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Pesticides: la bataille tactique s’ouvre à l’Assemblée sur la loi Duplomb

La loi agricole dite Duplomb, qui divise l’Assemblée sur la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, arrive lundi dans l’hémicycle pour une première séance qui pourrait être la dernière : le bloc central espère contourner la multitude d’amendements déposés par les écologistes et insoumis en déposant une motion de rejet.Près de 3.500 amendements (certains seront irrecevables ou retirés) et moins de deux heures de discussions ? C’est le scénario singulier que pourrait écrire en fin d’après-midi l’Assemblée nationale, scrutée par les agriculteurs. Des tracteurs sont stationnés aux abords du palais Bourbon depuis le début de la matinée, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, pour défendre leur position sur les pesticides, le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages.”Vital” pour la FNSEA, premier syndicat agricole, le texte est “d’inspiration trumpienne”, accuse la députée écologiste Delphine Batho, quand Aurélie Trouvé (LFI) dénonce dans Le Monde “une capitulation politique, celle de la bifurcation écologique”.Parmi leurs griefs : la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Contraintes à l’exercice du métier” -Écologistes et insoumis ont déposé une large majorité des amendements (près 1.500 pour les écologistes et 800 pour LFI), réfutant toute “obstruction”. “C’est un blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, réplique Julien Dive (LR).Ajoutant au baroque, le député rapporteur de ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” a lui-même déposé une motion de rejet, qu’il pourrait défendre à la tribune pour contourner le “mur d’amendements”.Le but de cette manœuvre tactique ? Si la motion est adoptée en tout début de séance, le texte ne sera pas débattu à l’Assemblée, et sera directement envoyé en commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept sénateurs et sept députés, devra alors élaborer une version commune du texte, à huis clos.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé “les parlementaires qui [les] soutiennent à voter cette motion de rejet”.A contrario, les contempteurs du texte espéreront que la motion échoue, et qu’il soit modifié dans l’hémicycle. – Sujets clivants -Le RN devrait voter pour : nos députés “feront tout pour que la loi Duplomb (…) soit adoptée !” a martelé Marine Le Pen lundi sur X, tout comme une bonne partie du bloc central. Les inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Cette stratégie est “la marque d’une fébrilité du camp gouvernemental. C’est une façon de contourner le vote parce qu’ils ont peur d’assumer leurs votes sur ce texte-là”, dénonce auprès de l’AFP la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle dénonce le fait que la CMP sera “à huis clos, sur des sujets majeurs pour la santé de nos agriculteurs”.Outre la motion de rejet, d’autres options sont sur la table, comme un retrait d’amendements ou un temps législatif programmé. Cette disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permet de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Une “conférence des présidents” de l’Assemblée se réunira à 15H00 pour discuter de la marche à suivre.Si jamais le texte est rejeté dès lundi, la CMP repartirait de la version sénatoriale, favorisant les parlementaires de la chambre haute dans la négociation. Si la CMP trouve un accord, il devra encore être adopté par un dernier vote dans chaque chambre.La version du texte adoptée à la chambre haute, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, ne manque pas de sujets clivants, au-delà des pesticides, parmi lesquels le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.

