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Trump, radouci par un “deal” sur les minerais, accueille Zelensky

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, accueille le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà d’un accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, doit recevoir le chef d’Etat vers 11H00 locales (16H00 GMT).L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la venue de Volodymyr Zelensky pour, justement, signer un de ces accords chéris du républicain?- “Creuser, creuser, creuser” -L’accord-cadre en question porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine.”Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les Etats-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité “, soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies.Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlés le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Jeudi encore, le président américain a répété qu’il avait confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre et est allé jusqu’à faire porter la faute sur l’Ukraine. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé, jeudi, qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.

Trump veut encore plus taxer les produits chinois, évoque une échappatoire pour le Royaume-Uni

Donald Trump a annoncé jeudi que les États-Unis relèveraient leurs taxes sur les produits chinois dès mardi et suggéré que Londres pourrait échapper à ses foudres douanières.Les droits de douane sont au coeur de la politique économique et diplomatique du président américain: il a déjà relevé de 10% ceux sur les produits chinois, promis 25% pour ceux en provenance du Canada et du Mexique, cible aussi des blocs comme l’Union européenne (UE) et des secteurs spécifiques comme l’acier, l’aluminium, les automobiles, ou les médicaments.Jeudi matin, il a annoncé que les taxes sur les importations chinoises seraient encore plus élevées à compter du 4 mars, et que les droits de douane promis au Canada et au Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Le président accuse les trois pays de favoriser l’entrée du fentanyl aux Etats-Unis, ses voisins ne sécurisant pas assez la frontière selon lui, et la Chine en hébergeant la production de précurseurs chimiques de cet opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.”Tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés (à l’encontre du Canada et du Mexique) entreront en vigueur le 4 mars” et “la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10% à cette date”, a-t-il assuré sur son réseau Truth Social. Pour le Canada et le Mexique, cela implique des droits de douane de 25% sur leurs exportations vers les États-Unis. Washington prévoit de moins taxer le secteur énergétique canadien, à hauteur de 10%. Le Canada représente à lui seul 60% des importations de pétrole brut des États-Unis.Quant aux produits chinois, tous sont déjà visés depuis début février par 10% de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines. Les différentes vagues d’annonces se cumulent, a expliqué un responsable de la Maison Blanche à l’AFP. Autrement dit, à compter du 4 mars, les produits chinois seront visés par 20% de nouveaux droits de douane. Se présentant comme l’un des pays les plus intransigeants à l’égard du trafic de drogues, la Chine a récemment reproché au gouvernement américain de se servir du trafic de fentanyl comme d’un “prétexte”.- “Jour et nuit” -Les futures barrières douanières à l’égard du Canada et du Mexique, théoriquement protégés par un accord de libre-échange, devaient initialement entrer en vigueur début février. Donald Trump avait fait volte-face quelques heures avant l’échéance, après des engagements de ses voisins sur la sécurisation des frontières, face aux trafiquants comme aux clandestins. Il leur avait accordé un sursis de 30 jours, jusqu’au 4 mars.Le Canada “travaille jour et nuit” pour éviter ces droits de douane, a déclaré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, promettant une “réponse forte, immédiate et certaine” dans le cas contraire.”Nous espérons pouvoir parler avec le président Trump” pour le faire changer d’avis, a réagi de son côté la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, alors que 80% des exportations mexicaines partent vers les Etats-Unis.Donald Trump a reçu à la Maison Blanche jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Devant les journalistes, il a plaisanté en disant que ce dernier avait “travaillé dur” pour tenter de le convaincre de ne pas imposer de nouveaux droits de douane à son pays.Et estimé que les deux pays pourraient “plutôt rapidement” aboutir à un “très bon accord commercial” avec lequel “les droits de douane ne seraient pas nécessaires”.Le ton est différent avec l’Union européenne, dont le Royaume-Uni est sorti il y a cinq ans. Le président américain a menacé la veille d’infliger 25% de droits de douane au bloc européen, estimant que sa raison d’être était d'”entuber” les États-Unis.L’UE devra répliquer pour “protéger nos intérêts” et “même si c’est défavorable à l’intérêt général”, a affirmé jeudi à l’AFP le ministre français de l’Économie Eric Lombard.

