Test

Un conclave de parlementaires proche d’aboutir à un compromis sur le budget de l’État

Les parlementaires réunis en commission mixte paritaire sont bien partis pour aboutir à une version commune du budget de l’État vendredi, avec à la manÅ“uvre un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure et aux demandes des socialistes, qui revendiquent néanmoins des “victoires”.Les sept sénateurs et sept députés de la commission (CMP) ont avancé sans encombre jeudi et poursuivront leurs travaux vendredi à partir de 8h30, avec plusieurs points chauds comme le budget de l’aide médicale d’État (AME) dédiée aux soins des étrangers en situation irrégulière.Dominé par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale, ce conclave dispose d’une majorité pour s’accorder sans tenir compte des votes des élus de gauche et du Rassemblement national.A l’issue de cette première journée, le président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel a dénoncé des “aggravations importantes” des coupes budgétaires déjà prévues par le gouvernement Barnier, censuré en décembre.Les socialistes, eux, revendiquent au contraire des “victoires” sur le Fonds vert, l’agence bio, les transports du quotidien et surtout le rétablissement de 4.000 postes d’enseignants, confirmé par la commission…Mais ils refusent à ce stade de se prononcer sur ce qu’ils feront si une motion de censure est déposée lundi, à la suite d’un probable 49.3 activé par le gouvernement pour faire adopter sans vote les conclusions de cette commission mixte paritaire.”Nous dirons à nouveau (au gouvernement) ce qui nous paraît manquer dans ce budget et les efforts supplémentaires qu’il aura à accomplir”, a simplement déclaré le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, ni triomphant ni résigné, alors que le PS semblait davantage enclin à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire.- Peu de concessions nouvelles -En réalité, les concessions nouvelles du bloc central à l’égard du parti ne sont pas légion. “Je ne vois pas de quoi (les socialistes) peuvent se satisfaire. Aucune de leurs propositions n’a été acceptée”, a noté Eric Coquerel. L’élu communiste du Sénat Pascal Savoldelli, ulcéré par cette marge de manÅ“uvre “extrêmement réduite”, a même claqué la porte avant la fin.Arrivés avec une liasse d’amendements, les élus PS repartent ainsi quasiment bredouilles, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l'”exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transactions financières ou la taxation des rachats d’action… La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025 au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi, sans surprise.Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès.- Le RN menace -Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’État (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard.”Cela fait partie des conditions absolument +sine qua none+”, a martelé Boris Vallaud, appelant le bloc central à ne pas “céd(er) aux plus vils fantasmes de l’extrême droite”. Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire et pourrait, selon le parti à la flamme, causer une hausse des prix.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.

