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Droits de douane: Trump rejette la main tendue du Canada

Arcbouté sur une nouvelle hausse des droits de douane pour les produits de son voisin, Donald Trump a refusé lundi toute rencontre avec le Premier ministre canadien Mark Carney, sur fond de brouille autour d’une publicité qu’il a qualifiée d'”acte hostile”.”Nous sommes prêts à nous asseoir à la table des négociations (…) lorsque les Etats-Unis seront prêts à s’y asseoir”, a tenté M. Carney devant les journalistes, en marge du sommet de l’Asean (Association des Nations d’Asie du sud-est), en Malaisie.Mais une telle perspective semblait bien improbable à court terme. Le dirigeant canadien a indiqué n’avoir eu aucun contact avec le milliardaire américain à Kuala Lumpur, où ils se trouvaient tous les deux lundi. Et ce dernier s’est montré inflexible sur une entrevue au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), mercredi en Corée du Sud.”Je ne veux pas le rencontrer. Je ne vais pas le rencontrer avant longtemps”, a-t-il indiqué à la presse. “L’un des pays les plus difficiles à gérer, c’est le Canada, même si j’aime le Canada lui-même et le peuple canadien”.Il n’a donné aucune information sur la date d’entrée en vigueur de ces 10% additionnels.Donald Trump, qui a rompu les négociations commerciales avec son voisin, avait annoncé samedi l’ajout de 10% supplémentaires sur les importations déjà concernées. En cause, une campagne publicitaire produite par la province canadienne de l’Ontario (centre-est), diffusée vendredi soir à l’occasion du premier match des finales du championnat nord-américain de baseball.Le spot utilisait des extraits d’un discours de Ronald Reagan, dans lequel l’ex-président américain expliquait que les “droits de douanes élevés entraînent des représailles de la part des pays étrangers et déclenchent de féroces guerres commerciales”. Une citation vérifiée par l’AFP.  Donald Trump a dénoncé une “grave déformation des faits”, un “acte hostile” et un “coup tordu” du Canada sur sa plateforme Truth Social. La Fondation Ronald Reagan a pour sa part accusé la campagne sur X de “déformer” les propos de l’ex-président, utilisés “de manière sélective”. Elle a précisé examiner des “options juridiques”.Le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a défendu lundi cette publicité, se félicitant qu’elle ait été vue “plus d’un milliard de fois à travers le monde”. “Nous avons ouvert une conversation qui n’existait pas aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté, multipliant ces derniers jours les entrevues dans les grands médias américains.- Une rencontre Xi-Carney mercredi -Avant la diffusion de cette publicité, une rencontre entre Mark Carney et Donald Trump était prévue au sommet de l’Apec.Ce nouvel épisode est un coup dur pour le Canada au moment où un accord commercial entre les deux pays — portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie — semblait pouvoir être conclu, selon le journal canadien Globe and Mail.Le président républicain a imposé, depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, des surtaxes sur les importations du monde entier, y compris ses alliés majeurs. Il a négocié — et obtenu avec un certain nombre de pays — des accords bilatéraux. En sus, il a décidé d’appliquer des droits de douane sur certains produits spécifiques (acier et aluminium, en particulier). Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines, notamment la construction automobile.Avant l’annonce de samedi, une partie des importations canadiennes subissaient des droits de douane maximum de 25% (10% pour l’énergie et la potasse). Mais en sont exemptées toutes les marchandises entrant dans le cadre de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (ACEUM).Ces surtaxes ont durement touché Ottawa, entraînant des pertes d’emploi et mettant les entreprises sous pression.S’exprimant vendredi avant de s’envoler, lui aussi, pour l’Asie, M. Carney avait jugé que les discussions bilatérales montraient des “progrès”. Mais “nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, avait-il relevé, soulignant son désir d’approfondir les échanges commerciaux avec d’autres pays.A cet égard, il a indiqué lundi avoir accepté de rencontrer le président chinois Xi Jinping lors du sommet de l’Apec, pour des discussions sur la “relation commerciale bilatérale ainsi que l’évolution du système mondial”.