Wall Street en net repli, Nvidia déçoit et les incertitudes pèsent

La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, les résultats du géant Nvidia laissant les investisseurs sur leur faim, alors que les incertitudes sur la politique commerciale américaine continuent de miner le marché.Le Dow Jones a perdu 0,45%, l’indice Nasdaq a plongé de 2,78% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 1,59%.La deuxième capitalisation boursière mondiale Nvidia a lâché 8,48% et a perdu plus de 250 milliards de capitalisation boursière au lendemain de la publication de ses résultats, tirant le Nasdaq vers le bas.”Les résultats de Nvidia étaient très attendus hier (…) et ils étaient solides”, a commenté auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.”Mais ce n’était pas un rapport +fantastique+, les investisseurs ont peut-être placé leurs attentes un peu trop haut”, selon l’analyste.Le groupe de Santa Clara (Californie) a dégagé un bénéfice net de 22,1 milliards de dollars, pour les trois mois allant de novembre à janvier, en hausse de 80%. Il s’est aussi montré encourageant quant à la demande de semi-conducteurs.Mais Wall Street s’inquiète ces dernières semaines des perspectives de croissance des secteurs liés au développement de l’intelligence artificielle (IA).Ces craintes se sont accentuées avec le lancement, fin janvier, de l’interface d’IA générative de la start-up chinoise DeepSeek, développée sans le microprocesseur vedette de Nvidia, le H100, et uniquement avec des puces moins performantes.Dans le sillage de Nvidia, l’ensemble du secteur des semiconducteurs a terminé dans le rouge, à l’instar de Broadcom (-7,11%), Qualcomm (-4,73%), AMD (-4,96%), Micron (-6,03%) ou Intel (-1,83%).Les capitalisations géantes du secteur technologique ont aussi reculé, comme Apple (-1,19%), Microsoft (-1,80%) ou Alphabet (-2,57%). “Dans un environnement comme celui-ci, où (les acteurs du marché) sont très inquiets au sujet de la croissance, des droits de douane (…) et où il y a beaucoup d’incertitude, je ne suis pas surprise de voir le marché réagir comme il l’a fait”, a souligné Victoria Fernandez.Les investisseurs et les entreprises “veulent pouvoir prendre des décisions en sachant ce qui les attend afin de se positionner au mieux, mais ils ne peuvent pas le faire pour le moment”, a ajouté l’analyste, notamment face aux nombreux rebondissements sur les droits de douane.Dans un énième revirement, le président américain Donald Trump a annoncé jeudi que les Etats-Unis imposeraient des droits de douane supplémentaires de 10% sur les produits chinois à compter du 4 mars, et affirmé que les surtaxes visant le Canada et le Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Côté indicateurs, les investisseurs ont en ligne de mire la publication vendredi de l’indice des prix PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed).L’indice PCE “sera un élément clé et (…) le marché réagira probablement si nous obtenons un chiffre très éloigné du consensus”, a observé Mme Fernandez.Cet indice sera d’autant plus scruté que les investisseurs s’inquiètent de la croissance américaine.L’indice de confiance du Conference Board de février a fortement reculé mardi, tandis que vendredi déjà, une autre publication de l’université du Michigan témoignait également de l’inquiétude accrue des consommateurs américains.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,26%.Ailleurs, à la cote, le groupe de médias Warner Bros Discovery a gagné 4,76% après avoir annoncé le gain de 6,4 millions d’abonnés au quatrième trimestre, un nombre supérieur aux attentes. Le groupe dispose d’une base d’abonnés de plus de 116 millions et a prévu de franchir la barre des 150 millions en 2026.Le site de ventes en ligne eBay a plongé (-8,19%), malgré des résultats supérieurs aux attentes, car ses prévisions ne convainquent pas les investisseurs. Pour le trimestre en cours, l’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 2,54 milliards de dollars, contre 2,59 milliards attendus par le consensus réalisé par FactSet.

