donné, l’administration fiscale décide un tel dégrèvement, s’il faut un ministre pour prendre une décision qui concerne quand même plusieurs centaines de millions d’euros”, explique M. Coquerel, mettant cette somme “en parallèle” avec les coupes du gouvernement dans les dépenses publiques.Le parlementaire ne pourra évoquer publiquement ses trouvailles, mais reste libre “d’orienter des pistes de modifications à l’avenir”, a-t-il indiqué mercredi.Il avait procédé ainsi début 2023 avec un rapport de l’Inspection générale des Finances sur les sociétés d’autoroute.Les présidents et rapporteurs généraux des commissions des Finances sont autorisés à “évaluer toute question relative aux finances publiques”, par “toutes les investigations et auditions qu’ils jugent utiles”. 

Les Bourses européennes terminent en recul

Les marchés boursiers européens ont terminé en repli mercredi, avant l’annonce, attendue dans la soirée, des hausses massives de droits de douane aux Etats-Unis promises par Donald Trump, qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.Paris a perdu 0,22%, Francfort 0,66%, Londres 0,30% et Milan 0,27%.

Cacao: le prix d’achat aux planteurs ivoiriens relevé de 22,2%, nouveau record

Le prix d’achat du cacao aux planteurs de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a été relevé de 22,2%, à un montant record de 2.200 francs CFA (3,35 euros) le kilo, pour la récolte intermédiaire, après les niveaux historiques des cours mondiaux en 2024. La Côte d’Ivoire vend ses fèves de cacao par anticipation et le prix d’achat est fixé par l’Etat. Il est ainsi moins sensible aux fluctuations du marché – à la hausse comme à la baisse – que dans d’autres pays comme le Cameroun, producteur plus modeste, où le système est libéralisé.En septembre 2024, le prix d’achat pour la récolte principale avait été fixé à 1.800 francs CFA (2,7 euros), un montant déjà historique. En 2023, le prix était de 1.000 francs CFA (1,5 euro) le kilo. “Après analyse des composantes de la vente anticipée du cacao, le prix du kilogramme du cacao bien fermenté, bien grillé et bien séché a augmenté de 22,2% et est fixé à un prix record”, a annoncé le ministre de l’Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une cérémonie à Abidjan.”Je voudrais vous annoncer au nom du Président de la République que le kilogramme du cacao (…) est fixé à 2.200 francs CFA”, pour la récolte intermédiaire qui dure jusqu’à octobre, a-t-il ajouté.Par ailleurs le ministre Adjoumani a annoncé la mise en place effective de la couverture maladie universelle (CMU) pour les producteurs. Sur les 1.105.000 producteurs de cacao et de café recensés, 700.000 seront d’abord concernés par l’opération, car déjà inscrits auprès de l’Assurance maladie.A un peu plus de six mois de la prochaine présidentielle, Estelle Konan, porte-parole des producteurs a remercié le président Ouattara et s’est dite “soulagée” par ces annonces. Elle a toutefois pointé des problèmes qui ne sont “pas résolus”, sans donner davantage de détails. Les cours mondiaux du cacao ont flambé sur un an, dépassant en début d’année 2024 les 10.000 dollars la tonne, à New York. A Londres, le cours pour livraison en septembre 2024 a augmenté d’environ 170% sur un an. Ces cours sont très dépendants de la production de la Côte d’Ivoire et de son voisin le Ghana et les intempéries en 2024 avaient fait peser des craintes sur les récoltes poussant les cours à la hausse. Les prix ont atteint de tels sommets que la demande a été freinée. Et avec de meilleures perspectives de productions à venir, les cours ont légèrement reflué ces dernières semaines autour de 8.000 dollars la tonne à New York.Le cacao ivoirien représente 45% de la production mondiale (soit plus de 2 millions de tonnes) et compte pour 14% du PIB de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Wall Street ouvre en nette baisse avant les droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, nerveuse et paralysée par l’attente de nouveaux droits de douane américains qui pourraient avoir un gros impact sur l’économie mondiale.