ADSL: une fermeture du réseau sur fond de déploiement inachevé de la fibre

L’ADSL ne sera bientôt plus qu’un souvenir: le réseau cuivre connaît vendredi la première étape vers son arrêt complet en 2030, au profit de la fibre optique, une technologie plus moderne mais au déploiement inachevé. “C’est le début d’un plan titanesque”, a déclaré mardi la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, avant de laisser un opérateur sectionner l’un des milliers de fins câbles de cuivre qui s’enchevêtrent dans un bâtiment du groupe à Guyancourt (Yvelines), où se tenait une conférence de presse.Une opération qui sera bientôt répétée à grande échelle. Vendredi, ce sont 162 communes – dont celle de Guyancourt – réparties sur tout le territoire, qui seront déconnectées du réseau cuivre. Ces câbles, omniprésents depuis plusieurs décennies, permettent encore de passer des appels via un téléphone fixe, de regarder la télévision et d’accéder à internet via une prise ADSL, reconnaissable à sa forme de “T”. Mais Orange, propriétaire de ce réseau tentaculaire, a acté en 2019 la fin de cette technologie vieillissante, vouée à être remplacée par la fibre optique.Cette première fermeture “est un jalon majeur et très symbolique”, a souligné Mme Heydemann. Car si le premier lot de communes constitué par Orange réunit des villages et petites villes, les prochaines étapes de fermeture du réseau toucheront un nombre d’habitants grandissant, avec un arrêt total en France prévu en novembre 2030.Avec le risque de voir des foyers privés de téléphone ou d’internet faute d’avoir souscrit à temps à un abonnement fibre, ou d’être raccordables.- 7.000 locaux sans abonnement -“Vous imaginez le nombre de réseau cuivre que nous avons dans une commune ?” a lancé mardi Thierry Marnet, maire adjoint du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines), présent aux côtés d’Orange. Outre les habitations, “cela va de toutes les prises téléphoniques que vous pouvez trouver dans tous les bureaux, dans toutes les associations”, a-t-il complété. D’où un travail parfois “difficile” pour accompagner les nécessaires changement d’abonnements. Si dans sa commune, qui compte environ 7.000 habitants, l’élu s’est félicité d’une adoption totale de la fibre, des résistances demeurent dans d’autres localités.A Guyancourt, une cinquantaine de lignes cuivre restent sans abonnement fibre. Un chiffre qui s’élève, selon Orange, à “moins de 7.000 accès” pour l’ensemble des communes concernées par la coupure de vendredi, soit environ 3% des lignes. Ce pourcentage pourrait néanmoins inclure des accès inactifs. Avec des millions d’utilisateurs des réseaux fixes et internet concernés par cette interruption du service à partir de 2027, l’information des abonnés, à la charge des opérateurs commerciaux, sera l’enjeu crucial des prochaines années, indique Orange.-  Un local sur dix non raccordable -Mais la possibilité même d’être connecté à la fibre est tout aussi préoccupante.Si la directrice générale du groupe précise que les particuliers peuvent faire évoluer au choix leurs abonnements vers une boxe internet 4G, 5G “home” ou l’internet satellitaire, l’objectif reste la transition vers la fibre optique. La technologie, qui transite par des câbles de fibre de verre, cumule les superlatifs: plus rapide, plus fiable, moins énergivore… Mais également moins présente sur le territoire. Après avoir fait son apparition à la fin des années 2000, le réseau français a connu une nette accélération de son déploiement, notamment sous l’impulsion du plan France Très Haut Débit lancé en 2013 par le gouvernement. Mais malgré l’objectif initial qui promettait une couverture fibre de 100% du territoire à échéance 2022, un part substantielle de la population reste non raccordable.Selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en novembre 2024, “encore un local sur dix reste à rendre raccordable à la fibre, soit 5,1 millions de locaux.”Un enjeu de taille pour la poursuite du plan d’Orange. “La fermeture du réseau cuivre ne peut d’ailleurs pas être conduite sur une commune sans que la fibre n’ait été déployée complétement”, a ainsi rappelé en janvier la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, lors de ses vÅ“ux.

Un conclave de parlementaires en voie d’aboutir à un compromis sur le budget de l’Etat