Meta licencie des employés pour des fuites d’informations

Meta (Facebook, Instagram) a licencié une vingtaine d’employés pour avoir fait fuiter des informations confidentielles, d’après un porte-parole du groupe californien jeudi, selon lequel d’autres pourraient suivre.Les salariés en question avaient communiqué des informations internes, sur des produits ou des réunions, à des contacts à l’extérieur du groupe californien – c’est-à-dire à la presse, principalement.”Nous le disons aux employés lorsqu’ils rejoignent l’entreprise, et nous leur rappelons périodiquement, qu’il est contraire à notre règlement de divulguer des informations internes, quelle que soit l’intention”, a déclaré jeudi le porte-parole Dave Arnold.L’information a d’abord été rapportée par The Verge, un site d’informations technologiques.Dave Arnold a expliqué que l’entreprise a pris sa décision après une enquête et précisé: “nous nous attendons à ce qu’il y en ait d’autres”. “Nous prenons cela au sérieux et nous continuerons à prendre des mesures lorsque nous identifierons des fuites”, a-t-il ajouté.The Verge fait partie des médias qui ont relayé les propos de Mark Zuckerberg, le patron du géant des réseaux sociaux, lors d’une réunion pour tout le personnel fin janvier.Le dirigeant a notamment dit à ses équipes “d’attacher leur ceinture” et de se préparer à une année “intense”. Il s’est emporté contre les fuites d’informations et a défendu un “partenariat productif” avec le gouvernement américain pour “défendre” les intérêts du pays.Depuis la deuxième élection de Donald Trump, Mark Zuckerberg a multiplié les avances à l’égard de celui qui le menaçait l’été dernier de “prison à vie”, à cause de son exclusion de Facebook en janvier 2021, quand il avait encouragé l’assaut du Capitole.M. Zuckerberg a dîné avec le républicain à plusieurs reprises, il a fait un don d’un million de dollars pour sa cérémonie d’investiture le 20 janvier et nommé plusieurs de ses alliés à des postes clefs.Il a aussi mis fin aux programmes conçus pour favoriser la diversité du personnel et à la vérification des faits sur les plateformes de Meta aux Etats-Unis.Les règles de modération des contenus sur Facebook et Instagram ont été assouplies: davantage d’insultes et d’appels à l’exclusion des femmes et des personnes LGBT+ des institutions sont désormais autorisés.Autant de mesures alignées avec les vues conservatrices du président et de ses alliés, des élus aux animateurs masculinistes et personnalités comme Elon Musk.”Je pense qu’une grande partie de notre société est devenue (…) castrée  en quelque sorte, ou émasculée”, a déclaré Mark Zuckerberg au micro du très populaire Joe Rogan début janvier.

Fashion Week de Milan: gloire à Fendi, Gucci en transition

La Fashion Week de Milan s’est poursuivie jeudi sur fond de mercato des directions artistiques au sein de prestigieuses maisons, dont Fendi, qui a séduit avec un défilé anniversaire rendant hommage à ses racines, et Gucci, pas encore sortie de la crise.Et le jeu de chaises musicales du monde de la mode ne s’arrête pas là: mercredi, c’était Jil Sander qui annonçait le départ de ses directeurs de création, Lucie et Luke Meier. Le show de mercredi matin était donc le dernier pour le couple après huit ans passés aux commandes du style de la marque allemande, propriété du groupe italien OTB de Renzo Rosso.Mercredi a aussi été marqué par un autre événement important comprenant en arrière-plan son lot de suspense : le défilé anniversaire des 100 ans de Fendi, premier show après le départ de Kim Jones en octobre.Les rumeurs vont bon train pour savoir qui lui succédera mais en attendant, la maison peut compter sur Silvia Venturini Fendi pour assurer l’intérim: la petite-fille des fondateurs Edoardo Fendi et Adele Casagrande Fendi, qui est normalement directrice de création des collections hommes et accessoires femmes, a ainsi présenté une collection célébrant l’essence de la maison.Raconter Fendi, son histoire, son ADN, était au cÅ“ur de ce projet qui a vu défiler près de 90 looks.”Je ne voulais pas passer trop de temps à m’attarder sur les archives physiques. Pour moi, Fendi 100 évoque davantage mes souvenirs personnels – réels ou imaginaires – de ce qu’était Fendi et de ce que Fendi signifie aujourd’hui”, a expliqué la styliste.Silvia Venturini Fendi a mis en valeur le travail des ateliers dans des pièces en fourrures et en cuir : ici des manteaux cannelés en cuir de cerf et daim réversibles, d’éblouissants manteaux Op-Art finis non pas en imprimé, mais en intarsias géométriques moelleux. Du trompe-l’Å“il pour des pièces en peau lainée qui ressemblent à du vison ou du renard, des patchworks de cuir, du satin matelassé.Tout au long de la collection, un crescendo de couleurs évoque les nuances de Rome au crépuscule – vert laurier et vert forêt, graphite, chocolat et bleu pétrole – jusqu’aux teintes flamboyantes de ses éternels couchers de soleil en cannelle et terracotta, bubblegum, écarlate et rose poudré.Avec une standing ovation à la clé…- Le calme avant la tempête -Chez Gucci, sans Sabato de Sarno, son directeur de création resté aux commandes du style pendant deux ans avant d’être remercié début février, on a monté un défilé clairement plus inspiré par l’héritage de la marque que par la signature De Sarno. Des couleurs, du logo double G, des références à l’histoire avec des looks 70’s ou 90’s, un travail sur les cuirs comme la maison les aime.L’ambiance était bien sûr particulière avec toutes les équipes venues saluer le public à la fin du défilé. La maison romaine est en grande difficulté depuis des années: son propriétaire, le groupe français de luxe Kering, a vu ses bénéfices s’effondrer en 2024, plombés par la baisse de 23% des ventes de sa marque phare.Et avec le débarquement de De Sarno, ce sont plus de 150 salariés qui avaient quitté Rome pour le suivre à Milan il y a à peine un an et demi dont l’avenir s’écrit en pointillés.”La direction de l’entreprise avait promis 12 mois d’aides, mais après cette période, dans une ville comme Milan où la vie est 30 à 40% plus chère qu’à Rome, sans augmentation structurelle des salaires, beaucoup ont été obligés de démissionner”, déplore Anita Ferri, syndicaliste Filctem Cgil chez Gucci.”Même maintenant, l’anxiété est profonde, car chaque nouveau directeur artistique arrive généralement avec son équipe et donc, par conséquent, le jeu des chaises musicales a des répercussions à d’autres niveaux. Nous pensons que c’est le calme avant la tempête”.Dans le cas de Bottega Veneta, le départ de Matthieu Blazy pour rejoindre Chanel a tout de suite été accompagné de l’annonce de l’arrivée de Louise Trotter. La maison vénitienne a donc choisi une autre stratégie : ne pas défiler cette saison pour laisser le temps au passage de relais de se faire. Trotter présentera sa première collection en septembre 2025.