Amazon lance la suppression de quelque 30.000 postes de bureau (médias)

Amazon va entamer mardi le licenciement sur plusieurs mois d’un total de 30.000 salariés de ses bureaux à travers le monde, rapportent lundi plusieurs médias américains, concrétisant la volonté affichée de son patron Andy Jassy de réduire les coûts en pleine course aux investissements dans l’intelligence artificielle.Ces suppressions, qui visent des fonctions supports ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc), représentent près de 10% des 350.000 postes de bureaux du géant américain du commerce en ligne, mais ne concernent pas la main d’oeuvre des entrepôts, qui représentent la majorité des plus de 1,5 million de salariés d’Amazon.Le groupe de Seattle n’a pas confirmé publiquement ces informations, rapportées par des sources anonymes citées par Reuters, le Wall Street Journal ou encore le New York Times, à trois jours de la publication de ses résultats trimestriels.Les médias américains invoquent différentes motivations à cette vague de licenciements, la plus importante depuis les 27.000 suppressions de postes de l’hiver 2022-2023: corriger le tir après les fortes embauches de la pandémie de Covid-19.Les premiers courriers de licenciement sont attendus dès mardi, selon les médias américains, tandis que d’autres partiront en janvier, après le pic d’activité des fêtes de fin d’année.Le nombre total de suppressions n’est toutefois pas encore définitif, selon une source anonyme citée par le New York Times.En juin, le directeur général d’Amazon, Andy Jassy, avait explicitement annoncé que le développement de l’IA générative allait, “dans les prochaines années (…) réduire nos effectifs de bureaux”.”La hausse des prix, un marché du travail plus tendu et les aléas de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les chefs d’entreprise à chercher des moyens de se serrer la ceinture sans nuire à la croissance”, analyse le Wall Street Journal.Les interrogations sur l’avenir des ouvriers de l’entreprise, 2e employeur aux Etats-Unis avec 1,2 million de salariés, se pose aussi dans les entrepôts, où Amazon accélère l’automatisation grâce aux robots et à l’IA.Selon le New York Times, Amazon pourrait renoncer à plus de 160.000 embauches d’ici 2027, malgré la hausse attendue de la demande de livraisons des consommateurs. D’importantes suppressions d’emplois chez les cols-blancs ont aussi lieu chez d’autres géants américains de la tech. Microsoft a annoncé en juillet porter son plan de réduction à 15.000 départs prévus. Meta a renvoyé mercredi quelque 600 personnes de sa division IA, après une importante campagne de recrutement.

Budgets: PS et gouvernement progressent dans leurs accords, la discussion sur les retraites démarre

