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Les argentiers du G20 se réunissent à l’heure d’une “menace à la croissance mondiale”

Un mois après l’investiture de Donald Trump, les ministres des Finances du G20, à l’exception de celui des Etats-Unis, sont réunis depuis mercredi au Cap où le président sud-africain a averti d’une “menace” pour la “croissance mondiale”.”L’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et à la stabilité mondiales”, a averti mercredi Cyril Ramaphosa en ouverture de cette rencontre des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20.Cette réunion, comme celle des ministres des Affaires étrangères la semaine passée, se tient en l’absence du principal représentant des Etats-Unis sur fond de craintes de guerres commerciales après les multiples augmentations de droits de douanes décidées par le chef d’Etat américain Donald Trump.”Il est vital de veiller à ce que les droits et les intérêts des vulnérables ne soient pas piétinés par les ambitions des puissants”, a également lancé le président de l’Afrique du Sud, dont toutes les aides ont été coupées par la Maison Blanche qui l’accuse de traitement “injuste” des Afrikaners, descendants des colons européens.Pretoria craint pour le futur de l’Agoa, accord commercial entre le continent et Washington, ainsi que pour le financement américain du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), a reconnu le ministre sud-africain de l’Energie mardi.”Un ordre international fondé sur des règles équitables, transparentes et inclusives est, en fin de compte une condition essentielle à la stabilité économique et à une croissance soutenue en ces temps de contestation géopolitique accrue”, a encore exhorté Cyril Ramaphosa au premier des deux jours de rencontre au Cap.A l’inverse de Marco Rubio qui avait boycotté la réunion des chefs de la diplomatie en taxant Pretoria d'”anti-américanisme”, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a invoqué des “obligations à Washington”.En revanche, le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell est, lui, bien présent. Comme son homologue de l’Union européenne Christine Lagarde.Plusieurs ministres des finances européens, comme la Britannique Rachel Reeves, le Français Eric Lombard ou l’Italien Giancarlo Giorgetti ont assisté au discours du chef d’Etat de l’Afrique du Sud, premier pays du continent à présider le G20 et par conséquent le premier également à accueillir son sommet en novembre à Johannesburg.- Dette record des pays en développement -En plein mouvement de désengagement américain en Europe, la chancelière de l’Echiquier  prévoit de soutenir qu’une défense forte est le “socle de la croissance économique” et plaidera pour un “commerce libre et équitable”, ont annoncé ses services.Le bouleversement des règles du jeu trumpien éclipse en partie les thèmes promus par l’Afrique du Sud pour ce G20, à savoir la croissance inclusive et soutenable ainsi que l’innovation financière pour soulager les pays accablés par la dette et les conséquences du changement climatique.”Parlez à n’importe quel dirigeant africain”, a lancé Cyril Ramaphosa mercredi. “Ils vous diront que des ponts, écoles et hôpitaux sont emportés par des inondations qu’ils n’ont jamais vues auparavant et qu’ils savent maintenant dues au changement climatique. Ils ne sont pas en mesure de reconstruire ces routes et ces ponts sans imposer un lourd fardeau de dette à leurs économies.”Le montant total de la dette extérieure des pays en développement a atteint un record de 1.400 milliards de dollars en 2023, selon le Programme de développement des Nations unies (UNDP)Dix-sept pays consacrent plus de 20% de leurs recettes publiques aux paiements d’intérêts, a averti l’UNDP dans un communiqué mardi, un seuil qui est d’après le programme onusien “fortement lié au risque de défaut”.

Des patrons de la distribution au Salon de l’agriculture, vraie avancée ou “coup de com'”?