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,25%, l’indice Nasdaq perdait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,24%.Les nouvelles taxes doivent être détaillées mercredi à 16H00 heure locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche, juste après la fermeture de la Bourse de New York.”C’est l’une des situations les plus incertaines dont je puisse me souvenir”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Actuellement, il y a une paralysie du marché car personne ne sait ce qu’il va arriver, et il y a aussi une paralysie des entreprises (…) du point de vue du marché, cela se reflète sous la forme d’incertitudes et de volatilité”, ajoute l’analyste.La place américaine est suspendue mercredi aux annonces très attendues de Donald Trump, qui doit faire passer sa guerre commerciale à l’étape supérieure avec de nouveaux droits de douane contre les partenaires commerciaux des États-Unis.Le choix de l’heure des annonces n’est pas un hasard selon M. Sosnick. Donald Trump “est entouré de personnes qui comprennent très bien (le fonctionnement) des marchés, dont “les ministres des Finances et du Commerce”, explique l’analyste.”Ils ont probablement pensé qu’il valait mieux en parler après la clôture plutôt que dans la dernière heure de la (séance)”, ajoute-t-il.L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse ces derniers jours. Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Des droits de douane taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises? Des secteurs seront-ils ciblés plus que d’autres?L’impact sur l’économie mondiale pourrait dans tous les cas être phénoménal. En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.”Dans cette situation, il y a tellement d’éléments en jeu. Le marché ne sait pas vraiment pas ce qu’il en est. (…) La seule chose qu’il sait, c’est qu’une certaine forme de droits de douane sera probablement mise en Å“uvre ce soir”, constate M. Sosnick.Face aux incertitudes, le marché obligataire continuait de jouer son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait encore, à 4,14% contre 4,17% à la clôture la veille.Côté indicateurs, le marché n’a que peu réagi à l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, qui a montré que les entreprises privées aux Etats-Unis ont créé plus d’emplois en mars qu’attendu par les analystes.Le mois dernier, 155.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, d’après cette enquête, alors que les analystes en attendaient plutôt 120.000, selon le consensus publié par MarketWatch.”En une phrase: les données d’ADP distraient plus qu’elles n’informent”, a souligné dans une note Oliver Allen, de Pantheon Macroeconomics.Ailleurs, à la cote, l’action du pionnier des véhicules électriques Tesla a chuté de plus de 6% dès l’ouverture, lestée par des ventes mondiales en net recul au premier trimestre, et bien inférieures aux prévisions des analystes.Vers 13H50 GMT, le cours de l’entreprise se reprenait quelque peu (-2,37%).L’action de Trump Media & Technology, très volatile, chutait de 7,74% après l’annonce que le trust où sont placés les actifs du président, géré par son fils, va vendre pour environ 2,3 milliards de dollars d’actions.Le groupe de médias Newsmax, propriétaire de l’une des chaînes préférées de la droite ultraconservatrice américaine et également très volatil, chutait d’environ 47%, à environ 123 dollars, après avoir affolé les compteurs pour ses deux premiers jours de cotation à Wall Street, et restait très au dessus des dix dollars de son cours d’introduction lundi.

Soupçons d’abus de biens sociaux: l’homme d’affaires Michel Ohayon et d’ex-subordonnés en garde à vue