Le PS et le gouvernement ont trouvé lundi à l’Assemblée un terrain d’entente sur la surtaxe sur les bénéfices des entreprises, semblant progresser dans la quête d’un accord budgétaire global, même si des haies restent à franchir sur la taxation des patrimoines ou la suspension de la réforme des retraites.Saisis du projet de budget de l’Etat, les députés ont longuement débattu dans l’hémicycle de la surtaxe sur les bénéfices des entreprises. Au fil des discussions, le gouvernement a dégainé un amendement augmentant le rendement de la taxe de 4 à 6 milliards d’euros, en faisant peser le poids de la hausse sur les plus grandes entreprises.Au grand dam de députés du groupe ciottiste UDR, et même de certains élus LR et macronistes de Renaissance qui demandaient la suppression pure et simple de la mesure. Manuel Bompard (LFI) a dénoncé un marché passé “dans des salles parallèles” entre le gouvernement et le PS, son groupe votant toutefois la mesure.”On s’est engagé à ce que le gouvernement écoute les débats au sein de l’Assemblée”, a rétorqué le ministre de l’Economie et des Finances Roland Lescure.Devant la presse, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est lui montré circonspect face à la désunion du camp gouvernemental. “Il n’y a pas de bloc central ni de socle commun. Ce n’est pas rassurant pour la suite”, a-t-il pointé. La “suite” passera notamment cette semaine par l’examen de la taxe Zucman pour une imposition minimum du patrimoine, ou d’une version allégée de celle-ci mise sur la table par les socialistes, qui attendent du camp gouvernemental qu’il concoure à la faire adopter.Olivier Faure, patron du PS, a agité dimanche le spectre d’une nouvelle dissolution si le gouvernement ne cède pas dans les prochains jours en faveur d’une taxe sur les hauts patrimoines.En attendant, les députés ont voté lundi en fin d’après-midi la baisse et la suppression accélérée de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production décrié par le camp gouvernemental comme par l’extrême droite. Le coût est de 1,3 milliard.- A l’horizon, les retraites -En fin de matinée, le député PS Jérôme Guedj avait salué prudemment des “signaux faibles” en vue d’un accord global, après l’adoption en commission des Affaires sociales de son amendement rehaussant la CSG sur les revenus du patrimoine et des capitaux, au premier jour de l’examen du budget de la Sécurité sociale. Une adoption avec l’abstention de macronistes, qui attendent toutefois des garde-fous pour soutenir la mesure dans l’hémicycle à partir du 4 novembre, où les parlementaires repartiront de la copie initiale du gouvernement.La commission a aussi voté contre le gel, proposé par le gouvernement, du barème utilisé pour calculer des taux de CSG, insistant pour l’indexer sur l’inflation.Autre mesure du gouvernement rejetée par la commission: la création d’une cotisation patronale sur les tickets-restaurants et les chèques-vacances.La mesure-phare du budget de la Sécu restera la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS.Elle ne sera formellement examinée qu’en fin de débats, mais les députés ont pris de l’avance rejetant largement en commission la piste d’une surtaxe sur les mutuelles pour la financer.Les groupes de gauche, le Rassemblement national et même Les Républicains, membres de la coalition gouvernementale, ont supprimé l’article, arguant tous que les malades paieraient au bout du compte la facture. Le projet de loi suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres pour partir à taux plein.La droite s’y oppose, et proposera d’effacer cette suspension. Si l’Assemblée la suspend, le Sénat (contrôlé par la droite et les centristes) rétablira la réforme, a prévenu son président Gérard Larcher.Sébastien Lecornu a reçu lundi les chefs des groupes de droite et du centre du Sénat, irrités par les concessions faites aux socialistes. “Je n’ai pas de deal avec les socialistes”, leur a-t-il assuré selon plusieurs participants, leur indiquant qu’il “comprenait” que le Sénat ait lui aussi “ses propres lignes” sur le budget.Le coût de la suspension de la réforme des retraites est estimé à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027. Les pistes pour la financer font controverse, alors que le projet de budget de la Sécu est d’une exceptionnelle rigueur financière, avec des économies massives pour réduire le déficit à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).bur-ito-sac-sl/la/leo/swi