Des patrons de la grande distribution au Salon de l’agriculture mercredi, invités par Karine Le Marchand: motif d’espoir pour la rémunération du monde agricole, ou “énième coup de communication”, comme le disent les transformateurs de l’agro-industrie ? Les rapports restent tendus dans la chaîne alimentaire française.François-Xavier Huard, président de la Fédération patronale de l’industrie laitière (Fnil), a osé l’humour: “L’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations” où les entreprises du secteur agro-industriel négocient jusqu’au 1er mars avec leurs clients de la grande distribution les conditions de commercialisation d’une large partie de ce qui sera vendu en magasins en 2025.Il faisait référence à l’émission de téléréalité de Karine Le Marchand où des agriculteurs cherchent l’amour. L’animatrice, soutien revendiqué du monde agricole, a organisé une prise de parole des patrons de la grande distribution, lors du Salon international de l’agriculture (SIA) mercredi.A l’exception de Michel-Edouard Leclerc, les figures les plus médiatiques du secteur sont annoncées à partir de 09H00 au Salon: Alexandre Bompard (Carrefour), Thierry Cotillard (Mousquetaires/Intermarché), Dominique Schelcher (Coopérative U), Guillaume Darrasse (Auchan) et Philippe Palazzi (Casino). A elles cinq, ces enseignes représentent près des deux tiers des parts de marchés du gigantesque secteur de la grande distribution alimentaire.- “Détourner l’attention” -L’objectif est de présenter des “actions pour soutenir l’agriculture française”, alors que la grande distribution est accusée de tirer les prix vers le bas dans une stratégie préjudiciable aux agriculteurs. “A force de croiser des Français qui me disent +Comment on peut aider nos petits agriculteurs?+ Je me suis dit, il faut qu’on inverse la chose et qu’on passe par la source, la grande distribution”, a expliqué Karine Le Marchand, invitée de RTL mercredi matin. “L’arme suprême” pour trouver des solutions pour les agriculteurs “vient des consommateurs, et du porte-monnaie”, selon la présentatrice.Depuis des mois, les distributeurs multiplient les annonces affirmant leur prise en compte des inquiétudes du monde agricole. Les enseignes présentes mercredi au Salon vont proposer “des aides concrètes”, notamment concernant le problème de “la surproduction”, a indiqué la présentatrice vedette sur RTL. Des propositions qui porteront leurs fruits seulement “si les consommateurs suivent”, a-t-elle insisté. Reste le scepticisme suscité par cette initiative, taclée mardi par l’Ania (Association nationale des industries alimentaires): le représentant des agro-industriels qui transforment le blé en farine ou biscuits ou les légumes en salades composées y voit un “énième coup de communication” visant à “détourner l’attention”.”Non”, cette initiative au Salon de l’agriculture avec Karine Le Marchand “n’est pas un coup de communication”, a rétorqué sur X le patron de Coopérative U, Dominique Schelcher, assurant n’avoir “pas besoin de cela pour agir avec le monde agricole”.Quant à la fédération des supermarchés (FCD), elle a assuré que les “distributeurs respectent la sanctuarisation de la matière première agricole, comme l’exige la loi Egalim”.- Importants partenaires -Pour habituelle qu’elle soit à quelques jours de la fin des négociations annuelles, la passe d’armes témoigne de la défiance entre ces géants économiques qui, malgré les joutes verbales, restent d’importants partenaires commerciaux.En décembre, Nicolas Facon, nouveau PDG de l’Ilec, porte-voix en France des gros industriels, avait dit à l’AFP souhaiter que l’ensemble des parties prenantes se mettent autour de la table pour réfléchir aux défis posés à la chaîne alimentaire, “la souveraineté alimentaire, notre compétitivité, la relance de la consommation et du pouvoir d’achat” ou la transition environnementale.Depuis, les industriels ont une nouvelle fois regretté les tensions dans les négociations pour 2025, tandis que les distributeurs ont eux déploré des demandes de hausses de tarifs très élevées, voire injustifiées, de la part de certains fabricants.Mi-février, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait dit dans La Tribune vouloir “ajuster” le dispositif législatif Egalim, censé garantir une meilleure rémunération des agriculteurs. Elle avait précisé que les négociations commerciales se tenant actuellement allaient influer sur “les contours du projet de loi”, qui pourrait être présenté d’ici l’été.A noter toutefois que la grande distribution n’est qu’un des débouchés de la production agricole, aux côtés de la restauration ou des grossistes par exemple. Selon la déléguée générale de la FCD Layla Rahhou, les grandes et moyennes surfaces commercialisent “36% de la production française” agricole dans leurs rayons.

