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Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, continuant à prendre de l’avance sur les marchés américains, les investisseurs restant toutefois à l’affût des évolutions de politique commerciale décidées par le président américain Donald Trump.La Bourse de Paris s’est octroyée 1,08%, Francfort a gagné 1,13%, Milan 1,06% et Londres 0,30%.

“On croule sous le travail”: journée de grève à la Société Générale

“Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: au siège de la Défense comme dans plusieurs villes de France, la banque Société Générale fait face à un mouvement de grève mardi à l’appel des syndicats, pour la première fois depuis l’arrivée de son patron Slawomir Krupa en 2023.Mécontents des négociations sur les salaires, l’ensemble des syndicats du groupe ont appelé à la grève, chose rare dans le secteur bancaire.Une cinquantaine de salariés étaient réunis dans la matinée devant le siège de Société Générale à La Défense, près de Paris.”Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: les manifestants ont placardé autour de l’entrée du bâtiment des affiches visant le directeur général de la banque. L’intersyndicale a lancé ce mouvement après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) fin 2024, qui a été “la goutte d’eau”, explique à l’AFP Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège.- “Enveloppe” de la direction -Le syndicaliste dénonce “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”.À Lille, 60 personnes environ ont manifesté devant le siège régional, brandissant des pancartes “Krupa ça va pas, on traite pas les salariés comme ça” ou “SG en colère, y en a marre de la galère”. Benoit Szatkowski, élu CFDT, dénonce “des économies à tous les étages sur le dos des salariés”. Pour Olivier Riccelli, salarié syndiqué CGT, “quand les banquiers commencent à descendre dans la rue, il faut peut-être y voir un message de ras-le-bol”. Les syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC) dénoncent la politique de rémunération du groupe, pas à la “hauteur des efforts engagés”, et les “freins à la mobilité”, ainsi que des “conditions de travail toujours détériorées” au fil des “plans de restructuration successifs”. La direction se dit elle attachée au dialogue avec ses partenaires sociaux. Malgré l’absence d’accord sur les NAO, elle “compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (…) au travers de différentes mesures collectives et individuelles”, plus que le “niveau de l’inflation prévu” cette année. Cela représenterait “près de 353 millions d’euros”, précise l’entreprise. – “Une pression terrible” -Mais, outre les revendications salariales, “de nombreux salariés ne reconnaissent plus le groupe dans lequel ils ont travaillé” et “attendent d’être entendus, reconnus et associés aux transformations en cours”, explique Jean-Benoît Robitaillie. “Moi, ce que j’adore dans mon métier, c’est pouvoir accompagner les clients (…) Et aujourd’hui, on n’a plus du tout cette notion-là parce qu’on nous demande de travailler à la chaîne”, regrette auprès de l’AFP une employée d’agence sous couvert d’anonymat, présent à la manifestation lilloise. “Comment on fait pour satisfaire les clients quand on croule sous le travail ?”, confirme une salariée devant le siège parisien souhaitant rester anonyme. “Ça entraîne une pression terrible et un mal-être pour les employés”. “La crainte dans l’avenir et la difficulté à se projeter gagne toutes les strates de l’entreprise, même au siège, et plus seulement dans les agences qui sont en première ligne”, explique à l’AFP Jean-Marc, salarié depuis 20 ans qui ne souhaite pas donner son nom, également présent à La Défense. La fusion en 2023 des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s’accompagne de 3.700 suppressions de postes en agences, toujours en cours, et d’environ 950 suppressions dans les fonctions centrales.”Ça a été très compliqué, notamment dans notre région, puisqu’on avait beaucoup de salariés Crédit du Nord à former”, souligne Ludivine Perreaut, déléguée CGT, dans la manifestation lilloise. Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l’impact est particulièrement fort sur l’emploi.Il a indiqué le 11 mars au quotidien britannique The Financial Times que “rien n’était sacré” dans son travail pour réduire les coûts.Le groupe emploie environ 119.000 personnes dans le monde, dont 56.000 en France.etr-pim-las-jco/abb/ib