Les sept sénateurs et sept députés réunis depuis jeudi matin en commission mixte paritaire pour tenter d’aboutir à une version commune du budget de l’Etat ont avancé sans anicroche, avec un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure des socialistes et du Rassemblement national.La commission (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et devrait les poursuivre vendredi matin, est dominée par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale.Ces huit voix sont au rendez-vous “à chaque fois”, ce qui permet l’adoption des articles “sans modifications significatives”, s’est félicité à la mi-journée auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui siège comme suppléant à la CMP.La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi.La coalition gouvernementale a “un accord en béton” qui ne laisse place “à aucun compromis” avec la gauche, a déploré le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), membre de cette instance, qui dénonce “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre. – Le PCF claque la porte -Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès. De manière générale, les propositions des socialistes, davantage enclins à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire, ont rencontré peu de succès, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l’exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transaction financières ou la taxation des rachats d’action, selon des sources parlementaires.”Tous les amendements socialistes sont balayés. Ils ont l’air plutôt abattus…”, a commenté auprès de l’AFP le député LFI Aurélien Le Coq.En signe de protestation face à des discussions où les marges de négociation sont apparues rapidement “extrêmement réduites”, avec de “nouveaux reculs” concernant la réduction des dépenses, le représentant PCF à la CMP, Pascal Savoldelli, a décidé de claquer la porte, ont fait savoir les sénateurs communistes dans un communiqué.Après avoir haussé le ton en début de matinée, les socialistes ont cependant tenu à faire bonne figure, préférant souligner sous couvert d’anonymat que “les engagements sur les recettes” pris par François Bayrou “ont été respectés”, concernant la taxe sur les transactions financières, la taxe sur les rachats d’action ou la taxe sur les billets d’avion – des mesures au demeurant déjà votées au Sénat.Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’Etat (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard, une “ligne rouge absolue” pour le PS selon le député PS Philippe Brun, négociateur PS à la CMP. Mais sous couvert d’anonymat un responsable PS se montre plus conciliant: “On va être vigilant sur une chose, qu’ils ne sabrent pas le budget. En tout cas, s’il est sabré, que les critères de l’AME ne changent pas”, a dit cette source.- Le RN menace -Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.”Cet article 4 est insupportable pour l’avenir de la France. Après ce seront Marine Le Pen et Jordan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure”, a-t-il expliqué à la presse.Selon le RN, cette clause risque de provoquer une hausse du prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.En cas d’accord, les conclusions de la CMP seront examinées par les députés lundi. Le Premier ministre François Bayrou devrait à cette occasion faire usage pour la première fois de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte. S’exposant ce faisant à une nouvelle motion de censure.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.

Lula: si Trump taxe les produits brésiliens, il y aura “réciprocité”

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a averti jeudi que si le président américain Donald Trump augmentait les taxes sur les produits brésiliens, il y aurait “réciprocité” de la part du Brésil, tout en dénonçant le retrait américain de l’accord de Paris.Les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial du Brésil, et le géant latino-américain y exporte principalement des produits industriels.Quant aux enjeux climatiques, le dirigeant de gauche s’est montré d’autant plus critique que le Brésil accueillera en novembre, dans la ville amazonienne de Belem (nord), la COP30, la conférence de l’ONU sur le climat.”Évidemment je pense que le fait de ne pas respecter l’accord de Paris, de dire qu’il ne va pas donner d’argent à l’OMS (Organisation mondiale de la santé, ndlr), c’est un recul pour la civilisation humaine”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Brasilia.Interrogé sur sa relation avec le nouveau locataire de la Maison Blanche, Lula a souligné qu’il souhaitait “améliorer” la relation entre les deux pays, tout en se montrant ferme et critique.Donald Trump a fait de la menace de taxes un instrument fort de sa diplomatie dans de nombreux domaines, et a cité le Brésil, parmi d’autres, comme une cible potentielle. Il a également annoncé que les Etats-Unis allaient se retirer de l’accord de Paris sur le climat, conclu en 2015, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement.- La COP30, un “point de référence” -Reprochant aux pays riches de ne pas avoir dégagé des financements à la hauteur pour aider les pays pauvres à faire face au changement climatique, Lula a également dit jeudi qu’il ne voulait pas d’une COP où “les mesures sont approuvées, tout est bien joli sur le papier et ensuite personne ne les applique”.”Cette COP30 sera un point de référence pour ce que nous voulons à partir de maintenant”, a ajouté le chef d’Etat âgé de 79 ans, revenu au pouvoir en 2023.De façon plus générale, Lula, rappelant avoir déjà eu affaire à des présidents américains appartenant au camp démocrate comme au camp républicain, a plaidé pour le respect entre les deux pays: “je veux respecter les Etats-Unis et je veux que Trump respecte le Brésil. C’est tout”.Commentant les déclarations de son homologue sur le Groenland et le golfe du Mexique, il a estimé qu'”il doit simplement respecter la souveraineté des autres pays”.Le week-end dernier, la relation entre les gouvernements brésilien et américain a connu son premier épisode de tension de l’ère Trump: Brasilia a dénoncé le “traitement dégradant” de près de 90 migrants illégaux brésiliens expulsés des Etats-Unis.Au niveau global, et sans citer Trump, Lula a souligné les menaces pesant selon lui sur la démocratie.”La démocratie sera la grande vaincue si on permet à l’extrême droite de progresser dans le monde entier, comme c’est le cas, si on permet aux +fake news+ de l’emporter (et) si on permet au mensonge de l’emporter sur la vérité”, a-t-il averti.Son gouvernement a subi récemment une défaite cuisante face à une déferlante de désinformation sur les réseaux sociaux à propos de mesures économiques. La vague d’infox a été exploitée par l’opposition emmenée par le camp de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, battu par Lula en 2022.