Indonésie: accord avec Apple en vue d’une levée de l’interdiction des ventes d’iPhone

L’Indonésie a conclu un accord avec Apple prévoyant un investissement du groupe américain et qui pourrait mettre fin à l’interdiction des ventes d’iPhone 16 dans l’archipel, a déclaré mercredi un ministre cité par des médias locaux.Fin octobre, Jakarta avait décidé d’interdire la commercialisation de l’iPhone 16, reprochant au géant américain de ne pas investir suffisamment dans la première économie d’Asie du Sud-Est.Selon Jakarta, le groupe américain d’électronique ne respectait pas la règlementation selon laquelle 40% de ses téléphones doivent être fabriqués à partir de pièces provenant d’Indonésie.Le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a annoncé mercredi qu’un protocole d’accord avait été signé entre son ministère et le groupe américain, selon des médias locaux.Aux termes de cet accord, Apple construira deux usines. La première, située à Bandung (province de Java occidental), produira des accessoires. La seconde à Batam (îles Riau, ouest), pour laquelle 150 millions de dollars (142 M EUR) seront investis, sera dédiée à la production d’Airtags via des fournisseurs locaux, a expliqué le ministre.Ce protocole d’accord permet de lever l’interdiction de vente de l’iPhone 16 sous certaines conditions, ont ajouté les médias locaux.Une source gouvernementale avait confirmé mardi à l’AFP qu’un accord sur les conditions de la levée de l’interdiction de vente de l’iPhone 16 avait été obtenu, sans fournir plus de détails.Sollicités par l’AFP, ni Apple Indonésie, ni le ministère indonésien de l’Industrie ou le ministère de l’Investissement n’ont répondu dans l’immédiat.Fin novembre, l’Indonésie avait rejeté une proposition d’Apple d’investir 100 millions de dollars (96 millions d’euros) dans le pays pour lever l’interdiction portant sur l’iPhone 16, affirmant qu’elle n’apportait pas l’équité exigée par le gouvernement.Début janvier, Jakarta avait maintenu l’interdiction des ventes malgré l’engagement du groupe américain d’investir 1 milliard de dollars dans le pays après une impasse dans les négociations, invoquant l’incapacité de l’entreprise à répondre aux exigences du marché intérieur.L’Indonésie avait également interdit début novembre la vente de téléphones Google Pixel pour la même raison, expliquant que le géant de la tech n’a pas satisfait aux exigences consistant à s’approvisionner à 40% en pièces détachées en provenance d’Indonésie.L’an passé, le directeur général d’Apple, Tim Cook, s’était rendu en Indonésie alors que le géant de la technologie explorait des moyens d’y investir et de diversifier ainsi ses chaînes d’approvisionnement en dehors de Chine.

Pêche: alerte sur le renouvellement des populations de poissons

Impactées par le réchauffement climatique et les activités humaines, les populations de poissons ciblées par les pêcheurs français peinent à se renouveler alors qu’un poisson sur cinq débarqué en France est issu de stocks surpêchés, a annoncé l’Ifremer mercredi.En 2023, 58% des 323.000 tonnes de poissons débarqués en France provenaient de populations non surpêchées, un chiffre en amélioration par rapport à 2022 (52% des débarquements étaient alors en surpêche), selon le bilan annuel de l’institut français.En revanche, 19% des débarquements sont issus de populations de poissons surexploitées et 2% de populations effondrées, comme le merlu de Méditerranée ou la sole de Manche Est.Le reste (21% des volumes) est issu de stocks non classifiés ou non évalués, faute de données suffisantes. Après un net recul de la surpêche entre 2008 et 2016, l’état de santé des populations de poissons débarquées en France ne s’améliore plus depuis plusieurs années. Cette situation pourrait être liée à un moins bon recrutement, c’est-à-dire à une moindre survie des larves de poissons. “Le problème majeur, c’est tout ce passage de l’œuf au juvénile. Ce sont des problèmes qui ne sont pas liés seulement à la pêche mais à la survie, à un taux de succès de la reproduction qui commence à être assez problématique”, a souligné Clara Ulrich, coordinatrice des expertises halieutiques à l’Ifremer.”On a plusieurs populations qui montrent des signaux d’alerte”, a-t-elle ajouté, citant notamment la sole de Manche Est ou du Golfe de Gascogne, le hareng de mer du Nord ou le merlu de l’Atlantique.Ainsi, près de 31% des volumes de poissons débarqués en France proviennent de populations dont le recrutement est en baisse et seulement 20% de populations dont le recrutement est en hausse. On manque de données pour les 49% restants.Parmi les facteurs pouvant expliquer ce moindre renouvellement des populations de poissons, Mme Ulrich cite la pollution, la dégradation des habitats marins, le réchauffement de l’océan, le décalage des efflorescences de zooplancton avec l’éclosion des larves, les changements de courants, la destruction de zones côtières riches en nutriment, etc.La pêche française est loin d’atteindre l’objectif européen fixé dans le cadre de la Politique Commune de la Pêche, qui visait 100% de populations pêchées au “rendement maximum durable” (RMD) en 2020. Le RMD désigne la quantité maximum de poissons que l’on peut pêcher sans mettre en péril le renouvellement de la ressource sur le long terme.