A New York, l’obsession du coût de la vie

Au bord de la voie rapide reliant les arrondissements de Brooklyn et du Queens à New York, les automobilistes peuvent difficilement rater l’immense bannière jaune qui a fait son apparition: “Votez Zohran, pour une ville abordable.”Peut-être plus que tout autre facteur, c’est la lutte contre la vie chère, dont il a fait le coeur de son programme, qui a propulsé le candidat démocrate Zohran Mamdani en tête de la course pour la mairie de New York.Le vote anticipé a commencé samedi, et le scrutin dans les bureaux aura lieu le 4 novembre.Les loyers astronomiques et la pénurie de logements sont parmi les problèmes devenus endémiques de cette mégapole de 8,5 millions d’habitants, où une personne sur quatre n’a pas les moyens de couvrir convenablement ses besoins essentiels (nourriture, logement).En juin, le loyer médian à New York a dépassé pour la première fois les 4.000 dollars, selon le site immobilier StreetEasy, soit plus du double de la moyenne américaine. Les loyers non-régulés ont augmenté de 5,6% au premier trimestre 2025 par rapport à 2024.Membre de l’aile gauche des démocrates, Zohran Mamdani promet de geler les loyers des 2 millions de locataires soumis aux baux réglementés – dont les hausses sont encadrées par la ville – et de construire 200.000 logements supplémentaires au cours de la prochaine décennie.”Nous ne pouvons pas laisser le marché décider qui a le droit de vivre dignement”, martèle le candidat.”Zohran Mamdani a compris que, tout étant devenu très cher après le Covid et l’inflation, les gens sont sous pression”, explique Daniel Schlozman, professeur associé de science politique à l’université Johns Hopkins.”Et il a su parler de ces problèmes d’une manière que son principal rival, Andrew Cuomo (ancien gouverneur lui aussi démocrate, mais qui se présente comme indépendant, ndlr), n’a pas adoptée”.Rencontré à proximité d’un rassemblement en faveur du jeune candidat, Santiago, 69 ans, brandit une pancarte réclamant “des logements abordables pour notre communauté”.”Nous sommes submergés par les coûts du logement”, raconte-t-il à l’ombre du pont George Washington, qui relie la ville au New Jersey, l’Etat voisin où de nombreuses familles ont dû déménager pour trouver des loyers moins élevés.- Epiceries municipales -“Les locataires représentent 70% des habitants de New York, donc nous sommes la majorité”, avance Lex Rountree, activiste de 27 ans pour le droit au logement, et partisane de M. Mamdani. “Si nous nous unissons, nous avons une réelle chance d’avoir un impact”.L’autre source constante de plaintes des New-Yorkais, outre les loyers, est celle du prix des denrées alimentaires.Les coûts à l’achat des oeufs, de la viande, de la volaille et du poisson ont augmenté de 8,9% dans la ville au cours de la dernière année. Neuf New-Yorkais sur dix affirment que le prix des courses augmente plus vite que leurs revenus, selon un document de campagne de Zohran Mamdani.S’il est élu maire, ce dernier promet de créer un réseau d’épiceries municipales, ouvert à tous.La proposition a été critiquée par ses opposants, notamment par Andrew Cuomo, qui s’est demandé “pourquoi subventionner les achats alimentaires des riches”.Le président américain Donald Trump, féroce opposant du démocrate, le qualifie pour sa part de “communiste”.Mais un sondage de l’institut Data for Progress montre que deux tiers des New-Yorkais soutiennent la mesure.”Il a compris que la question de l’accessibilité était absolument centrale”, insiste Daniel Schlozman.Steven Looez, barman de 41 ans, confie à l’AFP avoir envisagé de quitter New York pour une ville plus abordable.”On se demande toujours un peu où passe notre argent”, dit-il. “Ca finit par peser!””Mais je suis un peu gâté d’être à New York, où tout ce dont on peut avoir besoin sur le plan culturel et social est à portée de main. C’est dur de trouver un équivalent.”