Retraites: grand écart entre syndicat et patronat à l’issue de la première journée de négociation

Les positions des syndicats et du patronat sur la réforme des retraites étaient à l’opposé jeudi après la première journée de négociation, FO ayant quitté la table et dénonçant une “mascarade” après une demande d’équilibre financier du gouvernement.François Bayrou a envoyé mercredi soir aux négociateurs une lettre exigeant des partenaires sociaux des mesures pour un retour à l’équilibre financier du système de retraites dès 2030, alors qu’avec la trajectoire actuellement prévue, le déficit devrait être supérieur à 6 milliards d’euros, selon la Cour des Comptes.La précédente demande de l’exécutif consistait seulement à ne pas “dégrader” le déficit du système en modifiant les paramètres de la réforme de 2023, qui prévoit un recul à 64 ans de l’âge de départ auquel les syndicats sont opposés.”Si personne ne se met d’accord, nous l’avons dit, on en restera au système antérieur, défini en 2023″, a estimé François Bayrou dans un entretien au Figaro mis en ligne jeudi soir. Et “si nous étions un jour en situation de blocage (…) le référendum est une issue”, a-t-il ajouté.”Il faut que nous nous interrogions sur une trajectoire, peut-être à 20 ans, pour arriver à un rééquilibrage, avec des méthodes différentes, novatrices”, affirme encore le Premier ministre.Concession au Parti socialiste, la réouverture du dossier des retraites a aidé le gouvernement Bayrou à éviter une censure au parlement, mais le succès de sa démarche paraît déjà compromis.”Nous ne participerons pas à cette mascarade où on veut nous faire dire qu’effectivement la seule solution, c’est d’allonger la durée de travail pour les salariés dans ce pays”, a lancé à la presse le négociateur de FO Michel Beaugas après environ un quart d’heure dans la salle de réunion.- Medef “pessimiste” -Il a dénoncé une “instrumentalisation” des partenaires sociaux, pour leur “faire porter le chapeau” de cet allongement.”La place” du syndicat Force ouvrière “reste évidemment à la table, s’ils souhaitent y revenir”, a affirmé Matignon jeudi soir dans un message à l’AFP.”Je suis pessimiste sur l’issue des discussions”, a déclaré au Monde le président du Medef, Patrick Martin, avant le début des discussions.”Nous voyons mal comment la cible d’un retour à l’équilibre en 2030 pourrait être atteinte si l’on remet en cause la règle des 64 ans”, selon lui.La négociatrice du Medef Diane Milleron-Deperrois a insisté sur le “besoin de trouver cet équilibre financier”, refusant de “charger davantage le coût du travail” par des cotisations supplémentaires.Le vice-président de la CPME Eric Chevée a dit vouloir “étudier la possibilité de faire varier l’âge de départ en fonction de l’espérance de vie”.Medef et CPME souhaitent aussi l’introduction d’une dose de “capitalisation” (un système d’épargne dans lequel chaque retraité cotise pour sa retraite future) en plus du système par répartition qui prévaut aujourd’hui (les cotisations des actifs payent les pensions des retraités actuels).”On ne peut pas dire que le patronat a été ouvert sur quoi que ce soit”, a estimé le secrétaire général adjoint de la CFDT Yvan Ricordeau, qui estime “l’équation financière à 6 milliards d’euros va être difficile mais pas impossible à trouver”.”Evidemment nous ne partons pas avec des points de vue proches entre le patronat et les syndicats de salariés”, a constaté Denis Gravouil, le négociateur de la CGT.- FNSEA et Unsa exclus -“Le Medef n’a pas envie de faire des efforts”, a aussi regretté Pascale Coton pour la CFTC.La CGT avait demandé à la Cour des comptes le coût que représenterait un retour aux 62 ans: c’est 10,4 milliards. “Nous aurons des propositions pour les trouver”, a promis M. Gravouil.Invités à la première réunion, le syndicat agricole FNSEA et le syndicat de salariés Unsa ont appris qu’ils seraient exclus d’une partie des discussions. Furieuse, l’Unsa a dénoncé les pressions du Medef et de certains syndicats de salariés, qui veulent concentrer sur les discussions sur le seul régime général – en excluant celui des fonctionnaires (un bastion de l’Unsa) ou celui des agriculteurs. “Cette décision obère grandement l’espoir de voir enfin le dossier des retraites traité avec justice et équité”, a déclaré  Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa à l’issue de la réunion.Au cours de 14 séances prévues jusqu’au 28 mai, les négociateurs aborderont notamment les sujets liés à l’âge de départ, aux carrières longues et à l’emploi des seniors, à la pénibilité, à l’égalité femmes/hommes.Le 17 avril leur sera présenté un deuxième rapport de la Cour des Comptes sur les effets de la réforme sur l’emploi et la compétitivité, avant d’aborder les cotisations et la fiscalité ainsi que “les sources alternatives de financement”, selon une proposition de programme obtenue par l’AFP.François Bayrou a promis que si les partenaires sociaux parviennent à un accord pour amender la très impopulaire réforme de 2023, le texte sera soumis au parlement.boc-lby-mdb-ldf/ito/cbn