Altice France d’accord avec ses créanciers pour réduire sa dette en échange d’une partie de son capital

Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, a confirmé mercredi dans un communiqué avoir conclu un accord avec une majorité de ses créanciers pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros, en échange d’une partie de son capital.Cet accord, accepté par des créanciers représentant plus de la moitié de la dette du groupe, doit faire descendre celle-ci à 15,5 milliards d’euros. En contrepartie, ils obtiendront 45% des parts de l’entreprise, qui prévoit par ailleurs de céder des “actifs non stratégiques”, selon un communiqué.”Notre entreprise est en passe d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire et retrouverait ainsi la sérénité et la capacité de poursuivre son développement”, a salué le directeur général d’Altice France Arthur Dreyfuss, dans un mail envoyé aux salariés et transmis à l’AFP. “Il s’agit donc avant tout d’un refinancement sans impact sur l’activité de notre groupe et de nos filiales, nos orientations stratégiques, notre organisation et nos effectifs”, a-t-il également assuré.Parmi les autres contreparties accordées aux créanciers, le groupe prévoit un versement de 1,6 milliard d’euros en cash.Altice France a également appelé les créanciers non signataires à se joindre à la transaction, dont la mise en oeuvre est prévue d’ici la fin de l’année.Cet accord intervient après un bras de fer démarré début 2024. Le groupe avait alors affiché l’objectif de réduire sa dette “bien en dessous” de 4 fois son excédent brut d’exploitation, tandis que ce ratio était de 6,4.En vertu de l’accord, ce but devrait être atteint une fois les ventes d’actifs réalisées et le montant de la dette du groupe devrait alors atteindre 13 milliards d’euros, selon le mail d’Arthur Dreyfuss. Le groupe de Patrick Drahi, qui n’est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés liées au poids de sa dette, à une baisse du nombre de ses abonnés chez SFR et au scandale de corruption impliquant l’ex-dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.Altice France a déjà entamé une cure d’amaigrissement ces derniers mois pour alléger le fardeau de sa dette.Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l’étranger procédaient également à des cessions. 

G20: “l’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et la stabilité”, avertit Ramaphosa