Après la construction, les fournisseurs du bâtiment s’enfoncent dans la crise

Quand le bâtiment ne va plus, ses fournisseurs non plus. Les fabricants de matériaux craignent des plans sociaux pour 2025 et misent sur des mesures de soutien dans le budget en discussion pour éviter de s’enfoncer un peu plus dans la crise de la construction.Malgré des mesures annoncées dans le projet de budget pour tenter de relancer le logement, moteur de la croissance de la construction, comme l’extension du prêt à taux zéro, toute la filière est plombée par la grave crise du secteur du bâtiment en France.”Cette année, nous allons assister à des plans sociaux dans nos entreprises après la fin de leurs contrats d’intérim en 2024″, a prévenu jeudi Jacques Manzoni, président de la commission économique de l’association qui regroupe les fabricants de matériaux, AIMCC, lors d’une conférence sur les perspectives 2025.Selon une enquête interne, 52% des adhérents de l’association estiment que leurs effectifs “vont diminuer” en 2025, contre 43% qui estiment qu’ils vont “stagner”.”Aujourd’hui, il y a eu assez peu de plans sociaux, les entreprises ont essayé de les éviter en adaptant leurs effectifs via la fin de leurs contrats d’intérim”, a détaillé Philippe Gruat, président de l’association, “mais certains plans sociaux sont à l’étude aussi bien dans les secteurs industriels liés au gros oeuvre que dans le second oeuvre”.- “catastrophe” – Selon lui, “la catastrophe était annoncée”. “Nous n’avons pas été écoutés par les gouvernements successifs, il n’y a pas eu de politique du logement depuis de nombreuses années”, a-t-il regretté.”Maintenant que nous sommes dans la crise, nous avons une meilleure écoute”, a-t-il dit, regrettant néanmoins qu’il doive “se passer des mois” avant que les mesures envisagées par le gouvernement pour soutenir l’activité (extension des prêts à taux zéro, allégements de certains frais pour accélérer la transmission intergénérationnelle du patrimoine) ne soient mises en oeuvre. Et à condition qu’il n’y ait pas de nouvelle censure du gouvernement.”Nous vivons une des crises du logement les plus importantes que nous ayons eu à supporter”, a reconnu la ministre chargée du logement Valérie Létard jeudi matin à Aubervilliers.Elle espère que le budget, associé au maintien d’une grande partie du dispositif Ma Prime Renov’ cette année, va parvenir à donner de l’air à un secteur asphyxié.- “délétère” -“L’impact d’une nouvelle censure du gouvernement serait délétère pour l’économie, le pays, ses citoyens”, a-t-elle averti, puisqu’elle bloquerait toute mesure budgétaire nouvelle.”En janvier et février, sur le dossier Ma Prime Renov’, nous n’avons pu rien instruire, rien autoriser, rien payer”, ce qui contribue à envenimer la crise du bâtiment, selon la ministre, le dispositif déclenchant à lui seul “1,8 milliard d’euros de travaux par mois d’activité”.L’avertissement social d’AIMCC est d’autant plus important qu’il représente 7.000 entreprises de plus de 20 salariés regroupées dans 39 organisations adhérentes, 450.000 emplois et 60 milliards de chiffre d’affaires sur le marché français.Jeudi matin, l’association Evolis, qui regroupe par ailleurs les fabricants de matériels utilisés par l’industrie et le BTP a aussi noté une baisse d’activité l’an passé.Dans ce secteur, le chiffre d’affaires qui a le plus reculé en 2024 est celui des nacelles, grues, matériels de terrassement, pelleteuses (-7,9%). Les ventes de matériel de terrassement ont chuté de 25%.Seule embellie de la construction jeudi, l’inauguration de l’extension du centre de recherches du géant des matériaux Saint-Gobain à Aubervilliers, qui héberge 500 chercheurs travaillant sur la décarbonation du verre, des plaques de plâtre ou sur le recyclage de la laine de verre.Dans un bâtiment très lumineux, accolé au site historique de Saint-Gobain où l’on fabriquait de la soude au 19e siècle, le groupe qui veut être le “leader mondial de la construction durable”, met l’accent sur la chimie de la construction et compte “travailler à l’émergence de meilleures réponses pour un secteur en difficulté”, selon son PDG Benoit Bazin.