Norvège : le cargo échoué dans un jardin devrait être dégagé mercredi

Le porte-conteneurs de 135 mètres de long qui s’est échoué à quelques pas de la maison d’un Norvégien dans un fjord devrait être dégagé mercredi après l’enlèvement des conteneurs, a dit à l’AFP le patron de la société chargée de l’opération.”Nous estimons qu’une pression de 1.500 tonnes s’exerce sur l’avant du bateau. Une fois que nous aurons retiré les conteneurs correspondants, nous pourrons dégager le bateau”, a déclaré lundi Ola T. Bjørnevik, le directeur général de BOA Offshore, à l’AFP.”Nous prévoyons de le faire mercredi”, a-t-il ajouté. Le NCL Salten a terminé sa course dans le jardin de Johan Helberg, à quelques mètres seulement de sa maison à Byneset, près de Trondheim, dans le centre de la Norvège, jeudi au petit matin.Un marin ukrainien d’une trentaine d’années était de quart à ce moment là et a dit s’être endormi, selon la police norvégienne qui l’a mis en examen pour “négligence dans la navigation”.”Le suspect était l’officier de quart au moment de l’incident. Pendant l’interrogatoire, il a déclaré qu’il s’était endormi alors qu’il était seul de service, ce qui a entraîné l’échouage du navire”, a expliqué Kjetil Bruland Sørensen, le procureur du district de police de Trøndelag, dans un communiqué vendredi.Ce marin a aussi raconté qu’aucune alarme de protection du pont du cargo n’avait fonctionné, a ajouté le procureur auprès de l’agence de presse NTB.L’enquête doit en outre déterminer si les règles relatives aux heures de travail et de repos ont été respectées à bord du navire, selon la police.L’occupant de la maison, profondément endormi lui aussi, n’a été tiré du lit que par le tambourinement et les appels paniqués de son voisin.Ca a sonné à la porte à un moment de la journée où je n’aime pas ouvrir”, avait confié M. Helberg à la chaîne TV2.Le voisin, Jostein Jørgensen, a raconté auprès de TV2 avoir été réveillé aux alentours de 05H00 jeudi par le bruit d’un bateau qui se dirigeait “à pleine vitesse vers la terre”, et avoir accouru chez Johan Helberg. Aucun des 16 membres de l’équipage n’a été blessé. 

Contre les pucerons de la betterave, pas de pesticides: Agriodor parfume les champs

“Toute la différence avec les pesticides, c’est que les odeurs, ça ne tue pas”: dans son laboratoire de Rennes, Ené Leppik, cofondatrice de la jeune pousse française Agriodor, invente avec son équipe des parfums qui chassent les insectes ravageurs des cultures.En trois ans, l’entreprise a mis au point un produit de biocontrôle baptisé Insior qui donne des résultats très prometteurs contre le puceron vert, vecteur de la jaunisse de la betterave sucrière qui peut entraîner jusqu’à 30% de perte de récolte.Dans les champs traités, “les populations de pucerons sont réduites de moitié: ils sont perturbés, ils s’alimentent moins et se reproduisent moins (…), on a cassé la reproduction exponentielle dans la parcelle”, explique la chercheuse, directrice scientifique d’Agriodor.L’équipe, qui regroupe éthologues, entomologistes, agronomes et chimistes, a élaboré une “stratégie olfactive”: étudier le comportement du puceron vert pour déterminer les odeurs qu’il n’aime pas, avant de fabriquer le cocktail qui le fera fuir.- “Vin chaud” -Mais comment capturer une odeur ? Tout se passe au laboratoire analytique d’Agriodor à Rennes. Les plantes émettent des odeurs “à l’état de traces”. Pour les prélever, la technicienne Marie Gresle crée un espace fermé autour de la plante: une sorte de petite cage entourée de plastique transparent.L’air de la cage est pompé et dirigé sur une cartouche de résine, où les odeurs vont se fixer. Un solvant permet de les récupérer et de les analyser, notamment à l’aide d’un spectromètre de masse.C’est là que les effluves se transforment en chiffres. On peut identifier et quantifier les molécules composant les odeurs: “L’idée est de déterminer combien de molécules dans un certain volume d’air créent un comportement de fuite chez l’insecte”, explique Ené Leppik.Pour tester ses découvertes, Agriodor élève pucerons verts, mouches et autres ravageurs des cultures. Des travaux ont ainsi été lancés sur la Drosophila suzukii, qui s’attaque aux cerises, ou sur les thrips, présentes sur les cultures maraichères et tropicales. Diverses expériences permettent d’étudier leur appétence ou dégoût pour chacune des molécules.Le répulsif Insior qui éloigne Myzus persicae, le puceron de la betterave, est un concentré de différentes molécules synthétisées dans de minis granulés, à épandre à raison de quatre kilogrammes par hectare.La recette, secrète, contient des molécules olfactives présentes dans plus de 30 plantes communes, dont le romarin. Cela sent le clou de girofle, un agriculteur y reconnaît “l’odeur du vin chaud”.Autorisé en 2024 par dérogation sur 500 hectares, essentiellement en France mais aussi au Royaume-Uni et en Allemagne, ce répulsif est distribué depuis quelques mois par Syngenta: le géant mondial des pesticides, qui cherche à élargir sa palette de produits de biocontrôle, vante “l’approche innovante” d’Agriodor.L’enjeu est de taille pour les cultures industrielles: la France est deuxième producteur européen de sucre de betterave, derrière l’Allemagne, et exporte annuellement environ 2,4 millions de tonnes de sucre, soit près de la moitié de sa production.C’est notamment pour préserver cette filière sucrière que certains syndicats agricoles réclament la réautorisation en France d’un insecticide néonicotinoïde, très toxique pour les pollinisateurs. Cette réintroduction est prévue par une proposition de loi qui arrive lundi à l’Assemblée nationale.- “Approche holistique” -Mais pour l’agriculteur Benoit Ambeza, qui teste Insior dans ses champs de betteraves du Pas-de-Calais, il n’est pas question de “revenir en arrière”. “Il faut trouver des alternatives (aux néonicotinoïdes, NDLR) moins agressives pour la plante et plus acceptables pour le consommateur et pour nous (…), on met notre santé en jeu aussi”, affirme-t-il à l’AFP.Il utilise Insior “en préventif”: en piquant la plante pour se nourrir de sève, l’insecte perturbe la photosynthèse et donc la production de sucre. Le plant est sensible lorsqu’il développe ses premières feuilles. Mais au-delà de 12 feuilles, la culture est “assez forte” pour supporter l’assaut.Ce produit est-il une alternative aux pesticides conventionnels ? “C’est une solution de biocontrôle. On ne peut pas remplacer une solution qui tue 99% ou 100% des insectes”, répond Ené Leppik.”Le problème, c’est que (les néonicotinoïdes) tuent aussi les prédateurs du puceron. Avec notre solution olfactive, on empêche ou on retarde l’invasion des pucerons et cela donne le temps à ses prédateurs naturels, comme la coccinelle ou les syrphes, d’arriver”, explique-elle, défendant une “approche holistique”.