La justice met un coup d’arrêt au chantier de l’A69, liesse chez les opposants

La justice a mis un coup d’arrêt jeudi au colossal chantier de l’A69 en annulant son autorisation environnementale, une première pour une autoroute de cette envergure en France, signant un revers pour l’Etat qui fait appel.Des cris de joie ont résonné dans un bar du centre de Toulouse, transformé en QG des anti-A69 réunis pour fêter leur victoire. “On l’a fait”, s’exclament-ils.”C’est la victoire de David contre Goliath”, a déclaré à l’AFP Gilles Garric, parmi les 300 à 400 opposants venus fêter en soirée la décision de justice place du Capitole.”C’est majeur, il y aura vraiment un avant et un après A69″, a ajouté ce conseiller municipal de Teulat (Tarn), un village “coupé en deux” par le chantier.”L’arrêté du 1er mars 2023 par lequel les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn ont délivré une autorisation environnementale en vue de la réalisation des travaux de la liaison autoroutière entre Verfeil et Castres, dite A69″ est “annulé”, selon la décision du tribunal administratif de Toulouse.L’Etat va faire appel de la suspension du chantier, qu’engendre automatiquement la décision du tribunal, a aussitôt annoncé le ministère des Transports dans un communiqué.- “Ubuesque” -Le ministre Philippe Tabarot a qualifié la situation d'”ubuesque: un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain”, et promis que “l’Etat continuerait de soutenir le projet”.L’Etat demande en outre un sursis d’exécution pour pouvoir reprendre le chantier de cet axe de 53 km entre Toulouse et Castres, dans l’attente de la décision au fond de la cour administrative d’appel.Le constructeur Atosca, concessionnaire désigné de l’A69, a pris “acte de l’impossibilité de poursuivre les travaux et de l’intention de l’Etat d’engager toutes les voies de recours permettant la reprise du projet dans les meilleurs délais possibles et dans le respect de la réglementation”, selon un communiqué.Sur le chantier, à Castres, où les engins avaient été garés en pleine journée, contrairement à l’habitude, une militante anti-A69 perchée sur un arbre s’est écriée: “c’est officiel, je n’y crois pas”, en apprenant la décision.- “Historique” -“C’est un grand jour pour le droit environnemental”, s’est félicité le collectif d’opposants à l’A69 La Voie est libre (LVEL), saluant “une décision historique”. Devant l’Assemblée nationale à Paris, où une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en soirée, Caroline Duval,  militante du collectif La déroute des routes, a dit “merci au tribunal administratif de Toulouse de nous avoir réconciliés avec la justice, face à un chantier inutile et illégal”. Les Ecologistes, les Insoumis et la Confédération paysanne ont également salué une victoire “historique”. “Pour la première fois, la justice française interrompt un projet autoroutier pour des raisons environnementales”, a réagi sur X la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, espérant que cette décision “fera jurisprudence”.De fait, c’est la première fois en France qu’une infrastructure routière d’une telle importance est interrompue par un jugement, et non par une décision politique, comme l’abandon du projet d’A45 Lyon/Saint-Etienne en 2018.Le tribunal de Toulouse a suivi l’avis de la rapporteure publique, qui lui avait par deux fois demandé “l’annulation totale” de l’arrêté préfectoral ayant permis le début du chantier en 2023. À l’audience du 18 février, cette magistrate, Mona Rousseau, a réaffirmé que les gains espérés de la future autoroute n’étaient pas suffisants pour établir une “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant les atteintes à l’environnement commises par le projet.- “70% des ouvrages d’art” – Le bitume devait être coulé en mars. Mais “comment accepter que les juges n’aient pas pris en compte la situation du chantier avec près de 300 millions d’euros de travaux déjà engagés, 45% des terrassements réalisés, 70% des ouvrages d’art construits et plus de 1.000 salariés du concessionnaire qui se retrouveront demain sans emploi”, a fustigé le député du Tarn Jean Terlier.Pour ses promoteurs, cet axe visait à désenclaver “le bassin de vie” du sud du Tarn, pour se connecter aux équipements de la capitale régionale, Toulouse.Cette décision va “priver d’emploi des milliers de personnes, paralyser l’économie du sud du Tarn et, plus largement, tous les grands projets d’infrastructures en France”, a regretté l’ancien député du Tarn Bernard Carayon, maire de Lavaur, dont la commune longeait le tracé.Le patron des laboratoires Pierre-Fabre, principal employeur du sud du Tarn, a menacé de “privilégier des territoires d’accès plus rapides” si “l’enclavement devait devenir définitif”.