Des mouvements de fonds suspects alimentant des interrogations sur ses faillites en cascade d’enseignes commerciales prestigieuses: Michel Ohayon et au moins quatre ex-subordonnés sont en garde à vue mercredi à Paris dans une information judiciaire sur des soupçons d’abus de bien social et de banqueroute.L’homme d’affaires bordelais avait bâti un empire commercial, fragilisé dès septembre 2022 par la liquidation, à Lille, de Camaïeu (2.600 salariés).Il avait dû céder Gap France et Go Sport, placées en redressement judiciaire peu après. Sa holding, la Financière immobilière bordelaise (FIB), était dès 2023 en cessation de paiements, avec 500 millions d’euros de passif.Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP qu’outre Michel Ohayon, sont en garde à vue Wilhelm Hubner, ex-dirigeant de la filiale distribution, Hermione People & Brands (HPB) ; Samuel Alimi, ex-vice-président de cette filiale ; Charles-David Ohayon, fils de Michel et ex-dirigeant de certaines filiales, et enfin Jonathan Szejner, qui avait succédé à M. Hubner.L’avocat de Michel Ohayon, Me Olivier Pardo, n’a pas souhaité commenter et a indiqué “réserver toute action en justice en raison des fuites dans la presse”.Sollicité, l’avocat de Wilhelm Hubner n’a pas répondu à l’AFP, tandis que celle de Samuel Alimi n’a pas souhaité commenter.Le parquet de Paris et de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a “confirmé que des personnes sont entendues en garde à vue ce mercredi, sur commission rogatoire” de la juge d’instruction chargée de l’information judiciaire ouverte le 19 avril 2023 pour abus de biens sociaux, banqueroute, escroquerie aggravée, blanchiment en bande organisée.Les parquets de Lille, Grenoble et Bordeaux s’étaient dessaisis au profit de la Junalco des signalements, notamment en provenance de commissaires au compte, et plaintes reçus à la fin de 2022 et début 2023 sur des soupçons de détournements commis au préjudice des enseignes de Gap, Camaïeu, Go Sport et Campus Academy.Selon une source proche du dossier, les soupçons d’abus de biens sociaux et de banqueroute sont au coeur de l’enquête des juges d’instruction parisiens, avec en toile de fond la question de savoir si ces faits ont permis un enrichissement illicite de Michel Ohayon.Plus de 300 ex-salariés de Camaïeu ont assigné il y a quelques semaines quatre sociétés de la galaxie Ohayon, dont la FIB et HPB, dans le cadre d’une action en responsabilité civile.L’assignation, qu’a pu consulter l’AFP, dénonce “le financement de prestations ou de missions en tout genre octroyé à d’autres sociétés du groupe, en rien justifié” et qui “a clairement servi à favoriser d’autres sociétés du groupe, au détriment de (Camaïeu)”, entraînant sa faillite.Dans le cadre de l’information judiciaire, des perquisitions ont été menées en février 2024, notamment aux bureaux et au domicile parisien de Michel Ohayon, avaient indiqué des sources proches du dossier.A Grenoble, l’une des enquêtes initiales concernait un possible abus de bien social au préjudice de Go Sport, et avait pour origine un signalement des commissaires aux comptes.Libération avait indiqué que les enquêteurs s’intéressaient à deux “ponctions” suspectes sur la trésorerie de Go Sport, totalisant plus de 50 millions d’euros, alors que l’entreprise avait bénéficié de deux prêts garantis par l’Etat, d’un montant de 55 millions d’euros, pour l’aider à surmonter ses difficultés au moment de la crise Covid.- Accumulation d’ennuis -Ces dernières années, les ennuis s’accumulent pour Michel Ohayon. La FIB a été placée en février 2023 en redressement judiciaire, à sa demande, par le tribunal de commerce de Bordeaux.C’est avec cette société que ce fils de marchand de tissus, arrivé en Gironde enfant depuis le Maroc, a bâti un vaste empire commercial et immobilier à partir des années 1980.Outre Camaïeu, Gap France et Go Sport, son royaume a aussi pu comprendre, entre autres, l’enseigne de jouets La Grande Récré (repris par le concurrent JouéClub), les cafés Legal (cédés et en liquidation judiciaire) et plusieurs palaces. Les trois filiales de la FIB propriétaires de ces établissements avaient été placées en redressement début 2023, assignées devant le tribunal de commerce de Bordeaux par leur principal créancier, Bank of China, faute d’avoir remboursé plus de 200 millions d’euros d’emprunts.Elles ont été sorties du redressement judiciaire en mars 2024.Le même mois, le tribunal de commerce de Bordeaux a homologué le plan de sauvegarde présenté par M. Ohayon pour la vingtaine de magasins Galerie Lafayette qu’il détient en province.gd-mk-jpa-kau/mat/vmt

Wall Street ouvre en nette baisse avant les droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, nerveuse en ce “jour de la libération” lors duquel Donald Trump est censé inaugurer de nouveaux droits de douane américains qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,80%, l’indice Nasdaq perdait 1,43% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,06%.