Taxes douanières américaines: Macron se dit “confiant”, espère un retour aux “tarifs les plus bas possibles”

Le président Emmanuel Macron s’est dit lundi “confiant” au sujet des discussions commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis, après que son homologue américain Donald Trump a annoncé la prolongation jusqu’au 9 juillet de la pause dans les droits de douane visant l’UE.”Je suis confiant”, a déclaré aux journalistes le dirigeant français, depuis la capitale du Vietnam, Hanoï. “Les discussions avancent bien, il y a eu un bon échange entre le président Trump et la présidente Von der Leyen, et je souhaite qu’on puisse poursuivre sur ce chemin, qui doit nous conduire à revenir à des tarifs les plus bas possibles”, a-t-il développé.”Nous pensons que les déséquilibres commerciaux, quand ils existent, ne se règlent pas par des tarifs”, a-t-il dit. Donald Trump a affirmé vendredi qu’il ne “cherchait pas d’accord” commercial avec l’Union européenne et a menacé d’imposer des droits de douane de 50% sur les importations en provenance des Vingt-Sept dès le 1er juin.La Commission européenne, qui négocie les accords commerciaux au nom de l’UE, avait aussitôt réagi en réclamant du respect de la part de Washington.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dimanche avoir eu un “bon appel” avec Donald Trump, qui a confirmé dans la foulée une suspension jusqu’au 9 juillet des tarifs visant l’UE.Le Vietnam est également dans le collimateur de l’administration Trump, qui menace d’imposer une surtaxe de 46% sur ses exportations vietnamiennes à destination du marché américain, si un accord n’est pas trouvé dans les prochaines semaines.