“L’érosion du multilatéralisme pose une menace à la croissance et à la stabilité mondiales”, a averti mardi le président sud-africain Cyril Ramaphosa en ouverture au Cap d’une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de Banques centrales du G20.Cette rencontre, comme celle des ministres des Affaires étrangères la semaine passée, se tient en l’absence du principal représentant des Etats-Unis sur fond de craintes de guerres commerciales après les multiples augmentations de droits de douanes décidées par le chef d’Etat américain Donald Trump.”Il est vital de veiller à ce que les droits et les intérêts des vulnérables ne soient pas piétinés par les ambitions des puissants”, a également lancé le président de l’Afrique du Sud, dont toutes les aides ont été coupées par la Maison Blanche qui l’accuse de traitement “injuste” des Afrikaners, descendants des colons européens.Pretoria craint pour le futur de l’Agoa, accord commercial entre le continent et Washington, ainsi que pour le financement américain du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), a reconnu le ministre sud-africain de l’Energie mardi.”Un ordre international fondé sur des règles équitables, transparentes et inclusives est, en fin de compte une condition essentielle à la stabilité économique et à une croissance soutenue en ces temps de contestation géopolitique accrue”, a encore exhorté Cyril Ramaphosa au premier des deux jours de rencontre au Cap.A l’inverse de Marco Rubio qui avait boycotté la réunion des chefs de la diplomatie en taxant Pretoria d’”anti-américanisme”, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a invoqué des “obligations à Washington”.En revanche, le président de la Banque centrale américaine (FED) Jerome Powell est, lui, bien présent. Comme son homologue de l’Union européenne Christine Lagarde.Plusieurs ministres des finances européens, comme la Britannique Rachel Reeves, le Français Eric Lombard ou l’Italien Giancarlo Giorgetti ont assisté au discours du chef d’Etat de l’Afrique du Sud, premier pays du continent à présider le G20 et par conséquent le premier également à accueillir son sommet en novembre à Johannesburg.

Rénovés, reloués, vides… Où sont passés les logements G ?

Loin d’avoir disparu du marché locatif, les logements très énergivores sont petit à petit rénovés, après l’interdiction de les louer depuis le 1er janvier, même si quelques situations de blocage ou de contournement persistent. Selon ses détracteurs, la loi Climat et résilience, qui bloque la location des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE), devait provoquer le retrait de 567.000 logements du marché locatif et ainsi accentuer la crise du logement, en plus de placer les propriétaires dans une situation financière ubuesque.”L’impact va être étalé”, concède Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui calcule qu’en moyenne, 15.750 baux arrivent à échéance par mois et assure qu'”aucune relocation ne peut se faire pour un logement classé G, sans travaux de rénovation énergétique”. Dans les faits, réaliser des travaux n’est pas forcément simple: ils coûtent plusieurs milliers d’euros, peuvent réduire l’espace intérieur du logement, nécessiter l’aval de l’assemblée de copropriétaires dans certains cas, voire entraîner des travaux effectués à l’échelle de la copropriété. – “Coincé” -Dans le pays de Gex, à deux pas de Genève, Anthony, 28 ans, se dit “dans une impasse”. Dès l’achat en 2024 d’un studio destiné à la location, il avait l’intention de faire des travaux pour passer d’une étiquette énergétique G à une D. “On a fait 30 demandes de devis, mais on n’arrive à trouver personne qui accepte de faire les travaux”, déplore ce directeur commercial.Compte tenu des revenus très attractifs en Suisse, son “petit chantier n’intéresse aucun artisan” de la région. Et au sein de la copropriété, “la plupart sont des propriétaires occupants, donc ils n’ont pas de souci pour louer et ils ne font pas de travaux”. “On veut faire les choses bien, mais on est coincé”, déplore Anthony, qui va remettre son studio en location au départ de sa locataire actuelle fin février, probablement sans difficulté car “le marché est ultra tendu” dans le pays de Gex. Parmi les logements G dont le bail est arrivé à échéance, “la moitié sont en attente de devis ou de réalisation des travaux, 30% sont récupérés pour faire autre chose – donc vente, location de gré à gré – et 20% sont en attente et vacants, le propriétaire ne sait pas encore quoi faire”, estime Danielle Dubrac, présidente du l’Union des professionnels de l’immobilier (Unis), en se basant sur les retours exprimés par les adhérents de la commission gestion locative du syndicat.- Rénovation et triche -“Il y a des efforts de rénovation qui sont faits”, conclut Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données du groupe SeLoger, prenant pour preuve une division par plus de deux de la part des annonces de logements G mises en ligne sur le site de SeLoger entre janvier 2022 et 2025.Selon le gouvernement, 191.000 passoires énergétiques ont été rénovées entre 2023 et 2024 au sein du parc locatif privé.”Même si forcément il y a des gens qui trichent”, ajoute Thomas Lefebvre. Les annonces sans DPE renseigné ont étrangement augmenté depuis l’été dernier.M. Cantin commence à observer “un glissement des propriétaires, qui passent outre les conseils des professionnels, et décident de louer quand même, eux-mêmes, sans intermédiaire”, et ce surtout en zone tendue où “on trouvera toujours des locataires”. Tricher n’est pas du tout la volonté de Soumya, 37 ans, qui essaie depuis décembre de louer un logement situé à Bourges et classé G. Mal informée sur la réglementation, elle avoue “ne pas avoir prêté attention” à la classe énergétique au moment de l’achat du bien. Soumya raconte à l’AFP avoir “investi 15.000 euros de travaux pour tout refaire à neuf : peintures, sols…”, mais rien pour l’isolation ni le chauffage. Désormais dans l’incapacité de remettre au pot, sans idée pour sortir de cette situation et avec d’importantes charges de copropriété à payer, elle conserve son annonce et espère amortir les frais engagés.”Mon intention, c’était d’investir pour moi pour la suite et de fournir un logement à des étudiants”, assure-t-elle. “Si d’ici septembre il n’est pas loué, peut-être que je vendrai.” 