La Bourse de Paris salue la baisse des taux de la BCE

La Bourse de Paris a terminé la séance en hausse jeudi, après la baisse des taux annoncée par la Banque centrale européenne (BCE) à l’issue de sa réunion de politique monétaire.Le CAC 40 a pris 0,88% à 7.941,64 points, en hausse de 69,16 points. La veille, l’indice vedette parisien avait reculé de 0,32%.Sur le marché obligataire, le rendement des obligations françaises à dix ans a reculé à 3,26%, contre 3,32% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,51%, contre 2,58%.La BCE a abaissé jeudi son principal taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage après sa réunion de politique monétaire. Cette cinquième baisse depuis juin fait passer à 2,75% le taux de dépôt, qui sert de référence, contre 3% auparavant.”Le communiqué et la conférence de presse qui ont suivi ont renforcé l’idée que la BCE est globalement satisfaite de l’évolution de l’inflation et des perspectives de voir l’inflation se rapprocher de son objectif de 2%”, a relevé Raphael Thuin, directeur des stratégies de marchés chez Tikehau Capital.Pour la suite, “les marchés s’attendent à d’autres baisses de taux”, a estimé Bénédicte Kukla, chargée d’investissement chez Indosuez. Il est “trop tôt” pour envisager “à quel moment nous devons arrêter” de baisser les taux, a prévenu Christine Lagarde.La croissance va toutefois “rester faible” dans la zone euro, a-t-elle ajouté, alors que le PIB a fait du surplace au quatrième trimestre, à cause de mauvaises performances en Allemagne et en France, selon des chiffres publiés jeudi.La France a connu une contraction de 0,1% de son PIB au quatrième trimestre, subissant le contrecoup des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, a indiqué jeudi l’Insee, mais il a progressé de 1,1% en 2024, conformément à sa prévision. Cette décision entérine la divergence entre la politique de la BCE et celle de la banque centrale américaine (Fed) qui a laissé ses taux inchangés mercredi aux États-Unis, où la croissance est toujours solide.STMicroelectronics sanctionnéLe fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a vu son titre chuter de 10,68% à 21,24 euros, le marché sanctionnant les anticipations économiques moroses du groupe pour le premier trimestre 2025.Sanofi saluéL’entreprise pharmaceutique Sanofi prenait 1,73% à 103,62 euros après avoir accru ses bénéfices en 2024, année qui a vu son produit phare Dupixent dépasser son objectif de ventes et marquée par le succès commercial de son traitement préventif de la bronchiolite Beyfortus.

Les Bourses européennes terminent dans le vert après la BCE

Les marchés boursiers européens ont fini la séance en hausse jeudi, après la baisse des taux annoncée par la Banque centrale européenne (BCE) à l’issue de sa réunion de politique monétaire.Francfort a pris 0,41%, Paris 0,88% et Milan 0,16%. Londres a gagné 1,04%.