Aux Antilles, la pêche mise à mal par la pollution au chlordécone

A quelques centaines de mètres des côtes guadeloupéennes, deux zodiacs des affaires maritimes s’affairent à remonter des casiers à l’abandon. Aux Antilles, la pollution au chlordécone, pesticide utilisé pendant plus de vingt ans, a limité voire interdit la pêche dans de vastes zones.”Nous relevons ces casiers qui étaient en attente depuis deux ans”, faute de navire pour venir les enlever, “car ici, la pêche est soit interdite, soit partiellement interdite”, explique Frédérique Ehrstein, cheffe du service action interministérielle de l’Etat et sécurité en mer pour la Guadeloupe.Le chlordécone, répandu dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique entre 1972 et 1993, est responsable d’une pollution massive et persistante. Sa rémanence dans les sols est estimée à plusieurs siècles et il ruisselle jusque dans la mer, emmené par les rivières ou les eaux de pluies.Quand la pêche est autorisée, elle est réservée aux professionnels, et les casiers doivent être clairement marqués comme leur appartenant. “Les plaisanciers n’ont pas le droit d'(en) poser”, indique Mme Ehrstein. Cependant des casiers sont toujours visibles, régulièrement repérés par les autorités. Depuis les berges, certains riverains pratiquent la pêche à la ligne, a pu constater une journaliste de l’AFP, traquant poissons et langoustes et affirmant perpétuer des pratiques traditionnelles.- Zones réglementées -En 2013, les autorités préfectorales ont réglementé les zones où la pêche était possible en Guadeloupe.Depuis cette période, une zone près de 200 km du sud de Basse-Terre, identifiée par des balises, est concernée par l’interdiction. De Goyave à Vieux-Fort, il est interdit de pêcher et de commercialiser le moindre produit de la mer, y compris les crabes. Et du sud du Gosier jusqu’à Vieux-Habitants, l’interdiction est partielle.Ces interdictions obligent les pêcheurs “à aller plus loin” en mer, relève Jean-Daniel Barvaut, représentant de FO Pêche en Guadeloupe. Mais la pêche locale étant artisanale et côtière, peu nombreux sont les marins à disposer de bateaux et de diplômes permettant d’aller plus au large, malgré les aides disponibles pour renouveler la flotte, expliquent des pêcheurs interrogés par l’AFP.Pour ces professionnels, une aide de l’Etat d’environ “300.000 par an est disponible depuis 2022, “en dédommagement de l’interdiction de pêcher dans cette zone”, détaille le sous-préfet chargé du dossier chlordécone, Théo Gal.”Cette aide est touchée par 700 pêcheurs, de manière automatique depuis un an, à jour de leurs déclarations sociales et fiscales”, ajoute-t-il.Dans les zones concernés par les limitations, “il est légal d’y pêcher uniquement certaines espèces qui ont montré de faibles concentrations en chlordécone”, indique Frédérique Ehrstein, des limites de concentration de la molécule dans les aliments ayant aussi été établies au début des années 2010. Les poissons et crustacés commercialisés doivent être tracés. Afin de rassurer les consommateurs et assurer une clientèle aux pêcheurs professionnels, le comité régional des pêches a mis en place plusieurs solutions avec l’aide de l’Etat: un facturier reprenant les mentions obligatoire à indiquer pour toute la chaîne de commercialisation, ou encore un macaron d’identification, avec un numéro de matricule remis aux pêcheurs.En Guadeloupe, le secteur de la pêche est en perte de vitesse: selon un rapport de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) publié en 2024, “la production des métiers de la pêche est estimée à 22,1 millions d’euros” en 2020, “soit un quart de moins qu’en 2008”.Les pêcheurs sont de moins en moins nombreux: ils étaient 817 en 2021, contre 1.670 en 2008, une tendance à la baisse “accentuée par le vieillissement et les difficultés de renouvellement de la population du secteur”, note ce rapport.Autre contrainte pour les pêcheurs: les ressources s’amenuisent dans l’océan, à cause des autres pollutions et de la réduction des récifs où vivent poissons et crustacés les plus pêchés. Les pêcheurs, qui subissent en plus la concurrence des poissons importés (deux tiers de la consommation locale), sont obligés de trouver d’autres sources de revenus. Comme l’entretien des filets antisargasses, ces algues brunes qui déferlent sur les rivages caribéens.