“Le jour de la libération”: Trump prêt à lancer une bataille commerciale mondiale

Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales avec de nouveaux droits de douane censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.”C’est le jour de la libération en Amérique”, a lancé le président américain mercredi sur son réseau Truth Social, en faisant référence à son projet promis pendant sa campagne électorale, dont la teneur autant que l’ampleur restent mystérieuses.Les nouvelles taxes doivent être détaillées mercredi à 16H00 heure locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche. Juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.Mercredi, les marchés boursiers mondiaux retenaient d’ailleurs leur souffle avant les annonces du président américain. A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en petite hausse de 0,28%. La Bourse de Séoul a, elle, lâché 0,62%.L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse ces derniers jours. Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Des droits de douane taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises?Ou opteront-ils pour un prélèvement plus modéré concentré sur un groupe restreint d’Etats, hypothèse révélée par le Wall Street Journal?L’impact sur l’économie mondiale pourrait dans tous les cas être phénoménal. En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.”Ca ne sera pas bon pour l’économie mondiale, ça ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent. Cela va perturber le monde du commerce tel que nous le connaissons”, a souligné la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, sur la radio irlandaise Newstalk, mercredi.- “Très gentil” -Le président républicain de 78 ans a semé le doute en assurant lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Lesquels tentent de se préparer en mêlant discours de fermeté, ouverture au dialogue et gestes d’apaisement.Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a ainsi dit que son pays serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.Le Premier ministre britannique Keir Starmer a, lui, affirmé mercredi que Londres se tenait préparé “à adopter une approche sereine et pragmatique”.”Nos décisions seront toujours guidées par notre intérêt national, et c’est pourquoi nous nous sommes préparés à toutes les éventualités et n’exclurons aucune éventualité”, a-t-il fait valoir devant les députés.De son côté, l’Union européenne ripostera aux nouveaux droits de douane “avant la fin du mois d’avril”, a indiqué au même moment la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas, évoquant deux vagues de réponses de la part de l’UE dans les prochaines semaines.Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.D’autres grands exportateurs tentent de forger des alliances afin de peser face à Washington. Pékin, Tokyo et Séoul veulent par exemple “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. – Baguette magique -Politiquement, le président américain ne peut se permettre une reculade complète. Le milliardaire a en effet vendu les droits de douane – en anglais “tariffs”, “le plus beau mot du dictionnaire” selon lui – comme une baguette magique capable de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici balayé les risques d’inflation et de déroute boursière pointés du doigt par des économistes.Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, sur une partie des marchandises en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.Dès mardi, le gouvernement mexicain a abaissé sa prévision de croissance pour 2025, invoquant les incertitudes liées aux “tensions commerciales” avec son principal partenaire économique. Le PIB mexicain est attendu dans une fourchette de 1,5% à 2,3%, contre 2% à 3% précédemment.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

Au Nigeria, le président remplace les dirigeants de la compagnie pétrolière nationale

Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a limogé l’ensemble des dirigeants de la compagnie pétrolière nationale, la NNPC, a annoncé l’un de ses porte-parole mercredi, alors que le pays, premier producteur de pétrole du continent africain, fait face à une baisse de sa production de brut depuis plusieurs années.Mele Kyari, directeur général de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) Limited, ainsi que le président de la société, Pius Akinyelure, un proche allié de M. Tinubu, ont été remerciés. M. Kyari a été immédiatement remplacé par Bayo Ojulari, ancien directeur général de la filiale nigériane du géant pétrolier et gazier britannique Shell.”La restructuration du conseil d’administration (de la NNPC, NDLR) est cruciale pour améliorer l’efficacité opérationnelle, rétablir la confiance des investisseurs, stimuler le contenu local, favoriser la croissance économique et faire progresser la commercialisation et la diversification du gaz”, a déclaré mercredi le conseiller en communication de M. Tinubu, Bayo Onanuga.La NNPC fait l’objet depuis longtemps d’allégations de corruption, d’ingérence politique et de mauvaise gestion.La production de pétrole nigériane a baissé ces dernières années, tombant en 2023 à moins d’un million de barils par jour, loin des 2 millions souhaités par le gouvernement d’ici 2027. La compagnie pétrolière d’État est censée contribuer à hauteur d’au moins 10% de la production quotidienne du pays d’ici 2027. “Le président Tinubu s’attend à ce que le nouveau conseil d’administration fasse passer la part de la NNPC dans la production de pétrole brut à 200.000 barils (par jour, NDLR) d’ici 2027 et à 500.000 barils (par jour) d’ici 2030”, a précisé M. Onanuga.Une source au sein de la présidence a indiqué à l’AFP, sous requête d’anonymat, que M. Tinubu était préoccupé par la “crise de confiance” entre la compagnie nationale et les acteurs privés du secteur pétrolier. Mais une autre source proche de la présidence a insisté sur le fait que ces remplacements à la tête de la compagnie ne constituaient pas une sanction contre l’ancien conseil d’administration. Le chef de l’Etat “veut ouvrir un nouveau chapitre de la vie de l’entreprise”, a ajouté cette source.- Limogeages “attendus” -Selon l’économiste Kelvin Emmanuel, ces limogeages étaient “attendus depuis longtemps”, car le géant pétrolier a “largement sous-performé” sous la direction du conseil d’administration sortant.En août, la NNPC avait publié un bénéfice annuel record de 3.300 milliards de nairas (environ 2 milliards de dollars) pour 2023, mais elle avait signalé quelques semaines plus tard que “les difficultés financières avaient exercé une pression considérable sur l’entreprise”.  “L’échec de NNPC a une incidence directe sur les difficultés économiques du Nigeria”, a souligné M. Emmanuel.A son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Tinubu a engagé des réformes structurelles – telles que la fin des subventions sur l’essence et la libéralisation de la monnaie nationale – afin d’attirer les investissements étrangers.Mais les effets immédiats ont été une inflation au-dessus de 30% en 2024 et un effondrement du naira, plongeant le pays dans sa pire crise économique depuis trois décennies.”Cette décision soudaine, le moment choisi pour l’annonce… pourraient effrayer un peu les investisseurs”, a estimé auprès de l’AFP Ikemesit Effiong, du cabinet de conseil en risques SBM Intelligence, basé à Lagos, la capitale économique du Nigeria.- Divisions politico-ethniques -M. Ojulari, tout nouveau directeur général de la NNPC, a récemment dirigé le consortium Renaissance composé de Petrolin, de l’homme d’affaires béninois-gabonais Samuel Dossou-Aworet ainsi que de quatre compagnies pétrolières nigérianes, pour acquérir les actifs onshore de Shell au Nigeria.Même s’ils ne sont pas originaires de la même région du Nigeria, MM. Tinubu et Ojulari sont tous deux des musulmans de l’ethnie yoruba. La nomination de M. Ojulari pourrait provoquer une réaction de l’opposition, qui a déjà accusé le président Tinubu de poursuivre un programme ethnique en vue de renforcer ses chances de réélection.Le Nigeria est divisé en deux parties: le sud, à majorité chrétienne, et le nord, à majorité musulmane.  Selon M. Effiong, la nomination de M. Ojulari “va provoquer des réactions, en particulier de la part des politiciens du nord” principalement issus de l’ethnie haoussa.