Crise automobile: l’UE promet des mesures d’urgence

L’Union européenne a lancé jeudi une vaste concertation avec les constructeurs automobiles européens, en difficulté, leur promettant des mesures d’urgence pour passer le cap de l’électrification des véhicules face à la concurrence chinoise.Un plan d’action sera dévoilé le 5 mars, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. “L’industrie automobile européenne se trouve à un moment charnière”, “nous agissons rapidement”, a-t-elle assuré.Bruxelles doit composer entre ses ambitions environnementales et les appels à l’aide des marques européennes. En plein tournant pro-business, la Commission avait promis dès mercredi à la filière des “solutions immédiates” et des “flexibilités”.La Commission semble prête à épargner les constructeurs européens qui risquaient des amendes en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025.Ola Källenius, le patron de Mercedes et du lobby européen des constructeurs (ACEA), a réitéré son appel à renoncer à ces amendes.La “seule façon de réussir” la transition vers l’électrique est de prendre en compte le “marché et la demande”, a-t-il estimé, alors que les ventes de voitures électriques patinent en Europe.Au grand dam des ONG environnementales, plusieurs Etats se sont prononcés contre les amendes ces dernières semaines, dont l’Allemagne, la France et l’Italie. Pour lancer cette concertation, l’UE a réuni jeudi à Bruxelles les constructeurs Volkswagen, BMW, Mercedes, Volvo et Renault, avec des équipementiers, syndicats, ONG et représentants des consommateurs. Le président de Stellantis, John Elkann, était absent pour des raisons d’agenda selon son groupe, et a échangé par téléphone avec Ursula von der Leyen.L’automobile emploie quelque 13 millions de personnes au sein de l’UE et représente environ 7% de son PIB.Mais les annonces de suppression d’emplois se multiplient en Europe, frappée de plein fouet par la concurrence de la Chine. Et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis laisse craindre une explosion des droits de douane sur les voitures du Vieux continent.”Nous sommes dans une situation d’urgence. Si l’on regarde en arrière, on constate que certaines industries lourdes ont complètement disparu d’Europe en raison d’un manque de compétitivité”, avertit Patrick Koller, directeur général de l’équipementier Forvia.Comme un symbole, l’usine Audi de Bruxelles (groupe Volkswagen) s’apprête à cesser sa production fin février. Elle fabriquait un modèle haut de gamme de voiture électrique, mais les ventes de ce SUV sont en baisse et la direction met en avant “des coûts de production élevés” dans la capitale belge.- “Grande attaque”Le précédent mandat d’Ursula von der Leyen a été marqué par les ambitieuses mesures du Pacte vert (Green Deal), et son emblème: l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs en 2035.”Nous voulons maintenir cet objectif”, a assuré mercredi la présidente de la Commission tout en promettant d’accompagner les entreprises dans cette “transition très complexe”.  Jusqu’ici, le totem de 2035 n’a pas été frontalement remis en cause à Bruxelles. Mais la pression monte du côté des constructeurs et d’une partie de la classe politique. Au Parlement, la droite européenne demande des aménagements et l’extrême droite appelle à “suspendre le Green Deal”.Les organisations environnementales s’alarment. “L’industrie automobile a lancé une grande attaque contre les normes de CO2 pour les voitures, qui sont la pièce maîtresse du Green Deal européen”, prévient William Todts, de Transport et Environnement (T&E).En Europe, la part des voitures électriques dans les ventes a baissé pour la première fois depuis l’envol du marché en 2020: 13,6% en 2024 contre 14,6% en 2023.Pendant ce temps, la Chine, pionnière mondiale, a vendu 11 millions de véhicules électriques en 2024, un chiffre en hausse de 40% sur un an.L’UE a engagé un bras de fer commercial avec Pékin, à qui elle reproche d’avoir artificiellement dopé sa filière électrique à coups de subventions publiques. Malgré l’hostilité de l’Allemagne, Bruxelles a ainsi décidé fin octobre d’ajouter aux 10% de taxes déjà en place une surtaxe allant jusqu’à 35% sur les voitures à batterie de fabrication chinoise.Mais en Europe, “l’ampleur des investissements et le rythme de l’innovation sont restés à la traîne”, déplore un récent rapport de l’Institut Jacques Delors, particulièrement dans le domaine de la fabrication de batteries.”La Chine devrait contrôler les deux tiers de la production mondiale de batteries d’ici à 2030″, estime cet institut, qui appelle l’UE à “augmenter sa production assez rapidement”.