Argentine: les marchés euphoriques après la victoire de Milei aux législatives

Les marchés ont réagi avec euphorie lundi au large succès du président ultralibéral argentin Javier Milei lors de législatives de mi-mandat, avec un bond de la Bourse de Buenos Aires, un envol du peso, augurant d’une stabilité financière à court terme pour son économie.Javier Milei, président depuis fin 2023, a obtenu dimanche un éclatant vote de confiance pour poursuivre ses réformes de dérégulation, son parti recueillant un peu plus de 40% des voix au niveau national.Ce résultat renforce considérablement sa base parlementaire, maigre jusqu’ici et souvent frustrée par un Parlement rétif sur les privatisations par exemple, lors de la prochaine législature qui débutera en décembre.Lundi, le peso argentin s’est envolé en début de séance, jusqu’à s’échanger à 1.420 pesos pour un dollar, au taux officiel affiché par la banque publique Banco Nacion, une appréciation spectaculaire de plus de 6% par rapport à vendredi, avant de clôturer quelque peu assagi, à 1.460 (+3,6%).A l’ouverture la Bourse de Buenos Aires, son principal indice, le Merval, a décollé a plus de 20%, une tendance non démentie jusqu’à la clôture (21,78%).À Wall Street, les actions argentines (ADR) ont enregistré de fortes hausses autour de 30-40% pour plusieurs, voire jusqu’à 47% (groupe financier Supervielle), dans un rebond généralisé très marqué après plusieurs jours de pertes.Le résultat électoral de dimanche, qui a fait mentir de nombreux sondages, est un immense soulagement pour l’exécutif argentin. L’incertitude liée au scrutin, au maintien ou pas du cap d’austérité post-élections, avait placé l’économie argentine, et sa monnaie, sous une intense pression des marchés financiers depuis deux mois. Alimentant chez les Argentins la hantise d’une dévaluation post-scrutin.Ces turbulences avaient déclenché la promesse d’un pack d’aide financière massive de l’allié américain de Javier Milei, Donald Trump, avec toutefois un bémol : les Etats-Unis ne seraient “pas si généreux”, si Milei perdait.Donald Trump a adressé dimanche ses félicitations à Javier Milei pour sa “victoire écrasante”. “Notre confiance en lui a été légitimée par le peuple argentin”, a-t-il réagi sur son réseau Truth Social.- Un élan, mais jusqu’où ? -Le résultat “conforte probablement les accords avec Washington, prévoyant que les États-Unis fournissent un mécanisme d’échange de devises de 20 milliards de dollars, ainsi que 20 milliards de dollars de plus en prêts privés”, estimait Benjamin Picton, analyste chez Rabobank. Il va aussi “réduire la pression sur Milei pour procéder à un changement du régime de change juste après les élections” abonde Kimberley Sperrfechter, du cabinet d’analyse britannique Capital Economics. Mais “cela ne change pas le fait que le taux de change (du peso) reste sévèrement surévalué”, ajoute l’analyste, prédisant une modification “ordonnée” du régime actuel de change semi-flottant encadré, entre 936 et 1.494 pesos pour un dollar (pour le taux interbancaire).Javier Milei, dans une interview lundi, a toutefois estimé que “tant qu’il reste dans cette bande il (le taux dollar/peso) est libre”, paraissant écarter tout ajustement prochain.Reste qu’avec le maintien probable du cap d’austérité, la garantie de pouvoir honorer la dette argentine et l’appui des Etats-Unis, “il y a plein de raisons à une telle euphorie à court terme des marchés financiers”, résume l’économiste Marin Kalos, de la firme conseil Epyca.Mais le sujet, relève le politologue Ivan Schuliaquer de l’Université de Buenos Aires, est aussi jusqu’où “l’élan électoral va porter Milei, si le modèle économique va tenir sans s’effondrer, ce qui aurait pu arriver si Trump ne l’avait pas sauvé”.En un peu moins de deux ans, Javier Milei a enregistré des succès nets: l’inflation ramenée de 200% à 31,8% (inflation cumulée sur 12 mois, en septembre), et un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans. Mais au prix d’une draconienne austérité budgétaire – plus de 200.000 emplois perdus -, une activité anémiée (contraction de 1,8% du PIB en 2024) avec un début de reprise 2025 qui s’est essoufflé en milieu d’année.

Nouveau triple record à Wall Street face aux espoirs de détente commerciale

La Bourse de New York a continué sa course aux records lundi avec la perspective d’un accord commercial sino-américain, les investisseurs se préparant aussi à la réunion de la Fed et aux résultats trimestriels de plusieurs grands groupes.Pour la deuxième séance d’affilée, les trois indices vedettes de Wall Street ont touché de nouveaux sommets: le Dow Jones a gagné 0,71% à 47.544,59 points, le Nasdaq a pris 1,86% à 23.637,46 points et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 1,23% à 6.875,17 points.”Il y a beaucoup d’enthousiasme à l’idée que Donald Trump soit susceptible de conclure un accord commercial avec la Chine”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Le ministre américain des Finances Scott Bessent a annoncé dimanche que Pékin envisageait de retarder la mise en place de restrictions à l’exportation des minéraux rares et de reprendre l’achat de soja aux Etats-Unis.En retour, Washington renoncerait à infliger 100% de droits de douane supplémentaires sur les marchandises chinoises.”Rien n’a encore été finalisé”, tempère toutefois Patrick O’Hare, de Briefing.com. Le président américain et son homologue chinois Xi Jinping doivent se rencontrer jeudi “et devraient ensuite faire une annonce officielle”, ajoute-t-il.Autre élément haussier: la place américaine attend mardi le début de la réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), à l’issue de laquelle une baisse des taux d’un quart de point est quasi-unanimement anticipée.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, d’où l’optimisme de Wall Street.”La question clé sera de savoir si Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) sera encore plus accommodant que ce que le marché pense”, souligne M. Cardillo.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se détendait très légèrement vers 20H15, à 3,99% contre 4,00% vendredi en clôture.Côté entreprises, Wall Street entre dans une période particulièrement suivie de la saison des résultats, avec les performances financières de plusieurs géants de la tech. Les résultats de Microsoft, Alphabet (Google), Meta (Facebook, Instagram), Apple et Amazon sont notamment attendus.Si l’une de ces entreprises fait nettement moins bien qu’escompté, cela pourrait “refroidir quelque peu l’ambiance” et “donner lieu à une remise en question”, estime M. Cardillo.Au tableau des valeurs, le spécialiste des composants électroniques Qualcomm a brillé (+11,09% à 187,68 dollars) après avoir annoncé la sortie de nouvelles puces dédiées à l’intelligence artificielle (IA), dans une volonté de concurrencer les géants Nvidia et AMD.L’équipementier sportif Lululemon Athletica, en difficulté depuis quelques mois, a été recherché (+1,81% à 181,39 dollars), profitant de l’annonce d’un partenariat avec la NFL (la ligue nationale de football américain, ndlr) pour une collection de vêtements.iRobot, la société qui commercialise les robots aspirateurs Roomba, a dégringolé (-33,87% à 3,69 dollars) après avoir annoncé qu’elle ne trouvait pas d’acheteur potentiel.En janvier 2024, le géant de la vente en ligne Amazon avait renoncé au rachat du groupe, faute d’être sûr d’obtenir l’approbation de la Commission européenne qui voyait un risque de réduction de la concurrence dans l’opération.