Munich Re prévoit 1,2 millard de charges pour les incendies record de Los Angeles

Le premier réassureur mondial Munich Re a indiqué mercredi que les incendies record qui ont frappé Los Angeles et sa région en janvier pourraient lui coûter 1,2 milliard d’euros.Cette estimation “reste incertaine à ce stade en raison de la complexité du sinistre”, a indiqué le groupe munichois, dont le métier est de garantir les risques financiers pris par les assureurs, selon un communiqué. “Il est déjà clair qu’il s’agit du plus grand sinistre lié aux feux de forêt jamais enregistré par l’industrie de l’assurance”, a-t-il ajouté.La société météorologique privée AccuWeather a estimé les pertes économiques globales à entre 250 et 275 milliards de dollars, dont une partie seulement concernent des pertes assurées. Munich Re va ressentir l’impact de cette catastrophe sur le premier trimestre de 2025. Pour l’année 2024, il a fait état d’un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros en 2024, meilleur que les 5 milliards prévus mais conforme aux attentes des analystes interrogés par FactSet.Au quatrième trimestre, le résultat net est en léger retrait de 3% sur un an, à 979 millions d’euros, en deçà des attentes des analystes.Le groupe munichois a néanmoins décidé d’augmenter le dividende à 20 euros par action (contre 15 euros au titre de l’exercice 2023) et va lancer un programme de rachat d’actions de 2 milliards d’euros, portant le retour aux actionnaires à 4,6 milliards d’euros, selon un communiqué distinct publié mardi soir.Les sinistres majeurs ont coûté l’an dernier 3,89 milliards d’euros sur l’année écoulée, dont 2,64 milliards d’euros liés aux catastrophes naturelles, le plus coûteux étant l’ouragan Helene qui a frappé le sud-est des Etats-Unis (0,5 milliard d’euros).Au quatrième trimestre, l’ouragan Milton a généré des pertes de 400 millions d’euros.Malgré l’impact attendu des incendies de Los Angeles, Munich Re continue de prévoir un bénéfice net en hausse en 2025, à 6 milliards d’euros, comme communiqué en décembre. Le chiffre d’affaires doit atteindre 64 milliards d’euros, en comptant sur des prévisions favorables pour les renouvellements à venir.Au 1er janvier, le réassureur a enregistré lors d’une première vague de renouvellements de contrats une légère baisse de 2,4%, à 15,6 milliards d’euros, en renonçant à certains contrats pas assez rentables, tandis qu’il a quasiment maintenu un niveau tarifaire stable. 