Après une croissance solide en 2024, 2025 teinté d’inconnues aux Etats-Unis

La richesse nationale a progressé de 2,8% l’an dernier aux Etats-Unis, selon des données officielles publiées jeudi montrant que le président Donald Trump hérite d’une économie plutôt florissante en dépit d’un ralentissement au dernier trimestre. La croissance a légèrement ralenti sur les trois derniers mois de l’année (+0,6%) en raison notamment d’un recul des investissements, selon les données du département du Commerce.En rythme annualisé, la croissance du PIB ressort à 2,3% au dernier trimestre, dans la lignée du consensus des analystes compilé par Briefing.com.Le rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, compare le PIB d’un trimestre à l’autre puis projette cette évolution sur l’année entière à ce rythme.En comparaison, le PIB des 20 pays de la zone euro a stagné au dernier trimestre, plombé par les économies allemandes et françaises, qui ont même décliné sur les trois derniers mois de l’année.Les Etats-Unis finissent ainsi l’année “en beauté”, selon Matthew Martin, économiste chez Oxford Economics, qui s’attend à ce que 2025 reste dans cette veine.”Le pays continue à créer des emplois, le taux de chômage a baissé, il y a peu de licenciements. Avec la progression des salaires, le revenu disponible va continuer à augmenter, ce qui va soutenir tout au long de l’année la consommation, qui est le moteur de l’économie”, décrit-il à l’AFP.Toutefois, “l’économie continue à paraître meilleure sur le papier qu’aux yeux des Américains”, tempère Diane Swonk, économiste chez KPMG, dans une note. Elle évoque un “malaise sous-jacent” des consommateurs devant la cherté de la nourriture et du logement. – Spectre des droits de douane -L’inflation a été un thème majeur de la campagne présidentielle. Et alors que Donald Trump promet un nouvel “âge d’or” pour le pays, de fortes incertitudes entourent les conséquences de la politique qu’il paraît déterminé à mettre en place: droits de douane supplémentaires, baisses d’impôts et des dépenses publiques, dérégulation, expulsions massives de sans-papiers.Autant de mesures pouvant avoir un impact sur le PIB, que M. Martin juge encore difficile d’évaluer.”Nous ne pensons pas que les droits de douane seront aussi élevés que les chiffres qu’il (Donald Trump) lance à la volée. On s’attend à ce qu’ils soient ciblés et étalés dans le temps, ce qui limitera l’impact immédiat sur l’économie”, illustre M. Martin.”Tout dépend jusqu’où cette histoire de droits de douane va”, estime pour sa part, auprès de l’AFP, Dan North, économiste pour Allianz Trade North America. “Si on rentre dans cette forme de guerre commerciale extrême dont a parlé Donald Trump, que les pays visés rétorquent, alors cela pénalisera fortement l’économie américaine, et celle des autres économies aussi, avec des pressions inflationnistes ici aux Etats-Unis. Globalement, dans les guerres commerciales, tout le monde y perd”, ajoute-t-il.Le président américain a annoncé sa volonté d’imposer 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange, et 10% sur les produits provenant de Chine à compter du 1er février.Sur un an, la croissance est en ligne avec les prévisions du FMI, qui avait anticipé 2,8% lors de la dernière actualisation de son rapport annuel, mi-janvier, avec une forte révision à la hausse par rapport à ce que l’institution avait prévu en octobre.La publication du PIB intervient par ailleurs au lendemain de la décision de la Réserve fédérale (Fed) de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.En dépit de déclarations véhémentes de Donald Trump, qui a “exigé” que les taux baissent “immédiatement”, l’institution a estimé que la bonne santé de l’économie américaine lui permettait de continuer à se concentrer sur l’inflation.L’indice PCE, qui est privilégié par la Fed pour ses décisions de politique monétaire, doit être connu vendredi pour le dernier mois de l’année et l’ensemble de 2024.