Mort de Jean-Yves Haberer, qui a mené le Crédit Lyonnais à la quasi-faillite

Un parcours académique et professionnel brillant, jusqu’à la chute: Jean-Yves Haberer, mort lundi à 92 ans, a été un grand commis de l’Etat avant de prendre les rênes du Crédit Lyonnais à la fin des années 1980 et de le mener à la quasi-faillite.Patron du Crédit Lyonnais de 1988 à 1993, Jean-Yves Haberer a lancé le groupe –public, à l’époque– dans une politique de forte expansion européenne, avec des conséquences funestes.Il avait été condamné en février 2005 à 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour présentation de comptes inexacts, diffusion de fausses informations, destinées à dissimuler l’ampleur abyssale du déficit de l’établissement.Son décès a été annoncé par la famille dans le carnet du Figaro de mercrediNé le 17 décembre 1932 à Mazagan (El Jadida) au Maroc, Jean-Yves Haberer affiche un parcours académique et professionnel sans faute: Sciences Po Paris, ENA (dans la promotion de Jacques Chirac), puis Inspection des Finances. Il côtoie la politique, comme directeur de cabinet de Michel Debré, successivement ministre de l’Economie et des Finances, des Affaires étrangères et de la Défense, entre 1966 et 1969. En 1978, il accède à la tête du sanctuaire de l’administration des finances, le Trésor.Jean-Yves Haberer quitte les arcanes des cabinets ministériels et du Trésor pour un nouveau monde: celui de la banque d’affaires. Nommé président de Paribas en 1982, sur proposition du ministre de l’Economie de l’époque, Jacques Delors, il garde cette fonction quatre ans. En 1986, avec le retour de la droite au gouvernement et la privatisation de Paribas, M. Haberer est “remercié”.En 1988, le retour des socialistes aux affaires sera aussi celui de Jean-Yves Haberer, nommé président du Crédit Lyonnais par le nouveau ministre de l’Economie Pierre Bérégovoy.- “Crazy Lyonnais” -Jean-Yves Haberer lance alors le Crédit Lyonnais dans une politique de forte expansion. Son objectif: réaliser une banque à “l’allemande”, sur le modèle de la Deutsche Bank, en multipliant les prises de participation au capital des entreprises clientes pour faciliter leur développement.Entre 1988 et 1993, le Crédit Lyonnais multiplie ses participations par cinq. Dans le secteur public, il entre notamment au capital de Framatome, Usinor-Sacilor, Rhône-Poulenc, l’Aérospatiale. Certains dénoncent alors “le bras financier de Bercy”, “la banque à qui le pouvoir dit de dire oui” (allusion au slogan publicitaire de la banque à l’époque: “le pouvoir de dire oui”).Dans le privé, il soutient Bolloré, Lyonnaise de Eaux-Dumez, Bouygues, le Club Méditerranée, Hachette, Thomson-CSF-Finance, Pinault etc. Mais la situation économique se dégrade et des opérations en France comme à l’étranger creusent les comptes de la banque: Pelège, Adidas, Maxwell, Olympia and York, Fiorini etc.Surnommée par les Américains “Crazy Lyonnais”, la banque se retrouve empêtrée dans le marasme immobilier –elle est beaucoup plus engagée que les autres sur ce secteur– tout en devant faire face aux conséquences des erreurs de sa filiale néerlandaise, devenue propriétaire de la Metro Goldwyn Mayer (MGM).En 1993, le Crédit lyonnais est l’une des trois grandes banques françaises mais est en quasi-faillite. M. Haberer cède son poste et part au Crédit national, qu’il doit quitter cinq mois plus tard, sa réputation ternie par les déboires du Crédit Lyonnais.Après deux plans de sauvetage, la création d’une structure de défaisance (baptisée CDR, qui regroupe les actifs en difficulté), des ennuis judiciaires aux Etats-Unis ou avec Bernard Tapie, des recapitalisations, le Lyonnais est privatisé en 1999 puis vendu au Crédit agricole en 2003.En 2005, le Crédit Lyonnais, devenu un simple réseau de détail, change son nom en LCL. Au final, ses déboires auront coûté plus de 8 milliards d’euros, à la charge du contribuable.Après son départ, Jean-Yves Haberer avait reconnu des “erreurs”, tout en se qualifiant de “bouc émissaire”, soumis à des “persécutions politiques et médiatiques”.fmp/jbo/rhl