Le Congrès américain ouvre la voie au financement du programme de Trump

La Chambre américaine des représentants a adopté mardi une résolution qui établit une feuille de route budgétaire pour mettre en place les mesures-phares de Donald Trump, malgré des dissensions au sein du camp républicain.Cette résolution ouvre la voie à l’adoption ultérieure d’une loi budgétaire pour l’année 2025, qui comprendrait jusqu’à 4.500 milliards de dollars de réduction d’impôts et 2.000 milliards de dollars de baisse des dépenses publiques fédérales, sur les dix prochaines années.Avant cela, les tenants conservateurs d’une orthodoxie budgétaire — pour qui toute nouvelle dépense publique doit être compensée par des réductions équivalentes — avaient affiché leur mécontentement, estimant que les coupes prévues actuellement n’allaient pas assez loin.”Aujourd’hui, les républicains de la Chambre ont rapproché un peu plus le Congrès de la réalisation de l’ensemble du programme de l’Amérique d’abord du président Trump – et pas seulement certaines parties”, s’est félicité Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants.  M. Johnson savait que sa marge de manoeuvre était très fine: en raison de la composition actuelle de la chambre basse, il ne pouvait se permettre qu’un seul “non” côté républicain. Lors d’un échange avec la presse à la Maison Blanche avant le vote, Donald Trump avait confirmé avoir discuté au téléphone avec plusieurs élus républicains qui s’annonçaient réfractaires.Et le président semble avoir réussi à convaincre la plupart d’entre eux.- Déficit -La résolution a finalement été adoptée à 217 voix pour et 215 contre, dont un seul républicain, l’élu conservateur Thomas Massie.Celui-ci avait prévenu qu’il voterait contre la résolution et qu’il ne bougerait pas de sa position.”Si le budget républicain passe, le déficit s’aggrave, il ne s’améliore pas”, avait-t-il justifié sur X lundi.Fervent adepte d’une sobriété des dépenses publiques, il fait partie de ceux qui souhaitent des coupes budgétaires plus importantes pour compenser certaines mesures onéreuses. Au premier rang de ces mesures: les crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat de Donald Trump, qui arrivent à expiration à la fin de l’année, et que les républicains veulent prolonger, voire rendre permanents.Selon des estimations de 2024 du cercle de réflexion Center for American Progress, proche des démocrates, rendre permanents ces “crédits d’impôt Trump” coûterait 400 milliards de dollars par an à l’Etat fédéral au cours des dix prochaines années.Pour compenser ces coûts, les républicains conservateurs ont donc jeté leur dévolu sur la réduction de certains programmes d’aide publique comme Medicaid, l’assurance santé pour des millions d’Américains aux revenus modestes.Pour le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, le projet des républicains représenterait “la réduction la plus importante de Medicaid de l’histoire américaine”.L’élu new-yorkais a souligné les risques pour les enfants, les familles, les personnes handicapées, mais aussi les séniors, les hôpitaux, et les maisons de retraite, qui pourraient tous se trouver “anéantis”.- “Programme COMPLET” -Donald Trump avait assuré la semaine dernière que les républicains ne “toucheraient pas” à ces programmes d’aide publique. “A moins qu’il n’y ait de la fraude ou quelque chose de ce genre”, avait-il toutefois ajouté aux côtés du milliardaire Elon Musk, qu’il a chargé de sabrer dans les dépenses publiques avec sa commission à l’efficacité gouvernementale, Doge.Le Sénat avait adopté sa propre version d’une résolution budgétaire vendredi, qui comprenait des centaines de milliards de dollars supplémentaires pour la sécurité aux frontières, mais n’incluait pas une extension des “crédits d’impôt Trump”, préférant faire passer celle-ci via un projet de loi ultérieur.Le président avait exprimé son soutien la semaine dernière à ce que ses mesures-phares soient rassemblées en “un seul joli projet de loi”, plutôt que de retarder certaines, malgré le risque de rejet de ce texte unique.”A l’inverse de la version (du Sénat), le texte à la Chambre met en place mon programme COMPLET de l’Amérique d’abord”, avait-il déclaré.Mardi, il a donc obtenu son souhait, pour le moment. Les travaux parlementaires vont continuer dans les semaines à venir pour élaborer l’ensemble des détails du texte budgétaire, avant un vote final d’ici quelques mois.