Décharges sauvages: le procès de Nestlé Waters reporté à fin novembre

Le procès de Nestlé Waters, renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges, a été reporté lundi au mois de novembre, notamment en raison du grand nombre de témoins cités.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, qui devait se tenir de lundi à mercredi, a été renvoyé car la citation est parvenue tardivement à Nestlé Waters, mais aussi parce que le nombre important de personnes amenées à témoigner justifiait de prévoir davantage de jours d’audience, a expliqué le président du tribunal, Didier Gastaldi. Il se déroulera sur cinq jours, du 24 au 28 novembre.Au tribunal lundi, seule une avocate représentant des associations environnementales était présente. Les faits n’ont pas été abordés.Le géant agroalimentaire suisse Nestlé est également empêtré dans un scandale de traitements illicites de ses eaux minérales qui a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” selon un rapport sénatorial publié la semaine dernière.Ce “rapport élaboré par le Sénat pour d’autres problématiques donnera aussi un éclairage sur les pratiques” de Nestlé lors de l’audience, a dit M. Gastaldi.L’enquête menée par le pôle régional environnement du parquet de Nancy a permis de retrouver des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères”, mais aussi des “déchets de démolition” et des “carcasses de véhicule, encombrants”, ou encore des “capsules en plastiques”.Le maintien de ces décharges a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience.L’entreprise est aussi poursuivie pour avoir “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.Elle assure que ces décharges “datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire” des terrains.”Aujourd’hui, la majorité des sites ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour des sites restants”, assurait en janvier la société à l’AFP. “Aucun dépôt de déchets n’a été réalisé par Nestlé Waters entre 2021 et 2024.”Les poursuites concernent des faits entre 2016 et 2024.

La Bourse de Paris en hausse après l’accalmie commerciale entre UE et Etats-Unis

La Bourse de Paris est en nette hausse lundi après l’annonce d’une nouvelle pause jusqu’au 9 juillet dans le relèvement annoncé des droits de douane imposés par les États-Unis à l’Union européenne.Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 prenait 1,11% à 7.820,75 points, en hausse de 86,35 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait perdu 1,65%.Les marchés se félicitent du fait que “le président Trump ait repoussé la mise en place des droits de douane de 50% sur les produits européens”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le dirigeant avait annoncé vendredi qu’il voulait imposer de nouvelles taxes à l’importation sur les produits européens dès le 1er juin, avant la fin du délai de 90 jours de pause dans les hausses douanières, accordée le mois dernier pour négocier avec ses partenaires commerciaux.Il avait estimé que les discussions avec l’UE “ne vont nulle part”, ce qui avait fait dévisser les marchés européens. Le président américain a finalement une nouvelle fois changé d’avis dimanche soir, dans la foulée d’un appel de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nous avons eu une très bonne conversation et j’ai accepté de déplacer la date au 9 juillet. (…) J’ai accepté, et elle m’a dit que nous allions rapidement nous rencontrer et voir si nous pouvions trouver une solution”, a indiqué Donald Trump sur son réseau Truth Social.Les taux d’intérêt des emprunts souverains, qui avaient fortement reculé vendredi sur fond de ruée sur les valeurs refuge que sont les obligations, repartaient en revanche en légère hausse.Le rendement de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,27%, contre 3,26% vendredi en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,59%, contre 2,57%.Malgré ce répit, “la guerre commerciale entre l’Union Européenne et les États-Unis pourrait être plus longue et tendue que prévu. Cela complique la situation pour les actions”, prévient toutefois Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.”Ce sujet restera latent sur les marchés au cours des prochaines semaines et sera source de volatilité. La question des droits de douane punitifs américains est là pour rester”, abonde Andreas Lipkow, analyste indépendant.Mis à part ces développements, la séance devrait être calme, dans la mesure où Wall Street est aussi fermée en raison du “Memorial Day”. Stellantis, ArcelorMittal et Airbus en hausseLes valeurs qui avaient cédé du terrain vendredi reprennent des couleurs, à l’image des constructeurs automobiles, qui exportent beaucoup en direction du marché américain. En France, Stellantis prenait 2,29% à 8,95 euros vers 09H40.Le sidérurgiste ArcelorMittal (+3,67% à 27,42 euros) bondissait aussi, tout comme Airbus (+2,36% à 161,02 euros), qui, comme l’ensemble du secteur aéronautique, est dépendant des échanges entre les États-Unis et l’Union Européenne.