Le pétrolier russe Lukoil va céder ses actifs étrangers face aux sanctions américaines

Le géant pétrolier russe Lukoil a annoncé lundi qu’il allait vendre ses actifs étranger, quelques jours après avoir été frappé par des sanctions américaines liées à la guerre en Ukraine.La semaine passée, Washington a annoncé des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, avec pour objectif d’amputer la manne financière de la Russie et la conduire à la table des négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine.”En raison de l’introduction de mesures restrictives à l’encontre de la société et de ses filiales par certains États, la société annonce son intention de vendre ses actifs internationaux”, a fait savoir Lukoil dans un communiqué, précisant que le processus d’appel d’offres a déjà débuté.Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et de Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux entreprises.Les deux sociétés, qui représentent 55% de la production pétrolière russe, ont également été inscrites sur la liste SDN des entités sanctionnées, un registre suivi par de nombreux pays et redouté dans le monde des affaires.Le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine a répondu que ces mesures contre le secteur pétrolier russe étaient “sérieuses” mais qu’elles n’auraient pas d'”impact significatif” sur l’économie de son pays, tout en plaidant en faveur de la poursuite du “dialogue”.Le président Donald Trump s’était refusé longtemps à prendre de telles mesures, mais a estimé la semaine passée que ses conversations avec son homologue russe ne menaient “nulle part”.Washington a donné un mois aux entreprises qui travaillent avec les groupes russes pour rompre leurs liens, sous peine de sanctions secondaires qui leur interdiraient l’accès aux banques, négociants, expéditeurs et assureurs américains, qui forment l’ossature du marché des matières premières.

Engie va construire un parc solaire pour alimenter des centres de données de Meta aux Etats-Unis

Engie a signé un contrat de fourniture d’électricité (PPA) renouvelable avec Meta (Facebook, Instagram) aux Etats-Unis, où il installera un parc solaire de 600 MW destiné à alimenter les centres de données du géant de la tech.La capacité totale des contrats d’achat d’électricité renouvelable signés entre Engie et Meta atteint ainsi plus de 1,3 GW, qui proviendront de quatre grands sites de production d’électricité renouvelables au Texas, précise l’énergéticien français dans un communiqué publié lundi.Parmi ces sites, Engie précise que le futur parc solaire Swenson Ranch, situé dans le comté de Stonewall au Texas et dont la mise en service est prévue en 2027, sera son plus grand aux États-Unis, où le groupe dispose de plus de 11 GW de capacité “en opération ou en construction (solaire, éolien, batteries)”.Engie affirme que ce projet permettra de créer 350 emplois qualifiés “pendant la phase de construction” et génèrera “près de 160 millions de dollars de recettes fiscales” sur toute la durée de vie du projet. “En collaborant avec des data centers et des clients industriels, nous sommes un partenaire fiable qui apporte des solutions énergétiques compétitives adaptées à leurs besoins”, a déclaré Paulo Almirante, directeur général adjoint d’Engie, cité dans le communiqué.Engie appuie sa stratégie sur le déploiement de PPA (Power Purchase Agreement) dans le monde afin d’en faire “un levier clé pour accompagner ses clients dans leur transition vers la décarbonation”. Le groupe a signé pour 4,3 GW de PPA renouvelables en 2024.C’est le deuxième PPA annoncé avec un acteur de la tech en moins de deux semaines pour l’énergéticien français.Engie avait annoncé la semaine dernière un contrat de fourniture d’électricité renouvelable avec Apple d’une durée de 15 ans en Italie où il installera 173 MW de nouvelles installations, opérationnelles entre 2026 et 2027.