Les bénéfices du CAC 40 baissent en 2024, plombés par quelques poids lourds

Les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 devraient dépasser 120 milliards d’euros en 2024 pour la quatrième année consécutive, selon un bilan réalisé jeudi par l’AFP, mais ils s’inscrivent en baisse sur un an, plombés par certains groupes phares comme LVMH et TotalEnergies.Au total, les 37 entreprises ayant dévoilé leurs comptes annuels ont dégagé 126,6 milliards d’euros de bénéfices nets l’année passée, contre 146,3 milliards l’année précédente, soit une baisse de 13,5% à ce stade.En excluant le géant des spiritueux Pernod Ricard – dont la comptabilité est effectuée selon un exercice décalé ne correspondant pas à l’année civile -, les bénéfices des 39 sociétés composant aujourd’hui le CAC 40 s’étaient établi à 148 milliards d’euros en 2023.Les calculs incluent Accor et Bureau Veritas, qui ont rejoint le CAC 40 en 2024.Le bond de 129% du bénéfice net de Danone, combiné aux solides progressions dans le secteur financier et dans les services, n’ont pas permis d’éclipser la chute du bénéfice net de plusieurs poids lourds français: comme TotalEnergies (en tête des plus gros bénéfices malgré une chute de 26%), LVMH (deuxième, -17%), Stellantis (-71%), Kering (-62%) ou STMicroelectronics (-63%).TotalEnergies a été pénalisé par des prix de l’énergie “moins favorables” et de marges de raffinage “en fort repli”, après deux années de profits record.En revanche, seuls Kering et Stellantis ont pour l’instant prévu une baisse des dividendes versés à leurs actionnaires, sur 33 entreprises du CAC 40 qui ont annoncé un objectif de dividendes. Les autres prévoient une hausse ou au moins la stabilité.Les entreprises dont les résultats annuels restent à venir sont Thales et Bouygues, la semaine prochaine. Le chiffre d’affaires cumulé des 37 groupes qui ont déjà dévoilé leurs comptes atteint 1.598 milliards d’euros, contre 1.711 milliards pour l’ensemble des 39 entreprises en 2023.- Prudence pour 2025 -A composition constante, l’année 2024 est la première baisse du bénéfice cumulé depuis 2020, quand l’économie avait été lourdement touchée par la pandémie de Covid-19. Les entreprises de l’indice français n’avaient alors dégagé que 30,6 milliards d’euros de bénéfices nets.Mais le record absolu revient à l’année 2021, quand le bénéfice exceptionnel de près de 25 milliards d’euros de Vivendi, dopé par la vente d’Universal Music, avait porté le total à près de 157 milliards. Depuis, le groupe a cependant quitté l’indice phare français.Pour Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM, “les résultats annoncés sont plutôt positifs tous secteurs d’activité confondus”, notamment sous l’effet du ralentissement de l’inflation “qui a plutôt aidé”.Si la finance “tire quand même très nettement son épingle du jeu”, “c’est très mitigé” sur le luxe, note l’expert.Le marché du luxe a ralenti en général, surtout pénalisé par des dépenses moins fortes des consommateurs chinois. Seul Hermès joue “dans une ligue à part”, selon les analystes de la banque Citi, avec un bénéfice record.Autre élément de soutien, le fait que les plus grandes entreprises françaises intégrées dans le CAC 40 soient des multinationales. “Le fait d’être très internationalisé a été une source de résilience sur les derniers mois, c’est-à-dire que globalement il y a quand même eu des marchés de croissance à l’international”, a déclaré à l’AFP Anthony Morlet-Lavidalie, économiste de l’institut Rexecode.Pour 2025, de nombreuses entreprises se sont montrées prudentes sur leurs perspectives, inquiètes des annonces de relèvement des droits de douane du président américain Donald Trump et sur fond de tensions géopolitiques et commerciales. Mais l’impact de ces risques est “difficile à estimer”, souligne Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Le bilan annuel de l’AFP cumule le résultat net part du groupe sans ajustement de chacune des entreprises cotées. Pour les groupes publiant leurs résultats en dollars, la conversion repose sur le cours moyen de l’euro en 2024.