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un “double signal”, a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.”La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions” liées à la géopolitique et à “l’inertie des pouvoirs publics”. Mais aussi la “responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau”, après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le traditionnel discours de clôture, prononcé par le ou la ministre de l’Agriculture (Annie Genevard cette année), qui n’assiste par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

Wall Street sans grand entrain, entre politique commerciale et confiance des consommateurs

La Bourse de New York évolue en légère hausse mardi, retenue par une confiance des consommateurs en berne, et évaluant les derniers propos Donald Trump concernant la guerre commerciale qu’il a lancée contre les partenaires de Washington.Vers 14H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,07%, l’indice Nasdaq 0,22% et l’indice élargi S&P 500 0,19%.La confiance des consommateurs s’est encore fortement contractée en mars aux Etats-Unis, en dessous des attentes des analystes, selon un indice publié mardi pointant que les sondés voient désormais l’avenir de manière “particulièrement morose”.Un indice évaluant cette confiance, de l’association professionnelle Conference Board, a perdu 7,2 points en un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un moindre recul, autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Autre donnée publiée quelques dizaines de minutes après l’ouverture de Wall Street, les ventes de logements neufs ont progressé au mois de février aux Etats-Unis et quasiment en ligne avec les attentes des marchés, avec un prix de vente qui a en revanche reculé par rapport au mois précédent, selon les données du département du Commerce.En février, 676.000 maisons et appartements neufs ont été vendus, en rythme annualisé – un chiffre mensuel projeté sur un an à ce rythme de vente -, en légère augmentation comparé aux 664.000 ventes enregistrées un mois plutôt, dont les données ont été révisées à la hausse.Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, l’absence de grand changement de dynamique de la place américaine à la suite de ces publications réside dans le fait que le marché reste surtout “à la merci des gros titres”, notamment en ce qui concerne les droits de douane.Des informations de presse publiées ce weekend affirment que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seront davantage ciblés qu’initialement escomptés. Lundi, face à la presse, le président américain a dit qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Il a par ailleurs annoncé le même jour que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.De plus, “le marché est très survendu” et “nous arrivons à la fin du mois, à la fin du trimestre”, ce qui peut tirer Wall Street dans le positif, relève auprès de l’AFP Adam Sarhan.Dans ce contexte, vers 14H15 GMT sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait légèrement à 4,32% contre 4,34% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le pionnier des véhicules électriques Tesla reculait (-1,55%) alors que ses ventes ont plongé en Europe depuis le début de l’année, sur fond de fronde de certains consommateurs contre son patron Elon Musk, devenu  proche allié de Donald Trump, mais aussi d’un vieillissement de sa gamme.Trump Media, le groupe de médias du président américain, bondissait (+8,05%) après l’annonce d’un accord avec la plateforme Crypto.com pour lancer des ETF (fonds répliquant la performance d’un panier de titres) et d’autres produits financiers.La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare était recherchée (+4,16%) après un double relèvement de la recommandation d’achat des analystes de Bank of America.Le groupe agroalimentaire McCormick (-1,14%), connu pour ses épices notamment sous la marque Ducros, était sanctionné pour des résultats au premier trimestre globalement en deçà des attentes, avec un bénéfice net rapporté par action de 60 cents alors que les analystes tablaient sur 64 cents.

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.

Wall Street soulagée par les perspectives d’une politique commerciale assouplie

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, portée par la possibilité que les droits de douane que Donald Trump veut imposer à partir du 2 avril aux partenaires commerciaux des Etats-Unis soient moins importants qu’annoncé.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,16%, l’indice Nasdaq 0,11% et l’indice élargi S&P 500 0,13%.