Erdogan signe avec Starmer un méga-contrat pour 20 Eurofighters

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a signé lundi un contrat pour 20 avions de combat Eurofighter Typhoon en recevant à Ankara le Premier ministre britannique Keir Starmer.Au côté de M. Starmer, le président Erdogan s’est félicité de cet accord, qui représente selon lui “un nouveau symbole” des relations stratégiques entre Ankara et Londres.Le ministère britannique de la Défense a lui souligné qu’il s’agissait du “plus gros contrat d’avions de combat depuis une génération”, précisant que “les premières livraisons devraient intervenir en 2030.Le dirigeant britannique a justifié ce contrat, estimé par Londres à huit milliards de livres (9,2 milliards d’euros), en soulignant lors d’une cérémonie de signature que la Turquie défendait “le flanc sud-est de l’Otan”. Cette commande garantira selon Londres 20.000 emplois au Royaume-Uni.”Cet accord va bien au-delà de l’acquisition d’avions. Il constitue l’élément clé du partenariat industriel et de défense croissant entre nos deux nations”, a de son côté souligné le ministre britannique de la Défense John Healey, qui s’est rendu à Ankara avec le Premier ministre pour finaliser l’accord.”La Turquie est un allié important de l’OTAN et le gardien de la mer Noire. En l’équipant d’avions de combat Typhoon haut de gamme, cet accord renforcera la dissuasion de l’OTAN et contribuera à notre sécurité à tous”, a-t-il ajouté.Le chef de l’Etat turc, désireux de moderniser la flotte aérienne de son pays, souhaite acquérir une quarantaine de ces appareils construits par un consortium de quatre pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Espagne).Son ministre de la Défense, Yasar Güler, a indiqué que la Turquie souhaitait en acquérir 12 auprès du Qatar et autant auprès d’Oman.Dans le cadre de la visite du Premier ministre britannique, trois avions Eurofighter de la Royal Air Force sont arrivés en Turquie, a affirmé le ministère turc de la Défense.À leur entrée dans l’espace aérien turc, les avions ont été accueillis par des F-16 turcs et escortés jusqu’à Ankara, selon le ministère.A part ces trois avions qui se trouvent temporairement à Ankara, deux autres Eurofighters sont aussi arrivés en Turquie selon une source sécuritaire turque interrogée par l’AFP et s’exprimant sous couvert d’anonymat.Les autorités turques n’ont pas immédiatement précisé si ces deux avions seront définitivement livrés à la Turquie ou si leur usage sera limité à la formation des pilotes turcs.- Eurofighters VS F-35 -Ankara, qui avait d’abord privilégié les F-35 américains, a orienté ces dernières années son intérêt vers les Eurofighters après avoir été exclu du programme américain pour avoir fait l’acquisition du système russe de défense antiaérienne S-400. L’Allemagne, qui s’opposait initialement à la vente d’Eurofighters à la Turquie en raison du soutien inconditionnel d’Ankara au Hamas dans sa guerre face à Israël, a levé son veto en juillet.Le chancelier allemand Friedrich Merz doit être reçu jeudi à Ankara par M. Erdogan.La semaine dernière, le chef de l’Etat turc avait également discuté de l’acquisition d’Eurofighters d’occasion à Doha avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.Le dirigeant qatari doit lui aussi se rendre mardi à Ankara pour aborder ce sujet, a indiqué la source sécuritaire turque interrogée par l’AFP.Le Qatar avait en 2017 commandé 24 Eurofighters, et les deux derniers appareils devaient être livrés à Doha d’ici la fin de l’année, selon des experts.burs-fo-rba-bg/ial/