Refusant de “démanteler” les services publics, un tiers de l’équipe de Musk démissionne

“Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser” l’appareil d’Etat: une vingtaine de fonctionnaires américains intégrés aux effectifs pilotés par Elon Musk, missionnés pour sabrer dans les dépenses publiques et l’administration fédérale, ont présenté leur démission collective mardi dans un courrier adressé à la Maison Blanche.Leur départ groupé représente une réduction de près d’un tiers du personnel du Doge, la désormais fameuse commission pour l’efficacité gouvernementale supervisée par le multimilliardaire devenu inséparable de Donald Trump, à laquelle le président républicain a donné corps dès le jour de son investiture, le 20 janvier.”Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements”, écrivent 21 fonctionnaires fédéraux dans une lettre consultée par l’AFP, adressée à la directrice de cabinet de la Maison Blanche, Susie Wiles.”Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels”, martèlent-ils.Avant le retour au pouvoir de Donald Trump, ces agents démissionnaires travaillaient pour un département préexistant de l’administration fédérale, le United States Digital Service (USDS), chargé depuis 2014 de l’amélioration des services numériques gouvernementaux. Mais leur service a été absorbé par le Doge, constitué par ailleurs d’un groupe de fidèles d’Elon Musk.- “Loyauté politique” -Depuis, les employés de l’USDS se voient associés à l’offensive brutale contre l’administration fédérale présentée comme anti-bureaucratique et destinée à économiser l’argent du contribuable américain. Une mission supervisée par l’homme le plus riche du monde – même s’il n’en est pas formellement l’administrateur. Les médias américains rapportent mardi soir qu’il s’agit d’Amy Gleason.Preuve de son rôle déterminant, si Elon Musk n’a “que” le statut d'”employé spécial du gouvernement” et pas de portefeuille formel, il assistera au premier conseil des ministres du nouveau pouvoir mercredi.Dans leur lettre, les 21 démissionnaires reviennent sur ce qu’ils décrivent comme transition chaotique traversée depuis le retour à la présidence de Donald Trump en trois dates clés.D’abord, le 21 janvier: ils racontent “des entretiens de 15 minutes avec des individus portant des badges de visiteur de la Maison Blanche” dès le lendemain de l’investiture du milliardaire new-yorkais. “Plusieurs ont refusé de décliner leur identité, nous ont interrogés à propos de loyauté politique, ont tenté de nous monter les uns contre les autres, et ont montré leurs compétences techniques limitées”.Ensuite, le 14 février: “Un tiers de nos collègues ont été licenciés de manière discrétionnaire par un courriel anonyme”. “Des fonctionnaires hautement qualifiés qui Å“uvraient à moderniser” la sécurité sociale et les soins de santé, la réponse aux catastrophes, l’aide étudiante ou encore fiscale. Leur “renvoi met en danger des millions d’Américains qui comptent sur ces services au quotidien” et expose leurs données personnelles à davantage de risques.Enfin le 16 février: “Les représentants du Doge ont commencé à nous intégrer à leurs opérations”. – “Casse” -“Les actions du Doge – licenciements d’experts techniques, mauvaise manipulation de données sensibles, casse de systèmes informatiques majeurs – entrent en contradiction avec sa mission affichée de +moderniser la technologie et les logiciels fédéraux et maximiser l’efficacité et la productivité gouvernementales+, dénoncent-ils. Selon eux, “ces actions ne sont pas compatibles avec la mission pour laquelle nous avons rejoint l’USDS: fournir de meilleurs services au peuple américain.” “S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés”, a réagi Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l’impact de leur départ groupé.Leur démission collective intervient au moment où les quelque deux millions de fonctionnaires fédéraux ont reçu un courriel intitulé “Qu’avez-vous fait la semaine dernière ?” qui les enjoint à répondre sous peine d’être renvoyés.Quelques semaines plus tôt, c’est une incitation à la démission différée, contre salaire et avantages sociaux maintenus jusqu’en septembre, qui leur avait été présentée.Quelle sera la prochaine étape ?Selon le magazine américain Wired, des ingénieurs du Doge travaillent en ce moment sur un logiciel qui simplifierait la procédure de licenciement de fonctionnaires mieux protégés que ceux en période d’essai, qui ont été les premières cibles du nouveau pouvoir.Â