“On croule sous le travail” : journée de grève à la Société Générale

“Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: au siège de la Défense comme dans plusieurs villes de France, la banque Société Générale faisait face à un mouvement de grève mardi à l’appel des syndicats, pour la première fois depuis l’arrivée de son patron Slawomir Krupa en 2023.Mécontents des négociations sur les salaires, l’ensemble des syndicats du groupe ont appelé à la grève, chose rare dans le secteur bancaire.Une cinquantaine de salariés étaient réunis dans la matinée devant le siège de Société Générale à La Défense, près de Paris. “Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: les manifestants ont placardé de part et d’autres de l’entrée du bâtiment des affiches visant le directeur général de la banque. L’intersyndicale a lancé ce mouvement après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) fin 2024, qui a été “la goutte d’eau”, explique à l’AFP Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège.Le syndicaliste dénonce “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”. Pour la première fois depuis 2020, les représentants du personnel ont boycotté la dernière réunion sur les NAO et refusé de signer l’accord. La direction étant “restée sourde à nos demandes”, elle nous “contraint au rapport de force”, indiquaient les syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC), dans leur appel le 6 mars. Ils dénoncent la politique de rémunération du groupe, pas à la “hauteur des efforts engagés”, et les “freins à la mobilité”, ainsi que des “conditions de travail toujours détériorées” au fil des “plans de restructuration successifs”. La direction se dit de son côté attachée au dialogue avec ses partenaires sociaux. Malgré l’absence d’accord sur les NAO, elle “compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (…) au travers de différentes mesures collectives et individuelles”, plus que le “niveau de l’inflation prévu” cette année. Cela représenterait “près de 353 millions d’euros (..) redistribués aux salariés dans le cadre de l’actionnariat salarié et de la rémunération financière”, précise l’entreprise. – “Une pression terrible” -Mais, outre les revendications salariales, “de nombreux salariés ne reconnaissent plus le groupe dans lequel ils ont travaillé” et “attendent d’être entendus, reconnus et associés aux transformations en cours”, explique Jean-Benoît Robitaillie. “La crainte dans l’avenir et la difficulté à se projeter gagne toutes les strates de l’entreprise, même au siège, et plus seulement dans les agences qui sont en première ligne”, renchérit pour l’AFP Jean-Marc, salarié depuis 20 ans qui ne souhaite pas donner son nom et qui était également à La Défense. La fusion en 2023 des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s’accompagne de 3.700 suppressions de postes en agences, toujours en cours, et d’environ 950 suppressions dans les fonctions centrales.”On est face à un système pas très humain”, regrette pour l’AFP une autre salariée présente devant le siège, passée par le Crédit du Nord puis la Société Générale, qui souhaite rester anonyme. “Les agences sont en sous-effectif, comment on fait pour satisfaire les clients quand on croule sous le travail ?, s’interroge-t-elle. Ça entraîne une pression terrible et un mal-être pour les employés”. “On ne veut pas seulement remplir des objectifs mais aussi satisfaire les clients, et c’est de plus en plus difficile”, insiste cette salariée.Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l’impact est particulièrement fort sur l’emploi.Il a indiqué le 11 mars au quotidien britannique The Financial Times que “rien n’était sacré” dans son travail pour réduire les coûts dans le groupe.