LGV Sud-Est: vers une normalisation du trafic en soirée après une journée de perturbations

La circulation sur la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est, qui a perturbé les déplacements d’au moins 50.000 voyageurs lundi en raison de probables actes de vandalisme, a repris en fin d’après-midi avant une quasi-normalisation prévue à partir de 21h00. “Un train circule maintenant de nouveau”, a annoncé le ministre des Transports, Philippe Tabarot, vers 17H00 lors d’un point presse au Centre national des opérations ferroviaires, situé à Paris entre la gare du Nord et la gare de l’Est.Le trafic devrait rester “un peu dégradé” jusqu’à 21H00, avec des trains encore retardés ou ralentis, a-t-il ajouté en annonçant “une circulation à peu près normale à partir de 21H00” et une circulation “totalement normale” dès mardi matin. En plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint, les annulations et les retards ayant affecté les TGV circulant entre Paris et Marseille, Montpellier ou Nice ont concerné “environ 50.000 voyageurs exclusivement TGV Sud-Est” sans compter les “nombreux” usagers des TER dont les trains ont été retardés, voire supprimés, a précisé M. Tabarot. “Toutes les personnes qui ont été impactées seront remboursées” par les trois compagnies opérant sur cet axe, à savoir SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe, a ajouté le ministre lors de ce point presse. Lundi, à Toulouse ou à Paris, les voyageurs recevaient en gare des informations disparates sur la meilleure façon de trouver un autre trajet ou de se faire rembourser, via les applications de voyage, les formulaires de réclamations ou par courrier.- Incendie et vol -En début d’après-midi, le ministère avait estimé à une centaine le nombre de TGV retardés ou supprimés  – partiellement ou totalement – après deux incidents ayant porté sur des câbles ferroviaires dans la nuit de dimanche à lundi. A l’origine de ces problèmes de circulation sur la ligne à grande vitesse Sud-Est: un incendie vers 04H00 du matin sur des câbles de signalisation et de communication, sur la ligne à grande vitesse au sud de Valence (Drôme).Les conséquences de cet incendie “probablement criminel”, selon M. Tabarot, ont été amplifiées par un vol de câbles caténaires vers 06H30 près de Bollène (Vaucluse), sur la ligne classique, qui a limité le report des TGV sur cette voie. L’enquête sur cet incendie est entre les mains de la section de recherches de Grenoble, a indiqué la gendarmerie de la Drôme à l’AFP. M. Tabarot a précisé qu’il serait “très attentif aux conclusions de l’enquête” car “on doit régler” la question de la vulnérabilité systémique du réseau ferré français, liée à sa grande étendue puisqu’il compte plus de 28. 000 kilomètres de voies ferrées qu’il “est compliqué de pouvoir en permanence (les) sécuriser”. – Files d’attente – De la Gare de Lyon, à Paris, à la gare Saint-Charles à Marseille, en passant par Lyon Part-Dieu, de longues files d’attente de voyageurs démunis s’étaient formées dans la matinée. A Marseille, gare Saint-Charles, plusieurs dizaines de voyageurs ont pris connaissance lundi matin de l’annulation de leur train vers Lyon Part Dieu, Nice, Paris, Lille Flandres, ou encore Nancy, en consultant les panneaux d’affichage, avait constaté un journaliste de l’AFP.Tout le long du quai jusqu’au bureau de la billetterie s’étendait une longue queue de voyageurs de tous âges. “Bienvenue dans la jungle”, lançait en plaisantant un employé SNCF à un couple de voyageurs qui arrivaient à la gare.En gare de Toulouse Matabiau, de longues files d’attente s’étaient aussi formées dès 08H00 du matin devant les guichets fermés en raison des perturbations sur la ligne Toulouse-Lyon. Ylona, 21 ans et son amie Victoriana, 22 ans, devaient se rendre à Sète. “Et moi qui voulais arriver tôt à Sète ce matin pour avoir le temps de me reposer avant de reprendre mon travail demain matin, c’est raté”, avait noté Victoriana.hrc-mlb-tff-fmy-epe-mvn-myr/jum/apz/