La Bourse de Paris termine en baisse, entre droits de douane et résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a conclu en baisse de 0,51% jeudi, à l’issue d’une séance dense en résultats d’entreprises, dans un marché refroidi par les 25% de droits de douane sur les produits européens promis par Donald Trump.L’indice vedette CAC 40 a cédé 41,40 points et s’est établi à 8.102,52 points à la clôture. La veille, il a bondi de 1,15%.”Les droits de douanes sont le sujet dominant de la journée”, résume Nicolas Budin, responsable de la gestion actions chez Myria AM.Mercredi, à l’occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche, Trump a annoncé que les produits européens feraient l’objet d’une hausse des droits de douane. “Nous avons pris la décision, et nous l’annoncerons prochainement, ce sera 25%”, a-t-il assuré, soit le niveau auquel les produits canadiens et mexicains devraient également être taxés à partir de début avril.L’Union européenne “fera de même” a assuré le ministre français de l’Economie Eric Lombard dans un entretien à l’AFP au lendemain des annonces de Donald Trump.La réaction des marchés d’actions a toutefois été mesurée: “ce n’est qu’un début d’annonce un peu violente qui sera probablement nuancée plus tard”, estime Nicolas Budin.Sur le marché des change, l’euro cédait du terrain face au billet vert (-0,64%) à 1,0418 dollar pour un euro.VusionGroup affole les compteursLe spécialiste des étiquettes électroniques VusionGroup (anciennement SES-Imagotag) caracole en tête du SBF 120 au lendemain de la publication de résultats annuels 2024 salués par les investisseurs. Le titre s’est envolé de 23,96% à 206,40 euros et affiche désormais une progression de plus de 16% depuis le 1er janvier.Ses prévisions pour 2025 ont aussi “largement dépassé les attentes”, soulignent les analystes de Stifel, dans une note titrée “Huge” (énorme).Stifel a d’ailleurs révélé son objectif de cours pour le groupe de 16%, à 250 euros contre 215 euros précédemment.WWP plonge et entraîne PublicisPublicis, spécialiste de la communication, a lâché 4,45% à 97,32 euros, entraîné à la baisse par la chute de plus de 16% de son concurrent britannique WPP, plombé par des résultats moins bons qu’attendu en 2024 et des perspectives moroses pour l’année en cours.Axa signe une année recordL’assureur Axa (-1,39% à 37,71 euros) a connu une année 2024 record, porté par l’ensemble de ses activités, avec une forte hausse de son bénéfice net et de son chiffre d’affaires due au maintien de sa “discipline tarifaire” et à l’accélération de la “croissance des volumes”.Les énergéticiens en formeL’énergéticien français Engie (+5,27% à 17,39 euros) a revu à la hausse ses perspectives 2025 après une année marquée par une activité “record” dans les renouvelables et une forte performance opérationnelle et financière, dans un contexte de baisse des prix de l’énergie.Technip Energies (+8,86% à 29,50 euros) a quant à lui confirmé ses perspectives après une année 2024 au cours de laquelle le groupe français a vu son bénéfice net bondir de 31%, porté par les marchés du GNL et de la production d’électricité décarbonée.Chimie: baisse du bénéfice net pour ArkemaLe chimiste français Arkema a maintenu son chiffre d’affaires à un niveau stable en 2024, à 9,54 milliards d’euros, mais son bénéfice net a reculé de 15,3% à 354 millions d’euros, pénalisé par des amortissements et dépréciations en hausse. Le titre a cédé 4,07% à 80,05 euros.