Les Bourses européennes ouvrent en nette hausse

Les marchés boursiers européens évoluent dans le vert lundi, soulagés après l’annonce d’une prolongation de la pause dans les droits de douane imposés par les Etats-Unis à l’Union européenne, jusqu’au 9 juillet.Vers 07H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 1,32%, Francfort 1,65% et Milan 1,38%. Londres était fermée, en raison d’un jour ferié.

Philippe Wahl, PDG sortant de La Poste face au “choc de la disparition du courrier”

Après 12 ans à la tête de La Poste, Philippe Wahl s’apprête à en laisser les rênes pour raison d’âge, “fier” d’avoir diversifié ses activités pour compenser la baisse du courrier et “serein” sur l’avenir de l’entreprise, confie-t-il à l’AFP.En 2013, choisi par l’Elysée pour diriger l’entreprise publique, l’énarque Philippe Wahl se remémore avoir été “surpris par la complexité du système postal et de ses enjeux”. “Ce n’était pas simplement une banque, de l’assurance”, explique pour l’AFP celui qui était alors depuis deux ans président de La Banque postale. Car le groupe est une multinationale avec une myriade d’activités, permettant d’amortir l’attrition du courrier.Chaque année, “La Poste perd 500 millions d’euros de chiffre d’affaires” pour cette raison, rappelle le PDG de l’entreprise, pour un total de 34,6 milliards d’euros en 2024.Le chiffre “impressionne”, reconnaît M. Wahl, sans lui donner de sueurs froides : “Un patron, une patronne, son rôle, c’est de trouver un chemin”.- Actionnariat salarié -Philippe Wahl reprend alors celui de ses prédécesseurs, résumé en un mot-clé : “transformation”. Livraison de colis, portage de repas aux personnes âgées, téléphonie, etc., le groupe s’appuie sur d’autres leviers de croissance.”Fier du chemin parcouru”, Philippe Wahl est chagriné que certains lui reprochent de ne pas s’intéresser assez aux missions de service public alors qu'”on s’est vraiment battus pour les défendre”.Une gageure dans une conjoncture souvent difficile, notamment la crise du Covid “qui nous a fait perdre trois années de courrier en une” et la guerre en Ukraine provoquant une flambée des coûts de l’énergie.Philippe Wahl confie avoir un regret: “ne jamais avoir eu la possibilité de lancer l’actionnariat salarié des 240.000 postiers, (…) avec la distribution d’actions gratuites”, notamment en raison des secousses économiques.- “Judo postal” -Quand on lui demande quel type de patron il est, Philippe Wahl répond : “Je crois que j’ai fait énormément de terrain, et énormément de stratégie”.Il cite “quatre tours de France du plan stratégique”, échangeant avec 7.000 managers chaque fois, en France métropolitaine et en Outre-mer, et 204 “visites du vendredi” pour le reste des équipes. Sans compter les 116 panels: “25 postiers et moi, et on discute” et les deux demi-journées par an “avec chaque fédération syndicale”.L’homme est un “champion de pédagogie”, qui a beaucoup d’humour, abonde Stéphanie Berlioz, directrice adjointe du groupe en charge des finances.Il pratique “le judo postal”, sachant “prendre en compte” le projet et le confronter “au réel, aux difficultés”, vante-t-elle.”On se ressemble un peu”, s’amuse Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France, qui l’a côtoyé pendant plus de dix ans. “On est des gens directs, simples, pragmatiques”, étaye-t-il.Des employés du groupe le jugent en revanche “cynique”, “d’une froideur extrême”, voire “dur”, selon un syndicaliste de La Banque Postale.- Succession -Deux candidats en interne se sont positionnés pour la suite, outre d’autres personnalités du monde politique et économique : Nathalie Collin, gérant la branche Grand Public et Numérique soit notamment les quelque 50.000 salariés des 17.000 bureaux de poste et points de contact; et Stéphane Dedeyan, le président du directoire de La Banque postale.L’héritier devra “répondre” au “choc de la disparition du courrier (qui) n’est pas terminé. On va encore perdre deux milliards dans les cinq années qui viennent”, avertit Philippe Wahl, alors que La Poste est toujours “sous-compensée” par l’Etat pour ses missions de service public.Mais fin juin, il quittera La Poste “avec sérénité pour l’avenir” de l’entreprise dont “le modèle est solide”.Le presque septuagénaire, marié et père de trois enfants, entend désormais “enseigner”, s’engager en tant que bénévole “dans la santé et la culture” et “sans doute garder une activité dans le +business+”, souffle-t-il sans en dire plus. Et profiter de ses “amis, (sa) famille, (son) épouse” et rendre visite à ses petits-enfants à Singapour.”Je serai à la retraite de La Poste, pas de la vie”, conclut-il sur un sourire.