Les ventes de Tesla divisées par deux en Europe

Les ventes de Tesla ont plongé en Europe depuis le début de l’année, sur fond de fronde de certains consommateurs contre son patron Elon Musk, devenu  proche allié de Donald Trump, mais aussi d’un vieillissement de sa gamme.Les immatriculations de Tesla ont baissé de 49% sur un an aux mois de janvier et février dans l’Union européenne (UE), retombant à 19.046 véhicules et 1,1% de part de marché, selon les chiffres publiés mardi par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).Les immatriculations de véhicules à moteur électriques, la spécialité de la marque américaine, ont pourtant progressé dans l’ensemble de 28,4% sur la même période dans l’UE, à 255.489 véhicules et 15,2% du marché.Sur le seul mois de février, les ventes ont reculé de 47,1% pour Tesla mais avec une part de marché en légère amélioration à 1,4%, soit plus ou moins le niveau de Jeep, et moins que le chinois SAIC, avec ses hybrides et électriques vendues sous marque MG.Les ventes de la marque d’Elon Musk sont freinées par ses prises de position aux côtés du président américain Donald Trump depuis la fin de l’année 2024. “Beaucoup de gens ne sont pas alignés avec ses positions”, a commenté à l’AFP Matthieu Noël, analyste chez Roland Berger. Mais il est encore difficile de dire à ce stade si “ça a un vrai impact sur la marque ou si c’est temporaire”.Les appels au boycott se sont multipliés en Amérique du Nord et en Europe, ainsi que le vandalisme contre les voitures et concessions Tesla.De manière plus classique, la marque affronte avec sa gamme vieillissante une rafale de nouveaux modèles électriques de ses concurrents, européens comme asiatiques.Tesla, qui a participé à créer le marché de la voiture électrique, “ne se positionne plus avec les meilleurs produits”, souligne M. Noël.Le coup de jeune apporté aux Model 3 et Model Y, ses best-sellers, donne “l’impression qu’on est toujours sur le même véhicule”, selon lui.Des problèmes de fiabilité et le rappel massif du Cybertruck, un énorme SUV pourtant non vendu en Europe, ont aussi pu jouer, selon l’analyste. – Prix des occasions -La réputation de Tesla baisse aussi sur le marché des voitures d’occasion, où elle dominait la catégorie balbutiante des modèles électriques. Mais les propriétaires de Tesla ne se sont pas rués sur internet pour vendre leur véhicule, selon les analyses de la plateforme  AutoScout24, qui centralise des annonces de voitures d’occasion sur les principaux marchés européens (Allemagne, Belgique, France, Espagne, Pays-Bas…).Le nombre d’annonces déposées chaque jour pour des Tesla d’occasion n’a augmenté que de 3% entre février 2024 et 2025, selon la plateforme. Il correspond à la hausse des ventes de voitures neuves enregistrée il y a quelques années.En revanche, les prix de ces Tesla d’occasion ont tendance à baisser plus vite (-18,3% sur un an) que les autres voitures électriques (-7,3%). La berline Model 3 est plus touchée, avec 22% de baisse sur un an, à 27.600 euros en moyenne.Les prix des Tesla ne sont “pas très transparents parce que Tesla change ses prix en permanence” sur ses véhicules neufs, faisant baisser en cascade les prix des voitures d’occasion, explique Vincent Hancart. Parallèlement, la réputation de Tesla était “probablement exagérément positive” avec des promesses de conduite autonome, de batteries aux autonomies incomparables, et “revient à un peu plus de normalité”, souligne l’expert.Les perspectives de Tesla se sont en outre assombries avec la récente annonce du géant chinois des véhicules électriques BYD d’un nouveau système de charge permettant de récupérer jusqu’à 470 kilomètres d’autonomie après un branchement de seulement cinq minutes. Le chiffre d’affaires du constructeur a d’ailleurs dépassé celui de Tesla en 2024 à plus de 107 milliards de dollars.Elon Musk compte de son côté sur le lancement de la production à grande échelle de sa voiture autonome, le Cybercab, pour faire rebondir la marque qui a fait de lui l’homme le plus riche du monde.

Un entrepreneur veut relancer la marque Tupperware dans cinq pays européens

Relancer mais aussi “dynamiser” la marque Tupperware dans cinq pays européens: c’est l’objectif annoncé mardi par l’entrepreneur français Cédric Meston, quelques mois après la faillite du groupe américain célèbre pour ses boîtes alimentaires en plastique.Après des années de difficultés financières, Tupperware, emblème de la vente à domicile, s’était déclaré en faillite en septembre 2024, fragilisé par la concurrence à bas prix et l’essor de la livraison de repas, victime également de la volonté des consommateurs de limiter leur consommation de plastique.Mais un mois plus tard, Tupperware avait annoncé un accord avec ses créanciers, avec l’engagement de leur vendre la propriété intellectuelle “nécessaire à la création et à la commercialisation de la marque Tupperware”, ainsi que la cession de certains actifs aux États-Unis et dans d’autres filiales étrangères, sans plus de précisions.Dans la foulée, la société Tupperware France, détenue à 99% par Tupperware Belgium, avait été placée en procédure de sauvegarde.Mardi lors d’une conférence de presse à Paris, l’entrepreneur Cédric Meston a annoncé avoir “racheté 100% de l’entreprise Tupperware France qui appartenait à une société belge”, la justice belge ayant donné son feu vert la semaine dernière.”On est propriétaire d’une société qui est en sauvegarde, on va présenter dans les prochaines semaines un plan de continuation de l’entreprise” Tupperware France au tribunal de commerce de Nanterre. “L’objectif est de sortir de la procédure de sauvegarde au mois de juin”, a détaillé Cédric Meston, qui a notamment cofondé le fabricant de substituts végétaux à la viande HappyVore.En parallèle, l’entrepreneur a indiqué être en train de “renégocier” avec la maison mère américaine les licences d’exploitation et de distribution des produits de la marque Tupperware en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne, qui avaient été “coupées” en janvier en raison des difficultés du groupe.”C’est une question d’heures, de jours” pour l’obtention de ce feu vert a-t-il affirmé, sans donner de détails chiffrés sur les sommes en jeu pour ces licences, ni concernant le rachat de Tupperware France.L’objectif de M. Meston – qui précise que le management actuel de Tupperware France sera “associé à hauteur de 50% du capital” – est d’atteindre “100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année” sur les cinq marchés.- 20.000 “conseillers culinaires” -Le chiffre d’affaires de ces cinq pays européens avait atteint 400 millions d’euros en 2021, mais avait ensuite chuté à “70 ou 80 millions d’euros à la fin de l’activité, il y a quelques mois”, a-t-il détaillé.Quelque 20.000 “conseillers culinaires” de la marque, qui constituent son célèbre réseau de vendeurs indépendants et organisent par exemple à domicile les célèbres “réunions Tupperware”, sont actuellement répertoriés en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne. Cédric Meston compte “racheter le plus possible de stock pour relancer l’activité le plus vite possible”, mais il souligne que son objectif est “beaucoup plus que juste relancer une marque: on va accélérer, aller beaucoup plus loin et dynamiser avec de nouveaux canaux de vente”, par exemple en “accélérant dans la grande distribution” mais aussi en élargissant la promotion de Tupperware avec “des influenceurs sur les réseaux sociaux”.”Jusqu’à aujourd’hui, la vente directe représentait au moins 80% du chiffre d’affaires”, a précisé Geoffroy Destexhe, directeur général commercial de Tupperware France. Mais “à terme, on va être à 50% du chiffre d’affaires avec notre force de vente, 25% sur le retail (en grande distribution par exemple) et 25% sur le e-commerce. Et au niveau des prix, Tupperware va rester premium”, a ajouté Cédric Meston.Au-delà de ses célèbres contenants en plastique, l’idée est aussi de mettre en avant d’autres produits, comme des boîtes refermables en inox ou en verre, mais aussi des ustensiles de cuisine, des grands gobelets-gourdes isothermes ou encore des mini-hachoirs mécaniques, a mis en avant le nouveau propriétaire de Tupperware France.

Pollution industrielle à Fos: le sidérurgiste ArcelorMittal mis en examen

Déjà mis à mal par la crise de l’acier, qui l’a amené à suspendre d’importants projets en France, le sidérurgiste ArcelorMittal et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “faux et usage de faux” pour pollution industrielle dans la région de Fos-sur-mer (Bouches du Rhône).”ArcelorMittal Méditerranée et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour mise en danger d’autrui, faux et usage de faux et atteintes à l’environnement”, a précisé l’association Défense et protection du littoral du Golfe de Fos (ADPLGF) à l’origine d’une plainte collective en novembre 2018, dans un communiqué transmis mardi par son avocate.Interrogé par l’AFP, le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, a confirmé ces mises en examen, révélées par Mediapart, assorties d’un contrôle judiciaire avec une caution de 250.000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros.Installé dans l’immense zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos, ArcelorMittal Méditerranée était poursuivi par quelque 260 riverains, associations, syndicats, pour avoir exposé la population de la région à des rejets de polluants illégaux par son usine. Des accusations que le groupe “conteste fermement”.Pour l’ADPLGF, ces mises en examen, prononcées à l’issue de six ans d’instruction du Pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Marseille, sont justifiées “par la récurrence des violations de la règlementation et par la gravité des conséquences sur la santé humaine et l’environnement”.”Il est notamment reproché à la société et à ses dirigeants d’avoir falsifié certaines données (chiffres) d’autosurveillance en matière d’émission de polluants dans l’air”, indique l’ADPGF qui “se félicite de ces mises en examen historiques”.- “Symphonie de couleurs” -“On ne s’attendait pas au début à ce que ce soit aussi énorme”, a déclaré à l’AFP le président de l’ADPLGF Daniel Moutet, qui documente depuis 2004 les fumées émises par le site d’ArcelorMittal de Fos avec des milliers de photos prises depuis le quai de déchargement où il travaillait. “Une symphonie de couleurs, avec des fumées noire, marron, jaune, orange, rouge…”, dit-il.”Arcelor a caché des informations, falsifié des documents. Au delà du CO2, leurs émissions contenaient du benzène, des particules fines, du plomb, du cadmium -tous classés cancérogènes et mutagènes-, mais aussi des agents toxiques comme des oxydes d’azote ou du dioxyde de soufre”, affirme-t-il.”On comprend pourquoi il y a  autant de cancers dans notre région, trois fois plus qu’ailleurs, c’est pas pour rien !”, ajoute M. Moutet.Dans un communiqué transmis à l’AFP, le groupe sidérurgique, qui dit “coopérer pleinement avec les autorités”, “conteste fermement les accusations”.ArcelorMittal “a investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants”, selon le communiqué. “Ces actions ont permis de réduire de 70% les émissions atmosphériques de ce site par rapport à 2002”, selon l’entreprise.Après avoir exploité pendant de nombreuses années deux hauts-fourneaux à Fos, Arcelor, qui avait repris en 2005 une emprise sidérurgique datant de 1974, avait arrêté l’un de ses hauts fourneaux en 2023, en invoquant la baisse de la consommation d’acier.- Investissements suspendus -Selon un document récent d’ArcelorMittal, le site, d’une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’acier par an, “produit entre 2 et 3,5 mt/an selon les besoins du marché, et ses émissions directes de CO2 ont atteint en moyenne 5,6Mt/an sur les cinq dernières années”.ArcelorMittal Méditerranée, qui dit vouloir “réduire ses émissions de CO2 de 35% d’ici 2030 pour atteindre zéro émission directe ou liée à l’énergie d’ici 2050”, emploie environ 2.400 salariés et 1.100 sous-traitants à Fos-sur-Mer, dont il est le principal employeur.C’est l’une des deux usines du groupe en France, avec celle de Dunkerque (Nord) — le plus important site d’ArcelorMittal en Europe —, à compter des hauts-fourneaux.En septembre 2024, le groupe avait, dans le cadre de sa stratégie de décarbonation, inauguré un four-poche électrique à Fos, permettant d’accroître l’utilisation d’acier recyclé et de réduire les émissions de CO2 de près de 10%.ArcelorMittal a depuis annoncé suspendre ses projets d’investissements colossaux dans la décarbonation en Europe, dans l’attente de mesures de soutien de l’UE.