La Poste triple son bénéfice net, son patron vante la “solidité” du groupe

La Poste a triplé son bénéfice net en 2024, prouvant la “solidité” du groupe, a assuré son patron sur le départ Philippe Wahl alors que la Cour des comptes critique sa rentabilité et préconise de raboter ses missions de service public.Durant ses douze années de mandat, qui s’achèveront fin juin, M. Wahl aura eu à relever un défi de taille: compenser les faramineuses pertes liées à la baisse des volumes de courrier, pour maintenir le navire La Poste à flot.En dix ans, les revenus de La Poste se sont effrités de 6,5 milliards d’euros en raison du changement d’habitude des Français, “soit l’équivalent du chiffre d’affaires mondial d’un autre groupe public, la RATP”, aime rappeler M. Wahl.Pour y faire face, ce dernier a choisi de diversifier les activités du groupe: livraison express de colis, portage de repas aux personnes âgées, téléphonie…Une stratégie qui semble avoir fonctionné puisqu’en 2024 La Poste a quasiment triplé son bénéfice net, à 1,4 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 34,6 milliards (+1,5%).L’assureur CNP Assurances, filiale de La Banque Postale, y contribue largement, affichant toujours une santé financière éclatante, avec 1,58 milliard d’euros de bénéfice net.Ainsi que la cession de son activité de La Poste Mobile, qui a généré plus de 500 millions d’euros de profit. Cette plus-value montre “qu’on peut créer de la valeur avec la diversification”, a lancé le PDG, faisant référence aux critiques de la Cour des comptes qui estime que les activités de diversification de La Poste ne sont pas suffisamment rentables.La Poste a par ailleurs entrepris en 2024 “un effort de rigueur” sur les investissements, même s’ils restent “élevés” pour soutenir son développement, selon Stéphanie Berlioz, directrice générale adjointe chargée des finances.Le PDG s’est également réjoui des bons résultats de Geopost, sa filiale de colis à l’international, dont le chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros est en croissance malgré la relative atonie du secteur de l’e-commerce.En 2023, le bénéfice net s’était établi à 514 millions d’euros, une mauvaise performance due à la panne “des deux moteurs de croissance” de La Poste que sont le secteur de la banque et Geopost, a analysé M. Wahl.- Tensions sur les services publics -Ce résultat de 2024 est “un des plus importants de notre histoire” et témoigne “de la solidité du modèle stratégique de La Poste”, a défendu Philippe Wahl.D’autant que le groupe est “sous-compensé” par l’Etat pour ses missions de service public, à savoir la distribution du courrier et de la presse, l’aménagement du territoire et l’accessibilité bancaire.Cette sous-compensation a coûté à La Poste 1,2 milliard d’euros en 2023, souligne fréquemment M. Wahl.Le 17 février dernier, la Cour des comptes a publié sur son site une note révélant qu’elle avait “analysé la trajectoire financière du groupe La Poste pour les exercices 2019 à 2023”.Elle a dans la foulée formulé des préconisations auprès du Premier ministre, dont l’adaptation des missions de service public “au recul de leur usage” et l’ajustement de la compensation “à hauteur du déficit comptable qui en résulte”. M. Moscovici conseille aussi de “s’interroger désormais sur la fréquence de distribution du courrier”, soulignant que la France était “l’un des derniers pays” en “6 jours sur 7″.”Le 6 jours sur 7, nous y sommes très attachés car s’y joue l’avenir des facteurs”, a réagi M. Wahl, demeurant circonspect sur les économies réalisées par la suppression de la livraison le samedi, qu’il estime à “une cinquantaine de millions d’euros”.Sur l’aménagement du territoire, la Cour des comptes conseille d’intégrer les bureaux de poste dans les locaux de France Services pour réaliser des “économies rapides”.Des propositions qui ont suscité l’ire des syndicats qui prédisent “un alourdissement de la charge de travail” et dénoncent “une vision particulièrement étroite et focalisée sur les profits”.