Zone euro: la croissance cale en fin d’année, plombée par l’Allemagne et la France

La croissance de la zone euro a calé en fin d’année dernière, à cause de mauvaises performances en Allemagne et en France, les deux premières économies du bloc restant handicapées par l’instabilité politique et des défis structurels.Le produit intérieur brut des 20 pays partageant la monnaie unique est resté inchangé au quatrième trimestre 2024, par rapport aux trois mois précédents, selon des chiffres publiés jeudi par Eurostat.Cette croissance nulle marque un net ralentissement par rapport à la hausse de 0,4% du troisième trimestre qui avait alors positivement surpris les analystes. Cette fois, les experts de Bloomberg et Factset ont été déçus. Ils attendaient une croissance de 0,1% pour la zone euro au dernier trimestre. La contreperformance devrait conforter la poursuite des réductions de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) alors que l’inflation est en train de refluer sous l’objectif de 2%. L’institution de Francfort a annoncé jeudi sa cinquième baisse depuis juin, portant son principal taux directeur à 2,75% (-0,25 point). Ce taux sert de référence pour les conditions de crédit dans l’économie. Les emprunts moins chers devraient soutenir la croissance en stimulant l’immobilier, les crédits à la consommation et l’investissement.Sur l’année 2024, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de seulement 0,7% comparé à 2023, après +0,4% l’année précédente, confirmant l’enlisement dans la stagnation d’une Europe déclassée par rapport à la Chine et aux Etats-Unis.Pour l’ensemble de l’UE, la performance est à peine meilleure avec une croissance annuelle de 0,8%, soit 0,1 point de moins que ce que prévoyait la Commission européenne dans ses dernières prévisions publiées en novembre.Le contraste est cruel avec la Chine dont la croissance a atteint 5% l’an dernier, malgré un net ralentissement, tandis que celle des Etats-Unis a été estimée jeudi à 2,8%.”La stagnation au quatrième trimestre soutient notre avis que les perspectives économiques de la zone euro sont pires que ce que beaucoup pensent”, a commenté Jack Allen-Reynolds pour Capital Economics. Selon lui, cela devrait “inciter la BCE à réduire davantage ses taux d’intérêt cette année que ce qui est anticipé par le marché”.L’Europe, tout particulièrement l’Allemagne, subit de plein fouet la hausse du prix de l’énergie, en particulier du gaz, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. La chimie, la sidérurgie et l’automobile délocalisent et suppriment des emplois.Les industriels dénoncent un excès de réglementations environnementales qui freinent l’investissement. – Virage pro-business de l’UE -L’exécutif européen a promis mercredi un virage pro-business avec notamment un allègement du fardeau administratif pour les entreprises, dans une feuille de route sur cinq ans présentée par la présidente Ursula von der Leyen.Les mesures proposées sont largement inspirées des recommandations formulées par l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi. “Mais la grande question reste de savoir dans quelle mesure Ursula von der Leyen réussira à les mettre en Å“uvre”, souligne l’économiste Bert Colijn, de la banque ING.Au sein de l’Europe, la divergence des performances nationales est très marquée. Un gouffre sépare l’Espagne, dont le PIB a progressé de 3,2% l’an dernier, et l’Allemagne (-0,2%) en récession pour la deuxième année consécutive.Entre les deux, la France, aidée par les Jeux olympiques durant l’été, a enregistré 1,1% de croissance en 2024, faisant un peu mieux que l’Italie (+0,5%).Au dernier trimestre, le PIB français a cependant reculé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, rejoignant l’Allemagne en territoire négatif. Cette contreperformance s’ajoute à celle de l’Italie qui a aligné deux trimestres consécutifs de croissance nulle.La France, sans majorité au Parlement, peine à adopter un budget pour 2025 et reste sous la menace d’une nouvelle censure du gouvernement. L’Allemagne, en campagne pour des législatives anticipées le 23 février, subit une poussée de l’extrême droite et devra probablement attendre jusqu’à l’été pour l’arrivée d’un nouvel exécutif.”Pour l’instant, l’économie européenne semble être dans une phase de ralentissement et nous ne nous attendons pas à ce qu’elle en sorte cet hiver”, souligne Bert Colijn. “Les premières indications pour le premier trimestre montrent que l’économie devrait rester proche de la stagnation encore un moment”, ajoute l’analyste d’ING.