Décarbonation, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Pollutions, pêche illégale, changement climatique: François Bayrou met le cap lundi sur la défense des océans, confrontés à de multiples défis environnementaux, économiques et géopolitiques, lors d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).Ce rendez-vous a lieu deux semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 kilomètres de côtes.Après une visite en début d’après-midi des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, le Premier ministre présidera le CIMer, qu’il clora par une conférence de presse pour détailler ses actions.Il sera accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le CIMer 2025 s’est penché sur six thématiques: la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale, le littoral et la qualité des eaux côtières, la décarbonation du secteur maritime, la compétitivité des filières et la formation professionnelle, les énergies marines renouvelables, ainsi que l’aspect régalien.Le gouvernement, qui entend “concilier développement maritime et protection du vivant marin”, exposera ce qu’il compte faire contre la pêche illicite, la pollution par le plastique ou les algues sargasses dans les Antilles, qui soumettent la biodiversité marine à de multiples pressions. – “Menaces” -Il détaillera les “leviers financiers et fiscaux” destinés à encourager la décarbonation du secteur maritime. En 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros, fondée sur la future fiscalité de l’éolien en mer, pour soutenir la transformation économique, sociale et environnementale de la filière pêche.Face au changement climatique qui fait reculer le trait de côte, le gouvernement soutient le principe selon lequel “le littoral doit financer le littoral” avec des actions d’adaptation portées par les collectivités, ce qui laisse augurer de nouveaux débats autour du futur budget, très contraint.Le gouvernement marquera aussi son soutien au développement des énergies marines renouvelables, dont font partie les parcs éoliens en mer. La France prévoit de disposer d’une capacité de production de 18 gigawatts (GW) d’éolien en mer en 2035 et 45 GW en 2050, contre 1,5 GW aujourd’hui.Les océans sont confrontés par ailleurs à un défi stratégique, dans un contexte géopolitique “tendu” avec “différentes menaces”, qui appellent des réponses régaliennes pour sécuriser par exemple les câbles sous-marins, réquisitionner des navires en temps de crise ou soutenir la Marine nationale, selon une source gouvernementale.Le CIMer devrait évoquer à cet égard le statut juridique des sauveteurs en mer de la SNSM, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et le cas de l’archipel de Mayotte, dévasté fin décembre par un ouragan.Le président de la République se réserve toutefois quelques annonces pour la conférence onusienne de Nice, dont pourrait faire partie l’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées.